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Critiques de Pauline Dreyfus (148)
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Le Président se tait

Un silence qui en dit long.



Quarante-neuf jours, c’est le temps qu’il aura fallu à celui qui ne sera jamais nommé dans le roman pour s’exprimer après la révélation par un célèbre journal satirique – Le Canard enchaîné – de cadeaux somptuaires offerts donc au Président français de l’époque – Valéry Giscard d’Estaing – par le sémillant empereur fantoche de Centrafrique, Bokassa Ier, dont le couronnement

outrageusement napoléonien est alors encore dans toutes les mémoires.



De ces cadeaux, qui deviendront “l’affaire des diamants”, on ne sait rien. Mais on ne parle que de ça. Devant le silence présidentiel assourdissant, Pauline Dreyfus met en scène une galerie de

personnages, de l’immigrée portugaise au directeur de cabinet en passant par la haute société parisienne. Tout le monde a la bouche pleine de diamants et de questions sournoises ou affolées.



C’est toute une époque que l’auteure reconstitue, avec son bal de faux-culs, de serviteurs zélés et de charognards patentés. Une époque pas si révolue avec beaucoup de questions et peu de réponses, dans ce livre qui déclenche souvent le sourire, tournant en ridicule la morgue des puissants, autant qu’il impressionne par son talent.
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Ce sont des choses qui arrivent

Ils sont nombreux, en ce jour glacial de février 1945, à se presser sur les bancs de l'église Saint-Pierre-de-Chaillot pour assister à la messe d'enterrement de la duchesse Natalie de Sorrente, née princesse de Lusignan. Officiellement, cette femme encore jeune est morte d'une embolie pulmonaire. La vérité est pourtant toute autre. Natalie de Sorrente est morte dévorée par la morphine, rongée par un secret de famille. Un secret de famille embarrassant mais si banal qu'autour d'elle on l'a balayé d'un désinvolte : ''ce sont des choses qui arrivent''. Mais pour cette princesse si fière de son ascendance, le secret s'est insinué comme un poison, balayant ses convictions les plus profondes, l'interrogeant sur ses origines à un moment de l'Histoire où l'occupant nazi en a fait une question de vie ou de mort.





C'est à Cannes et dans ses alentours que l'aristocratie parisienne trouve refuge pendant l'Occupation. Ils ne fuient pas les persécutions allemandes, ils n'ont rien à se reprocher, leur particule les met à l'abri d'une quelconque ascendance juive et ils apprécient tout ce que fait Pétain pour la France. Non ils essaient d'échapper à un Pris qui s'enlise dans l'ennui et les restrictions. Sur la Côte d'Azur, le soleil brille, les dîners sont charmants et le bruit des bottes reste lointain. L'aristocratie est pétainiste, frivole, cynique, et peut se faire antisémite si l'air du temps l'exige. Dans ce monde qui l'a vu naître et où elle évolue comme un poisson dans l'eau, Natalie de Sorrente se targue d'être anti-conformiste, même si elle participe à l'insouciance générale. Même la découverte de sa filiation ne la fait pas dévier de sa trajectoire pailletée. Bien sûr, elle va laisser le doute s'insinuer en elle, s'interroger sur le sort des juifs mais n'ira pas jusqu'à trouver le courage de se démarquer de la complaisance teintée de lâcheté de son milieu. Elle mourra d'avoir fermé les yeux, de s'être tue.

Un livre dérangeant dont le titre aux notes résignées décrit toute la passivité de l'aristocratie française à l'heure des choix. Eux ferment les yeux et essaient de maintenir leur train de vie. Dans ce monde où il faut avoir du sang bleu pour exister, les juifs ne sont pas dignes qu'on s'intéresse à leur existence ou à leur mort.

Les petites histoires de ces mondains se mêlent à la grande Histoire sans réellement s'y frotter. Tandis qu'on danse dans les salons parisiens, qu'on fréquente les plus grandes tables du marché noir, ailleurs des hommes, des femmes, des enfants, portent une étoile jaune... Ils se vantent du passé glorieux de leurs ancêtres mais ils n'ont rien de glorieux ces aristocrates qui pactisent avec l'ennemi.

Un beau roman qui décrit la guerre sous un angle original, même si l'empathie est difficile avec ces êtres frivoles et lâches.
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Le déjeuner des barricades

La vie d’un palace parisien durant les évènements de mai 68, le repas pour la remise d’un prix littéraire, tels sont les grands thèmes de cette comédie écrite par Pauline Dreyfus.



22 mai 1968, la France est à l’arrêt. Les étudiants sont dans la rue. Les grèves et les occupations d’usines paralysent le pays. Le parlement est réuni pour discuter et voter une motion de censure contre le gouvernement de Georges Pompidou. Le personnel de l’hôtel Meurice vient de voter l’autogestion et confiner son directeur dans son bureau tout en continuant d’assurer le service de ses richissimes clients. C’est dans ce cadre que se déroule le repas pour la remise du prix littéraire Roger-Nimier, prix décerné à Patrick Modiano.

