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Citations de Pierre Morency (27)


ELLE PLEUT
C’est elle, rien qu’elle. Et ce n’est pas une fille de grands chevaux qui frappe du talon pour se monter. Elle ne passe pas son temps à se calculer, à jouer la dernière carte pour ravir. Ni armeline, ni volcan, mon amour. Elle ne masque pas, elle pleut. Elle ne figure pas, elle pleut. Son regard en est un qui s’attarde aux cotés limpides de vos déchirements, son regard dure tranquillement quand on le fixe. Mais jamais elle ne darde. Femme accueillant et le puit et la lampe, elle déverse.Et elle s’avance, chargée de tous les souffles, elle plonge, refait immanquablement surface au centre mouvant de ma vie. Ici on ne sèche pas, on ne peut plus tarir.
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Mais salut donc vieille cancaneuse des faites
Aboutis ma graillante viens bretter sur les fontes.
ma boute-feu salut ma guenillouse
Viens payser le signal rauque des coulées
Echiffer ces gorges de crémones
abattre ton beau noir de finaude sur les blêmes
Ma corvide à ficelles ma corneille.
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Je veux célébrer la fleur d'or que le soleil, dans sa force nouvelle, éparpille dans les champs au printemps, la première fleur que nous avons cueillie, étant jeunes, pour l'offrir en bouquet, celle qui, au sens premier, a conquis la terre entière : le pissenlit.
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Un livre ouvert sous la lampe nous éveille, nous ouvre, il nous sort dans la lumière, nous fait traverser à gué le ruisseau, il nous perd dans un espace où, neufs, nous osons enfin demander notre route.
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Cette batture, à la naissance de l'estuaire, serait-elle pour moi aussi envoûtante sans la présence des grandes oies des neiges qui, chaque année, d'avril à la fin de mai, viennent y faire halte avant de repartir pour la Terre de Baffin? Ici, juste devant le chalet, est le lieu des contemplations portées par l'incessant jargon des oiseaux blancs. Lieu fertile aussi en spectacles singuliers: le paysage tout à coup s'anime d'une vie étrange, la seule à pouvoir vraiment combler l'écouteur de nature, et parfois même le ravir, au sens premier du terme.
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Devenir sage n'est pas vieillir. Vieillesse n'est pas sagesse. C'est couler qu'il faut, laisser couler le temps au plus profond de soi, couler dans la lumière de chaque instant qui nous est donné. Rester jeune comme la pierre. Rester jeune comme l'arbre qui, plein de racines, pousse, se défeuille, se renfeuille, fleurit et donne ses fruits au meilleur de la saison. Construire, chanter et passer comme l'oiseau, cela est rester jeune. Et se laisser couler vers le grand fleuve, puis avec lui couler : voilà le contraire de vieillir. Les fleuves ne vieillissent pas.
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Une variation qui nous sort du silence qui précède et qui nous prépare au silence qui suit. Après une audition très attentive, ce silence qui suit, c'est encore de la musique, la plus belle qui soit.
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L’aurore va venir. Depuis une demi-heure, le Pioui, dans l’érablière, en contre-haut, offre les trois phrases de son chant nocturne. En même temps, l’Hirondelle bicolore, posée sur le toit de son nichoir, déroule un grésillement ininterrompu, inconnu des dormeurs. Quand le ciel s’allume, l’ample concert naturel se répand tout autour de la maison. C’est le rire du Pic flamboyant, les turbulences aiguës du Moucherolle huppé, les notes vives de la Paruline masquée, la phrase de cristal du Gros-bec à poitrine rose. 
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Les villes sont comme des êtres qui naissent bien avant leur avènement officiel, qui portent des immensités derrière leur visage d’apparence, qui prolongent leur ici en d’insaisissables ailleurs; elles sont des êtres doués d’une figure et d’un esprit, lancés vers un destin dont le sens leur échappe et qu’il faut pourtant tenter de comprendre. Pour exprimer les contours de ce qui constitue cette forme originale d’urbanité nommée Québec, j’ai voulu signaler des itinéraires menant à des lieux où l’on aime s’arrêter pour goûter certaines saveurs de la vie, pour donner à nos regards l’espace qui fait découvrir d’autres espaces, moins visibles.
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N’oubliez pas que le cocon est le tombeau de la chenille, mais le berceau du papillon.
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Stop ! Arrêtez ! Je sais ce que vous pensez :
« Dans la vie, il faut travailler dur. »
« Dans la vie, on ne peut pas tout avoir. »
« Dans la vie, on doit planifier. »
« Dans la vie, il faut se protéger. »
« Dans la vie, il faut éduquer ses enfants. »
« Dans la vie, il faut faire des économies. »
« Dans la vie, bla bla bla… »
En repassant sans cesse ce refrain dans votre esprit, vous finissez par y croire vraiment. Le pire, c’est que vous semblez en être fier !
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Un bébé de un an, de six mois ou de trois semaines, c'est très dépendant. Et c'est avec quelqu'un de totalement dépendant qu'on apprend l'amour inconditionnel.
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Dépouille-toi. Lave-toi de ces idées toutes faites, de ces jugements pervers qui circulent autour de toi et qui émanent des systèmes de la négation et de la pesanteur. Allège-toi. Pendant des années tu as laissé pénétrer dans ton cerveau des opinions dont tu n'as que faire désormais. Rien n'est vrai pour toi que ce qui naît de toi. Dépouille-toi, oublie même les beaux préceptes, si lumineux soient-ils. Pour un temps, ils nous accompagnent sur le sentier, mais vient vite l'heure où il faut aller selon son allure. Réforme-toi toi-même. Tu traverses en ce moment une plaine d'herbe rase et tu es seul.
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Une maison au milieu de la mer

Avoir cent mille ans devant soi suffit peut-être
Pour comprendre la force la patience du glacier
C'est un grand corps de neige que les siècles
durcissent
Et qui vient pondre un corps de lui-même
dans la mer.

Avoir un siècle devant soi est peut-être suffisant
Pour recevoir toute la blancheur de l'iceberg
C'est un corps de glacier voyageant sur la mer
Tête émergée d'un corps aussi vaste que la falaise
Puisque tout clarté porte un secret plus profond
que sa clarté.
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Voilà autant de noms colorés que le peuple s’est donnés, dans les pays de langue française, pour nommer la fleur du pissenlit quand les fruits mûrs forment la célèbre boule d’aigrettes soyeuses.
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Chandelle du curé, soleil, fleur du tonnerre, minou, mimi voyageur, doudou, soufflet, souffle de la vierge, ventoux, vol au vent, voyageur et voyageuse, bonne nouvelle, fleur horloge
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Joie est joue de jeune enfant tous les jours de sa vie.
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Au milieu de l'existence tout à coup, dans le moment le moins attendu, arrive le temps des grandes épreuves, le temps de la roche noire et coupante, le temps des ciels opaques et des vents qui mordent. C'est un temps dur et obscur où l'être est conduit à mourir à lui-même, à se défaire de ses vieilles peaux avant de retrouver la bonne vigueur et de s'engager sur le chemin neuf. p.198
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Mais toujours la photo, très subtilement, pose la question: qui es-tu si tu ne peux voir les chemin secrets de l'être que tu dis aimer? p.24
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On espère parfois on aime
voir au milieu de la page
des mots sans oriflammes
qui disent une lueur sur la montagne
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