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Critiques de Paul Colize (658)
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L'avocat, le nain et la princesse masquée

Paul Colize est devenu, pour moi, une nouvelle valeur sûre pour reprendre du poil de la bête dans les moments de creux littéraire. Nous avons affaire ici à une intrigue totalement pas crédible, un enchaînement d'évènements des plus improbables, dû à un enchaînement de prises de décisions loin d'être raisonnables.

Hugues Tonnon, avocat spécialisé dans les divorces de luxe, se retrouve accusé du meurtre d'une de ces potentielles clientes, une star en pleine déchéance. Il va alors vouloir mener sa propre enquête, au nez et à la barbe de l'inspecteur Witmeur, qui va lui courir après en France, en Afrique du Sud et au Maroc. Et lorsqu'un avocat peu scrupuleux, cupide et un brin naïf se lance dans une enquête à l'international pour s'innocenter, ça donne un roman finalement assez drôle ou plutôt cynique. Et ça fonctionne bien. Ça se lit très vite. La plume agréable, le rythme est constant et maintient le lecteur entre rire et tension. Pourtant, l'intrigue n'a rien de drôle, je doute que ce soit le but premier de ce roman. Mais le personnage principal fait tellement n'importe quoi, que ça en devient comique. On constate qu'il est particulièrement mauvais pour fuir la justice, lui qui se considère comme excellent pour rechercher les vides juridiques. Il enchaîne les situations burlesques en voulant conserver son luxe et son standing dans sa fuite et il laisse toute un tas de jolis petits cailloux blancs derrière lui, permettant à l'inspecteur Witmeur de le suivre très facilement à la trace.

Les quelques personnages secondaires sont hauts en couleur et contribuent à pimenter l'entourage de notre avocat : un ancien policier qui mène des enquêtes pour Hugues toujours border-line, un « ancien » malfaiteur spécialiste des faux-papiers, une journaliste au caractère bien trempé, et un enquêteur caricatural.

En bref, un très bon moment de lecture qui aère les méninges.
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Toute la violence des hommes

Toute la violence des hommes, elle vient de là elle vient des tripes. Les mots ne sont jamais les mêmes pour exprimer ce qu’est le Mal…



Paul Colize apporte depuis plusieurs romans sa pierre à l’édifice, et lapide certaines idées préconçues.



Exit pour un temps son humour pince-sans-rire, le ton est précis, parfois clinique (à raison), journalistique parfois. Mais à force de côtoyer certains personnages, l’émotion vient fleurir.



Il est question d’un meurtre, mais ce roman est assez inclassable. Pas vraiment un thriller, même s’il joue avec les codes du genre. Et toujours cette part importante de réalité qui est présente en fond, et qui donne du corps au récit. Colize est un conteur mais aussi un auteur qui donne des clés pour comprendre, et qui dénonce également.



L’un des points de départ réel de son histoire est en lien avec des graffs qui sont apparus sur les murs de Bruxelles, il y a quelques années. Réalisés par un graffeur inconnu, qui a pris des risques inconsidérés pour les réaliser. Il a imaginé quelle pourrait être l’histoire qui se cache derrière.



Voilà une intrigue aux multiples entrées. Par le dessin, par le crime, par l’Histoire, par le traitement de la folie (du moins ce qu’on considère comme tel). Ce mélange de thématiques est passionnant et captive de bout en bout !



L’art est parfois rapproché de la folie. Alors, quand un graffeur aux dessins violents se retrouve soupçonné d’un meurtre sordide, la société se pose vite la question de sa santé mentale. A-t-il toute tête ? Vit-il dans notre réalité ?



Pour comprendre, il faut entendre. Manque de bol, le bonhomme reste mutique. Et, il est rare de trouver encore les personnes qui veulent bien écouter et déchiffrer. C’est ce que cherchent à faire son avocat et la directrice du centre où il est en « observation ». Deux personnages forts, complexes, qui se cachent sous des masques. Mais quand on creuse le vernis, on y découvre une vraie humanité.



C’est cette humanité qui permettra de déchiffrer les failles du « patient », celles venues de son passé. Touchant.



Tous les thèmes abordés le sont avec justesse, sans tomber dans certains excès trop courants de nos jours. Les chapitres sont donc courts. Une économie de mots, où chacun d’eux est pesé et à sa place.



