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Critiques de Pramoedya Ananta Toer (110)
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

L'eveil des Indes Néerlandaises

Cette oeuvre riche ne sacrifie pas la littérature à l'engagement, mais donne aux valeurs humaines défendues un socle puissant qui mérite une admiration sans réserves.

"Le monde des hommes"[le titre initial était "terre des hommes", rappel de Saint Exupery]est le premier volet d'une tétralogie "The Buru Quartet".

Fin du 19e siècle. L'Indonésie s'appelle alors les Indes Neerlandaises.

A Java, un jeune Indigéne, Minke, fréquente une des meilleures ecoles, où il côtoie des metis et des Européens. Introduit par un camarade de promo, il fait la connaissance d'une famille peu banale. Le chef d'entreprise européen a perdu la tête, et sa concubine indigène est devenue patronne et femme d'affaires.

Notre jeune narrateur est intellectuellement séduit par cette femme originale, qui, bien que femme et indigène, sait mener sa barque là où règne la discrimination raciale, sociale et linguistique. Minke s'installe dans cette famille, pour être auprès de la jeune fille de la maison, pour laquelle il éprouve de tendres sentiments. Il commence aussi une carrière de journaliste et d'écrivain.

Les évènements se précipitent, et il devient, à son détriment, cruellement conscient d'une discrimination à étages, mais toujours injustement favorable aux seuls Européens.

Initialement, la forme de ce recit fut orale, prévient l'editeur, puisque l'auteur, dans un camp de prisonniers sur l'île de Buru, racontait les episodes aux co-détenus. Par la suite, ce récit a été reconverti en roman, mais il garde la fraicheur et la liberté de ses origines orales.



On pense à Dickens, qui, lui, adoptait le chemin inverse, et faisait des lectures publiques de ses romans. Comme souvent chez Dickens, le jeune homme est le narrateur, et on partage ses émotions, ses craintes et ses (més)aventures. Il fait son initiation et devient notre initiateur.

De temps en temps, on quitte la ligne principale du récit pour suivre un épisode particulier. Mais l'intérêt ne faiblit pas. Nous sommes immergés dans l'univers de Java, sous la coupe coloniale hollandaise, avec les pouvoirs en place, leurs pratiques et les questions qu'elles suscitent. Pouvoirs coloniaux et pouvoirs féodaux du cru sont les deux facettes d'une oppression insupportable de l'homme. Sous la chape autoritaire, la contestation commence ses balbutiements, puis s'affermit, et se mûrit.
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Gadis Pantai : La fille du rivage

A 14 ans, Gadis Pantai se voit abandonner son village de pêcheur afin de devenir l'épouse d'un riche aristocrate : le Bendoro. Elle va devoir s'adapter à sa nouvelle vie et passer du statut de pauvre à une vie de luxe mais cloitrée dans la demeure de son époux. Va-t-elle réussir à rester libre malgré tout ?



J'ai tout de suite remarqué la très jolie couverture et le résumé qui dénonce une pratique encore malheureusement d'actualité dans certaines régions du monde : le mariage forcé.



Nous faisons la connaissance de Gadis Pantai, une jeune fille de 14 ans qui voit sa vie basculé à jamais. En effet, le chef du village et ses parents lui ont arrangé un mariage avec le célèbre Bendoro. Fille de pêcheur, elle n'a connu que travail et pauvreté. Son nouveau titre lui fera découvrir la ville et le luxe. Mais la liberté d'aller où bon lui semble lui manque car elle reste cloitrée dans la maison. Il faut également qu'elle acquiert les coutumes de son nouveau milieu...



Je dois dire que la première moitié du bouquin m'a beaucoup plu. Cela concerne l'arrivée de Gadis Pantai chez son époux, ses doutes et ses pensées. La dernière moitié du roman m'a paru un peu étrange. Mais cela correspond au changement opéré chez Gadis Pantai. J'ai également quelques questionnements qui n'ont pas trouvé de réponses. Et cela m'a un peu frustrée lors de ma lecture.



