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Critiques de Raymond Carver (211)
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Cathedral

Voilà un recueil de nouvelles qui ne m'a pas laissé un grand souvenir. Il faut dire, à ma décharge, que c'était une lecture imposée à la fac et que l'étude en a été très, très fastidieuse (première année de cours du prof qui lisait ses notes d'une voix monocordes sans jamais lever les yeux de ses documents...).

Je suppose qu'il faudrait que je songe à accorder une seconde chance à ce livre en le relisant...

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Débutants

J'ajoute un avis novice mais conquis par la plume de Raymond Carver. J'avais ce recueil de nouvelles depuis un petit moment, mais voilà, les nouvelles, ce n'est pas forcément ce que je préfère. Mais là, j'ai eu l'envie de les enchainer, tant c'est bien écrit. Le style est pourtant simple, mais efficace, dès les première lignes de chaque récit, on y est, dans le salon des ces pauvres âmes -pour la plupart. Il y a beaucoup d'amour au milieu de ces tristes vies.

Une première lecture qui en appelle d'autres.
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Débutants

Ce sont dix-sept histoires de vies gâchées par l’alcool, , le désamour, les petites trahisons, les désirs qui s’épuisent, s’envolent, se posent ailleurs, le départ des enfants, l’ennui au travail, le vide d’une vie qui s’effiloche, la menace des excès et abus de toutes sortes , la tentation du rien, du vertige , de la folie, du suicide.

La vie toujours au-dessous des rêves mais aussi la vie qui dicte l’écriture et fait naître les chefs d’œuvre !

Quelques exemples de récits

Si vous dansiez ?

Des meubles dans un jardin, la nuit, pour le vide grenier du lendemain. Ils attirent un jeune couple. Le vendeur brade tout. Il est soûl, nostalgique. Il se sent heureux, les incite à danser, à dormir dans le grand lit, les veille comme ses enfants. A leur départ, au matin, il leur donne tous ses disques.

Dans le viseur

Un homme sans mains prend des photos d’une maison. Le propriétaire l’invite à prendre un café. . L’homme est habile avec les crochets qui remplacent ses mains. Il raconte sa vie pendant qu’il photographie l’homme seul que sa femme et ses enfants viennent de quitter et qui se sent mieux maintenant grâce à cette visite inattendue..

Où sont-ils passés tous ?

«J’en ai vu des choses.» Un homme a vu s’éloigner tous les siens, peu à peu, ses enfants, sa femme qui le trompe avec son meilleur ami, ses copains , ses collègues, sa mère qui trompe sa propre solitude avec un inconnu. C’est pourtant vers elle qu’il revient dormir, un soir et se faire border comme un enfant. «Elle tira la couverture sur moi …Je restai couché. Sans bouger.»
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Débutants

Décidément, je ne comprends pas l'espèce d'aura qui entoure l'oeuvre de Raymond Carver. Middle-age crisis, alcoolisme triste et banal, tranches de vie ratée... Me suis considérablement ennuyée. Même Houellebecq est plus drôle.
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Débutants

Ce recueil de nouvelles est une pure merveille. Je lis peu de nouvelles car je suis souvent déçue. Je suppose que c'est un exercice très difficile. La nouvelle ne doit pas être un "petit roman" ou encore un roman concentré.

C'est justement le talent de Raymond Carver: en quelques pages, quelques scènes, on comprend tout de ses personnages, leurs espoirs, leurs blessures et leurs souffrances. C'est souvent profondément désespéré mais il y a aussi énormément d'amour et d'émotion brute dans ces histoires. Le style est sobre, juste, et fait mouche à chaque fois. Toutes m'ont touchée, mais s'il faut en citer deux, ce serait: "Une petite douceur" (dont une adaptation très réussie se trouve dans le film "Shorts Cuts" de Robert Altman) et "Débutants".

Il faut savoir qu'il s'agit là du manuscrit non remanié.

