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Critiques de Philippe Collin (193)
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Le voyage de Marcel Grob

Allemande de 1871 à 1918 puis Française entre les deux guerres puis Allemande pendant la Seconde Guerre mondiale et enfin française. L'Alsace et la France c'est une histoire d'amour particulière.



Dans cet ouvrage c'est l'histoire d'un «malgré-nous», un engagé de force dans la Waffen SS, un jeune homme alsacien de 18 ans.

Les dessins en noir et blanc ou teintés de couleurs légères sont superbes. Le scénario quant à lui laisse au lecteur le choix d'établir le degré de culpabilité de Marcel Grob (tel est le nom de ce jeune homme).



Pour ma part les «malgré-nous» sont des victimes



Enrichis d'un livret historique en fin d'ouvrages relatant le contexte de cette histoire.

Un livre magnifique qui nous renvoie à une part de notre histoire que je connaissais mal et qui rend hommage à tous ces jeunes hommes que l'on a appelé les «malgré-nous» qui font partie (pour la plupart d'entre eux) des victimes de la Seconde Guerre mondiale.

Un livre pétri d'humanité
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Le voyage de Marcel Grob

11 octobre 2009. Alors qu'il se trouve dans le bureau d'un juge, Marcel Grob ne comprend pas ce que lui veut cet homme et à quelle affaire il fait allusion. Il n'a qu'une seule envie : rentrer chez lui. Mais le jeune juge ne l'entend pas de cette oreille et compte bien éclaircir le passé douteux, à ses yeux, du vieil homme. Lorsqu'il lui présente son livret militaire de panzer grenadier dans la 16e division SS, Marcel se défend aussitôt, mentionnant les "malgré nous". Face à l'obstination du juge, il replonge dans ses souvenirs...

Le 27 juin 1944, Marcel et son ami, Antoine, ont bien été enrôlés dans l'armée allemande mais dans le seul but d'éviter les représailles faites aux familles des déserteurs. À bord du train qui les emmène loin de chez eux, ils ne se doutent pas un seul instant de ce qui les attend...



Philippe Collin rend un très bel et juste hommage à son grand-oncle, Marcel Grob, en nous dévoilant une partie bien sombre du sort réservé aux jeunes Alsaciens, Lorrains ou Mosellans. Pourtant français, certains n'ont pas eu d'autre choix que de servir pour l'armée allemande, la Waffen SS. Marcel, à seulement dix-sept ans, va se retrouver, bien malgré lui, dans une situation à laquelle il n'aura aucun moyen de s'échapper. Et il assistera, au premier plan, aux horreurs de la guerre. Autour de lui, des camarades dans la même situation mais aussi des gradés, notamment Herr Untersturmführer, qui l'aidera durant cette période et le poussera à réfléchir. Parfaitement complété par un dossier historique de Christian Ingrao, cet album se révèle tout à la fois passionnant et édifiant, éclairant sur le sort de ces jeunes hommes et questionnant sur les notions de culpabilité et de pardon. Graphiquement, les planches au trait un brin désuet et au ton sépia nous immergent parfaitement dans le passé.

Un album tout à la fois intime et universel...
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Le voyage de Marcel Grob

L'expression « Malgré-nous » désigne les Alsaciens et Mosellans incorporés de force dans la Wehrmacht, l'armée régulière allemande, durant la Seconde Guerre mondiale, que ce soit dans la Heer (armée de terre), dans la Luftwaffe (armée de l'air), dans la Kriegsmarine (marine de guerre), ou encore dans la Waffen-SS. 



Marcel Grob est de ceux-là : jeune alsacien de 17 ans, il a été enrôlé contre sa volonté dans la Waffen-SS en juin 1944, a combattu avec les soldats allemands et a notamment participé au massacre de Marzabotto.



Le 11 octobre 2009, Marcel, alors âgé de 83 ans, est arrêté et placé devant un juge d'instruction. Ce dernier lui tend son livret militaire, c'est-à-dire son livret de solde dans l'armée allemande, preuve de son passé SS. Il est temps pour Marcel de raconter cette période tragique de son passé, afin de démontrer qu'il a été un SS malgré lui...



S'il avait choisi le maquis, le suicide ou la désertion, ce sont ses parents et son petit frère qui auraient été punis de la trahison de Marcel. Alors Marcel se rend à la convocation des Boches, il n'a pas vraiment le choix... Les souvenirs remontent à la surface et il raconte...



Son incorporation. Son affectation à la Reichsfürher. Le massacre de Marzabotto. Ses performances au football qui lui ont valu son transfert chez les Sapeurs. La rancune de son camarade Antoine. Son attachement pour son supérieur. Une opération de reconnaissance qui tourne au drame. Son hospitalisation. L'arrivée des Alliés au Lac de Garde...