Cependant, j'ai apprécié découvrir que l'auteur s'est inspiré de la vie de sa grand-mère pour écrire cette histoire. Cela m'a également permis d'en apprendre un peu plus sur les coutumes du peuple indonésien.



Bref, une belle découverte malgré un petit bémol concernant la seconde moitié du roman !
Lien : http://lespetitslivresdelizo..
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Pram a passé le quart de sa vie en prison (un peu moins que Sade), à diverses époques, toujours pour opposition au régime en place.

Nationaliste jusqu'au fond de l'âme, il a écrit sa tétralogie dans les années 60.



Le roman s'ouvre sur deux personnages principaux : Nyai (une concubine achetée par un hollandais à ses parents, mais jamais légitimée) et Minke (étudiant javanais prometteur), vecteurs qui permettent de dénoncer sans concession la main mise néerlandaise sur l'Inde, colonisée par les Pays-Bas de 1800 jusqu'à la 2nde guerre mondiale.



La chronique sociale et politique est certes intéressante, mais les envolées romanesques intercalées sont longues, mais longues, et furieusement nunuches.



Je suis allée au bout car c'est un cadeau de ma nièce chérie.

Cela dit, c'est un livre que j'aurais pu sélectionner aussi, avec son estampille "chef d'œuvre de la littérature mondiale".

Peut être à tort, je ne lirai pas la suite...
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Tout semble réussir au jeune Minke, étudiant brillant à l’HBS de Surubaya, en Indonésie, alors connues sous le nom d’Indes néerlandaises. Une rencontre singulière va cependant changer le cours de sa vie, lui faisant ouvrir les yeux sur sa condition d’indigène, insignifiante et fragile face à une puissance coloniale, en dépit de ses nombreux succès. Une lecture très intéressante, qui donne à réfléchir sur les discriminations et les situations ubuesques qu’elles entraînent.
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Buru quartet, tome 3 : Une empreinte sur la..

Mincke, dans ce troisième volume de Burru Quartet, devient pleinement adulte et endosse des responsabilités.

L'école de médecine indigène qu'il a intégrée dans une ville où il se retrouve seul ne lui convient pas vraiment, et sa rencontre avec une jeune activiste chinoise va le faire basculer vers l'action politique, via la création d'associations, et de journaux.

Ce volume fait moins de place à sa vie personnelle, à ses relations avec ses amis et ses deuxième et troisième épouses car Mincke s'interroge beaucoup sur les moyens à utiliser pour permettre aux indigènes de prendre leur place, comme les métis ont pu le faire.

Au fil de ses expériences, Mincke apprend comment les intérêts particuliers peuvent pervertir les meilleures intentions, et surtout à quel point, pour les colonisateurs, tous les moyens sont bons pour se débarrasser du gêneur qu'il est devenu.
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Un excellent gros roman, qui inaugure une série de 4 volumes.

P. A. TOER, écrivain dont l'engagement politique lui a valu de nombreuses années en prison, dépeint une société coloniale : l'Indonésie, et plus particulièrement Java, sous domination néerlandaise.

L'origine raciale, la couleur de peau, le sexe, la religion se révèlent déterminants dans une société si inégalitaire qu'elle nous apparaît presque caricaturale. Malheureusement, l'auteur décrit une réalité de la fin du XIXème siècle, et elle est à hurler!

Minke (l'origine de son nom, que je vous laisse découvrir, donne déjà le ton) est au début du volume un adolescent autochtone, brillant élève d'un lycée réputé, où il côtoie enfants de colons et de métis.

Sa rencontre avec une jeune fille métisse, dont la mère est une femme d'affaires puissante et atypique, va l'entraîner dans une histoire d'amour et un mariage, que des règles raciales et une justice au service des blancs refuseront.

Parallèlement, Minke poursuit son éducation scolaire et politique. Un peintre d'origine française, une professeure engagée politiquement, le directeur d'un journal ainsi qu'une famille de colons participent de cet éveil.

La soumission des autochtones paraît aussi totale qu'incompréhensible, avant que l'on ne découvre que la société locale est elle-même régie par des règles très inégalitaires, et souvent humiliantes.

