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Critiques de Poul Anderson (452)
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Tau Zéro

L'auteur prend le très classique thème du voyage interstellaire mais ajoute un ingrédient original : l'accélération continue. Le gros intérêt du livre est que l'auteur a fait des études de physiques et tout est très crédible sur le plan scientifique. D'ailleurs, une post-face de Roland Lehoucq reprend les principaux points de l'historie et nous explique en quoi c'est réaliste ou non, chiffres à l'appui. C'est très intéressant !



Sinon, c'est bien écrit et les personnages sont intéressants. Quelques longueurs dans le dernier tiers du livre mais pas trop gênantes. L'histoire est donc assez classique dans le fond, mais tout à fait intéressante dans son traitement. Je vous le conseille chaudement !
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Tau Zéro

Plus je lis de la science-fiction, plus je réalise à quel point les thèmes de Hard Science ne sont pas pour moi.



« Tau Zero » n’y a pas fait exception, j’y ai préféré les drama de couples de personnages que toute la partie sur le fameux Tau Zero. L’intrigue reste intéressante et les personnages sont plutôt bien caractérisés pour un récit si cours, mais je n’y ai pas trouvé mon compte.



Il y a aussi un peu de la misogynie courante de l'époque...



Univers : 5/10

Personnage : 6/10

Ecriture : 6/10

Rythme : 7/10

Emotion : 5/10

Style : 6/10

Action : 6/10
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La Main tendue

J’adore cette maison d’édition, le passager clandestin. J’ai d’ailleurs eu le grand plaisir de les rencontrer au salon du livre féministe 2024 et j’ai ainsi pu découvrir d’autres collections que « dyschroniques ». De belles lectures à venir.



Au début de ma lecture, je n’étais pas complètement convaincu, une histoire de guerre entre des civilisations dans des galaxies éloignées... Ce n’est pas forcément le genre de lecture vers lequel je me tourne habituellement.



Mais très vite, le propos sous-jacent de l’auteur Poul Anderson apparait et la critique de la société terrienne et même occidentale est de plus en plus claire.



Pour recontextualiser, le texte date de 1950.



Après une guerre entre deux peuples, le temps de la reconstruction arrive. Une troisième civilisation plus avancée et dominante dans tous les domaines, les soliens (ou terriens), propose son aide. L’une des civilisations y aura accès Cundaloa, pas l’autre Skontar. Le négociateur de cette dernière est visiblement le seul responsable de cet échec et son peuple devra en subir les conséquences. Etait-ce une si grande erreur ?



Progressivement, nous voyons les soliens conditionner leur aide à des changements de plus en plus importants de la civilisation de Cundaloa. Leur langue est trop compliquée pour interagir avec les soliens, ils devront l’abandonner ou largement la modifier ; leur monnaie n’est pas pratique, pourquoi la conserver ; leurs unités de mesures ne conviennent pas aux scientifiques et industriels soliens, elles devront changer, etc, etc, etc. Rien ne va dans cette civilisation poétique et au mode de vie doux, tout devra être réformé pour toujours plus de productivisme.



De l’autre côté, Skontar n’ayant pas eu accès aux subsides soliens, s’est reconstruite seule et a pu évoluer à son rythme et garder son identité.



Au final, après quelques décennies, lorsqu’il s’agira de comparer les deux anciennes ennemies. Cundaloa sera devenue une sous-civilisation de Sol alors que Skontar aura gardé son âme et aura évoluer de façon plus raisonnée et plus raisonnable mais pas moins efficace.



Il y a clairement une critique du modèle hégémonique américain dont le modèle s’est imposé progressivement après guerre, notamment grâce au plan Marshall permettant à la fois de reconstruire une partie de l’Europe mais également d’ouvrir largement les marchés européens pour la diffusion des produits industriels et culturels étasuniens.

C’est aussi l’opposition entre les deux blocs de la guerre froide que l’on observe avec des trajectoires et des visions différentes.



Une belle lecture de ce livre trouvé dans les rayonnages de la super librairie de Saint-Pierre-des-corps « L’oiseau vigie ».

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La saga de Hrolf Kraki

Qui est Hrolf Kraki ? Un roi légendaire du Danemark, qui aurait vécu — si on en croit les mythes — vers le VIe siècle. Paul Anderson a choisi de retranscrire et moderniser une des sagas nordiques les plus célèbres. Nous sommes à la même époque que Beowulf, d'ailleurs certains personnages de la saga de Hrolf Kraki sont évoqués dans celle de Beowulf.