L’auteure dresse une magnifique galerie de portraits. J.Paul Getty, Salvador Dalì, Antoine Blondin, Marcel Jouhandeau, Patrick Modiano ou la riche milliardaire Mme Florence Gould qui finançait le prix Roger-Nimier côtoient Roland le maître d’hôtel représentant syndical, Denise la dame-vestiaire, Lucien le concierge, Sylvain le barman et tout le reste du personnel.



"Le déjeuner des barricades" est une sorte de vaudeville. Les riches qui s’accrochent à leur passé, paniqués à l’idée de la prise du pouvoir par les communistes. Des écrivains d’extrême droite qui consacrent un roman qui parle de Juifs. Le personnel de l’hôtel qui ne sait pas trop comment se comporter.

C’est léger avec beaucoup d’humours et d’ironie. Un vrai plaisir !

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Ce sont des choses qui arrivent

L'ironie mordante dés les premières pages, lors de l'enterrement de la Duchesse de Natalie de Sorrente, en l'église Saint-Pierre de Chaillot, l'une des paroisses les plus huppées de Paris, nous conforte dans l'idée que nous allons passer un riche moment de lecture.

Pauline Dreyfus nous donne à voir les années de guerre et d'occupation d'une façon inédite et originale, du côté de l'Aristocratie.

En1940, Natalie de Sorrente est astreinte en villégiature avec sa famille sur la Riviera pendant l'occupation allemande .

Plus de fêtes à thèmes , de bals costumés, de grands dîners entre gens du même monde.

"La guerre pour les Sorrente, c'est d'abord des complications domestiques".

Un roman parfaitement construit , dérangeant, oú l'auteur décrit la passivité, l'égoïsme, l'opportunisme de l'aristocratie française à l'heure de choix cruciaux.



Ils ferment les yeux en cette période sombre sur le drame et l''injustice dont est victime une partie de la population..

Ils tentent par tous les moyens même les plus indignes de maintenir leur train de vie.

Les juifs ne sont pas dignes que l'on s'intéresse à eux.

L'auteur montre avec cynisme éclairé, véracité et lucidité mêlées , ironie cinglante cette aristocratie pétrie de préjugés , de principes surannés, de snobisme indécent, de mépris de caste.

Une société refermée sur elle même, rétrécie, glaçante, imbue de ses priviléges ,encalminée dans son ennui superbe,.........sa superficialité, sa magnifique insouciance........



"Les juifs sont devenus des morts- vivants, tout leur est interdit, ils sont plus ostracisés que des lépreux au moyen-âge".

"Tout pour les apparences et rien au- delà";



"Rien n'empêchera les gens du monde de s'amuser".

Un roman coup de cœur à l'écriture ciselée, bien documenté, un portrait de femme bouleversant ,écartelée entre son éducation et son milieu,oscillant entre lâcheté et faiblesse.

Une vision saisissante et acide, juste , précise et sarcastique de ces milieux mondains et pétainistes.

Et aussi, comment le secret révélé d' une filiation peut chambouler une vie ?

Ouvrage intéressant par le décalage entre un monde aristocratique bardé de certitudes et de titres brandis comme une armure par delà le peuple, attentif au paraître , un monde disparu.........







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Ce sont des choses qui arrivent

Événement mondain en 1945 : on enterre Natalie de Sorrente en l'église de Saint-Pierre de Chaillot.



Travelling arrière: La guerre et ses contraintes, "ce sont des choses qui arrivent..."

En 1940, la belle duchesse est astreinte en villégiature sur la Riviera pendant l'occupation allemande. L'exil forcé en zone libre sonne le glas des fêtes à thèmes et des bals costumés, des essayages chez les grands couturiers, des invitations quotidiennes qui remplissaient si bien un agenda de futilités raffinées.



Pauvre duchesse! Ce séjour en Méditerranée est d'un ennui!

En dépit d'une grossesse insolite ("Ce sont des choses qui arrivent": fatalisme d'époux trompé mais bien né donc bien élevé), en dépit aussi de leur microcosme de haute lignée contraint de se tasser dans les villas ensoleillées.



Cette guerre est une vraie plaie!

D'autant que le scandale d'une autre et ancienne bâtardise couve dans ces temps de peur des loi anti juives. La prise de conscience d'un malheur annoncé par un secret de famille révélé mettra Madame la duchesse face à elle même, assise à sa coiffeuse.

Envolée la frivolité, lors du retour dans un Paris vert-de-gris.



"Car là où on avait plutôt la manie de compter ses quartiers de noblesse, il faut désormais prouver ses quartiers de chrétienté".

Bien des secrets de familles sortent des alcôves des nantis, engendrant tristesse et regrets. Ce sont des choses qui arrivent et on fait avec, avec élégance.



J'ai dégusté cette peinture féroce et jubilatoire de la société aristocratique d'avant-guerre, un petit monde qui se croit grand, et "qui attache plus de prix à la naissance, même illégitime, qu'au caractère et au talent". Entre gazette mondaine et album-photos sépia, une certaine société ressuscite, vivant sur le postulat de base: "ce qui se fait"et "ce qui ne se fait pas".

