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Critiques de Patrick Leigh Fermor (29)
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Dans la nuit et le vent, tome 1 : Le temps ..

Partir "traverser l'Europe comme un clochard" et relier à pied Londres à Constantinople. Voilà bien le projet de Paddy, 19 ans, à la veille de 1934.

Le temps des offrandes constitue la première partie d'un ensemble qui en comptera trois. de décembre 1933 à avril 34 le voyageur-écrivain remontera le Rhin puis le Danube jusqu'à Esztergom en Hongrie.

Pour ce fils de bonne famille le départ est une échappatoire. Il part le coeur léger, un faible pécule en poche avec l'intention de trouver refuge dans des granges ou des étables

Un beatnik avant l'heure? Pas vraiment. On est frappé par sa détermination sans faille et son appétit de connaître. De suite, dès la Hollande, il noue facilement des contacts, se fait accepter par des inconnus et trouve de nouveaux amis pour deux ou trois jours.

La politique n'est pas l'objet du livre. La sérénité de Paddy dans une Europe où les bruits de botte se font entendre est contagieuse. Il se justifiera en parlant de son "immaturité politique ".

Voyageur déterminé avec une empathie communicative et une curiosité intellectuelle insatiable en littérature, architecture, peinture, ...et une capacité à engranger des images, à les développer, à les nourrir d' humanisme et d'universalisme.

Réécrites par l'auteur 40 ans plus tard les notes de voyage s'étoffent sans que l'on ne puisse toujours distinguer la part du ressenti original et du travail d'enrichissements, fruit d'une vie captivante. Quelques passages du journal, perdu puis retrouvé, laisse penser que l'écart n'est pas si grand.

L'enthousiasme et le pouvoir de nostalgie restent intacts. Plaisir de trouver un monde accueillant en train de basculer, une "époque de ravissement" où l'hospitalité n'est pas un vain mot, une Mitteleuropa dont "les mots croassaient ...des gloires passées ".

Un témoignage brillant d'un monde ancien  avant que la décennie suivante ne le balaie brutalement.
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Dans la nuit et le vent, tome 2 : Entre fle..

Il est temps de reprendre la route et de remettre nos pas dans ceux de Patrick Leigh Fermor, nous sommes devenus un peu ami avec lui et je vous propose pour le reste du voyage de lui donner du Paddy, son diminutif pour les amis.



Ce deuxième volume va nous conduire de la frontière Hongroise à la Yougoslavie.

Vous savez maintenant que les recommandations ne manquent pas à ce jeune homme, il en a une pour le maire d’Esztergom « Veuillez être gentil avec ce jeune homme qui se rend à pied à Constantinople »

Voilà la recommandation reçue par le maire en ce jour de Pâques 1934, ce qui lui permet de finir la journée dignement

« un souper chez le maire avec du Barack pour commencer, des flots de vin tout au long, du Tokay enfin, et une brume finit par entourer ces silhouettes superbement vêtues. »



Le coup d’envoi est donné de cette deuxième partie du voyage, il a été un vagabond sans le sous, un peu mendiant même à Vienne, mais à partir d’aujourd’hui c’est la vie de château qui l’attend.

Toutes les familles de la vieille Europe rencontrées au fil des routes se sont données le mot pour lui ouvrir les portes des demeures suivantes.

Tenez à Budapest, sa halte se fait chez des amis balto-russes de ses hôtes de Munich, Tibor l’accueille et « la manière dont les hongrois entendaient l’hospitalité tenait du miracle à répétition ».

Il va donc en profiter, découvrir Budapest et la langue hongroise, suivre les traces des Turcs ou de Sissi.



Ses hôtes lui font un cadeau inestimable pour quelques jours de voyage : Malek un bel alezan, des étapes prévues pour assurer le gîte et le couvert au cheval et à son jockey !!

C’est ainsi qu’il appréhende la steppe hongroise, l’Alföld et ses bohémiens avec qui il chante auprès d’un feu de camp, ou partage un dîner de hérisson.

Il traverse des villages où« les oies surissaient de leurs mares pour se précipiter sur le chemin en sifflant »

il est de nouveau le vagabond qui se contente de peu « je m’assis sous un arbre, mangeai du pain et du fromage saupoudré de paprika, puis une pomme, en écoutant le coucou, la chanson du merle et le bis de les grive, pendant que Malek broutait l’herbe à un mètre de moi. »



Une fois Malek rendu à son propriétaire, la tournée des schloss reprend sauf que maintenant il s’agit de Kastély. Partout il est accueilli avec joie, invité à des bals, à des pique-niques, fume le chibouque et arrive ainsi doucement en Transylvanie où va se situer une des plus charmantes de ses aventures, elle porte un joli prénom Balasha Cantacuzene que pudiquement Paddy nommera Angela dans son livre. Il faut dire que la jeune femme est tout ce qu’il y a de plus mariée !!



Découvrir l’Europe et l’amour à la fois avouez que cela mérite quelques pages d’un journal.

Bien entendu le rythme de son voyage s’en ressent « Tout sentiment de durée s’était évanoui, et c’est seulement aujourd’hui, un demi-siècle trop tard que j’éprouve des remords soudains et rétrospectifs »



Mais tout à une fin même les plus jolies idylles et notre Roméo reprend la route direction les Carpates. Il se fera bûcheron pendant quelques jours, descent le Danube et ses Portes de fer « C’était de tout le cours du fleuve, la longueur la plus sauvage. » Les villes ont changées d’allure « Des maisons pourvues de balcons se regroupaient autour de la mosquée » et il passe une nouvelle frontière à Orsova.