La saga elle-même est décomposée en plusieurs « dits » (pièce en vers), qui commencent quelques générations avant Hrolf Kraki et expliquent ses origines. le lecteur plonge à la fois dans un univers historique, en découvrant les us et coutumes des Danois, des Suédois et des Goths de l'époque ; et un monde surnaturel avec les dieux, les sorciers, les trolls monstrueux, les géants, les elfes, les êtres mi-humains mi-animaux, et pour faire bonne mesure, les bersekers.



Les récits proposent un large éventail d'événements tragiques : meurtres, trahisons, batailles, toute la gamme est présente à travers les ambitions des rois et des jarls. Sans oublier l'influence des reines, qui vont de la reine sage à la reine-sorcière, de la mère aimante à la soeur maléfique.



La plume évoque souvent un conte oral : on imagine bien un vieil homme scandant un « dit » devant un auditoire. Certains passages chantent une ode à la nature : les landes et les forêts, les mers et les montagnes, la fin de l'été où les guerriers rentrent chez eux pour la moisson et l'hiver où la campagne est désertique, les produits de la ferme garnissant la table des rois et la brume couvrant les paysages.



Héros surhumains, francs tenanciers, concubines, paysans isolés, esclaves, vie au rythme des saisons : tout un monde disparu renaît sous la plume de l'auteur. Certains schémas classiques des mythes sont présents : les fils qui vengent la mort de leur père et reprennent leur héritage ; les douze guerriers qui défendent le roi, les manigances des sorciers ou sorcières et bien d'autres encore.



Comme tout mythe antique, la saga rappelle les tabous qui ne doivent pas être brisés (tel l'inceste) et les mises en garde des êtres surnaturels qui doivent être respectées, sous peine d'un terrible prix à payer.



Dans un contexte où les guerriers cherchent à se battre alors que des rois veulent l'unification du pays et la paix, les péripéties sont nombreuses. La main du destin bouleverse les vies, ou plutôt Odin inflige sa punition.



Une lecture inspirante à plusieurs titres, et à découvrir si vous souhaitez en savoir plus sur la culture nordique d'antan.


Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Tempête d'une nuit d'été

En Grande-Bretagne au 17e siècle la guerre fait rage entre les royalistes et les rebelles protestants menés par Cromwell. Au cours d’une bataille acharnée le prince Rupert, neveu du roi Charles 1er, est capturé puis mené au château de sir Malachi Shelgrave, où il rencontre la jeune et candide Jennifer Alayne, la nièce et pupille du puritain. Rupert ne laissera pas passer l’occasion de s’enfuir, liant sa destinée à celle du monde des hommes et celle de Faërie par l’intermédiaire d’Obéron et de Titania, roi et reine des elfes.

Le roman débute sur un classicisme élégant et un fond de guerre religieuse et socio-politique, de schisme et de lutte d’influence, jusqu’à la survenue du fantastique et du merveilleux qui lance la quête du héros et de Will son compagnon haut en couleur. La prose de Poul Anderson est superbe, en hommage à William Shakespeare, d’un raffinement polymorphe et d’une subtilité tapie dans la simplicité de l’action et le traitement des personnages, s’amusant des clichés et distillant des mises en abyme fécondes qui façonnent le rythme. L’image du champion est transposée dans un monde uchronique déchiré par le sectarisme religieux mais aussi traversé par un bouillonnement technologique steampunk qui permet d’aborder l’écologie et l’incompatibilité entre foi et science sans discernement et modernité. La jonction est faite avec Trois cœurs trois lions et les Deux regrets par l’apparition de l’Auberge du Vieux Phénix, la présence d’Holger Carlsen et de Valéria Matuchek qui étudie le mille-feuilles des réalités et ne craint pas l’ingérence. C’est bien le style de Poul Anderson qui rend cette aventure hypnotique, jouant avec les thèmes shakespeariens dans un combat tumultueux contre l’hypocrisie, l’aveuglement religieux et un diktat politique. Cette histoire développe avec brio le système aux accents homériques des Univers-Livres, affirmant l’importance du merveilleux, de l’imagination et de la nature sauvage, dans une expression romantique de la liberté et avec l’alliage littéraire de l’humour et de la vivacité d’esprit, démontrant la capacité de Poul Anderson à épouser une époque.
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Trois coeurs, trois lions - Deux regrets

Dans la préface Les Univers-Livres (Le Bélial’) de Jean-Daniel Brèque, la genèse de ce cycle et sa relation avec d’autres auteurs sont explicitées.