Vanités, lâcheté, futilités, condescendance de caste, une société affligeante, à l'agonie dans son insouciance et son ennui, autiste aux bouleversements humains.



Un livre acide, ironique, bien moins léger qu'il n'y parait.



Un petit détail amusant, néanmoins... on y croise une rue du cirque :-)

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Le déjeuner des barricades

Une bien belle idée, cette fiction élaborée à partir d’un événement véridique, le déjeuner de remise d’un prix littéraire dans un palace parisien, en pleine crise de mai soixante-huit.



Écrit par Pauline Dreyfus – qui n’était pas née à l’époque – Le déjeuner des barricades reconstitue assez fidèlement l’étrange atmosphère de ces quelques semaines – que j’ai pour ma part vécues – où, du fait des grèves générales et d’une météo printanière, Paris semblait en vacances le jour – commerces fermés, peu de voitures, peu de métros –, et à feu et à sang le soir, du moins sur la rive gauche, où étudiants et autres manifestants descellaient les pavés du boulevard Saint-Germain et de la rue Soufflot pour en faire des barricades ou des projectiles à lancer sur les forces de l’ordre.



La parole s’était libérée un peu partout. On refaisait le monde, pas seulement à l’Odeon, à La Sorbonne et dans les universités, mais aussi dans les familles, dans les entreprises. Certains se laissaient aller aux utopies les plus osées, d’autres en appelaient à l’ordre et à la fermeté, d’autres encore étaient terrorisés. Personne ne savait très bien comment cela se terminerait et quel type de société allait émerger de ces convulsions...



A l’hôtel Meurice, où l’usage veut que l’on se plie à n’importe quel caprice d’une clientèle richissime, les mots d’ordre habituels sont luxe, service, raffinement. Dans ce palace comme ailleurs, sous l’influence de l’actualité, on s’est mis à parler et à débattre. Et à voter : plus de directeur, on fonctionnera désormais en autogestion. Et comme on est attaché à son métier et à l’image de l’hôtel, en dépit des grèves et des ambiguïtés idéologiques, on vote pour le maintien du déjeuner de remise du prix littéraire Roger-Nimier, créé par Florence Gould, une veuve américaine immensément riche qui dispose d’une suite à l’année dans l’établissement.



La description des comportements du personnel et des réactions des clients est amusante, mais les allers-retours, les quiproquos et les incidents qui se succèdent finissent par donner au récit l’allure d’une pièce de théâtre de boulevard aux facéties banales et désuètes.



La partie la plus intéressante – mais malheureusement courte – est le déjeuner proprement dit. La narration se muscle à l’arrivée de l’auteur de l’ouvrage primé, un très jeune homme timide et dépenaillé, nommé Patrick Modiano, dont La place de l‘Etoile est le premier roman, et dont personne n’imagine qu’il recevra le prix Nobel presque cinquante ans plus tard.



Pauline Dreyfus en profite pour évoquer l’enfance et l’adolescence douloureuses du jeune homme, des pages qui éclairent la psychologie, le comportement et la démarche littéraire d’un écrivain dont l’accès reste difficile. Patrick Modiano, dont le père était juif, rappelle-t-elle, est obsédé par son identité et la période de l’occupation allemande de Paris, qu’il n’a pourtant pas connue. Des thèmes, souligne-t-elle avec humour, qui ont pu faire grincer les dents de membres du jury comme Paul Morand, Marcel Jouhandeau et Jacques Chardonne, des éminences littéraires dont le comportement pendant la guerre avait été plus que douteux.



Ces sujets dépassaient probablement Florence Gould, dont le salon, pendant l’Occupation, avait reçu somptueusement moult personnalités sans distinction de bord, ce qui lui avait valu quelques tourments lors de la Libération. Ça aurait pu être pire pour elle. (Je pense au roman de Drago Jancar, Cette nuit je l’ai vue, lu et critiqué en juillet 2016.)



J’ai apprécié les apparitions de Salvador Dali, ainsi que les clins d’œil au Van Choltitz de Paris brûle-t-il ? et à Dora Bruder. Je tiens aussi à ajouter que Le déjeuner des barricades est très joliment écrit.



Une lecture somme toute divertissante.


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Le Président se tait

Excellent ! Coup de cœur !



L’”affaire des diamants” ! Qui ne se souvient de ce scandale politique qui a agité la Cinquième République de Giscard d’Estaing, et a marqué pour celui-ci le début de sa fin ?



Pendant les quarante-neuf jours de ce roman, l’auteure fait défiler un mélange hétéroclite de personnages : “Une immigrée portugaise, un nightclubber, un dissident russe, une journaliste espérant la gloire, un chef du protocole de l’Elysée atterré, un châtelain ruiné, un chômeur pilier de bar, une militante féministe, un inspecteur des Renseignements généraux, sans oublier une cabaretière astrologue !”.



