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Critiques de Pétros Márkaris (270)
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Le Che s'est suicidé

Le commissaire Charitos est le narrateur de cette histoire et le lecteur le suit dans ses pensées, dans ses cheminements. Le style est posé et se lit sans déplaisir. C'est une occasion de découvrir une page de l'histoire grecque contemporaine, des personnages attachants et pittoresques. Ce livre débute une série que je vais m'empresser de suivre.
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Liquidations à la grecque

Un socio-polar grec, d'un auteur qui m'était jusqu'alors inconnu. J'apprécie ces romans qui racontent l' Histoire, un type de société ou un lieu géographique sous couvert d'une intrigue type polar.

Là l'auteur, Petronas Markanis, nous entraîne dans une Grèce des années de crise financière, hors de toute évocation touristique, Athènes étant la métropole d'une série de crimes à élucider d'urgence et non pas la cité antique connue du monde entier.

La description des dégâts humains liés à la crise monétaro-européenne et au ressentiment du peuple grec à la fois contre les instances et le pouvoir confiscatoire de l'argent se fait par petites touches et sans pathos, avec un certain fatalisme.

La charge contre les banques est féroce, l'auteur s'en donne à cœur-joie en retranscrivant ce que pense sûrement la grande masse qui survit plus ou moins difficilement, et les decapitations des "gens de l'argent ", dont des représentants européens, symbolisent le violent rejet du système financier les étouffant et leur amertume.

L'intrigue est par contre trop classique, un peu plate et très linéaire, sans réelle complication, plus proche d'une Donna Leon que d'un Jo Nesbø pas exemple.

L'identité de la tête pensante de cette machination se devine sans trop de difficulté une centaine de pages avant la fin.

Les personnages sont assez convenus, classiques aussi pour un polar efficace mais qui ne surprent pas : le policier principal, Charitos, efficace et droit, son supérieur madré, un collège imbuvable, ses adjoints fidèles, sa femme au foyer, sa fille intelligente jeune mariée, bref un casting attendu taillé pour du polar conventionnel.

La lecture agréable, rapide, et le déroulement fluide de l'intrigue, inexorable et sans ralentissements que trop d'apartés sociaux auraient pu entraînés, en font une œuvre recommandable si l'on ne s'attend pas à un summum du polar.

Pour ma part,dans cette optique, je lirai avec plaisir d'autres aventures du commissaire Charitos, ne serait-ce que pour le dépaysement et la difficulté de mémorisation des patronymes...

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Liquidations à la grecque

Des banquiers sont décapités au sabre, tandis qu'un mystérieux Robin des banques inonde la ville de tracts, exhortant la population à ne plus rembourser ses emprunts auprès des banques. Cet appel à la désobéissance civile n'est pas le premier dans l'histoire contemporaine, Gandhi et Martin Luther King ont été les précurseurs de ce moyen de défense.





Le commissaire Kostas Charitos, qui était déjà flic à l'époque des Colonels, c'est dire s'il a déjà vu souffrir son pays, mène l'enquête avec ténacité dans une ville embouteillée par les manifestations de fonctionnaires qui ne sont plus payés, de retraités sans pension, de chômeurs, de malades privés de soins, d'enfants sans enseignants. Avec un sens pédagogique affûté, Petros Markaris fait endosser à Charitos le rôle du naïf, de celui qui cherche à comprendre en posant des questions candides, et ainsi livre aux lecteurs des explications limpides sur tous les petits arrangements entre gouvernants européens.





Liquidations à la Grecque, c'est un peu l'Europe pour les nuls, c'est le meilleur compliment que je peux adresser à ce roman qui prouve une fois de plus que le polar est le reflet de la société. Mieux que des économistes peu atterrés ou sociologues abscons, il explique de manière claire et accessible comment une mafia bancaire décide de plonger dans la misère, la détresse, l'indignité, des millions de personnes.





Liquidations à la Grecque a reçu le Prix du Polar européen en 2013, et Petros Markaris a reçu la Médaille Goethe en 2013, distinction allemande officielle pour notamment "la recherche d'une collaboration culturelle internationale". D'une certaine manière, l'auteur a inventé le polar qui venge par procuration ceux qui souffrent dans l'impuissance. J'allais oublier, Charitos est aussi sur les traces d'un meurtrier.

