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Citations de Pierre Gagnon (48)


Ma mère refuse d’adopter un animal, « on s’attache », qu’elle dit, avant d’ajouter « ensuite on a mal… » 

Sans trop comprendre, je retiens que l’attachement est quelque chose de dangereux.

Probablement plus dangereux que la morsure d’un animal.

(Druide, p.59)
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Je pleure souvent.

Je pleure pour un rien.

Et la vie est pleine de riens.

(Druide, p. 148)
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Jamais il ne m’interroge sur mon passé. Il se contente du présent. Souvent, il m’aide à prendre des décisions. Par exemple, lorsque j’hésite entre une émission télévisée plutôt qu’une autre, je lui cède la télécommande et il éteint, tout simplement.
(...)
Les vieux oublient, s’étouffent, font répéter, voient trouble, tombent, n’en veulent plus, en veulent encore, ne dorment plus la nuit, dorment trop le jour, font des miettes, oublient de prendre leurs médicaments, nous engueulent tant qu’on serait tenté de les engueuler à notre tour, pètent sans le savoir, répondent quand on n’a rien demandé, demandent sans attendre de réponse, échappent puis répandent, ont mal, rient de moins en moins, gênent le passage, s’emmerdent, souhaitent mourir et n’y parviennent pas…
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Alors, je compris de la vie qu'il faut tout tenter pour se la faire à notre goût. Aussitôt levé !
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Je me dis que si,un jour, je suis triste et seul (ca m'arrive déjà mais disons,plus tard), alors j'investirai une partie de mes économies dans une petite annonce,m'assurant du coup des centaines d'appels par jour pour me désennuyer.Cela m'évitera de donner tout mon fric aux pharmaciens.( J'ai vendu ma bagnole à un polonais)p.94
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Son pére la conduisait tous les matins à bord d'une immense voiture noire.Si elle n'en était pas sortie aussi pleine de vie à chaque fois,j'aurais cru à un corbillard.(Contraire) p.48
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Moi, si un jour quelqu'un m'adopte, jamais je n'aurai d'aussi belles choses à raconter.
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Dans la cour arrière de notre petite maison, j'ai sorti deux chaises de toile et un parasol. Leo se croit à la plage. D'ailleurs, le bruit constant du système d'aération de l'édifice voisin s'apparente au son des vagues. Je lui avais promis la Floride, mais le trajet jusqu'aux États Unis l'aurait achevé. De toute façon, il voyage déjà énormément dans sa tête.
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Il m'a remis une enveloppe tachée de graisse. J'ai fait le Joe confiant et j'ai même pas compté le fric. De toute manière, au nombre qu'ils étaient, si le compte n'y était pas, c'est moi qui passais pour malhonnête.
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J'ai pivoté encore une fois et j'ai poussé la grande porte. L'odeur du vieux bois m'a tout de suite rappelé à l'ordre. Calme et discipline. Rigueur et silence. Ces souvenirs sont bien ancrés en moi. Chaque fois que le hasard me fait remettre les pieds dans un pareil endroit, j'ai cette même et nette conviction que Dieu est un flic.
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Il s'appelle Léo, il a quatre-vingt-dix-neuf ans. Je l'ai connu au centre d'hébergement où je visitais ma tante, les dimanches gris. Léo attendait. Il avait bon caractère. Je le sais pour l'avoir mis à l'épreuve plus d'une fois : je lui chipais ses Whippet... Il ne disait rien. Je les lui rendais et aussitôt, il m'en offrait un.
Ma tante décéda et je me mis immédiatement à m'ennuyer... de Léo. J'entrepris de contacter sa famille. Résultat : un seul et unique répondant, quelque part en Floride, et dont le lien avec Léo ne s'est toujours pas précisé. D'abord surpris lors du premier échange, l'homme rappela (à mes frais) dès le lendemain pour m'annoncer qu'il acceptait ma proposition d'adopter Léo. Restait plus que les trucs juridiques à régler, que je confiai à un ami avocat.
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Je viens d'adopter...
Pensionné, je vivais seul, sans enfant ni parent. J'ai des amis, bien sûr, que je vois à l'occasion. Cela me suffit. Taciturne ? Pas du tout. Faut entendre les anciens collègues : «Toujours le premier à organiser les fêtes au bureau, une vraie dynamo.» Ou encore : «Un cœur grand comme ça !» Bref, le candidat tout désigné pour le parrainage.
Je ne ressens pas le besoin de posséder un bateau ou une maison à la campagne. Quant à faire le tour du monde... Je partage l'opinion de cet auteur de génie qui a écrit : «Le voyage, ce petit vertige pour couillons.»
Un bonheur paisible, ici, chez moi, avec celui que j'aimerai comme mon enfant, sans avoir à l'éduquer. La voilà, ma retraite !
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Sur le chemin du retour je ne pense à rien. À rien et à celui qui, une heure plus tôt, les recevait toutes les deux. Un homme de l'âge de mon père... Il vient tout juste de garnir généreusement leurs sacs à main afin de les avoir ensemble, la blonde et la noire... Le jour suivant, le même homme se vantera de son exploit auprès de ses confrères de travail. On le pressera dévoiler les coordonnées des jumelles. Les plus téméraires se laisseront tenter les premiers. Les autres suivront. Ils iront, puis reviendront. Ils évoqueront la chose entre eux à l'heure du lunch. Quelqu'un dira: Doublez le plaisir, comme dans doublez la mise, et ça les fera rire tous autant qu'il sont...

Ces hommes auront tôt fait de remettre aux jumelles la plus large part du budget des vacances familiales, et bientôt ils échafauderont ensemble les explications à fournir à leurs femmes et leurs enfants quant au report du séjour à la mer.
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Léo n'est plus le même. Le temps de faire griller son pain, il oublie qu'il a faim. Il a suffi d'une chute et il est devenu vieux, socialement vieux, avec les conséquences qui viennent avec. Comme lors d'une catastrophe naturelle, quelques secondes suffisent pour que l'amitié et le bonheur soient emportés.
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Un peu d'affection eût été le bon antidote, mais personne ne semblait disposé à lui en fournir une dose. En élèves modèles que nous tentions d'être, nous nous comportions comme de parfaits dyslexiques : là où il avait écrit "sauvez-moi", nous nous bornions à lire "allez vous faire foutre".
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Après, il a plus jamais été le même. Plus de couilles, disaient ses ennemis. Plus de coeur, concédaient ses amis.
Plus rien, moi je dirais.
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Je pensais à rien, mais bleu.
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A toute heure, il s'informe :
- Tu crois qu'elle viendra ?
J'ignore s'il parle d'une femme ou de la mort.
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Je ne les comprenais pas d'aimer Jésus. Fixé à ses deux madriers, il semblait terne et misérable. Rien pour évoquer le bonheur.
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Un matin, j'ai cru que Léo était mort . Sa chaise roulante était au milieu du corridor, avec lui dedans, immobile, la tête inclinée contre la poitrine...Je me suis approché par-derrière. Il attendait qu'une fourmi traverse.
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