Je me souviens bien du malaise qu’avait suscité le silence du Président ainsi que des conjectures émises par tout un chacun tout ceci ayant profité grandement au chiffre d’affaires des bars et cafés !



Pauline Dreyfus a une plume acérée, elle m’a donné l’impression d’être un chat ronronnant qui d’un coup sort les griffes ! J’ai cru un moment qu’il y avait un souci de mise en page, comme cela arrive en ebook, mais c’est un choix rédactionnel. Tout comme certains paragraphes sans ponctuation, qui donnent de la puissance au cynisme et à la dérision qui suintent du texte ! J’ai souvent éclaté de rire, il faut le dire, tellement c’est brillant !



Une analyse des personnages fine et perspicace qui s’appuie sur des faits réels, ou non-faits si l’on préfère, le Président n’ayant jamais expliqué quoique ce soit !



Belle rencontre, c’est ma première lecture d’un roman de Pauline Dreyfus.



#LePrésidentsetait #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2022



Challenge Jeux en Foli...ttérature 12
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Le déjeuner des barricades

Mai 68: la contestation paralyse le pays. Les nantis ont la frousse...



Autour du jeune Modiano, fêté et primé pour son succès de librairie (La place de l'étoile), la fine fleur parisienne (et plutôt décatie) de la littérature se presse pour un déjeuner annuel dans les salons feutrés de l'hôtel Meurice.



Mais les temps sont difficiles, beaucoup de convives ont décliné l'invitation, le palace est en état d'insurrection, occupé par le personnel qui néanmoins travaille (non sans avoir mis le directeur au piquet dans son bureau), les apprivoisements sont chaotiques et l'ocelot de Salvador Dali s'est perdu dans les couloirs...



J'ai dégusté cette fantaisie littéraire, j'en ai goûté l'ironie et l'acidité. Les fans de Patrick Modiano s'amuseront de le retrouver jeune homme au succès débutant, indécrottablement taiseux et timide. L'envers du décor d'un grand hôtel parisien est savoureux, mettant en perspective luxe et révolution prolétaire.



Et le meilleur de cette pantalonnade est de voir la mise en pratique de l'égalité sociale et de l'autogestion, jusque dans les décisions urgentes à prendre dans les moments de tension.

C'est là que le bât blesse et qu'un bon nombre se satisfait alors d'avoir un patron pour gérer les crises.



Bien jolie lecture

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Le déjeuner des barricades

En ce du 22 mai 1968, rien ne va plus, la France ne tourne plus rond, on peut même dire qu’elle ne tourne plus du tout.

Tout est ralenti, le pays est paralysé, la rue est envahie par les manifestants, les pavés s’envolent et les barricades se dressent.

Pauline Dreyfus choisi de nous faire vivre cette journée dans l’un des plus prestigieux palaces parisiens, l’Hôtel Meurice, où le Prix Roger Nimier doit être remis à un tout jeune écrivain, Patrick Modiano pour son premier roman « Place de l’étoile ».

Mais le palace n’est pas épargné, entraîné dans la mouvance des événements, le personnel a décidé d'en destituer le directeur et de prendre les rênes de l'établissement.

Rien ne se passera comme prévu pour ce déjeuner, le menu même en sera chamboulé, faute d’approvisionnement, au grand dam de Florence Gould, milliardaire, mécène du Prix littéraire.

Nous découvrons une galerie de personnages célèbres ou anonymes, à la fois cocasses et pathétiques dans leurs excès.

Qu’il s’agisse de Madame Gould et de ses pékinois, de Salvador Dali et de son léopard « de compagnie », ou de Modiano et de sa timidité, on sourit, on rit même parfois.

Les anonymes ne sont pas en reste, j’ai particulièrement aimé Denise, Madame Vestiaire, toujours fidèle au poste, qui sait tout sur tout et sur tout le monde.

Ce roman est truculent, jubilatoire, l’écriture est alerte avec un humour caustique, efficace, irrésistible mêlé à un sens aigu de l'observation sociologique, de la conscience professionnelle et des vanités.

Un vrai régal !



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Ce sont des choses qui arrivent

J’ai été absorbée dès les premières pages, car j’ai trouvé le sujet très original et superbement traité. L’occupation vécue du côté de l’aristocratie est en effet un thème que je n’avais pas encore rencontré dans la littérature.

A la mort de sa mère, Natalie de Sorrente, maman de deux enfants dont le dernier né est le fruit d’une relation adultère (ce sont des choses qui arrivent… ), doit faire face à une révélation qui va complètement bouleverser sa vie.

L’écriture très précise de Pauline Dreyfus, notamment sur la période trouble du Gouvernement de Vichy est également empreinte de sarcasme, c’est un régal !

C’est un coup de cœur. C’est assurément un livre à lire si le sujet vous interpelle.


Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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Le déjeuner des barricades

Chère Mme Pauline Dreyfus



Votre livre remarquable et remarqué notamment par Jérome Garcin n'a pas pu se hisser en tête des ventes, alors que "ne poussez pas mémé dans les orties" a fait un tabac.