C'est pour moi un des meilleurs de la littérature américaine.
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Débutants

J'ai acheté cet ouvrage suite à la diffusion du feuilleton "short stories" (nouvelles de Carver) diffusé sur France Culture. D'ailleurs, suite à une erreur de manipulation, j'ai effacé ces podcasts que je conservais ; si vous les avez, un petit message me ferait plaisir. La version audio m'avait séduit et c'est confiant que j'ai commandé ce premier volume. Séduction confirmée et l'univers de Carver m'a envoûté. D'après les critiques que j'ai pu entendre de ci, de là, on aime ou pas, sans compromis possible. Certains y verront un univers d'alcolos pathétiques et de "middle-age crisis", certes les apparences ne sont pas toujours flatteuses et ne cela ne donne pas forcément envie de s'y attarder.

Cependant, la poésie de Carver repose sur la situation ou plutôt la présentation de celle-ci ; d'une banalité, Carver nous emmène à la goutte d'eau qui fait déborder le vase, ce petit rien qui fait basculer une situation, qui change le meilleur des hommes en monstre. La tragédie de l'intime en quelque sorte. Une des nouvelles les plus poétiques : "Et si vous dansiez", ma préférée : "Une petite douceur".
Lien : http://doglivre.blogspot.fr/..
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Débutants

Il faut faire l'expérience de lire les deux ouvrages ("parlez-moi d'amour" et "débutants") pour se rendre compte combien un auteur doit concéder en style pour se faire publier. Carver et Lish illustrent à merveille cette situation où les coupes opérées par l'éditeur (Lish) dénaturent l'intention de l'auteur (Carver).

Les histoires n'ont pas le même sens ni la même intention selon que l'on les lit dans l'un ou l'autre ouvrage. Et pourtant, à la base, ce sont les mêmes textes !

Bref, je retiens une chose de cette expérience: derrière un auteur se cache un éditeur.
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Débutants

Dans ses 17 nouvelles, Raymond Carver décrit la vie d'américains, seuls, tellement seuls, qui tentent de vivre avec, et de survivre à leurs démons. Comme ils peuvent. Chacun à sa façon.



Délectable et corrosif !
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Débutants

Débutants est un recueil de nouvelles magnifiques et douloureuses.



Les personnages sont des gens paumés, alcooliques, un peu perdus, un peu tout ça et souvent rien du tout, du moins à leurs yeux.



Tout est possible et le pire arrive parfois. Les nouvelles sont pleines de tension, de violence contenue et sont désespérantes presque tout le temps. Toutefois, même si il faut vraiment avoir le moral pour les lire, elles sont superbement écrites. Peu de mots pour mettre en place un lieu, un personnage, tout y est avec presque rien. Chaque nouvelle est tendue à l'extrême. Les plus longues sont les plus éprouvantes, comme celle qui donne son nom à ce recueil "Débutants". Jusqu'à la fin de cette nouvelle, on se demande ce qu'il va se passer car tout est prêt à être brisé à tout moment. Les personnages ne sont jamais à leur avantage. Par exemple, le cardiologue qui invite ses amis à boire, est déprimé, pleurnichard et vantard. Il retient l'intérêt de ses amis parce qu'il a des histoires à raconter, des histoires de malades dont il s'occupe. C'est l'occasion pour lui de se mettre en avant, de montrer qu'il est fort, attentionné, compréhensif ... Tout ce qu'il n'est pas dans la vraie vie.



Raymond Carver est mort à cinquante ans, alors qu'il avait réussi à se sortir de son alcoolisme et être reconnu comme écrivain. C'est Gordon Lish qui lui a permis d'être édité et de travailler dans une université américaine. Or le prix à payer par Carver a été très élevé. Lish "retravaillait" systématiquement les nouvelles de Carver, sans aucun état d'âme pour l'écrivain : coupures, réduction de moitié de la longueur des nouvelles, changements de noms, de titres, etc... un véritable supplice pour Carver.