On est au cœur même des horreurs de la guerre. Marcel se livre comme jamais, avec son cœur, avec ses convictions qui ne l'ont jamais quitté, avec son âme, un peu comme s'il était l'heure du jugement dernier. C'est une histoire qui retourne l'estomac, surtout quand on pense qu'il a à peine 18 ans quand la guerre prend fin. Philippe Collin et Sébastien Goethals ne lésinent pas non plus sur la dimension humaine malgré les horreurs relatées, ce qui rend le récit encore plus poignant.



Les graphismes sont superbes, fins et minutieux, très réalistes, avec une colorisation terne en corrélation avec les circonstances et les faits relatés. La seule chose que je pourrais leur reprocher, c'est qu'on a parfois du mal à distinguer les personnages entre eux qui, par moments, se ressemblent beaucoup.



Ce n'est qu'à la fin qu'on apprend que Marcel Grob était le grand-oncle de Philippe Collin. On comprend mieux pourquoi cette histoire lui tenait à cœur, pourquoi également il prend sa "défense", tout en laissant le choix au lecteur de le condamner ou pas, de prendre la mesure de sa culpabilité dans cette histoire. Pour ma part, je ne le jugerai pas, je ne sais ce que j'aurais fait à sa place. Le maquis ou l'enrôlement forcé ? Prendre le risque de voir mes parents arrêtés et déportés en camp de concentration (ou pire, fusillés sur place) ou les savoir en sécurité à la maison pendant qu'on tente de m'endoctriner et qu'on m'oblige à prendre part aux pires atrocités ?



Gros plus pour le dossier historique en fin d'ouvrage qui vient compléter et expliquer certains éléments du récit.



C'est dans l'ensemble un très beau roman graphique, qui nous interroge autant qu'il est instructif. Un récit utile et nécessaire si l'on veut comprendre ce qu'ont pu vivre les "Malgré-nous".

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Le voyage de Marcel Grob

Je me sens personnellement concernée par ce roman graphique, car mon grand-père maternel était originaire d'Alsace, région que la France et l'Allemagne se sont tour à tour attribuées. D'ailleurs, ma grand-tante , Albertine, a été rebaptisée Alberte par les allemands, comme le personnage , Marcel ,est devenu Marzell... Mon arrière-grand père , travailleur volontaire, est mort loin de chez lui, en tombant d'un arbre. Et sa femme est décédée à la fin de la seconde guerre mondiale, de la grippe espagnole, laissant six orphelins...



Marcel Grob, le personnage principal, est un jeune alsacien de dix sept ans, un " malgré nous", qui se retrouve, comme tant d'autres, enrôlé de force dans l'armée allemande, ici la Waffen SS. Le livre le présente très âgé, subissant un interrogatoire de la part d'un juge poursuivant les criminels de guerre. Il est notamment accusé d'avoir participé à la tuerie d'un village italien, Marzabotto. Et les images sépia rappellent son passé sombre de soldat.



Je n'ai pas été très séduite par les dessins , les visages sont assez grossiers, pas facilement identifiables, les couleurs très neutres. Par contre, l'histoire se lit presque comme une enquête policière, on s'attache aux événements, aux personnages, et le livre présente subtilement, sans manichéisme , les questions que chacun peut se poser, face à de telles situations humaines: quelle est la part de responsabilité d'un être qui tue, même contre son gré? A quel niveau la placer? Comment peut-on vivre ensuite? Comment pardonner? Un dossier historique complète utilement , à la fin, ce destin individuel.



J'ai beaucoup aimé que cette oeuvre soit dédiée à la jeunesse européenne. Que les générations actuelles puissent ne jamais oublier les barbaries guerrières...



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Le Fantôme de Philippe Pétain

« Le fantôme de Philippe Pétain » est un livre passionnant qui révèle beaucoup de l’histoire personnelle et professionnelle du Maréchal Pétain, sous une forme très originale. Il permet une lecture attrayante et empêche le lecteur de sombrer dans l’ennui.



Philippe Collin s’est adjoint les connaissances de douze historiens, afin de dresser le portrait de cet énigmatique militaire, aux idées très souvent misogynes et collaborationnistes. Le livre est en fait le prolongement d’une série de podcasts, disponibles sur France Inter et il se lit comme une véritable enquête menée sur Pétain.



Chacune des parties du vécu de Pétain est abordée sous la forme d’entretiens avec ces 12 historiens. Il est remarquable qu’ils attirent bien notre attention sur le personnage de Pétain, ses décisions notamment, avec le point de vue de l’époque et non avec les idées actuelles de notre époque. En effet, il est si aisé de juger le passé au temps présent, puisque nous connaissons alors les tenants et les aboutissants.



Le livre est très agréable à parcourir, que ce soit par sa forme singulière pour aborder et traiter ce sujet qu’au format utilisé, faisant un très beau livre à feuilleter d’ici de là. Chacun des domaines est apprivoisé sous la forme d’entretiens entre Philippe Collin, producteur sur France Inter – auteur de profession, avec ces 12 spécialistes de la Grande Histoire.