Ce n'est pas la qualité de l'herbe fumée qui prime mais le détail qui rend l'auteur accessible en le faisant pour un instant descendre de son piédestal.

Amicalement et n'étant pas un gourou, je me suis modestement mis en quête d'idées pour encanailler vos livres.





Publier à la rentrée littéraire 2017, un livre qui allait par la force des choses s'écouler jusqu'en mai 2018, afin de se jeter dans le fleuve de la commémoration de mai 68, et se laisser porter par les intellectuels, qui feraient aussi l'éloge, des livres parus en 68, était une brillante idée, une opportunité que bien des auteurs ont su envelopper dans une satire à l'érudisme germanopratin.





Évoquer la journée du 22 mai 1968, à l'hôtel Meurice, était l'occasion de dérouler une fiction croustillante, de vieux académiciens, de collaborateurs discrets, de mécènes incultes mais richissimes, dans un Paris où les étudiants voulaient faire passer un vent nouveau.





Las !, là où le bas blesse, c'est le choix édulcoré des mots, des mots de la haute ou des mots d'immortels. Des mots ennuyeux comme au hasard ; journée rude, événements tragiques, bafouiller, jean Chalon intarissable sur louis XVI, Modiano taiseux comme un auvergnat....



En alternative de Modiano bafouille, on peut tenter Modiano mâchonne ses mots comme un suspect de la Stasi,

ou pour journée rude, une journée pourrie comme un chancre,

pour intarissable, soporifique tel un immortel devrait convenir,

taiseux comme un auvergnat, n'est pas acceptable pour les cafetiers de Paris, aussi parlons, mais de taiseux comme une belon avant de dégorger, comme une bernicle sur son rocher, comme un volcan du Cantal, comme un ministre venant d'avaler une couleuvre, comme le dormeur du val....



Vous trouverez les alternatives utiles, de quoi provoquer une polémique et sortir de l'anonymat.





L'autre idée s'intéresser au vrai peuple, celui d'en bas, aux personnages délaissés, isolés, veufs, seuls... Dans votre livre des personnages me sont sympathiques, très sympathiques.

Denise méritait mieux avec une gouaille à la Renaud, le chanteur, elle pouvait faire disjoncter un invité connu, Dali par exemple. Denise à son poste stratégique le vestiaire, est le passage obligé de toutes les sommités, et donc pourquoi pas leur bête noire.





Votre belle invention Le Notaire, son rôle est mince c'est dommage il pouvait vous représenter, vous permettre de remettre tel ou tel invité à sa place comme Jouhandeau ou de vous esclaffer quand par mégarde un mécène fait une bourde. Vous suggérez que le notaire a des choses à confier à Patrick Modiano, et vous oubliez de les faire parler à notre grand désespoir, ce seront les dernières heures de Von Choltitz qui nous seront contées.





À l'inverse il faut absolument se moquer des puissants. Pourquoi ne pas mettre dans la bouche de Florence Gould, après quelques mots partagés sur le Petit Prince, « Ah oui j'ai rencontré le Prince de Saint Ex, hier dans la cour Carrée du Louvre », et le notaire de s'esclaffer sans mettre dans l'embarras les littéraires.

Pour marquer la confusion de Modiano, il pouvait s'excuser en avouant ; j'ai cru, oh, une hallucination, reconnaître le Nain Jaune, Mr jardin venu de Zurich, son pays d'adoption, pour saluer des anciens collaborateurs...





Si Anne Brigaudeau a décelé une satire désopilante sur un palace en plein délire, un livre caustique et qui brocarde d'anciens locataires de Vichy, je n'ai pas lu la bonne version. En citant cette pique pour parler de Modiano ; "cet étudiant au nom de machine à laver", je suis convaincu d'avoir lu un autre livre !





Madame, je ne pèse pas lourd devant Mme Brigaudeau, je vous laisse le plaisir de lui donner raison.



Écrivez un récit si l'érudition vous passionne, mais si vous désirez nous séduire, et publier un pamphlet un vrai, lâchez les chiens, faites sauter les barrières, plus de retenues ni de propos de salon, des mots crus, vivants, charnels, percutants, puissants.



Un lecteur admiratif. Le 27 mai 2018

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Le déjeuner des barricades

Mai 68 :un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître; comme disait la chanson.

Mai 68 c'est une révolte, dans le quartier Latin mais pas que ( nous l'avons vécu en direct de notre balcon à République, les arbres et les voitures flambaient).

Mai 68 vu par Pauline Dreyfus c'est un mouvement social des personnels

dans les salons feutrés du Palace Le Meurice mais qui ne vont pas jusqu'à annuler la remise d'un prix littéraire remis à Patrick Modiano , jeune écrivain d'une vingtaine d'année, pour son premier roman "La Place de l'Etoile".



Cette journée restera comme celles du 1er de l'an au Moyen-âge quand, pour 24h, les rôles et les rangs étaient inversés.