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Mort aux hypocrites

Je lis avec plaisir les séries policières ayant un personnage récurrent, évoluant si possible dans un tissu social réaliste et bien étoffé. Que ce soit les enquêtes tortueuses de l'inspecteur Gamache dans la série québecoise de Louise Penny, ou celles du commissaire Soneri de la police de Parme (Valerio Varesi), toutes ont leur charme !

Je remercie donc les éditions du Seuil et Babelio pour m'avoir envoyé le dernier opus de Petros Markaris, "Mort aux hypocrites". Ce livre se situe dans la droite lignée des autres volumes centrés sur notre vieil ami Charitos, se débattant avec les idées parfois étranges de ceux qui ont décidé de résoudre la crise grecque de ces dernières années à leur manière... Markaris réussit bien à dépeindre la situation ubuesque dans laquelle les mesures de la "troïka" européenne ont plongé le pays, sous couvert d'un redressement de son économie. Les mesures drastiques qui ont été imposées ont eu pour résultat de faire plonger la fraction la plus pauvre de la population, ainsi que la classe dite moyenne, dans une misère encore plus grande. Face à la hausse du coût de la vie et à la baisse des revenus, beaucoup de citoyens ont dû chercher à survivre (et cherchent encore) au jour le jour. Toutes les réponses ne se situent pas sur le même plan. La bande singulière de terroristes à laquelle est confronté le commissaire Charitos ("l'Armée des Idiots Nationaux") a décidé d'éliminer, par des moyens spectaculaires, les membres de l'élite administrative et financière qu'elle estime les plus hypocrites. Les membres de ce mouvement ne font aucunement partie de la mouvance terroriste habituelle, et les divers procédés qu'ils utilisent, rendent leur identification difficile.

Cela complique bien l'existence au quotidien de notre brave enquêteur. Le commissaire Charitos, qui vient de devenir grand-père, préférerait nettement consacrer du temps à son petit-fils, nouvel arrivé dans cet improbable échiquier grec, ainsi qu'à sa fille Katerina, avec laquelle la relation est très fusionnelle. Bref, rien ne va comme le lecteur compatissant le voudrait. Certes, la gastronomie est encore au rendez-vous et notre héros réussit encore à picorer de ci de là quelques spécimens de ses brochettes préférées, en cachette de sa tumultueuse épouse, Adriani. Une promotion arrive à point nommé pour lui remettre du baume au cœur, mais la vie n'est pas facile.

Au passage, on a donc droit à une chronique familiale et sociale toujours aussi truculente, et c'est bien comme ça. Mon seul regret (mais c'est souvent le cas dans cette série) : le dénouement est un peu rapide et un peu tiré par les cheveux ! Je dirais que l'enquête policière est plus un prétexte permettant de peindre un tableau sociétal que la raison même d'exister du livre... Amateurs de thrillers et de romans noirs, mieux vaut changer de trottoir !

Bref, tout se termine bien, sauf pour les assassins et pour la population grecque dans son ensemble, toujours confrontée d'une part à la dureté de la politique libérale effrénée promue par les dirigeants de ce monde, d'autre part à la compromission bien réelle de nombre de ses dirigeants.

Si vous ne connaissez pas la série je vous conseille de vous y intéresser. Mieux vaut, comme dans bien des cas, découvrir les volumes plutôt dans l'ordre chronologique. On appréhende mieux les personnages que l'on va suivre tout au long de l'histoire.
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Le séminaire des assassins

Fan de Petros Markaris depuis 2001 et son" Journal de la nuit", j'ai lu depuis tous ses romans ... et j'ai eu la chance de le rencontrer, en octobre 2018, à la médiathèque du village voisin où il avait été invité dans le cadre du festival Polars du sud.



Dans ce nouvel opus des enquêtes du commissaire Charitos, on le retrouve propulsé à la tête de son service, suite au départ en retraite de Guikas, son ancien supérieur. 



Poste par intérim non définitif, on le retrouve avec son sens aigu de l'enquêteur qui fouine et furète, tirant sur tous les fils libres qui lui permettront de tisser la nasse où enfermer les coupables. 