Hélas trois fois hélas, là s’interrompt le voyage de Paddy. En 1935 il parviendra à Andrinople mais nous ne verrons jamais Constantinople sauf si un esprit joueur souffle sur les lignes écrites et jamais publiées de la suite du voyage.



J’espère que je vous ai donné l’envie de lire ses livres, son écriture enrichit par son expérience, est superbe, ses souvenirs sont magnifiés par l’âge de l’auteur, toutes les scènes de la vie quotidienne, toutes les anecdotes prennent un sens profond. C’est une civilisation au bord du gouffre qu’il nous décrit.



Cicerone curieux de tout, l’auteur nous fait le tableau d’une Europe qui va se déliter, par là il touche à l’universel.

L’érudition, la folle culture de l’auteur, amplifiées par les années, rendent ces livres indispensables à toute bibliothèque.

Cet homme que ces professeurs avaient qualifié de « mélange dangereux de sophistication et d'insouciance» se révèle un écrivain inoubliable.

Ce sont des livres que j’ai lu et relu , je ne les prête pas je préfère les offrir, ces deux livres sont selon Nicolas Bouvier : « à ranger au rayon des chefs-d’œuvre de l’humanisme nomade.»
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Dans la nuit et le vent, tome 1 : Le temps ..

Un jour de décembre 1933, un jeune homme de dix-huit ans décide de partir à pied « Comme Childe Harold ! » pour traverser l’Europe, de la Corne de Hollande jusqu’au Bosphore.

Patrick Leigh Fermor, écrivain-voyageur d'origine britannique a retracé ce voyage en deux livres magnifiques Le temps des offrandes et Entre fleuve et forêts

Toujours à la recherche de récits de voyage quand ces livres sont parus en 1991 je les ai achetés sans savoir qu’il serait mes préférés dans une bibliothèque pourtant riche de livres de ce genre.

Un peu plus tard je découvrais chez Bernard Pivot le visage de l’auteur, ce n’était plus évidemment le jeune homme fringant du livre mais je dois dire qu’il portait encore beau.

Récit de voyage et journal d’un jeune homme qui jusque là s’est contenté de vivre en dilettante, c’est donc en même temps un récit initiatique, celui de l’entrée dans un monde d’adultes, une pérégrination dans une Europe aujourd’hui disparue.



Après une scolarité très chaotique, échappant de peu (trop mauvais en math) à Sandhurst, le jeune homme s’interroge sur son avenir quand l’hiver par trop mélancolique fut venu.

Examinant les cartes il décide d’abandonner l’Angleterre et de

« traverser l’Europe comme un clochard ».



Le temps de rassembler un sac à dos, un bâton de marche, de glisser dans le sac carnet, crayons, une anthologie de vers et un petit Horace de poche, il débarque un matin de décembre à Rotterdam où « la neige s’empilait sur les épaules de la statue d’Erasme ».

Dans une taverne il annonce sa destination : Constantinople ! le patron « me fit signe d’attendre, produisit deux petits verres, les remplit d’un liquide transparent issu d’une longue bouteille en grès. Nous trinquâmes ; il vida le sien d’un coup et je l’imitai. Les oreilles pleine de ses souhaits de bon voyage et l’estomac brûlé par le bols, la main broyée par sa poignée d’adieu, je me mis en chemin. »



Dès les premiers jours il trouve chaque soir un gîte sans problème, parfois dans une grange, un édredon chez l’habitant ou dans une cellule de prison offerte aux voyageurs pauvres.

« Dès que pointait une ferme ou un village, j’entrais dans le monde de Pierre Brueghel.»

Les chemins glacés, des landes couvertes de neige « la couleur, la lumière, le ciel, l’amplitude de l’espace, l’étendue et les détails des villages et des villes s’entremêlaient pour tisser un charme merveilleusement consolant et réparateur. »

La Hollande vite traversée il entre en Allemagne « La barrière était peinte en noir, blanc et rouge, et je discernai bientôt le drapeau écarlate avec son disque blanc et sa croix gammée. »



La journée il marche en déclamant tout ce qu’il sait de poésie anglaise, de tirades de shakespeare, Pour passer le temps en marchant, il récite à haute voix « la plupart des Odes de Keats » ainsi que Tennyson, Browning et Coleridge. De la poésie française et quand la journée est longue il a recours au latin, Virgile et son Enéïde, la Pharsale et bien sûr Horace toujours présent.



Le soir il respecte un rituel « je m’installais devant une lourde table d’auberge, avec ma neige fondante, des fourmillements dans tout le corps et, à portée de la main, du pain, du vin, du fromage et mes papiers, mes livres et mon journal. »

Il est heureux !!



Les haltes sont parfois un rien coquines, quelques jours passés chez deux jeunes filles où il écluse la cave du propriétaire des lieux sans vergogne tel un « bois-sans-soif »



Il est à Ulm un jour de marché, une ville magnifique où il se serait attardé s’il avait pu deviner que « les trois quarts de la vieille ville périraient dans les flammes et les bombes quelques années plus tard »



A Munich une halte un peu trop prolongée à la Höfbrauhaus lui valut une superbe Katzenjammer, son vocabulaire allemand s’est brutalement élargi jusqu’à la gueule de bois.

