AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Dans la nuit et le vent tome 0 sur 4
EAN : 9782875230584
956 pages
Nevicata (01/06/2014)
4.45/5   29 notes
Résumé :
Un matin gris de décembre 1933, le jeune Patrick Leigh Fermor quitte l’Angleterre avec l’idée de traverser l’Europe à pied jusqu’à Constantinople. Une aventure qui sera le grand événement de sa vie et dont il tirera un récit magistral en deux volumes (Le Temps des offrandes et Entre fleuve et forêt), aussitôt reconnus comme des chefs-d’œuvre.
Mais plutôt que d’arriver à Constantinople, le second livre s’arrêtait aux gorges du Danube, à la frontière de la Serb... >Voir plus
Que lire après Dans la nuit et le vent : A pied de Londres à Constantinople (1933-1935)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Une nouvelle édition rassemblant les trois livres vient de paraître!
j'ai lu les deux premiers il y a bien longtemps. j'attendais la fin!

comme Babelio est un site francophone je copie/colle la critique que j'avais écrite pour l'édition anglaise.

Patrick Fermor -18 ans - est parti de Londres en décembre 1933 à pied vers Constantinople. Il a raconté ce voyage dans deux livres merveilleux le Temps des offrandes et Entre fleuve et forêt, à travers l'Allemagne, l'Autriche, la Hongrie, la Transylvanie.
.Fermor est décédé en 2011. Surprise : en 2013, la fin du voyage est parue.

J'ai choisi de la télécharger en anglais sur ma liseuse. Je préfère lire en VO, même si le texte est littéraire et comporte tout un vocabulaire choisi que je ne possède pas. Magie de la liseuse : je clique et les dictionnaires m'aident.
c'est donc une lecture, lente, savoureuse, jubilatoire.

Fermor quitte la Serbie et les Portes de Fer, arrive à Sofia. Au monastère de Rila il fait connaissance avec une étudiante de son âge qui l'invite à Plovdiv, marche dans la campagne, entre dans une épicerie à Tarnovo, le fils est étudiant également, ils sympathisent. de Routschouk - ville natale de Canetti - il traverse à nouveau le Danube et rejoint Bucarest où il est reçu dans la meilleure société...puis longe la Mer Noire et arrive pour la nouvelle année à Istanbul, dont nous n'apprenons presque rien.
le périple n'est pas terminé puisqu'il se poursuit au Mont Athos.
C'est un livre de randonnées, Fermor raconte ses aventures. il raconte surtout ses rencontres.
De la haute société de Bucarest, francophone, proustienne et snob il passe à une grotte occupée par des pêcheurs grecs et des bergers bulgares avec leurs troupeaux avec le même bonheur -et pour le nôtre!

