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Critiques de Peter Watts (140)
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Rifteurs, tome 1 : Starfish

Une lecture techniquement un peu ardue. Heureusement les personnages hors normes sont attachants, et leur psychologie finement abordée. Mais, pour ma part, je n'ai pas une envie fulgurante de lire la suite... (c'est une trilogie, il faut le savoir avant de commencer).
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Rifteurs, tome 2 : Rifteurs

[...]



J'avais compris que Watts proposait de la hard science (comprendre de la science fiction à base de sciences, très réaliste et très détaillée). J'avais eu une expérience un peu décevante avec la lecture des Univers Multiples de Baxter, alors je craignais un peu le style. Mais l'auteur s'en sort ici magistralement.



Tout d'abord, nous ne sommes pas dans le même registre de sciences. Là où Baxter se focalisait sur la physique, voire l'astro-physique, Watts donne dans l'informatique, la biologie cellulaire et la neuropathologie. Un cocktail grisant ! Dans un récit pré-apocalyptique, il joue de l'allégorie virologique avec virtuosité. Il lance des mèmes dans la sphère électronique et regarde les humains danser sur leur musique. La psychologie, ou psychatrie parfois, est également à l'honneur, avec une belle mixture sur fond de techniques neuro-chirurgicales.



Le style du Monsieur est très agréable à lire et le roman est construit comme un thriller. C'est pour moi une très belle réussite. Petit bémol, cependant, de même que pour Baxter, j'imagine qu'une personne n'ayant pas de formation, ou d'intérêt particulier pour les sciences, puisse avoir vraiment du mal sur les passages un peu plus techniques. Certaines allusions à des comportements ou process biologiques doivent être assez cryptiques pour les non initiés. De même, les champs lexicaux informatique et médical ne sont pas si aisés à s'approprier.



Je ne peux néanmoins que recommander cette lecture. L'étude psychologique sur l'interaction des personnages, dans une société formatée à accepter, est horrifiante. C'est un condensé de défiance sur les politiques et les consortiums industriels, une bombe d'analyse de dérive comportementale, une leçon de manipulation à grande échelle (même si le doubleur se fait doubler par ****, pas de spoiler ici, désolée).



[...]
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Vision aveugle, tome 1 : Vision aveugle

Il est très rare que j’abandonne un livre en pleine lecture mais voilà, cela vient de m’arriver! Que dire des cent vingt pages que j’ai lues : elles sont lentes, sans action (pourtant des extraterrestres surveillant nos déscendants modifiés et un vaisseau occupé entre autres par un vampire allant à leur rencontre pourrait faire des étincelles!!!). De plus, j’ai eu l’impression que Peter Watts s’était lancé un défi : glisser le plus grand nombre de mots incompréhensibles et savants quasi imprononçables dans son livre….

Je ne peux pas juger de l’oeuvre entière suite à mon abandon et peut-être que le livre va en s’améliorant… A vous de juger si vous le souhaiter! Il se peut qu’un jour je me relance dans sa lecture et que mon opinion change…


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Échopraxie

Vous avez aimé Vision Aveugle même si vous ne l'avez pas toujours trouvé facile d'accès... alors Echopraxie est fait pour vous. Juste quelques petits mots pour mettre les choses en perspectives. Ce nouvel opus se déroule dans le même univers que Vision Aveugle, à la même époque, tout en commençant un peu avant et se terminant plus tard. Certains pensent qu'il peut même se lire indépendamment. J'ai de sérieux doutes sur ce point, en effet Peter Watts fait de nombreuses au Thésée et aux évènements se déroulant dans Vision Aveugle.



Dans le premier opus, l'auteur nous donnait quelques clefs pour comprendre son univers. Avec patience et persévérance, l'ensemble se dessinait doucement au fil de la lecture, même si quelques zones d'ombres persistaient. Dans ce second volet, il semble penser que le lecteur a toutes les clefs pour saisir ce nouvel univers - je dis "nouvel" car on a beau avoir les clefs, Peter Watts a changé quelques serrures. Au final, il est beaucoup plus difficile de s'immerger dans ce même monde.