Ayant déposer tous ses bien dans une auberge de jeunesse avant cela, le lendemain est dur, tout à disparu, le sac, son argent, son journal.

Le gouvernement bienveillant de sa Majesté lui permit de poursuive sa route en lui allouant un prêt.



Ici intervient la première halte d'un genre nouveau et qui va devenir un rituel.

Des amis de sa famille ont écrit un peu partout en Europe pour que l’on accueille ce vagabond dissipé. Ces étapes de schloss en palais sont les bienvenues après le confort précaire des granges, une hospitalité pleine de noblesse, un bain chaud, parfois un bon whisky et toujours l’accès à de somptueuses bibliothèques.

Un petit Horace in-12 est venu remplacé celui disparu et « il ennoblit aussitôt le clochard que j’étais en fait »



En janvier 1934 il est à Salzbourg, il lorgne sans espoir vers les sommets enneigés rêvant de ski, un nouveau Schloss, une nouvelle recommandation et le soir il paie son écot en racontant son voyage.

Faisons des sauts, Linz, l’abbaye de Melk

Vienne enfin, Vienne, « La splendeur d’une capitale et l’intimité familière d’un village.»



Là, grâce à un compagnon de rencontre, il va gagner quelques sous en crayonnant des portraits mais n’oubliera de voir ni le ring, ni la crypte des capucins, ni les musées. Trois jours se transforment en trois semaines, il est temps de reprendre la route.



Il va devoir ajouter deux langues à son répertoire dans les villes et villages traversés

« le petit brouhaha de magyar et de slovaque étaient noyé par les voix parlant allemand prononcé à l’autrichienne ou avec l’accent invariable du hongrois. Le plus souvent on conversait en Yiddish, dont l’inflexion allemande me faisait toujours croire que j’allais saisir un semblant de sens. »

A Vienne il a fait connaissance de Hans qui est tchèque et qui va lui proposer un détour jusqu’à Prague.

Trois jours bénis où il tombe amoureux de la ville, Prague dont Patrick Leigh Fermor dit « Aujourd’hui quand je regarde les photos de cette belle ville perdue, le charme opère encore »

A l’heure ou PL Fermor écrit Prague est encore une ville derrière le rideau de fer !

La fin de cette première grande étape arrive, l’hiver s’en est allé, notre vagabond va faire une dernière halte dans un château, chez le Baron Pips qui l’accueille un livre de Proust en main « J’ai commencé le premier volume en octobre et j’ai poursuivi ma lecture tout l’hiver.(...) Je me sens si proche de tous ces personnages, je suis au désespoir à l’idée de les quitter »



Les boiseries de la bibliothèque sont invisibles sous les livres, le baron à un air de Charles Haas et fait un peu l’éducation du jeune homme « Ces jours passés à Kövecses furent une période de complet bonheur et une étape importante dans mon évolution personnelle. »



Quelques villages hongrois, des douaniers qui le prennent pour un contrebandier et notre Child Harold va passer sa première nuit à la belle étoile, le printemps est là, les cigognes sont revenues, et le dimanche de Pâques au milieu de la foule endimanchée il va atteindre Esztergom
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Mani : Voyages dans le sud du Péloponnèse

Patrick Leigh Fermor est comme Durrell, un amoureux de la Grèce.

Nous l’avons rencontré à Chypre, mais durant cette période il a consacré l’essentiel de son temps à la découvert d’une région ignorée de Grèce, une région sauvage et isolée au delà l’Olympie : Le Magne

Cette région sera celle où il choisira un jour de vivre et où aujourd’hui encore les habitants le vénère.

Il en a tiré un splendide récit : Mani, du nom grec de cette région.

C’est avec sa femme Joan qu’il se lance à l’assaut du Magne. Sparte est leur point de départ, ils vont marcher, le Magne est une sorte de promontoire, le sud du Péloponnèse. Un pays sauvage où les grecs plaçaient une des entrées de l ’Hadès !

Ils délaissent les routes pour utiliser sentiers, croisent des bergers mutiques, grimpent comme les chèvres à l’assaut de la chaîne du Taygète et sont conduits par Yorgo le gardien de troupeau.

Une terre où le passé est présent en permanence :

« Chaque rocher, chaque ruisseau évoquent presque toujours une bataille, un mythe, un miracle, une anecdote paysanne ou une superstition. Par conséquent, il me parut préférable, en écrivant, d'attaquer le pays en certains points choisis et de le saisir à cœur. »

Une marche dans les pas d ’Homère, la vie quotidienne du paysan a peu changée, le pays est pauvre mais accueillant, les ruraux colportent des histoires qui tiennent de la légende sur leurs voisins, les lieux, les animaux.

