AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Raymond Chandler (225)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Philip Marlowe : Le Grand Sommeil

Marlowe. Un prive qui tient beaucoup du Sam Spade de Hammett, cynique et desenchante, mais je l'ai percu plus style, et plus romantique. Oui, Chandler s'est surement inspire de Hammett. Et pas que pour son personnage central, son prive solitaire. Comme Hammett, derriere l'intrigue du roman, il peaufine surtout l'atmosphere du milieu social, y inserant discretement une critique de la societe urbaine americaine de son temps, soulevant des bouches d'egout dispersees dans les grandes avenues pour que le lecteur puisse s'impregner de leurs emanations.





Marlowe est plus raffine que le Sam Spade d'Hammett. Plus elegant dans sa mise et avec une once de plus d'humour. En fait il est une emanation du style de Chandler, plus sophistique, epure. Du Hammett affine, perfectionne. Entre deux dialogues percutants, entre deux passages humoristiques, Chandler se complait a faire des citations, clins d'yeux aux lecteurs tant soit peu cultives: “– Je commençais à me dire que vous travailliez peut-être au lit, comme Marcel Proust. – Qui est-ce ? Je mis une cigarette dans ma bouche et la regardai. Elle était un peu pâle et tendue, mais elle paraissait de taille à fonctionner sous tension. – Un écrivain français, un spécialiste en dégénérés. Vous ne pouvez pas le connaître. – Tut… Tut… dis-je. Venez dans mon boudoir”. Ou encore: ”– Je parie que vous ne devinez même pas comment je suis entrée. Je pris une cigarette et la regardai d’un œil terne. – Je parie que si. Vous êtes entrée par le trou de la serrure, comme Peter Pan. – Qui c’est ? – Oh ! un copain de bistrot”. Et j'en passe.





Et l'intrigue? Ah! L'intrigue! Complexe est le moins qu'on en puisse dire. En fait plusieurs intrigues enchevetrees. Si enchevetrees qu’a un moment, un peu apres le milieu du livre, un final parfait est suggere, satisfaisant pour tout lecteur, mais Chandler continue comme si de rien n'etait, s'embrouille et/ou nous embrouille. Si enchevetrees qu'on n'est pas sur, une fois le livre ferme, que toutes soient resolues. On raconte que quand Howard Hawks essayait d'en tirer le scenario du film qu'il a dirige en 1946, il a demande a Chandler qui en fin de compte avait tue le chauffeur assassine en debut de roman, et l'auteur, haussant les epaules, repondit que lui non plus n'en savait fichtre rien. Mais j'ai deja dit que l'intrigue, ou les intrigues, ne sont surement pas le point fort du livre. C'est le style de Chandler qui entraine le lecteur, c'est son croquis de la societe qui le convainc et c'est le personnage de Marlowe qui l’envoute.





Moi, Marlowe m'a envoute et continue de m'envouter. Le Marlowe decrit par Chandler comme le Marlowe joue par Humphrey Bogart ou Robert Mitchum. Deux films classiques pour un livre classique. A lire et a voir.

Commenter  J’apprécie          616
Philip Marlowe : Le Grand Sommeil

Après avoir lu et apprécié, le retour de Philip Marlowe dans "La blonde aux yeux noirs" de Benjamin Black alias John Banville, me voilà en train de fourrer mon nez dans les polars de Chandler à la rencontre du Marlowe - marlou - original.

Le Grand Sommeil, son chef d'oeuvre... parfait pour se mettre dans le bain de la Californie aux moeurs pas jolis jolis des années 30-40.

Le pitch :

Le vieux général Sternwood fait appel au service du détective Marlowe.

On le fait chanter lui qui n'a pourtant plus beaucoup de souffle,

qui se sent seul - bien qu' entouré mais pas gâté par ses deux filles au sens moral limité,

la blonde Carmen, droguée et allumeuse,

la brune, la soeur ainée mariée, Vivian qui siffle verre sur verre.

Et envolé son gendre irlandais avec qui il aimait bavarder.

Il charge le privé de retrouver le maître chanteur.

Quant à Vivian, elle lui souffle de retrouver son mari disparu.



Un enquête qui va le faire sortir de sa routine, lui faire découvrir la Californie des nantis et des coups tordus , la jolie boucles d'ange et le priver du petit sommeil du juste pour quelques temps...



