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Citations de Philibert Humm (140)


Ils disent que les aventuriers se vantent. Nous ne nous vantons pas. Nous enchantons le monde en l'honorant de notre visite et portons à la connaissance d'autrui le merveilleux des confins par le récit époustouflant de nos folles tribulations
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On trouvait autrefois des panneaux "A vos risques et périls" devant les ravins ou au commencement des sentiers dangereux. C'était l'époque où l'on croyait l'homme intelligent et responsable. De nos jours, l'homme est présumé con comme une truffe et procédurier. Non content de prendre des risques il poursuit celui qui l'a laissé les encourir.
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J'ai appris la géographie sur la porte d'un frigidaire. Ce n'est pas très glorieux. Dans chaque boîte de Cordons Bleus il y avait un département à collectionner. Et sur cet aimant, plutôt qu'un drapeau, la spécialité du cru. (...) J'ai collectionné ce pays-là avant même de l'aimer. Je l'ai aimé parce qu'il était bigarré, chatoyant, criard ; parce qu'il nécessitait de manger des cordons bleus et parce qu'on n'en avait jamais fini de le compléter ; aujourd'hui encore me manque l'Indre, qui est le département le plus rare et vaut douze Finistère dans les bourses d'échange.
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L’éditeur ne saurait être tenu responsable des mauvaises idées que ce livre ne manquera pas d’instiller dans le cerveau vicié des nouvelles générations gavées d’écran et pourries à la moelle. Cette aventure a été réalisée par des professionnels. N’essayez pas de la reproduire chez vous.
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On se gargarisait d’avoir vu du pays mais n’étaient-ce pas les paysages en définitive qui avaient défilé devant notre barque immobile ? Les choses vont et viennent, de même que celui qui s’assied toute une vie au bord de la rivière en voit davantage que celui qui la suit. « Si quelqu’un t’a offensé, dit Lao Tseu à ce propos, ne cherche pas à te venger. Assieds-toi au bord de la rivière et bientôt tu verras passer son cadavre. »
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Le lendemain, à la première heure, celle de l'après-midi, nous allâmes au roi Merlin. Que les petits malins qui composent l'essentiel de mon lectorat se tranquillisent : j'écris "roi Merlin" à dessein. C'est une idée confusément admise dans ma famille qu'il existe un roi des bricoleurs dominicaux. Nous n'y croyons pas comme au bon Dieu mais presque. C'est un bon roi que ce Merlin, dit mon grand-père avec le respect dû aux souverains. Répartis sur l'ensemble du territoire, le plus souvent en périphérie des villes, la magasins du roi Merlin sont remarquablement lumineux et hauts de plafond. Je les aime. On peut se garer devant. Il y a a toujours de la place.
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Ce devait être reposant d’être si con
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Il faut toujours un peu d'eau dans le fond des embarcations : cela en assoit la stabilité et rafraîchit les pieds. Quand cela rafraîchit les mollets, il est temps d'agir.
- Adrian, dis-je, passe-moi l'écope.
Adrian ne put répondre favorablement à ma requête.
- J'ai oublié l'écope, dit-il simplement.
A cet instant précis, je sus que notre croisière ne serait pas un long fleuve tranquille. Qu'on y verserait des larmes, de la sueur sans doute, et du sang peut-être.
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Je m’efforce de décrire cet épisode avec détachement, sans lyrisme excessif, mais son évocation me glace encore le sang. Voir d’un coup d’un seul mes hommes basculer dans les eaux noires est un souvenir franchement pénible. Nos affaires s’éparpillèrent en surface, d’autres coulèrent à pic. L’une de mes sandalettes fut immédiatement aspirée par le fond. Je sauvai l’autre de justesse — mais à quoi sert une sandalette orpheline? —, cela sans parler du canoë dont nous découvrîmes qu’il ne flottait pas malgré la présence à la poupe et la proue de coussins dits flotteurs. Je tirai péniblement Bateau à la berge pendant que les deux autres sauvaient ce qu’ils pouvaient de notre chargement. En cas de naufrage, il convient d’agir vite. Chaque seconde compte. Mais surtout il faut pratiquer des choix. On ne peut espérer tout repêcher. Par exemple, mon réchaud à pétrole Eva-Sport (figure 3) fut sacrifié par le major au profit de son sac à dos personnel, lequel contenait un sachet de petits-beurre aux deux-tiers entamé. Adrian quant à lui fut héroïque, et je pèse mes mots. Je le revois plonger, remonter à la surface, prendre à peine sa respiration et replonger encore. Grâce à ses efforts répétés les bidons et la tente purent s’en tirer. La carte aussi, et les contes de Maupassant, dont je faisais la lecture au moment du naufrage... p. 115
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C'est cela le génie : transmuer la peine en chef-d'œuvre comme d'autres change le plomb en or et le vent en cryptomanie.
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A mon sens, l'aventurier doit garder ceci à l'esprit : les gens qui le lisent mènent le plus souvent une existence morne et routinière en comparaison de la sienne. Ils se lèvent à heures fixes, écoutent les prévisions de Laurent Cabrol, se rendent au travail, essuient les remontrances d'un chef de service, déjeunent à la cantine et couchent tous les soirs dans le même lit, quel ennui.
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Tout à coup un éclair déchira le ciel, suivi d'une détonation fracassante. Arrive l'instant où tout cela nous crève sur le citron, non seulement l'orage mais la mousson, le déluge et l'ouragan. Il y avait des semaines qu'il n'était pas tombé une goutte d'eau, le ciel en versa ce jour-là suffisamment pour toute une année. Des seaux, des cordes, des hallebardes, toute la quincaillerie diluvienne... panique à bord.
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La réalité dépasse la fiction pour une raison simple : la fiction doit rester vraisemblable, la réalité, elle, n'est pas tenue... p 104
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Depuis ses allées et venues, partout en France (c'est un aventurier) et l'immobilité attendue de ma tour d'ivoire nous réunissaient aux rares intersections où son pied badin pouvait faire lever mon cul de plomb.
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...il s'agissait d'en tirer les conclusions qui s'imposent. Remarquez en passant que je ne tire pas de conséquences. En effet, on peut tirer toutes sortes de choses parmi lesquelles le canard col vert, les marrons du feu, le sonnette d'alarme ou les conclusions qui s'imposent. On peut tirer les rois et le diable par la queue, on peut même tirer à la ligne quand on est écrivain, mais en aucun cas la langue française ne permet que l'on tire des conséquences. C'est une faute si communément commise qu'elle finira par faire loi je le crains.
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« Qu'est-ce qui vous intéresse ? demande Belmondo à Gabin dans 'Un singe en hiver'. Le matador, le taureau ou l'Espagne ?
- Le voyage », répond le vieux.
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L'été approchait - comme il est de coutume vers la fin du printemps - et j'avais 24 ans. je travaillais déjà depuis quelques années pour le magazine Paris-Match en qualité de "pigiste permanent". Cela signifie que mon contrat était provisoirement définitif ou, pour dire les choses plus nettement, définitivement provisoire. Cela ne posait aucun problème : j'étais jeune, la précarité m'allait bien au teint.