A son retour de vacances en Epire où son épouse s'est liée d'amitié avec trois jeunes retraitées, Charitos rentre à Athènes pour enquêter sur le meurtre d'un professeur de droit, empoisonné par un gâteau auquel ce boulimique n'a pas su résister. 



La revendication d'un prétendu groupe terroriste stigmatise les professeurs qui abandonnent leurs étudiants pour faire carrière en politique et sui au premier revers reviennent enseigner. 



L'enquête se corse quand deux autres professeurs sont assassinés. 



Comme à son habitude, Petros Markaris profite de ce roman pour évoquer la situation économique de la Grèce, et, dans ce cas précis de ses universités, où se côtoient étudiants qui souhaitent apprendre et étudiants qui visent l'obtention d'un diplôme permettant l'accès à des emplois rémunérateurs. Il critique également les professeurs cumulards qui alternent professorat, politique, consulting, voire séjours dans des universités étrangères, tout en conservant leur poste à l'université d'Athènes.



Comme dans ses autres romans, j'ai parcouru avec lui les rues embouteillées d'Athènes, qui semble désormais avoir laissé derrière elle les mauvais jours de la crise économique évoqués dans sa tétralogie de la Crise.



Un roman qui vaut surtout pour son témoignage sur la Grèce d'aujourd'hui, les relations familiales et amicales, la cuisine -ciment relationnel, les embouteillages athéniens ... Un avant-goût de mes prochaines vacances .. 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Le séminaire des assassins

Quel plaisir de retrouver Kostas Charitos, sa femme, et sa fille qui attend un heureux événement.

L'enquête nous emmène cette fois dans le milieu universitaire que certains professeurs ont déserté pour se tourner vers la politique. Malheureusement pour eux, ce mois de septembre est meurtrier.

Encore une fois la cuisine grecque est au rendez-vous, un peu moins les embouteillages.

Les allemands sont présents dès le début du roman, et ce n'est pas anodin.
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L'empoisonneuse d'Istanbul

Alors que le commissaire Charitos et sa femme, Adriana, se détendent à Istanbul, Maria, une nonagénaire, est accusée d'avoir empoisonné son frère dans le nord de la Grèce avant de fuir pour Istanbul. Charitos est chargé de mener l'enquête avec un jeune collègue turc, pour éviter l'incident diplomatique.

Désabusé, fataliste, maniant l'humour las, nourrissant une vraie passion pour les dictionnaires et les souvlakis, le commissaire Charitos cherche à démêler les fils d'une histoire de plus en plus complexe

Pétros Markaris fustige, à travers des enquêtes criminelle du commissaire Kostas Charitos l'état de la société . Et il démontre une fois de plus ses talents de conteur et d'observateur attentif de son époque. Une nouvelle fois, notre romancier traite ici des relations tendues entre les peuples et de la question des migrations en exprimant son aversion pour le nationalisme, pour les nationalismes…


Lien : https://collectifpolar.com/
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Liquidations à la grecque

Tandis que le commissaire vient juste de marier sa fille, Nikitas Zissimopoulos, ancien gouverneur de la Banque Centrale, est retrouvé mort dans le jardin de sa villa par son jardinier. La cause de la mort est la décapitation. Une feuille de format A4 portant un énorme D est épinglée sur sa chemise.

Au vu du poste important occupé par Zissimopoulos avant de prendre sa retraite, Charitos envisage divers mobiles, tous aussi plausibles les uns que les autres. Blanchiment d'argent? Corruption? Vengeance? Règlement de compte? Assassinat politique? En l'absence d'indices, l'enquête piétine.

C'est alors qu'un second meurtre est commis. Cette fois, la victime est Richard Robinson, directeur général de la Firth British Bank, retrouvé décapité dans son bureau. Comme Zissimopoulos, la cause de la mort est la décapitation. Même assassin? Même mobile? Charitos s'y perd, manquant d'indices probants et de témoignages lui permettant d'élaborer une théorie tenant la route.

