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Critiques de Paul Colize (658)
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Un monde merveilleux

Paul Colize bâtit un road-trip au départ de la Belgique en octobre 1973.

Pour une raison inconnue, et qu’il n’ose demander à ses supérieurs, Daniel Sabre, un pilote et instructeur de chars de l’armée belge, basé en Allemagne, se voit intimer l’ordre de se rendre à Bruxelles, d’y prendre en charge quelqu’un à une adresse donnée, et de faire exactement ce que cette personne lui demandera. Il devra rendre compte une fois par jour à sa hiérarchie de l’activité de la journée. On lui confie les clés d’une Mercedes, un peu d’argent, et le voilà parti à la rencontre d’une jeune femme, qu’il trouve un peu pimbêche et qui lui donne une première destination : Lyon.



Pour ce militaire zélé, respectueux de l’autorité, ce voyage est un tourment. Que fait un pilote de char à conduire cette femme, qui manifestement n’a rien à voir avec l’armée ? Pourquoi lui impose-t-on, à lui, cette charge, lui qui ne rêve le jour que de ses chars, et le soir venu rentre tranquillement à la maison auprès de sa gentille épouse ?

Qui est cette inconnue, qui n’a pas l’air très sûre d’elle en plus ?



Petit à petit, Colize distille quelques éléments sur le passé de l’un ou de l’autre et intercale entre les chapitres des apartés sur des actes de bravoure, de compassion, ou au contraire sur ces moments où les humains ont montré leurs pires aspects.



De quel côté sont les deux héros ? Et vers où vont-ils ?



Du fait d’une pagination n’hésitant pas à multiplier les pages blanches entre deux courts chapitres, l’ouvrage s’avère bien moins dense qu’il n’y paraît – et aurait pu, sans perte, se limiter à une longue nouvelle. Tout arrive progressivement ; le final se devine vite.

L’auteur a fait mieux et le sujet aurait permis quelque chose de plus complet.
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Back Up

Quel lien y a-t-il entre la mort des quatre membres d'un groupe de rock à la fin des années 60 et un SDF renversé devant la gare de Bruxelles-midi 40 ans plus tard?

C'est ce que Paul Colize nous fait découvrir dans ce roman haletant, que j'ai dévoré.

Non seulement l'intrigue est particulièrement bien conçue, mais il y a aussi de belles histoires d'amitié et une restitution très réussie de l'atmosphère d'une époque, celle des débuts du rock.

Je ne vois rien à redire, la réussite est totale!

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L'avocat, le nain et la princesse masquée

Paul Colize nous livre un roman léger sous un thème d'enquête policière. Pour les adeptes de l'humour au second degré, ce livre est pour vous !



Hugues Tonnon est un avocat reconnu spécialisé dans le divorce. Sa notoriété n'est plus à faire, c'est donc naturel que le top model, Nolwenn Blackwell, s'adresse à lui pour s'occuper de sa petite affaire. A la veille de son mariage avec un chef d'entreprise, celui-ci est découvert avec une escort girl . De fil en aiguille, enfin après un repas bien arrosé, L'avocat se retrouve dans l'appartement du mannequin. Imaginez la suite , ce n'est qu'un homme ..... Enfin le problème n'est pas là , même si ce n'est pas très professionnel tout ça, Le lendemain, il est chez lui mais la femme est morte ..

Sans mariage, le divorce n'existerait pas, j'aurais fait autre chose de ma vie et je n'en serais pas arrivé là.

Le problème, ba oui se serait trop simple sinon, c'est que le flic chargé de l'enquête est un ex d'une de ses clientes....Un peu rancunier le bonhomme en plus !

Commence alors un contre la montre entre l'avocat en fuite et cet inspecteur.



Bien que l'histoire soit intrigante, ce qui reste de ce roman c'est la fraîcheur du texte. La fluidité de l'écriture. Et surtout cet humour plus ou moins gros .

Je poursuivis l'examen en montant de manière imperceptible sur la pointe des pied et constate, non sans satisfaction, que son équipement personnel ne valait pas le lien. L'acte était puéril et pulsionnel, mais les hommes sont ainsi faits. Si ce n'est lors d'un passage aux toilettes, ils le font dans les vestiaires de leur club sportif. Ils ne peuvent s'empêcher de comparer, d'évaluer, de soupeser. Si d'aventure le prétendant les surclasse, ils lui trouvent aussitôt une déficience physique ou une tare psychique. En désespoir de cause, ils lui prêtent le quotient intellectuel d'une pince à linge.