Le livre est également l’occasion de dénoncer certaines conditions d’incarcération et d’internement, en Belgique (je doute qu’en France ce soit mieux…).



Toute la violence des hommes est un roman noir prenant et interpellant, à travers les mots justes, et le sens inné et unique de Paul Colize pour en parler. Comme souvent avec lui. Et le cru 2020 est excellent.
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Un long moment de silence

Encore un roman trépidant et bluffant de Paul Colize !



C’est avec un personnage principal pour le moins détestable que la lecture débute, une sacrée gageure, mais ça fonctionne ! Stanislas est en colère envers et contre tout et le fait savoir, n’ayant aucun savoir vivre. Il a mené une longue enquête sur la « Tuerie du Caire » de 1954 où son père perdit la vie, et au moment où il croit en avoir finit voilà que toute l’histoire est relancée sous un nouveau jour et d’autres indices. En parallèle on suit Nathan, rescapé des camps de la mort et devenu justicier en dénichant puis liquidant les nazis cachés.

Bien malin qui trouverait le lien qui va se tisser entre ces deux histoires !

L’ensemble est très crédible, basé sur des faits réels et une profondeur psychologique des personnages. Ce roman offre de belles pages de thriller bien mené, intercalant des faits historiques plutôt méconnus, des allers-retours entre le passé et le présent des personnages, et une gamme d’émotions intenses et variées, jusqu’aux dernières lignes.

L’écriture est fluide, le roman se lit dans un souffle et nous laisse quasiment K.O à la fin.

Petit bonus : j’ai aimé les titres de chapitres qui reprennent les derniers mots du chapitre précédent.

C’est certain, Paul Colize est un auteur que je vais continuer à lire !

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Zanzara

Ecriture « coup de poing » au rythme effréné, excellement illustré par la couverture !



Un mois de la vie dissolue d’un journaliste qui joue à frôler la mort dans l’attente du Vrai rendez-vous final. Il a des comptes à régler avec le passé, on l’apprend au cours de divers flashback qui s’entremêlent de façon habile à l’intrigue.

Rédigé à la première personne, c’est aussi une longue dénonciation de faits politiques camouflés, non révélés : un véritable roman engagé même s’il demeure une fiction avant tout, mais basé sur des faits réels. On sent l’intense effort de documentation de l’auteur qui explique d’ailleurs avoir observé au plus près une rédaction journalistique pour les besoins de son livre. Le travail est fort bien décrit et m’a beaucoup intéressée.

J’ai aimé l’ensemble, lu en un souffle, le temps d’une nuit d’insomnie. Aucun pathos malgré la multitude d’émotions enfermées dans les pages, une justesse des propos et des situations.

Très envie de poursuivre avec cet auteur à l’occasion.

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Concerto pour quatre mains

Le 18 février 2013, un fourgon chargé de diamants est braqué et dépouillé, le tout en un temps record. « En tout état de cause, le panel d’experts interrogés s’accorda à considérer que ce braquage resterait vraisemblablement dans les annales criminelles comme le casse du siècle. » (p. 14) Qui est à l’origine de ce vol d’une grande précision ? Est-ce Franck Jammet, braqueur de renom, déjà suspecté d’autres affaires retentissantes ? Et quel est le lien avec Akim Bachir, petit escroc sans envergure, arrêté pour un braquage minable ? Alors que Jean Villemont, son avocat passionné d’escalade, travaille à le défendre, il comprend que les affaires sont liées. Avec l’aide de Leila Naciri, une jeune consœur, il creuse le dossier et trouve un réconfort à ses déboires personnels.



Le roman est construit sur des temporalités décalées et qui progressent à des vitesses différentes. D’une part, il y a Jean en 2013 qui travaille sur son affaire jour après jour. D’autre part, il y a Franck à partir des années 1980 et jusqu’en 2013 : on le voit élaborer ses premiers coups, monter son équipe, trouver l’amour. Évidemment, les deux temporalités et les deux personnages finissent par se rejoindre au cours de la narration. Rencontre au sommet entre l’élégant braqueur et le distingué avocat.



