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Critiques de Pramoedya Ananta Toer (110)
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Buru Quartet, tome 4 : La maison de verre

Dans un contexte historique très particulier, fut confiée à Jacques Pangemanann, la lourde charge de s'attaquer au problème des Indigènes. Le mouvement de ces derniers prenait de l'ampleur. Le Gouvernement se devait d'agir vite et efficacement. C'est ainsi qu'il fut demandé à ce fonctionnaire d'état, de rédiger un rapport sur les indigènes instruits des Indes néerlandaises et donc de Raden Mas Minke, la personnalité la plus importante parmi eux pour l'envoyer rapidement en exil. Seulement Pangemanann vouait un intérêt à cet homme et il était tiraillé entre l'admiration et le devoir de condamner ce dernier. Ainsi, au retour de la traversée qui conduisit Minke à Amboine, Pangemanann écrivit " C'est la première fois de ma vie que j'ai été lié directement à un évènement historique en exécutant l’ordre accompagner jusqu'à sa terre d'exil l'homme que je considère comme mon maître, Raden Mas Minke. Il est la première victime des initiatives prises par les autorités coloniales pour empêcher les Indes néerlandaises de connaître le sort des Philippines. " Nous aurions pu imaginer que ce commissaire agisse autrement, prenne la défense de Minke ! mais non au final il va le détruire totalement par des actions insoutenables ! Il va détruire un homme et la vie de quelques uns autour de lui sans scrupule aucun, mais au fond de lui il réalise que tout s'écroule, sa femme le quitte, ses enfants partent en France .... Et suite à la guerre mondiale, il comprend combien il est juste un pion sur le grand échiquier politique.... Mais c'est trop tard.



J'ai eu grand plaisir de lire ce tout dernier volet de la tétralogie Buru Quartet, très dense comme les autres livres, très puissant seulement il me reste un regret, qui est, la trop grande absence de Minke tout au long de ces pages. Car ce commissaire je ne l'ai pas aimé dès les premières pages et c'est lui qui raconte ici toute l'histoire.



Une fresque historique exceptionnelle et incontournable à lire, qui nous permet une certaine compréhension de cette époque coloniale sur l'île de Java. Un homme, Minke qui nous a séduit dès les premières pages du tout premier volet Le monde des hommes. Une vie qui semble faire résonance avec son auteur, celle de cet homme d'un grand humanisme, qui a été emprisonné par le gouvernement colonial hollandais et envoyé au bagne sous la dictature de Suharto et mort en 2006.
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Le fugitif

Une fois n'est pas coutume, voici un roman indonésien écrit en 1947 par Pramoedya Ananta Toer.



L'histoire prend place deux ans plus tôt dans les dernières heures de l'occupation japonaise du pays, le héros, Le Fugitif qui donne son titre au roman est un dissident qui, sous les aspects d'un mendiant, se cache de l'armée japonaise après une tentative de révolte contre l'occupant qui s'est soldée par un échec. N'en doutons pas, le fugitif est un roman doté de grandes ambitions et aborde les grands thèmes littéraires : Engagement, famille, amour, sacrifice, trahison… Les personnages liés entre eux se croisent et se recroisent au fur et à mesure que l’intrigue avance.





Le roman est partiellement autobiographique et Pramoedya Ananta Toer le rédige peu après l’occupation japonaise alors qu’il est lui-même incarcéré dans une prison de Jakarta par le pouvoir néerlandais du fait de ses engagements en faveur de l’indépendance.





La toile de fond historique est intéressante et rarement abordé (à tout le moins aux yeux du lecteur occidental que je suis).

Du coté de la narration, si nous parlons bien d’un roman, on retrouve quelque chose de très théâtral dans les dialogues qui constituent, de fait, la large majorité du roman ou dans le découpage des différentes « scènes ». Cela ne va pas sans créer un une certaine dissonance pour le lecteur : alors qu’on s’attend à des dialogues vraisemblables, on assiste à des dialogues surréalistes dès les premiers chapitres où sans raison convaincante certains personnages répètent quatre ou cinq fois les mêmes questions ou des répliques similaires. Ces invraisemblances qui ne détonneraient peut-être pas dans une tragédie m’ont au moins pour un temps fait sortir du roman. De même, les entrecroisements continuels entre les personnages et l’accumulation de coïncidences inouïes du début à la fin du roman ennuieront le lecteur à la recherche d’un roman historique, ce que ce livre n’est manifestement pas. Enfin, concernant les personnages eux-mêmes, il ne faut guère s’attendre à autre chose qu’à des allégories, des symboles et il est dès lors difficile d’éprouver une quelconque empathie pour eux.