Donc si vous souhaitez passer un bon moment, voyager à l’œil (ouais je sais elle est facile celle-là!), vous surprendre à sourire sur un trait d'humour à la Colize ..Je vous conseille de découvrir ce bouquin .... Et peut-être pourrez vous me dire qui est le nain de l'histoire ??


Lien : http://lesciblesdunelectrice..
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Zanzara

Frédéric, journaliste, reçoit un mystérieux appel. Un homme, qui ne s'identifie pas, le convie à venir le rencontrer pour lui dévoiler quelques trucs... Il s'y rend. Mais voilà, l'homme est mort, et depuis 3 ou 4 jours... Qui donc l'a appelé ? Dans un défilé de chapitres courts et rythmés, Colize dénoue le mystère. C'est simple, efficace, endiablé. Une lecture qui défile et qu'on termine sans s'en rendre compte...
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Zanzara

Un jeune journaliste découvre le cadavre d’un homme. La police conclut au suicide, mais il est persuadé qu’il s’agit d’un crime et il s’entête à mener l’enquête. C’est rythmé, c’est prenant, c’est malin, c’est bon puisque c’est belge ! Un polar qui me pousse encore une fois à vous recommander Paul Colize, avec énormément d’enthousiasme !



Paul Colize, c’est l’artisan belge du polar. Il soigne avec minutie les détails de ses textes. Ainsi pour celui-ci, il a passé du temps au sein de la rédaction du journal « Le Soir », le lieu de travail du héros du roman, Frédéric Peeters (ça me fait penser que c’est aussi un grand journaliste du Soir, René Haquin, qui avait tuyauté Gérard de Villiers pour « Les tueurs de Bruxelles »). Fred est pigiste pour la version en ligne du Soir. Il a 28 ans et pendant ses temps libres, il aime s’offrir des décharges d’adrénaline, par exemple en faisant une course de vitesse sur le périphérique de Bruxelles (le Ring), pris à contre-sens. C’est le narrateur et, à 64 ans, Paul Colize est parvenu à le faire parler dans la langue d’un homme qui a l’âge et la personnalité de Fred, ce qui contribue à donner au texte un rythme bien soutenu !



La minutie de Paul Colize, on la retrouve également dans ses descriptions de tous les lieux où ses romans se déroulent; je l’ai entendu dire qu’il était allé dans tous les endroits qu’il mentionne dans ses livres. Les Belges s’amuseront ici à retrouver Bruxelles, Genval et Bouillon, voire Paris ou Odessa s’ils ont voyagé.



De plus, Paul Colize renforce encore son ancrage dans le réel en incluant dans son récit des faits divers réels, quitte à se donner la liberté d’imaginer comment se seraient déroulées certaines parties qui en sont restées inexpliquées.



Tout ces détails bien réels contribuent à mon sens à donner de la force au récit: on se sent davantage pris dans une histoire dont on a le sentiment qu’elle aurait pu se passer dans la réalité, que dans un récit que l’on perçoit d’emblée comme une pure fiction.



Par ailleurs, Paul Colize fait preuve d’une grande finesse dans la psychologie de ses personnages. C’est en particulier le cas pour Fred, dont il dévoile la personnalité par petites touches, comme s’il s’agissait d’un ami qui dévoile peu à peu son intimité au lecteur. On finit par comprendre son besoin de décharge d’adrénaline... Le titre lui-même est une référence à cette intimité, comme vous le découvrirez au chapitre 30 (NB: « zanzara » signifie « moustique » en italien ; nom féminin, ce sont les femelles qui font du bruit et qui piquent).



Dans cette histoire, il y a aussi des filles sexy, qui jouent quelques scènes de filles sexy, sans réellement participer à l’action (ce ne sont pas des James Bond girls). Par les temps qui courent, je me suis demandé si elles apportaient vraiment quelque chose au récit. Paul Colize ne me donne pas l’image d’un vieux macho et je n’imagine pas qu’il ait pu se plier à une demande commerciale d’inclure ces filles sexy juste pour augmenter ses ventes. Je pencherais plutôt pour un clin d’œil (raffiné, tout de même, c’est Paul Colize) à l’ambiance de certains polars populaires. Et puis la principale fille sexy, Camille, n’est pas une greluche. Son attachement à Fred, aussi sincère que passionné, contribue réellement à le maintenir debout. La description de leur relation, récit dans le récit, est traitée avec autant de finesse que la trame principale. Elle ajoute une dose d’humanité qui n’est pas inutile.