Daniel Brüks, personnage principal et narrateur d'Echopraxie, est un humain de souche, parasitologue de métier, qui s'est retiré dans le désert pour étudier les mutations génétiques chez les animaux. Il est contraint de fuir son campement et de se réfugier dans le monastère des Bicaméraux (religieux fanatiques interconnectés entre-eux) après avoir été attaqué par des morts-vivants (façon Peter Watts !). Lorsque le monastère est à son tour attaqué, Dan embarque à bord de La Couronne d'Epines direction l'espace en compagnie d'un équipage éclectique comprenant entre autre une vampire (de la même espèce que Jukka qui dirige le Thésée)...



La construction d'Echopraxie est un copier-coller de celui de Vision Aveugle : un équipage hétéroclite cohabite difficilement au coeur d'un monde où les repères sont sans cesse changeants et où les questionnements philosophiques et scientifiques sont nombreux. Mais ici, il n'est plus question de conscience, mais plutôt de libre arbitre et de dualité sciences/foi, un foisonnement intellectuel à donner le vertige.



Tout comme son prédécesseur, Echopraxie est un huis clos angoissant, servi par une plume acérée et porté par une galerie de personnages époustouflants. Ce monument de Hard-Science est quand même beaucoup moins accessible et plus obscur mais reste néanmoins une lecture indispensable.


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Vision aveugle

Lecteur assidu de Sci-Fi depuis plus de 50 ans, avec ce bouquin je suis tombé sur une perle, mais une perle noire. J'avais bien lu la préface de l'auteur ou il prévient que ce n'est pas un roman habituel, qu'il est différent.



Je ne vais pas en faire un résumé, nombreux sont ceux l'ayant déjà fait ici (je me demande bien pourquoi, quel intérêt...) par contre à mon tour de vous prévenir. Avant de commencer la lecture munissez vous d'un bon dictionnaire (papier ou numérique) car rapidement vous allez être submergé de mots très compliqués, rendant certaines phrases, ou même paragraphes totalement incompréhensible. Sur ce point je félicite le traducteur français sur l'énorme travail accompli.



Dans ce roman narrant une première rencontre avec une race extra-terrestre dans un style de hard SF, on est directement dans l'action (c'est ce que j'ai ressenti) mais avec le vocabulaire scientifique employé à outrance, lorsque je finissais un chapitre je me disais à chaque fois "C'était cool, mais j'ai rien compris". Il en va de même pour l'ouvrage complet (et oui, je l'ai finis).



Il y a peu de personnage (5 si je ne trompe avec l'un d'eux en ayant 4 autres dans la tête), qui sont vraiment bien développés et qu'on aime à découvrir, à connaître, à comprendre... surtout à comprendre.



A la fin du roman vous trouverez un postface de l'auteur, et là également cela sort de l'ordinaire. En le lisant il y a pas moins de 300 annotations, annotations qui vous renvoie vers une autre page. Je ne sais si c'est un jeu fait sciemment par l'auteur ou un besoin de s’épancher.



Par sa densité et sa complexité, le lecteur est mis à rude épreuve, il doit s'accrocher. A mon âge cela devient compliqué. Je reste donc perplexe, ais je aimé ? Je ne sais pas.
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Vision aveugle

Enfin réussi à terminer ce roman ! Lecture exigeante dont je n'ai que peu compris les aspects scientifiques. Grâce aux explications de l'auteur en fin d'ouvrage, j'ai mieux compris beaucoup de concepts abordés dans l'histoire. L'auteur s'est énormément documenté, toutes les références sont indiquées pour qui veut en apprendre plus. La grande question qui sert de fil rouge : a quoi sert la conscience ? Mais aussi : intelligence = conscience ? L'inverse est-il vrai ? Au final, les questions soulevées vous donneront autant de maux de tête que la lecture du roman. Un vrai tour de force.
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ZeroS

ZéroS se déroule dans l'univers de deux de ses romans Vision Aveugle et Echopraxis. Il semblerait qu'il ne soit pas nécessaire d'avoir lu les romans pour apprécier cette nouvelle. Pour ma part je ne suis pas convaincu, il m'a manqué quelques infos pour comprendre le fin mot de l'histoire. J'ai trouvé le texte assez abscons et pas très clair.



