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Critiques de Rachel Khan (91)
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Noire n'est pas mon métier

Un livre qui dénonce les stéréotypes dont sont victimes les femmes noires et métisses dans les arts du spectacle (cinéma, TV, théâtre...) et qui reste tout de même plein d'espoir pour une meilleure représentation de la diversité.



Donc oui, une bonne lecture!
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Toutes afghanes

Il y a presque 3 ans, les talibans (re) prenaient le pouvoir à Kaboul.



Aujourd'hui, les femmes n'ont plus aucun droit.



L'occasion pour moi de vous recommander cette lecture émouvante, rendant hommage à ses femmes, devenus des fantômes sans droits.
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Racée

Rachel Khan.



Femme, blanche et noire, Gambienne et Polonaise, musulmane, animiste et juive (oui, « tout ça » !), cette juriste de formation dit être une femme « racée », fruit de la somme de l’ensemble des petits morceaux de mosaïque qui la « constituent » mais, jamais, ne la « situent ».



Elle s’interroge – courageusement - sur l’excès ambiant de « races », à l’heure où les questions identitaires semblent plus que jamais structurer le débat social et politique.



Ainsi ose-t-elle poser la question de « comment se positionner (et doit-on le faire, d’ailleurs ?) » pendant que tempête l’injonction péremptoire sommant tout un chacun de « choisir son camp » ?



À travers une série de mots qui divisent (souchien, afro-descendant, intersectionnalité) ou « ne vont nulle part » (diversité, mixité/non-mixité, vivre-ensemble) et d’expressions « politiquement correctes », elle s’applique à démontrer que l’idéologisation propre à notre époque confisque le débat en interdisant toute forme de nuance.



Selon elle, « (…) au lieu de nous soulager, ces mots ravivent nos blessures et nos souffrances », alors qu’ « (…)ils doivent normalement servir nos échange ». Ainsi, (…) certains mots nous séparent alors qu'ils devraient nous recoudre ». Pourtant, « les discriminations se combattent toujours dans l'ouverture et vers la lumière et non pas en pointant les anciens bourreaux comme c'est le cas aujourd'hui ».



Elle défend férocement les « mots qui réparent » (intimité, création, désir), ces mots qui permettent de rétablir le dialogue et de favoriser la pensée non-unique pour ré-unir notre société, écartelée entre les mouvements identitaires qui l’ont investie.



Son livre, ode puissant à l’ouverture, appelle à détruire les murs qui séparent et les barrières qui divisent pour réinvestir le débat et réfléchir – ensemble - aux écueils auxquels conduisent ces replis et la tentation de céder à un « entre-soi », commode mais stérile, qu’ils provoquent et encouragent.



L’autrice conclut son propos par l’éloge du silence pour faire taire les monologues et « échanger car on ne peut pas tous parler en même temps ».



Une lecture exigeante mais passionnante.

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Racée

2/12/23-17/12/23 lu Racée de #Rachel Khan en papier. Dans cet essai rappelant tous les plus grands héros du réel anti-racisme (Martin Luther King, etc.), Rachel Khan nous exhorte à réagir face à la nouvelle vague qui sévit depuis plusieurs années et qui menace notre humanité : les « racés » qui soi-disant veulent lutter contre le racisme, mais excluent eux-mêmes tout ce qui n’est pas mélanoderme, voire même les personnes métisses ou noires qui ont le malheur de ne pas adhérer à leurs thèses haineuses.

Une saine et intelligente réflexion particulièrement bien construite sur l'imposture de la posture des identitaires généralement mélanodermes, qui se disent victimes de tout et de n'importe quoi et veulent s’arroger le droit de tout faire, souvent dans la violence, sans avoir à en payer les conséquences, parce que noirs, arabes, etc., alors que les Blancs, éternels coupables, sont responsables de tous leurs malheurs et doivent censurer leur parole et, parfois même, s’excuser d’exister !