J’ai été happé par le récit, vous l’aurez compris. L’auteur m’a tenu en haleine jusqu’à la dernière page. Certains romans se terminent en apothéose grâce à un dénouement totalement inattendu. Ici c’est différent, mais tout aussi puissant: certains pourraient deviner quelle sera la dernière scène, mais jusqu’à l’avant-dernière page, c’est beaucoup plus difficile de deviner si elle se terminera bien, ou si elle se terminera mal, ou si l’auteur laissera la fin ouverte. Habile !



Allez, lisez !
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Back Up

Je n’avais pas encore lu ce livre de Paul Colize, qui passe pourtant pour être son plus connu. Colize m’a plus d’une fois bluffé par la précision de ses intrigues. De ce point de vue, Un long moment de silence, l'Avocat, le Nain et la Princesse masquée, Concerto pour 4 mains, et Zanzara m’avaient impressionné. Dans chacun de ces romans, Colize bâtit son histoire avec une précision d’horloger.



Back-up différe un peu. D’abord, ce n’est pas vraiment un roman policier. Plutôt un roman noir, racontant autant l’histoire du rock, de Berlin à Londres, que le cheminement intérieur d’un gars cassé par la vie et par un gros accident causé par une voiture.

Resté un temps dans le coma, il en ressort atteint de locked-in syndrome. Sans papiers pour l’identifier, ce malheureux reste difficile à identifier. Une tâche à laquelle va progressivement s’atteler son aide soignant – rééducateur.



Le rock est plus qu'une musique. Son explosion correspond à une époque : celle de la génération de libération sexuelle et qui a goûté à tous les excès de la vie, drogues comprises. Colize remonte le temps, décrit les débuts de grands groupes de rocks. Les fans apprécieront. J’avoue ne pas en être. Le personnage principal ne suscite pas une totale adhésion. Il a quand même multiplié les dérapages. Erreurs de jeunesse ? Pas vraiment lorsqu’il assiste au viol de sa copine, en restant hébété sous l’effet de la drogue, et qu’elle se suicide plus tard. Un exemple de sa vie chaotique ; une des nombreuses raisons qui l’éloignent du lecteur, contrairement au personnage jovial du rééducateur patient.



Ce roman concilie donc une thématique spécifique, le rock, en tournant autour d’un personnage peu recommandable, quelque soient ses péripéties. Autant dire que je n’ai pas trop adhéré. Mais, je lirai quand même un autre Colize quand l’occasion se présentera.

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Back Up

Un roman policier qui nous plonge avec force détails dans l’ambiance rock-and-roll des années soixante. Témoignage d’une époque emballé dans un suspense qui parviendra à étonner ceux qui penseraient avoir deviné. Une brique d’une centaine de courts chapitres qui se lit rapidement. Je vous recommande cet excellent récit de Paul Colize, qui sort des sentiers battus des romans policiers.



Milieu des années soixante, les membres du groupe rock « Pearl Harbor » meurent mystérieusement les uns après les autres. Quelques dizaines d’années plus tard, un homme se fait hospitaliser après avoir été victime d’un accident près de la Gare du Midi à Bruxelles. Victime d’un « locked-in syndrome », il est mûré dans le silence; il n’a pas de papiers, on l’appelle X Midi. Un kiné obstiné parvient peu à peu à entrer en communication avec lui; il découvre son identité et le lien avec le groupe de rock disparu. À moins que l’homme ne soit réellement un malade mental...



Les chapitres alternent passé et présent. On suit également les pensées de X Midi. Il se raconte son enfance, sa jeunesse baignée de rock-and-roll, avec toutes les dérives auxquelles le conduisent l’alcool et les drogues. Il en arrive à l’épisode où il effectue un enregistrement avec « Pearl Harbor », comme batteur de réserve (le back-up), en remplacement du batteur attitré, indisponible. Cet épisode central le fait devenir paranoïaque. Ou pas, je vous laisserai juger par vous-même.



Paul Colize est un modèle de méticulosité dans sa description des détails, qu’il s’agisse de la vie quotidienne dans les années soixante, ou des différents éléments qui constituent une batterie, ou des symptômes d’une maladie nerveuse, ou des drogues et de leurs effets, ou des lieux dans lesquels ses personnages évoluent (je l’ai entendu dire qu’il était allé dans tous les endroits où ses romans se passent), et j’en passe. Parfois, les détails prennent tant de place que son style en devient sec comme un rapport de police. Ce petit défaut est toutefois compensé par le formidable réalisme attaché à son récit, qui ravira ceux qui ont vécu à cette époque, ou qui simplement s’y intéressent. Les Belges s’amuseront aussi de retrouver des lieux qu’ils connaissent en Belgique.