Cela vaut le coup de s'accrocher à l'intrigue emberlificotée de Raymond Chandler. Un premier roman écrit en 3 mois en utilisant un procédé cannibale qui combine deux de ses nouvelles.

Ce qui peut expliquer le caractère embrouillé de l'intrigue qui deviendra par la suite sa marque de fabrique et son style.

Les personnages de la haute et basse société n'ont pas un sens moral au beau fixe, des bourgeoises décadentes, des petites frappes, patrons de tripots, libraires pervertis...Le climat du livre moins axé sur la violence que sur un mélange de spleen, d'absurdité, de chantages, de magouilles et de crimes.

"Au bout du compte, ce qu'il y a de plus durable, c'est le style ; et c'est le meilleur investissement qu'un écrivain puisse faire de son temps. Les idées sont un poison. Plus on raisonne et moins on crée."

Un roman noir Incontournable pour la première apparition du privé Philippe Marlowe, la lutte d''un homme intègre, pessimiste, désabusé non dénué d'humour noir au sein d'une société corrompue, celle de la Californie.

Sans oublier la traduction de Boris Vian qui ajoute le grain de sel



Et la mayonnaise prends à coup sur



vous serez pas déçu



par ce chef d'oeuvre du noir



Le mot de la fin à Raymond Chandler "Montrez-moi un homme ou une femme qui n'apprécient pas le roman policier, et je vous montrerai un imbécile intelligent - peut-être - mais un imbécile tout de même"





Commenter  J’apprécie          460
Philip Marlowe : Le Grand Sommeil

Une « pluie d'un autre monde » s'abat sur une ville de Los Angeles gangrenée par la criminalité et la corruption. Philippe Marlowe, un détective privé, se voit confier une enquête sur un chantage mais très vite, il va être confronté à toutes sortes d'activités ou de faits louches : commerce clandestin de pornographie, trafic de voitures volées, disparition mystérieuse, assassinats… Il va croiser des personnages atypiques : un paraplégique millionnaire mais moribond, ses deux filles, l'une droguée, l'autre alcoolique, un tueur au « nez écrasé et à l'oreille en chateaubriand », une blonde qui déploie un « sex-appeal capable d'obliger un homme d'affaires à restituer son déjeuner », etc. Pour mener à bien sa mission, Marlowe traverse la « Cité des Anges » au volant de sa décapotable, entre dans les hôtels particuliers comme dans les hôtels miteux, affronte les petites frappes comme les gros caïds. Il sait se servir de ses poings comme de son ironie. Il se montre vertueux, attaché à la justice et à la vérité et ne se laisse corrompre ni par l'argent, ni par la chair. C'est un joueur d'échec qui se fie à ses intuitions et n'hésite pas à bluffer si nécessaire.



Je voulais lire le « Grand sommeil » depuis que j'avais appris qu'un de mes films cultes, « The Big Lebowski », s'en inspirait. J'ai découvert l'univers de Dashiell Hammett avant de m'attaquer aux romans de Chandler. Ce dernier est plus descriptif et on s'étonne ainsi que le héros, pénétrant dans une pièce où une personne vient de faire assassiner, prenne le soin de détailler la décoration du lieu avant d'attacher son regard sur le cadavre couché sur le tapis. L'intrigue est complexe et j'ai dû parfois relire certains passages pour m'y retrouver. Pourtant, le détective, alors que l'affaire semblait terminée, trouve que la simplicité du dénouement contrevient à la « trame embrouillée de la réalité » et décide de relancer son enquête. Certaines phrases ou certains mots peuvent surprendre mais je ne sais pas si ce sont des inventions de l'auteur ou du traducteurs, Monsieur Boris Vian.



Le « Grand sommeil » est à lire absolument si on s'intéresse à la littérature policière et au roman noir. Il s'impose par son style, sa narration, et son ambiance et on y découvre une légende du genre : Philippe Marlowe.
Commenter  J’apprécie          451
La Fille de l'air - La Dame du lac

Prenez garde ! Un roman peut en cacher un autre…



Amateur de crêpes, je me réjouis à l’idée de découvrir Chandler, sûrement à l’origine de ce rendez-vous annuel des gourmands. Allai-je rencontrer Suzette(1) la française parfumée au zeste d’agrumes ou encore Bouquette(2) la belge raffolant de raisins secs ?