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Racée

Ouvrage intéressant mais dans le fond difficile à apprécier car basé sur un nombre trop important de citations.



Bien que je ne sois pas d’accord à 100 % avec ce qu’explique Rachel Khan, je comprends avec aisance ses pensées et son ressenti à l’égard d’une certaine frange des « communautés dites minoritaires ».



Au fond de moi, j’espérais que ce sujet ne soit qu’un lointain souvenir dans notre histoire.



Chaque être est complexe et possède sa propre histoire. Pourquoi rester figé dans un passé qui nous emprisonne dans une case !



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Noire n'est pas mon métier

Ce témoignage de 16 actrices ou réalisatrices noires ou métisses nous permet de prendre conscience avec ahurissement des discriminations dont elles sont victimes dans le milieu du spectacle.

Les préjugés font légion, non seulement de la part de grossiers personnages, mais aussi de personnes croyant et voulant bien faire.

Et je pense, en creux, à toutes ces femmes qui ne sont pas dans la lumière des films ou séries.

Non, toutes les femmes à peau sombre du monde ne viennent pas du même village africain, non, elles n'ont pas toutes l'accent à la Michel Leeb, non, elles ne déambulent pas en tongs dans une banlieue pourrie.

Le style des 16 récits, très différents par l'écriture ou les angles décrits, montre à quel point cette situation se retrouve à tous les niveaux.

Un livre à recommander.
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Racée

Je n'ai pas beaucoup aimé cet essai. En voulant prouver à tous prix que c'était la relation, la mixité, la force du vivre-ensemble qui nous sauverait, il m'a semblé que Rachel Khan passait à côté des raisons même du refus de la relation : le racisme. Elle dépeint les personnes racisées qui se plaignent de la présence de leurs amis blancs non déconstruits dont les propos et les blagues blessant.es atteignent, comme des petites victimes incapables de vivre ensemble.



Alors oui ce serait merveilleux de ne pas avoir de quota, oui se serait merveilleux de se dire qu'une personne ayant les cheveux très frisés qui les porte naturels et lâchés a juste "la flemme de se faire des tresses" (comme elle le dit), mais ce serait alors nier des siècles d'oppression, et sans avoir à se pencher sur l'Histoire, aujourd'hui même des personnes se font refuser à l'embauche pour le port de leurs cheveux naturels.



Rachel Khan m'a semblé dans une dissociation cognitive qui à mon avis l'aide à vivre en tant que métisse en France. Être de couleur et rassurer les blancs est une recette qui a toujours fonctionné. Grand bien lui en fasse. Personnellement, je retourne lire bell hooks, Angela Davis, Audre Lorde.
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Racée

Lire Racée préfacé par Dupond-Moretti a été une expérience étonnante. C'est trouver ma pensée mis sur le banc des accusés. Intersectionnelle de ventre, white plus ou moins gauchiste aussi, sans doute plus en tout cas que droitiste. Bien pensante, je coche aussi. Bref, pas a priori le genre de texte qui va me caresser dans le sens du poil. Juste à la préface déjà Dupond Moretti dans son hommage m'avait bien crispé.

Et pourtant j'ai été touchée par l'écriture, par l'aspect pluriel de l'autrice. Parce qu'elle déborde des cases et qu'en tant que débordant régulièrement des miennes je ne peux que comprendre qu'elle refuse de s'y laisser enfermer.

Je suis homme et princesse (il est mention dans le livre d'une norvégienne qui serait un cheval). J'ai décidé vers la fin de lecture d'être un peu plus blob également. Ces êtres qui sont entre l'animal, le végétal et le champignon qui foutent un joyeux bordel dans les belles petites boites que les scientifiques s'obstinent à construire pour ranger le vivant.