Pour l’anecdote, Paul Colize a profité de l’expertise en matière de rock de notre Marc Ysaye national, qui présente l’émission culte « Classic rock » depuis plus de trente ans sur Classic 21 (ex Radio 21, ex Canal 21), dont il est depuis peu le directeur à la retraite; il reste batteur du groupe Machiavel.



Une playlist des années soixante est annexée au roman. On peut la trouver sur Youtube. Je n’ai par contre pas pu percer le petit mystère du morceau « Girls Just Wanna Get Fucked All Night » d’un groupe « Pearl Harbor » dont je pense qu’il n’existe pas, malgré que le morceau soit disponible dans la playlist sur Youtube...



Bref, c’est bon, c’est du belge ! Je remercie Antonio de m’avoir poussé à me replonger dans un roman de Paul Colize. Certes, il n’a pas dû me pousser bien fort: j’avais déjà pu apprécier cet auteur, en particulier pour son « Concerto pour quatre mains », que je recommanderai encore une fois, sans m’en lasser.



Je cède maintenant la place à Antonio pour vous commenter un autre récit de Paul Colize. Pour ma part, je reviens bientôt vous parler de Dimitri Verhulst, dans un genre complètement différent. Car les auteurs belges sont variés, oui.
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Un long moment de silence

La relation d’une tuerie à l’aéroport du Caire en 1954 sert de préambule au roman, c’est en effet le sujet du livre écrit par Stanislas Kervyn, le narrateur qui tente de trouver les clefs de cette tuerie où son père a disparu. Qui était visé, une personne, plusieurs ? Le roman procède en deux époques et par chapitres courts dont les titres interpellent, selon un principe déjà rencontré ailleurs, peut-être chez le même Paul Colize, j’avoue ne plus le savoir.

Le début est prenant, on se demande qui est le nommé Nathan Katz, jeune juif rescapé des camps, que l’on rencontre tout jeune homme en 1948 à Brooklyn, et comment les deux histoires vont se croiser.



Malheureusement, vers la page 130, j’avais déjà l’impression de savoir comment tout cela allait tourner, et si ce n’était pas exactement ce que j’avais prévu, j’ai tout de même trouvé que l’histoire peinait à progresser vers une résolution somme toute assez peu originale, si l’on excepte l’épilogue et la note au lecteur qui arrivent, comme de bien entendu, à l’extrême fin du roman.

Donc, si la fin ne manque pas de force, elle arrive un peu tard pour contrebalancer un certain manque d’épaisseur, surprenant pour qui a lu Back up ou Concerto pour quatre mains, romans qui ne laissaient à aucun moment le lecteur sur sa faim.

Les thèmes de la vengeance et des secrets de famille sont souvent de bons ressorts dramatiques, et cela se vérifie encore une fois, mais l’impression d’être noyée sous une abondance de détails pas forcément tous significatifs a duré pendant une bonne partie de ma lecture. L’aspect singulièrement imbu de lui-même, odieux et misogyne de Stanislas Kervyn m’a parfois agacée, parfois amusée, car il fallait tout de même oser construire un roman sur un personnage aussi désagréable. Une mention spéciale à la quatrième de couverture du grand format, aux éditions de la Manufacture, particulièrement énigmatique et alléchante… Voilà pour cet avis en demi-teinte qui ne vous fera peut-être pas vous précipiter en librairie.
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Concerto pour quatre mains

Quand un livre te tient si fort entre ses pages , qu'il ne te laisse pas l'abandonner , quand le temps passé en sa compagnie perd sa consistance , quand tu as l'impression de participer à son histoire ....je crois que l'on peut dire que c'est un grand roman , que c'est un remarquable auteur ..

Paul Colize est un grand auteur qui aime ses personnages et qui les fait aimer , c'est vraiment une histoire remarquable , l'histoire du casse du siècle....l'histoire de personnages attachants et entiers ....lisez le , vous verrez .
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Back Up

Gros coup de coeur pour ce roman, qui nous entraîne dans l'univers de la musique et plus particulièrement dans celui du Rock et de sa création des plus grands groupes.