Kodjo Asante est mort sur le champ de bataille. Néanmoins il se réveille et se voit proposer un marché, cinq années de servitude contre une renaissance ou la mort. Le choix est rapidement fait. Asante se retrouve donc membre des ZéroS. Son esprit est implanté dans le corps d'un soldat d'élite. Il est à la fois acteur et spectateur, enfin ce n'est jamais très clair. Peter Watts nous noie dans les limbes de la conscience : le lien entre le corps et l'esprit est ténu et difficilement palpable.



Au final, je reste perplexe. Je suis passé complètement à côté du texte. Je n'ai jamais vraiment compris où l'auteur voulait en venir et de quoi il nous parlait.
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L'Île

L'île est une nouvelle extraite du recueil Au-delà du gouffre. Elle se déroule dans le même univers qu'Eriophora. Dans un avenir très très lointain, le vaisseau interstellaire Eriophora poursuit sa route à travers les étoiles. Son objectif, construire des portails à trou de ver afin que les lointains descendants des Hommes puissent voyager plus rapidement dans l'espace interstellaire. Ce vaisseau est dirigé par une Intelligence Artificielle et un humain qui passe le plus clair de son temps en caisson cryogénique. Il est réveillé si et seulement si une anomalie est détectée par le vaisseau. C'est au moment de la découverte de cette anomalie que nous faisons connaissance avec Sunday Ahzmundin...



Rares sont les écrivains qui ne s'affranchissent pas de la vitesse de la lumière, Peter Watts ose ce pari de lenteur à l’échelle interstellaire, cela donne un univers époustouflant. Et nous n'avons ici qu'un petit aperçu de ce que cela peut donner. Ce texte est une vraie réussite, une claque monumentale.



Le contexte et l'ambiance sont grandioses, le véritable Sense of Wonder, c'est juste prodigieux. L'intrigue engendrée par l'anomalie est tout aussi saisissante. Elle entraîne une foultitude de questionnements sur la vie extraterrestre, les relations Hommes - IA, le post-humanisme ou tout simplement la place de l'Homme dans l'univers.



Bref, cette courte nouvelle est une parfaite mise en bouche pour découvrir l'univers de l'auteur. Attendons patiemment la publication du roman pour y retourner.


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Rifteurs, tome 1 : Starfish

Starfish de Peter watts paru aux éditions Fleuve noir dans leur collection Rendez Vous Ailleurs.

Il s'agit de son premier roman.



L'action se déroule dans les abysses proches de la dorsale Juan de Fuca dans le pacifique nord. Une petite équipe gère et entretien une station de production d'energie géothermique. Des individus dont le métabolisme a été altéré afin qu'ils puissent plonger à cette profondeur sans équipement.

Des individus soigneusement sélectionnés pour leur psychologie déviante :criminel, violeur, pédophile, victime d'inceste, ... Des individus qui vont devoir cohabiter pendant un an dans une toute petite station perdue au fond de l'océan.



Pour la suite lisez ce roman. D'ailleurs lisez "vision aveugle" aussi. Peter Watts écrit très bien, il ne prend pas ses lecteurs pour des débiles, il mélange hard science et sciences sociales avec talent. J'attends la suite avec impatience.
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Vision aveugle, tome 1 : Vision aveugle

La Terre a été prise " en photo " depuis l'espace. Les mystérieux visiteurs sont-ils sur cet artefact découvert dans notre système solaire ? Le vaisseau Thésée part en mission. A son bord, cinq membres d'équipage recrutés avec soin : une linguiste aux personnalités multiples, un biologiste qui s'interface aux machines, une militaire pacifiste et un observateur, Siri Keeton, capable de déchiffrer à la perfection le langage corporel de ses interlocuteurs. Leur commandant est lui aussi bien étrange : c'est un homo vampiris, autrement dit, un vampire aux facultés intellectuelles remarquables. Pourtant, malgré leurs aptitudes exceptionnelles, rien ne peut les préparer à ce qu'ils vont découvrir lors de ce voyage terrifiant...