A la fin de ce recueil de nouvelles, est publiée une lettre de Carver à Lish suppliant celui-ci de ne pas faire paraître ses nouvelles après "tout le travail accompli" par Lish. Cette lettre est véritablement poignante : Carver est désespéré et reconnaissant à Lish de tout ce qu'il a fait pour lui, mais certaines nouvelles sont déjà parues dans des journaux et c'est une honte pour Carver si jamais on s'aperçoit de ces changements qu'il n'approuve pas du tout bien évidemment.



J'avais lu les mêmes nouvelles il y a presque trente ans, éberluée par l'écriture de Carver mais moins sensible à la cruauté de ces nouvelles. En réalité, j'avais lu la version expurgée par Lish et en effet, en réduisant la plupart de ces nouvelles à leur moitié, le supplice était moins douloureux. Elles étaient édulcorées en quelque sorte.



Elles réapparaissent dans leur intégralité bien après le décès de Carver, extrêmement malheureux de n'avoir pu de son vivant les voir éditées ainsi.



Il en reste une littérature brillante et forte, intensément humaine.
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Débutants

Ces tranches de vie illustrent une certaine « middle class » américaine. Ce sont des êtres paumés, seuls ou mal accompagnés, addicts à l’alcool et violents parfois, l’auteur livre des descriptions sans concession pour des parcours ordinaires et trop courants.

Du réalisme sans catastrophisme et des personnages vrais qu’il sait nous rendre proches : on les plaint tout en s’attachant à ces héros ordinaires qui luttent pour une vie meilleure.

Une écriture fluide, un style sobre et une émotion toujours palpable pour une peinture d’une Amérique au bord de la rupture.

Ma nouvelle préférée est la dernière qui parle d’amour et du temps qui passe.
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Débutants

État de Washington, le long de la rivière Naches dans un décor tristement banal, les habitants sont livreur de lait, comptable, vigile, coiffeur, directeur de supermarché, pêcheur, chasseur... des gens normaux...

Un vague malaise transpire. Une angoisse sourde s'installe insidieusement et se fait oppressante. L'atmosphère devient étouffante sans cause apparente. Étrange sensation de dissociation : on est dans l'instant dense et pourtant on est à distance. On est là, complètement là et on est absent et ailleurs à la fois. On ne sait si la situation va dégénérer ou non. On n'a plus prise sur le réel.

Des événements anodins prennent une tournure inquiétante quasi obsessionnelle: un hippie qui joue au bingo, une danseuse de flamenco, un pâtissier qui rappelle sa cliente pour une commande passée. Les objets eux mêmes participent de ce sentiment d’étrangeté, un cendrier plein de mégots dans un couloir d’hôpital, ou un autre cendrier, lourde pièce de grès bleu détournée de son usage initial de plat, des limaces dans un jardin, du vent dans les herbes...

La crise atteint son paroxysme, le malaise est exprimé, verbalisé, la pression peut redescendre évacuée, on ressort apaisé, rasséréné. La vie normale peut reprendre son cours. Quelque part on s'est libéré.

Les nouvelles nous troublent. Elles relatent des histoires tourmentées de lentes descentes aux enfers. Un moment de tension émotionnelle plus ou moins vive provoque une prise de conscience, une réaction salutaire. La plupart des nouvelles obéissent à ce schéma.