Partout la table est dressée pour eux, le vin coule avec largesse, l’ouzo pour la pause du soir

« Tandis que nous parcourions les rues pavées, un murmure de saluts montait des tables des cafés et formait un choeur calme, amical et plein de sympathie »



On échange des histoires, on se vante :

« Les Anavrytains sont vraiment très forts. Nous serions capables de ferrer un pou si vous nous le demandiez. Il ferma un oeil et ses mains caleuses mimèrent le délicat travail du forgeron, les doigts de la main gauche semblant saisir la patte arrière du pou tandis que ceux de la main droite maniaient énergiquement un marteau miniature »

Patrick Leigh Fermor n’a pas son pareil pour vous promener à travers la vieille Grèce byzantine, vous dessiner les arbres généalogiques des Paléologue et des Cantacuzène, vous retracer les batailles, mêler les francs et les romains, Constantinople et la lutte des maniotes contre l’Emppire Ottoman. Vous saurez tout sur la coutume de la Vendetta née vers 1300 et que sans doute les marins transportèrent jusqu’en Corse, avec son cortège d’incendies, de poignards, de fusillade. Tout sur la piraterie et le rapt d’esclaves qui permettaient aux Maniotes de survivre.



La leçon n’est pas difficile à suivre car Patrick Leigh Fermor détient l’art de raconter l’histoire en suivant des sentiers qui dégringolent jusqu’à la mer, au milieu des vignes, des bougainvilliers et des oliviers. De villages crénelés en maisons-forteresses, presques inacessibles, vous irez avec lui voir le soir les pêcheurs tirer leurs caïques sur le rivage.

Une belle façon de visiter la Grèce, Kardamyli, Agia Sophia, Stoupa, Agios Nikolaos, autant de villages aujourd’hui la proie d’un tourisme parfois ravageur, prenez Paddy pour guide vous ne le regretterez pas, il recueille le dernier souffle d’une Grèce qui va disparaitre.
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Un temps pour se taire

Ma première lecture de Patrick Leigh Fermor remonte à ...je préfère ne pas compter !

A l’époque j’avais cherché d’autres livres de lui mais rien n’était édité alors de guerre lasse j’avais acheté en anglais : A Time to keep silence, mais bien sûr j’ai calé sur la lecture trop ardue pour moi.

Aujourd’hui je comprends pourquoi ! Le livre est enfin traduit en français grâce à Guillaume Villeneuve et aux éditions Nevicata et la langue, les réflexions, les interrogations de ce petit livre sont d’une telle densité, d’une telle qualité que ... je n’avais aucune chance.



En 1948 PL Fermor fait sa première retraite à l’abbaye de Saint-Wandrille en plein pays de Caux. Elle sera suivie de beaucoup d’autres, il fera retraite à Solesmes haut lieu du chant grégorien et même à la Grande Trappe celle du « riche, beau et fastueux » abbé de Rancé.

C’est une courte lecture, cet amateur de marche, ce bon vivant qui peut chanter dans plusieurs langues, cet amoureux de la vie s’est à plusieurs reprises retiré dans une abbaye et vécu au rythme des chants grégoriens.

Sa première expérience fut difficile, les règles lui semblent intimidantes et le silence est dur à supporter « L’endroit avait le caractère d’un énorme tombeau, d’une nécropole dont j’étais le seul habitant vivant » mais bientôt sa dépression disparait, son agitation s’apaise et un sommeil d’enfant lui apporte un repos et une capacité de travail jamais connue « cette extrême lassitude se réduisit à rien, la nuit se ramena à cinq heures de sommeil léger, sans rêve, parfait, suivi d’un réveil plein d’énergie et de fraîcheur limpide »

PL Fermor a des mots magnifiques pour exprimer ce temps de solitude, ce changement intervenu en lui, son voyage intérieur est riche et passionnant.



Pourtant l’auteur n’en reste pas là et avec sa culture et sa verve habituelle il nous fait parcourir les hauts lieux du monachisme en france, en Angleterre et jusqu’en Cappadoce où il a découvert des monastères troglodytes riches de trésors

Ce voyageur impénitent nous ouvre les portes des monastères rupestres de Cappadoce où il cherchât les traces des premiers chrétiens anachorètes.

Il nous invite à connaitre un peu mieux ce monachisme oriental et la figure de Saint Basile dont il nous livre une lettre particulièrement révélatrice de l’esprit de cet homme érudit, tolérant, chose surprenante pour l’époque.



Vous avez compris que ce livre m’a énormément plu, PL Fermor est « Un compagnon sans égal, libre de tout horaire ou convention, d'une curiosité et d'un enthousiasme inlassables. » ce n’est pas moi mais le New York Times qui le dit.

Son récit d’une belle qualité littéraire est épuré et riche. Son écriture nous restitue sa recherche, ses doutes, le silence auquel il aspire.

La traduction de Guillaume Villeneuve est parfaite.

Je vous invite à poser ce livre sur les rayons de votre bibliothèque.




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Dans la nuit et le vent :  A pied de Londre..

Une nouvelle édition rassemblant les trois livres vient de paraître!

j'ai lu les deux premiers il y a bien longtemps. j'attendais la fin!



comme Babelio est un site francophone je copie/colle la critique que j'avais écrite pour l'édition anglaise.



Patrick Fermor -18 ans - est parti de Londres en décembre 1933 à pied vers Constantinople. Il a raconté ce voyage dans deux livres merveilleux Le Temps des offrandes et Entre fleuve et forêt, à travers l'Allemagne, l'Autriche, la Hongrie, la Transylvanie.

.Fermor est décédé en 2011. Surprise : en 2013, la fin du voyage est parue.