Pièce de théâtre sans l’être, roman allégorique, difficile de classer exactement ce livre. Le fugitif rappellera sans doute au lecteur français des pièces comme Les Justes d’Albert Camus ou Les mains sales de Sartre que ce soit au niveau des thèmes, de la toile de fond ou du découpage. J’ai débuté ce livre comme s’il s’agissait d’un roman historique et en suis ressorti avec des sentiments mitigés, il conviendra sans doute de le lire comme on lirait Œdipe Roi ou Antigone.

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Corruption

Bakir, est fonctionnaire, chef de service plus exactement. Il vient d’une famille de fonctionnaire de père en fils. Il a 20 ans de carrière et quatre enfants. Il s’en sort de moins en moins bien avec ses fils qui grandissent et vont bientôt rentrer au lycée. Il se met donc à réfléchir afin d’augmenter ses revenus et vivre une vie plus confortable. Une idée lui vient, faire comme tout le monde, le mot est lâché : corruption.

C’est là que les ennuis commencent...

J’ai beaucoup aimé ce livre. Au début, j’ai eu envie de secouer Bakir, un éternel indécis, pleutre comme ce n’est pas permit. Puis je me suis posé des questions, effectivement, le danger mérite réflexion. Quand sa femme a essayé de le dissuader, j’ai était irrité par cette conscience qui se rappelait à mon bon vouloir. Mais quand ce fut le tour de son secrétaire alors là, je me suis dit : non, mais c’est le pompon !

Le récit en forme de fable et de farce est très drôle, écrit avec beaucoup de psychologie. L’auteur pose un regard très dur sur les fonctionnaires javanais d’ancien régime et assez méfiant sur les premières années de la république.

J’ai pensé à Voltaire, entre autres.

Je compte bien lire d’autres livres de cet auteur.
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Le Monde des hommes est le premier volet de Buru Quartet, le seul des quatre ouvrages traduit en français jusqu'à ce jour. L'auteur, Pramoedya Ananta TOER l'écrivit en 1975, après de longues années passées en prison à cause de son engagement nationaliste. C'est pendant ses années de détention qu'il avait petit à petit élaboré ce récit et l'avait raconté à ses co-détenus puisqu'il lui était interdit d'écrire. Quelques années après sa parution, alors que l'Indonésie était devenue indépendante, le livre fut interdit sous prétexte qu'il promouvait le communisme. Il fut finalement réhabilité en 2005 et traduit dans de nombreuses langues.

A la toute fin du 19ème siècle, à Surabaya sur l'île de Java, alors que L'Indonésie est une colonie néérlandaise, Minke fréquente une des meilleurs écoles du pays. Il est un des rares indigènes à avoir le droit à l'éducation, la même que celle des jeunes européens de son âge. Par jalousie, et pour le mettre dans une situation embarrassante, un de ses condisciples Robert Suurhof va l'introduire dans le foyer de Nyai Ontosoroh dont la fille a la réputation d'être la plus belle métisse de la région. La jeune fille va s'éprendre de Minke qui tombera sous son charme. Elle va s'attacher à lui et Minke, touché par sa fragilité, va finir par venir habiter à ses côtés. Minke est javanais, un indigène, c'est à dire qu'il est au plus bas de la société, mais Nyai, elle aussi indigène, est également la concubine d'un européen, ce qui la relègue encore plus bas aux yeux de tous, trainant comme ses consoeurs une réputation de femme débauchée. Minke va tout de suite s'apercevoir qu'elle est très différente de ce que l'on dit d'elle : c'est une femme intelligente, perspicace, autodidacte. Depuis que son maître est devenu fou et s'est éloigné de leur foyer c'est elle qui gère complétement sa ferme et la fait fructifier. Minke va réussir brillamment ses examens et parallélement à ses études va entamer une carrière de journaliste tout en veillant sur la jeune Annelies. La santé de celle-ci est fragile et elle ne peut plus se passer de la compagnie de Minke. Tout entiers à leur amour, ils ne le savent pas, mais leur monde va bientôt s'effondrer.

Minke, ce jeune indigène qui bien que d'ascendance noble, n'a aucun droit dans son pays ni aucune existence aux yeux des occidentaux va tenter de se frayer un chemin entre les codes indigènes ancestraux et les lois érigées par les néérlandais. Très intelligent, très bon élève, il dénote dans son collège où la plupart de ses professeurs blancs l'ignorent. Il pourrait devenir "bupati " comme son père, c'est à dire haut fonctionnaire - dont le pouvoir est extrémement limité et toujours soumis à la discipline des hollandais- , mais il veut être journaliste. Il s'étonne de plus en plus que les agissements des colons néérlandais ne correspondent pas du tout aux valeurs occidentales qu'on lui a inculquées au collège et heurtent l'esprit humaniste et libertaire qu'il y a acquis.

