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Critiques de Poul Anderson (452)
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Le Jeu de Saturne

Je suis très contente d'avoir décidé de lire cette nouvelle du recueil "le chant du barde" seule. (Décision un peu biaisée, certes, vu que je l'ai proposée en LC sur le forum des Trolls de Babel).

Parce que du coup, elle n'est pas noyée dans la masse, et son éclat et sa portée ne sont pas amoindris par de meilleures nouvelles.



Parce qu'elle est quand même drôlement intéressante, à la fois sur le fond, la forme, et ses causes et conséquences.

Ecrite en 1981, ce qui est tout de même assez précurseur. Jodorowsky a fait une série de BD sur plus ou moins le même thème, l'excellentissime "Les technopères"... Sortie, elle, presque 30 ans plus tard, donc bon, pas vraiment "précurseur" sur ce coup là, le père Jodo !

Alors que Poul, woah ! En plein dans le 1000 !!!



La fuite de la réalité trop pénible, ch**** à supporter, dans le jeu de rôle, qu'il soit vidéo ou jeu de rôle entre amis "de visu". Ce n'était pas de mon époque. C'est mon frère, qui a 8 ans de moins que moi, qui était davantage dans cette mouvance, et je sais qu'il y a eu passé du temps, pas autant que d'autre. Cela a pris de l'ampleur depuis.

Et je sais ce que c'est, cette fuite. Quand j'ai été en dépression, avant de me décider à me soigner, je jouais à WOW à longueur de journée, quand je ne travaillais pas... Mais je ne pouvais pas m'en empêcher. C'était une addiction qui me permettait de ne plus penser... Mon mari a eu très peur, à ce moment-là. Cela a duré environ 6 mois, jusqu'à ce que je finisse par faire des crises d'angoisse graves et que je décide enfin de faire ce qu'il fallait... Alors je la connais bien, cette fuite.



J'avoue que vers là où pousse Poul (l'identification réelle à des personnages de JDR, dans la vraie vie), me parait un peu surréaliste, mais après tout, pourquoi pas ? Une fois accepté ce postulat, la nouvelle se lit toute seule, et on est atterré avec ce pauvre Danzig devant le tour assez inattendu que prend l'expédition.

La façon dont c'est écrit (étonnante, déroutante, mais au final juste parfaite) nous plonge directement dans ce qu'il vit, Danzig. On assiste à la plongée de plus en plus loin des quatre "joueurs" dans les abysses de l'imagination, et la dangerosité de la situation dans la réalité ne leur effleure même pas l'esprit. Et l'impuissance totale de celui qui assiste à cette perte de repères réels est vraiment bien décrite.

Et comme ça m'a parlé, hein, cela se comprend. Je me demande du coup si ce n'est pas du vécu... Peut-être.



Bref, j'ai vraiment beaucoup aimé cette novella ! Même si la fin trop rapide et "facile" m'a laissée sur ma faim, c'est dommage, j'aurais bien aimé en savoir un peu plus...
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La Patrouille du temps, Tome 2 : Le Patroui..

La patrouille du temps. Un titre qui laisse rêveur, non, si on réfléchit sur le concept de voyager à travers les différentes périodes de l’histoire passée et future. J’avais déjà lu le premier tome de cette série de Poul Anderson qui en compte quatre si je ne m’abuse. Ce premier tome ne m’avait d’ailleurs pas plus emballé que cela, et il a fallu que BazaR propose une lecture commune avec le tome deux pour que je me décide à retenter l’expérience.

Cette fois-ci, incontestablement, le courant est passé. J’ai beaucoup aimé la lecture de cet opus.

Ce tome se compose de trois histoires. Je vais d’ailleurs tout de suite vous encourager à lire les critiques de BazaR et de Nadou qui sont excellentes et qui en restituent parfaitement l’ambiance.

La première de ces nouvelles est une invitation à voyager dans l’Antiquité, et plus précisément à Tyr. J’ai beaucoup aimé son titre : D’ivoire, de singes et de paons, car je ne savais pas du tout où l’auteur avait l’intention de nous emmener. Manse va donc, sous les traits d’un guerrier Celte arpenter les rues de cette prodigieuse cité pour déjouer un complot. La restitution de cette cité mythique est vraiment tres bien faite et je ne peux que saluer le talent de Poul Anderson.

Comme presque tout le monde , je suis d’avis à affirmer que c’est la deuxième nouvelle qui est de loin la meilleure dans ce livre. « Le chagrin d’Odin le goth » nous emmène à suivre plus attentivement un autre patrouilleur, Cari. C’est lui qui va être au centre de cette tres belle histoire, quelquefois sous les traits d’un mystérieux Vagabond. Manse n’occupe dans cette histoire qu’un rôle un peu plus discret. Que dire de plus à part que j’ai beaucoup aimé et c’est clairement cette histoire qui m’a définitivement fait devenir une fan de la patrouille du temps (ce n’était pas gagné d’avance, rappelons-le )

La dernière histoire, nous emmène dans le Paris de Philippe le Bel et plus précisément juste avant la fin tragique de de l’ordre des templiers. J’avoue avoir été déçue par la brièveté de cette nouvelle, ayant une assez grosse prédilection pour cette période de l’histoire.

En conclusion, je ne pourrais que rajouter cette phrase : je continuerais à découvrir avec plaisir la suite des aventures de La patrouille du temps.



Challenge Poul Anderson









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Le Jeu de Saturne

J'ai déniché via la prêt interbibliothèque un recueil de 6 nouvelles « Les abîmes angoissants de Poul Anderson : six récits de fantastique et de science-fiction choisis et présentés par Richard D. Nolane ». 