On est ce qu'on se définit être jusqu'à la prochaine mise à jour. Si Rachel Khan est racée, elle est la mieux placée pour pouvoir s'auto définir et je fais rentrer sa définition d'elle même comme je souhaite qu'on fasse entrer la définition de moi même comme tel sans chercher à en enlever, sans chercher à en rajouter, sans chercher à en modifier au plus juste possible.

J'aime bien rencontrer des gens différents de moi ça me force à me repenser. Je reste intersectionelle de ventre mais enchantée d'avoir pu lire une autre singularité dans toutes sa richesse et ses nuances.
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Racée

Rachel Kahn écrit avec "Racée" un essai à la façon d'un roman.Elle se fait aider par de nombreuses citations.Bien que n'ayant pas accroché à certains chapitres, qui s'enfilent parfaitement, j'ai trouvé sa démonstration séduisante.Il me faudrait certainement relire le livre et "les mots qui réparent"pour bien assimiler cette position courageuse que Rachel Kahn a choisi de défendre avec brio.
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Noire n'est pas mon métier

J'ai lu les 16 témoignages rédigés par chacune de ces actrices en 1h et j'ai fini la lecture en étant très énervée.

J'ai été très énervée de me rendre compte combien le parcours de ces actrices est non seulement difficile dans ce milieu sexiste qu'est le cinéma mais il est en plus pour elles toutes, parfois profondément humiliant, car indéniablement raciste.

Les propos, les clichés, les demandes, les rôles aussi qu'on leur propose bien souvent, parce que noires, sont honteux.

'On' a demandé à Nadège Beaussondiagne, si elle savait rouler les yeux comme Joséphine Baker, 'on' lui a dit que, je cite : "pour une noire, elle était vraiment intelligente et qu'elle méritait d'être blanche"

Pareils propos sont à vomir.

Ces témoignages sont absolument à découvrir, il met en avant plusieurs générations de femmes et dénoncent un gros gros problème de racisme dans le milieu cinématographique et théâtral qui existe depuis trop longtemps, est entretenu et perdure encore aujourd'hui.

Une femme actrice est choisie pour son talent, elle peut jouer le rôle principal d'une pièce classique ou celui d'une responsable de service hospitalier dans une série, ça n'a rien à voir avec sa couleur de peau, c'est son travail, son approche qui font qu'elle obtient le rôle.

C'est tout du moins ce qui devrait se passer pour toutes les actrices.

Or, à la lecture des témoignages, on mesure combien ces femmes sont cantonnées à des rôles bourrés de clichés (femme célibataire, avec pleins d'enfants en galère dans une barre d'HLM...) on découvre également que bien souvent si l'une d'elles obtient un rôle dans une pièce classique, sa présence peut être interprétée comme un acte militant...Au secours !

Je vous invite vraiment à lire ce livre afin de mesurer combien les clichés ont une place encore bien trop prépondérante dans le cinéma d'aujourd'hui et qu'il serait temps et à plus d'un titre que cela change.
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Racée

Quel livre! Mais quel livre!!!

Quand Rachel Kahn déconstruit les constructions creuses, le vocabulaire galvaudé des "déconstruits", intersectionnelles et autres "racisés"... quand Rachel Kahn dénonce l'utilisation abusive de mots, vidés de leur substance, qui masquent les pensées creuses, l'incompétence et/ou l'arrivisme... quand Rachel Kahn pointe l'abus "DU vivre-ensemble" prononcé à toutes les sauces, qui, dans les faits, interdit de vivre ensemble... quand Rachel Kahn témoigne de sa condition de Métis, issue d'un mariage mixte qui ne serait qu'une stratégie des Blancs pour diluer la cause des "racisés"...

A lire! à lire pour résister à ces semeurs de haine... résister de toutes nos forces!
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Noire n'est pas mon métier

Seize témoignages d'actrices noires ou métisses sur les discriminations et les humiliations dont elles ont été victimes en raison de leur couleur de peau.

