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Critiques de Raymond Carver (211)
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Tais-toi, je t'en prie

Lu en 2021. J'avais eu plaisir à renouer avec l'auteur (ma 3e lecture).

Un recueil de nouvelles, dont attend avec impatience la chute à la fin de chaque histoire, fébrilement. Une écriture toujours aussi figurative et psychologique. Un vrai régal de lecture !!
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Parlez-moi d'amour

Lu en 2019. "Parlez-moi d'amour, redites-moi des choses tendres" (...). Mais "la tendresse, bordel", suffit-elle au bonheur ? Et d'abord, "qu'est-ce qu'on connaît vraiment de l'amour ?".

Raymond Carver sonde nos corps et nos âmes, scrute nos sentiments, il en extrait autant de lumière que de noirceur, de mensonge que de vérité.

Ce recueil de nouvelles regroupe 17 histoires d'amour et de désamour, à bout de souffle, criantes de passions humaines. Une écriture épurée et percutante, qui raconte la banalité de nos existences, la contradiction de nos sentiments, nous laissant libre d'imaginer la chute de ces "short* stories", face à nous-mêmes, horrifiés et révoltés, subjugués ou démunis. Bref, je m'étais véritablement délectée !



* NB : impossible de faire l'impasse sur Robert Altman, qui s'était inspiré de l'oeuvre de Carver (Nouvelles : Le bain ; Toute cette eau si près de la maison) pour les mettre en scène en 1993 dans son film "Short Cuts".
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Parlez-moi d'amour

Livre à relire plus tard tant mon sentiment mitigé est peut-être lié à un emploi du temps trop chargé.

J'ai adoré le style des premières nouvelles où tout semble dit sans le dire.

Puis j'ai décroché. Mais en fait être amené à devoir couper la lecture d'une nouvelle, par définition courte pour la reprendre plus tard n'est ni agréable, ni pertinent.

Je préfère donc rester sur mon impression première avec les nouvelles lues d'une traite et trouver Raymond Carver intréssant à mieux connaître.

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Tais-toi, je t'en prie

Ces nouvelles de Carver sont la marque d'un très grand. Une vingtaine de textes, souvent une quinzaine de pages, tous incisifs quant à la société américaine des années 70. Dépouillé, taxé de minimalisme, ce recueil est malgré tout d'une précision et d'une acuité rares. Au cinéma Robert Altman avait jadis su saisir la quintessence de Raymond Carvern, Short cuts, titre on ne peut plus approprié. Un autre qui a su capter Carver c'est mon ami Le Bison. Il l'a si bien fait que je ferai moi-même un short cut, ne rajoutant pas grand-chose en dehors d'un lien The Carver's American Way of Life



Carver est un homme de peu, qui ne verse surtout pas dans la surenchère ou le clinquant. Pas plus que dans la lourdeur. Pourtant le quotidien de ces héros (je crois que l'on n'avait pas encore inventé l'antihéros) est de ceux qui valent le déplacement du lecteur, tant ils nous ressemblent. Certes ils sont américains. Et alors? Des couples en leur effrayante banalité, morale ou financière. Une partie de pêche pour un ado en pré-libido. Plusieurs nouvelles sont un titre interrogatif et ce n'est point un hasard. Vous êtes docteur? Pourquoi l'Alaska? Qu'est-ce que vous faites à San Francisco? Pourquoi, mon chéri? Et ça, qu'est-ce que tu en dis? Qu'est-ce que vous voulez? Des gens bien peu sûrs d'eux, qui doutent, jamais loin de la déconfiture. Des vies où bien évidemment il n'est pas vraiment question de partir en Alaska ou d'avoir un vrai chéri dans la vie.



On parle souvent à propos des textes de Carver d'oubliés du rêve américain. C'est réel et c'est même devenu très courant dans la littérture étatsunienne. Le Banalland carverien en est effrayant entre querelles de voisinage minables, maquillages ratés, chiens devenus indésirables et couples en déroute. C'est donc ça la vie? C'est donc ça notre vie? C'est dire à quelqu'un de très proche Tais-toi, je t'en prie. Ou c'est l'entendre.