J'ai choisi de la télécharger en anglais sur ma liseuse. Je préfère lire en VO, même si le texte est littéraire et comporte tout un vocabulaire choisi que je ne possède pas. Magie de la liseuse : je clique et les dictionnaires m'aident.

c'est donc une lecture, lente, savoureuse, jubilatoire.



Fermor quitte la Serbie et les Portes de Fer, arrive à Sofia. Au monastère de Rila il fait connaissance avec une étudiante de son âge qui l'invite à Plovdiv, marche dans la campagne, entre dans une épicerie à Tarnovo, le fils est étudiant également, ils sympathisent. de Routschouk - ville natale de Canetti - il traverse à nouveau le Danube et rejoint Bucarest où il est reçu dans la meilleure société...puis longe la Mer Noire et arrive pour la nouvelle année à Istanbul, dont nous n'apprenons presque rien.

le périple n'est pas terminé puisqu'il se poursuit au Mont Athos.

C'est un livre de randonnées, Fermor raconte ses aventures. il raconte surtout ses rencontres.

De la haute société de Bucarest, francophone, proustienne et snob il passe à une grotte occupée par des pêcheurs grecs et des bergers bulgares avec leurs troupeaux avec le même bonheur -et pour le nôtre!


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Dans la nuit et le vent, tome 2 : Entre fle..

Je sors du deuxième tome de Dans la nuit et le vent aussi émerveillée que pour le premier tome.

J'ai aimé la plume de l'auteur ,sa poésie , son regard sur les Hommes ,l'Histoire ,la Nature et les choses .Un érudit ,d'une curiosité infinie , malgrè sa jeunesse !

Il quitte la Grande Bretagne, sa famille et ses amis,en décembre 1933 , pour rejoindre Constantinople, à pied (il y parviendra en 1937) .

Pendant ce voyage Il dort dans les champs ,partage le pain , se lie d'amitié avec les paysans mais est également accueilli dans les chateaux par les aristocrates encore nombreux à cette époque en Europe centrale.

L'Autriche , la Hongrie ,la Roumanie n'ont pas encore basculé dans le XX ème siècle : la vie des villes comme des campagnes est encore celle du XIX ème siècle .Comme le dit l'auteur"La révolution industrielle avait épargné ces régions,et la cadence de la vie retardait de plusieurs décennies sur l'Ouest,lorsque les séjours à la campagne étaient aussi longs et oisifs qu'ils le sont dans les romans anglaiset russes de cette période;et dans cette province isolée où les Hongrois hospitaliers se sentaient coupés de la vie, on accueillait avec plaisir lesvisiteurs occidentaux "

Patrick Leigh Fermor décrit avec beaucoup de sensibilité ,un regard aiguisé ,ces traditions ancestrales qui vivent leurs derniers moments avant de basculer dans ce qui va être bientôt le chaos planétaire de la seconde guerre mondiale .

C'est un récit sur un monde qui va disparître ,où le monde rural ,la campagne ,la nature ,sont omniprésents .Un des plus beaux récits de voyageur qu'il m'ait été donné de lire ,dommage qu'il ne soit pas davantage recommandé!







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Dans la nuit et le vent, tome 1 : Le temps ..

Après une jeunesse et des études menées parfois de façon fantaisiste, Patrick Leigh Fermor connaît une inspiration subite :



"Changer de cadre; abandonner Londres et l'Angleterre et traverser l'Europe comme un clochard - ou, selon une de mes formules typiques, comme un pèlerin ou un moine itinérant, un goliard, un chevalier désespéré(...)? Voilà que ce n'était pas seulement évident, mais bien la seule chose à faire. Je voyagerais à pied, dormirais dans les meules en été, m'abriterais dans les granges quand il pleuvrait ou neigerait et ne fréquenterais que les paysans ou les clochards."



Nous sommes en décembre 1933, il a 19 ans, et il part sans attendre... Objectif : Constantinople, en prenant Rhin et Danube comme axes du voyage. A pied bien sûr, parfois en péniche, charrette, rarement en automobile, pour sortir d'une ville. Bénéficiant souvent de l'hospitalité villageoise ou d'amis d'amis. Devant gagner son pain à un certain moment.

Ce volume oblige à abandonner (ô combien à regret!) l'auteur au moment d'entrer en Hongrie, cet "A suivre" fait mal, mais permet d'augurer de superbes moments encore. Le tome 2 existe en français, et quant à la fin du voyage, elle n'est pas encore traduite, mais ça vient!!! (The Broken Road (to appear 2013), edited by Artemis Cooper from PLF's unfinished manuscript of the third volume of his account of his walk across Europe in the 1930s)



Pourquoi suis-je tombée sous le charme de ce qui pourrait être un n-ième récit de voyage? D'abord il ne raconte pas tout, et il s'appuie sur ses carnets de voyage et sa mémoire pour faire œuvre littéraire. Les faits saillants sont relatés, il raconte ce qu'il veut bien de l'histoire ou la géographie des coins traversés, il ne s'occupe pas vraiment de l'actualité (quand même, il traverse l'Allemagne en 1933, mais peu de grandes villes)



Ensuite, la personnalité de l'auteur, à l'humour et l'érudition discrète. Comme il écrit des années plus tard, il peut donner un autre éclairage, mais sans jouer les "je l'avais deviné". Il combattra en Crète dans les années 40, et pour donner une idée du personnage: (il se trouve avec des résistants crétois et un officier allemand prisonnier)



Au cours d'une accalmie dans la poursuite, nous nous éveillâmes au moment précis où l'aurore brillante frappait la crête du mont Ida. Nous l'arpentions, dans la neige et la pluie, depuis deux jours; Les yeux fixés sur ce sommet étincelant de l'autre côté de la vallée, le général murmura pour lui-même:



Vides ut alta stet nive candidum



Soracte...