Dans Trois cœurs, trois lions, Holger Carlson est un danois qui a fait ses études aux États-Unis puis rentre dans son pays quand la Seconde Guerre Mondiale éclate pour lutter contre les nazis. Lors d’une opération de la résistance une fusillade laisse Holger blessé à la tête et inconscient. Il se réveille dans une nature sauvage en des temps manifestement médiévaux.

Avec une base de science fiction, le récit s’épanouit dans une fantasy de quête, d’un contexte manichéen de lutte entre la Loi et le Chaos, de magie et de créatures fantastiques. Le flou est installé entre univers parallèle réaliste et expérience purement onirique, la correspondance entre magie et science est constante, la sorcellerie épousant la seconde loi de la thermodynamique, tout système physique fermé tendant vers le désordre, dans un mélange et un tiraillement entre modernité et archaïsme des pensées d’Holger et des dialogues. Avec Hugi, un nain des forêts et Alianora une enfant-cygne, le héros est en décalage mais découvre la correspondance archétypale entre les mondes, l’existence de mythes similaires, des occurrences historiques et la nécessité intrinsèque de sa mission altruiste au-delà de son désir de rentrer. La priorité est donnée à l’aventure classique, bourrée de bonnes idées, d’une drôlerie malicieuse et d’une action prenante. A l’image des légendes arthuriennes et carolingiennes, le récit mélange le monothéisme, la sorcellerie, l’agnosticisme et les arcanes féériques dans un conte conscient de la tradition et avec un champion pragmatique dans sa frustration, obligé de relativiser son système de réalité, appartenant certainement à ce monde qu’il considérait comme une chimère. L’histoire fonctionne à merveille grâce aux moments de bravoure et à un sentimentalisme qui dépasse la mièvrerie dans la projection essentielle d’un univers multiple et d’une humanité menacés par la guerre éternelle.

Dans L’Auberge hors du temps, d’illustres personnages historiques sont invités à se rencontrer dans l’Auberge du Vieux Phénix, lieu central de l’espace-temps communiquant avec l’hypercosmos dans son ensemble. Mais ce brassage du multivers doit rester sur un plan limité pour éviter le partage de connaissances anachroniques pouvant générer des conséquences uchroniques, havre incarnant la résistance de l’Histoire aux influences paradoxales.

Dans La Ballade des perdants, les relations entre les invités de l’Auberge du Vieux Phénix ont évolué avec la nature des personnages, dont certains sont fictifs qui communiquent avec les mondes multiples, et l’accent est mis sur la nature onirique de ce refuge cosmopolite, identifiant le progrès et l’Histoire avec une inspiration intemporelle partagée.
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La Main tendue

Après une guerre destructrice entre la Ligue de Cundaloa et l’Empire de Skontar, la Confédération humaine de Sol propose son aide à la reconstruction et à la stabilisation des systèmes affaiblis. L’ambassadeur Cundaloien accepte, alors que son homologue Skontarien repousse l’offre, affirmant contre l’avis de ses dirigeants la fière volonté de l’indépendance de son peuple. Cinquante ans plus tard, le temps est venu de faire un bilan.

Cette nouvelle illustre le changement de paradigme civilisationnel et l’assimilation d’une culture par un modèle impérialiste, la disparition d’une relation archaïque à la nature pour l’émergence d’un système rigide, scientifique, industriel et commercial. L’extrapolation à l’échelle cosmique de la situation qui suit la Seconde Guerre Mondiale est flagrante, quoique à relativiser, le choix devant se faire entre dépendance infantilisante destructrice et autonomie conservatrice d’une identité naturelle. Même si le parallèle n’est pas d’une exacte rectitude, c’est la menace d’une domination unique et institutionnalisée qui est dénoncée, correspondant bien à une colonisation acceptée, et d’une façon plus essentielle ce mécanisme engage des espèces exogènes malgré leurs similitudes, limitant grandement la comparaison avec des cultures humaines entre elles mais pointant la propension de l’homme à dissoudre et digérer les particularismes.
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Fatum

Nous allons aujourd'hui faire un peu d'archéologie, aux deux sens du terme, puisque cette histoire nous fait vivre l'un des fantasmes certainement les plus répandus chez les archéologues, remonter le temps, mais aussi parce que j'avais ajouté ce Fatum à ma PAL lorsque notre Jean-Daniel BREQUE national en avait fait mention dans son avant-propos bibliographique de La patrouille du temps, c'est à dire il y a très longtemps.