Concerto pour 4 mains est un véritable page turner. D’ordinaire, les histoires de braquage m’ennuient considérablement. Paul Colize sait rendre ses personnages intéressants, notamment grâce à l’alternance des points de vue : en laissant son lecteur en haleine le temps de quelques pages, il renforce son attention et son envie de livre le chapitre suivant. Prison, cavale, séparation, planques, on a tout l’attirail des histoires de méchants, avec une touche unique : la musique. Paul Colize connaît la chanson, comme il l’a montré dans Back up. Et on suit son texte comme on lirait une partition impeccablement réglée. Le concerto, c’est entre le lecteur et l’auteur qu’il se joue, avec maestria !

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Back Up

Ce roman et moi, nous étions donc amenés à nous rencontrer, à nous parler, à nous écouter et à bien nous entendre.

La musique me parle depuis toujours et les mots de Paul Colize sonnent à mes oreilles. Une rencontre mémorable, une vraie Colizion entre cet auteur et mes émotions.

Ce roman est une plongée phénoménale dans l'Histoire du rock, un voyage dans le temps, l'histoire d'une génération et un phénoménal roman noir. Mais ce roman à plusieurs facettes est également un voyage dans les tréfonds de l'âme humaine et une émouvante immersion dans cet épouvantable état qu'est le Locked-in syndrome.

Le lecteur peu attiré par l'univers musical trouvera sans peine son compte, tant le récit est prenant et bien mené. L’amoureux de rock écarquillera les yeux (et les oreilles) devant une telle leçon de choses.

« La musique commence là où s'arrête le pouvoir des mots » disait Richard Wagner. Paul Colize prouve que la frontière n'est pas si étanche.

Le bouquin débute comme une bonne ligne de basse, on est accroché immédiatement par le rythme des mots. Suivent un beat de batterie qui vous fait hocher la tête de contentement, avant qu'un riff de guitare ne vous colle au mur. Tout ça à l'air bien remuant, mais Colize enveloppe le tout de miel grâce à son phrasé remarquable.

Car la plume de l'auteur est clairement au dessus de la moyenne. Colize écrit admirablement bien, mais sans jamais en mettre plein la figure au lecteur. Son style coule, déroule tout au long de cette histoire. Un récital d'informations et d'émotions d'une totale maîtrise.

La construction du roman n'est pas en reste, admirable ; l'auteur se pose en chef d'orchestre virtuose pour diriger ce récit entre passé et présent, et virevolte entre les personnages.

Il fallait une sacré adresse pour arriver à mélanger à ce point Histoire et histoire, à décrire un pan de vie d'une génération aussi admirablement, à tel point qu'on s'y sent totalement immergé.

Un peu comme l'a fait Stephen King avec son inoubliable 22/11/63. Même si les deux auteurs sont très différents, sur ces deux romans le parallèle me semble avoir du sens, d'autant que les deux romanciers rayonnent grâce à un style d'une fluidité rare.

Au final, un récit très documenté mais qui ne sombre jamais dans la démonstration, mettant l'accent sur le ressenti, et une histoire qui propose un scénario fichtrement malin.

Chapeau bas maestro pour cette inoubliable mélodie noire and keep on rockin' !
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Devant Dieu et les hommes

Paul Colize relève le défi du roman de procès, souvent casse-gueule pour ne pas dire ennuyeux.

Mais le talent de l’auteur fait une nouvelle fois mouche, transposant le récit en 1958 à Charleroi alors que deux ans plus tôt, la Belgique a sans doute connu la pire catastrophe de son histoire. Plus de 250 mineurs sont morts dans l’incendie du site le Bois du Cazier situé à Marcinelle le 8 août 1956.

L’auteur fait donc acte de mémoire en rappelant à notre connaissance cette effroyable catastrophe mais va plus loin en tissant une fiction autour du supposé meurtre d’un contremaître par deux mineurs italiens lors de l’incendie.

Les deux survivants, Donato Renzini et Francesco Ercoli, ont déjà passé deux ans en prison lors de leur procès que va couvrir pour la première fois pour “Le Soir ” la jeune journaliste d’origine polonaise Catherine Lézin. C’est une véritable opportunité pour elle de montrer son talent dans cette rédaction essentiellement constituée d’hommes comme d’ailleurs l’ensemble des protagonistes participants au procès. Elle va ainsi découvrir le jeu de duettistes du procureur et de l’avocat de la défense qui se rendent coups sur coups. À travers les témoignages des accusés et de certains témoins elle va également prendre conscience de l’extrême pénibilité du métier de mineur comme de l’âpreté de leur existence. Sans parler de celle des italiens, très mal considérés par les belges bourrés de préjugés à leurs égards. Sont-ils coupables pour autant de ce crime pour lequel ils comparaissent ?