Un magnifique objet romanesque qui, en bonus, fait réfléchie sur la démocratie et l'humanité.

Le colonialisme, évidemment, n'en sort pas grandi!





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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Dans les pays colonisateurs on oublie souvent les Pays Bas qui dominèrent, entre autres pays, l’Indonésie. Le roman se situe dans l’île de Java à la fin du XIXème siècle alors qu’un sentiment nationaliste commence à émerger dans la population autochtone.

Les personnages se répartissent dans les trois couches habituelles des sociétés coloniales : les colons, les métis et les indigènes auxquelles on pourrait ajouter les immigrés à un niveau inférieur. Le héros Minke est indigène mais issu d’une haute lignée javanaise, parce que doué il est toléré dans une grande école pour blancs ce qui doit le mener vers l’élite du pays.

Admiratif de la culture européenne et ambitieux il accepte les humiliations du quotidien pour les indigènes par un sentiment protecteur de supériorité intellectuelle à la fois sur les blancs mais aussi sur ses congénères qu’il méprise.

Sa rencontre avec une famille où la mère indigène, concubine d’un hollandais, à pris le pouvoir, va changer son destin et lui faire prendre conscience de l’horreur coloniale. Comme dans un roman de Balzac, Minke va découvrir que les lois protègent les riches et les colons, que l’argent mène le monde et que la presse est un levier de première force.

La communication entre les classes est presque impossible chacun restant figé dans le rôle qu’on lui a assigné et même les européens progressistes qui rêvent de changement ne perdent pas leurs intérêts de vue.

Si les qualités romanesques du livre ne sont pas en cause et encore moins la description de la société javanaise, les personnages sont trop stylisés pour correspondre exactement à chaque pièce dont l’auteur a besoin pour sa dénonciation, ce qui affaiblit le récit et fait hésiter à poursuivre le parcours de Minke dans les trois volumes suivants.

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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

"Le mondes des hommes" de Pramoedya Ananta Toer ( 528p)

Ed. Zulma

Bonjour les fous de lectures....

Voici un auteur indonésien

Voici un auteur encensé par les critiques littéraires et les lecteurs

Voici le premier tome d'une tétralogie ( à laquelle se rajoute un 4° volume !!!!!!!!)

Voici ce qu'on dit de l'auteur:

"Pramoedya Ananta Toer, dit Pram (1925-2006) est l’écrivain majeur de l’Indonésie dont la renommée est trop confidentielle en France. Il a subi une persécution en raison de son engagement par les autorités coloniales néerlandaises et ensuite lorsque Sukarno et Suharto furent au pouvoir. Il a été emprisonné près de dix-sept années. Et l’on a souvent parlé de lui comme un nobélisable, tant son œuvre monumentale atteint une forme d’universalité."

Voici un livre qui m'a profondément ennuyée

"Le Monde des hommes" se présente comme une histoire que Pram racontait à ses compagnons de captivité sur l’île de Buru.

Le récit est dont en grande parie autobiographique.

Minke, est un jeune indigène Javanais né en 1880, qui a la chance d'être éduqué sur les bancs de l'école coloniale hollandaise.

Il croise le destin d’Ontosoroh, la concubine d’un riche colon hollandais. Tous deux sont javanais, idéalistes et ambitieux, tous deux rêvent d’une liberté enfin conquise contre un régime de haine et de discrimination, celui des Indes néerlandaises.

De nombreux thèmes sont abordés dans ce premier tome: le racisme, la condition des femmes, la colonisation, la culture.

J'ai trouvé ce livre lassant et n'ai ressenti aucune empathie vis-à-vis des principaux personnages. ( ça c'est dit)

Dommage car les thèmes abordés étaient intéressant. Mais les nombreuses réflexions sur la politique coloniale et les états d'âme de l'auteur via son personnage principal ont eu raison de moi qui n'ai pas fait sciences Po !

C'est long, c'est lent, indécis, mièvre par moment... et pour moi dissuasif de poursuivre l'aventure.