Beaucoup de sujets sont abordés pour tenter de lever les voiles d’ombres qui entourent cette figure de la Seconde Guerre Mondiale et qui se révèle de la pire des façons (en collaborant).



Les questions posées permettent de mieux comprendre comment tout un peuple a pu suivre « aveuglément » les idées arrêtées d’un seul homme. En plus d’être très instructif, l’objectivité des différents intervenants est à saluer. Alors que biaiser la neutralité est souvent chose aisée dans ce genre de livre, j’ai trouvé que ce n’était pas le cas dans le bouquin qui nous intéresse.



De nombreuses photographies viennent étayer les différents moments importants de la vie de Pétain : certaines nous sont déjà connues alors que d’autres sont bien plus « personnelles ».



A la fois complète et jamais trop pompeuse, cette enquête mène à la réflexion, surtout à l’heure actuelle où les différents extrémismes tentent chaque jour de grignoter un peu plus leur place sur nos démocraties.


Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Le voyage de Marcel Grob

11 octobre 2009.



Un tribunal a nul autre pareil doit juger Marcel Grob.

La question posée est simple : Marcel Grob est-il un « malgré-nous » qui s'est retrouvé engagé dans la SS contre son gré ou est-il un engagé volontaire pour la SS ?



Le juge mène l'instruction… Il apparaît clairement que monsieur Grob n'est pas très coopératif et tente d'échapper aux questions posées par le magistrat. Quand il daigne s'y soumettre, il réfute l'engagement VOLONTAIRE dans la SS, que par ailleurs il prétend détester… Mais alors pourquoi avoir répondu à l'appel et s'être présenté à la caserne SS ? Parce que les parents de ceux qui refusaient de se présenter étaient arrêtés et envoyés en camp de concentration… Pourquoi ne pas avoir déserté ? Parce que les déserteurs étaient rattrapés et exécutés d'une balle dans la tête… Il affirme que sur son livret militaire il manque F.R.W., ce qui signifie Freiwilligen, ou, en français, engagé volontaire… Bref ! Monsieur Grob est-il aussi innocent qu'il le prétend ? A vous d'en juger…





Critique :



Le dessin de Sébastien Goethals n'est pas parfait… Il n'est pas toujours facile de distinguer les différents personnages. le choix des couleurs monochromes me semble excellent pour se replonger dans cette histoire du passé, mais la qualité de ces couleurs est inégale.

Quant au scénario… Il est exceptionnel ! Philippe Collin et Sébastien Goethals ont su donner vie à un personnage réel et reconstituer l'ambiance, les décors et les costumes de cette époque.



Les scénaristes soulèvent la question douloureuse de ces Alsaciens engagés dans la Wermacht et dans la Waffen SS. Dans le cas qui nous occupe, il n'est question que de la SS. Les études historiques démontrent que contrairement aux recrues purement allemandes, les Alsaciens enrôlés dans la SS n'étaient pas forcément des volontaires. Comme Himmler, chef tout puissant de la SS voulait contrôler sa propre armée, il avait un besoin considérable d'hommes, surtout que les pertes enregistrées en Russie étaient colossales. Alors que la SS des débuts se voulait racialement pure, on alla jusqu'à engager dans ses rangs des prisonniers soviétiques venus d'Asie. Les Alsaciens pouvaient donc mieux correspondre aux critères raciaux et il n'était pas nécessaire de leur demander leur avis. Les chefs étaient sans pitié et sans scrupules. Les assassinats de civils, qu'ils avaient déjà largement commis en URSS allaient se poursuivre en France, en Italie, en Belgique. le sort des Alsaciens était très critique puisqu'ils allaient forcément devenir les traîtres de quelqu'un ! Il faut dire qu'il y avait de quoi perdre son latin ou plutôt son alsacien : Français jusqu'à la Guerre de 1870 ; Allemands jusqu'en 1918-19 ; Français jusqu'en 1940, puis, à nouveau Allemands… Y eut-il parmi eux des assassins ? Certainement ! Mais la grosse majorité n'a fait qu'obéir car la moindre forme de désobéissance était on ne peut plus sévèrement réprimée, allant jusqu'à la déportation des proches.



Difficile dans un tel contexte de juger ces hommes, du moins la plupart d'entre eux. Pour certains dont les crimes étaient avérés, il n'y eut guère de sanction digne de ce nom au nom de la « réconciliation nationale ». Ils passèrent au travers des mailles du filet. Ils ne furent pas les seuls : plusieurs officiers SS allemands, responsables de multiples crimes, et n'ayant jamais regretté leurs choix, ne furent que très légèrement inquiétés après la guerre…



S'il y en a qui doutent encore que la bande dessinée est un art complet à part entière, qu'ils lisent « le Voyage de Marcel Grob » !