Si je ne suis pas à priori fan de ce genre de roman, l’auteur belge m’a fait changer d’avis.

Car à travers le procès qui se déroule à travers les yeux de Catherine Lezin, c’est d’autres sujets dont certains d’une actualité brûlante qu’il nous dévoile par la même occasion :

la place des femmes qui sont à l’époque dévolues aux tâches subalternes quand elles ont la chance de travailler.

la peur de l’étranger avec pour conséquences un racisme manifeste quand il n’est pas brutal

une productivité à tout crin sans aucune modération qui épuise les ouvriers avec comme contrepartie un salaire de misère et qui laisse quelques années plus tard les mineurs exsangues, déjà condamnés, les poumons noircis de poussière de charbon qu’ils ont ingurgité pendant leur labeur



Merci à Paul Colize d’avoir prêté sa magnifique plume à cette histoire émouvante et brillante de bravoure et de solidarité féminine. J’avoue moi aussi avoir écrasé quelques larmes lors de cette lecture où l’existence de deux hommes est en jeu.

Un procès qui fait œuvre de témoignage et qui à travers lui, dit l’Histoire d’un pays et des femmes et hommes de toutes origines qui l’ont constitué.



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Toute la violence des hommes

Impossible de lâcher ce livre avant de l'avoir terminé ! Paul Colizé parvient dès les premières pages à donner vie à ses personnages . Il ne m'a pas fallu longtemps pour ressentir une profonde empathie pour Nikola Stankovic bien qu'il ne soit pas très communiquant! Face aux accusations graves dont il est accablé, il ne sait que répondre " c'est pas moi".

Une jeune femme à été mortellement poignardée et tous les indices convergent vers la culpabilité de Nikola.

A côté de ce crimes d'immenses fresques sont réalisées à Bruxelles et les enquêteurs sont convaincus que leur auteur est l'assassin . Elles provoquent autant l'admiration par leur qualité artistique et les risques encourus pour les réaliser que l'horreur par leur violence.

Dans l'attente du jugement, Nikola se retrouve en observation dans un hôpital psychiatrique.

La directrice,une femme rigide et froide,Sébastien assistant social et Philippe avocat, forment un trio déterminé à comprendre ce qui s'est passé pour que les décisions que prendront les juges soient justes et adaptées.

Nous,lecteurs nous alternons notre temps entre ce lieu d'internement et la Croatie au moment de la guerre de Yougoslavie et plus précisément le siège de Vukovan où se trouvait Nikola avec ses parents lorsqu'il avait 8 ans.

Les images de la barbarie qui s'est déroulée à Vukovan dévoilent progressivement des indices quant à ce qui s'est passé à Bruxelles et le rôle que Nikola y a tenu.

J'ai été totalement happée par cette histoire !
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Back Up



"You Can't Judge a Book By Its Cover"...et pourtant courez acheter ce livre qui est un petit bijou.. L' auteur vous trimballe dans des lieux très rock 'n' roll de Paris, Londres et Berlin. Si après avoir lu ce bouquin , vous pensez que la musique adoucit les mœurs, alors c'est à désespérer!

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Un monde merveilleux

Quand on voit la photo de la couverture on se doute que ce monde n’est pas si merveilleux que ça. On va s’en apercevoir progressivement dans ce “ roadtrip” un peu particulier. On est en 1973 : le militaire belge Daniel Sabre, dont la compagnie est basée en Allemagne, est chargé par sa hiérarchie d’escorter une civile. Une mission qui semble simple aux premiers abords mais qui va en définitive s’avérer plein de surprises. Il en effet une chose d’obéir aux ordres. Il en est une autre de devoir subir les remarques acerbes d’une femme et de devoir traverser la Belgique depuis Bruxelles puis toute la France et l’Espagne afin de satisfaire les caprices de Marlène Matthys ans qu’aucune explication ne lui soit donnée sur l’objectif final de cette mission au long cours ni par sa passagère ni par sa hiérarchie.

Daniel devrait sans doute également se questionner sur pourquoi il a été choisi pour cette mission. Simple hasard ou volonté délibérée de sa hiérarchie ? Il devra , comme nous, attendre le bout du chemin pour obtenir une réponse.