Une équipe d'augmentés mentaux et un vampire aux facultés intellectuelles remarquables à la rencontre d'extraterrestres.

Résumé ainsi ce roman pourrait sonner comme un roman lambda surfant sur la vague vampiresque. Il est TOUT sauf ça.

La narration elliptique peut rendre les premières pages difficiles à la visualisation du décor, des acteurs et du scénario. Il faut s'accrocher sur les trentes premières pages et continuer même si on ne comprends que la moitié car ça vaut vraiment la peine L'écriture alterne une forme un peu sèche, au verbe recherché et technique, et une autre métaphorique, poétique.

Une fois familiarisée avec elles, le "pattern" peut prendre forme.

Et alors là je dois dire que ça ne fait que monter crescendo jusqu' à une fin rêvée pour dépressifs existentialistes !

Ce roman de "hard SF" est un des plus esthétique, riche, dense et pertinent, qu'il m'ait été donné de lire ces dernières années, avec le "Successeur de Pierre" de Truong, dans une autre catégorie.

L'histoire nous est narrée par Siri Keeton.

Enfant, suite à des crises épileptiques il s'est vu enlevé une moitié de cerveau pour la remplacer par un hémisphère synthétique. Son empathie ne pourra plus s'exercer, faisant de lui un observateur hors pair, super décodeur de comportement, synthétiste en décalage avec le monde. Et comme il le fera remarquer : "L'empathie ne consiste pas vraiment à imaginer ce que ressent l'autre. Plutôt à imaginer comment on se sentirait à sa place".

Ce personnage m'a fait penser au livre d'Olivier SACHS "Un anthropologue sur Mars" où il dit en préambule " Même si l’on est parfois légitimement horrifié par les ravages qu’elles entraînent, les perturbations du comportement ou les maladies peuvent être tenues également pour créatrices- car, tout en détruisant des voies ou des procédures particulières, il arrive simultanément qu’elles contraignent le systèmes nerveux à une croissance et à une évolution inattendues en le forçant à s’engager dans d’autres pistes et chemins."

Le choix de personnages "modifiés", augmentés mentaux, dans un scénario de rencontre extraterrestre (des vrais bien différents), où vision/intelligence/conscience sont déclinées sous toutes leurs formes, est matière pour l'auteur à aborder, via les spécificités de tous, une multitude de théories et extrapolations dans des domaines aussi divers que les théories du langage et de la communication, des neurosciences, de la psychologie et de la biologie.

Quelques notions sont donc nécessaires, celles par exemple en physique et astrophysique, ne m'ont pas empêché d'apprécier le discours général.

Mais comment savoir de quoi réellement vous amputent vos angles morts !

"Ce roman confirme que la science-fiction ne procède plus de la fantaisie littéraire et ne nourrit pas seulement l'imagination scientifique, elle permet d'éprouver la consistance de nos penchants éthiques, la détermination de nos valeurs collectives et se doit d'assumer avec fierté la mission d'anticiper le pire et le meilleur des évolutions technoscientifiques !"
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Au-delà du gouffre

Canada – 1990, 1994, 1998, 1999, 2001, 2004, 2005, 2008, 2009, 2010, 2013, 2014

Le natif de Calgary est bien plus à l’aise sur la nouvelle que sur le roman. J’avais lu Vision aveugle qui m’avait laissé une impression mitigée. Le recueil compte seize nouvelles et deux postfaces dont l’un est de l’auteur. Dans cette postface, Watts y parle, entre autres, de sa mésaventure avec la douane américaine. Il est aussi très fermé à l’idée de Dieu ou de religion. Mais pour faire plus simple, l’auteur dépeint des univers plutôt fous, paranos, hystériques, cyniques. Son style d’écriture et d’univers le reflète parfaitement. Des histoires aux teintes singulières, mais pas faciles à comprendre pour quelques-unes.