Comme me l'a fait remarquer thimiroi cette nouvelle fait également partie (avec Long cours) du recueil le Chant du barde. Les nouvelles de ce recueil sont également disponibles individuellement en numérique (chez le Bélial donc).



le Jeu de Saturne est vraiment une excellente nouvelle qui a reçu le prix Hugo et le prix Nebula. Lors d'une mission d'exploration à destination de Saturne, 4 membres du Chronos se rendent sur Japet (un satellite de Saturne) mais la mission est compromise quand nos héros confondent le jeu de rôle auquel ils jouent pour se divertir avec la réalité…



Je persiste et signe donc… j'adore Poul Anderson.



Pour découvrir les autres nouvelles de Poul Anderson :

https://www.babelio.com/liste/8433/Poul-Anderson-la-traque-aux-nouvelles
Lien : http://aghadiozynk.blog4ever..
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La Main tendue

Je n’avais jamais lu Poul Anderson même si ce nom était déjà parvenu à mes oreilles. En voyant cette nouvelle de la même édition (Le Passager Clandestin) que Continent perdu qui avait été une belle surprise, je me suis dit que c’était une occasion de le découvrir.

Après une guerre entre deux peuples intergalactiques, les Cundaloaiens et les Skontarriens, les Soliens (des humains) proposent une aide financière à ces deux peuples. Malheureusement pour les Skontarriens, lors de la cérémonie, Skorrogan ne peut s’empêcher d’avoir une parole malheureuse…

En moins de cent pages, Poul Anderson dresse un univers exotique impressionnant. J’ai aimé ses descriptions des êtres étranges, des coutumes…

Une scène en trois actes parfaitement montée pour montrer l’importance de la conservation d’une intégrité, d’une culture. Quand Poul Anderson écrit cette nouvelle en 1950, c’est la fin de la seconde guerre mondiale et les Etats-Unis propose à quelques pays de l’Europe de l’Ouest une aide financière en contrepartie d’un commerce avec les Etats-Unis et de l’adoption de « l’American Way of Life ».

A la fin de cette nouvelle, on peut effectivement se poser la question, peut-on conserver sa culture à n’importe quel prix ?

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La patrouille du temps, tome 1

J’ai lu pas mal de commentaires sur ce livre bien avant d’en entamer la lecture. Dont le plus drôle est sans doute : Un roman qui tente d’atteindre la qualité et la renommé de ceux de Connis Willis, mais sans y parvenir. [J’ai fait un copié/collé ;-) ] Ah ! Ça, c’est beau : reprocher à un livre publié en 1960 d’être une pâle copie d’œuvre écrites trente ans plus tard ! Très fort, ce lecteur qui compare deux œuvres sans prendre la peine de comparer les années d’édition respectives :-) .



M’enfin ! Ce n’est que très rarement l’avis des autres qui me fait lire ou ne pas lire un livre. Non. Simplement, allez savoir pourquoi, je ne me suis attaqué à l’œuvre de Poul Anderson (mort en 2001, à l’âge de 74 ans, tout de même).



Pour préparer cette chronique, j’ai voulu citer les œuvres de cet écrivain que j’avais déjà lues. Et j’allais citer La troisième race, premier roman que j’ai lu de lui. Suivi de La route étoilée, quelques mois plus tard. Mais je m’aperçois qu’en fait ma première lecture a été La patrouille du temps dans Les 20 meilleurs récits de Science-Fiction. Ben si ! Et je n’en avais rien dit. Elle ne m’avait donc pas marqué. Et aujourd’hui ?



Aujourd’hui, je dois dire que je ne suis pas enthousiaste. J’ai encore un ou deux titres de cet écrivain dans ma bibliothèque [La reine de l’air et des ténèbres et Fatum ] et je les lirai. Il n’est pas dans mes habitudes de revendre des livres avant de les avoir lus, mais pour tout dire, mon envie de découvrir ses œuvres est retombée comme un soufflet. Ce n’est pas moi qui me procurerai les trois autres volumes de la série des patrouilleurs du temps. Je dis ça ! mais si je les trouve dans une foire aux livres à moins d’un euro pièce...



Mais qu’est-ce qui m’a déplu ? Rien de particulier. Je n’ai pas été réceptif à ce qu’il avait à raconter. La dernière est plus accrocheuse et m’a davantage plu. Par contre j’ai peiné avec Le Grand roi et Échec aux Mongols. Et non, ce n’est pas parce que ç’a été écrit entre 1955 et 1960 ! J’ai lu des trucs plus vieux avec plus d’entrain.



En bref : Un classique de la SF qui pour moi ne nécessite pas particulièrement le détour.



à noter : les nouvelles éditions incluent Les Chutes de Gibraltar (1975, Gibraltar Falls) de Poul et Karen Anderson.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Le chant du barde

Ce recueil marque ma découverte de l'auteur. Belle surprise ! Les nouvelles mettent en scène des univers parfois très différents, elles explorent diverses thématiques, et la plupart sont de grande qualité !



Sam Hall (Sam Hall) : écrite au début des années 50, elle décrit déjà un avenir où tout le monde est fiché et noté ! Un des responsables du système de fichage modifie les données, au départ pour se protéger puis, par révolte contre le monde militarisé dans lequel il vit, il crée de toutes pièces la fiche d'un homme en marge de la société. Sans l'avoir prémédité, notre protagoniste déclenche une succession d'événements… Une nouvelle qui aborde des problématiques graves, et que j'ai beaucoup appréciée.



Jupiter et les Centaures (Call me Joe) : basé sur un des satellites de Jupiter, un homme est chargé de contrôler par l'esprit un être vivant adapté aux conditions de vie extrêmes de la planète géante, et créé à cet effet par des scientifiques. Une nouvelle intéressante sur le thème de la conscience et de l'esprit humain, mais qui n'est pas ma préférée du recueil.



Long cours (The Longest Voyage, Prix Hugo 1961) : sur une planète inconnue, des hommes vivent dans une civilisation prétechnologique. Un capitaine et son équipage prennent la mer, persuadés que leur terre n'est pas plate mais ronde, et partent à la recherche des mythiques Cités d'Or. Même si j'ai deviné la conclusion bien avant la fin, j'ai lu beaucoup de plaisir cette nouvelle sur le thème du devenir des groupes humains échoués sur des planètes isolées.