C’est toujours un plaisir de plonger dans un nouveau roman de Paul Colize. Il nous propose ici une histoire où le solde des affaires du passé semble être un prérequis pour tenter de faire son deuil sur la sombre période de la deuxième guerre mondiale. On fait connaissance avec les deux personnages principaux qui rythment le récit au gré des kilomètres parcourus à travers la France et l’Espagne. Un sous-officier, ancien conducteur de char, du genre taiseux confronté à une femme doté d’un fort tempérament et d’une motivation en acier trempé et ce, confiné dans une Mercedes pendant plusieurs jours. Un duo qui risque de faire des étincelles dans un silence assourdissant. Mais l’auteur sait à point nommé ajouter une bonne dose d’humour pour adoucir les échanges .Car cette virée sous haute tension cache des objectifs beaucoup plus dramatiques et beaucoup plus dangereux qu’une ballade romantique. Le drame plane en effet tout le long du trajet sous la forme de la guerre qui enflamme le Moyen Orient dont les dernières nouvelles résonnent dans le haut parleur de la radio équipant la 220D. D’autres entrefilets ayant trait à la guerre ou à d’autres événements flirtant entre le bien et le mal enfoncent un peu plus le clou même si lors de la lecture ils apportent plus de questions que de réponses…

Une nouvelle fois Paul Colize sort des sentiers pour nous offrir un quasi huis-clos passionnant qui nous rappelle que le passé, dans ses traces les plus horribles qu’il a laissé derrière lui, conditionne encore aujourd’hui nos comportements même s’il faut croire, à la lumière de la guerre en Ukraine, que les erreurs du passé semblent malheureusement se répéter à l’aune de quelques volontés expansionnistes.

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Back Up

En 1967, les quatre musiciens du groupe de rock Pearl Harbor sont retrouvés morts à quelques jours d'intervalle dans des circonstances pour le moins troublantes. Très vite, il semble que les accidents sont en fait des meurtres. Michael Stern, journaliste à Dublin, s'empare de l'affaire et tente de lever le voile sur ces morts inexpliquées.



En 2010, à Bruxelles, un inconnu est percuté par une voiture et sombre dans le coma. Quand il se réveille, il ne peut plus parler. Qui est-il ? Qu'a-t-il vu ? De quoi a-t-il peur ? Quel est son lien avec le groupe Pearl Harbor ? Ses pensées nous parviennent et ne laissent pas d'inquiéter. « À présent, il faut que je me prépare, que je remonte le cours des évènements. J'expliquerai à Dieu le pourquoi de ces morts. Il comprendra que c'est le destin qui m'a envoyé dans cette cave à Berlin en cette nuit d'apocalypse. » (p. 22) Toute son histoire, sa véritable histoire, a commencé avec Chuck Berry : dès lors, le gamin qu'il était n'a plus vécu que pour le rock. « Je rêvais d'être le batteur de rock le plus doué, le plus ingénieux et le plus brillant de la planète. » (p. 54) Et l'on assiste progressivement à la plongée totale et irrémédiable de cet homme dans un monde à la marge. « Nous passions notre temps à faire du rock, à parler de rock, à boire, à fumer, à avaler des centaines de pilules. C'était futile et destructeur. Avec le recul, je garde pourtant de cette période la sensation que j'étais devenu moi-même. » (p. 196)



Reste à comprendre le lien de cet homme avec les membres du groupe Pearl Harbor et son implication dans leur mort. Quand on découvre ce qu'est un back up dans le jargon musical, on comprend alors que certains concours de circonstances sont des pièges qui ne demandent qu'à se refermer sur des victimes anonymes. Mais plus le roman progresse, plus l'inconnu se livre et plus l'on se demande si la théorie du complot qu'il développe n'est pas plutôt une folie paranoïaque exacerbée par les drogues.



Back up est construit sur un jeu de narrations diverses. D'une part, il y a le récit de l'enquête autour de la mort des quatre musiciens. D'autre part, il y a le récit qui présente X-midi, l'inconnu accidenté, et son évolution médicale. Enfin, il y a les pensées de X-midi qui replongent le lecteur dans les années 1960 où l'alcool et les drogues flirtaient avec le rock. Si le de Paul Colize m'a parfois déstabilisée par son mélange de phrases journalistiques et de développements très travaillés, j'ai réussi à passer outre ma première mauvaise impression et je me suis laissée prendre avec grand plaisir à ce polar noir et rock'n roll.
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Concerto pour quatre mains

C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé la plume de Paul Colize et surtout son art de mener une intrigue en mêlant plusieurs points de vue et plusieurs voix.