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Le Barman du Ritz

Après Le Lutetia pendant la guerre mis en scène par Pierre Assouline, c’est au tour du Ritz occupé par l’élite de la Luftwaffe basée en France de juin 140 à août 44, d’être raconté par Philippe Collin à travers le barman, Frank Meier, qui officiait dans cet établissement emblème de hôtellerie française de luxe.

Franck Meie , a fait ses armes à New York avant d’être embauché par le Ritz. Il a rédigé  «  The artistry Of mixing drinks », où il dévoile son art magistral de la composition des cocktails.



Franck, un juif d’origine autrichienne va être témoin de compromissions, de collaborations, de complots en tous genres, pour sauver des vies, espionner, attenter à la vie du monstre … en œuvrant lui aussi pour ne pas révéler ses origines funestes en ces temps de guerre.

La trame du roman s’appuie largement sur des faits réels, avec des personnages connus ayant fréquentés l’hôtel.

L’annexe photographique figurant en fin de livre permet de mieux identifier les principaux protagonistes du roman et leur devenir à la fin de cette histoire.







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Le voyage de Marcel Grob

Pour ce qui est de la bande dessinée en soi je lui ai trouvé quelques petits défauts, personnages qui se ressemblent, colorisation moyenne, mais pour le sujet, c’est une bande dessiné à lire absolument. En tant que témoignage historique, c’est édifiant, pour moi, je n’avais entendu parler des “Malgré-nous”, ces alsaciens enrôlés de force durant la seconde guerre mondiale, que dans la Wehrmacht. Je n’imaginais pas qu’il puisse y en avoir aussi dans la Waffen SS. Vu de la pointe Ouest de la France, cette histoire de gens de l’Est nous paraît bien lointaine, pourtant c’est un sujet qui nous concerne tous, sur comment est gérée une guerre, comment l’atrocité se met en place, le sujet est toujours d’actualité, il suffit de regarder du côté de la Syrie… Cette bande dessinée est un témoignage nécessaire.
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Le Fantôme de Philippe Pétain

MARECHAL, MARECHAL, TE VOILA !

Philippe Pétain est un des personnages les plus ambigu et controversé de l'histoire de France. Du héros de Verdun de la première guerre mondiale au traitre de la patrie pour la seconde. Bouclier de la France ou pépé gâteux en intelligence avec l'ennemi. Est-il le bon Vichy en opposition au mauvais Vichy que serait Laval ? Bref, il y a matière à dire !

Pétain, il aurait été enterré en héros s'il était mort en 1938 à 82 ans. Pétain c'était la figure qui rassure la France après la défaite de 1940... C'est lui qu'on rappelle aux rênes de la France à 84 ans. Mauvais choix s'il en est.

Dans "Le Fantôme de Pétain", 12 historiens se penchent sur la figure du Maréchal pour permettre de comprendre et de remettre en perspective ce personnage honni de l'histoire de France. Il permet de le décomplexifier.



Le livre est très bien écrit et abordable pour le grand public. Nous sommes très loin des publications académiques barbantes ! Un autre point positif, ce sont les documents historiques et photos présents en nombres et illustrant chaque chapitre. Cet essai fait suite aux podcast de France inter que vous pouvez d'ailleurs réécouter ici : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-fantome-de-philippe-petain

A lire, ou à écouter pour mieux comprendre la France sous l'occupation, et notre époque actuelle.
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Le voyage de Marcel Grob

Encore une preuve que la BD n'est pas un art mineur. Ce livre retrace l'histoire de Marcel Grob, "malgré-nous" c'est-à-dire conscrit alsacien dans la Waffen SS. Récit des quelques mois passés au sein de ce bataillon SS qui sera responsable du plus important massacre de civils en Europe de l'Ouest, à savoir à Marzabotto en Italie (l'équivalent des massacres d'Ouradour ou d'Ascq).

Une BD dure, utile, prenante. Qui insiste sur l'absence de choix de ces "malgré-nous" (menaces sur la famille....)

On s'interroge sur le "comment", comment vivre après ça.... L'auteur laisse à son lecteur le libre choix de l'acquittement ou de la condamnation de son personnage, qui est également son grand-oncle....
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Le voyage de Marcel Grob

Ce roman graphique retrace à travers le personnage de Marcel Grob, enrôlé en Juin 1944 dans la Waffen SS à 17 ans, les "malgré-nous" ces alsaciens contraints, parce qu'à cette époque l'Alsace était allemande, de rejoindre les Waffen SS pendant la deuxième guerre mondiale.



Comme sur la couverture, Marcel Grob, est contraint de regarder en arrière, de jeter un œil sur son passé, sur ce voyage qu'il a fait à travers l'Europe dans une armée où il devait obéir ou mourir.



65 ans plus tard ce même jeune homme se retrouve dans le bureau d'un juge afin de s'expliquer sur sa présence dans un corps militaire de triste réputation et sur les actes commis, entre autre, dans le village de Marzabotto en Italie où les habitants furent exterminés.