Stathakos, directeur de la brigade anti-terroriste, et le ministre sont convaincus qu'il s'agit d'une affaire de terrorisme. Avis que Charitos est bien loin de partager, bien qu'il dispose de bien peu d'éléments pour étayer une hypothèse démontrant le contraire.

Les deux meurtres seraient-il s liés à la campagne d'affichage et d'annonces massives encourageant les gens à ne pas honorer leurs dettes contractées auprès des banques? Vue la crise économique sans précédent qui se profile à l'horizon, les banquiers deviennent la cible d'un vengeur anonyme.

Charitos est sommé par le ministre et par le directeur de la police de résoudre cette complexe affaire au plus vite avant que les choses ne dégénèrent et que les banquiers ne prennent des mesures radicales qui ne feraient qu'aggraver la tension déjà préoccupante.

Un des principaux atouts de Liquidations à la grecque est de se faire "télescoper" de façon intéressante et instructive, sans lamentations ni récriminations excessives, la réalité d'un pays en faillite avec la fiction, de nous faire vivre sa lente descente aux enfers de l'intérieur, de nous donner les clefs pour la décrypter. En bref, faire vivre au lecteur la crise économique et sociale grecque de l'intérieur, tout en suivant une enquête criminelle crédible et bien ficelée. Avec la touche personnelle de Petros Markaris, son humour caustique, son analyse toute en finesse et objectivité, son regard acerbe et tout à la fois bienveillant sur son pays, sur ses compatriotes dont il montre les petitesses mais également leur héritage culturel immense.

Envie d'en savoir plus...
Lien : https://legereimaginarepereg..
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Trois jours

Tout d’abord je tiens à remercier les Éditions Points et la Masse Critique “mauvais genre” de Babelio pour ce joli cadeau !



- Un écrivain grec retrouvé assassiné chez lui, peu avant l’annonce de la nomination du prochain académicien …



- Un travailleur turc prend sa retraite en Allemagne - son pays d’adoption - et révèle à son fils que son voisin et ami (turc lui aussi) vient de se faire tuer …



- Un vendeur de tissus - d’origine grec - traverse les trois terribles jours (5-6-7 septembre 1955) d’émeutes à Istanbul après l’attentat de l’Ataturk à Thessalonique …



- Un cadavre laissé à proximité d’un puits (en périphérie d’Athènes) intrigue la police, mais attention : ne pas toujours se fier aux apparences ! …



- Un marchand d’oreillers - d’origine turque - qui voudrait quitter la Grèce et retourner mourir dans son pays, mais ne se résout vraiment pas à abandonner ses chats …



- Un prêtre grec qui collecte des vêtements pour les émigrés va se retrouver aux prises avec un “comité d’action” raciste …



- Le 20 juillet 1944, un couple d’allemands écoute à la radio le discours d’Hitler, après un attentat sur sa personne malheureusement raté …



- “Pensées philosophiques” d’un commissaire de police grec sur la scène de crime d’un metteur en scène …



Petros Markaris, écrivain grec talentueux et engagé, nous régale avec huit - courtes mais non moins savoureuses - nouvelles policières, que l’on prend grand plaisir à lire !



Un auteur que j’affectionne particulièrement !
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Offshore

J'ai bien aimé ce roman, peut-être parce que je suis un amoureux inconditionnel de la Grèce...

Les personnages sont attachants; l'intrigue est ce qu'elle est, mais cela se lit facilement, et avec plaisir.
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Trois jours

Petros Markaris est un auteur dont je guette les parutions. Sorti en Février 2019, Trois Jours n'a pas moisi longtemps dans la PAL.



J'ai été un peu étonnée de ne pas trouver un gros polar analysant la Grèce d'aujourd'hui, mais un recueil de 8 nouvelles dont Charitos, le héros récurrent des polars de Markaris, n'est pas absent. Il résout rapidement la première énigme de l'Assassinat d'un Immortel et aura de la chance avec Crimes et Poèmes.