Pas de trêve avec les rois ! (No Truce With Kings, Prix Hugo 1964) : après une guerre dévastatrice, l'humanité est revenue technologiquement en arrière. Deux camps s'affrontent militairement au sein des Etats-Pacifique : des faucons va-t-en-guerre et adeptes de la centralisation, contre des modérés mais attachés à une société un brin féodale. le lecteur découvre rapidement que des extra-terrestres évolués agissent en sous-main pour influencer l'Histoire, et à terme intégrer une humanité pacifiée dans la galaxie. Une nouvelle intéressante sur la destinée humaine et le libre arbitre.



Le Partage de la chair (The Sharing of Flesh, Prix Hugo 1969) : des milliers d'années après l'effondrement de l'Empire, des chercheurs appartenant à un peuple ayant conservé un bon niveau de technologie sont sur une planète où les groupes humains ont beaucoup régressé, y compris physiquement. Soudain, un des chercheurs est assassiné par un indigène dans des conditions ignobles. Sur le thème de la différence des cultures quand existe un écart technologique important, une nouvelle qui se révèle agréable à lire, avec une fin humaniste.



Destins en chaîne (The Fatal Fulfillment) : une nouvelle un peu à part : sur un prologue écrit par un auteur, quatre écrivains imaginent une suite… Poul Anderson s’est plié à l’exercice, mais je n’ai pas accroché à son récit, ou je n’ai pas compris l’intention. C’est la seule de ce recueil qui ne m’a pas donné de plaisir de lecture.



La Reine de l'Air et des Ténèbres (The Queen of Air and Darkness, Prix Hugo 1971, Locus et Nebula) : sur une planète au climat hostile, un jeune enfant est enlevé par des indigènes. Sa mère, désespérée que la police ne croie pas à un enlèvement, fait appel à un détective privé, alors que dans les régions reculées de cette planète, on croit à la présence d'êtres quasi magiques qui enlèvent les petits enfants. Une très jolie variation sur le thème des changelings revu dans une optique science-fiction, mêlée à une allégorie de la conquête des Amériques et la quasi-disparition des Indiens. L'auteur a réussi à garder une tonalité poétique et douce-amère sur le conflit entre la rationalité scientifique et le besoin de croyances. Cette nouvelle a reçu des prix largement mérités !



Le Chant du barde (Goat Song, Prix Hugo 1973 et Nebula) : une étrange nouvelle dans un futur indéterminé. Des entités (robots ? dieux ?) ont l'omnipotence sur l'humanité qui s'est déchargée de toute responsabilité sur ces entités. le Harpiste a perdu sa bien-aimée, et réclame qu'on la lui rende… Narrée comme un songe, une histoire qui réinterprète certains mythes antiques et suggère la reprise en main de son destin.



Le Jeu de Saturne (The Saturn Game, Prix Hugo 1982 et Nebula) : des scientifiques sont partis pour un long voyage vers un des satellites de Saturne. Pour passer le temps, certains s'investissent dans un jeu de rôle. Arrivés à destination, quatre d'entre eux atterrissent sur le satellite, mais font-ils encore la différence entre la vie de leurs personnages et la vie réelle ? En cas d'incident grave, sauront-ils envisager rationnellement la situation, ou s'enfuir vers un monde imaginaire proposant des épopées héroïques périlleuses ? Une nouvelle douce-amère explorant le danger des jeux pour ceux qui ne sont plus intégrés dans une société réelle et complexe.



Challenge 2020 SFFF (Grimoires Alchimiques)

LC le Jeu de Saturne


Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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La patrouille du temps, tome 1

Poul Anderson est un auteur que j'apprécie de plus en plus, vraiment ! Plus je découvre son oeuvre, plus je me régale, et là, j'ai adoré «La Patrouille du temps».



1954. Manse Everard, ex-militaire américain, et ingénieur en mécanique, est approché et recruté par une entreprise secrète particulière, nommée La Patrouille.



«La Patrouille, rassemblement d'hommes de toutes les époques, dont les derniers dirigeants vivaient à quelques millions d'années de là, existait pour garder, guider et aider le trafic à travers le temps. Mais elle était destinée avant tout à la préservation de l'histoire établie.»



Et oui, on voyage dans le temps ! Et Everard devient l'un des agents chargés de rétablir la situation lorsque un voyageur du temps perturbe l'ordre des choses et menace l'avenir connu. A cheval sur leur super «saute-temps», les patrouilleurs voyagent d'une époque à l'autre en une fraction de seconde !



«De quand venez-vous ?»



Ainsi va-t-on suivre notre héros Everard dans diverses aventures.

L'ouvrage est composé de 5 nouvelles. La première nous présente son recrutement et sa première expérience professionnelle, les autres racontent différentes missions. Il y a :

-Le Grand Roi

-Echec aux Mongols

-L'autre Univers

-Les Chutes de Gibraltar

Je ne vais pas développer ces nouvelles afin d'en laisser la surprise aux futurs lecteurs. Je dirai simplement que l'on a le plaisir de voyager dans des époques très différentes, au coeur de l'histoire des hommes ou même avant... Ceux qui aiment la SF et l'Histoire devraient adorer !



Et vous savez pas ? Y'a encore 3 tomes qui suivent ! Elle est pas belle la vie !? Merci monsieur Poul !



Lu dans le cadre du challenge «Une année avec... Ursula le Guin et Poul Anderson (2018)»
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Tempête d'une nuit d'été

« Tempête d'une nuit d'été n'a pas l'ambition d'être une nouvelle pièce de Shakespeare. Elle est un hommage habile et malicieux au génie de Shakespeare. Elle est une nouvelle preuve – qui en avait besoin ? – du talent de Poul Anderson .» Traducteur Patrick Marcel – Postface



Avec Tempête d'une nuit d'été, la preuve en est. C'est indéniablement avec talent et génie que Poul Anderson rend un hommage savoureux à l'oeuvre shakespearienne, dans la forme même de son roman, mis en scène comme une pièce de théâtre, et dans le fond, en composant un roman de fantasy avec les deux principales pièces de Shakespeare qui relèvent de la littérature du merveilleux : La Tempête et le Songe d'une nuit d'été.