Le roman raconte les aventures d'un homme du XXe siècle propulsé à l'époque de la mythique Atlantide !



Malheureusement, ce petit retour de lecture ne fera que vous mettre en garde au sujet de ce roman qui n'est pas de la grande SF (on y retrouve évidemment les facilités habituelles de l'époque), vous devrez plutôt vous attendre à une sorte de conte gentillet, un beau voyage dans le bassin méditerranéen de l'Antiquité, très poétique.

Je l'ai souvent trouvé un peu lourdeau, didactique, avec de nombreuses ruptures de l'immersion, et un problème de chronologie externe sur lequel il vaut mieux ne pas s'arrêter, mais tout de même surprenant de la part de Poul ANDERSON, ainsi qu'au contraire des raccourcis bienvenus nous épargnant des explications formelles, montrant par là qu'il fait tout de même confiance à l'intelligence de son lecteur.

A noter également que les révélations sont téléphonées plusieurs chapitres à l'avance, il n'y a donc guère de surprises à attendre...



Le récit me fait plus penser à une mosaïque de tronçons de vie/culture/époques différentes, juxtaposées sans autre liant qu'un agréable paysage antique, auquel il manque de l'épaisseur selon mes goûts, les scènes se succédant sans écho ni tension, hormis peut-être celui du destin que les personnages tentent timidement de modifier.

Bref, une gentille promenade dans l'Antiquité, presque une visite guidée.



Il faut d'ailleurs attendre la moitié du livre pour que se dessine enfin un but, et encore, les moyens choisis pour l'atteindre ne sont pas logiques...



Autant vous l'annoncer tout de suite, l'arrivée et la découverte de l'Atlantide est une grosse déception !

Tout d'abord, la traversée maritime ne nous est même pas racontée, le personnage n'évoque aucune impression, même de loin, et une fois qu'il y arrive, il n'a d'autres mots que le qualificatif de "charmant"... vraiment le gros soufflé qui retombe !

Poul ANDERSON a choisi une Atlantide très ancrée dans une réalité "historique", bien différente des Atlantides fantasmées que nous sommes habitués à déguster.

L'histoire pourrait d'ailleurs très bien se passer ailleurs que dans l'Atlantide, cela n'aurait absolument rien changé !



Il y décrit les habitats, les détails de la vie quotidienne, tels les vêtements, les coiffures, les accessoires ou le mobilier, et l'on a plus l'impression de lire de l'ethno-histoire que de la SF, avec un poil de sociologie (plutôt dans le dernier quart).

On est même plusieurs fois surpris, voire sceptiques, des réactions peu crédibles qu'il attribue à ses personnages, par exemple en faisant apprécier à cet architecte du XXe siècle un vin de l'antiquité, alors qu'il serait certainement aigre et aqueux.



Au bout de quelque temps, les intrigues politiques - pourtant à peine survolées jusque-là - s'effacent complètement... À un autre moment, ce sont plusieurs journées de fête nationale qui sont décrites en quelques lignes laconiques, oubliant complètement le volcan apocalyptique jusque là omniprésent... étrange construction du récit qui me laisse perplexe, on en vient à se demander si Poul ANDERSON sait où il veut nous conduire, ce qu'il a vraiment envie de faire de cette histoire et de cette situation.



Au-delà de cette balade et de ces descriptions, l'aspect intéressant du roman demeure dans sa relecture du mythe de Thésée/Ariane et du Minotaure, allégorie politique ma foi très convaincante et satisfaisante.

On a aussi droit bien sûr aux questions habituelles concernant le destin, l'altération de la ligne temporelle, les anachronismes, etc...



Il en reste qu'avec son écriture simple, l'histoire se lit très vite, et peut être appréciée comme une belle balade poétique dans l'Antiquité méditerranéenne.



L'histoire se termine par un épilogue qui ne dit pas son nom, vite expédié et plein de facilités.

Tirez le rideau, il n'y a plus rien à voir.
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Two World of Poul Anderson

Un petit livre en langue anglaise contenant deux nouvelles de l’auteur américain de science-fiction Poul Anderson.