Par contre je tenterai un autre auteur indonésien .. rien que pour voir !
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Buru Quartet, tome 2 : Enfant de toutes les..

J'étais tellement enthousiaste après le premier tome que malgré mon immense pile à lire, je suis allée me procurer la suite. Au final si j'étais heureuse, la lecture de ce tome m'a semblé plus longue. L'ensemble du roman est plus contemplatif, plus réflexif et politique aussi.
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Le début d'une fresque passionnante qui nous invite à réfléchir et se savoure page après page.
Lien : https://chroniquesdunchatdeb..
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

« Le Monde des hommes » est le premier volet de la quadrilogie (‘Buru Quartett’) de Pramoedya Ananda Toer, dit ‘Pram’, présenté sur le bandeau du livre comme ‘le plus grand écrivain indonésien’. L’auteur a passé un quart de sa vie en prison pour des raisons politiques; pendant sa détention, il a raconté cette histoire à ses compagnons d’infortune, avant de la consigner par écrit à sa libération, en 1975.

A Surabaya sur l’île de Java, Minke est un jeune et brillant étudiant ‘indigène’ ; il est un jour invité dans une très belle propriété, tenue de main de fer par Nyai, la concubine javanaise d’un néerlandais. Leur fille, Annelies, qui est donc métis, est d’une beauté absolue. Minke en tombe aussitôt amoureux. Ignorant délibérément les mises en garde, il ne tarde pas à s’installer dans la maison. Mais le passé ressurgit, et les embûches ne tardent pas à se multiplier sur son chemin.

Ce livre décrit avec une multitude de détails les ‘Indes Orientales’ (ancêtres de l’Indonésie) à la fin du XIXème siècle. Si l’on y retrouve certaines caractéristiques propres aux organisations coloniales, il est frappant de constater à quel point cette société est alors strictement segmentée entre les ‘pur-blancs’ (sic), les ‘métis’, et les indigènes ; tout ce petit monde parle néerlandais, javanais, malais – selon les circonstances. Le sort des femmes ‘nyai’, concubines forcées des occidentaux, est largement évoqué au travers du personnage de Nyai Ontosoroh, une femme éduquée, travailleuse, qui tient les rênes de l’entreprise familiale et devrait susciter un respect mêlé de crainte et d’admiration – mais n’aura jamais d’autre statut que celui, méprisable, d’une ‘nyai’. J’ai été intéressée par la description de cet univers, et par le jeu de pouvoir entre les institutions (justice, police, école) et la presse écrite. En revanche, le style est d’une platitude absolue, et l’intrigue en elle-même ne m’a pas vraiment tenue en haleine, il est vrai qu’il ne s’agit que du premier tome et beaucoup de questions restent évidemment en suspens à la fin. Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2IqhcNu
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Gadis Pantai : La fille du rivage

Dans une Java du début du vingtième siècle, Gadis Pantai est la fille d’un pêcheur de la côte nord-est ; elle a passé son enfance dans un petit village d’une grande pauvreté. Un Bendoro – un riche aristocrate local – la demande en mariage, fasciné par sa beauté. Elle n’a que quatorze ans… Du jour au lendemain, la jeune fille se retrouve enfermée et désœuvrée dans l’immense demeure du Bendoro, avec des miroirs somptueux dans lesquels elle n’ose se regarder et des bijoux en or à ne savoir qu’en faire… La nature et la liberté lui manquent cruellement. Une vieille servante au triste passé se prend d’affection pour elle et lui offre une oreille attentive et des histoires pour s’endormir le soir. Jour après jour, Gadis Pantai apprend à vivre autrement, à servir le Bendoro, à prier, à sourire pour cacher ses émotions, tout en se sentant comme un oiseau en cage. Avec ce roman, je découvre la littérature indonésienne… Une beau portrait de femme, même s’il m’a manqué un je ne sais quoi pour m’attacher à l’héroïne. L’auteur nous raconte en fait l’histoire de sa grand-mère, mariée de force à l’âge de quatorze ans à un noble – passant brusquement d’un monde à un autre, de la pauvreté à la noblesse, de l’enfance à l’âge adulte, de la liberté à l’enfermement. Un roman-hommage qui nous dépeint sans fard la société javanaise féodale de ce début du XXème siècle.
Lien : https://folavrilivres.wordpr..
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Gadis Pantai : La fille du rivage