Poul Anderson s'inspire du Barde de Stratford, à la source de biens d'autres récits merveilleux, pour nous livrer une uchronie, où lors de la Première Révolution anglaise débute une Révolution Industrielle, qui en marche avec le mouvement puritain, pourrait mettre fin au royaume de Faërie et à la Vieille Angleterre .

Telle serait la fin du Songe d'une nuit d'été si le puritanisme, « cette foi hivernale qui ne reconnaît de chaleur qu'à l'enfer, qui étouffe des rites voués depuis toujours à intercéder pour l'homme dans les grands Mystères et porteurs de réconfort ; cette foi qui le dresse contre le monde vivant, car il a perdu le droit de révérer par la coutume, les fêtes et la modération de ses initiatives ; cette foi qui condamne la franche gaieté comme vice et l'innocente facétie comme folie […] », cette foi froide comme le fer « qui ne laisse place à aucun amour pour notre mère la nature, mais la traite comme une ennemie bonne à piller, à violer, à blesser, à taillader, à meurtrir et à balafrer, pour l'ensevelir ensuite sous de lourdes dalles, sous le mâchefer et sous l'ordure, et convoquer des machines qui hurleront sur sa tombe » règnerait sur la Vieille Angleterre.

Telle serait la fin du Songe d'une nuit d'été, révélée à Obéron roi des elfes, si La Tempête ne se lève. Une tempête qui échappe à son entendement et à celui de son « peuple de Faërie [qui] ne vieillit pas et flotte sans ancrage sous les souffles du temps, sans s'épanouir à la sagesse, comme le font les mortels », et qui ne peut être levée que par le Prince Rupert, fidèle Cavalier du roi Charles 1er, dont la cause, consciente ou non, défend les anciennes traditions.



Tempête d'une nuit d'été s'inscrit dans un cycle de romans et nouvelles où Poul Anderson postule une infinité d'univers parallèles dans lequel il reprend le stéréotype de l'auberge de Fantasy (que l'on devrait vraisemblablement, entre autres archétypes, à Shakespeare, celui-ci trouvant son origine dans la pièce Henry V et non dans la célèbre Poney Fringant de Bree) comme point de jonction entre ces dimensions : l'auberge le Vieux Phénix. Ah le Vieux Phénix où il est salutaire, pour nos passeurs de mondes des différents récits d'Anderson, de s'arrêter boire une lourde chope de bière mousseuse pendant leur quête périlleuse…

Dans ce troisième volet de son cycle, Poul Anderson fait montre une nouvelle fois de sa « familiarité avec l'Histoire » [François Goimard – directeur collection SF Presses Pocket – Post-postface] en mettant sur le devant de la scène un personnage historique aux ascendances danoises par sa mère (à l'instar de lui-même) : le Prince Rupert commandant de la cavalerie royaliste de Charles 1er lors de la Première Révolution anglaise. (Dans Trois coeurs trois lions, premier roman du cycle, le personnage principal est un résistant danois durant la Seconde Guerre Mondiale, dont l'alter ego est Holger Danske chevalier légendaire de chansons de gestes carolingiennes qui se réveille lorsque le Danemark est en proie au Chaos…). Il fait montre d'une certaine, habile et malicieuse ingéniosité pour ancrer cette savoureuse et théâtrale uchronie en mettant sur l'arrière de la scène la monumentale, et les personnages emblématiques, de l'oeuvre shakespearienne.

Une nouvelle preuve du talent de Poul Anderson, qui en avait besoin ? Certes, moi non, mais je vais retourner à l'auberge du Vieux Phénix siroter une mousse en compagnie d'un loup-garou et d'une sorcière, histoire de faire une petite pause dans leur Opération Chaos, deuxième roman du cycle de Môsieur Anderson… une année de plus avec cet auteur génial pour le challenge 2018…

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Tau Zéro

Tau Zero, écrit en 1970 par Poul Anderson auteur américain de science-fiction est un roman structuré autour de phénomènes physiques qui paraissent bien vertigineux pour mes petits neurones. Il n'est en effet pas simple de pouvoir s’imaginer ce que peuvent représenter ces vitesses astronomiques : traverser une galaxie en quelques heures de temps relatif paraît fou pour notre petit cerveau.

Mais aussi c'est un roman qui met en présence 25 hommes 25 femmes, qui ont tout abandonné sur terre pour partir dans cette aventure sans retour, du moins prévisible.

Partir dans le cosmos, dans un vaisseau super équipé pour la survie au long terme de ses habitants et en toute autonomie de vie, de recyclage, d'énergie, pour l'infini finalement.

Le récit se fait par bonds successifs à travers les années que vivent nos héros, et ne s'intéresse qu'au destin de quelques personnages principaux à des moments cruciaux du voyage. Y sont abordé leur vie, leur caractère, le pourquoi de leur départ à l'aventure, leur faiblesse mais aussi leur courage vis à vis de l'inconnu qui s'annonce devant eux. Et se dire qu'une faute d'appréciation à un moment donné peut avoir de graves conséquences.

Le livre est court, car je pense que je n'aurais pas pu ingurgiter toutes les données scientifiques qui sont l'essentiel du livre mais bon normal c'est de la SF...

Je m'intéresse plus à l'humain qu'à la machine et surtout aux interactions entre les différents acteurs de l'histoire. C'est pourquoi ce livre m'a un peu laissé sur ma faim, car la machine et la science ont pris le dessus sur l'aspect humain et relationnel.

L'imagination de Poul Anderson et sa narration ont rattrapé le tout car je me demandais comment tout cela se terminerait et ma foi la fin me satisfait pleinement.