Il faut pénétrer dans cet univers insipide, terne, dénué de sens apparent pour accéder aux vibrations sourdes mais intenses de l’œuvre de Carver.
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Débutants

Gros coup de cœur pour Raymond Carver, que je ne connaissais pas. Amputées par l’éditeur de l’époque (1981), ces nouvelles sont aujourd’hui présentées dans leurs versions originales. Qu’elles se déroulent dans le confort - ou l’inconfort ? - du foyer ou chez le coiffeur, les personnages qui y sont dépeints sont la plupart du temps à un point de rupture de leur vie, si ce n’est pas carrément en crise: alcoolisme, difficultés conjugales, infidélités, déceptions, violence... Cela pourrait les rendre difficiles à lire, et il est vrai que je n’en ai lu qu’une ou deux à la fois, mais le grand humanisme de l’auteur nous permet d’accéder à leur vérité essentielle, la difficulté de vivre lorsque la vie est pleine d’embûches et se révèle décevante.
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Débutants

J'ai tenté de découvrir, il y a plus de vingt ans, Raymond Carver. J'avais apprécié, sans plus. Avec ce nouveau plongeon, certaines nouvelles me sont revenues. Et je réalise surtout que c'était vraiment un grand écrivain. Il sait aller à l'essentiel de la difficulté de vivre, d'aimer, de combattre les addictions, de cohabiter, donnant l'impression que ses personnages on les connaît, on les côtoie. Il nous présente des vies tel quel, sans jugement. C'est profond et réel. Un livre de nouvelles a l'avantage de nous accompagner longtemps puisqu'on peut y en piocher quelques-unes entre deux autres bouquins. Un genre à rehausser et bien sûr Carver aussi.

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Débutants

Au travers de ses 17 nouvelles, Carver dissèque les tréfonds de l'âme humaine, dans une écriture tout en émotions. Ainsi, trahison, lâcheté, abandon, cruauté et solitude sont au centre d'une réflexion qui met l'homme à nu, l'illuminant, parfois, d'une lueur d'espoir... Une écriture puissante, qui percute le lecteur sans le ménager, pour une oeuvre intense et brillante.
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Débutants

DÉBUTANTS de RAYMOND CARVER

Ce premier tome des œuvres complètes de CARVER présente un intérêt tout particulier, dans cette édition, en ceci qu’il n’a pas été remanié par son éditeur Gordon Lish. En effet celui ci bataillait en permanence avec CARVER pour lui faire « réduire « son texte qui n’était déjà pas très « gras ».

On trouve donc des nouvelles telles que CARVER voulait les voir éditer, c’est un peu moins épuré mais tout aussi émouvant si ce n’est plus. CARVER est expert dans la description d’une certaine classe moyenne engluée dans les divorces, la gestion des enfants, des amants et des maîtresses, des remboursements d’emprunts et tous les petits désagréments journaliers, sans oublier quelques menus plaisirs. Ce sont des croquis minimalistes, on sent chez lui un amour de ses personnages qui souvent baignent dans des flots d’alcool, problèmes que Carber a longtemps connus.

J’avais déjà lu Les Vitamines du Bonheur et Les Roses Jaunes, c’est du même niveau, toujours surprenant comme en quelques pages on est pris par la vie de ces gens comme si on les connaissait depuis toujours.
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Débutants

La version "restaurée" selon ses vœux des premières nouvelles de Raymond Carver.



C'est l'excellent "Ciseaux" de Stéphane Michaka qui m'a attiré vers ce premier volume des oeuvres complètes de Raymond Carver, publié en 2010 en français par les éditions de l'Olivier, correspondant au "Beginners" de l'édition américaine Jonathan Cape de 2009.



Le volume regroupe 17 nouvelles dans une "version originale restaurée", libérée des coupes et de la réécriture menée vigoureusement à l'époque de leur première publication (sous une forme que l'on peut lire dans le volume 2 des oeuvres complètes, "Parlez-moi d'amour") par l'éditeur Gordon "Ciseaux" Lish, et que Raymond Carver, dans une lettre extrêmement émouvante, annexée au volume, indiquait regretter, tout en reconnaissant à son éditeur le mérite d'avoir "su le faire publier".