Je dirais que ce qui intéresse beaucoup Watts c’est la manière dont la science impacte nos esprits. Comment ça influence notre perception et nos actes. Une problématique qu’il explore, dans ce recueil, à travers un panel de genres : de l’anticipation très proche au space opera lointain.

Comme dans tout recueil ou anthologie, la qualité est variable, mais en ce qui concerne ce recueil, elle est plutôt bonne. Ma nouvelle préférée est « Ambassadeur ». A lire.
Lien : https://jmbsf.wordpress.com/..
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Rifteurs, tome 1 : Starfish

Premier tome de la trilogie des Rifteurs, mais pouvant se lire indépendamment, Starfish nous plonge dans un huis-clos sous-marin entouré de personnages tous plus barrés les uns que les autres, baignant dans une atmosphère pesante, étouffante et glaciale.

Biologiste marin de profession, le canadien Peter Watts dessine un environnement totalement crédible et les fosses abyssales dans lesquelles évoluent les personnages deviendront aussi fascinantes qu'effrayantes.

De nombreuses thématiques liées à la science sont abordées et Starfish causera, entre autres, biologie sous-marine, tectonique des plaques, gels intelligents et effets Ganzfield, sans qu'on sache toutefois où tout cela va nous mener. En effet, avant tout centré sur la psychologie des personnages, le roman est majoritairement constitué de tranches de vie diverses, pouvant paraître assez décousues au début mais finissant par se rattacher de manière cohérente à l'intrigue dans le dernier tiers du bouquin.



Sans pour autant être aussi bon que je l'espérais, la faute aux petits soucis de construction, Starfish reste un roman passionnant valant surtout le coup pour son atmosphère absolument écrasante et enivrante, quasiment tangible.



Starfish est suivi par Rifteurs et βéhémoth.
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Rifteurs, tome 3 : Béhémoth

L’océan profond, opportunité salvatrice et menace redoutable. (3)



Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2014/12/16/note-de-lecture-la-trilogie-des-rifteurs-peter-watts/

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Vision aveugle, tome 1 : Vision aveugle

Comme dirait la personne qui m’a collé ce bouquin entre les mains “il faut un peu de temps pour digérer le morceau”. Tout à fait d’accord. Mais contrairement à lui qui l’a dévoré d’une traite, il m’a également fallu me forcer à prendre mon temps pour le parcourir, ralentir mon rythme de lecture, faire des pauses régulières pour consulter Wikipédia, réfléchir, relire plusieurs fois certains passages, poser des questions à “l’expert”, tout ça. Non pas que le style soit indigeste, loin de là, mais plutôt qu’il est extrêmement riche, avec des tournures de phrases inhabituelles, un vocabulaire vaste (la langue française recèle bien des mots inexploités par les auteurs) et surtout des termes techniques souvent méconnus de la novice que je suis. Cela peut paraître idiot mais ce fut pour moi un vrai exercice que de réaliser que les théories abordées se basaient toutes sur des faits scientifiques réels, et que donc non l’auteur n’allait pas me les expliquer (contrairement à la plupart des fictions qui élaborent leurs propres logiques). Ça, c’est pour la forme.

Lire la suite : http://www.bizzetmiel.com/2014/12/peter-watts-vision-aveugle-blindsight.html
Lien : http://www.bizzetmiel.com/20..
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Rifteurs, tome 1 : Starfish

Starfish" est un roman de SF. De la "vraie" SF, celle qui vous colle aux dents et peut parfois vous faire mal à la tête.

Nous y suivons le destin d'un groupe de "rifteurs", des mineurs des grands fonds océaniques qui veillent à la maintenance des extracteurs d'énergie installés sur le rift. Ce boulot particulier nécessite des "aptitudes" particulières, car vous conviendrez sans peine qu'il ne faut pas être sain d'esprit pour rester sous 3000 m d'eau salée, avec un poumon en moins pour respirer comme un poisson...