J'ai préféré de l'auteur, « L'épée brisée » dans le genre fantasy et je me dis que finalement mes goûts ont beaucoup évolué vers ce sens.





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L'Épée brisée

J'ai beaucoup aimé cet univers, On démarre comme un conte, avec une histoire de vengeance, de méchante sorcière, et les combats meurtriers vont s'enchainer. L'histoire est écrite au passé simple, les personnages sont haut en couleurs, extravagants, un souffle épique nous suit tout au long de l'aventure. Les paysages nordiques sont grandioses, la qualité de l'écriture nous permet de voyager dans l'Angleterre hivernale, les fjords du grand nord et les mondes glacés des Dieux et des êtres mystiques. Le monde de Faërie est un monde parallèle au nôtre, peuplé d'elfes, de trolls, de gobelins, de nains et de toutes sortes de Dieux de toutes les mythologies, et plus particulièrement viking et celte. Le monde des humains s'efface au cours de l'histoire pour laisser place à cette guerre entre les elfes et les trolls, et comme toutes légendes, le poids du destin ne peut qu'amener la tragédie.

Pourtant, malgré tout ça, mon intérêt à eu du mal à se maintenir tout au long de l'aventure. J'ai trouvé la première partie, concernant la famille d'Orm, la sorcière et la vie de Skafloc chez les elfes, plus attrayante que cette guerre qui traine un peu en longueur à coup de massacres. Je ne me suis pas attaché à la romance, les personnages deviennent de plus en plus froids à tel point qu'il est difficile d'éprouver de l'empathie et j'ai fini par trouver le roman un peu long. Je serais tenté de dire qu'heureusement qu'il n'y a pas deux tome de 700 pages.

C'est certainement dans son genre un très bon roman, sur le thème du destin, plein de magie, d'êtres fantastiques et terribles, mais c'est un genre que je n'affectionne pas particulièrement et j'aime que le paganisme que l'on trouve dans les romans de Fantasy en général ne soit pas trop présent, or ici c'est le sujet même.
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La saga de Hrolf Kraki

Je surkiffe ce genre de livre. La reprise des mythes et légendes nordiques par Poul Anderson me passionne. Déjà je les aime à la base, mais lui les rend vivants.

Certes cela peut paraître aride par rapport à la fantasy plus moderne, mais il n'empêche que nous relater l'ensemble de ces mythes sans y ajouter de romantisme illusoire nous fait toucher du doigt la rudesse de l'époque, chez les hommes comme chez les femmes, la difficulté de vivre en paix (l'impossibilité, même), ici c'est la force qui prévaut et la gnan-gnan attitude n'est pas de mise. Et si certains de ces héros ont un peu d'honneur et se refusent à humilier les faibles, c'est toujours pour se faire une place de choix à la table d'un roi ou plaire à quelque dame.

Si j'adore les vikings en "rêve", je pense depuis un moment qu'il ne faisait guère bon vivre à leur époque et sous leur gouverne, et ce livre confirme tout ça ! Même si Hrolf demeure un roi intelligent, épris de paix, fin et peu bagarreur, enfin juste assez pour conquérir la paix qu'il désire, contrariant ainsi Odin, d'ailleurs...

Certes aussi les descriptions sont dans le tout juste nécessaire, mais elles restent assez précises pour se faire une idée des personnages. De plus, les poèmes et odes apportent un souffle épique à ce livre somme toute assez court.

Certes l'histoire peut paraître décousue et bourrée de personnages secondaires inutiles, mais la relation d'événements a toujours un lien avec ce qui doit advenir à la cour, dans le destin de Hrolf "Kraki", surnom dont je tairai l'origine pour ne pas déflorer un si beau final.

La magie, les sorcières et les dieux sont omniprésents, imprégnant l'ambiance de vie de ces êtres d'un passé révolu mais qu'on touche ici du doigt avec une force impressionnante grâce à un auteur que j'apprécie vraiment de plus en plus.

Mes personnages préférés sont les trois frères Frodi, Thori et Bjarki, aux destinées si influencées par la sorcellerie de la belle-mère de Björn, leur père, fils de roi, et dont l'histoire n'est pas sans faire penser à l'anime "Rebelle", si vous connaissez...

Le seul moins : la traduction pêche un peu par moments, avec des tournures de phrases vraiment étranges qui demandent relecture, mais cela n'est en aucun cas la faute de l'auteur.

Je ne vais pas pour cela enlever une étoile à un bouquin que j'ai vraiment adoré par ailleurs. une demie, à la rigueur...
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Les Croisés du Cosmos

Un vaisseau alien débarque pour conquérir la Terre. Manque de bol, ils atterrissent en plein Moyen-Âge, alors que Sir Robert prépare une armée pour aller se battre en France. Quelques « pour Dieu et pour Saint George » plus tard, les aliens se font botter les fesses et piquer leur vaisseau.



Une race technologiquement super avancée contre des gros bourrins entraînés pour les Croisades, le point de départ de l’histoire est assez fun. Et dans l’ensemble, ce roman, c’est vraiment du gros n’importe nawak 😆 Entendons-nous bien: il y a une vraie intrigue, des personnages qu’on a envie de suivre et beaucoup de péripéties. Ce n’est pas toujours super crédible, il y a deux ou trois points qui sont même un peu fumeux. Mais ça fonctionne, parce que l’auteur met l’accent sur le choc des cultures et que c’est raconté de façon assez amusante.



C’est un des protagonistes qui raconte les évènements, ce qui crée une connivence avec le lecteur. Parce que le décalage culturel et technologique entre le narrateur et le lecteur en question rend le récit très drôle.



Brf, une lecture très fun et distrayante, même si pas toujours très crédible, qui fait passer un bon moment de détente.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Fatum

Débordée au boulot, j'ai trop attendu pour écrire mon avis sur ce bouquin...



