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Citations de Paul Éluard (1676)


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Paul Eluard

Le travail du poète II

Qu’êtes-vous venu prendre
Dans la chambre familière
Un livre qu’on n’ouvre jamais

Qu’êtes-vous venu dire
A la femme indiscrète
Ce qu’on ne peut pas répéter

Qu’êtes-vous venu voir
Dans ce lieu bien en vue
Ce que voient les aveugles
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Fil et aiguille

Sans fin donner naissance
A des passions sans corps
A des étoiles mortes
Qui endeuillent la vue.
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Le tranquille fléau doublé de plaintes
Tourbillonne sur des nuques gelées
Autant de fleurs à patins
De baisers de buée
Pour ce jet d'eau que les fièvres
Couronnent du feu des larmes
L'agonie du plus haut désir
Nouez les rires aux douleurs
Nouez les pillards aux vivants
Supplices misérables
Et la chute contre le vertige.
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FEMME PORTATIVE

D'un effet solennel dans la solitude

Terrestre dérision la femme
Quand son cœur est ailleurs

Si ce que j'aime m'est accordé
Je suis sauvé

Si ce que j'aime se retranche
S'anéantit
Je suis perdu

Je n'aime pas mes rêves mais je les raconte
Et j'aime ceux des autres quand on me les montre.
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AU BAL TABARIN

Des mesures nouvelles
Et fausses
De poids de temps de couleurs de distances
Ne font qu'accroître un ordre invraisemblable

La source jaillit de la mer
La lumière du rideau noir
Et toi d'un rythme sans fin

As-tu fleurs et fruits en tête
Ou n'es-tu que leur reflet
Anémones mandarines
Lys pêches boutons d'or

Vêtue de pluie
Chaussée de terre
Coiffée de nuit
Garderais-tu cet éclat
Qui te bâillonne.
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L'APPARITION

Après une apostrophe et un galop pour rire
Le cavalier brisé perd conscience
Mille engins pleins de vie
Commencent une chanson
Étonnante

Au premier pas dehors
Tempête de lilas
Et la maison s'écroule
Pyramide d'un cri
L'écho détruit

Pour se bâtir un soleil
Un corps des flammes persistantes
Il n'a pas tout son cœur

j'ai si souvent senti que j'étais partagé
Femme habillée et mâle dépouillé
Que je ne sais si j'aime ou si je suis aimé.
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DES NUAGES DANS LES MAINS

Ce désespoir confus
Source impalpable nuit de pluie
Loin des feuilles naissantes
Loin des larmes salubres
Ce dédain de l'orient
Ce paradis livide
Cette marche en arrière
Incrédule exténuée
Vers quelques souvenirs

Le remède miracle accord cadeau confiance.
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HISTOIRE DE LA SCIENCE

Tu redoutes les hommes
Méfie-toi du feu

Tu renaîtras à l'horizon

Que tes mains te délient

Ton œil s'arrête sur les choses
Ton cœur s'arrête avec toutes les montres

Invente perpétuellement le feu
L'air la terre et l'eau
Sont des enfants.
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PLANTE-AUX-OISEAUX

Le vent ne te fait pas peur
Garde le mouvement secret
De la chute impérieuse au moment du déclin
Et ta première plume du premier jour clair

Toi-même voix menue tu rirais de t'entendre
Siffler les brins d'herbe cueillir
L'élan de la graine de force
L'élan de l'arbre muet qui tient tête à la terre.
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BELLE MAIN

Ce soleil qui gémit dans mon passé
N'a pas franchi le seuil
De ma main de tes mains campagne
Où renaissaient toujours
L'herbe les fleurs des promenades
Les yeux toutes leurs heures
On s'est promis des paradis et des tempêtes
Notre image a gardé nos songes

Ce soleil qui supporte la jeunesse ancienne
Ne vieillit pas il est intolérable
Il me masque l'azur profond comme un tombeau
Qu'il me faut inventer
Passionnément
Avec des mots.
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POUVOIR

Il la saisit au vol
L'empoigne par le milieu du corps
La ceinturant de ses doigts robustes
Il la réduit à l'impuissance

Vertige la main dominante
Couvre toutes les distances
Sans plus bouger que sa proie.
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NU

Prends garde on va te prendre ton manteau
Ton lit le tuteur de tes nuits
Ton manteau et ton lit
Tes prairies blondes et la lueur
Des lèvres que tu aimes
On va t'enlever cette assurance ces ressources
Qui te donnent des ailes
Immobiles

Même tes belles larmes.

Au pays des figures humaines
On s'apprête à briser ta statue ridicule.
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BURLESQUE

Fille de glace donne-moi
Confiance en moi.
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SOLITAIRE

J'aurais pu vivre sans toi
Vivre seul

Qui parle
Qui peut vivre seul
Sans toi
Qui

Être en dépit de tout
Etre en dépit de soi

La nuit est avancée

Comme un bloc de cristal
Je me mêle à la nuit.
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LES SENS

Dévêtue et le front pur
Tu t'abats comme une hache
Étincelante et d'un poids
À faire se lever le plomb

Entends le rubis éclore
La turquoise se faner
Ta bouche séduit ton visage
Et ton corps peut venir
Battant comme un cœur.
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L'AVENTURE

Prends garde c'est l'instant où se rompent les digues
C'est l'instant échappé aux processions du temps
Où l'on joue une aurore contre une naissance

Bats la campagne
Comme un éclair

Répands tes mains
Sur un visage sans raison
Connais ce qui n'est pas à ton image
Doute de toi
Connais la terre de ton cœur
Que germe le feu qui te brûle

Que fleurisse ton œil
Lumière.
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LA LECTURE

Au centre de Paris
La pudeur rêvassait

Le bouquet du ciel sans nuages
Dans un vase de maisons noires

Quand elle n'a pas le temps
Elle n'en est que plus belle

On n'en finit pas d'apprendre
Le ciel ferme la fenêtre
Le soleil cache le plafond.
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OBJETS

Dans cette chambre que j'habite
J'assemble tous les paysages
J'entre au bois diamant
Le ciel est un aveu.
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La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs

Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.
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Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin,
Ciel dont j’ai dépassé la nuit,
Plaines toutes petites dans mes mains ouvertes,
Dans leur double horizon inerte indifférent.
Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin,
Je te cherche par delà l’attente, par delà moi-même.
Et je ne sais plus tant je t’aime, lequel de nous deux est absent.


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