Les relations entre ces psychopathes sont donc parfois explosives, mais il leur faudra bien se faire confiance pour contrer les "sécheux" de la surface, qui fomentent de mauvais coups...

Mêlant théories psychologiques, sociologiques mais aussi statistiques, mathématiques , ingénierie et courants économiques, il faut parfois s'accrocher aux branches pour tout suivre.

On en sort très décoiffé, un peu plus intelligent que la veille et avec le besoin de laisser reposer tout ça. Pour public averti, donc.
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Vision aveugle

Vision Aveugle est une roman extrêmement ambitieux, riche et exigeant que j'ai adoré même si je pense ne pas avoir apprécié tout à la mesure de ce qui était raconté.

Je ne pense être capable d'expliquer et de rendre totalement justice à ce titre.

J'ai presque envie de terminer ma chronique ici et de vous dire jetez-vous dessus mais.... ce serait de la triche non ?

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2082. Une Pluie des Étoiles. Siri Keeton, un humain dont on a retiré la moitié du cerveau est envoyé/embarque avec 4 autres spécialistes, sur le vaisseau Thésée pour enquêter sur ce phénomène.

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Cela paraît simple mais Vision Aveugle est tellement plus qu'une histoire de Premier Contact et de voyage dans l'espace.

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Ce roman twiste la vision de l'extraterrestre, revoit la vision du vampire, intègre et mets en avant le transhumaniste à travers ses personnages. Il interroge sur la conscience, l'intelligence tout cela dans une ambiance pesante, sombre mais addictive.

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Parfois c'est presque trop. Parfois il faut relire certains passages. Parfois on se demande si on a bien tout compris. Mais à chaque fois, je me suis dit, ce roman est incroyablement génial.

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Je ne vais pas mentir c'est de la hard SF donc c'est dense mais ce n'est pas insurmontable loin de là. Pour ma part grâce au regard du personnage principal Siri Keeton, je suis complètement entrée dedans. Et d'ailleurs c'est ce qu'on nous demande au début "Imaginez que vous êtes Siri Keeton".

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Si vous aimez la SF, lisez Vision Aveugle.
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Eriophora

Lancé dans une aventure à l’échelle de la galaxie et de l’éternité ou presque, un équipage peut-il vraiment se rebeller contre l’intelligence artificielle contrôlant à bord les paramètres de mission et… tout le reste ? Un grand roman, vertigineux et malicieux.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/08/24/note-de-lecture-eriophora-peter-watts/



Publié en 2018, remarquablement traduit en français en 2020 par Gilles Goullet pour Le Bélial’, « Eriophora » est la pièce la plus importante (en tant que longue novella) d’un cycle composé jusqu’ici surtout de nouvelles, rassemblées sous le titre générique de « Sunflowers » (dont « Éclat », « L’île » et « Géantes » sont disponibles en français dans le recueil « Au bord du gouffre »). À son propos, Peter Watts divulguait, dans le superbe entretien qu’il accordait à la revue française Bifrost en 2019, une « quatrième de couverture qui n’a jamais été publiée » et qui aurait permis, d’après lui, de situer d’emblée ce dont il s’agit ici : lorsqu’il s’agit d’évoquer le voyage spatial supra-luminique à l’échelle d’une galaxie entière, l’un des motifs « couramment » employés par la science-fiction est celui des « portails » mis en place par telle ou telle fort ancienne race astropérégrine de Précurseurs ou autres Progéniteurs (l’auteur rappelle à ce propos la réussite dans ce domaine du cycle des « Heechees » de Frederik Pohl, et l’on pourrait aussi mentionner bien entendu David Brin et Lois McMaster Bujold, qui sont très loin de mal se sortir de l’exercice). Pour éviter une régression logique à l’infini, il faut bien se demander comment ces « portails », ces raccourcis à travers la mécanique céleste, ont été mis en place, au tout début. Quelle fantastique entreprise de bâtiment et travaux publics à l’échelle de l’univers a dû se coltiner l’assemblage de ces si précieux carrefours galactiques ?



