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Citations de Paul Nizon (49)


Le chien vient au monde, et quelques semaines plus tard il appartient à un maître, il devient son attente impatiente. Il connaît le code du bien et du mal qui lui a été inculquée, et par conséquent la mauvaise conscience, il peut être accablé. Sa joie, ce sont les louanges du maître. Il n'en ai jamais rassasié. Il veut tout partager avec son maître, même la nourriture, même le restaurant enfumé, ses amis, ses ennemis. Il jouit d'une confiance aveugle. Devant son chien, le maître se montre complètement nu. (p.65-66)
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Il faut que je me mette en route. Partir. Si je savais où. N'importe où. Je suis un vagabond. Suis-je devenu un vagabond par prétention ? Par mépris des hommes et de la vie.
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... la vie se confond avec ce que l'homme pense au long de sa journée, j'ai lu ça quelque part, je crois que la phrase est d'Emerson, oui c'est une vérité affreuse à admettre, j'aurais préféré qu'elle soit dans mes chaussures, que je puisse la recueillir en grattant mes semelles et la dévider le long de mes lacets.
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j'en serais donc là. Oui, je n'ai presque plus rien. Il y a toujours eu ce désir de jeter du lest, désir de réduction. Se consumer, si possible jusqu'à la moelle. Homme sans nom ne méritant pas la moindre attention. Est-ce pour ça que j'ai fui les liaisons, les maisons et même l'amour. Est-ce que j'avais peur d'être fixé ?
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Quand on vit longtemps dans la rue, le monde est plein d'interdits. On vit en liberté mais on vit comme en quarantaine, intouchable comme sous une cloche de verre que l'on transporte avec soi. (p.11)
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Surtout pas de canal rectiligne, surtout pas de rails bien alignés, surtout pas la force de l'habitude. (...) Surmonter la vie c'est surmonter le quotidien et parfois le faire briller. (p.48-49)
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L'autre chose à laquelle j'ai pensé récemment - pour la quantième fois ? -, c'est la démesure de mes prétentions artistiques. Je ne sais que trop où sont mes limites voire mes défectuosités en matière de production littéraire ; je ne suis que trop conscient de ma déficience congénitale, et malgré cela j'ai l'arrogance de penser que mes livres se veulent des œuvres d'art littéraires et, à ce titre, appartiennent à la grande famille de la littérature mondiale. Comme je le dis toujours, ils doivent être des créations. Celui qui vise l'art, celui qui lutte pour l'art ne peut en même temps se satisfaire du statut d'auteur secondaire. L'art ne se divise pas. Soit il vient au jour - réussit ? -, soit il n'existe pas : ce n'est que du pouvoir, du papier, un succédané d'art. De la fabrication en série, du bluff, du plagiat, du tricot ou du bricolage, de la contrefaçon, une besogne, un passe-temps... Seule compte la création, et la création ne s'exprime ni par les postulats ni par la bonne volonté, mais par la langue artistique qui fait précisément l'œuvre d'art. Et la création artistique est douée d'une vie intarissable.
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(…) il lui faut continuellement annexer de nouveaux territoires ; ça s’use si vite, les gens, ça finit toujours par vous percer à jour.
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Mon voisin enseignait donc là et se dépensait, disait-on, sans compter, tel un orateur sur une barricade, avec une impétuosité, une fougue, un talent d’agitateur qui n’étaient pas prévus par son contrat de travail mais grâce auxquels les élèves semblaient apprécier ce maître qui, autant par son allure bohème que par ses talents d’éloquence, tranchait sur les autres représentants du corps professoral.
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(…) et moi je m’engloutis dans la masse, dans cette armée, à la fin je ne distingue plus que des jambes en train de se croiser, jambes de pantalons, collants, chaussures en tous genres garnies de talons, santiags, espadrilles, baskets, bottes, une forêt de jambes-ciseaux.
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(…) j’étais saisi, là en bas, dans le tunnel miroitant, à la vue de ces gens en attente, d’une telle émotion que les larmes m’en venaient aux yeux : pourquoi, mais pourquoi donc ? Parce que j’étais parmi mes semblables et qu’il était évident que je les aimais, tous, sans distinction.
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(…) je ne m’en éveillai pas néanmoins tout joyeux en entendant le vacarme et les voix de ma cour, cette avalanche de vie humaine, française, de vie parisienne, qui se déverse avec fracas dans ma cour, ces débris de chansons, de conversations, ce grondement vital qui jamais ici ne cesse. Et la vie ne s’y épuise jamais, avais-je écris autrefois.
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Il ne veut pas d'aide publique. D'ailleurs il a perdu ses papiers. Il a sa fierté. Ce n'est pas un va-nu-pieds, c'est un homme cultivé. Il se considère comme un loup solitaire. Personne ne doit l'approcher de trop près. (p. 67)
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Il a vu l'appartement vidé. Le choc a abattu cet homme comme un arbre. Il aurait pu trouver un logement et travail, j'en suis sûr, mais pas un nouveau sens à sa vie. Il a perdu connaissance, il a pris la fuite. Surtout ne pas penser. Partir. Ne pas penser. Courir. Juste partir, loin. (p.68)
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Je ne voyais pas pourquoi il me fallait peiner à l'école, tout comme plus tard je n'eus pas la concentration nécessaire pour faire des études et obéir à une discipline de vie et de travail. Il y avait toujours quelque chose qui me retenait. Je déviais toujours. En fait je n'ai pas fui les mariages et les emplois, j'ai simplement dévié. Je ne pouvais vivre qu'en transit, ou bien entre deux chaises, comme on dit. Dès que j'étais installé dans un appartement ou un emploi, les choses perdaient leur saveur (...) Dès que la relation était devenue une habitude, je m'ennuyais. (p.20)
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La vie n'écrit pas d'histoires.
C'est nous qui falsifions ce qui nous arrive pour en faire des histoires où nous nous enfermons, barricadent toutes les portes. Et nous laissons la vie dehors.
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La vie n'écrit pas d'histoires. C'est nous qui falsifions ce qui nous arrive pour en faire des histoires où nous nous enfermons, barricadant toutes les portes. Et nous laissons la vie dehors.
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une fois au lit, ces mille et une manières de se frotter l’un contre l’autre, de se caresser et de s’embrasser de plus en plus frénétiquement
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(…) lorsque nous nous retrouvons ensuite dans le vaste lit je prends possession de tout cela, tous nos membres sont unis dans cette merveilleuse preuve de confiance qui n’existe que dans l’amour.
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...en passant près d'un des cafés, celui qui reste toujours ouvert jusqu'au milieu de la nuit, je me fis servir un whisky, dehors, assis, le visage tourné vers la pénombre de la rue, j'avais dans mon dos la salle du bistrot si éclairée, si animée qu'elle en paraissait torride; cette impression de rayonnement tenait aussi , bien sûr, au fait que tout baignait à la ronde dans le silence nocturne, à l'intérieur, quelques habitués, éméchés, plaisantaient l'un des leurs qui essayait de baragouiner anglais avec une étrangère, une touriste accaparée par le flipper; j'étais assis à ma table, là dehors, et les rires montaient par intermittence sous la forme d'une salve puis d'une houle...
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