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La vitesse foudroyante du passé

Carver est un poète un peu à part dans le monde intellectuel américain, autodidacte, venant d'un milieu très simple et débutant dans l'existence de façon précaire, il a dû s'accrocher et persévérer pour pouvoir trouver le chemin du succès populaire et de la reconnaissance par ses pairs. Mais son amour de l'écriture doublé de cours à l'université vont finir par payer et Carver deviendra un des grands écrivains-poètes de sa génération, même si la mort viendra le faucher prématurément dans la cinquantaine. Sa poésie est atypique, mélange de Bukowski soft, d'influences de polars noirs, entrelacs de tranches de vie personnelle où il conte ses amours contrariés, ses relations tumultueuses avec sa mère, les situations cocasses de la vie quotidienne. Dans les vers de Carver, perce aussi une certaine philosophie de vie, tel un droit à la paresse, à travailler quand on veut, négation à peine voilée du mode de vie américain un peu fou, en lui opposant un éloge du temps long, moment privilégié pour observer la nature, s'émerveiller de choses belles et simples. L'auteur au travers de ses ressentis, nous emmène dans son univers poétique hétéroclite, mais o combien salvateur, amenant le lecteur à se recentrer sur l'essentiel de l'existence avec bonheur.
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Tais-toi, je t'en prie

C’est la fin de l’année, ou le début de la nouvelle, je ne sais plus… Et si je sortais une bonne bouteille de whisky. Et si je sortais un bon bouquin américain. Et si je sortais justement un recueil de nouvelles de Raymond Carver. Carver, Ça fait longtemps que je n’ai pas lu Raymond. Je sens que c’est ce qu’il me faut pour accompagner mon Smoke Stack, je souffle sur la poussière qui s’envole des pages de mon bouquin, retombe au pied de mon verre au goût fumé. Voilà je suis en Amérique, une Amérique d’un autre temps certes, mais les « charmes » de la vie américaine à la sauce Carver opère toujours avec moi.



« Tais-toi, je t’en prie », supplie-je. Le silence s’impose pour écouter les battements de cœurs qui cognent dans ces maisons pavillonnaires. Lorsque les volets se ferment. Ou lorsque la porte s’ouvre pour récupérer une bouteille de lait. Dis, c’est quoi cette bouteille de lait. Ecoute petit, oublie le lait, viens lire avec moi ces histoires, de couples, d’enfants ou de chiens. Il y en a pour tous les goûts, et même si tu n’aimes pas le fumé de mon whisky. Comme il y en a pour toutes les vies, du moment qu’elles soient ordinaires. Et si je mettais un 33 tours de Tom Waits ?



Avec Raymond, il ne se passe rien d’extraordinaire, simplement des tranches de vies, simples, basiques, communes. Il y est question, d’amour, un peu, de couples, souvent et de solitude, beaucoup. Rentrer avec un roman de Carver n’est jamais gage d’une grande éclat’, d’un moment festif, et pourtant le plaisir y est toujours, je parle en mon nom propre. Les hommes boivent et se retrouvent seuls. Les femmes boivent aussi et se sentent seules. On discute couple et amertume autour d’un verre, d’une bière. On imagine rupture autour d’une bière, dans un bar, sans strip-teaseuse (pas d’éclat’, on est toujours dans du Carver). On se sent triste dans ce bar, dans sa cuisine, la porte du frigo qui se referme sur les canettes de bières… Et souvent il y pleut sur les vitres comme sur les visages.



Il ne se passe rien... et pourtant je l'adore... cet écrivain qui peut écrire trois pages simplement sur un pauvre type qui pisse dans un urinoir...
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Le monde de Raymond Carver

Books under the table



Il y a les livres de chevets et les livres de sous la table, ceux que tu laisses traîner sous celle de ton salon pour pouvoir les garder sous la main et les feuilleter de temps à autre pour tenter d’y retrouver le plaisir de ta première lecture.