Le souvenir que j'en ai : si il se laisse agréablement lire, il m'a laissée perplexe à la fois par le traitement des mythes de l'Atlantide et du Minotaure, et par la temporalité de l'ensemble.

Je crois que je n'étais pas assez concentrée sur ma lecture (il me faut du très léger qui ne demande absolument pas de réflexion en ce moment, Martiens go Home est parfait, et je crois que les prochaines ça sera des BDs, ou de l'heroic fantasy basique, ou bien des relectures...) pour pouvoir vraiment l'apprécier, c'est dommage.



Bon je n'ai pas vraiment envie de le relire, à dire vrai, parce que je ne l'ai pas trouvé passionnant, mais sans doute que mon contexte irl y est pour beaucoup...



Bref, une fois n'est pas coutume, je ne suis pas très enthousiaste sur ce Poul Anderson, tant pis, ce n'est pas grave...
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Les Croisés du Cosmos

14e siècle, Angleterre. Sire Roger réunit ses troupes à Ansby, avant de rejoindre le roi Édouard III en guerre contre la France. Quelle n'est pas sa surprise de voir un vaisseau extraterrestre atterrir près du village et un petit bataillon d'aliens en sortir. Les Anglais ne sont décidément pas des gens ordinaires, après avoir vaincu l'ennemi, ils s'emparent du vaisseau ! Mais, alors que sire Roger pensait détenir l'arme ultime contre les français, le vaisseau retourne sur sa planète d'origine, emportant un millier d'Anglais à son bord...



Si je devais résumer ma critique en un seul mot : Déception.

Le synopsis promettait une histoire bien loufoque, un mélange de Monty Python et de Douglas Adams, et ça commençait bien ! Les premiers chapitres sont plutôt funs et le rythme enlevé. Mais ensuite Poul Anderson choisi de rester beaucoup trop premier degré à mon goût. Le ton, trop sérieux pour être drôle, mais pas assez pour être crédible, reste dans un entre deux désagréable.



Second point que je n'ai pas apprécié : il n'y a aucun enjeu. Les Anglais s'adaptent très (trop) facilement à leur nouvelle condition. Ils réussissent tout et ne rencontrent aucune résistance. En face, les extraterrestres sont bêtes, d'une naïveté navrante, incompétents et beaucoup trop passifs. À vaincre sans périls, les Anglais triomphent sans gloire.



Heureusement, c'est court et bien écrit, mais cela ne m'a pas empêché de m'ennuyer ferme !
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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La patrouille du temps, tome 4 : Le bouclie..

Là pour le coup, j'ai un petit pincement au coeur de laisser ces magnifiques héros, et personnages, principaux et secondaires.

Je les ai vraiment adoré, j'ai adoré l'ambiance de chaque nouvelle, aussi.

(Pardonnez-moi, j'ai la grippe, je vais pas être au top sur cet avis car j'ai du mal à rassembler mes idées).



Dans "Les femmes et les chevaux etc", on retrouve les "Exaltationnistes", qui donnent un peu de fil à retordre à Everard, mais tout ça reste classique, même si le chapitre se clôt définitivement ici.



Dans "Béringie", on aborde de nouveaux sujets. Galop d'essai de l'élève, Wanda. Ici les Tulat, ou "Nous", et le "Peuple des Nuages" sont superbement décrits. L'impartialité de mise pour les patrouilleurs donne un mal de chien à Wanda, qui, pour cette première mission, s'attache beaucoup trop à ses "Nous", qui le sont, attachants, je dois bien l'avouer. La force d'évocation d'Anderson fait vivre tout ce petit monde devant nos yeux émerveillés. Hélas, le peuple doux, paisible et pacifiste des Tulat, n'aura pas une chance face aux rudes nouveaux venus, à long terme, même si... Mais ne spoilons pas.



Stupor Mundi est un chef-d'oeuvre pour moi. Une très grande maîtrise de l'écriture que nous démontre P. Anderson. Everard devient plus âgé, plus distancié et plus raisonnable qu'à ses débuts, plus sage, en somme. La folie, c'est la jeune Wanda qui l'incarne, la "bleue", et Manse est un mentor tout à la fois sévère et indulgent, d'autant plus qu'il est amoureux. C'est très bien écrit, ultra-cohérent d'un bout à l'autre, un très grand plaisir à lire, vraiment formidable.

Du coup il est vrai que je regretterai ces héros, et qu'il n'y ait pas d'autres nouvelles avec eux, même si, avec celle-là, Poul Anderson a sans doute fait le tour de la question, d'une façon magistrale et brillante, il n'y a pas d'autre mot. Mais c'est tellement addictif qu'on en voudrait plus... Snif.

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La patrouille du temps, tome 4 : Le bouclie..



On retrouve dans ce quatrième et dernier tome de La Patrouille du Temps, Manse Everard notre patrouilleur non-attaché préféré, ainsi que Wanda Tamberly déjà rencontrée dans le livre précédent « La rançon du temps » ainsi que Keith Denison héros principal dans « Le grand Roi » (Cyrus le Perse).

C'est donc l'ultime volet de cette saga, grand classique de la Sf.

Manse Everard est un patrouilleur non-attaché qui est sur tous les fronts. Il est libre de ses mouvements et agit souvent seul. Les missions les plus périlleuses et délicates lui sont réservées. Dans ce tome-ci il en sera encore de même.

Wanda Tamberly, elle, est l'héroïne de la nouvelle « La Béringie » qui se passe en 13 312 avant Jésus-Christ, dans une histoire très poignante qui met encore en scène l'attachement que peuvent ressentir les patrouilleurs lors de leur mission vis à vis des populations qu'ils côtoient. Ils sont humains après tout. Mais à force des vortex et distorsions du temps se créent.