C'est un document pédagogique, précis et instructif, sur la condition de ces hommes qui, parce qu'ils vivaient en Alsace et que cette région s'est à plusieurs reprises sous des nationalités différentes , se sont trouvés incorporés dans l'armée ennemie. Avaient-ils le choix ? A travers l'histoire de Marcel Grob, les auteurs imaginent ce que ces hommes ont pu vivre, consciemment ou involontairement.



Est également posé les différentes attitudes de ces soldats : ceux qui souscrivaient à l'idéologie nazie et ceux qui étaient là parce qu'ils étaient allemands, alsaciens et en âge d'aller sur le front. A la fin de la guerre, l'Alsace redevenant française, ils ont été considérés comme faisant partie du camp adverse, donc comme ennemis du pays où ils vivaient. Pour Marcel Grob c'est l'heure de rendre des comptes et de témoigner, devant un juge implacable et sa greffière, d'un passé douloureux, qu'il n'a pas choisi comme beaucoup de soldats.



C'est une lecture difficile, chargée en émotions, où il est nécessaire de faire des pauses tellement les illustrations et textes sont forts et restituent les événements, les attitudes et pensées des différents personnages.



Les illustrations principalement en noir et blanc, se teintant parfois d'un voile de couleur, offrent une vision parfois insoutenable de ce que fut cette guerre, des atrocités commises et des questionnements qui se posèrent à ces "malgré-eux" mais aussi à ceux qui leur demandèrent des comptes. Les visages sont particulièrement expressifs.



Les auteurs, au-delà des faits historiques, abordent les thèmes de la responsabilité, de la culpabilité et ont ajouté à la fin de l'ouvrage une partie documentaire expliquant les différents corps de l'armée allemande : S.A., S.S., Waffen SS et leur implication dans la montée du nazisme et pendant la seconde guerre mondiale.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Le voyage de Marcel Grob

Le voyage de Marcel Grob est un formidable roman graphique qui livre un témoignage bouleversant sur le drame des Malgré-Nous.

Le sujet touche personnellement l'auteur, Philippe Collin, puisque Marcel Grob, dont il raconte l'histoire, est son grand-oncle. Ceci explique sans doute la force du témoignage et la sensibilité dont il fait preuve. Je l'avais entendu dans une chronique sur France Inter et cela m'avait donné envie de lire le livre, et je n'ai vraiment pas été déçue.

Les dessins de Sébastien Goethals sont quant à eux superbes et merveilleusement adaptés à l'histoire. Ils accompagnent et illustrent parfaitement ce tragique voyage au coeur de la seconde guerre mondiale.

Il est rare de trouver dans une BD un aussi bon équilibre entre la qualité du scénario et celle du graphisme. Une telle intelligence aussi. Car les auteurs ont réussi le tour de force de parler de ce sujet complexe et douloureux (les alsaciens-lorrains enrôlés de force dans l'armée allemande) en évoquant tous les points de vue, avec une grande justesse historique, mais aussi avec sensibilité et empathie.

Je ne peux que vous conseiller la lecture de cet album, il ne pourra pas vous laisser indifférent. Pour ma part, il m'a beaucoup touchée, mais étant lorraine et connaissant bien cette période, le sujet avait forcément un résonance particulière.



PS: sur le même sujet des Malgré-Nous, je vous conseille également la fin des Alsaciens et les deux Mathilde.
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Le Barman du Ritz

Un premier roman passionnant et de grande qualité.



Philippe Collin, producteur réputé et reconnu sur France Inter depuis plus de vingt ans, excelle aujourd’hui dans un nouveau domaine : le podcast historique. Ce passionné d’Histoire est également désormais romancier. Après une bande dessinée, Le voyage de Marcel Grob aux éditions Futuropolis, et deux essais, Le Fantôme de Philippe Pétain aux éditions Flammarion et Léon Blum, une vie héroïque l’an passé aux éditions Albin Michel, il publie Le barman du Ritz, son premier roman, aux éditions Albin Michel



« Au bar d’un grand hôtel, on entend toutes sortes de choses »



Le barman du Ritz, c’est le plus illustre barmen au monde, c’est Franck Meier. « Chef Barman du Ritz, ancien de Verdun et petit juif ashkénaze », il est né en Autriche et a fait ses classes à New York avant de rejoindre la capitale et son célère hôtel en 1921 dont il resta fidèle toute sa vie durant.



« Savoir entendre sans paraître écouter, c’est cela aussi être l’un des plus grands barmen du monde ».



Basé sur des faits et des personnages réels, le Barman du Ritz retrace la vie et rend hommage à Franck Meier. Comme l’indique Phiippe Collin dans la préface, son souhait est « d’éclairer ce destin hors du commun ».



Juin 1940, les Allemands envahissent Paris. Le propriétaire du Ritz étant suisse, donc neutre, l’établissement demeure ouvert. Il héberge entre autres Hermann Goering dans une de ses suites. Son bar devient un lieu réputé et son barman une personne incontournable.