"3 Jours - nouvelle éponyme - la plus longue (66 pages) est aussi la plus émouvante. Elle donne la clé du livre. 3 Jours raconte le pogrom qui s'est abattu sur la communauté grecque de Constantinople - la Ville - en septembre 1955, à la suite des troubles à Chypre. Markaris est né le 1er janvier 1937 à Istanbul, il a été le témoin des événements de la nouvelle. On sent que son attachement à "la Ville" est réel, On le retrouve dans Ulysse vieillit mal



"je me contentais d'acquiescer en silence que je savais que les rums - les Grecs de la Ville - traînent derrière eux la malédiction propre à tous les minoritaires : ils ne se sentent bien nulle part; A la Ville, c'est la faute des Turcs ; en Grèce, celle des Grecs. Ils confirment ainsi le proverbe turc - "le présent fait regretter le passé" - qui montre que l'avenir n'est jamais rose.



"Markaris condamne tout nationalisme. Il est aussi bien en empathie avec des Turcs allemands qui doivent résoudre une énigme policière malgré le silence apeuré de la communauté turque. Nostalgie, mais aussi ironie et humour. Il tourne en dérision les travers de la société grecque contemporaine. Deux nouvelles se déroulent dans le milieu du cinéma qu'il connait très bien ayant été le scénariste de Théo Angeolopoulos - grand cinéaste dont je suis fan absolue -."Les metteurs en scène se font tuer, les flics écrivent des poèmes, les maisons d'éditions se changent en bistrots, la Grèce est mal barrée"Ce dernier livre est donc une réussite! Peut être mon préféré de l'auteur.
Lien : http://netsdevoyages.car.blog.
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Le justicier d'Athènes

Dans un contexte social morose: "ça chauffe partout dans Athènes (...)Les immigrés qui se castagnent avec les gars de l'Aube dorée tous les soirs. Les types qui tabassent les politiciens. Les affiches qui ridiculisent les journalistes, et pas un meurtre pour nous éviter la corvée? Quelle poisse!", le commissaire recourt aux grands moyens pour occuper son équipe qui souffre de désœuvrement: "J'ai dit à mes adjoints que c'était l'occasion de mettre un peu d'ordre dans le service. De virer le superflu et d'envoyer aux archives centrales tous les dossiers des affaires classées." (Page 16). Seul le suicide quatre femmes retraitées vient "égayer" leur quotidien bien morne.

C'est alors qu'un cadavre est découvert dans le musée archéologique le Céramique de la capitale grecque; il s'agit de Athanassios Korassidis, chirurgien, tué par une injection de ciguë. Visiblement, le site où le cadavre a été découvert n'est pas la scène du crime. Alors, où le tueur a-t-il opéré? Et comment l'a-t-il amené jusqu'au Céramique? En l'absence de témoins et d'indices probants, l'enquête s'avère compliquée, d'autant que celui qui se fait appeler "Le percepteur national" s'en prend à de riches fraudeurs fiscaux, très mal perçus en cette période de profonde crise économique. Le commissaire Charitos est en proie à un dilemme qu'il ne sait comment résoudre: l'arrêter serait en faire un martyr et du coup un héros national; le laisser libre serait prendre le risque de voir s'accumuler les cadavres.

De quel côté penchera la balance: du côté du flic intègre ou du citoyen indigné?



Une vision de la Grèce loin des clichés et des a-priori...Pour en savoir plus cliquez sur le lien ci-dessous...
Lien : https://legereimaginarepereg..
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Trois jours

L’assassinat d’un Immortel – Un écrivain a été tué chez lui, dans son bureau. Le policier interroge son employée (d’origine arménienne), la nièce du défunt (qui le considérait comme vaniteux et prétentieux en privé), son éditeur (qui lui apprend que l’écrivain postulait pour l’Académie d’Athènes), la critique littéraire Mme Kouranu (sévère sur le talent relatif du mort). Son adversaire pour l’Académie, l’écrivain Romylos apparaît modérément motivé. Il faudra probablement se souvenir d’un autre meurtre dans le milieu littéraire, cinq ans lus tôt, qui présente des similitudes avec celui-ci…

En terrain connu – Un Turc s’est installé de longue date en Allemagne. Son fils, policier formé en Allemagne, parti vivre en Turquie, vient découvrir la maison actuelle de son père. C’est ainsi qu’il apprend le meurtre du voisin et meilleur ami de son paternel. Ce dernier projetait de bâtir une mosquée locale, qui échapperait à la montée des intégrismes religieux. En effet, deux fanatiques de l’Islam l’aurait menacé. Parfois, les intérêts de ces islamistes ultras et de l’extrême droite allemande convergent. La police ne s’est guère éternisée sur ce crime, considérant qu’il s’agissait juste d’une affaire "entre Turcs".