Coup de poing et révélation, ce livre m'a fait réaliser à quel point la France multiraciale d'aujourd'hui est mal représentée au cinéma et à la télévision, que je regarde il est vrai très peu. Que de préjugés, maladresses et grossièretés, venant parfois de vrais mufles, mais aussi, et c'est plus perturbant, de gens bien intentionnés, mais que l'ignorance conduit à assimiler couleur de peau et Afrique, couleur et niveau social. Et comment comprendre que plusieurs d'entre elles aient eu à subir un refus de maquillage sur des plateaux, faute de produit adapté à la couleur de leur peau ? De nos jours ! C'est aussi révoltant qu'ahurissant.

En lisant ces récits, j'ai eu mal pour elles, mais aussi mal à mon pays.
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Noire n'est pas mon métier

Ce livre rassemble les témoignages de 16 femmes noires, actrices en France. Elles écrivent leurs parcours, le racisme auquel elles sont confrontées dans leur métier, le manque de diversité et les stéréotypes perpétués. Plusieurs de ces femmes disent qu’elles sont souvent castées pour jouer un rôle de mère de famille précaire, vivant en banlieue, travaillant comme femme de ménage ou prostituée et s’appelant Fatou. Toutes les femmes noires s’appellent Fatou dans les scénarios … J’ai beaucoup aimé ce livre, j’ai souvent été interloquée et choquée, je ne m’imaginais pas la difficulté d’être noire dans le cinéma français.
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Racée

Je ne me doutais pas qu'un jour, je pouvais être jugé non sur ce que j'ai fait dans mon existence, mais sur ce que je suis : un mâle blanc hétérosexuel (vade retro satana). Cadre supérieur au cœur d'une grande agglomération urbaine ou paysan creusois crève-la-faim, peu importe, ces mâles blancs doivent rendre compte des « crimes » commis par leurs aïeux, mettre un genou à terre en signe d'éternelle repentance, supporter stoïquement l'injure parce qu'elle est justifiée, quand bien même il faudrait pour cela remonter jusqu'aux croisades…

J'ai lu « Racée » pour essayer de comprendre ce radicalisme identitaire des minorités dites « visibles », ethniques ou d'origine sexuelle. Ces minorités qui exigent que « deux clans s'opposent. Ceux qui seraient strictement identiques, « nos frères », et les autres, la cause de tous les drames. »

Essayer de comprendre cette recherche absolue d'homogénéité, ces revendications victimaires et souvent outrancières qui inondent les réseaux sociaux, la signification de mots à la connotation vaguement stalinienne, émasculateurs, comme « intersectionnalité » ou « déconstruction » …

Mais ce livre écrit par la très courageuse Rachel Khan (les haineux victimaires lui en ont mise plein la figure) m'a apporté bien plus. Beaucoup plus. D'une certaine manière, il m'a réconcilié avec moi-même.

Avec comme fil conducteur les propos sages et provocateurs de Romain Gary ou d'Émile Ajar ou d'autres identités prises par ce personnage flamboyant, avec beaucoup de poésie et de drôlerie, Rachel Khan démonte ces mots qui enferment, qui rétrécissent, qui accusent, qui rejettent pour en promouvoir avec vitalité et sans haine d'autres : intimité, création, désir. Des « mots qui réparent », des mots qui recousent, des mots qui ont des bras grands ouverts, des mots qui apaisent, qui additionnent, qui font sourire, qui aiment…

Rachel Khan a parlé avec beaucoup de tendresse de ses origines, cette mosaïque de religions, de langues, de pays, de couleurs. Moi, je suis le fruit improbable de paysans corses madrés et de grands bourgeois bordelais. Par quel hasard, par quel chemin tortueux ces gens-là se sont-ils rencontrés ? C'est cette histoire que j'aimerais lui raconter, avec son lot de drames, de défaites, de mystères et de jours heureux.

En chacun de nous, il y a une grande Comédie Humaine.