« Une moitié de nostalgie, un tiers de tristesse, une larme d’abandon et deux traits d’espoir, c’est le cocktail du soir. »



Durant 4 ans, dans ce huis clos, « ce théâtre de masques », Franck Meier crée des cocktails, côtoie les plus grands, de Coco Chanel à Sacha Guitry, en passant par Marie-Louise Ritz et Claude et Blanche Auzello. Il sert les plus hauts dignitaires allemands et est en même temps une figure de la Résistance. Il protège, distribue de faux papiers, sert de boites aux lettres…



« Si le cocktail est l’art de la rigueur et de la mesure, tenir un bar, c’est au contraire l’art du désordre ; laisser déborder la vie, jouer avec des limites, accepter parfois de les dépasser, voilà ce qui a fait le succès de Franck Meier, plus encore sans doute que ses célèbres boissons. Voilà toute son ambiguïté aussi. Un esprit discipliné aimanté par l’anticonformisme. »



Entre petits arrangements entre amis et bassesse humaine, amitiés sincères et amours clandestins, trahisons et profiteurs, Philippe Collin présente l’occupation sous un prisme différent. Il construit son roman comme une série en plusieurs saisons (7 parties au total, chacune relatant une période différente de la guerre). Les chapitres sont courts, la plume vive et entrainante. Les un peu plus de 400 pages sont d’une grande précision historique et sont un véritable régal. Très facile à lire, le Barman du Ritz est un grand roman de Paris sous l’Occupation. « Aucune vie n’est faite que de bonheurs ou d’épreuves », « Il faut aimer la vie telle qu’elle est. Heureuse ou malheureuse. » C’est ce que s’efforça de faire Franck Meier.

En refermant l’ouvrage, le lecteur a l’impression de le connaître et de l’avoir côtoyé, preuve de la grande qualité du premier roman de Philippe Collin.



Le Barman du Ritz est disponible depuis le 24 avril.

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Le voyage de Marcel Grob

Voilà une excellente BD qui traite d’un aspect méconnu de la deuxième guerre mondiale. Il s’agit de ceux qu’on a appelés les « malgré-nous », ces Alsaciens et Lorrains incorporés de force dans les bataillons allemands. J’en connaissais l'existence mais j’ignorais que certains d’entre eux avaient été enrôlé dans la Waffen SS. L’histoire est contée à travers les souvenirs que doit revivre Marcel Grob au moment de l’instruction de son procès quelque 70 ans après les faits. Le soldat n’avait à l’époque que 17 ans et on imagine qu’il n’avait d’autre choix que celui d’obéir. Il se trouve que le juge d’instruction est le descendant d’un rescapé d’un massacre de civils perpétré par l’unité à laquelle Marcel Grob appartenait… Et c’est la rencontre entre ce jeune juge soucieux d’obtenir réparation pour sa famille et le vieil homme qui avait enfoui ses douloureux souvenirs qui est mise en scène dans cette BD. Tout paraît juste et je n'ai pas été étonnée d’apprendre que les faits étaient véridiques et vécus par le grand-oncle même de l’auteur. C’est d’une très grande force d’évocation et la leçon d’histoire restera gravée dans ma mémoire de façon bien plus durable que par le complément d’information apporté par un historien en fin d’ouvrage.

J’ai aimé le dessin un peu suranné dont les teintes sépia conviennent à l’époque des souvenirs de Marcel Grob. J’ai tout apprécié, seulement un peu déroutée par la fin qui laisse place à interprétation.
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Le voyage de Marcel Grob

Coup de coeur.

Marcel Grob a 83 ans lorsqu'on vient frapper à sa porte.

On l'embarque pour le présenter à un juge d'instruction.

Incrédulité,  incompréhension, colère.

Qu'est-ce qu'on lui veut ?

Connaître son histoire, celle du temps où il s'appelait Marzell.

Commence alors un récit incroyable, terrible. L'histoire des "malgré nous", ces jeunes alsaciens enrôlés dans l'armée allemande.

Marcel, lui c'est le 27 juin 1944 que sa vie bascule. Pour rester en vie et sauver sa famille, alors qu'il a 17 ans, il se retrouve engagé dans une unité de la Waffen SS...

Cet album est absolument magnifique. L'histoire qu'on y raconte fait froid dans le dos et les planches y sont d'un réalisme glaçant.

Bravo à Philippe Collin et Sébastien Goethals pour ce travail de mémoire remarquable.

La lecture de ce Voyage de Marcel Grob ne laisse pas indifférent.

Si les livres d'histoire ou les romans de guerre vous font peur, n'hésitez pas à vous tourner vers la bande dessinée, quand elle atteint un tel niveau elle est aussi efficace et instructive que bien d'autres ouvrages.