Trois jours – 1955. Vassilis est un commerçant qui fait partie des Grecs de la Ville à Istanbul. Sa famille avant lui a souvent subi le sort chaotique des Grecs installés ici. Lui-même est proche de la ruine. Sous l’influence d’Atatürk, le nationalisme turc se fait de plus en plus exigeant dans le pays. Son ami commissaire prévient Vassilis que la situation est en train d’empirer pour les Grecs de la Ville. Les Turcs alimentent le conflit chypriote, et un attentat (certainement simulé) visant la maison d’Atatürk ne font qu’aggraver les choses. Avec la complicité des forces de l’ordre, des émeutes entretiennent le chaos. Les Grecs de la Ville sont visés par le vandalisme. Vassilis n’y échappe pas. C’est ainsi qu’il découvre un squelette dans la cave (invisible d’accès jusqu’à là) de sa boutique. Un mystère qui réveillera son passé familial…

Le cadavre et le puits – Quand le cadavre d’un homme de trente-cinq ans est découvert dans un puits, ça entraîne une enquête de police. D’autant que la victime avait des idées de gauche, était même syndiqué. Mais les apparences sont parfois trompeuses. Une mise en scène meurtrière peut induire en erreur les enquêteurs…

Ulysse vieillit mal – Un Athénien s’est pris de sympathie pour un petit commerçant d’Istanbul faisant partie des Grecs de la Ville. Toutefois, le septuagénaire Ulysse sent le besoin de quitter la Turquie. Il va finalement habiter dans un hospice, en Turquie, où l’Athénien lui rend quelquefois visite – rarement, car leur relation n’est plus la même. Tardivement, il apprend la mort d’Ulysse. Rien de suspect, c’est un infarctus suite à un ultime "coup de sang" de révolte…

L’arc de Pompéi – En Grèce, le père Ioannis est très actif dans l’aide aux nécessiteux et aux migrants. Ce que lui reproche un comité nationaliste grec, des enragés hostiles à sa généreuse démarche. Mais le père Ionnais n’est pas de ceux qui cèdent aux pressions, il persistera. Sans doute ne mesure-t-il pas que ses ennemis (il ne s’agit plus de simples adversaires) sont des jusqu’au-boutistes…

Tentative tardive – En juillet 1944, le couple Krull accorde toujours sa confiance à Hitler. Ceux qui ont organisé un attentat raté contre le Führer sont, pour les Krull qui refuse d’y voir le début de la fin, des traîtres – qu’on va bien vite juger et condamner mort. Malgré la fermeté toujours affichée par le Reich, l’Histoire est en marche…

Crimes et poèmes – Le commissaire Charitos enquête sur un meurtre commis au cœur de la nuit près d’un café-librairie, suite à une soirée de danse à laquelle participèrent le policier et son épouse. La victime est un cinéaste connu, actuellement sur un projet de nouveau film. Si Charitos interroge un modeste marchand de fleur, c’est davantage en tant que témoin que comme suspect. Le policier comprend de plus en plus mal son pays : “Les metteurs en scène se font tuer, les flics écrivent des poèmes, les maisons d’édition se changent en bistrots, la Grèce est mal barrée.”

En marge des enquêtes du commissaire Charitos, ce recueil de huit nouvelles offrent une autre facette du talent de Petros Markaris. On y retrouve la même lucidité de l’auteur sur son pays (à la fois Istanbul dont il est natif, et la Grèce) et son histoire. C’est particulièrement vrai dans “Trois jours” qui illustre la position souvent incertaine des Grecs d’Istanbul. Il traite aussi de sujets de société d’aujourd’hui, avec la radicalisation contre les immigrés en Grèce, et l’Islam qui installe ses théories fortes y compris en Allemagne. Par ailleurs, ce sont des enquêtes de police plus classiques qu’il nous invite à suivre – soulignant quand même la déliquescence de la culture en Grèce. Ces crimes ne relèvent pas de la tragédie, dont ce pays fut autrefois maître en la matière. Markaris ne manque pas de nous faire sourire dès que s’en présente l’occasion. Comme dans ses romans, on savoure son regard sans préjugé.