Un roman fort et cruel qui renverse les codes du conte : la fille de pêcheurs devient princesse, mais pour le pire. Isolée, enfermée dans une cage dorée, peinant à entrer dans le nouveau rôle qu'on lui assigne, elle souffre, se languit des siens. Une quête de liberté qui aboutira dans la douleur. Un hommage de l'auteur à sa grand-mère, une critique sociale et une allégorie de l'Indonésie coloniale.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Gadis Pantai : La fille du rivage

Gadis Pantai, la fille du rivage, est l'histoire d'une jeune fille à peine pubère qui se retrouve arrachée du jour au lendemain de sa vie auprès des siens dans un petit village de pêcheurs pour devenir la concubine d'un riche homme dans une maison cossue de la ville. Une poupée, une femme objet qui doit juste vivre pour être au service de son époux et surtout assouvir tous ses désirs.



Avec ce roman, Pramoedya Ananta Toer rend un hommage à sa grand-mère. Les concubines étaient une pratique au temps des Indes Néerlandaises - ceux qui se prenaient des concubines étaient des fonctionnaires Hollandais. Un sujet souvent repris par Pramoedya Ananta Toer dans ses romans. Certes l'écriture est simple, comparée à sa trilogie du Buru Quartet et sa lecture très rapide. Pourtant, le lecteur ne peut qu'être touché par le destin tragique de Gadis Pantai.


Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
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Gadis Pantai : La fille du rivage

Tout ce que veut Gandis Pantai c’est rester vivre chez ses parents dans son village de pécheurs, mais du haut de ses 14 ans elle a tapé dans l’œil du Bendoro et lui est marié de force. D’abord intimidée et malheureuse, elle va devoir s’accoutumer de sa nouvelle vie, elle, encore enfant, habitué à la pauvreté et la rudesse de sa vie passée, va désormais vivre dans l’opulence dans la vaste demeure de son époux. Aidé par une vieille servante, elle va apprendre à se comporter en maitresse de maison et à satisfaire son époux même si elle ne comprend pas vraiment son rôle et ce qui est attendu d’elle. Marié trop jeune, séparé de ses parents trop jeune, déjà soumise à un homme bien plus âgé qu’elle, qu’elle va pourtant vénérer, elle va souffrir de la jalousie des servantes qui envient sa position et de la menace d’être répudié par son mari quand il sera lassé d’elle.

C’est un récit choquant, dans lequel on découvre la vie de ces femmes, soumises à leur mari qui ne sont rien tant qu’elles ne sont pas mariées et peuvent tout perdre si elles sont répudiées. Gandis Pantai c’est l’histoire d’une enfance volée, de la perte de liberté et de la maitrise de son destin. Elle va apprendre petit à petit la cruauté du monde et la dureté des hommes. Un récit brut et touchant qui nous fait découvrir la condition des femmes en Indonésie sous domination Hollandaise du début du 20ème siècle. On y découvre la hiérarchie des classes sociales mais aussi le fossé qu’il peut exister entre vie modeste mais libre des pêcheurs sur la côte nord-est de Java et la vie opulente et solitaire de la ville.
Lien : https://eemmabooks.wordpress..
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Gadis Pantai : La fille du rivage

La fille du rivage de Pramoedya Ananta Toer, parle d'une jeune fille mineure qui est « mariée » à un homme bien plus âgé qu'elle, et qui a eu déjà plusieurs concubines et plusieurs enfants.



Gadis Pantai, c'est son nom, âgée de 14 ans et venant d'un pauvre village de pêcheur, se retrouve donc du jour au lendemain prisonnière dans une maison riche de la ville, « mariée » à un homme qu'elle ne connaît pas et prisonnière d'une cage dorée où elle n'a plus qu'à subir sa situation.