J'aime quand l'auteur d'un roman alterne deux époques au travers de ses chapitres, nous suivons d'un côté Jacques, qui nous raconte son enfance, sa passion croissante pour la musique, ses débuts en tant que musicien, ses premiers amours et de l'autre un inconnu SDF renversé sur la voie publique et qui se retrouve hospitalisé sous le nom de MIDI X, puisque personne ne le connaît et ne le réclame.

Bien évidemment, ces deux histoires vont se rejoignent au fur et à mesure de l'avancée de l'histoire de Jacques et celle de notre inconnu qui sans vraiment guérir, va évoluer dans sa maladie.

Je ne peux bien sûr pas vous en dire plus, sauf, foncez sur ce roman super bien construit dans son ambiance sixties, avec des personnages passionnants (petit coup de coeur pour Dominique). J'ai adoré ce roman et compte maintenant suivre cet auteur que j'ai découvert et donc encore alourdir ma PAL.
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Un long moment de silence

La construction de ce livre est soignée, chaque chapitre alterne entre présent et passé. L'écriture est fluide, la lecture aisée. L'histoire est impressionnante, elle a demandé des travaux de recherche en amont.

C'est une histoire sur le bruit assourdissant du silence laissé par des parents, qui résonne dans la tête des enfants.

Une histoire de deuil impossible où se mêlent vengeance, trahison, mais également amour. Un livre qui nous questionne sur le pardon. La vengeance résorbe-t'elle la blessure de l'âme ?

Ce livre nous plonge dans ces vies disloquées par la barbarie du dernier conflit mondial où les survivants ont du vivre avec le fardeau de leurs souvenirs.

Paul Colize mérite d'être lu. Il se singularise par la structure de son récit. Reste dans le domaine du plausible, ce qui rend son histoire crédible. De plus, il ne manque pas de glisser une pointe d'humour de temps à autres, comme une respiration après une plongée en eaux troubles.
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Un monde merveilleux

Nous sommes en 1973. Le maréchal des logis Daniel Sabre, instructeur en garnison en Allemagne, ne songerait pas à poser des questions lorsqu’on lui donne l’ordre de conduire une voiture avec un passager là où cette personne lui demandera d’aller, et à rendre compte chaque jour par téléphone des faits et gestes du passager.

Il s’avère qu’il doit conduire une femme élégante, et que, s’il apprend vite qu’elle est professeur de français dans un Athénée royal, il ne saura rien sur ce qu’elle veut faire. Pourtant, cette mission l’intrigue et, s’il ne lui vient pas à l’esprit de contrevenir aux ordres, plus le temps avance, plus il se demande s’il a raison d’obéir sans se poser de questions, comme il l’a appris. De plus, le huis-clos entre ces deux personnes très dissemblables obligées de partager l’habitacle d’une Mercedes tourne parfois à l’incompréhension, voire à la confrontation. C’est d’ailleurs ce versant psychologique qui est le plus riche et passionnant.



Je me rends compte que j’ai déjà lu cinq romans de Paul Colize avant celui-ci. Je n’ai pas vérifié si c’était à chaque fois pour le mois belge, mais c’est bien possible. En tout cas, je n’ai pas eu de difficultés à trouver celui-ci, le dernier paru, à la médiathèque.

Dévoré en deux jours, je l’ai trouvé toujours très bien fait comme tous les romans de Paul Colize. L’auteur fait preuve d’originalité en insérant de courts chapitres sur des personnages historiques, avec un lien plus ou moins proche avec le périple de Sabre et sa passagère. Son thème, qui fait découvrir un pan peu connu de l’histoire de la Belgique, est fort intéressant, le tempo est enlevé et les personnages plaisants, mais il ne me laissera peut-être pas un souvenir impérissable. Une certaine lassitude, peut-être ? Parce que je n’ai vraiment rien à lui reprocher, et si j’avais découvert l’auteur avec ce titre, je l’aurais sans doute trouvé formidable.
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Toute la violence des hommes

J'ai beaucoup aimé ce livre, tant les sujets qu'il traite me sont inconnu.

Je parle de l'art du graff et de la psychiatrie. Ici nous suivons Nikola Stankovic, artiste marginal, placé en institut psychiatrique suite au meurtre d'une femme.

Et je dois dire que du policier en milieu psy, hé ben pourquoi pas. Mais la l’enquête se fait avec son avocat et la directrice de l’établissement de défense sociale.

Pour ma part se cheminement qui est fait pour essayer de faire sortir Nikola de son quasi-mutisme, du a ses traumatismes, m'a beaucoup captivé.