Pour en avoir le cœur net, je jette mon dévolu sur la « La dame du lac ». Direction ma médiathèque favorite et je tombe du premier coup sur cette double parution « La fille de l’air » et « La dame du lac ». En plein dans le mille !



Très fier de moi, j’entame tambour battant cette nouvelle d’un peu moins de cent pages mettant en scène un détective privé du nom de John Dalmas. Ce dernier va enquêter sur la disparition de la femme d’Howard Melton survenue il y a onze jours exactement. En effet, Julia Melton n’a plus donné signe de vie depuis son chalet de montagne situé en bord de lac à Little Fawn Lake. D’où le titre si vous suivez bien !



La femme de Melton avait-elle une liaison avec un certain Lance Goodwin, l’ancien secrétaire particulier de son mari ? Le gardien de la propriété au bord du lac Williams Haines est-il responsable de cette disparition ? Pourquoi le mari fait-il appel à un détective plutôt que la police ?

Toutes les réponses dans cette nouvelle… pas très fraiche, je vous l’accorde, datant de 1939 !



Alors, vous allez me dire, quel le hic dans cette histoire ?



Hormis le fait que je n’ai trouvé aucune trace de Suzette et Bouquette, j’ai ingurgité «La dame du lac» à l’insu de mon plein gré, un peu comme le cycliste R. Virenque à propos du dopage.



Eh oui, j’ai découvert sur la quatrième de couverture, le livre quasiment terminé, que de cette nouvelle en plus de "Bay City Blues" (1938) et « No Crime in The Mountains » (1941) avaient inspiré Chandler pour rédiger son véritable roman «La dame du lac» publié en 1943. Quel bleu ! Honte à moi !



Malgré tout, la lecture de cette nouvelle fut très agréable et m’a permis de découvrir le style très bien écrit de Chandler. En quelques pages seulement, cet auteur réussit à restituer l’atmosphère des lieux et la personnalité des protagonistes. Une belle performance pour une nouvelle policière dont l’intrigue finale n’est pas simple à comprendre du premier coup.



Excellente lecture de transition que je conseille entre deux romans étoffés… Bonne dégustation avec un cidre brut de préférence !



Pardi, j'allai oublié. Chat échaudé craint l’eau froide ! Je lirai le grand classique de Chandler «Le grand sommeil » avant de le comparer à la nouvelle qui l’a inspiré « La fille de l’air », présente dans cet ouvrage également.



Avant de partir, un dernier conseil !



Méfie-toi, la veille de la Chandler(3)…

L'hiver se passe ou prend rigueur

Si tu sais bien tenir ta poêle

À toi l'argent en quantité

Mais gare à la mauvaise étoile

Si tu mets ta crêpe à côté.



(1) Une crêpe Suzette est un dessert français composé d'une crêpe au beurre Suzette, une sauce à base de sucre caramélisé et de beurre, de jus de mandarine ou d'orange, de zeste et de liqueur Grand Marnier ou de Curaçao.



(2) La bouquette ou vôte (en wallon liégeois) est une crêpe levée à la farine de sarrasin (farene di boûkète en wallon liégeois) agrémentée fréquemment de raisins secs.



(3) Le nom de la Chandeleur ou fête des chandelles a une origine latine et païenne : la festa candelarum. Celle-ci tire son nom d'une coutume consistant à allumer des cierges à minuit en symbole de purification.



Les crêpes avec leur forme ronde et leur couleur dorée rappelleraient le soleil, ce qui expliquerait que l'on confectionne des crêpes à la Chandeleur.



Egalement, les semailles d’hiver commençaient à cette période et on se servait donc de la farine excédentaire pour confectionner des crêpes, symbole de prospérité pour l’année à venir.

Commenter  J’apprécie          4519
Philip Marlowe : Le Grand Sommeil

Philip Marlowe, détective privé, est embauché par le vieux général Sternwood pour retrouver l’auteur du chantage dont il fait l’objet et surtout comprendre pourquoi. Mais ce que le vieux général ne sait pas c’est que ses deux filles, grandies dans le luxe et l’abondance et dépourvues de tout sens moral, vont se retrouver impliquer dans cette quête qui révèlera bien plus qu’un simple chantage...