(une ode d'Horace)



C'était l'une de celles que je connaissais!Je poursuivis les vers où il s'était interrompu:



... nec jam sustineant onus



Silvae laborantes, geluque



Flumina constiterint acuto



(...)



Les yeux bleus du général s'étaient détournés du sommet de la montagne pour se poser sur les miens. (...) C'était très étrange; comme si, pour un long moment, la guerre avait cessé d'exister. Nous avions tous deux bu aux même sources longtemps auparavant; et tout fut différent entre nous pendant les heures et les jours qui nous restaient à passer ensemble."



Et finalement (?) des passages fabuleusement bien décrits. Tel par exemple l'abbaye de Melk, où musique et architecture se répondent. Passage trop long à reproduire. Ce livre est désespérant, comment tout citer?



"Voyages et peinture ont beaucoup en commun, surtout ce genre de voyage." L'Europe rurale sous la neige est brueghelienne.



"Le paysage silencieux, étouffé, formait l'arrière -plan des Chasseurs dans la neige de Brueghel"



Rencontres plaisantes et digressions passionnantes font aussi le sel de ce récit que j'ai dévoré trop vite hélas.
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Dans la nuit et le vent :  A pied de Londre..

Fantastique livre dont le dernier cahier a été retrouvé et que j’ai acquis une nouvelle fois, relu pour la « nième » fois. Inclassable car récit d’une (partie de) vie.

L’un des 5 bouquins que je garderais à portée de main si je devais me limiter.

Alors, pour ne pas dévoiler (sic !) l’intrigue, à vous…

Mais ce qui est particulièrement intéressant, c’est un témoignage d’une traversée de l’Europe avant guerre, une Europe qui va disparaître…

Dabs ce contexte, on peut parler d’un avant (décrit d’une manière précise) et d’un après dont nous vivons toujours les conséquences…
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Dans la nuit et le vent, tome 2 : Entre fle..

Au programme, Hongrie et Roumanie. De nombreuses escales confortables en Hongrie, chez des amis ou de la famille de personnes rencontrées auparavant. Évocation de l'histoire hongroise, dans cette plaine qui fut envahie par les Huns, Gengis Khan et les Turcs...

Page 176, en juin 1934, la seule fois où les actualités l'atteignent, la nuit des longs couteaux, juste quelques lignes. "Personne ne savait quelle était la signification de ces sanglants présages, mais ils répandirent l'effroi et fournirent l'essentiel de la conversation pendant un ou deux jours; puis, noyé par la chaleur et le poids de l'été, le sujet fut oublié."

Une brève et intense histoire d'amour avec une jeune femme mal mariée, puis l'auteur reprend son vagabondage dans les montagnes et les forêts de Roumanie, fuyant les chaleurs de la plaine. Rencontres avec des Bohémiens, des bûcherons, des juifs.



C'est sans doute moins le coup de cœur dû à l'étonnement ravi que pour le premier volume, mais quelle langue! Bravo au traducteur, toujours le même, qui a sûrement contribué au régal de lecture en n'affadissant pas la prose de Fermor. Descriptions vivantes des costumes, des coutumes, un peu d'Histoire et de Géographie, détails des rencontres que l'on sent avoir frappé l'auteur, qui sait les rendre attachants. Il essaie toujours de communiquer, même avec les Bohémiens, faisant appel à des lectures! Ou en latin avec un religieux.

Pour terminer, il visite une île où vivent des Turcs depuis des siècles, ayant gardé leurs caractéristiques. Ada Kaleh, île forteresse en turc. Hélas, cette île fut noyée suite à la construction d'un barrage sur le Danube. (années 70, Ceaucescu!!!)

"Le soleil versait sa gerbe à travers une passoire de feuilles."

"Un oiseau spectaculaire, (...) de la taille d'un corbeau environ et d'un bleu ciel brillant quand il volait, atterrit sur une branche peu éloignée.(un rollier) . Désireux d'avoir un autre aperçu de ses merveilleuses couleurs, je frappai dans mes mains, et il quitta son perchoir comme une création maeterlinckienne."


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Dans la nuit et le vent, tome 1 : Le temps ..

Quel trésor de la littérature de voyage ! J'ai découvert cet auteur par ricochets sur Babelio. J'ai alors acheté et stocké les trois tomes de ce récit prometteur. Voici mon compte rendu du livre 1.

La traduction par Guillaume Villeneuve est remarquable en ce sens qu'on ne la "sent" pas. L'auteur (et son traducteur) a du style et une grande sensibilité !