6 parties échelonnent le roman :



- L’Étranger est dans tes portes (rencontre entre Manse Everard et Guion sorte d'inspecteur interne à la Patrouille)

- Les femmes et les chevaux, le pouvoir et la guerre (rencontre d'un soldat russe et d'un inconnu avec un artefact inconnu) – Afghanistan

- Avant les dieux qui créèrent les dieux (lieu de repos pour les patrouilleurs en 31 275 389 avant J.C. au temps de la Terre de l'Oligocène : Deuxième période de l'ère tertiaire s'étendant sur une durée de vingt millions d'années entre l'éocène et le miocène )

- La Béringie – 13 212 avant J.C. Rencontre de Wanda Tamberly avec une population Les Nous (Tulat ) qui sont des cueilleurs/pêcheurs pacifiques auxquels elle s'attache. Arrivées et mouvements de population, cette fois-ci des chasseurs de mammouths, plus guerriers et belliqueux.

- Devinez un peu (à nouveau rencontre de Manse et Guion) on sent qu'il y a un lien avec les événements en cours.

- Stupor mundi : altération du cours de l'histoire, autre réalité qui se crée après 1138 et un événement majeur en Sicile. Et où on retrouve Keith Denison déjà rencontré dans le grand Roi.



L'écriture de Poul Anderson, raconte aussi bien l'Histoire que la petite histoire de nos personnages. Le point est accentué dans ce tome, sur les sentiments et réactions de nos patrouilleurs. Leurs doutes, leurs peurs, le temps qui pour eux défilent moins vite que pour ceux qu'ils aiment.

Dans les premières parties, la chasse aux derniers Exaltationnistes est palpitante et bien menée. Ensuite on assiste au mouvement de population à travers les continents, lors de la période glaciaire.

Puis on va tomber dans une altération majeure du temps, car la réalité connue va se retrouver totalement annihilée et remplacer pas une autre très particulière. Un gros travail attend Manse et Wanda. Ce dernier opus se termine en beauté avec une histoire qui nous mène au sein du gros problème de l'altération du temps à travers un personnage.



Toujours aussi bien écrit, un plaisir de lire les descriptions des différentes périodes où nous sommes véhiculés…. Les personnages sont attachants, bien que différents au fil des périodes vécues. Chaque époque a ses us et coutumes, les héros n'ont pas la même façon d'appréhender les événements mais ont tous la capacité et l'énergie à les résoudre.



Je termine les aventures de La patrouille du temps et je suis très contente d'avoir au cours de l'année, lu les quatre tomes qui la constituent. Le challenge initié pour cette lecture m'y a bien incitée. J'avais lu le premier tome il y a plusieurs décennies et le fait d'avoir la totalité publiée est un grand plus pour vraiment apprécier les différentes histoires qui sont réunies dans cette quadrilogie.
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Tau Zéro

Et un autre roman de Poul Anderson mis en avant par les éditions du Bélial’ ! Tau Zéro date un petit peu (1970), mais mérite le détour tant pour son récit que pour son propos.



Aussi bizarre que cela puisse paraître, Tau Zéro étonne tout d’abord en nous proposant une histoire calquée sur une romance. Et oui ! Poul Anderson, l’auteur de L’Épée brisée, des séries de La Hanse galactique et de La Patrouille du Temps, opte ici pour un roman d’amour (c’est un grand sentimental). Très simplement, nous suivons les idylles naissantes entre les passagers hétéroclites d’une mission spatiale de grande envergure, prévue sans retour sur Terre, mais en aller simple vers une autre planète. Ils partent pour un voyage qui demande de partager son espace vital avec d’autres passagers ; il y a assez vite des rapprochements, d’autant que dans cette société légèrement plus avancée que la nôtre, l’idée de la reproduction semble un peu taboue et il s’agit de s’acoquiner assez vite pour être certain d’avoir la possibilité de former un couple durable. Qui dit roman d’amour induit forcément un peu de devoir suivre les trivialités d’une vie quotidienne pas toujours passionnante, mais l’auteur ne se perd pas trop dans ces détails.

À cette dimension sensible du roman, s’ajoute un aspect fortement politique. De fait, envoyer un grouple dans l’espace suppose de leur donner un but (nous y revenons par la suite) et de réfléchir aux conséquences qu’un tel voyage peut engendrer, mais d’un point de vue sociétal ce coup-ci. Non seulement il est toujours bon de se demander comment une communauté d’une cinquantaine d’individus isolée dans un vaisseau spatial et devant gérer leur vie quotidienne au mieux pour ne pas péter les plombs, mais surtout le coeur du roman réside dans cette société endogène qui doit se choisir une organisation du pouvoir. Ici, les militaires et les scientifiques prennent assez classiquement la part belle, mais quelques indices sont disséminés pour nous faire deviner une Terre mieux gérée qu’aujourd’hui, une Terre où le nucléaire a été soustrait des mains des dirigeants et où des pays comme la Suède jouent un rôle de médiateur salutaire. On frôlerait même à certains moments l’utopie réussie. L’ambiance à bord est bien sûr tendue par les circonstances mais l’idéal d’harmonie demeure bien présent.

Enfin, Poul Anderson est foncièrement un auteur de littératures de l’imaginaire, et de science-fiction avant tout. Même si son livre L’Épée brisée est génial comme fantasy épique, il s’est plus souvent illustré en aventures spatiales. Il est ainsi logique de le voir appuyer son propos sur un fond très porté sur l’argument scientifique. Clairement, il mise à fond sur des explications scientifiques (certes datées de 1970 mais captivantes) pour concocter une « hard SF » pourtant abordable par les non passionnés. D’ailleurs, l’édition mise totalement sur cet aspect-ci, car elle adjoint à la suite du roman un long d’articles d’explications et de vulgarisation rédigé par l’astrophysicien Roland Lehoucq. C’est l’occasion de faire un point explicatif sur le voyagel spatial entrepris et précisément sur la relativité du temps.