Quant au sujet traité ici, il s'adresse à un large public, sans perdre de vue la violence de l'époque.

Les auteurs, d'ailleurs, dédient l'album "À toute la jeunesse d'Europe".



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La patrie des frères Werner

Très intéressée par l’histoire allemande contemporaine, j’ai adoré cette bande dessinée aux dessins soignés et réalistes et au scénario captivant.

On est pris dans cette Allemagne de la Guerre Froide, une époque oubliée et pourtant si proche, une Europe tiraillée par les idéologies.

Comme dans le précédent volume «Le voyage de Marcel Grob », on retrouve un dossier historique, signé Fabien Archambault, de grande qualité à la fin du livre.

La formation des 2 nations allemandes y est très bien analysée.

Cette BD est une nouvelle réussite du duo Collin/Goethals. Elle a le mérite d’ouvrir à une réflexion sur le visage actuel de notre Europe.

Football et géopolitique, un savant mélange!

A lire!!!
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Léon Blum, une vie héroïque

Voici une biographie tout à fait merveilleuse de Léon Blum, un homme auquel ce beau livre rend justice, et de bien belle façon !

Philippe Collin reprend ici les épisodes de sa saga radiophonique consacrée à l'un des hommes politiques les plus mésestimés qui soient. On retrouve ici le découpage de la série, de grands historiens contribuent à l'ensemble et tout cela permet de mesurer la richesse incroyable du parcours de Léon Blum entre journalisme, vie littéraire, responsabilités importantes à la tête de la SFIO, accession au pouvoir, déportation...

L'ensemble est ultra solide et rend compte du parcours sans tache de cet homme incroyable. A vrai dire, lisant cela on est particulièrement perplexe, comment expliquer qu'il ne soit pas déjà au Panthéon. Si quelqu'un lance une pétition je signe !

En effet, on ne trouvera guère de faille chez ce féministe avant l'heure, ce réformateur sincère; cet analyste fin de la vie politique, cet opposant combatif à Pétain. J'ai notamment été surpris par la profondeur de sa vie amoureuse, mais aussi par son courage physique démontré en plusieurs circonstances.

Quant au livre lui-même, il est tout d'abord particulièrement élégant, avec ses photos garni format, ses pages noires avec de belles citations en exergue....

J'ai donc beaucoup aimé et j'ai découvert des photos que je ne connaissais pas, Léon Blum à la fenêtre semblant nous regarder, Léon Blum sortant de sa voiture de fonction à la fin de sa vie.

Un livre absolument remarquable qui me semble encore plus réussi que le Pétain que j'avais déjà évoqué et qui j'espère sera suivi par de nombreux autres.

Un mot enfin pour signaler à ceux qui ne la connaitraient pas cette remarquable série sur Léon Blum sur France Inter, une merveille d'analyse, de finesse avec les meilleurs historiens du sujet !
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La patrie des frères Werner

Berlin. Mai 1945.



Ils sont deux. Deux orphelins. Juifs !

Comment ont-ils fait pour rester vivants tout au long de la guerre ? Mystère !

Que reste-t-il de Berlin ? Rien ! Enfin, si ! Des ruines. Des cadavres aussi, enfouis sous les décombres.

Ils sont inséparables et ne savent où aller. Ils savent juste qu’ils doivent fuir la capitale du Reich. Heureusement, sur leur route d’errance, ils rencontrent un couple disposant d’une charrette qui leur propose de se rendre à Leipzig. Ils embarquent sur cette charrette où git un soldat blessé en bien piteux état… Pas sûr qu’il arrive vivant à Leipzig, lui ! Sur place, les deux frères devront tirer leur plan…



Critique :



Le football vous intéresse ? Passionnément ? Parfait ! Vous allez vous régaler avec cette page d’histoire footballistique qui va voir s’affronter les deux Allemagnes pour, rien que ça, la Coupe du Monde de juin 1974 qui se tient en RFA. Ce n’est pas une fiction !

Comment ? Le foot vous rend nauséeux ? Vous aimez l’histoire ? Très bien ! Ce livre est écrit pour vous ! Au travers des aventures des frères Werner, c’est la Guerre froide qui pointe son museau infâme. Plus spécialement, la Guerre froide vue du côté est-allemand avec l’omniprésence de la Stasi (la police politique à qui bien peu de choses échappent). Comment ? Je ne vous l’ai pas dit ? Konrad Werner, l’aîné, va se faire pincer en 1953 dans une pharmacie délabrée alors qu’il cherchait de l’Aspirine pour soulager son frère Andreas. C’est à cette occasion qu’ils vont rencontrer le colonel Gronau, fervent communiste. Ce dernier fait à Konrad une proposition que celui-ci ne saurait refuser sous peine de voir son jeune frère expédié en Pologne dans une maison de correction. Le temps passe et les deux frangins se font une place dans la Stasi. Les convictions communistes de Konrad sont bien ancrées contrairement à son frérot qui, au fur du temps qui s’écoule, se met à douter du système…



Et le football dans tout ça ? Venez découvrir ce match authentique et extraordinaire qui a opposé les deux Allemagnes, en sachant que la Stasi ne perd jamais de vue ses concitoyens et que les trahisons de toute nature sont vivement encouragées pourvu qu’elles permettent au pouvoir en place en RDA de se maintenir.