Il y a donc bien entendu deux lectures de ce volume : l'une directe, plongeant corps et âme dans ces tranches de quotidien de la classe moyenne américaine soigneusement disposés en abîme, sur des moments où tout peut basculer, s'effondrer, disparaître, ou au contraire, sur ceux où quelque chose de bon a été, comme par miracle, préservé... Mes préférées sont ainsi "Une petite douceur" (l'atroce télescopage d'une commande de gâteau d'anniversaire et d'un accident de la circulation survenu à l'enfant auquel il était destiné), "La tarte" (le harcèlement terrible d'un ex-mari ivrogne envers son ex-femme), "À moi" (une très brève et tragique empoignade à propos d'un bébé) et "Débutants" (une longue conversation entre deux couples d'amis à propos de la nature de l'amour). L'autre lecture consiste à "comparer" la version restaurée et celle "de Gordon Lish" : je vous en dirai donc plus en parlant de "Parlez-moi d'amour".



" "Tenez, sentez-moi ça, dit le boulanger, brisant une miche de pain noir. C'est un pain lourd, mais riche." Ils le humèrent puis il le leur fit goûter. Il avait goût de mélasse et de céréales non raffinées. Ils l'écoutaient. Ils mangeaient tout ce qu'ils pouvaient. Ils avalaient le pain noir. La lumière était comme celle du jour sous les plaques d'éclairage au néon. Ils bavardèrent jusqu'au petit matin, quand monta la pâle lueur dans les fenêtres, et ils ne pensaient pas à s'en aller." ("Une petite douceur")

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Débutants

Je ne présenterai pas dans ce billet chacune des nouvelles, la lecture en est personnelle. Raymond Carver s'immisce dans l'intimité des relations complexes entre les hommes et les femmes - familiales, amicales, amoureuses - avec un regard perçant et objectif. Il ne juge pas, n'interprète pas, il raconte. L'histoire est une histoire forte et significative sans jouer le jeu de la symbolique ou de l'interprétation; un miroir sans complaisance ni concession, la dureté d'un reflet sans effet de prisme.



Rien d'héroïque ou d'exotique, tout est dans la description, un geste, une attitude, la densité d'un moment, l'intensité d'un sentiment pris sur le vif, un éclat de quotidien brutal et éphémère, ce dérisoire jamais anodin, l'expression juste. Pas de tension dans ces récits, plutôt une rupture, un déséquilibre, un vertige. Ni désespérance, ni décadence, ce n'est pas sex & rock'n'roll, mais détresse et alcool. La vie, à la fois prosaïque et singulière.



Lire Raymond Carver, c'est se perdre dans l'écriture de ce regard en coulisse. Troublant plus qu'émouvant, le style ne peut effectivement pas être qualifié de minimaliste. Certes sobre, dépouillé d'artifice, il témoigne d'une conscience exacerbée des limites et des failles, de l'instant critique, l'inespéré, l'absurde et l'inéluctable, d'une fragilité nue. Une vision amère et éperdue plus que sombre; une vision douloureuse qui bouscule. Le paradoxe Carver est que par l'écriture il parvient à abolir la distance rassurante que peuvent créer les mots, à tomber les armures et les masques, (se) lit et (se) livre sans cynisme, une familiarité dérangeante, une violence complice qui touchent sans avoir l'air d'y toucher. Il brise tous les barrages, libérant un gouffre d'émotions à la lecture qu'il est possible d'en ressentir un réel malaise, quelque chose d'effrayant, de malsain, de déstabilisant; le lecteur parfois perplexe, un peu voyeur, terrassé. Le pire dans le meilleur.



" Bref, ça prouve qu'on devrait avoir honte de parler comme si on savait de quoi on parle quand on parle d'amour. [...] Si c'était à refaire, je choisirais la littérature. " - Débutants -



Pour paraphraser le titre du recueil qui regroupe récits de jeunesse, poèmes, critiques et essais littéraires - " N'en faites pas une histoire "- Point - titre original No Heroics, Please -, je conclus en écrivant que si, il en fait toute une histoire.