Le Monde des Hommes est un roman magnifique, passionnant....On en apprend beaucoup sur l'histoire et la société de l'Indonésie à cette époque. Une société extrémement cloisonnée, codifiée, où il faut choisit les gestes et les termes à employer selon la classe sociale et la position de la personne à laquelle on s'adresse, classe sociale dont il est bien sûr impossible de sortir. Dans ce roman qui se déroule dans un pays où les colonisateurs blancs sont les maîtres il est beaucoup question d'oppression, de racisme et d'injustice. C'est un récit profondément humain. On sent que l'auteur a vécu ce qu'il raconte : le mépris, l'incompréhension, le sentiment de révolte envers tant de mauvaise foi et d'iniquité. Je n'ai pu m'empêcher de ressentir toutes ces émotions avec le jeune Minke et de ressortir de ma lecture complétement révoltée.

Malgré ses cinq cent pages qui pourraient effrayer certains lecteurs ce livre se lit très vite tant le style de l'auteur est fluide et souple.



Le deuxième volet de la quadrilogie va paraitre chez Zulma en Mars 2017.

Un énorme merci à Babelio et aux Editions ZULMA pour cette belle découverte.
Lien : http://lecturesdebrigt.canal..
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Corruption

Nous suivons dans ce roman un petit fonctionnaire à Jakarta peu après l'indépendance. Vous vous doutez bien du sujet principal du livre : la corruption. Ce fonctionnaire qui a toujours été droit et honnête toute sa vie finit par basculer de l'autre côté. Il n'en peut plus de souffrir et de voir sa famille privée de tout, il a peur de ne pouvoir laisser ses enfants continuer leurs études faute d'argent. Il finit donc, comme tant d'autres, par se lancer dans la corruption. Nous suivons alors sa lente descente aux enfers, son incapacité à sortir de cet engrenage, de ce cercle infernal.

Ce qui m'a marqué est son égoïsme. Il prenait sa famille comme excuse, mais finalement c'était beaucoup pour le paraître et pour lui-même. J'ai également été choquée de sa vision de la femme, qui ne semble être là que pour lui obéir...

Ce court roman est très intéressant, il met en lumière la fragilité parfois de notre bonne volonté et la facilité à passer la ligne interdite. Bien qu'écrit dans les années 50, le sujet traité dans ce livre est toujours d'actualité dans bien des pays...
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Gadis Pantai : La fille du rivage

En prologue du roman, l'auteur explique qu'il nous raconte une partie de l'histoire de sa grand-mère maternelle. Une histoire qu'il a du imaginer sur bases d'informations glanées ça et là, parce qu'elle n'a jamais levé le voile sur son passé, jusqu'à son nom qu'elle n'a jamais révélé.

Dans ce roman, elle est donc Gadis Pantais, la fille du rivage.



Le récit commence au début du 20e siècle, quand la jeune fille, alors âgée de 14 ans doit quitter son village de pêcheurs pour rejoindre la ville où elle est mariée au Bendoro. Mais quand on est une fille de peu, on n'est jamais l'épouse d'un noble, au mieux sa concubine officielle. C'est un choc des mondes que vit Gadis Pantai, sans en avoir les clés.

La lecture est très facile, voire très rapide, car la narration se rapproche régulièrement du style oral. Certains dialogues sembleraient même plus appropriés au genre théâtral antique. Sans doute le fait que ce roman soit d'abord paru sous forme de feuilleton dans un quotidien dans les années 60 n'est pas étranger à ce type de narration.

Je suis donc restée un peu en dehors, ne ressentant étrangement aucune émotion à la lecture alors que le sujet même pourrait se révéler plutôt tragique.

Le récit était intéressant pour l'aspect plutôt historique, sur une île de Java que je ne connais pas, et encore moins pour ses traditions ancestrales. Mais l'ensemble m'a paru assez léger, brossant une tendance, un plan d'ensemble assez dichotomique et sans nuance. On est donc plus dans l'esquisse que dans le tableau. Le propos principal se focalise sur la dénonciation des mariages précoces et sur la relation vassalique entre la noblesse, oisive, et le peuple, travailleur.

Côté personnage, j'ai eu l'impression tout du long d'être face à des personnages issus d'une tragédie antique, là où les émotions sont feintes quand elles ne sont pas absentes.

C'est donc assez mitigée que je referme ce roman qui ne laissera pas vraiment de trace dans ma vie de lectrice.
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Gadis Pantai : La fille du rivage

Dans le prologue, l’auteur nous présente une vielle femme pauvre et courageuse, et nous dit qu’il s’agit de sa grand-mère. Et qu’à la place du vêtement promis, il lui offre ce livre, ce récit de son histoire.