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Toutes afghanes

Je n'ai pas vraiment apprécier cette lecture. Certes c'est un hommage aux femmes afghanes, mais la vision occidentale que l'on a sur elle m'a parfois déranger. Il y a cependant de beaux textes. Et le livre ce lit très vite. Je suis contente d'avoir pu soutenir une association si importante pour les femmes afghanes par ce livre. Alors merci. Et aux femmes que l'on veut réduire aux silences, à celles qui ne renonceront jamais et à celles qui renonceront aussi.
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Racée

Rachel Khan se décrit racée car porteuse de plusieurs racines qui constituent l’entièreté de son être, de sa personnalité. Elle ne saurait être la femme qu’elle est et assume d’être en l’absence d’une de ces racines. Amputée de l’une d’entre elles, Rachel Khan serait déséquilibrée. C’est cet imbroglio de “races” qui la constitue, qui fait d’elle cette additionnée si enjouée et passionnée.

Elle dénonce avec clairvoyance la culture de la victimisation qui, selon ses détracteurs, autorise à revendiquer en permanence des droits et du coup de rejouer sans cesse l’injustice. Autant dire qu’ainsi la boucle ne se referme jamais de manière constructive. Elle manifeste également son désaccord sur le jeu des névroses de séparatisme et aborde les diverses discriminations qui polluent notre pays et notre quotidien. Pour ce faire, elle a choisi un angle particulièrement intéressant. Celui du langage. Celui des mots mal utilisés, ceux qui briment le monde dans lequel nous vivons, ceux qui nous enfouissent dans de trop nombreuses cases. Ces mots qui ne nous laissent plus assez d’air. Ceux qui nous empoisonnent et nous tuent. Les mots se moquent des origines, de la couleur de peau. Elle cite tour à tour, certains mots qui séparent, des mots fourre-tout et ceux qui réparent. Ces derniers étant ceux qui permettent d’accéder à une liberté de penser individuellement et de s’exprimer publiquement. Elle prône l’Universel avec ce qu’il implique de différences à prendre en compte dans le rapport à l’autre. Et la langue française permet cette relation.

C’est avec beaucoup de lucidité, de sensibilité, de profondeur et un brin d’espièglerie que Rachel Khan ouvre au lecteur la porte d’une pensée qui ne saurait être unique. Une pensée dans la nuance.
Lien : https://laparenthesedeceline..
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Racée

Un essai dont j'espérais beaucoup mais qui, en dehors des nombreuses citations et des bribes de poèmes sur lesquelles s'appuie l'auteur, ne m'a pas apporté grand-chose sinon l'impression que m'inspirerait un saumon remontant à contre-courant un torrent pour me démontrer qu'on peut nager tout à aise autrement qu'en suivant le cours de l'eau.

Rachel Khan est plurielle.

Noire par son père.

Blanche par sa mère.

Sénégalaise et Gambienne par son père.

Polonaise par sa mère.

Musulmane et animiste par son père.

Juive par sa mère.

Ex-athlète de haut niveau.

Juriste.

Essayiste.

Comédienne.

Consultante sur LCI.

Etc etc etc

Ah... j'oubliais l'essentiel : elle est femme ; une femme féministe qui ne l'est pas vraiment... une femme antiféministe... sans aller jusque-là.

Et de tous ces petits morceaux de mosaïque, Rachel Khan fait de sa personne ( humour... oui et non ) une femme "racée".

Son essai tend donc à démontrer qu'on peut être racée sans être racisée, que le racisme ce n'est évidemment pas bien... mais que l'antiracisme dévoie la cause qu'il est supposé défendre... par ses prises de positions, certaines de ses postures, sa dialectique... son verbe.

"Les mots doivent normalement servir nos échanges. J'ai remarqué que depuis quelques années, certains mots nous séparent alors qu'ils devraient nous recoudre."