Victime d'un con aux apparences bien noble, bien religieuse, bien propre, qui fait d'elle son esclave, sa chose, son rien… autant dire que sa vie n'est pas drôle et ne respire pas la joie de vivre. Mais comme elle n'a pas l'air de se plaindre, puisqu'elle tombe amoureuse de son bourreau, en tant que lecteur tu finis par vite passer sur cette situation immonde pour finalement péter un plomb devant la soumission de Gadis Pantai qui accepte son rôle de serpillière sans broncher.

Ok, l'époque ne s'y prête pas vraiment et le pays non plus probablement, mais putain ! les dialogues et certaines scènes donnent juste envie d'aller s'asseoir dans les orties parce que… parce que tu te sens obligée de trouver plus con que le livre pour te calmer.

Et oui ! Et c'est là le hic ! Car à part sur la fin - les dix dernières pages à peu près - ce livre ne parle pas du tout d'une fille luttant pour rester libre comme l'indique la quatrième couverture. (Ce que je recherchais, hélas.) En effet, vu qu'elle subit la situation de bout en bout sans trop broncher, voire pas du tout, je dois avouer que du coup j'ai lu ce livre déçue et énervée, cherchant ce chant de liberté promis, qui se limite ici au souvenir du chant de la mer… (On ne va pas se mentir, y a mieux comme liberté.)



Oui, bon d'accord, ce livre cherche avant tout à mettre en avant ces histoires de vies volées des plus faibles par les plus forts et/ou les plus riches, ces vies parfois volées dans l'espoir d'une vie meilleure, mais c'était nécessaire de nous servir ce concept sans un minimum de révolte intérieure ? Avec une héroïne naïve et faible ? Et c'était nécessaire de devoir attendre la fin du roman pour voir une révolte de notre pitoyable héroïne ?, qui franchement aurait gagné à être moins pathétique pour le coup. D'accord elle est triste, mais quand même, un minimum de force n'aurait pas été mauvais, car là je l'ai trouvé pitoyable et sans caractère. Honnêtement, c'était vraiment un discours et des idées dignes d'une personne faible, qui en fin de compte va partir se cacher loin de son village pour ne pas subir le regard des autres...

Bref ! Ce livre ne raconte pas l'histoire d'une fille qui lutte pour rester libre jusqu'au bout.



Outre cela, et même si je suis contente d'avoir découvert un auteur indonésien, j'avoue que je n'ai pas été fan de l'écriture. C'est très simple, banal, rien de bien recherché. En résumé, un livre, vite lu, vite oublié. Pas extraordinaire.



Merci à Babelio et Folio.
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

J'ai lu ce livre pour découvrir la littérature d'Indonésie.



Cette lecture a été à la fois très intéressante sur les mécanismes de la colonisation et la propagande raciale, et profondément ennuyeuse, au point que je n'ai pas terminé le roman.



Le personnage principal, Minke, est présenté comme un indigène, ce qui sur l'île de Java en 1900 est le niveau de plus inférieur de la société. Il y a les "pur-blanc", les colons hollandais et les européens en général, présentés comme la race supérieure - plus éduqués, plus civilisés, plus intelligents, plus forts, plus créatifs - auxquels les autres se soumettent naturellement, écrasés par leur supériorité logistique et intellectuelle ; il y a les métis, issus d'accouplements entre pur-blancs et leurs concubines indigène ou des prostituées, qui bénéficient parfois de l'influence du père qui leur accorde son nom de famille et donc une partie de son influence (pour accéder à l'éducation supérieure par exemple) ; et il y a les indigènes, donc zéro pourcent blanc, qui n'ont pas de nom de famille et sont contraints à une vie de servitude et de travaux pénibles. Ce qui est intéressant, c'est que le roman est rédigé par un indonésien, et qu'il explique ici la société telle qu'elle a été imposée sur Java lors de la colonisation. Ce n'est pas un européen dans un délire racial, mais une démonstration d'à quel point les gens infusent les théories racistes jusqu'à les considérer normales et les perpétrer à leur tour, même si c'est à leurs dépends.