Avec une telle présentation, je m’attendais à traverser le siècle en suivant la vie de cette femme. Ce n’est pas ça. Le récit se cantonne à une période d’une durée de 3 ans, celui où cette très jolie jeune fille, vivant dans un village de pêcheurs, plaît à un noble de la ville qui la prend comme concubine et l’enferme dans sa grande maison, où elle doit apprendre des codes sociaux qu’elle ignore totalement.

Le propos consiste essentiellement en l’opposition des deux modes de vie, antagonistes, insistant sur les notions de richesse, de liberté, de bonheur. Dans le village de pêcheurs, l’or est source de convoitise donc de malheur. L’auteur nous relate également l’étanchéité entre les classes sociales, qui fait que cette épouse non noble n’en sera jamais une, juste une servante de son mari et maître, épouse en trompe-l’œil.

Avec ses dialogues étoffés et sa morale, le roman prend des allures de conte qui pourrait être adapté en pièce de théâtre. Dans le roman cela donne du réalisme, mais aussi quelques longueurs. Mais c’est indéniablement dépaysant et instructif.
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Le Monde des hommes ouvre une tétralogie intitulée "Buru Quartet" (du nom de l'île indonésienne dans laquelle Pram a été envoyé au bagne, et d'où il écrivit la plupart de ses romans), dont seuls les deux premiers tomes ont été traduits en français (pauvres de nous !). A la fin du XIXème siècle, la société de Java est gangrenée par une distinction raciale : les européens blancs d'un côté, les indigènes de l'autre, et entre les deux, les métis. Minke, jeune étudiant javanais indigène, croise le chemin d'une famille singulière, aussi attirante qu'effrayante. Son moteur ? Ontosoroh, une Nyai, c'est-à-dire une concubine d'un riche colon hollandais nommé Herman Mellema dont elle a deux enfants : la jeune et belle Annelies, qui se revendique indigène comme sa mère, et Robert qui au contraire les méprise et veut être considéré comme métis du fait de sa filiation avec son père colon. A travers une suite d’événements divers, Minke doit faire face à un tiraillement entre ses racines javanaises et son instruction européenne, et interroge ainsi le monde dans lequel il vit.



Ce jeune écrivain en herbe croise le destin de personnages marquants, dont certains me hanteront sûrement pour quelques temps, tant ils paraissent réels grâce à délicatesse de la plume de Pram : une prostituée japonaise, un ancien combattant français reconverti en artiste peintre et dessinateur de mobilier d'intérieur, une professeur de langue et de littérature néerlandaise (qui a des airs de M. Keating, le professeur du cercle des poètes disparus campé par Robin Williams), un docteur dont la pratique se rapprocherait de celle d'un ethnopsychiatre ... Une foule de protagonistes destinés à mettre en exergue des thèmes d'une profondeur saisissante tels que la dignité, la liberté ou encore l'identité.



On notera également en toile de fond une réflexion intéressante sur la colonisation, l'intérêt de ce roman résidant aussi dans sa description de l'histoire de l'Indonésie, que j'ignorais pour ma part.



Par l'intermédiaire de dialogues tranchants dénués de tout caractère superficiel, Le Monde des hommes questionne notre rapport à l'autre, fait grandir, et réchauffe le cœur. A ne pas manquer.
Lien : https://www.chezlaurette.org..
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Gadis Pantai : La fille du rivage

La découverte d’un autre monde, d’autres relations sociales, le passage de l’enfance à l’âge adulte. A l’incompréhension succède la gestion de nouvelles règles mais pas en total partage, ni en assentiment, malgré une forme de docilité et les silences.



Un beau portrait de femme, en construction dans un monde transformé par un mariage arrangé. La lente intelligence de la distance et de l’incompréhension. Une ouverture à se penser.



Derrière une subtile écriture, l’impuissance d’abord à comprendre, puis à faire bouger les lignes de cette société cloisonnée, ségréguée. Derrière les acceptations, des non-renoncements. Sans hausser le ton, avec le même rythme de phrases, l’auteur met en scène une belle révolte du village, une autodéfense salvatrice. Il illustre aussi, avec humour, la transformation d’un conteur en pécheur marié à la fille d’un noble. Une forme de rupture mais aussi une continuité dans l’assignation des femmes et l’utilisation par l’autre de leur corps.



Mais cela sera aussi le cri de Gadis Pantai, en rôle de mère à laquelle le Bendoro, le père aristocrate, arrache l’enfant tout en rejetant la femme. Limite aussi de la mise en cause de cette assignation des femmes au rôle de mère.