"Industial revolution", texte de 1963, nous parle d'un "accident militaire" pas si accidentel que cela visant à saboter une petite entreprise opérant sur un astéroïde. La manœuvre est heureusement percée à jour par le héros (un entrepreneur autodidacte et hardi) qui va chercher une voie astucieuse pour se défendre des militaires terriens et déclencher une révolution. On est ici sur une trame très classique et "typique" de l'époque mais néanmoins rondement menée. On retrouve l'opposition typique de la guerre froide entre habitants de l'espace libertariens et Terriens « socialisants » et interventionnistes (opposition qu'on retrouvait déjà dans les livres d'Asimov à la même époque) et le parallèle appuyé entre la révolte des spaciens et celle des colons américains vis à vis de la couronne anglaise (Parallèle qu'on retrouvera trois ans plus tard dans le roman de Heinlein Révolte sur la Lune). Bref, un texte pas très original et assez manichéen si on se réfère aux standards actuels mais très plaisant à lire. Une vieille recette qui fonctionne encore.





Le second texte publié originellement en 1951, nous raconte la partie de chasse d'un arrogant terrien bien décidé à partir traquer l'un des derniers guerriers martiens qui vit reclus sur la planète rouge. On s'en doute à des kilomètres, le safari personnel ne se déroulera pas comme prévu et l'impudent sera puni de sa témérité. Difficile ici encore de ne pas faire de parallèle entre la colonisation de Mars et celle de l'Amérique ou de ne pas penser à d'autres textes très similaires de l'époque (On pense notamment aux fameuses chroniques martiennes de Ray Bradbury parues un an plus tôt). Un récit sympathique mais déjà-lu et assez oubliable.





Une lecture plaisante mais dispensable avec deux textes très typiques des dernières années de l’âge d’or de la science-fiction américaine.
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Tau Zéro

Tau zéro (1970) est un roman de science-fiction de Poul Anderson. Un vaisseau spatial, le Leonora Christina, est lancé en direction de l'étoile Beta Virginis. Il est propulsé par un collecteur Bussard et emporte 25 femmes et 25 hommes pour coloniser une planète tellurique. Mais un incident technique va modifier le plan de vol. Un roman de hard science publié tardivement en France mais qui s'avère très prenant. Poul Anderson s'intéresse tout autant aux interactions humaines qu'aux aspects scientifiques mais ces derniers sont plus convaincants. Une postface salutaire de Roland Lehoucq revient sur la crédibilité scientifique du roman.
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Tau Zéro

Je cherchais un classique de la SF et il est décrit comme l'un, malheureusement, je n'ai pas accroché.



L'histoire est très intéressante. Qui n'a jamais voulu savoir ce qu'il y avait dans l'espace et si d'autres traces de vies n'existaient pas ?

Bien que je ne sois pas une fana de l'espace, j'aime cette idée de voyage spatial et de recherche scientifique.



Mais, je trouve que l'histoire est une trop petite partie du livre. J'ai passé une grande partie de ma lecture à essayer de comprendre les termes et les explications des difficultés rencontrées par les personnages. J'ai parfois eu l'impression qu'il fallait être un scientifique ou un spécialiste pour comprendre la moitié des explications. Et cela m'a perdu à de nombreux moments. Je comprends que tout cela rend le récit plus réaliste, mais ça va trop loin pour moi.



➡️ En bref, un livre qui pourrait plaire aux fans d'astronomie. Mais ne vous attendez pas à une simple histoire de SF, vous aurez droit à un exposé sur la vitesse de la lumière, la composition atmosphérique, le traitement de la matière... Pas pour moi.
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Corsaire de l'espace

Un auteur que j’apprécie, un titre qui enflamme l’imaginaire (les mots « corsaire » et « espace » réunis) et une couverture de toute beauté… Dès que j’ai vu le bouquin en rayon, j’ai eu envie de l’acheter. Si je ne regrette pas ma lecture, je ne suis pas non plus totalement conquise.

« Corsaire de l’espace » de Poul Anderson est un bon bouquin. Que la chose soit dite ! Un divertissement de bon niveau mais qui me laisse un peu sur ma faim.



Je veux tout d’abord évoquer la postface de cet ouvrage, très éclairante. Je savais que Poul Anderson avait subi des critiques par rapport à sa position sur la Guerre du Vietnam mais j’ignorais que ce roman précisément avait cristallisé ces critiques. A la lecture de « corsaire de l’espace » je comprends mieux même si je ne cautionne pas. En effet, en filigrane du récit on sent bien l’opinion d’Anderson au sujet de ce conflit et, même sans adhérer à l’opinion de l’écrivain, je trouve ça dégueulasse de l’avoir ostracisé pour cela. Je suis suffisamment ouverte d’esprit pour lire une œuvre qui propose un avis que je ne partage pas et même pour reconnaître que son auteur le défend bien. Et, je dois reconnaître que dans « Corsaire de l’espace », Anderson a une prise de position argumentée. L’honnêteté intellectuelle impose de le reconnaître. En effet, dans « Corsaire de l’espace », Anderson imagine un contexte politique très bien planté et surtout très bien dépeint. Ce décor historico-politique est vraiment très crédible et fouillé. C’est là la grande réussite du roman. Tout comme, les manœuvres politiques sont très réalistes et structurent l’intrigue de façon pertinente et intéressante.