Une description du mouvement étudiant pour un avenir meilleur calqué aux personnels du Palace qui en ce jour des fous remet aussi en cause ses acquis et son destin.



Une lecture plaisante avec une pointe d'ironie mais aussi de bienveillance.

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Ce sont des choses qui arrivent

Nous assistons à l'évolution d'une grande bourgeoise parisienne durant la seconde guerre mondiale qui découvre que son père naturel est d'origine juive. Sa vision futile de la vie est bouleversée, elle devient angoissée et de plus en plus droguée à la morphine qu'elle prend depuis plusieurs années pour calmer - au départ - une douleur physique.

Ce monde de la haute bourgeoisie et de la noblesse, royale et napoléonienne, ses revirements, ses adultères, sa frivolité et surtout ses secrets de famille sont décrits de manière abrupte et très caustique, tellement que j'ai eu peine à croire à tant de turpitude.

On est bien loin d'un roman à l'eau de rose !

Ces personnages ne sont guère sympathiques, en particulier la principale. Pour ma part, j'ai besoin d'un minimum d'empathie envers les acteurs d'un roman pour éprouver du plaisir à le lire.
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Le Président se tait

Cet aimable roman conclut la fin de l’insouciance d’une époque(celles des années 70), l’émergence de la société de la communication, de la polémique.

Et pourtant dans cette galerie de portraits, ce n’est pas Godot que l’on attend , mais la parole du Président Giscard d’Estaing qui, bien que se voulant « moderne »n’a pas encore intégré que le silence n’est plus de mise , surtout pendant 49 jours.

C’est que des diamants (la taille varie selon les attaques) auraient été remis au Président par le sanguinaire Bokassa, et un flot de commentaires du petit monde parisien gonfle de jour en jour. P. Dreyfus en fait une fresque vivante reliée par une construction des chapitres originale.

Une véritable comédie de mœurs, très agréable à lire qui annonce la société du bavardage.
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Le déjeuner des barricades

J'ai tellement aimé Ce sont des choses qui arrivent (2014) que ce nouvel opus de Pauline Dreyfus a été l'un des premiers inscrits sur ma liste des courses pour cette Rentrée littéraire. J'aime sa plume caustique au service d'un propos toujours très fort et je n'étais pas mécontente de la retrouver dans un exercice moins sombre que le précédent mais néanmoins tout aussi passionnant. Et sur lequel planent des fantômes dont il semble difficile de se défaire complètement.



Car dans ce court roman aux allures burlesques se mêlent passé, présent et futur dans un espace-temps resserré et parfois même suspendu. L'action se situe en plein "Mai 68" dans un Paris aux rues désertées où les deux rives s'observent, la droite craignant la contagion tandis que la gauche résonne des revendications étudiantes. Ce 22 mai 1968 est un jour particulier à bien des égards pour le personnel de l'hôtel Meurice. D'abord, il a pris le pouvoir et conduit les affaires courantes en mode autogestion... sans aucunement abandonner le sérieux de l'organisation attendue d'un établissement de ce type. Ensuite, le Prix Roger Nimier doit être remis lors de l'un des déjeuner de Florence Gould, la milliardaire américaine qui occupe à l'année la meilleure suite de l'hôtel. Le lauréat est un certain Patrick Modiano dont le premier roman La place de l'étoile a séduit le jury. De nombreux invités ne pouvant se déplacer, on se dépêche de convier d'autres résidents de l'hôtel tels le couple Dali ou le milliardaire américain J.P. Getty et même le notaire Aristide Aubuisson qui, se sachant condamné est venu s'offrir un dernier séjour de rêve dans la capitale. Déçu de trouver musées et monuments clos, ce déjeuner va être pour lui une distraction proche de l'émerveillement...



... tout comme pour le lecteur. Car le lieu dont il est question n'est pas anodin. Quelque 25 ans auparavant, les dignitaires nazis y avaient installé un de leurs quartiers généraux et c'est ici que le Général Von Choltitz a fait le choix que l'on sait. Avec Modiano, hanté par la période de l'occupation et son livre dont le sujet ravive des souvenirs que certains convives préfèreraient oublier, le passé s'invite à table sans jamais être frontalement évoqué. Et dans ces moments, l'ironie mordante de Pauline Dreyfus fait merveille et l'on retrouve avec appétit sa façon d'épingler la bourgeoisie bien-pensante et quelque peu frivole.



Mais elle nous offre également une fresque presque tendre du petit monde qui s'agite en silence dans les coulisses du palace et se trouve confronté aux promesses d'une proche révolution. Prendre le pouvoir ? Pas si simple dans un palace où tout fonctionne selon un ordre parfaitement établi. Entre employés amenés à décider et patrons contraints à l'oisiveté, l'auteur nous campe quelques scènes savoureuses qui montrent avec humour les limites du jeu de rôles. Quant au personnage du notaire (le seul élément fictif parmi les personnalités ayant vraiment assisté à ce déjeuner), il traverse l'histoire comme une sorte de candide dont la sincérité apporte sa part d'humanité à l'ensemble.