De nos jours, on appelle ça "le racisme intériorisé" (quand un racisé essentialise ses pairs et tente de se sortir du lot à titre individuel pour être validé par les blancs) et ça fonctionne aussi en "misogynie intériorisée" (quand une femme essentialise ses pairs et tente de se sortir du lot à titre individuelle pour être validée par les hommes ("toutes des hystériques, sauf moi"))



Minke est une espèce de surhomme. Il a beau être indigène, tout le monde l'adore spontanément, à part quelques sinistres personnages veules, laids, agressifs, jaloux et mesquins, des méchants ; alors que toustes celles et ceux qui sont éduqué·es, bell·aux, ont du succès, spirituel·les etc le prennent en affection, voire tombent amoureuses, voire lui offrent le gîte et le couvert, voire l'adoptent comme leur fils et lui assurent une situation financière.

Il écrit des nouvelles sous pseudonyme européen et rencontre le succès immédiat, ainsi que l'admiration de ses professeurs d'université qui louent son génie et sa sensibilité.

Tout ça m'a ennuyée... Les personnages trop lisses n'ont que peu d'intérêt.

Par ailleurs, Minke a beau être un indigène sans nom de famille et donc, un rebut de la société qui bénéficie de traitements de faveurs spontanés parce qu'il est jeune-beau-brillant, jamais il ne remet en question cet ordre racial et colonial des choses. Il considère qu'il est bien normal que les javanais soient administrés par les hollandais, la preuve c'est que les hollandais ont remporté la bataille, donc ils sont légitimement supérieurs. "T'as joué t'as perdu, c'est la vie." Si c'était instructif et intéressant sur les mécanismes du lavage de cerveau, c'était quand même lassant.



Enfin, la littérature m'a parue ennuyeuse, avec peu d'action et des passages entiers "voici la scène telle qu'untel me l'a racontée". Bof.
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Buru quartet, tome 3 : Une empreinte sur la..

Dans ce troisième tome, on suit les aventures de Minke à Betawi, dans l'école de médecine puis dans la création de syndicats, d'association et de journaux.

Ce tome a été plus long que les autres à lire - il y a tellement d'idées développées - et Minke devient plus abstrait, et les personnages secondaires y ont moins de poids. Malgré tout, ses idéaux anti coloniaux, progressistes et indépendantistes sont toujours là, et m'ont encore une fois beaucoup appris sur l'Indonésie du début du XXème siècle
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Buru Quartet, tome 2 : Enfant de toutes les..

C'est le deuxième tome du Buru Quartet. Le personnage principal Minke cherche à trouver un sens politique à son avenir. Il n'y a pas beaucoup d'action mais beaucoup de dialogues où Minke prend conscience des injustices de la colonisation. Dans ce livre écrit alors que l'auteur est emprisonné on voit que Pramoedya Ananta Toer a voulu décrire le contexte politique de l'époque qui mènera à une décolonisation violente de l'Indonésie.

A recommander à ceux qui s'intéressent à l'histoire de l'Indonésie et plus généralement aux systèmes coloniaux car le schéma décrit ici se retrouve dans d'autres pays.

Bien que l'histoire n'ait pas beaucoup avancé dans ce tome, le dernier chapitre invite à lire la troisième partie (4 au total).
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Buru quartet, tome 3 : Une empreinte sur la..

Je ne saurai trop bien dire pourquoi mais ce tome m'a quelque peu lassé. Alors même que les engagements, les questionnements et le projets de Minke s'accélère. Qu'il s'affirme de plus en plus en leader voire guide d'une révolution latente en Indonésie, son personnage m'a de plus en plus irrité et un semblant de gène à suivre sa pensée s'est instauré au cours de ma lecture. C'est toujours aussi passionnant de découvrir un pays et une culture complétement inconnue et de voir naître et évoluer les idées de souveraineté et d'autodétermination et pourtant j'ai vraiment peiné de devoir les suivre au travers de Minke.
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