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Publicité meurtrière (Actionnaire principal)

Un fouineur anonyme croisé dans une de mes librairies me vante Offshore, le dernier ouvrage de Petros Markaris (chronique à venir). Je lui recommande donc vivement la trilogie de la crise (Liquidations à la grecque, le justicier d'Athènes, Pain éducation et liberté) devenu tétralogie avec Epilogue meurtrier. Surprise, mon interlocuteur se dit plus intéressé par la description de la vie quotidienne et familiale du commissaire Charitos que par le contexte social et politique qui est le fond de ses enquêtes. Il évoque Dona Leon et Brunetti…



Revenons à Actionnaire principal, une double histoire de détournement d'un bateau assurant la liaison entre la Grèce et la Crète et d'un tueur ayant décidé de mettre fin par des moyens radicaux à la publicité dans les médias. C'est à mon avis un peu poussif (surtout la première partie avec la prise d'otages sur le navire), même si Kostas Charitos se montre très impliqué et que diverses considérations politiques plutôt amères parsèment et égayent le récit. Et toujours Charitos dans la circulation d'Athènes avec sa fidèle Fiat (131) Miriafiori…



Une bonne introduction à l'oeuvre de Petros Markaris, brillant scénariste avant d'être le plus connu des auteurs grecs de polars. Indispensable pour mieux comprendre ce que connaît la Grèce depuis ces dernières années.



http://www.polarsurbains.com/2016/01/athenes-kostas-charitos.html

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Pain, éducation, liberté

C'est mon premier roman policier grec et le moins que je puisse dire c'est qu'il m'a surpris. En premier lieu par le fait qu'il s'ouvre sur une Grèce qui abandonne l'euro au profit du drachme en 2014, chose dont je n'avais pas le souvenir et pour cause car cela n'a pas été le cas. En fait le roman a été écrit en 2012 et ce n'est qu'une projection de l'auteur, une projection qui permet de démontrer que l'idée qu'avancent certains politiciens eurosceptiques d'abandonner l'euro pour reprendre sa monnaie nationale n'est qu'une erreur qui pousserait le pays vers sa faillite. C'est aussi la particularité et l'autre surprise de ce roman c'est son aspect social présent du début à la fin. Même s'il y a tous les ingrédients du roman policier avec ses meurtres, son enquête et ses fausses pistes, tout ceci n'est qu'un prétexte pour nous dresser le portrait d'une Grèce exsangue mais débrouillarde et faire le procés de ces révoltés qui après avoir renversé la dictature des colonels se sont embourgeoisé et ont trahis leurs idéaux. Historiquement ce roman est intéressant et les personnages attachants mais l'intrigue policière ne sort quand a elle pas des sentiers battus.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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Épilogue meurtrier

Je n'ai découvert Markaris qu'en août dernier. "épilogue meurtrier" est le quatrième ouvrage de cet auteur que je lis (et sans doute pas le dernier). Il apparaît comme le plus noir des quatre. Il y évoque des problèmes que traverse la Grèce (elle n'est pas le seul pays à connaître ces problèmes) : la crise économique, la montée de l'extrème-droite avec "aube dorée" et son influence sur certains membres de la police, le racisme et le rejet des étrangers, la corruption dans l'administration...

Les événements se déroulent alors que la canicule frappe Athènes.



Le roman commence par le tabassage, par des membres d'aube dorée, de Katerina, fille de Kostas Charitos et surtout avocate des migrants. Kostas reçoit un appel menaçant sur son portable émanant d'aube dorée. Question comment ce mouvement a pu avoir accès au numéro de portable ?



Kostas Charitos est appelé pour le suicide d'un allemand d'origine grec. Mais est-ce un suicide ? L'ambassade d'Allemagne a reçu un message signé "Grecs des années 50" indiquant "Andréas Makidis a été assassiné". Ce suicide sera suivi du meurtre de personnes n'ayant a priori aucun lien entre elles, tuées avec la même arme ancienne. Les meurtres sont également revendiqués par "Grecs des années 50".