L’auteur ne traite probablement pas de la continuité de ces assignations fortes. Mais est-ce trahir cette œuvre que d’ouvrir d’autres fenêtres dans le cadre de l’imaginaire romancé, dans l’espace créé par ses mots doux et colorés, de ce rythme très particulier des phrases de Pramoedya Ananta Toer. Un prolongement du refus de ces arrangements où les femmes tendent à n’être que ce que les hommes voudraient façonner.



Une découverte à la fois d’un auteur, d’une œuvre et d’une littérature, indonésienne, abordée ici pour la première fois.
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Surabaya, fin du XIX siècle. Quand Minke fait la connaissance d'Annelies, il ne sait pas encore que les soucis ne font que commencer. Brillant étudiant dans une école réputée des Indes Néerlandaises, ce jeune indigène fait aussi le métier de journaliste. Grâce à l'attirance qui s'exerce entre lui et la belle métisse, Annelies, il s'approche un peu plus de sa famille.

C'est de cette manière que Minke fera la connaissance de nyai Onstosoroh, la mère d'Annelies. C'est une indigène qui a été donnée de force à un blanc très riche. Malgré que sa position sociale est celle d'une concubine, elle gère tout, en femme cultivée et courageuse.

Minke s'installe dans cette maison, mais tout cela n'est pas bien vu par les gens jaloux qui préfèrent juger avant de connaître quelqu'un. Et la couleur de peau n'arrange rien…

Quelle belle écriture toute en douceur ! J'ai beaucoup aimé ce premier tome de la tétralogie.

Impatiente de commencer la suite.



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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Le monde des hommes était le premier roman de Pramoedya Ananta Toer que je lus. D'ailleurs, cet homme a été pressenti plusieurs fois pour le prix Nobel, et au terme de cette lecture je ne peux que comprendre et approuver.



Le monde des hommes est un roman indonésien, se déroulant à la fin du 19e siècle, dans les Indes Néerlandaises. Il met en scène Minke, un indigène, qui tombe amoureux d'une métisse, Annelies. Pas besoin d'en savoir plus, il faut se plonger dans ce roman-fleuve, se laisser embarquer dans ce premier tome de la quadrilogie du Buru Quartet !



Dans ce premier tome, de nombreux sujets ont le temps d'être abordés : le racisme, la condition de la femme, la colonisation, les rêves, l'adolescence, les déceptions, les interdits selon la classe sociale, les injustices, la politique, le pouvoir, etc.



C'est complet, incroyablement bien mené, bien écrit. C'est aussi original ! Et j'ai déjà hâte de me plonger dans le second tome !
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Européens, métis et indigènes. Voilà les trois catégories qui structurent la société coloniale des Indes néerlandaises de la fin du XIXe siècle. Peu importe votre niveau d'instruction, votre richesse, votre place sur terre est dictée par votre naissance. Voilà un système colonial si bien huilé, si bien installé, que même les indigènes n'oseraient pas le remettre en cause, reconnaissant la supériorité des européens.

C'est dans ce décor que l'auteur va dérouler sa grande fresque des Indes néerlandaises. Un monde perçu de l'intérieur, par Minke, un jeune indigène, pur produit de cette société coloniale : un jeune homme plus tout à fait javanais, mais qui ne sera jamais néerlandais.

C'est une magnifique fresque épique que nous offre ici l'auteur, écrite -ou plutôt imaginée- alors qu'il était en détention. Il n'est pas Minke mais on sent qu'il a mis beaucoup de lui dans ce jeune homme. Les auteurs indonésiens sont suffisamment peu nombreux à être traduits pour que l'on prête attention à celui-ci qui nous fait pénétrer un monde peu connu et une forme de colonialisme aussi moins souvent évoquée que celle de la France ou de l'Angleterre.

Attention à la postface, elle en révèle un peu trop à mon goût sur la suite de l'histoire dans les trois autres tomes.
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Buru Quartet, tome 2 : Enfant de toutes les..

Un écrit singulier : à la fois étude sociologique et histoire romanesque qui se déroule à Surabaya, en Indonésie, au temps de la toute puissance coloniale.

Je découvre cet auteur, avec surprise et ravissement : exotisme garanti, mais surtout plaidoyer pour un peuple opprimé ; avec tous les sévices, allant jusqu'à la mort ; face à un colonisateur qui m'a fait penser à l'ogre sanguinaire qui peuple les contes pour enfants. Sauf qu'ici, ce n'est pas un conte. L'écriture de Pramoedya Ananta Toer en est cependant largement teintée, et fait de cet opus savant un ouvrage accessible et plein de découvertes intéressantes sur " une comédie humaine à la mesure des peuples et du monde moderne".
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Gadis Pantai : La fille du rivage

Dans une courte introduction, Toer nous explique que ce roman est basé sur la vie de sa grand-mère,un peu inventée, à qui il le dédie.