Il s'agit d'un voyage à pied entrepris en décembre 1933 par un jeune Anglais qui n'a pas encore 19 ans. Il décide d'aller à Constantinople. Ce qui est extraordinaire, c'est de savoir que l'auteur est mort assez récemment (2011) et qu'il a connu ce qui précède l'embrasement de l'Europe. Il nous relate son voyage dans ces contrées dont on sait maintenant qu'elles sont en train de basculer vers la 2de guerre mondiale. Cela est fascinant ! les rencontres, l'hospitalité des habitants, les langues différentes, l'architecture, la littérature ; notre jeune aventurier possède une curiosité et une culture phénoménales. J'ai parfois été noyée..

Ce récit a été écrit bien plus tard et publié seulement en 1977, à partir de ses notes et souvenirs. Ce recul enrichit le propos et lui donne une certaine tenue.

Ravie de cette découverte, un peu exigeante parfois. Mais, pour moi, c'est une véritable pépite... Et elle a une suite. Chouette !

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Un temps pour se taire

« Calmer l’esprit et composer l’âme ».

Les retraites spirituelles engagées par l’écrivain anglais Patrick Leigh Fermor (1915-2011) dans différentes abbayes où le silence est précieusement gardé ont constitué l’essence d’un petit livre de réflexions paru en 1957, traduit en français en 2014. La découverte de l’abbaye bénédictine Saint-Wandrille de Fontenelle en Normandie introduit la démarche introspective de l’auteur et occupe presque la moitié de l’ouvrage. Durement malmenée depuis sa fondation en 649 (raids vikings, guerres de Religion, Révolution française), l’abbaye demeure vivante et continue d’irradier aujourd’hui : « On dirait qu’une psalmodie grégorienne, magnifique, s’est interrompue il y a des siècles pour rester là, pétrifiée, à son apogée depuis lors ». A la recherche d’un lieu calme et abordable, Fermor ne savait pas que le silence, la solitude et l’alentissement des lieux allaient le percuter et le toucher durablement. Concentration de la pensée, éclaircissement de l’esprit et paix de l’âme découlent des enchantements liés aux espaces et aux hommes inféodés aux règles monastiques. Pour l’écrivain anglais, le pli est pris et la fréquentation des retraites ascétiques ne le quittera plus. L’abbaye bénédictine Saint-Pierre de Solesmes au bord de la Sarthe prend naturellement le relais de Saint-Wandrille mais ne demeure qu’une étape. L’abbaye cistercienne Notre-Dame de La Trappe dans l’Orne, joyau blanc sur la couronne forestière du Perche, aimante Patrick Leigh Fermor. Les règles sévères suivies par l’ordre trappiste, « la délectation morose de la mort » peuvent sidérer le visiteur avec : « ce symbolisme déstabilisant, ce silence perpétuel, ce costume fantomatique, cette mélancolie omniprésente de l’abbaye trappiste ». Les quatorze dernières pages sont consacrées aux églises rupestres de Cappadoce. Les églises troglodytes fascinent par leur histoire, leur implantation, leur architecture. Dans la géographie tourmentée de l’Anatolie, le tendre tuf volcanique fut excavé et décoré en forme de rêve par les moines byzantins : « Le désert était humanisé » et les voies spirituelles esquissées pour les passants à venir.
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Dans la nuit et le vent :  A pied de Londre..

A 18 ans, l'auteur décide de marcher des Pays-Bas jusqu'à Istanbul en suivant le Rhin et le Danube. Nous sommes en 1933, il a pour tout bagage un sac à dos, peu d'argent mais beaucoup d'envie et quelle joie de vivre, de découvrir, de rencontrer, d'échanger.

Patrick Leigh Fermor nous décrit une Europe centrale aujourd'hui disparue. La lecture de ce journal est un bonheur qui augmente de page en page.



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Dans la nuit et le vent, tome 2 : Entre fle..

Le nombre de critiques me semble étonnamment faible au regard de la valeur extraordinaire de ce récit en trois tomes (présenté dans ma critique du tome 1). Il est vrai que la densité des références culturelles est parfois asphyxiante. Mais tellement enrichissante.

Après quelques détours vers d'autres cieux littéraires moins exigeants, je reprends avec ce tome 2 ce passionnant voyage.

Cette fois on suit notre étudiant-vagabond depuis son entrée en Hongrie jusqu'à la fin de l'Europe centrale. Au début du tome, une petite carte (assez modeste) permet de suivre le cheminement. Petite car l'ensemble des trois tomes a été réédité en 2021 en collection de poche par Petite Biblio Payot. Pour le lecteur, un riche voyage dans l'espace et le temps d'avant-guerre (1934) à prix serré !

L'auteur a perdu ses notes de voyages et reconnaît quelques approximations probables dans la chronologie ou dans les noms des lieux évoqués. Il n'empêche ! C'est toujours aussi brillant. Le récit est augmenté par ses connaissances littéraires, architecturales, historiques, géographiques, naturalistes... acquises bien après (40 ans séparent le voyage et l'écriture).

Notre étudiant-clochard s'est involontairement embourgeoisé depuis le tome 1. Certes, il continue de dormir assez souvent à la belle étoile. Mais grâce aux recommandations d'hôtes plus ou moins nobles, il se retrouve maintes fois attendu dans une propriété, un château. Il s'y installe même quelque temps parfois pour vivre des aventures différentes.

Les anecdotes savoureuses, les rencontres avec bergers, bohémiens, les considérations de frontières fluctuantes, les analyses fouillées sur les différentes langues parlées dans cette partie de l'Europe, tout cela m'a captivée.