Lien : http://miriampanigel.blog.le..
Commenter  J’apprécie          131
L'auteur quitte Londres la veille de Noël 1933, à pied, en direction de Constantinople. Il a presque 19 ans et est d'une extraordinaire culture, tant en architecture, qu'en peinture, musique, littérature, poésie, faune, flore,… Il se récite des poèmes entiers en latin, grec, anglais, français, allemand.
Dormant aussi bien dans des châteaux où il est invité, puis recommandé à des amis dans d'autres châteaux, que dans un bouge ou à la belle étoile. Il traverse la Hollande, l'Allemagne, l'Autriche, la Hongrie, la Roumanie, séjourne dans de nombreux monastères du Mont Athos. Il se fera bien sûr des amis de tous bords car il est liant, beau garçon, très ouvert et curieux de tout. Il parle davantage des nombreux contacts avec les gens rencontrés que des ampoules aux pieds dont il pourrait souffrir.
Souvent lorsqu'il est dans un endroit terriblement reculé et isolé, en pleine nature, il jouit de savoir qu'absolument personne ne sait où il se trouve. Ce n'est pas encore l'époque des GSM.
Grands bals, réceptions mondaines, contacts avec des gens simples, il est toujours à l'aise. Les rencontres amoureuses ne manquent pas, des soirées bien imbibées sont aussi au programme.
Il fait des descriptions très élaborées et détaillées de paysages, de moeurs des pays traversés, de vols d'oiseaux migrateurs.
Il a bien sûr pris des notes dans des carnets, malheureusement volés à deux reprises au cours de ce voyage. Son récit est donc souvent écrit de mémoire et il y met des commentaires actualisés.
Il fournit une mine d'informations sur l'histoire des pays traversés et de leur géographie. Il se passionne pour tout ce qui est sur son chemin. Quelques descriptions un peu longues mais dans l'ensemble c'est une lecture intéressante et une écriture agréable et vivante, souvent empreinte d'humour. Plus de 900 pages. J'ai apprécié le livre et le style de l'auteur, décédé en juin 2011.
Commenter  J’apprécie          20
Il n'aimait pas que l'on qualifie son livre de récit de voyage et il avait bien raison. Ce n'est pas un voyageur qui écrit, c'est un écrivain qui voyage, même si ce n'est pas n'importe quel voyage (parti à dix-sept ans à pied de Londres vers Constantinople, près de quatre ans de voyage de 1933 à 1936) !
Malgré un parcours scolaire loin d'être rectiligne, il devait être très cultivé pour s'être situé, comme il l'a fait, et si jeune, au niveau de personnes extrêmement lettrées dans chacun des pays traversés. En même temps, il savait se mettre d'emblée en phase avec les personnes les plus modestes qu'il rencontrait. C'est un humaniste à n'en pas douter.
Il devait aussi avoir un certain charme, ou même un certain charisme personnel pour avoir été accepté et adopté par toutes ces personnes. Sans doute aussi a-t-il fait quelques conquêtes féminines mais il se contente à juste raison de les évoquer sans trop en faire à ce sujet.
Mais en tous cas quelle langue et quelle prose, excellemment servies par la traduction de Guillaume Villeneuve. de très belles images, de bonnes et grandes phrases comme on peut en rêver, au service du récit, de descriptions absolument fabuleuses des paysages, des gens, de la nature, ou encore de considérations historiques, religieuses, culturelles, ethnographiques, littéraires, poétiques et autres. C'est une littérature formidable et on ne lâche pas un instant les 930 pages pourtant copieuses.
Patrick Leigh Fermor s'est ensuite illustré dans l'action guerrière lors de la seconde guerre mondiale, et a été décoré des plus grandes distinctions britanniques, puis anobli. Il appartient à la catégorie peu nombreuse des grands écrivains en même temps grands hommes d'action, comme Curzio Malaparte, Romain Gary ou Blaise Cendrars.
Quelle splendide découverte, qui mériterait d'être mieux connue !
Commenter  J’apprécie          20
Fantastique livre dont le dernier cahier a été retrouvé et que j'ai acquis une nouvelle fois, relu pour la « nième » fois. Inclassable car récit d'une (partie de) vie.
L'un des 5 bouquins que je garderais à portée de main si je devais me limiter.
Alors, pour ne pas dévoiler (sic !) l'intrigue, à vous…
Mais ce qui est particulièrement intéressant, c'est un témoignage d'une traversée de l'Europe avant guerre, une Europe qui va disparaître…
Dabs ce contexte, on peut parler d'un avant (décrit d'une manière précise) et d'un après dont nous vivons toujours les conséquences…
Commenter  J’apprécie          50
A 18 ans, l'auteur décide de marcher des Pays-Bas jusqu'à Istanbul en suivant le Rhin et le Danube. Nous sommes en 1933, il a pour tout bagage un sac à dos, peu d'argent mais beaucoup d'envie et quelle joie de vivre, de découvrir, de rencontrer, d'échanger.
Patrick Leigh Fermor nous décrit une Europe centrale aujourd'hui disparue. La lecture de ce journal est un bonheur qui augmente de page en page.