Le Monde de Raymond Carver, fait chez moi partie de ceux-là. Compilation de textes et de lettres de l’auteur augmentés de sublimes photos noir et blanc de Bob Adelman, c’est Tess Gallagher sa 2e épouse qui en prit l’initiative à la mort de Carver et en signe la postface.



Cette forme hybride permet de tenter une approche d’un univers complexe qui a nourri l’œuvre du poète et novelliste américain, tout comme une plongée dans l’Amérique des années 80.



« Tout ce que j’écris est autobiographique. »



Retours sur l’enfance dans l’Oregon puis sur les jours heureux et innocents à Yakima dans l’état de Washington ; importance de la figure du père ; alcool et désintoxication ; dèche financière ; vie de ruptures, entre Chico, Sacramento, San Francisco, San Jose, Palo Alto, Cupertino, Sunny Vale, Syracuse ou Port Angeles.



Un monde dur et cash, comme Carver l’explique à sa fille, que la seule éventualité d’une partie de pêche avec les copains Ford ou Sandmeyer (et même avec Olivier Cohen) suffit à illuminer.



Et puis au-dessus de tout cela, il y a l’amour sans limite pour Tess, que Carver ne cesse d’écrire. Et là, par le truchement des mots simples, la magie opère, la sincérité éclate et l’émotion surgit.



« Comme j’étais allongé là les yeux clos, essayant de m’imaginer à quoi ça ressemblerait si vraiment je ne me relevais jamais, j’ai pensé à toi. J’ai rouvert les yeux et je me suis dressé d’un bond et j’ai recommencé à être heureux. Je t’en suis reconnaissant. Je voulais te le dire. »



Et vous, quel est votre Book under the table ?
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La vitesse foudroyante du passé

Première lecture de poèmes de Carver: le test est doublement positif:

J'ai envie de relire certains d'entre eux,

j'ai envie de lire en anglais pour trouver la saveur de l'original

je tenterai bien à mon tour d'écrire quelques vers. Je l'ai fait dans le passé, sans poursuivre.

Quelle faculté à saisir un moment fugace de la vie de tous les jours, pour le photographier en mots, en extraire la substantifique moelle et nous la proposer prête à consommer

C'est délicieux, court mais dense de réalité, de vécu, de la naissance à la mort, en passant par les séparations et les retrouvailles.

Une merveilleuse échappée loin des nouvelles en continu de l'époque.

Intemporel et cadeau instantané pour un lecteur qui se laisse guider.



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Débutants

J'ai tenté de découvrir, il y a plus de vingt ans, Raymond Carver. J'avais apprécié, sans plus. Avec ce nouveau plongeon, certaines nouvelles me sont revenues. Et je réalise surtout que c'était vraiment un grand écrivain. Il sait aller à l'essentiel de la difficulté de vivre, d'aimer, de combattre les addictions, de cohabiter, donnant l'impression que ses personnages on les connaît, on les côtoie. Il nous présente des vies tel quel, sans jugement. C'est profond et réel. Un livre de nouvelles a l'avantage de nous accompagner longtemps puisqu'on peut y en piocher quelques-unes entre deux autres bouquins. Un genre à rehausser et bien sûr Carver aussi.

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Les Trois Roses jaunes

L’univers de Carver est très simple il s’articule autour du quotidien. Et qu’est-ce que le quotidien pour Carver ? Eh bien ce sont les petits riens qui empoisonnent l’existence, les vieilles rancœurs que l’on ressassent, les obligations à échéances qui nécessitent un petit chèque mensuel, les inextricables affaires de cœurs avec la voisine pendant un engagement multiple, les comportements inexplicables et intimes plutôt inexplicables des individus, des voisins, des personnes veules, des membres de la famille.