Ici nous parlons de la guerre serbo-croate, et plus précisément de la bataille de Vukovar.

Tous ces aparté sur ce massacre, sont parfaitement retranscris, et trouve un écho avec le monde d'aujourd'hui.

Malheureusement pour moi, le problème vient de la fin du livre qui n'est pas vraiment crédible, du moins pour moi.

Je ne peux pas trop en dire sans dévoiler la fin, mais connaissant Nikola comme il nous a était présenté dans le récit, j'ai du mal a accrocher a ce dénouement.



Au final j'ai passé un super moment a lire ce livre, mais il ne restera pas en moi bien longtemps.

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Toute la violence des hommes

Lorsqu'on découvre le corps d'Ivanka Jankovic baignant dans son sang, il n'est pas difficile d'arrêter le coupable idéal. C'est Nikola Stankovic, un réfugié croate, comme elle. Non seulement les preuves sont accablantes, mais pour seule défense, il répète en boucle : « C'est pas moi ». Il s'avère que ce jeune homme est également l'auteur des fresques pornographiques et violentes apparues depuis peu aux quatre coins de la capitale.

Seules deux personnes vont essayer de le comprendre : un avocat et une psychiatre.

Les amies auxquelles je demandais leur avis à propos de ce roman, le présentaient comme une fiction construite à partir des représentations qui ont défrayé la chronique et provoqué un scandale à Bruxelles. Ce n'est pas faux. Mais pour moi, le thème central, le plus important, celui de la violence des hommes, c'est à travers cette guerre en ex-Yougoslavie qu'il s'exprime et l'extermination barbare des civils croates par des milices serbes.

Au fil du livre, de temps à autre, un chapitre nous plonge dans cet univers d'une rare bestialité et donne lieu à des scènes difficiles à supporter pour une âme sensible comme la mienne.

Le début m'a paru déconcertant. D'emblée, nous voici plongés en plein interrogatoire au sein d'un commissariat. A la page suivante, c'est le bureau de Pauline Derval, directrice d'un « EDS » (établissement de défense sociale). Puis, sans transition, nous sommes à la prison de Nivelles, dans la cellule d'un certain Franco, dont on nous détaille les « exploits ». Ensuite, c'est un petit garçon qui nous tourne le dos et contemple un fleuve tout en songeant à son avenir. On est perdu. Ces épisodes n'ont, a priori, rien à voir les uns avec les autres. Patience. Bientôt, les réponses nous seront données. Au cinquième chapitre, nous rencontrons Maître Philippe Larivière, l'avocat auquel échoit la tâche délicate d'assurer la défense de Nikola Stankovic. Et que faire, en effet, quand votre client semble regarder dans le vide, ne répond à aucune question et se contente de seriner un sempiternel « C'est pas moi »?

A partir de là, les éléments vont commencer à s'assembler comme les pièces d'un puzzle. Le lecteur en découvre un peu plus sur ce mystérieux Stankovic : un artiste peintre hors du commun dont la spécialité est ces fresques murales d'une singulière cruauté, réalisées en hauteur sur des murs aveugles pratiquement inaccessibles. C'est pourquoi on l'a surnommé « le funambule ». Vu le peu d'éléments dont ils disposent et le refus de coopérer du principal intéressé, difficile, pour les autorités, de décider s'il est responsable de ses actes ou s'il convient de l'interner en hôpital psychiatrique.

Deux personnes, surtout, vont se dépenser sans compter pour révéler celui qui se cache au fond de l'étrange suspect.

Pauline Derval qui « parlait peu, ne souriait pas, disait à peine bonjour, jamais merci » et, par conséquent, ne paraît guère sympathique, au point que, « en aparté, certains la surnommaient Sa Sévérité, d'autres Folcoche ». Contre toute attente, cette affreuse femme va dévoiler des facettes inattendues et se montrer beaucoup plus humaine qu'on ne l'aurait cru. L'autre est un avocat chevronné, Philippe Larivière, qui place la justice au-dessus de tout et qui est considéré par ses collaborateurs comme « sensible, voire émotif, quand la réalité et la cruauté du dossier le rattrapaient.»

La seule chose qui peut les aider dans leur quête, c'est que, si Nikola Stankovic ne parle pas, il peint. Ils vont donc chercher les secrets qui se dissimulent dans les œuvres si particulières de cet artiste.