Commenter  J’apprécie          40


critiques presse (2)
LaLibreBelgique
07 juillet 2014
A quelque page qu’on l’ouvre, on ne décroche pas de sa lecture, et on se laisse conduire avec un plaisir constamment renouvelé par l’art et l’érudition d’un magistral écrivain-voyageur.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Liberation
07 juillet 2014
Fermor est un écrivain aux multiples dons. C’est un paysagiste. Un chef-d’œuvre.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Son nom était suivi de ces mots : "K.u.K. Kammerer u. Rittmeister i. R.", c'est-à-dire "Chambellan impérial et royal, et capitaine de la Cavalerie en retraite". Traversant toute l'Europe centrale les initiales K.u.K. (Kaiserlich und Königlich) condensaient dans leur allitération la vieille monarchie austro-hongroise...
Mais aujourd'hui l'Empire et le Royaume étaient démembrés et leurs trônes vides... Les hérauts étaient disséminés, les régiments dissous et les chevaux morts depuis longtemps. Ces mots gravés croassaient, corbeaux funèbres, les gloires passées.
Commenter  J’apprécie          60
Les hivers rigoureux engendrent leur antidote : le Kümmel, la vodka, l'aquavit, la Danziger Goldwasser. Oh! j'aurais donné n’importe quoi pour un dé à coudre de froid nordique! Ces potions mêlent le feu et la glace, font pleuvoir des pièces d'or, débordent des paillettes qui se déversent dans le sang, raniment les membres épuisés et font repartir le voyageur comme une fusée à travers la neige et la glace.
Commenter  J’apprécie          50
Me souvenant du conseil que le maire de Bruchsal m’avait donné, je m’étais enquis du Bürgermeister dès mon arrivée dans ce petit village. Je l’avais trouvé dans le Gemeindeamt où il m’avait rempli un petit formulaire. Je le présentai à l’auberge : il me donnait droit à un dîner, une chope de bière, un lit pour la nuit, du pain et un bol de café au matin ; tout cela aux frais de la paroisse. Cela me paraît incroyable aujourd’hui mais c’est bien ainsi que les choses se passaient, sans qu’il y eût d’ailleurs la moindre honte à profiter de ces avantages ; on avait toujours droit à un accueil amical. Je ne sais plus très bien combien de fois je me servis de cette coutume généreuse et apparemment fort ancienne. Elle avait cours dans l’Allemagne et l’Autriche tout entières, survivance, peut-être, de quelque antique aumône faite aux vagants et aux pèlerins désormais étendue à tous les voyageurs pauvres.
Commenter  J’apprécie          10
Mais, dès que pointait une ferme ou un village, j’entrais dans le monde de Pierre Brueghel. Les flocons blancs tombant le long du Waal – ou du Rhin, du Neckar ou du Danube – les pignons à redents et les toits pleins de neige, tout cela lui appartenait. Les stalactites aussi, et la neige piétinée, les bûches empilées sur les traîneaux et les paysans courbés sous la ramée. Quand les enfants, avec leurs cagoules et leurs cartables, quittaient en trombe la salle de classe dans un cliquetis de sabots miniatures, je savais par avance qu’ils ne tarderaient pas à se frapper les bras l’un contre l’autre pour se réchauffer, à souffler sur les mitaines et à dégager un espace pour fouetter leur toupie ou bien qu’ils dévaleraient un sentier pour patiner sur le ruisseau le plus proche ; et tout le monde, enfants, adultes, bétail et chiens, marchait dans le sillage de son haleine brumeuse.
Commenter  J’apprécie          10
Mes camarades issus de boîtes à bachotage étaient de jeunes chiots qui n’avaient qu’un an de plus que moi, au maximum ; leur départ prématuré de l’école avait été provoqué par de mauvais résultats plutôt que par la dissipation. C’étaient des garçons aux grands yeux, aux joues roses, tout innocents et bien peignés ; des chrysalides de cornette ou d’enseigne, révisant péniblement leurs examens et désireux de posséder sur le bout des doigts les coutumes de leurs futurs régiments. Aux pantalons de flanelle, ils préféraient de vrais costumes et des cravates qui étaient de véritables autobiographies nouées dans de hauts cols durs. Lock les fournissait en chapeaux melons jusqu’aux courses de Goodwood. Brigg ou Swaine and Adeney leur conféraient des parapluies en guise d’épées que nulle averse n’ouvrirait jamais et – comme je les enviais ! – Lobb, Peel and Maxwell, sur les comptes de leurs pères, les chaussaient de chaussures luisantes et polies au tibia de cerf. Fronçant les sourcils, ils prenaient grand soin de ne porter aucun paquet à Londres, de tirer sur des cigarettes turques ou égyptiennes au lieu de puantes cibiches – quand bien même ils n’avaient aucune envie de fumer – et d’éviter l’emploi de tout mot ou expression figurant sur la liste noire traditionnelle du régiment. Il leur arrivait de parler avec sincérité, mais seulement quand il s’agissait de faiseurs de culottes de cheval, d’armuriers, de selliers, de coiffeurs et de leurs produits cosmétiques, ou des avantages respectifs, dans la soirée, des œillets et des gardénias.
Commenter  J’apprécie          00

Video de Patrick Leigh Fermor (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrick Leigh Fermor

MP 2014-12-10-050-003048BDD2D9.mp4
Payot - Marque Page - Patrick Leigh Fermor - Dans la Nuit et le Vent.
autres livres classés : récit de voyageVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (107) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage en Italie

Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

Pavie
Padoue
Parme
Piacenza

14 questions
600 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..