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Citations de Pierre Gagnon (48)


Un matin, j'ai cru que Léo était mort . Sa chaise roulante était au milieu du corridor, avec lui dedans, immobile, la tête inclinée contre la poitrine...Je me suis approché par-derrière. Il attendait qu'une fourmi traverse.
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- Tu as faim, Charlie ? On pourrait s'arrêter pour manger quelque chose ?
Il a fait non de la tête, sa casquette semblait du même avis.
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- Vous prenez des médicaments , monsieur ?
- Avant les spectacles rock seulement, mais soyez gentil, n'en parlez pas à ma mère.
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Un peu d'affection eût été le bon antidote, mais personne ne semblait disposé à lui en fournir une dose. En élèves modèles que nous tentions d'être, nous nous comportions comme de parfaits dyslexiques : là où il avait écrit "sauvez-moi", nous nous bornions à lire "allez vous faire foutre".
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A toute heure, il s'informe :
- Tu crois qu'elle viendra ?
J'ignore s'il parle d'une femme ou de la mort.
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Il m'a remis une enveloppe tachée de graisse. J'ai fait le Joe confiant et j'ai même pas compté le fric. De toute manière, au nombre qu'ils étaient, si le compte n'y était pas, c'est moi qui passais pour malhonnête.
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Léo est devenu vieux. Les vieux oublient, s'étouffent, font répéter, voient trouble, tombent, n'en veulent plus, en veulent encore, ne dorment plus la nuit, dorment trop le jour, font des miettes, oublient de prendre leurs médicaments, nous engueulent tant qu'on serait tenté de les engueuler à notre tour, pètent sans le savoir, répondent quand on n'a rien demandé, demandent sans attendre de réponse, échappent puis répandent, ont mal, rient de moins en moins, gênent le passage, s'emmerdent, souhaitent mourir et n'y parviennent pas... (p. 49).
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Après, il a plus jamais été le même. Plus de couilles, disaient ses ennemis. Plus de coeur, concédaient ses amis.
Plus rien, moi je dirais.
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Ma mère refuse d’adopter un animal, « on s’attache », qu’elle dit, avant d’ajouter « ensuite on a mal… » 

Sans trop comprendre, je retiens que l’attachement est quelque chose de dangereux.

Probablement plus dangereux que la morsure d’un animal.

(Druide, p.59)
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Je pleure souvent.

Je pleure pour un rien.

Et la vie est pleine de riens.

(Druide, p. 148)
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J'ai pivoté encore une fois et j'ai poussé la grande porte. L'odeur du vieux bois m'a tout de suite rappelé à l'ordre. Calme et discipline. Rigueur et silence. Ces souvenirs sont bien ancrés en moi. Chaque fois que le hasard me fait remettre les pieds dans un pareil endroit, j'ai cette même et nette conviction que Dieu est un flic.
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Jamais il ne m’interroge sur mon passé. Il se contente du présent. Souvent, il m’aide à prendre des décisions. Par exemple, lorsque j’hésite entre une émission télévisée plutôt qu’une autre, je lui cède la télécommande et il éteint, tout simplement.
(...)
Les vieux oublient, s’étouffent, font répéter, voient trouble, tombent, n’en veulent plus, en veulent encore, ne dorment plus la nuit, dorment trop le jour, font des miettes, oublient de prendre leurs médicaments, nous engueulent tant qu’on serait tenté de les engueuler à notre tour, pètent sans le savoir, répondent quand on n’a rien demandé, demandent sans attendre de réponse, échappent puis répandent, ont mal, rient de moins en moins, gênent le passage, s’emmerdent, souhaitent mourir et n’y parviennent pas…
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Je pensais à rien, mais bleu.
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Je me dis que si,un jour, je suis triste et seul (ca m'arrive déjà mais disons,plus tard), alors j'investirai une partie de mes économies dans une petite annonce,m'assurant du coup des centaines d'appels par jour pour me désennuyer.Cela m'évitera de donner tout mon fric aux pharmaciens.( J'ai vendu ma bagnole à un polonais)p.94
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Souvent, il m’aide à prendre des décisions. Par exemple, lorsque j’hésite entre une émission télévisée plutôt qu’une autre, je lui cède la télécommande et il éteint, tout simplement.
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Son pére la conduisait tous les matins à bord d'une immense voiture noire.Si elle n'en était pas sortie aussi pleine de vie à chaque fois,j'aurais cru à un corbillard.(Contraire) p.48
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Je ne les comprenais pas d'aimer Jésus. Fixé à ses deux madriers, il semblait terne et misérable. Rien pour évoquer le bonheur.
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Ça me fait tout drôle de crever. Ce doit être l'effet du Démérol.
Trois fois que l'ambulancier me demande mon nom. Bientôt j'essaie Beethoven.
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Les vieux oublient, s'étouffent, font répéter, voient trouble, tombent, n'en veulent plus, en veulent encore, ne dorment plus la nuit, dorment trop le jour, font des miettes, oublient de prendre leurs médicaments, nous engueulent tant qu'on serait tenté de les engueuler à notre tour, pètent sans le savoir, répondent quand on n'a rien demandé, demandent sans attendre de réponse, échappent puis répandent, ont mal, rient de moins en moins, gênent le passage, s'emmerdent, souhaitent mourir et n'y parviennent pas...
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Il s'appelle Léo, il a quatre-vingt-dix-neuf ans. Je l'ai connu au centre d'hébergement où je visitais ma tante, les dimanches gris. Léo attendait. Il avait bon caractère. Je le sais pour l'avoir mis à l'épreuve plus d'une fois : je lui chipais ses Whippet... Il ne disait rien. Je les lui rendais et aussitôt, il m'en offrait un.
Ma tante décéda et je me mis immédiatement à m'ennuyer... de Léo. J'entrepris de contacter sa famille. Résultat : un seul et unique répondant, quelque part en Floride, et dont le lien avec Léo ne s'est toujours pas précisé. D'abord surpris lors du premier échange, l'homme rappela (à mes frais) dès le lendemain pour m'annoncer qu'il acceptait ma proposition d'adopter Léo. Restait plus que les trucs juridiques à régler, que je confiai à un ami avocat.
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