Gadis Pantai est une fille de pauvres pêcheurs, mais un jour un Bendoro, un seigneur noble, décide de l'épouser, alors qu'elle a à peine 14 ans. Elle n'est pas la première épouse du Bendoro, d'autres jeunes femmes sont déjà passées par la maison, des enfants issus de ces unions sont présents. Une vieille servante aide Gadis Pantai à remplir son nouveau rôle, qui s'attache beaucoup à elle, se sentant très seule, entre les parents de son mari qui la méprise, et ce dernier qui est souvent absent et qui la traite plus en servante qu'en épouse. Elle rend visite à ses parents au village, mais son nouveau statut social ne permet plus la moindre familiarité même avec les plus proches. Gadis Pantai finira chassée par son mari, après avoir donné naissance à une petite fille, qu'elle ne pourra ni élever, ni même revoir, et devra se faire une autre vie toute seule.



Un beau personnage, même si le déroulement du livre est assez prévisible dès le début. Pramoedya Ananta Toer se place complètement du côté de sa jeune héroïne, le monde de la noblesse n'est pas vraiment exploré, encore moins les sentiments et les pensées des personnages qui en font partie. Ils restent aussi mystérieux pour nous qu'ils doivent l'avoir été pour elle. Gadis Pantai est très malheureuse dans la maison de son mari, mais encore plus lorsqu'elle doit se séparer de sa fille. Il y a une recherche du pathétique touchante souvent, mais peut être un peu chargée quand même. Certains éléments doivent sûrement être plus faciles à appréhender si on connaît cette culture particulière, loin de nous.



L'écriture est d'apparence simple, il y a beaucoup de dialogues, pas tellement de longues descriptions, ni de lieux, ni des sentiments et pensées des personnages. Mais c'est indéniablement efficace, c'est un livre qui se lit facilement et rapidement.
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Buru Quartet, tome 2 : Enfant de toutes les..

Minke se retrouve dorénavant seul avec sa belle-mère Mama à Wonokromo tout en sachant que cela ne durera pas éternellement. D'une part, Minke souhaiterait continuer ses études dans une autre ville et ainsi quitter Surayaba et ses mauvais souvenirs. D'autre part, avec le décès de Hermann Mellema, son fils légitime, un ingénieur hollandais, souhaite mettre la main sur Wonokromo et sur l'entreprise. Mama, avec son statut de concubine, se fera expulser purement et simplement. Peu importe qu'elle y consacré toute son énergie durant de si nombreuses années.



Minke se remet du triste sort de son épouse Anneliese qu'il ne reverra plus. Il est tourmenté par les propos de son ami français qui lui reproche de n'écrire ses articles qu'en néerlandais alors qu'il pourrait écrire dans la langue de son peuple le malais. Minke réalise que son ami à raison, il ne connaît même pas comment vivent les gens de son peuple alors qu'il en connaît tant sur l'Europe, cette Europe qu'il a tant vénéré et pourtant qui le traite comme un sous-homme car il est indigène et non pas un blanc. Un séjour à la campagne lui fera prendre conscience de son ignorance et lui ouvrira les yeux, sur cette injustice subite par les gens de son peuple. Comment peut-on lutter contre ces injustices ? Peut-on comme les philippins se révolter contre les colonisateurs ? Et Wonokromo pourra-t-on le sauver ?



"Enfant de toutes les nations" est le second volet "Buru Quartet", une tétralogie nous transportant à l'époque des Indes Néerlandaises. Pramoedya Ananta Toer nous y livre une véritable page d'histoire, l'histoire du Monde qui vit à ce tournant de fin de siècle une véritable métamorphose. J'étais ravie de retrouver Minke et son entourage mais surtout j'ai grandement apprécié cette lecture subjuguante, sans doute encore plus que "Le Monde des Hommes". Hâte de lire la suite ...