C’est ici que Peter Watts fait intervenir le vaisseau spatial Eriophora, (en réalité une météorite transformée, propulsée par un micro-trou noir interne… oui !) sous l’autorité désormais infiniment lointaine, temporellement et spatialement, de l’UNDA (United Nations Diaspora Authority), décrivant sa spirale qui l’éloigne toujours davantage de son point de départ, à une vitesse extraordinairement élevée mais néanmoins toujours infraluminique, construisant de proche en proche les fameux « portails » nécessaires à une future expansion galactique de l’humanité, pour un temps infini (ou en tout cas celui que supportera in fine son double équipage d’intelligence artificielle contrôlant l’ensemble des paramètres de mission selon sa programmation d’origine et d’humains plus ou moins modifiés que l’on ne « réveille » et « appelle sur le pont » que pour chaque chantier nécessitant leur présence). Mais que se passe-t-il si pour diverses raisons tout ou partie de ce prolétariat ouvrier de grand luxe en vient à contester le management, voire à remettre en cause le sens même de la mission ? N’ayant guère de voies de recours « légales » ou « paritairement négociées », on parlerait alors de révolte ou de révolution. Mais avec quels paramètres et quelles chances de succès ? En à peine 200 pages, « Eriophora » propose à ces questions des réponses malicieuses et vertigineuses.



Même dans son fabuleux diptyque « Vision aveugle« / « Échopraxie » (2006 / 2014), et dès ses premiers romans publiés, la trilogie des « Rifteurs » (1999-2004), le Canadien Peter Watts n’utilise en réalité les sciences dures que pour mieux développer sa spéculation philosophique et politique (ce que rappelle avec élégance Gromovar sur son blog, ici) – et c’est bien ainsi qu’il compte parmi les plus grands auteurs contemporains du genre et au-delà.



Maniant les échelles temporelles les plus stupéfiantes comme le Vernor Vinge de « La captive du temps perdu » (ou comme les capsules temporelles volontaires et involontaires de Xavier Boissel et de John d’Agata), émulant comme en se jouant, en guise d’éléments de décor, aussi bien les « Idées noires » de Franquin (à propos de certains bonsaïs) ou le « Gravité à la manque » de George Alec Effinger (à propos d’environnements virtuels personnels et partageables), sachant mêler à une pure joie de la découverte proche de celle du « Apprendre, si par bonheur » de Becky Chambers un extrémisme technique (pour le meilleur ou le pire dans les « mains » d’une intelligence artificielle pour laquelle la notion de bienveillance demeurerait toujours ambiguë) proche de celui ressenti dans le « Aurora » de Kim Stanley Robinson lorsqu’il s’agit de concevoir une trajectoire de « retour » sans carburant ou presque, « Eriophora » confronte avec une rare intelligence et une inventivité rusée l’homme et la machine (bien au-delà des petits jeux logiques par rapport à trois lois de « Lui, Asimov »), assume et fait vibrer les dimensions intrinsèquement politiques de tout programme de mission, apparemment anodin ou non, et pèse finement l’amour, l’amitié et l’empathie au trébuchet de l’intelligence, de la mémoire et de la survie – fût-ce dans un cadre décidément extrême. Un roman peut-être encore plus enthousiasmant que « Vision aveugle », ce qui n’est pas peu dire.



Même dans les brefs extraits présentés ici, vous remarquerez quelques lettres bizarrement imprimées en rouge. Il ne s’agit pas d’une erreur typographique ni d’une coquetterie baroque : au fil du texte (et la narratrice vous l’expliquera – à peu près ! – le moment venu), un message secret composé à partir de ces croches (nom plus qu’approprié compte tenu de la manière dont ces indices sont dissimulés dans le récit lui-même) sera à découvrir, ouvrant d’autres portes – qui ne sont pas tout à fait des œufs de Pâques – au sein de ce roman proprement vertigineux.