Les différents niveaux de l'intrigue se superposent et s'imbriquent à la perfection, et l'unité de temps et de lieu renforce la dramaturgie de cette satire réjouissante. Pauline Dreyfus possède cette élégance un peu surannée de celle qui égratigne sans rien laisser paraître. Plume assassine et visage d'ange. Personnellement, j'adore la lire.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Le déjeuner des barricades

Merci au site Net Galley et aux éditions Grasset de m'avoir permis de découvrir ce roman en avant première :)

J'en suis d'autant plus ravie que j'ai eu un vrai coup de cœur pour ce roman, une petite pépite de la rentrée littéraire :)

Nous sommes en mai 1968, plus précisément le 22 mai, la France est en grève, paralysée par tous les corps de métier.

Mais à l’hôtel Meurice se tient le prix littéraire Roger Nimier qui doit couronner un jeune auteur : Patrick Modiano.

Seulement c'est aussi le jour où les employés ont décidés que l'hôtel serait autogéré par le personnel.

S'en suit une journée étrange, pour notre plus grand plaisir à nous lecteurs :)

J'ai aimé tous les personnages, nous avons là une galerie haute en couleur, de l'employé à la milliardaire. J'ignorais que Salvador Sali avait un ocelot, que j'ai découvert ici et qui va avoir son rôle à jouer dans cette folle journée ;) Je ne connaissais pas non plus la milliardaire Florence Gould dont le portrait est excellent.

C'est bien écrit, mordant, drôle et vraiment je me suis régalée.

Je ne me suis pas ennuyée une seconde, et j'ai pris plaisir à dévorer Le déjeuner des barricades.

C'est un immense plaisir que je mets cinq étoiles, et que je vous invite à le lire à votre tour :)
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Le Président se tait

Octobre 1979... réception à l'Elysée, le Président converse avec le directeur du journal Le Monde. Les invités ne le savent pas encore mais demain le scoop va éclater : Bokassa, le dictateur africain déchu aurait offert de magnifiques diamants à son ami le président français. La France retient son souffle et attend une explication, une justification, un démenti et rien : le Président se tait.



En 13 points de vue de personnages très différents et 49 jours correspondant à la durée du silence du Président, Pauline Dreyfus (qui porte le même prénom qu'un de ses personnages, petite fille âgée de 10 ans observant le monde - est-ce une coïncidence ?) dresse une jubilatoire comédie centrée autour de cette France des années 70 et de ce (plus si) jeune président qui avait incarné la modernité et qui d'un coup semble avoir perdu le contact avec les français. Le roman alterne les points de vue de chapitre en chapitre et passe d'un personnage à l'autre façon ronde ou comptine enfantine : l'un rencontre l'autre qui croise le 3e et ainsi de suite. Par ces regards croisés, l'auteure s'emploie à faire revivre brillamment toute une époque, immigrés portugais venus travailler en France pour mieux gagner leur vie admirant ce pays de la modernité, jeunes femmes militant au MLF, espion des RG, journaliste carriériste ou bourgeoise organisant des dîners mondains, ils sont tous là et chacun de leur point de vue donne à voir une petite facette de la France de cette époque et des partisans ou adversaires de VGE, ce Président au P majuscule qui n'est jamais nommé.



Le plus réjouissant dans ce roman est le talent avec lequel l'auteure glisse de ci de là une petite pointe d'ironie ou de second degré, moquant gentiment les mœurs de l'époque ou glissant une comparaison subtile (voire anachronique en note de bas de page) avec notre monde contemporain. Tous ses portraits sonnent juste, loin de la caricature ils sont le reflet d'une époque de changement, de transition (d'ailleurs un des chapitres évoque la crainte des rugissantes années 80 qui pointent le bout de leur nez), entre conformisme et modernité frémissante, admiration pour le progrès et la technologie et regret de valeurs disparues. Contrairement à d'autres romans qui tentent de faire revivre une décennie passée en convoquant un maximum de détails et de faits historiques, Pauline Dreyfus procède ici par petites touches et sans jamais entrer dans de longues descriptions arrive à nous plonger dans l'ambiance et à nous faire revivre les faits marquants de ces 2 mois particuliers.



Un roman dans lequel je suis entrée petit à petit, les premiers chapitres me paraissant sympathiques mais un peu plats et que je n'ai finalement pas pu lâcher et ai dévoré en 2 jours ! On se laisse vite prendre dans l'ambiance et le jeu des portraits et surtout on sourit, on rit, on s'attendrit. Mention spécial à l'humour de l'auteure, plusieurs pages ou situations sont vraiment géniales. Un titre que j'ai aimé découvrir et avec lequel j'ai passé un bon moment,cela me donne envie de découvrir les autres romans de Pauline Dreyfus.



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Ce sont des choses qui arrivent

L'histoire débute par les obsèques de Natalie, duchesse de Sorrente, née Princesse de Lusignan ; tout le gratin mondain est là, il ne manque que Léon Zitrone pour commenter la cérémonie mais nous ne sommes qu'en 1945.