Le roman commence par une page mystérieuse, quelqu’un sort de prison après une peine visiblement éprouvante et il promet à une journaliste « d’entrer dans la légende ». Ensuite on plonge dans « le casse du siècle », aussi efficace que rapide à l’aéroport de Zaventem. Le roman va alors dérouler les chapitres, en alternant l’enquête sur le casse de l’aéroport, la vie et les exploits de Franck Jammet, un braqueur chef de bande, réputé pour son efficacité, la précision de ses attaques et surtout son élégance (jamais de coups de feu, jamais aucun blessé lors de ses braquages) et enfin le travail et la vie de Jean Villemont, un avocat pénaliste réputé à qui on demande d’assurer la défense d’Akim Bachir, un obscur petit braqueur sans envergure. Malgré le peu d’intérêt de cette affaire, Jean Villemont est intrigué par son client qui se fait passer à tabac en prison au point d’atterrir aux soins intensifs et, en acceptant de le défendre, met le doigt dans un engrenage fatidique. Evidemment les fils qui relient le brillant cambrioleur et le petit délinquant seront habilement, que dis-je brillamment tissés par Paul Colize dans des chapitres courts, nerveux, non dénués d’humour (à commencer par le malin plaisir que prend l’auteur à donner pour titres à ses chapitres les derniers mots de chacun).



Le romancier explique à la fin qu’il s’est inspiré de deux personnages réels dans l’histoire judiciaire belge : l’avocat pénaliste Pierre Monville (devenu Jean Villemont dans le roman) et le braqueur François Troukens, sorti de prison avec deux diplômes universitaires et devenu auteur et cinéaste. Si l’issue du roman dépasse de loin la réalité, de nombreux points communs unissent celle-ci et la fiction et honnêtement, c’est passionnant de suivre les deux hommes, l’un dans son parcours de braqueur, l’autre dans son travail d’avocat (et sa vie privée qui lui donne de l’humanité). Tous deux nous font un peu comprendre les arcanes de la justice et de la prison belges. Tous deux sont des virtuoses dans leur genre. Les femmes de leur vie ne sont pas là pour décorer non plus. Tous deux auraient pu être amis…
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L'avocat, le nain et la princesse masquée

Un livre que je n'aurais jamais choisi spontanément et que j'ai entamé sans grande conviction ...

Et je reconnais volontiers que je me suis bien amusée !



Les péripéties de Hugues Tonnon, avocat spécialisé dans les divorces et accusé du meurtre d'une de ses clientes qu'il avait raccompagné chez elle après une soirée bien arrosée , sont cocasses, toujours à la limite du crédible nous entrainant à travers le monde et nous plongeant dans les envers du milieu du show biz et du sport : ça fait frissonner ...



J'ai particulièrement aimé les titres de chapitres en références cinématographiques particulièrement bien choisies, Bravo ! cela rajoute au plaisir du livre celui de se remémorer le film C'est enjoué, rapide et plutôt subtil : idéal pour un lendemain de Saint Sylvestre .
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Concerto pour quatre mains

Elève brillant, enfant de cœur puis scout, à 18 ans Frank Jammet travaille dans une station service pour l’été ; victime d’un patron malhonnête, il se paye à sa manière. Etudiant, il prend goût à la belle vie, puis aux braquages de haut vol, tous planifiés avec minutie et sans violence grâce à sa petite équipe de choc.



Jean Villemont est avocat pénaliste à Bruxelles. Bourreau de travail, réputé et rigoureux, il finit par accepter de prendre en charge une affaire à priori banale, celle d’Akim Bachir, petit délinquant d’origine marocaine qui aurait tenté de braquer un bureau de poste. Son intuition cependant l’amène à mener sa propre enquête.



Personnage secondaire presque insignifiant, l’histoire se construit pourtant à partir d’Akim Bachir, à la fois simple lien et faire valoir des personnages principaux. D’autres personnages secondaires joueront aussi ce rôle de faire valoir, par leur violence, leur manque d’intelligence ou de finesse.