Autre point fort du récit, et pas des moindres : l’imagination de l’auteur pour donner vie à des races extraterrestres à la fois très différentes de nous, totalement crédibles et de les intégrer intelligemment à son intrigue.



Alors, pourquoi ne suis-je pas totalement conquise ? Ce n’est certainement pas à cause des opinions de l’auteur. Je ne partage pas l’avis d’Anderson sur la Guerre du Vietnam, selon moi les américains n’avaient rien à foutre là-bas (et ce, même si les Viet-Cong étaient tout autant des salopards, le peuple étant pris en étau entre le marteau et l’enclume) mais jamais je n’irai reprocher à un écrivain, ou à qui que ce soit, de penser différemment. Anderson avait bien le droit de penser ce qu’il veut. Il a même le droit d’être libertarien, même s’il s’agit selon moi d’une idéologie individualiste mortifère. Et je ne m’empêcherai pas de lire ses ouvrages au prétexte que je suis en désaccord avec lui sur certains sujets. Ce serait dommage de se priver de lectures agréables et intéressantes en faisant preuve d’un esprit obtus.

Bref, si je ne suis pas totalement séduite, ce n’est pas à cause du sous-texte du roman. « Corsaire de l’espace » est publié au Belial dans la collection Pulps et, à bien des égards, il s’agit bien là d’un roman pulp. Mais là où le Capitaine Future d’Hamilton, paru dans la même collection, tenait toutes ses promesses de fun et d’émerveillement, le roman d’Anderson ne m’a pas fait cet effet. Ok, le décor est bien planté, les personnages plutôt bien brossés et il y a certains passages vraiment chouettes, il m’a manquée cet aspect de pur divertissement qui m’avait mis des étoiles dans les yeux à la lecture d’Hamilton. « Corsaire de l’espace » est bien un space opera mais il lui manque ce côté décomplexé, de fun assumé qui permet au lecteur de retrouver son âme d’enfant. Les scènes d’aventure en général, et les combats en particulier, sont trop rapides, à peine quelques pages, parfois même une ellipse les élude. Du coup, le sense of wonder en prend un coup. Et le côté pulp aussi et comme c’est ce que j’étais venue chercher…



« Corsaire de l’espace » est un bon roman et on ne peut que féliciter le Bélial de le publier mais je trouve que la collection pulps n’est pas celle qui lui convenait le mieux. Le roman d’Anderson est un récit intéressant et divertissant de façon intelligente, bien plus que beaucoup de romans pulps d’ailleurs, mais je trouve que pour répondre au qualificatif de pulp il aurait fallu que l’aspect divertissement soit moins étriqué, totalement décomplexé, que le souffle de l’aventure échevelée prenne le pas sur le contexte politique savamment dépeint.

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Barrière mentale et autres intelligences

Le hic avec Anderson, c'est que c'est plus un raconteur d'ambiance que d'histoires. Après avoir lu La patrouille du temps tome 1 et 2, puis Barrière mentale, j'en suis de plus en plus persuadé. J'espère me tromper avec un titre plus récent, mais sur tout ces premiers textes, j'ai l'impression qu'il ne sait pas faire un fil rouge, qu'il abandonne des idées en courts de route, qu'il navigue à l'aveugle.

Résultat il y a de belles descriptions, parfois une réflexion pertinente, mais globalement, on s'ennuie. Au point que j'ai préféré les trois nouvelles qui complètent de livre que l'histoire de "barrière mentale" qui rate sa cible et s'étire à l'infini.
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Tau Zéro

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu de "Hard SF". Et on ne peut pas dire que je m'y sois remis avec une nouveauté. Ce roman a 50 ans. Et pourtant...

Tout est là pour nous faire voyager avec ces 50 personnes triées sur le volet pour cette mission d'exploration/colonisation.