Des nouvelles de vies comme la votre sans artifices avec son lot d’habitude et ses petites contrariétés qui parfois prennent une ampleur démesurée. Ce n’est pas ce qui manque et il faut avoir une bonne dose d’abnégation ou de philosophie pour y faire face ou et, c’est souvent le cas, de désespoir.

Un enchaînement de gestes répétitifs auquel on ne prend garde et qui en soi est normal mais qui, lorsqu’on s’extériorise et se regarde faire, devient insupportable car il n’y a pas une once de folie ou de poésie , que de l’ordinaire, du vu et déjà vu sans surprise.

Carver sait capter cette intimité quotidienne et on se demande qu’elle est sa motivation à la mettre en nouvelles à justifier ou non ce comportement machinal dans le déroulé habituel de la journée.

Il y a quelque chose de dur à lire ce quotidien privé de rupture car on reconnaît bien souvent le notre. C’est angoissant de se sentir englué dans une vie sans issue, un train train selon le même enchaînement qui nous bouffe beaucoup de temps et nous détourne de l’essentiel.

Dépouillé mais dense, brièveté de style, la qualité de cette écriture peut être qualifiée de laconisme, mais laconisme de précision chirurgicale. Carver ne donne pas un avis mais donne des choses réalistes à voir, des faits irréfragables. On sent derrière ce laconisme une sensibilité pudique que Carver préférerait cacher.

A lire mais pas trop souvent car déprimant.



Enfin je vais vivre

Comme d'habitude*

Je me lève

Et je te bouscule

Tu ne te réveilles pas*

* extrait de paroles de « Comme d’habitude » de claude François
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Parlez-moi d'amour

Après de trop longues années d'abstinence, je reprend des nouvelles de Raymond Carver!

Je rencontre de nouveau ces personnages de l'Amérique ordinaire, en proie à leurs rêves, leurs démons et leurs émerveillements... Toutes ces miettes, ces tranches de vie minutieusement racontées au lecteur attentif.

Parfois, le récit de Raymond Carver se finit abruptement, comme une flamme soufflée par un coup de vent: Au visiteur d'imaginer une suite, avant de passer à la short story suivante! Raymond Carver va au rythme de la vie, avec ses tempos changeant aux cris d'un nouveau-né, d'un vieux fou ou d'une femme en colère... Parfois, il semble ne pas "se passer grand-chose", et pourtant tout est là: les gestes, les paroles et les regards.

Écrivain de fortune, au sens si noble du terme, Raymond Carver ne s'attarde pas: Raison de plus pour le lire attentivement, avec respect et recueillement... Comme on ne presse pas le pas pour profiter pleinement d'une coute promenade...

Merci, Monsieur Carver, pour ces retrouvailles pleinement réussies avec votre oeuvre.
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Les Vitamines du bonheur

Premier contact avec cet auteur dont je connaissais une partie de l'univers grâce à l'adaptation ciné que Robert Altman avait réalisé sous le titre "Short cuts" dans le milieu des années '90.

On retrouve d'ailleurs dans ce recueil, l'une des nouvelles utilisée pour ce film fleuve de 3h, intitulée "Une petite douceur" (à mon avis la meilleure de tout le livre et aussi la plus bouleversante du métrage).



Tranches de vies d'américaines et américains moyens, souvent au mitan de leurs chiches existences.

Récits de couples déchirés, familles recomposées, vies chaotiques prises en tenailles entre petits boulots mal payés, alcoolisme, platitude de l'existence (on regarde souvent la télé faute de mieux dans la plupart de ces nouvelles), déménagements d'un bout à l'autre du vaste territoire US.

Portions d'existences que l'on devine minées par la fatalité d'une condition moyenne aussi collante qu'un chewing-gum collé sous la semelle.



On dirait du Wim Wenders période "Paris, Texas" pur jus tant les univers se ressemblent, l'incommunicabilité en moins toutefois, car on échange abondamment chez Carver (qu'on soit chez une coiffeuse à domicile, ou autour de sujets aussi triviaux qu'un frigo qui tombe en panne et dont il faut rapidement cuire les aliments pour éviter le gaspillage).