p. 94
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Mais le génie des hommes naît de leur paresse. Si l'homme primitif ne s'était pas lassé de marcher, il n'aurait pas inventé la roue puis le cheval, la voiture à cheval et enfin la trottinette électrique pour adulte.

p.23
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On voit depuis quelque temps se développer, sur le modèle américain, des stages de team building en entreprise et autres séminaires d'intégration. Je ne dis pas qu'ils sont inutiles, je dis que rien ne vaut le Cinzano. En effet le Cinzano, comme le Martini dry, la liqueur de gentiane et dans une moindre mesure le punch coco, vous soudent une équipe en cinq sec. J'ai connu des gens excessivement ennuyeux à jeun devenir les meilleurs compagnons après quatre ou cinq verres de porto. Au sixième verre ils dansaient sur la table et au septième ils m'appelaient Maman.
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Il s’employa ensuite à déchiffrer les inscriptions dont les murs étaient recouverts et qu’on appelle « tags ». Les tags sont des graffitis formant une signature d’intention décorative, tracés généralement à la bombe aérosol. Ils sont un moyen d’expression chez les jeunes gens et aussi une manière de marquer le territoire. À ce titre on peut les considérer comme une forme d’art primitif. Si nous chérissons les peintures rupestres de Lascaux, pourquoi ne pas apprécier au même titre les fresques du tunnel Châtelet-Les Halles ? Adrian n’est pas de cet avis. Il soutient que les tags ne sont pas de l’art et n’ont rien de primitif, sinon leurs auteurs. Il me semble que cette opinion pourrait être jugée réactionnaire mais je n’en suis pas sûr.
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