Ainsi part-elle en guerre contre ces mots qui divisent : "souchien", "afro-descendant", intersectionnalité", "diversité", "mixité et non-mixité", "vivre-ensemble"

"Toute une série de mots nous font – c'est mon intuition – aller vers un drame, vers une séparation. Et au lieu de nous soulager, ces mots ravivent nos blessures et nos souffrances."

Telle est la thèse qu'elle déploie tout au long de cet essai, avec pour credo : "Les discriminations se combattent toujours dans l'ouverture et vers la lumière et non pas en pointant les anciens bourreaux comme c'est le cas aujourd'hui".

Et pour ne pas être uniquement dans l'indexation, dans la dénonciation, Rachel Khan tempère sa démonstration en terminant sur un éloge du silence :"Aujourd'hui, on vit dans le vacarme, dans un monde où il faut beaucoup parler. Il y a une libération de la parole, ce qui est une bonne chose dans certains cas, mais lorsque l'on est dans une succession de monologues, on ne s'écoute plus. Il faut pourtant beaucoup de silence pour échanger car on ne peut pas tous parler en même temps".

Une lecture où il m'a semblé alterner des réflexions intéressantes avec du verbiage dans lequel notre pauvre saumon boit quelquefois la tasse.

Nuances et complexité ont du mal à se faire une place dans cette époque bousculée et chaotique ; Rachel Khan s'y essaye... sans que j'accroche totalement à sa démonstration dans laquelle il y a ou trop de saumons ou pas assez d'eau.
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Noire n'est pas mon métier

Ces 16 témoignages nous montrent des femmes courageuses avec une volonté de fer. On les a toute déjà vu et ont su montrer leur compétence et leur motivation. Comment ne pas être touché par ces femmes déterminées qui veulent se battre pour faire leur place. Une place au combien mériter et freiner par le racisme, la misogynie, l'intolérance... La force de ce recueil est la pluralité des portraits des femmes de tout âge, avec des physiques différents, des cultures dissemblables... Une richesse qui montre un problème globale. Impossible de ne pas se sentir touché par tant d'injustice surtout à notre époque. Une inégalité qui reflète un vrai dysfonctionnement dans notre société qui montre assez peu de signe d'évolution. Il faut espérer que ce livre touche des personnes qui ne sont pas déjà convaincus de l'importance de la représentation de la diversité qui est la vraie vie. Une lecture utile à offrir pour discuter avec l'entourage. Et aussi un livre à acheter dans les bibliothèques scolaires et les médiathèques pour le mettre en accès à toutes et à tous.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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Noire n'est pas mon métier

A conseiller. Un réquisitoire contre l'obscurantisme de notre société française coincée dans son histoire colonialiste et incapable d'évoluer sociologiquement. Il y a du chemin à faire pour la liberté, l'égalité et la fraternité prôné par notre société.
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Noire n'est pas mon métier

Impossible pour moi d'attribuer une note à ce petit recueil de témoignages, ni d'écrire "j'ai aimé" ou "j'ai pas aimé"; mais une chose est sûre : j'ai été très touchée par les parcours, combats, histoires, anecdotes... de ces 16 femmes issues du milieu du spectacle. La plupart sont actrices, mais il y a également le témoignage d'une humoriste et d'une productrice..

Toutes ont en commun de s'être battues très fort pour en arriver là où elles se trouvent (et elles continuent ce combat au quotidien); mais également d'être métisses, noires, et d'avoir toutes les difficultés du monde à être reconnues en tant que professionnelles en raison de leur couleur de peau.

Ces témoignages sont édifiants, et amènent forcément le lecteur à se poser des questions face aux clichés et stéréotypes qui perdurent encore à ce jour.

Ce petit bouquin se lit très vite, les témoignages sont courts, chacune des intervenantes à son propre style.

Le livre s'achève sur les témoignages plein d'espoir et de confiance d'Assa SYLA & Karidja TOURE, actrices de la jeune génération, qui portent toutes deux un regard empreint d'optimisme sur l'avenir.

Une jolie découverte.

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