Cet univers peut sembler de prime abord trivial, médiocre et inintéressant après les 3 ou 4 premières histoires - majoritairement courtes - mais la capacité de l'auteur à dresser les solides portraits psychologiques de cette myriades de personnages fait mouche pour chacune des nouvelles et l'on s'attache rapidement à ces caractères rapidement mais très finement brossés.



Belle découverte en ce qui me concerne, je lirai certainement d'autres recueils de nouvelles de cet auteur.
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Parlez-moi d'amour

"Parlez moi d'amour, redites- moi des choses tendres ..."

Clairement, Raymond Carver lui n'est pas tendre.

Il s'attache simplement, ou plutôt crûment, à décrire la misère de l'Amérique ses travers et défauts.

On voit au grand jour les failles des différents personnages de ces nouvelles, ciselées, synthetiques, courtes mais puissantes.

Carver va à l'essentiel.

C'est un sentiment étrange que de percevoir l'effondrement vertigineux au bord duquel les personnages se trouvent, alors que la narration nous le présente comme une banalité.

Y aurait il un lien entre Carver et une certaine littérature japonaise sensible à l'intensité du banal quotidien ?..

Une certaine fatalité plâne sur bon nombre de ces nouvelles. Pour autant, les protagonistes se démènent pour essayer d'y échapper, avec plus ou moins de succès.

C'est de la sociologie en bloc, mais de la sociologie de terrain, de chair et d'os.

Du vivant sans ménagements.

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Les Vitamines du bonheur

La vie n’est pas une partie de plaisir pour les personnages de Carver. Les hommes sont pour la plupart taciturnes ou maussades, éreintés par une séparation, un travail alimentaire ou une dépendance à l’alcool. Souvent, tout ça à la fois. Les femmes sont plus combatives. Sans apitoiement, avec des touches d’humour, l’auteur les rend tous incroyablement humains, vrais. Et, par-ci par-là, percent des lueurs de beauté, d’espoir, de réconciliation ou d’acceptation. J’aime beaucoup les nouvelles de Carver !
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Là où les eaux se mêlent

Bien trop peu de ces "poèmes" me touchent, à vrai dire.

D'ailleurs, ce type de "poésie" ne me touche pas, je n'en vois aucune plus-value en comparaison avec un texte en prose tout simple.

Bénéficiant de la version originale avec à sa droite la traduction en français, j'ai pu un peu mieux considérer et éprouver ces "poèmes", et, non : aucune plus-value pour moi. Voire même, parfois, le traducteur francophone a usé de l'une ou l'autre trouvaille qui rend la version française plus intéressante.

On peut sans doute aimer très fort si l'on a une accroche particulière avec Carver. Et, en principe, je l'apprécie plutôt. Un peu comme on peut sans doute aimer très fort la poésie de Bukowski si on a une approche particulière avec Hank. Ce qui est mon cas, et donc je lui pardonne ses errances poétiques, disons. Je ne crie pas au génie. J'apprécie l'audace.



Non, franchement, à part compliquer la lecture, je ne vois pas bien à quoi servent ces mises en formes, ces passages à la ligne intempestifs, ou autres... Non.



Bref, comme par moments ce connard de Carver est parvenu à m'avoir et bousculer mon intérieur, non par sa poésie mais par son contenu, je ne le descends pas en flèche. Mais, bon sang, quand même, pas loin de la plaie.

(Non, pas la plaie-iade)

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Débutants

J'ajoute un avis novice mais conquis par la plume de Raymond Carver. J'avais ce recueil de nouvelles depuis un petit moment, mais voilà, les nouvelles, ce n'est pas forcément ce que je préfère. Mais là, j'ai eu l'envie de les enchainer, tant c'est bien écrit. Le style est pourtant simple, mais efficace, dès les première lignes de chaque récit, on y est, dans le salon des ces pauvres âmes -pour la plupart. Il y a beaucoup d'amour au milieu de ces tristes vies.