Sous la plume fluide de Paul Colize, un braquage sophistiqué paraît aussi facile qu’une simple promenade de santé. Le lecteur éprouverait presque de la sympathie pour ce grand braqueur de Jammet, injustement emprisonné pour une attaque violente d’un convoyeur de fonds qu’il n’a pas commise. Quant à Jean Villemont, par sa droiture et son humour, mais aussi son état de mari trompé un peu déboussolé, notre sympathie lui est d’emblée acquise.



Confrontés à des choix cornéliens, jusqu’au-boutistes, avec des passions représentatives de leurs caractères respectifs, chacun se tiendra à son code d’honneur. Au lecteur de découvrir le ou les perdants dans cette histoire.

Mélange d’histoire vrai et de fiction, l’action est prenante, intelligente, limpide et très agréable à lire.
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Concerto pour quatre mains

Pour son arrivée dans la prestigieuse collection Fleuve noir, Paul Colize s’attaque au milieu des braqueurs. Comme à son habitude, il ne se repose pas sur une recette prémâchée, le roman étant singulier dans sa bibliographie (l’écrivain est coutumier du fait).



Le voici donc qui vient nous narrer l’histoire de plusieurs personnes, aux profils bien différents ; une colizion collusion d’individualités au service d’un même objectif : aller toujours plus loin dans « l’art » du braquage (sans violence inutile).



Ils font ainsi preuve de toujours plus d’inventivité et de technique pour arriver à leurs fins (et il en faut de la technique pour arriver à faire entrer en colizion un fourgon blindé avec… je ne vous en dis pas davantage…).



Quand Colize se lance dans un sujet, il ne fait jamais les choses à moitié. Inspiré en partie de personnages réels qu’il a rencontrés, il a développé une intrigue sacrément intelligente, entre passé et présent. Une manière de comprendre le mécanisme qui fait devenir braqueur et l’engrenage qui l’explique.



A la différence de certains, je n’ai jamais été fasciné par ces voleurs à grande échelle, plus attirés par le frisson que par l’argent en lui-même. Je n’ai pas changé de sentiment, il n’empêche que suivre de près le montage d’un casse d’envergure est passionnant.



Surtout lorsque c’est Paul Colize qui s’y colle. Avec sa manière si personnelle de raconter des histoires. Un ton unique, précis, une certaine distanciation pour mieux mettre en avant les caractères de chacun.



On sent qu’il a fait un gros travail de recherches sur le sujet. Concernant les casses en eux-mêmes, et leurs protagonistes (sans parler de la peinture acerbe et sans concession du milieu carcéral belge actuel).



Colize, en parfait mélomane, écrit sa partition avec rigueur, sans fioriture inutile, avec un art consommé de la précision. Et le titre du roman, Concerto pour 4 mains, ne doit rien au hasard. L’auteur, une fois de plus, nous laisse sans voix avec un final inattendu et sincèrement touchant.



Ce nouveau roman, même s’il n’a peut être pas toute la puissance d’un Back up ou d’Un long moment de silence, prouve qu’il faut définitivement compter sur Paul Colize. Un auteur avec sa propre voix, qui ne cesse de se renouveler.
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L'avocat, le nain et la princesse masquée

Maître Tonnon, spécialiste des divorces juteux, sans souvenir de la soirée bien arrosée chez sa cliente, la top-model Nolwen Blackwell... découverte au matin tuée de deux balles dans la tête! Seule solution, échapper au rancunier commissaire Witmeur et mener sa propre enquête, faux papiers, Johanesburg, Maroc, Algerie, et la cocasse collaboration avec l'imbuvable journaliste Christelle Beauchamp. (Cette traversée de la frontière algérienne derrière une colonne d'ânes chargés de drogue et guidés par walkie-talkie!)



Humour et élégance, c'est Maître Tonnon et c'est aussi l'écriture de Colize, un Colize qu'on aimerait déguster et qu'on ne peut s'empêcher de dévorer.



Je lui fais avec plaisir une petite place sur mon île.