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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Durant les deux dernières années du XIXe siècle, Minke est un brillant étudiant dans la plus prestigieuse école des Indes Néerlandaises, la HBS. Il est un privilégié car cette école est normalement réservée aux Néerlandais et que les autres, les indigènes et les "Vremde Oosterlingen" comprenant les chinois, indiens et malais ne sont acceptés que par petite poignée. Or Minke est un indigène et malgré qu'il soit issu d'une famille de souverains javanais, il fait parti "du petit peuple". Sa réussite scolaire suscite beaucoup de jalousie, car il n'est pas possible qu'un indigène soit plus intelligent que les autres. C'est pourquoi, un de ses camarades l'embarqua un jour chez une concubine car il n'est pas bon de fréquenter ce genre de personnel. Contre toute attente, Minke se sentira bien auprès de Nyai et de sa sublime fille Annelies dont il tombera éperdument amoureux. De plus, Nyai est une femme charmante, rien à voir avec les clichés que l'on donne aux concubines. C'est une femme cultivée, intègre, gérant la ferme familiale comme une véritable femme d'affaires. Une femme aux bonnes moeurs contrairement à ce qu'il se raconte à l'extérieur. De visiteur occasionnel, Minke deviendra très vite un visiteur permanent. Mais ce nouveau lieu de résidence nourrira les commérages mais pourtant de plus grands malheurs frapperont Wonokromo.



"Le monde des hommes" est une véritable merveille, un joyau de la littérature indonésienne. Pramoedya Ananta Toer dit Pram avait inventé cette histoire lors de son incarcération sous le régime de Suharto et principalement au bagne der l'île de Buru dans l'est de l'Indonésie. Il l'avait transmise par voie orale. Ce n'est qu'une dix ans après, en 1975, qu'il eut l'autorisation de l'écrire. A sa sortie de prison, une importante partie de son roman lui a été confisqué, Pram a du alors réécrire le roman pour enfin le publier. Mais le livre fut censuré quasiment immédiatement et durant 25 ans alors que le roman fut traduit dans de nombreuses langues à travers le monde. "Le Monde des hommes" est le premier épisode du "Buru Quartet", une tétralogie nous transportant à l'époque des Indes Néerlandaises où Pram nous dépeint l'injustice subit par le peuple indonésien pendant cette période de colonisation à travers l'expérience d'un indigène qui a eut une éducation européenne. C'est un roman exceptionnel et je n'ai qu'une seule hâte, c'est de lire la suite, très vite.



Un grand merci à Babelio de m'avoir donné l'occasion de découvrir ce livre que je convoitais depuis si longtemps.
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Buru quartet, tome 1 : Le monde des hommes

Le personnage principal, Minke, est un jeune homme ambitieux et intellectuellement doué. Issu d'une famille indigène javanaise, il est déterminé à briser les barrières sociales et à lutter pour la justice et l'égalité en dépit des préjugés raciaux et des contraintes coloniales.

Il s'éprend d'Annelies dont la mère, Nyai Ontosoroh, est une femme forte et résiliente, d'origine indigène javanaise mais a été élevée dans un milieu européen. Elle est une concubine d'un homme européen puissant et possède une entreprise prospère. Elle incarne le désir de réussite et d'indépendance face à l'oppression coloniale.



Ce premier tome de "Le Monde des Hommes" suit Minke, dans sa lutte pour briser les barrières sociales et s'opposer à l'injustice coloniale dans l'Indonésie du XIXe siècle. Il noue des amitiés avec des Européens progressistes et se lie donc d'affection avec Annelies et sa famille.

Minke est confronté à l'oppression coloniale, aux préjugés raciaux et aux conflits intérieurs tout en cherchant à réaliser son désir de justice et d'égalité.



Pramoedya Ananta Toer était un écrivain indonésien renommé et un fervent défenseur de la justice sociale. Il a vécu de 1925 à 2006 et a été témoin de plusieurs événements majeurs de l'histoire indonésienne, tels que la colonisation néerlandaise, la période de l'occupation japonaise et la lutte pour l'indépendance de l'Indonésie.



Le roman traite de divers thèmes sociaux et politiques, tels que le colonialisme, l'exploitation, l'injustice, les luttes pour l'indépendance, la discrimination raciale, les inégalités et les relations interpersonnelles. Pramoedya Ananta Toer explore également les aspirations des personnages pour un monde meilleur.



J'ai pris ce livre au hasard à la médiathèque sans m'apercevoir qu'il faisait partie d'une série : premier frein à sa lecture.

Puis j'ai trouvé l'histoire un peu niaise : deuxième frein à la lecture et envie de laisser tomber au bout de quelques dizaine de pages.

Mais Pramoedya Ananta Toer a un style d'écriture puissant et évocateur. Il utilise une narration réaliste et émotionnelle pour dépeindre les conditions de vie difficiles et les luttes des personnages. Et ... je me suis attaché à eux et j'ai fini ce livre avec plaisir et l'envie de poursuivre la lecture des autres tomes.



J'ai trouvé en cet auteur indonésien ce que j'apprécie chez Balzac et sa comédie humaine : les deux œuvres sont des projets littéraires ambitieux qui tentent de dépeindre la société dans laquelle elles se situent.