Une première lecture qui en appelle d'autres.
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Les Feux

Les feux/Fires 1984

Raymond Carver

essais, poèmes, nouvelles

traduit de l'américain par François Lasquin, 1991

éditions de l'Olivier, 267p





Carver est né en 38 et mort cinquante ans plus tard. Il a eu des problèmes avec l'alcool. Les enfants à nourrir, trouver des boulots, la frustration de ne pas pouvoir écrire l'ont amené à boire. Vaincre cette dépendance fut une grande fierté.

Voici ce qu'il pense de l'écriture : Tout écrivain a du talent. Mais une vision des choses unique et précise, et l'art de trouver le contexte qui permet d'exprimer cette vision sont une autre paire de manches. Un écrivain qui a une façon spéciale de voir les choses et qui donne une forme artistique à cette manière de voir est un écrivain qui a des chances de durer.

On peut placer dans un dialogue une petite phrase d'aspect anodin, mais qui fera remonter un frisson le long de la colonne vertébrale d'un lecteur (réaction qui est, selon Nabokov, le signe de la jouissance esthétique. ) C'est la manière d'écrire qui m'intéresse le plus.

Il aime Hemingway, Flanery O'Connor, John Cheever. Il aime parler des losers. Il écrit aussi pour les écrivains du passé, qu'il admire.

Sur la première de couverture, figure la reproduction d'un tableau de Hopper, Carolina Morning. Parce que l'écriture de Carver, concrète et visuelle, s'ancre dans des ambiances tranchées, séparant l'intérieur de l'extérieur, reflétant le quotidien des Américains: Carver a l’art de capter du coin de l’œil un détail d’un intérieur, une babiole, un petit évènement, un silence, un geste, trois mots, détails réalistes qui retranscrivent les moments intimes de ses personnages par des instantanés de vie éphémère. Chez Hopper et Carver, on retrouve le vertige que donne la vacuité du quotidien.

Ses poèmes sur l'Antiquité me plaisent. J'apprécie aussi beaucoup son humour.

C'est un livre dont la lecture m'a franchement intéressée.

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Les Vitamines du bonheur

Les nouvelles de Raymond Carver ne se valent pas. Les plus courtes ne sont certainement pas les meilleures.

Par contre, les autres vont vous rester en tête bien plus longtemps comme les différents déboires de cet homme en cure de désintoxication, ou encore, cet enfant, qui a subi un malencontreux accident de voiture, et puis, il y a ce dîner, entre amis auquel madame ne veut pas venir. C'est ici que vous rencontrerez le fameux paon de cette sublime couverture. À ce niveau, c'est Maya Palma qui fera véritablement le bonheur des lecteurs avec les éditions de l'olivier.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Les Feux

J'ai adoré ses nouvelles, je suis moins sensible à sa poésie.

Par contre, la première partie "Essais" est fabuleuse et très instructive.

Lire "Vie de mon père", "De l'écriture", "Les feux" et "Un maître écrivain : John Gardner".

Magnifiques pages sur son processus d'écriture ainsi que sur ses amitiés et ses mentors.

Son interview de la Paris Review est juste fabuleuse. Ce gars était plein d'humanité et d'humilité.
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Les Vitamines du bonheur

Les héros de CARVER sont «  des petites gens » simples, assaillis par les soucis, les problèmes, on est souvent proches de la tragédie. On est souvent dans l’état de Washington, ils sont ouvriers, elles sont secrétaires, coiffeuses, ils voient passer le rêve américain mais peu arriveront à l’attraper. Douze nouvelles illustrent ce milieu, la première étant peut-être la plus emblématique où un couple est invité chez des collègues et ils découvrent un bébé hideux et un paon qui hurle toute la soirée. . L’horreur tempérée heureusement par un aspect burlesque.
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