Extraits de la préface par Tess Gallagher :



- " ... le verbe émouvoir était à la racine même des ambitions littéraires de Ray. Il en use fréquemment dans ses critiques de livres et ses préfaces. Il souhaitait que les lecteurs soient " émus, peut-être même un peu hantés ". "



- " Je crois que Ray serait heureux si un écrivain débutant, ou même un écrivain confirmé, avait le sentiment d'être capable de faire mieux, ou au moins aussi bien, en lisant ses premiers écrits ou les conseils qu'il donne dans ses essais. "




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Débutants

J'ignore tout de la littérature américaine récente. Cet auteur m'a été présenté par un ami, frappé par la ressemblance qu'il y voyait avec le nouvelliste sur lequel je suis en train de travailler. Si je n'ai retrouvé que peu de ces éléments de ressemblance, j'avoue avoir été franchement séduit par Raymond Carver (1938-1988).

Ce recueil dépeint avec un réalisme saisissant le monde étouffant de la lower-middle class provinciale américaine, peuplé de personnages - surtout masculins - faibles, tristes, désabusés, proies de relations familiales et amicales frustrantes, de l'ennui et, pour la plupart, de l'alcoolisme.

Parfois des drames surviennent dans ces vies monotones, parfois leur éventuel dénouement est à peine suggéré, mais le plus souvent Carver décrit plutôt des situations. C'est là une caractéristique qui sied particulièrement au genre de la nouvelle, non seulement pour sa brévité (ici la longueur varie entre 4 et 40 p.) mais pour la facilité de l'ellipse et des renvois.
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Débutants

Je ne suis pas fan des recueils de nouvelles et le début de celui-ci n'a rien pour me faire changer d'idée. Sauf que... dès la sixième, le charme a opéré et j'ai été envoûté par la subtilité de cet auteur qui évoque avec raffinement et style des événements pourtant forts courants. Que ce soit le père qui confesse longuement une infidélité à son fils pas vraiment intéressé ou une effroyable méprise qui mène à un harcèlement inutilement cruel, Carver nous sert de banalités qu'il charge de sens et nous atteint sans coup férir. Définitivement une lecture qui me donne le goût d'explorer cet auteur.
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Débutants

Edité en 2010 aux Editions de l’Olivier, Débutants est le premier recueil de nouvelles publiées par l’auteur. Notons que cette édition nous propose le manuscrit original de Parlez-moi d’amour, paru en 1981. Il paraît impensable après avoir lu ce livre d’imaginer que sa première mouture fut amputée abruptement par l’éditeur de Raymond Carver, Gordon Lish. Il est d’ailleurs extrêmement émouvant de lire en postface la lettre bouleversée de l’écrivain à son éditeur, lui suppliant de renoncer à ce massacre. Composé de 17 nouvelles, ce recueil démarre par Si vous dansiez?, où un homme, suite à une rupture, a reconstitué son salon devant sa maison et attends tranquillement que des personnes achètent leurs meubles, en l’occurrence un jeune couple dont l’amour vient de naître. Si on a jamais lu Raymond Carver, on peut être désarçonné par l’apparente simplicité de son écriture. On n’y retrouve pas la flamboyance de Bukowski, tout est beaucoup plus sourd et diffus. Et pourtant, au fur et à mesure des pages qui se tournent, on comprends pourquoi cet écrivain est considéré comme l’un des plus grands nouvellistes américains. Se dessine peu à peu une radioscopie implacable et intime de la classe moyenne américaine qui va nous emporter dans des sommets d’écriture, tel le terrifiant Je dis aux femmes qu’on va faire un tour ou le caustique Si tu veux bien. Raymond Carver nous parle du quotidien tout simplement, mais il le fait avec une telle acuité que le résultat est bouleversant. La tristesse et la peur sont toujours là, tapies en toile de fond, et on ne sort pas indemne d’une telle lecture.
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