Le tome 3 m'attend déjà... après une petite pause vers d'autres lectures plus faciles.
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Un temps pour se taire

L'écrivain voyageur anglais découvre l'univers des monastères.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Dans la nuit et le vent, tome 2 : Entre fle..

Milieu du voyage de l'auteur, en 1934, de la corne de Hollande à Constantinople. Ici, il parcourt l'Europe de l'Est, de châteaux en somptueuses demeures, au gré d'hébergements successifs par des hôtes généreux. L'auteur continue la description de magnifiques paysages, des explications historiques, et quelques caractères hauts en couleurs.
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Dans la nuit et le vent :  A pied de Londre..

Il n’aimait pas que l’on qualifie son livre de récit de voyage et il avait bien raison. Ce n’est pas un voyageur qui écrit, c’est un écrivain qui voyage, même si ce n’est pas n’importe quel voyage (parti à dix-sept ans à pied de Londres vers Constantinople, près de quatre ans de voyage de 1933 à 1936) !

Malgré un parcours scolaire loin d’être rectiligne, il devait être très cultivé pour s’être situé, comme il l’a fait, et si jeune, au niveau de personnes extrêmement lettrées dans chacun des pays traversés. En même temps, il savait se mettre d’emblée en phase avec les personnes les plus modestes qu’il rencontrait. C’est un humaniste à n’en pas douter.

Il devait aussi avoir un certain charme, ou même un certain charisme personnel pour avoir été accepté et adopté par toutes ces personnes. Sans doute aussi a-t-il fait quelques conquêtes féminines mais il se contente à juste raison de les évoquer sans trop en faire à ce sujet.

Mais en tous cas quelle langue et quelle prose, excellemment servies par la traduction de Guillaume Villeneuve. De très belles images, de bonnes et grandes phrases comme on peut en rêver, au service du récit, de descriptions absolument fabuleuses des paysages, des gens, de la nature, ou encore de considérations historiques, religieuses, culturelles, ethnographiques, littéraires, poétiques et autres. C’est une littérature formidable et on ne lâche pas un instant les 930 pages pourtant copieuses.

Patrick Leigh Fermor s’est ensuite illustré dans l’action guerrière lors de la seconde guerre mondiale, et a été décoré des plus grandes distinctions britanniques, puis anobli. Il appartient à la catégorie peu nombreuse des grands écrivains en même temps grands hommes d’action, comme Curzio Malaparte, Romain Gary ou Blaise Cendrars.

Quelle splendide découverte, qui mériterait d’être mieux connue !

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Un temps pour se taire

Calme, érudit, création, histoire. Très belle lecture, je découvre un écrivain et sa créativité. Il est particulièrement intéressant de se plonger dans cette démarche de retraite quelque soit la motivation première. J'aime l'alliance de l'approche historique du monachisme et de la curiosité humaine vue de l'extérieure. La plume est belle et savante. Le livre se lit très bien et apporte beaucoup (enfin pour ma part!). je recommande.
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Dans la nuit et le vent :  A pied de Londre..

L'auteur quitte Londres la veille de Noël 1933, à pied, en direction de Constantinople. Il a presque 19 ans et est d'une extraordinaire culture, tant en architecture, qu'en peinture, musique, littérature, poésie, faune, flore,… Il se récite des poèmes entiers en latin, grec, anglais, français, allemand.

Dormant aussi bien dans des châteaux où il est invité, puis recommandé à des amis dans d'autres châteaux, que dans un bouge ou à la belle étoile. Il traverse la Hollande, l'Allemagne, l'Autriche, la Hongrie, la Roumanie, séjourne dans de nombreux monastères du Mont Athos. Il se fera bien sûr des amis de tous bords car il est liant, beau garçon, très ouvert et curieux de tout. Il parle davantage des nombreux contacts avec les gens rencontrés que des ampoules aux pieds dont il pourrait souffrir.

Souvent lorsqu'il est dans un endroit terriblement reculé et isolé, en pleine nature, il jouit de savoir qu'absolument personne ne sait où il se trouve. Ce n'est pas encore l'époque des GSM.

Grands bals, réceptions mondaines, contacts avec des gens simples, il est toujours à l'aise. Les rencontres amoureuses ne manquent pas, des soirées bien imbibées sont aussi au programme.

Il fait des descriptions très élaborées et détaillées de paysages, de mœurs des pays traversés, de vols d'oiseaux migrateurs.

Il a bien sûr pris des notes dans des carnets, malheureusement volés à deux reprises au cours de ce voyage. Son récit est donc souvent écrit de mémoire et il y met des commentaires actualisés.

Il fournit une mine d'informations sur l'histoire des pays traversés et de leur géographie. Il se passionne pour tout ce qui est sur son chemin. Quelques descriptions un peu longues mais dans l'ensemble c'est une lecture intéressante et une écriture agréable et vivante, souvent empreinte d'humour. Plus de 900 pages. J'ai apprécié le livre et le style de l'auteur, décédé en juin 2011.

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Dans la nuit et le vent, tome 1 : Le temps ..

1ère partie du récit du voyage de Londres à Istanbul d'un jeune britannique en 1934 : Pays-Bas, Allemagne, Autriche, Tchécoslovaquie. Ce livre nous restitue le parfum et l'ambiance d'une époque à jamais révolue.
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