Tau Zéro est donc un roman très intéressant, un « aller sans retour » qui peut offrir au lecteur des perspectives très lointaines même sans y connaître grand-chose au voyage stellaire.
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La patrouille du temps, tome 1

La Patrouille du temps (tome 1) est un recueil de nouvelles de l'auteur américain Poul Anderson. A leurs sorties aux USA, elles parurent dans un magazine de fantasy et de SF américain à partir de mai 1955.

L'édition Le Belial, que je viens de lire est sortie en 2005 en France.

- La patrouille du temps (1955)

- Le grand Roi (1959

- Échec aux Mongols (1960)

- L'autre Univers (1955)

- Les chutes de Gibraltar (1975)



A travers ces différentes nouvelles, nous retrouvons à chaque fois le héros principal Manse Everard.

Jeune recrue dans la première nouvelle, nous assistons à ses premiers pas dans cette organisation tentaculaire qu'est la Patrouille du temps, sorte de police du temps (de la préhistoire à un futur très lointain) qui gère les interférences pouvant intervenir à travers les siècles et qui pourraient changer l'histoire de notre monde. Tout cela dans un paradoxe du temps qui pour l'époque titillait pas mal les esprits.

Partons donc à l'aventure à la suite de Manse.

J'ai beaucoup aimé les trois premières nouvelles, la première car ce sont les débuts de Manse et la découverte des codes et des respects de cette Patrouille.

La deuxième Le grand roi qui nous amène au temps de Cyrus et de l'empire Perse, avec un rappel de ce que furent les grandes guerres de l'époque et surtout l'expansion de l'empire Perse.

Et Échec aux Mongols, qui nous transfère à l'époque amérindienne.

Les deux dernières nouvelles sont fort courtes, et je n'ai pas de ce fait pu vraiment m’immerger dans l'univers. Cela me rappelle pourquoi je n'aime pas trop les nouvelles d'habitude.

Mais à travers cette compilation, on a l'impression d'assister à une suite d'aventures d'un héros bien particulier à travers les âges et surtout de sa carrière. Et cela m'a beaucoup plu.

Je ne tarderai pas à lire la suite, ça je peux vous le dire. Car je le trouve fort attachant ce patrouilleur, avec ses questionnements et ses principes. Un héros au grand cœur qui paraît bien désabusé de ce qu'il doit accomplir mais le fait avec le moins de dégâts possibles.

A très bientôt l'équipe de la lecture commune des Patrouilleurs du temps. On se retrouve pour le prochain ?
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Trois coeurs, trois lions - Deux regrets

C'est exactement ce que j'ai besoin de lire en ce moment. C'est frais, c'est léger, ça part dans tous les sens, c'est amusant, et même les dialogues qui ont fortement déplu à certains m'ont fait rigoler.



Sachant que j'ai lu cela en partie dans la salle d'attente de l'anesthésiste puisque dans une semaine je passe sur le billard, bah je vous le dis, quand Poul Anderson fait du léger, ça vaut du Pratchett ! Crac ! Je l'avais déjà noté avec "Les croisés du Cosmos", c'est tout à fait différent (quoi que) mais le ton est exactement le même. Pas de prise au sérieux ici, alors qu'il y a une culture énorme derrière, et un fond de multivers très intéressant, et oui la comparaison avec Moorcock est inévitable, même si à l'opposé sur le ton, évidemment.



La richesse de la SF/Fantasy américaine des années 55 à 70 doit beaucoup à ces deux-là, et je les aime.



Bon j'ai moins apprécié "Deux regrets", c'est lié à la période, c'est comme ça.
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La saga de Hrolf Kraki

Qui est Hrolf Kraki ? Un roi légendaire du Danemark, qui aurait vécu — si on en croit les mythes — vers le VIe siècle. Paul Anderson a choisi de retranscrire et moderniser une des sagas nordiques les plus célèbres. Nous sommes à la même époque que Beowulf, d'ailleurs certains personnages de la saga de Hrolf Kraki sont évoqués dans celle de Beowulf.



La saga elle-même est décomposée en plusieurs « dits » (pièce en vers), qui commencent quelques générations avant Hrolf Kraki et expliquent ses origines. le lecteur plonge à la fois dans un univers historique, en découvrant les us et coutumes des Danois, des Suédois et des Goths de l'époque ; et un monde surnaturel avec les dieux, les sorciers, les trolls monstrueux, les géants, les elfes, les êtres mi-humains mi-animaux, et pour faire bonne mesure, les bersekers.



Les récits proposent un large éventail d'événements tragiques : meurtres, trahisons, batailles, toute la gamme est présente à travers les ambitions des rois et des jarls. Sans oublier l'influence des reines, qui vont de la reine sage à la reine-sorcière, de la mère aimante à la soeur maléfique.



La plume évoque souvent un conte oral : on imagine bien un vieil homme scandant un « dit » devant un auditoire. Certains passages chantent une ode à la nature : les landes et les forêts, les mers et les montagnes, la fin de l'été où les guerriers rentrent chez eux pour la moisson et l'hiver où la campagne est désertique, les produits de la ferme garnissant la table des rois et la brume couvrant les paysages.



Héros surhumains, francs tenanciers, concubines, paysans isolés, esclaves, vie au rythme des saisons : tout un monde disparu renaît sous la plume de l'auteur. Certains schémas classiques des mythes sont présents : les fils qui vengent la mort de leur père et reprennent leur héritage ; les douze guerriers qui défendent le roi, les manigances des sorciers ou sorcières et bien d'autres encore.



Comme tout mythe antique, la saga rappelle les tabous qui ne doivent pas être brisés (tel l'inceste) et les mises en garde des êtres surnaturels qui doivent être respectées, sous peine d'un terrible prix à payer.



Dans un contexte où les guerriers cherchent à se battre alors que des rois veulent l'unification du pays et la paix, les péripéties sont nombreuses. La main du destin bouleverse les vies, ou plutôt Odin inflige sa punition.



Une lecture inspirante à plusieurs titres, et à découvrir si vous souhaitez en savoir plus sur la culture nordique d'antan.


Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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