Le milieu dans lequel a évolué Natalie n'a pas connu la même guerre que le commun des mortels: réfugiée sur la cote d'Azur avec mari et enfants pour fuir un Paris devenu ennuyeux , la vie de Natalie est toujours remplie de fêtes , avec parfois la rencontre d'un homme séduisant et à la clé une grossesse imprévue mais ce sont des choses qui arrivent, répond le mari ...



Le bruit des canons est loin, et celui des bottes n'est pas forcément gênant sauf s'il faut laisser la villa à l'occupant et rentrer à Paris .



Mais lors du décès de sa mère, elle apprend le secret de sa naissance et découvre avec stupeur les origines juives de son père biologique, le coup de tonnerre est immense et sa raison s'ébranle, elle perd d'un coup ses repères , tente de s'identifier à ceux dont elle ne s'était jusqu'à présent jamais préoccupée et c'est le début de la descente aux enfers, accélérée par une addiction à la morphine qui la précipite dans la déliquescence puis la mort.



Roman intéressant par ce décalage entre un monde aristocratique, bardé de ses titres comme d'un bouclier, au dessus de masse populaire et souvent sans scrupule et la découverte d'une faille dans cette certitude avec comme seul moyen trouvé pour affronter la réalité : la drogue .



On suit d'une façon assez détachée, il est vrai car il est difficile de ressentir de l'empathie pour le personnage , le cheminement de Natalie oscillant entre lâcheté , faiblesse , écrasée par son éducation et son milieu et n'arrivant pas à s'en libérer.
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Le déjeuner des barricades

Une satire plaisante de la haute bourgeoise, confrontée au Paris révolté et barricadé de Mai 1968. J’ai bien aimé ce roman, assez prenant, dont les situations sont drôles et décalées. J’adore lorsqu’un auteur (comme P. Dreyfus) mélange des personnages réels et fictifs pour tourner la société en dérision : c’est très bien fait dans ce livre.



Le roman relate un déjeuner mondain, qui – en pleine grève générale et crise politique – est prévu au luxueux Hôtel Meurice dans le cadre du prix littéraire Roger-Nimier, qui doit être remis au jeune écrivain Patrick Modiano. Ce contexte révolutionnaire va perturber son organisation, tant au niveau des invités que du personnel de l’Hôtel touché par le virus de l’autogestion.



Entre Dali, Blondin, Morand et le timide Modiano, je me suis régalé tout au long de ce « déjeuner des barricades ». Il a le mérite d’aborder Mai 68 et l’Occupation, de confronter le changement et la continuité, la révolte et la stabilité. Ce livre moque le sens premier de révolution : un mouvement qui ramène périodiquement au même point.



Le texte est rythmé, sans coupures : un flux continu qui m’a emporté par son humour et son style. Je vous le conseille.
Lien : Https://evanhirtum.wordpress..
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Le Président se tait

Il y a longtemps déjà, j'avais eu un échange épistolaire avec le Président Valéry Giscard d'Estaing suite à la parution du "Pouvoir et la vie" , ouvrage dans lequel il soutenait qu'il avait été battu en 1981 suite à la trahison du R.P.R. et de Jacques Chirac qui, en sous-main, avaient appelé à voter pour son adversaire. Ma théorie de citoyen était que, si Lionel Jospin avait perdu en 2002 c'était à cause des 35 heures et des disparités stratosphériques qu'elles avaient engendré quant aux R.T.T. suivant l'emploi des salariés (sans compter que certains cadres A étaient contraints à la pointeuse pour mesurer le temps de travail et le droit aux R.T.T...), et que c'était - pour rester iconoclaste- à cause des "diamants" que VGE n'avait pas été réélu. Il m'avait répondu qu'il affectionnait toutes les remarques, "même les moins laudatives". Dans ce contexte, si personnel, mais pas tant que cela car, à l'époque, tout le monde avait dans la tête cette histoire et que François Mitterrand, pour enfoncer le clou, avait, après le débat de l'entre deux tours répondu à la question d'un journaliste : qu'auriez-vous pu rajouter lors du débat?

- Lorsqu'il m'a demandé quel était le cours du dollar, j'aurais du lui répondre : Savez-vous quel est le cours du diamant?, j'ai sauté sur ce livre pour en savoir plus rétrospectivement.

Aucune révélation n'y est à y trouver.

Mais, c'est beaucoup mieux que ça. L'auteur, dans une langue recherchée et un vocabulaire précis et varié, manie l'humour et divers styles (à l'inverse de beaucoup de ses consoeurs contemporaines) avec bonheur pour nous délecter à la lecture de son ouvrage. Finement, brillamment, elle nous ramène à l'époque du M.L.F., des R.G. tout-puissants, de la loi Veil, des immigrés portugais, pour nous donner sa version tout en nuances, et à laquelle je souscris entièrement.

Comme il a déjà été dit quelque part: Merci, Madame Dreyfus, pour ce moment.
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