Voilà un polar très cinématographique, écrit comme un vrai scénario avec tous les détails nécessaires à la construction des décors, sans oublier les costumes cousus main. De la dentelle de luxe où chaque petit point est minutieusement observé. Mais tout cela ne vaudrait rien sans les inénarrables répliques du célèbre détective qui a réponse à tout, toujours cinglant et ironique.

Un type de détective très sûr de lui et de son pouvoir de déduction, peu enclin à utiliser les armes à feu et à se laisser berner par les sirènes féminines qui traversent le roman. Sirènes féminines très caricaturales d’ailleurs « soit belle et tais-toi » comme elles étaient si peu imaginées à l’époque.

Alors certes le roman date un peu et on est loin des nouveaux polars nordiques qui ont le vent en poupe, mais j’ai pris grand plaisir à le lire et à le déguster avec la même envie de revoir un bon vieux film en noir et blanc, une valeur sûre.

Et pour l’anecdote, sachez que le traducteur de ce célèbre roman n’est autre que Boris Vian !

Commenter  J’apprécie          422
Philip Marlowe : La Petite Soeur (Fais pas ..

Philipp Marlowe affronte un adversaire des plus coriaces : une mouche bleue qui virevolte bruyamment dans son bureau. Cela fait cinq minutes qu’il attend la tapette à la main qu’elle daigne poser ses six pattes sur un coin de son bureau quand sa chasse est interrompue par la sonnerie du téléphone. Miss Orfamay Quest, une jeune femme « vertueuse » originaire du Kansas, lui demande de rechercher son frère. Ce dernier a disparu à Los Angeles et ne donne plus de nouvelles à sa famille. Une enquête classique et mal payée mais qui – comme d’habitude - va mener Marlowe sous une avalanche de problèmes. Il y rencontrera la même faune que dans ses précédents romans : truands, femmes fatales, médecin compromis et policiers corrompus. Mais ici, il va explorer le joyeux monde de l’industrie du cinéma et rencontrer des personnages excentriques qui maîtrisent l'art de la comédie....et du mensonge. Plus on avance dans le roman, plus l’intrigue devient complexe et j’avoue ne pas avoir cherché à comprendre qui a fait quoi et comment. J’ai préféré savourer les passages sarcastiques. En voici quelques exemples. En parlant des stars de cinéma : « elles avaient connu plus d’hommes en sueur que les champs de bataille », pour décrire une infirmière interloquée : « elle me dévisagea comme si j’arrivais des profondeurs des mers avec une sirène noyée sous le bras » ou le portrait d’une secrétaire de police : « elle avait une figue à caler les roues de corbillard ». Chandler est un grand styliste et on s’en aperçoit mieux dans la traduction révisée proposée par Quarto. Et oui, dans cette édition intégrale, le roman a retrouvé son titre original « La petite sœur » même s'il est toujours disponible en poche sous le titre de « Fais pas ta rosière ». Dans la première version, les plus beaux passages (des descriptions délicieuses) ont été sabrés. La traduction est désormais plus fidèle, la réplique « ça irait-il si je dépiautais une orange ? » a retrouvé son sens original : « Manger un fruit, c'est permis ? ». Ou, plus drôle, le « Dans le dos, la balayette ! » a retrouvé sa destination : « Dans le cul, la balayette ! » Espérons que cette traduction révisée sera rapidement disponible en poche.

Nous avons la chance d’appartenir à une génération qui peut lire Thompson, Chandler, Hammett ou encore Goodis et Ross Macdonald dans des traductions fidèles. Alors profitons-en !
Commenter  J’apprécie          391
Philip Marlowe : La Dame du lac

La mécanique Chandler est bien huilée : un riche client fait appel aux services de Marlowe et le détective prend conscience dès le début de l'enquête qu'il a mis les pieds dans un nid de vipères. Il va devoir affronter des policiers corrompus et des gangsters déterminés. Et il va s'en prendre plein la tête, une nouvelle fois. Mais notre privé a la peau dure et est bien décidé à percer le mystère qui entoure la disparition de Crystal, l'épouse de Derace Kinglsey. L'enquête va se dérouler en partie à Bay City la crapuleuse, sur la côte pacifique, mais aussi dans la forêt de San Bernadino où Kingsley est propriétaire d'un chalet situé au bord d'un lac. C'est d'ailleurs dans ce lac que la compagne du gardien va refaire surface après un séjour d'un mois dans les profondeurs. Les premiers éléments semblent accabler le gardien, un mutilé de guerre alcoolique, mais c'est sans compter sur la sagacité de Philipp Marlowe qui va chercher à démêler le vrai du faux...