Paul Colize alterne les chapitres consacrés à chacun des protagonistes avec des rétrospectives centrées sur la guerre atroce qui fait rage à Vukovar dans les années 90. Ainsi, petit à petit, et pour le lecteur seulement, des parties de la vie de Niko sont révélées. Il avait huit ans au moment de cette boucherie et a vécu des événements horribles qui expliquent les œuvres qu'il réalise.

Paul Colize relie entre elles ces peintures effrayantes et leur imagine une histoire plausible. Il mêle habilement réalité et fiction. Par exemple, pour en savoir plus sur cette guerre, Philippe Larivière interroge le journaliste Alain Lallemand qui existe bel et bien. A la fin du roman, il insère une interview du véritable auteur des fresques en question, qui préserve jalousement son anonymat.

Les personnages sont finement analysés et on s'attache à eux en dépit de leurs caractères singuliers.

C'est encore une chronique de Kirzy, sur Babelio, qui m'a donné l'envie de me plonger sans attendre dans cette aventure. Et je l'en remercie, car ce livre m'a énormément plu, bien que certaines scènes m'aient donné bien du mal, comme celle de cet enfant, témoin impuissant d'un crime innommable.
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Un long moment de silence

Mince alors, je suis passé à côté de ce roman que je pensais être un chef d’œuvre aux vues des éloges faites à son sujet. Alors oui, c'est magistralement bien construit, divinement bien écrit. Les personnages sont bien fouillés, surtout Stanislas que j'ai adoré détesté. Mais j'ai mis un temps monstre à lire ce livre. Je m'ennuyais. Dommage, un chef d’œuvre, je n'en doute pas, mais pas fait pour moi.
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L'avocat, le nain et la princesse masquée

C’est mon deuxième roman de Paul Colize, et j’ai trouvé qu’il ressemblait un peu à Un parfum d’amertume, découvert l’an dernier. Mais je ne me suis pas ennuyée, bien au contraire. Un homme, l’avocat Hugues Tonnon, a toutes les apparences contre lui quand on trouve le corps sans vie de Nolwenn Blackwell, une mannequin qui venait de de faire appel à lui pour un divorce. Sur le point d’être arrêté, Tonnon préfère mener son enquête seul et quitte Bruxelles, avec un téléphone prépayé, des réserves d’argent liquide et des ressources « amicales » (un détective privé, un fabricant de faux papiers…) suffisantes, croit-il, pour échapper à la surveillance policière et investiguer en toute discrétion. Las ! Les cadavres se multiplient sur son chemin et l’étau se resserre autour de l’avocat. Entretemps il a rencontré la journaliste Christelle Beauchemin, biographe de Nolwenn, qui veut à tout prix savoir pourquoi celle-ci a été tuée. La dame a du caractère et même notre avocat reste parfois sans voix devant elle. L’improbable duo voyagera de Paris à l’Afrique du Sud, du Maroc à l’Algérie pour dénouer les fils de l’intrigue, entre milieux de la mode et du football.



Je me suis demandé à qui correspond le nain du titre, mais ce n’est qu’un détail. Paul Colize a l’art de mener sa narration sur un rythme enlevé, tout en apportant une grande attention aux détails : un journal abandonné, des personnages croqués de façon truculente, des faux papiers au nom de Willy Staquet… l’humour de l’auteur est toujours bien présent et c’est une source de plaisir toujours renouvelé. Au bout du compte, ce roman léger en apparence touche à un phénomène « sportif » qui revient régulièrement à la une de l’actualité. Le dénouement nous roule, comme le héros, dans la farine, mais on en redemande !
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Zanzara

Paul Colize, c’est une patte particulière (et une griffe, parfois). Un style qui lui est propre, collage de légèreté et de noirceur, avec de gros morceaux de réalité à l’intérieur. Zanzara ne déroge pas à cette règle colizienne.



Un titre qui siffle, une couverture qui évoque la vitesse. Chapitres courts, phrases concises, contenu à l’image du contenant. Mais toujours (j’insiste sur le toujours) avec un soin particulier apporté à l’écriture. Pas besoin d’en faire des tonnes pour être efficace et utiliser la langue à bon escient.



Le style Colize se reconnaît autant dans la forme que dans le fond. Le coté pince-sans-rire omniprésent et assez irrésistible, des personnages qui semblent antipathiques au premier abord mais qui sont bien plus profonds qu’ils n’y paraissent, et une histoire qui prend toujours une tournure inattendue.



L’auteur aime voir au-delà de la surface des gens, des choses et des événements. Il aime gratter le vernis et passer outre les apparences. Mais il le fait petit à petit, insidieusement.