Tout en suivant de près l'enquête traitée par ses collègues sur l'attaque dont sa fille a été victime, il mène l'enquête sur les meurtres en essayant de comprendre le lien avec le suicide. Il fouille dans la vie des victimes ? un lien existe-t-il entre elles ? En menant son enquête, il revient sur l'histoire de la Grèce en évoquant la guerre civile. La question des émigrés (Africains, Albanais..) est également abordée. Il se fait aider pas son ami le communiste Zissis.

Comme d'habitude l'enquête de Charitos aboutira.



Le lecteur se pose une question : alors qu'il semble être le meilleur de son commissariat, pourquoi ne bénéfice-t-il pas de promotion



Comme dans tous ses ouvrages, et ce pour la joie du lecteur, l'auteur nous fait partager la vie de famille de Kostas, nous invite aux repas cuisinés par Adriani pour la famille et les amis.













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Pain, éducation, liberté

La postface du traducteur nous indique que si le livre a été écrit en 2012, l'auteur situe son histoire en 2014 : il évoque l'abandon de l'euro et le retour au drachme. Cet événement ne s'est pas produit dans la réalité. Si le drachme est souvent évoqué dans ce roman, notamment par Adriani, l'épouse du commissaire, il ne joue aucun rôle dans l'objet principal du livre soit le côté policier.



Comme dans le précédent (et premier) ouvrage que j'ai lu de cet auteur, le commissaire enquête sur 3 assassinats , dont le mode opérationnel est identique, de personnes liées par leur passé de rebelles contre la junte militaire "la génération de polytechnique". Le titre du livre indique en quelque sorte l'histoire de chaque victime.



Dans ce court roman (249 pages) nous suivons avec intérêt l'avancement de l'enquête, nous participons à la vie familiale du commissaire, et nous nous informons sur les difficultés sociales et financières des Grecs. trois sujets intéressants pour le lecteur.



Une petit problème (je n'ai plus 20 ans !!) à la lecture de ce livre : il est parfois difficile de mémoriser et ensuite d' identifier les différents protagonistes dont les noms grecs sont difficiles à retenir.







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Le Che s'est suicidé

Un homme d'affaires se suicide au beau milieu d'une émission de télévision grand public. Cela semble suspect au commissaire Charitos, en congé maladie et donc, devant sa télé. Sa suspicion augmentera face au suicide télégénique d'un député charismatique. Au lieu de se reposer sous le joug d'Adriani, sa terrible épouse, entre ses chers dictionnaires, le commissaire récurrent des romans policiers de Petros Markaris va mener une enquête officieuse. Comme dans toutes les enquêtes de cet auteur, la politique n'est jamais loin. L'exploitation des travailleurs immigrés pour construire les nouveaux quartiers des jeux olympiques ou le passé dictatorial du pays peuvent-ils expliquer ces suicides ?

On retrouve avec plaisir le commissaire Charitos, sa femme, sa fille, son gendre, son appart athénien, sa vieille guimbarde et ses dictionnaires. Pour un peu, on pourrait visiter Athènes un roman de Markaris à la main. Néanmoins, si ce polar vaut par ses personnages et son originalité incontestable, j'ai préféré Liquidations à la grècque, plus contemporain ou l'Empoisonneuse d'Istanbul, plus dépaysant.
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Liquidations à la grecque

Très bon roman policier qui nous plonge dans une Grèce en pleine crise économique et financière, acculée par les banques et les agences de notation internationales à mettre en place une impitoyable politique d'austérité.

Une intrigue savoureuse avec des rebondissements. Des personnages bien saisis, qui prennent vie au fil des pages : policiers, politiques, banquiers, victimes, criminels et complices...

De l'humour aussi malgré la morosité du contexte et la violence des crimes racontés.

Bref, un bon moment de lecture détente.
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Le justicier d'Athènes

Quand on a aimé le premier, on ne peut qu'aimer le deuxième. On y retrouve toutes les problèmes de la Grèce en crise....et de ses habitants. L'intrigue est bien menée. Un bon polar
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