Et même 50 ans après sa première parution, on est pleinement dans le domaine de la science-fiction puisque les théories appliquées dans le roman pour propulser le vaisseau toujours plus vite existent bel et bien (donc c'est de la science) mais ne sont toujours pas applicables aujourd'hui (donc c'est de la fiction).

Et la post face de Roland Lehoucq, astrophysicien émérite, nous conforte dans l'idée que le côté "science" de cet ouvrage se base bien sur des éléments réels (à 95% en tous cas).

Et c'est cela qui est captivant. On se base sur des connaissances réelles et on extrapole. Et Poul Anderson le fait magnifiquement jusqu'à l'extrapolation ultime.

Alors si vous le souhaitez, faîtes comme moi. Embarquez et soyez le 51 -ème passager de ce voyage vers l'infini... et au delà...
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Tau Zéro

Je pense que c'est ma note la plus basse de tous les temps! C'est un livre que j'avais sur ma PAL depuis un moment et après avoir lui un excellent roman SF ( les profondeurs de Vénus, qui est une pépite) je me suis dit que j'allais m'attaquer à un classique. Mal m'en a pris. C'est un roman qui a super mal vieilli. Les femmes ne sont que douceurs et pleureuses. Les hommes sont fort et ne montrent pas leurs sentiments. J'avais décidé de continuer jusqu'au bout mais je me suis arrêtée quand un des personnages violente sa compagne parce qu'elle est enceinte et qu'ensuite je lis que l'avortement est un crime. Tout ça, entre-autre lieux communs. J'ai donc abandonné, à mon grand soulagement.
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La Main tendue

Sous un fond de space opera, Poul Anderson aborde le thème de la colonisation, non pas celle, forcée par la violence, militaire et expansionniste, mais celle plus sournoise du prétexte de l’apport de la civilisation à des fins purement lucratives, du système économique et social d’apparence idéale imposé en douceur.



Deux peuples, deux planètes, viennent sur terre négocier des accords d’aide pour leur développement, les Cundaloiens obtiendront le soutien de la fédération terrienne, alors la plus puissante civilisation de la galaxie, les Skontariens repartiront bredouille. On va suivre l’évolution de ces civilisations primitives en deux périodes, vingt et cinquante ans plus tard. On se positionne dans chaque partie d’un point de vue différent, celui des terriens qui proposent leur aide, bienveillant, paternalistes, puis celui de la civilisation qui a obtenu l’aide, accordant quelques concessions, surtout d’ordre idéologiques et sociétales, et enfin celui de la civilisation qui n’a pas obtenu d’aide, jugeant son concurrent cinquante ans après.



C’est une critique ouverte sur la société occidentale, sur le paternalisme des peuples vis-à-vis de celui qui est moins avancé, sur le système économique et social qui fait perdre leur âme aux peuples embrigadés dans la vision du colonisateur, sur un bénéfice trompeur, sur le tourisme et le folklore : « Cundaloa n’a pas perdu ses vieilles maisons, son folklore, sa musique, tout ce que sa culture compte de pittoresque : mais elle est devenue consciente, précisément, que c’est pittoresque, ce qui est pire. »



C’est court, alors c’est direct, l’écriture est concise, efficace, c’est une nouvelle dont le but n’est pas caché, il s’agit de développer une critique sur notre société, sur l’arrogance de la civilisation sur les peuples dits primitifs, et sur le cynisme de vouloir aider dans un objectif en réalité totalement intéressé. C’est une fable qui se lit avec délectation, elle m’a fait penser aux débuts d’Enki Bilal avec ses “Mémoires d’outre espace”, je ne serais pas étonné que cette nouvelle de Poul Anderson lui ait apporté l’inspiration. Écrite en 1950, “La main tendue” n’a rien perdu de sa justesse, de sa critique, et l’aspect science fiction la rend encore plus grinçante, délectable et vraiment amusante.
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La Hanse galactique, tome 5 : Le crépuscule d..

Au cours de leurs aventures précédentes, on peut bien le dire, la petite équipe de la Compagnie solaire des épices et liqueurs n'a jamais manqué une occasion de faire une bonne affaire, quitte à s'attirer le courroux d'une tribu, d'une ville ou d'une planète d'aliens(*) toute entière parfois. Et, il faut aussi le rappeler, la Ligue des libres marchands, dont ils sont des membres éminents, s'est assez bien débrouillée pour se constituer, au fil du temps, une petite troupe d'ennemis au sein même des diverses organisations gouvernementales et marchandes humaines. Et comme il fallait bien s'y attendre, le temps est donc venu de faire face aux conséquences de toutes les péripéties qu'a traversées l'équipe. Pour filer la métaphore comptable : il est l'heure de faire les comptes !
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La patrouille du temps, tome 1

Je n'arrive pas à comprendre comment la Patrouille du Temps a pu obtenir le statut de classique de la science-fiction.