Les deux auteurs se sont intéressé aux différentes strates de la société et aux relations entre les classes sociales.

Tous deux se penchent sur la psychologie de leurs personnages et explorent leurs motivations, leurs aspirations et leurs conflits intérieurs.



Bref un coup de cœur inattendu !



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Buru Quartet, tome 2 : Enfant de toutes les..

Enfant de toutes les nations est le deuxième volet du Buru Quartet, publié en français pour la première fois et directement traduit de l'indonésien.





Minke , le jeune indigène cultivé que nous avions découvert dans " le monde des hommes" , tente tant bien que mal de se remettre de l'enlèvement de son épouse Annelies. Les malheurs se succèdent et Annelies fragilisée par sa mauvaise santé et son chagrin, meurt. La complicité mutuelle entre nyai Ontosoroh et Minke se renforce et il sent le besoin de faire quelque chose contre les injustices provoquées par les lois coloniales. La lutte sera difficile,car il ne connait pas vraiment la vie des gens simples .Sur le conseil de ses deux amis européens Jean Marais et Kommer , Minke va à la rencontre des paysans et découvre des personnages attachants. Bouleversé par leur histoire, il décide de prendre la plume et d'écrire en malais, la langue de son people. Son manque d'expérience lui jouera des tours, et il prendra la décision de partir faire des études pour revenir peut-être plus fort.



Nyai Ontosoroh de son côté passera beaucoup d'épreuves. Son intelligence lui suffira-t-elle pour défendre le fruit de ses années de travail?



Décidément j'aime bien l'écriture de Pramoedya Ananta Toer. Elle m'a envoûtée tout au long du récit.

Une empreinte sur la terre attend son tour. Et j'ai hâte de commencer la lecture.





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Gadis Pantai : La fille du rivage

L’inspiration prise sur la vie de sa grand-mère est un bel hommage, une réussite, l’auteur crée une intimité entre elle et le lecteur. Il y a une bonne dynamique dans le roman même s’il y a des moments à vide.

Ce que j’aime avec ce que l’on nomme la littérature du monde, c’est que c’est un bon moyen pour en apprendre sut un tas de pays, celui-ci n’échappe pas à la règle. Le paisible village de pêcheurs change du tout au tout quand les japonais viennent envahir le pays, il y règne une dictature terrible. Gadis Pantai, quasi-seule, devra apprendre à vivre en esclave, son jeune âge, sa religion, tout semble peser un poids énorme sur ses frêles épaules.

Le livre m’a plu sans pour autant me marquer, les pages se tournent sans problème, on a une intrigue simple mais efficace, on sait où l’auteur va nous amener mais cela ne pose aucun souci. Je n’ai pas grand-chose à dire sur ce roman si ce n’est que l’auteur écrit bien et cela fait toute la différence.

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Buru Quartet, tome 4 : La maison de verre

C'est la fin de la fresque historique sur les Indes néerlandaises portée par Buru Quartet, quatre tomes passionnants qui parlent de la marche vers l'indépendance de l'Indonésie et de la prise de conscience de Minke, indigène éduqué à l'européenne, des inégalités et des humiliations subies par son peuple soumis au pouvoir arbitraire néerlandais. Dans le troisième volume, Minke avait créé une association indigène musulmane, Siryakat Islam, et un journal, Medan, pour défendre les intérêts indigènes, exprimer des revendications et signaler des problèmes ou des injustices. Devant le succès de cette publication, Minke commence à faire parler de lui et à faire du bruit, il est condamné à l'exil.

Dans ce dernier volume de Buru Quartet, le narrateur est Jacques Pangemanann (avec deux n), le policier qui a escorté Minke vers l'exil. Pangemanann est un indigène né aux Indes néerlandaises, adopté par des Français, élevé à Lyon puis étudiant à la Sorbonne, devenu policier aux Indes néerlandaises puis conseiller auprès du Gouverneur général. Un indigène collaborateur du colonisateur, on peut le dire ainsi, personnage assez méprisable bien qu'il se dise porteur des valeurs européennes d'égalité et de liberté, tout ce que n'est justement pas la colonisation. Dans ce 4è volume, on voit donc les rouages du pouvoir et de la colonisation, les petites et grandes mains qui ont condamné Minke et ses compagnons pour leurs activités politiques et continuent de surveiller toute personne représentant un danger pour le gouvernement néerlandais. Pangemanann partage toutes ses idées et ses réflexions sur la société coloniale, raconte les actions policières qu'il a menées, les différents dossiers qu'il a à traiter etc...

C'est toujours passionnant et extrêmement bien écrit, il est juste dommage que l'on ne suive quasiment plus Minke.
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