Lien : https://charybde2.wordpress...
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Vision aveugle

Je l'avoue, j'ai craqué, j'ai demandé a ChatGPT, l'IA de conversation qui fait le buzz depuis quelques mois, de pondre une critique sur LE bouquin qui parle d'intelligence non consciente et de chambre chinoise. La boucle est bouclée :



""Vision Aveugle" de Peter Watts est un roman de science-fiction provocateur qui explore des thèmes complexes tels que la conscience, la nature de l'intelligence et les relations entre l'humanité et la technologie. L'histoire suit une équipe de scientifiques et de soldats qui entament une mission pour entrer en contact pour la première fois avec une intelligence extraterrestre.



L'un des points forts du roman est la façon dont il présente les personnages et leurs motivations. Chacun des personnages est bien développé et a sa propre perspective unique sur la mission, ce qui ajoute de la profondeur et de la nuance à l'histoire. de plus, la représentation de l'intelligence extraterrestre est à la fois unique et terrifiante, ce qui rend la lecture vraiment pleine de suspens et intrigante.



Un autre point fort du roman est son exploration de la nature de la conscience et de l'intelligence. le roman soulève des questions provocatrices sur ce que cela signifie d'être en vie et conscient, et quelles sont les conséquences de ces concepts pour l'avenir de l'humanité.



Une potentielle critique du roman est qu'il peut être dense et complexe à certaines moments, ce qui peut rendre difficile pour certains lecteurs de s'engager pleinement dans l'histoire. de plus, la fin du roman peut être considérée comme ambiguë et ouverte à l'interprétation, ce qui peut ne pas plaire à certains lecteurs.



Dans l'ensemble, "Vision Aveugle est un roman provocateur et réfléchi qui explore des thèmes et des idées complexes. Il est bien écrit et bien construit, avec un casting de personnages solide et une intelligence extraterrestre unique et terrifiante. Il ne s'agit pas d'une lecture légère, mais pour ceux qui apprécient la science-fiction qui défie les lecteurs, c'est un incontournable"



Okay, c'est un chouïa scolaire, mais ça tient la route !



Et sinon pour ma "vraie" critique qui date un peu c'est par ici, sur la page de l'ancienne édition : https://www.babelio.com/livres/Watts-Vision-aveugle-tome-1--Vision-aveugle/124409/critiques/330823

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Eriophora

Je suis une fan de SF et donc, quelques dizaines de livres de ce genre à mon actif. Il est très rare que je sois très déçue d'un livre mais là, c'est le cas. J'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux personnages et principalement à Sunday, l'héroïne principale. La description de l'univers où évolue les protagonistes me paraissait floue. J'avais vraiment l'impression d'avancer dans le brouillard. Il n'y avait pas d'espoir dans ce roman, de lumière au bout du tunnel. J'ai failli abandonner la lecture en cours de route, mais j'ai tenu bon, en vain. De dépit, je me suis jetée sur un feelgood roman pour me changer les idées!!
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Eriophora

*soupir de satisfaction* j'ai vraiment beaucoup aimé ce bouquin :)



Voila enfin de la belle science-fiction, à la fois profonde et si simple... Ce livre représente globalement tout ce que j'aime dans la science fiction :

- avant tout, au coeur se trouve une histoire humaine, de pseudos-humains enfermés sur un vaisseau à accomplir une tâche dont la raison profonde n'est pas franchement expliquée ici. C'est une histoire de sentiments, de bonheur, de sens de la vie, de liberté

- en toile de fond, un univers dont on soupçonne, dont on effleure, la profondeur. Avec une histoire qui se base tout simplement sur des millions d'années !



Bref, lisez le ! Ne vous laissez pas effrayer par l'étiquette hard-sf : cela veut juste dire que l'auteur est rigoureux dans la science. Mais au fond, c'est bien un roman de personnes, de voyages, de destinée, et cela donne rudement envie de lire d'autres bouquins de l'auteur !
Lien : https://www.sorties-sfff.fr/..
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