Zanzara en est une nouvelle preuve. Ça commence comme un bolide, avec ce personnage de journaliste qui aime vivre vite et dont chaque minute doit pulser. Un train de vie qui serait asphyxiant pour nombre d’entre nous. L’adrénaline comme moteur.



Le genre de « héros » qu’on a envie de baffer parfois, mais qui (comme souvent chez l’écrivain belge) cache des failles et un passé qui explique son comportement. De quoi toucher le lecteur. Rien n’est jamais gratuit avec Paul Colize. Tout s’explique et tout se paye.



Zanzara est un portrait intéressant du journalisme version XXIème siècle. L’auteur s’est minutieusement documenté et a côtoyé nombre de journalistes du quotidien d’information belge Le Soir. On ne fait rien à la légère chez Colize, mais on le fait toujours avec une certaine légèreté.



Le roman est une peinture de notre temps, écrit comme l’époque, à 100 à l’heure avec un style qui colle à merveille avec la jeunesse des protagonistes.



Zanzara est un vrai divertissement, mais il n’est pas que ça. Une fois de plus (la Colize Touch), le virage pris par le récit se révèle pour le moins surprenant. L’actualité récente s’insinue dans l’intrigue et là on ne rigole plus…



Ce rythme et ces tournants incessants font de Zanzara un roman difficile à lâcher. Le genre de lecture qu’on lit facilement d’une traite. Jusqu’à la toute fin, une fois de plus surprenante.
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Concerto pour quatre mains

Plonger dans un roman de Paul Colize est pour moi synonyme de plaisir.Une fois encore je n'ai pas été déçue.Chapitre après chapitre, j'ai voulu connaitre le fin mot de l'histoire. Un braquage sur l'aéroport de Zaventem et le vol d'une cargaison de diamants, le casse du siècle, le lendemain un petit braquage minable dans un bureau de poste échoue Akim Bachir est arrêté en flag .Le père d'Akim demande expressément à Jean Villemont, avocat pénaliste réputé de défendre son fils.

Quel rapport entre ces 2 affaires, pourquoi Akim refuse t'il de parler à son avocat, pourquoi et par qui se sent il menacé?

Avec son brio habituel Paul Colize nous tient en haleine, une succession de récits s'entremêlent ,passé des uns, passé des autres, qui est ce Franck Jammet,quel rôle joue t'il vraiment, ?Pleins de questions se bousculent pas question de lâcher ce roman avant la fin...

En arrière fond une étude critique profonde de la justice en Belgique, de ce monde de malfrats voyous ou"grands seigneurs" deux personnages qui dominent le récit par des personnalités hors norme bref vous l'aurez compris j'ai aimé , j'ai beaucoup aimé Concerto pour 4 mains et je remercie vivement Les éditions fleuve noir et Babélio pour cette opération masse critique
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L'avocat, le nain et la princesse masquée

Une lecture très sympa.



Sur le thème classique de l'accusé-à-tort-piégé-prenant-la-fuite-pour-mener-seul-l'enquête-qui-le-disculpera, Paul Colize nous emmène de Bruxelles à Paris, Johannesburg Casablanca et Alger à la suite d'Hugues Tonnon, avocat genre "Lord Brett Sinclair" immédiatement sympathique.



La suite est légère, sans grande surprise mais le rythme soutenu, les chapitres courts et la profusion de dialogues rendent la lecture rapide et plaisante. Un peu mois d'emploi abusif du passé simple, rapidement lassant, ne m'aurait pas déplu.



Mais entre deux découvertes de la rentrée littéraire, L'avocat, le nain et la princesse masquée a été une parenthèse très divertissante.
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Toute la violence des hommes

Toute la violence des hommes, c'est du belge. Un bon policier digne d'un Simenon en plus moderne. L'intrigue se passe à Bruxelles dans le monde des graffeurs. Depuis quelques années des fresques murales peintes à la bombe sont apparues dans les rues de Bruxelles. Les sujets sont rudes et violents. L'occasion pour l'auteur d'échafauder une histoire palpitante de meurtre sur fonds de guerre en Croatie il y a 25 ans. Paul Colize livre une intéressante analyse psychologique de Nikola STANKOVIC auteur d'un crime qu'il nie avoir commis. Son psychiatre et son avocat prennent le temps d'apprivoiser le présumé meurtrier pour comprendre sa personnalité. J'ai commencé à lire ce livre pour son caractère bruxellois, habitant cette ville et ensuite j'ai été prise par l'intrigue.
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