C'est une version basique de ces dessins animés pour enfants où le voyage dans le temps est utilisé à des fins pédagogiques pour enseigner certaines périodes ou événements historiques.



Le protagoniste est ce héros typiquement américain, qui est embauché parce qu'il a tout les talents, mais qui méprise les règles et l'autorité. Autrement dit : une tête brûlée à qui on donne la responsabilité de surveiller le sort de l'humanité à toutes les époques. Dès sa première mission, tout ce qu'il fait est exactement le contraire de ce qu'il devrait faire. Ça cause évidemment un paquet de problèmes mais, hey, c'est notre héros, il ne peut quand même pas subir de conséquences.



Mais je vous entends "Tu le juges selon les critères de notre époque!"



Non. Dans la même période, Asimov publiait La Fin de l'éternité qui explorait comment devait fonctionner une organisation comme La Patrouille du Temps. Bradbury avait déjà publié Un Coup de Tonnerre qui définissait "l'effet papillon". Des tas de nouvelles exploraient le paradoxe du grand-père et autres anomalies temporelles. Et puis, on était déjà un demi-siècle après la Machine à Explorer le Temps de Wells.



Bref : La Patrouille du Temps est ce qu'elle est. Un recueil de nouvelles d'aventures. Le voyage dans le temps est un prétexte pour aborder brièvement l'Histoire. Et l'Histoire est un prétexte pour enchaîner les scènes de baston et les demoiselles en détresse.



Si c'est ce que vous cherchez, ce livre est pour vous. Mais bon sang, je ne vois pas pourquoi ça a le statut de classique de la SF.
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Tau Zéro

Tau Zero fait partie de ces space opera qui ont assez mal vieilli. C'est du moins mon sentiment, tant les relations entre les personnages (rapports hommes / femmes en particulier) sont marqués par les temps révolus auxquels ils appartiennent - ce qui, pour un récit d'anticipation pas si vieux, pose un problème de crédibilité sur le reste du récit : si les modes de pensée et les comportements paraissent si obsolètes, alors qu'en est-il des technologies décrites?

Il y a bien sûr quelques moments de pure science-fiction grandiose, des descriptions de vaisseaux énormes s'arrachant à la gravité, des voyages intersidéraux comme on les aime. Mais ce n'est pas assez pour réhausser une intrigue assez, un fond même un peu gnan gnan par moments. Dommage...
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Corsaire de l'espace

Écrit en 1965 par l'auteur de "Tau Zéro" Poul Anderson, mais traduit en Français seulement cette année, dans la collection "Pulps" du Bélial', "Corsaire de l'espace" est un Space Opéra qui va amener "Gunnar Heim" à devenir corsaire afin d'aller essayer de sauver une colonie française (Nouvelle Europe) de l'extinction suite à des attaques extraterrestres sur lesquels les autorités Terriennes ferment les yeux.

Évidemment les sujets de fond sont variés et comme souvent la politique a une bonne place parmi eux, mais pas seulement, il y à de l'aventure, de la science, de l'amour, des trahisons, de l'action et de la stratégie.

"les espèces extraterrestres sont a mon goût un des points forts du récit car vraiment originales et bien construites (il y a même une espèce qui me fait penser comme deux gouttes d'eau à une entité présente dans "Le magicien quantique" de Derek Künsken, écrit bien plus tard).

Alors évidemment on retrouve quelques clichés dus à l'époque, mais ce n'est pas non plus flagrant.

Le récit est découpé en trois parties distinctes, tout d'abord l'avant départ, ou l'intrigue se met en place et les enjeux sont révélés, ensuite une partie en milieu de voyage ou l'on parle d'armement de vaisseaux mais où beaucoup d'action et de surprises nous attendent, dont une scène épique :) et pour finir l'arrivée à la colonie de "Nouvelle Europe" et ce qui s'en suit.

Certain passages sont surprenants pour l'époque et c'est aussi ce que j'ai aimé.

Si vous cherchez de la SF a l'ancienne mais qui n'a pas vraiment vieilli, n'hésitez pas, voyager aux côtés de "Gunnar Heim" et de son équipage est bien sympathique et n'est pas de tout repos !
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