Le scénario de Philippe Collin, c’est du lourd ! Du très lourd ! Extrêmement bien documenté avec l’appui de l’historien Fabien Archambault qui signe de très belles pages de documentation à la fin de l’album.



Le graphisme de Sébastien Goethals est époustouflant et sa « mise en couleur » avec des tons à une seule dominante par planche confère une ambiance vieillotte comme si on découvrait un vieil album de famille. Il a été aidé en cela par Horne Perreard.



Les raisons d’acheter ce livre sont multiples : vous aimez l’art, jetez donc un œil à ces planches ! Vous vous intéressez aux relations humaines dans tout ce qu’elles ont de plus complexe : amour fraternel, fidélité aux idées, amour de la liberté, … , ne passez pas à côté de cet ouvrage ! Amateur d’histoire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et des années de la Guerre froide, découvrez une page inédite de ce conflit ! Amateurs de sport, sachez ce qui peut se cacher derrière d’un point de vue politique ou sociologique…

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Le voyage de Marcel Grob

«Le voyage de Marcel Grob »,

Philippe COLLIN (textes)

Sebastien GOETHALS

@futuropolis

(2018)





Cet album magnifique nous faire découvrir le destin tragique d’un jeune alsacien âgé de 17 ans, Marcel Grob, enrôlé de force dans la Waffen SS en juin 1944.

Ce livre est basé sur l’histoire vraie d’un de ces «Malgré-nous » et raconte les conditions dans lesquelles ces jeunes Alsaciens (et Mosellans) ont été incorporés et ont dû se battre au sein de la Waffen SS.

Les premières pages mettent en scène la confrontation en 2009 entre un vieil homme de 83 ans, Marcel Grob, et un jeune juge d’instruction.

L𠆚ncien soldat va devoir se replonger dans ses douloureux souvenirs afin de convaincre le tribunal qu’il n𠆚 pas été un criminel nazi.

On découvre alors qu’il a fait partie de la 16e division SS , la sinistre « Reichsführer », menée par le Commandant Walter Reder, qui a notamment perpétré le massacre de Marzabotto, le 29 septembre 1944, en Émilie Romagne, près de la ville de Bologne (770 morts)...

On découvre un pan méconnu de la seconde guerre mondiale à travers cette BD de qualité, autant au niveau de l’histoire que des dessins, magnifiques.

Superbe.
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Le Barman du Ritz

Tout a basculé en ce mois de juin 1940 avec l’entrée des Allemands dans Paris.

Glauque, tout est glauque dans ce qui entoure un monde dans le monde : le réputé Ritz, place Vendôme.



L’occupation commençait, le Ritz accueillait les envahisseurs, le bar fonctionnait.

Aux commandes, le barman le plus célèbre : Franz Meier.



Fréquentations diverses, collaborateurs, femmes légères, des noms célèbres se mélangent et partagent des moments avec des noms de la gestapo, au bar, sous la houlette de Meier dont personne ne sait qu’il est juif.



Philippe Collin nous raconte l’histoire et l’Histoire en recréant l’atmosphère de l’époque, les peurs et les doutes de ce barman qui se faufile à travers les pièges du moment.

Effrois, constats, manipulations, confiance/méfiance, rivalités, tout se déroule à travers l’atmosphère et les dangerosités troubles de diverses époques dans ces années de guerre.

Le présence de Göring et sa mégalomanie est relatée avec ses excès et ses dérives.



On pense à la souffrance de tant de gens, à la difficulté de s’alimenter et on reçoit la brutalité d’une aisance déplacée que partagent occupants, collabos d’un certain milieu et profiteurs de tous bords.



On pense à la souffrance des juifs pourchassés, on tremble pour Meier et Luciano (personnage fictif mais représentatif de ce qui aurait pu se passer) et on se pose des questions sur l’attitude de Meier.

Un mélange de doute, de bien et de profit qui ne le rend pas toujours sympathique (il suffit de lire ce qui semble être la cause de son licenciement après la guerre pour se poser des questions…).



Un livre qui empoigne le lecteur et amène jusqu’à lui les relents d’une époque, les manigances d’un lieu où tout fut loin d’être clair (ne fut-ce que le double jeu de la propriétaire peu sympathique…).



Une femme, Blanche Auzello, à qui le livre est dédié, fantôme mystérieux, douloureux, traverse le roman, emportant avec elle son mal être et son engagement.



« Farde ton coeur comme on farde un visage, etc… » cette phrase de Mazarin est ici magnifiquement illustrée.
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