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Back Up

Pour les amateurs de gore, de psychopathes et d'enquêteurs, ce livre, bien qu'il porte l'étiquette roman noir, ne sera pas nécessairement pour vous. Bien que ce soit un policier, il n'y a pas d'enquête a proprement parlé. Il y a des morts, certes, mais ce bouquin est avant tout un livre d'ambiance, d'univers... et pas n'importe lequel ! Sexe, drogue et rock'n'roll !!! Le langage est cru, sans détour et fioritures ! On se fait des fixes, on fume des joints, on baise, souvent sans protection, et la musique prend toute la place. On en joue et on en parle, tout le temps. Sympa que l'auteur nous ait mis la playlist des oeuvres qui habitent ce bouquin... il a d'ailleurs mis un lien qui nous permet d'écouter en même temps que de lire. Roman d'une génération qui découvre, qui s’émancipe, qui touche le fond, qui se perd dans des illusions chimériques et artificiels. Roman de toute une époque. J'ai apprécié ma lecture, bien que ce ne fut pas le coup de coeur que j'attendais. Il me manquait un p'tit quelque chose, sans que je puisse mettre le doigt sur cet élément. Mais dans tout les cas, ce fut un beau voyage !
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Concerto pour quatre mains

Dans Concerto pour 4 mains, toute ressemblance avec un braquage ayant existé est volontaire : Paul Colize, romancier belge, a rencontré par hasard un grand braqueur qui a collaboré à cette histoire directement inspiré de ses anedcotes personnelles.



Jean Villemont, avocat pénaliste amoureux des sommets et sa consoeur Leila Naciri. De l'autre, Franck Jammet, braqueur virtuose et sa compagne Julie Narmon, aussi discrète qu'efficace. Entre eux, un homme et une affaire. Ou se trouvait Franck Jammet la nuit du 18 au 19 février 2013 ? Pourquoi Jean Villemont ne se contente-t-il pas de la version officielle ? Qui a réalisé le casse du siècle ?



Si l'on aime le roman de "casse", de braquages, celui ci est quand même un must du genre. tant ce roman, qui alterne les époques, de la fin des années 80 à nos jours est écrit par un ton rythmé, une plume ironique et assez aériene qui rend le tout parfaitement crédible et assez jouissif.



Le lecteur a l'impression d'être le comparse de ces truands de haut vol. Chapeau bas, Monsieur Colize!!
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Concerto pour quatre mains

La rencontre avec Paul Colize,grâce à Babelio,fut un vrai bonheur.Celui-ci a véritablement mis en scène l'écriture de son roman,avec force détails et un humour qui fait mouche à chacun de ses traits.

Les casses(dont le casse du siècle) sont préparés par des braqueurs intelligents,sans violence excessive,exécutés comme un "concerto" et nous feraient oublier qu'ils sont passibles de prison.On admire leur exécution comme une oeuvre d'art.Les personnages féminins sont également attachants,des "pointures" accompagnant ces hommes hors du commun.

On jubile avec l'auteur qui nous introduit dans un mode fait de prisons,d'avocats,on explore le système judiciaire belge,avec en toile de fond LA MUSIQUE chère à l'auteur.

Un style ajusté,une histoire qui sort de l'ordinaire.Je pense que vous devriez le lire.
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Un long moment de silence

Vous aimez le genre thriller, vous aimez un contexte historique, vous vous intéressez à la seconde guerre mondiale et à la période post-guerre , alors n'hésitez pas ce livre est fait pour vous.

Stanislas Kervyn , informaticien, PDG d'une affaire florissante , vient de publier un livre essayant d'élucider la tuerie du Caire le 21 août 1954. A leur arrivée dans l'aérogare les passagers du vol KLM en provenance d'Amsterdam sont abattus par 3 hommes cagoulés armés de pistolets mitrailleurs .On dénombrera 21 victimes dont un ressortissant belge le père de Stanislas. Le soir d'une émission de télévision où il est invité pour la promotion de son livre il reçoit un appel mystérieux qui va tout bouleverser....

et il y a Nathan Katz....il fait partie de ces rescapés miraculés des camps de la mort. Il arrive en 1949 à New-York avec son père .Très vite repéré , il intègre une organisation secrète dont la mission est de retrouver , kidnapper et exécuter leurs tortionnaires. Nathan va vite devenir un des bras du Chat .. Les dangers sont au RDV , les rats (ex-nazis) sont à leurs trousses.

Quel rapport peut il y avoir entre Stanislas né en 1953 et Nathan Katz octogénaire...eh bien lisez ce roman époustouflant et vous le découvrirez....

Déjà conquise par Paul Colize avec Back up , je suis ici complètement époustouflée , admirative et enthousiaste.

Un grand moment de silence est un grand , un très grand roman.



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