Le récit se déroule en pleine Seconde Guerre mondiale : le caoutchouc est rationné, les barrages sont protégés par l'Armée et la nuit, les villes californiennes sont soumises au black-out. « La dame du lac » est le quatrième roman de Chandler et s'il y a bien des redondances dans les intrigues, elles ne lassent pas le lecteur. le Los Angeles de Chandler a mieux vieilli que celui de Connely, bien qu'un demi-siècle sépare les deux écrivains. Le roman est toujours agréable à lire et fortement conseillé aux amateurs de polars. Un classique qui n'a pas pris la poussière.

Commenter  J’apprécie          390
Philip Marlowe : Adieu, ma jolie

Je me suis lancé dans la lecture des romans de Raymond Chandler pour compléter ma culture polar. Je pensais y trouver ce même cliché du détective solitaire et invincible faisant la loi dans les rues de Los Angeles. Alors oui, c’est en partie vrai, mais le roman ne se résume pas à une simple histoire de gangsters ; l’essentiel réside dans le talent de Chandler : l'ambiance, l'intrigue et l'écriture sont remarquables.



L’histoire débute par une rencontre insolite. Marlowe croise un homme qui se distingue par une carrure « pas plus large qu’un camion citerne ». Le mastodonte pénètre dans un bar fréquenté par des Afro-américains et en moins d’une minute, un des clients est éjecté de l’établissement. Un joli vol plané. Le détective, intrigué, entre à son tour dans le bar. Et le voilà entrainé dans une histoire tortueuse qui le mènera dans les salons d’un millionnaire, d’un médium ou d’une souillon alcoolique, dans une clinique clandestine ou dans les cales d'un bateau transformé en casino…



Chandler dénonce le gangstérisme et la corruption. Dans les romans de Hammett, les « bootleggers » tenaient le haut du pavé mais depuis la fin de la prohibition, les truands ont pris l’aspect d’hommes d’affaires respectables, utilisant la violence en dernier recours. Ils n’en continuent pas moins à faire élire des maires et des chefs de la police sans scrupules qui sauront fermer les yeux aux moments opportuns. Dans cette Amérique, les mœurs des pauvres comme des riches ne sont pas très reluisantes même si parfois, on rencontre des personnages positifs. Chandler dénonce aussi le racisme latent qui vise les Noirs. L’assassinat d’un Afro-américain intéresse très peu la police et n’est même pas mentionné par la presse. Comme dans le « Grand sommeil », Marlowe se montre opiniâtre, désintéressé et poursuit son enquête par principe, dans le seul but de déceler le fond de l’affaire. Il cite à nouveau Sherlock Holmes (et Philo Vance, un héros de littérature policière, inconnu au bataillon) pour mieux s’en distinguer. Marlowe est un intuitif, qui mise sur les probabilités et qui sait tenter sa chance par un coup de Trafalgar.



J’ai particulièrement aimé le style de Chandler. Il sait se montrer lyrique et utilise des images comme celle d’un scarabée coincé dans un immeuble de la police pour illustrer l’état d’esprit de Marlowe. Et puis il y a ces images que je trouve formidables. En voici deux exemples : « L’air moite était froid comme les cendres d’un amour défunt » et « la voix devint aussi froide qu’un repas de cantine ». Le roman est très bien écrit et possède une touche surannée (blondes plantureuse, policiers véreux, truands italiens) qui lui donne un vrai charme. Un coup de cœur !

Commenter  J’apprécie          391
Déniche la fille (Cherche la souris)

J'aime beaucoup les vieux polars mettant en scène un détective privé en imper qui raconte son histoire avec un vocabulaire soutenu, rencontre des tas de filles et joue du pistolet comme Lang Lang du piano.

Genre Humphrey Bogart dans le Grand Sommeil (avec la sublime Lauren Bacall), ou Mike Hammer avec Stacy Keach.

Je m'étais juré d'en tenter la lecture un jour.

Et la publication d'une novella de Raymond Chandler dans la collection Folio 2€ était une occasion en or : court, juste pour goûter.



Dans Déniche la fille, je n'ai pas eu l'honneur de rencontrer le célèbre détective Philip Marlowe. C'est un autre détective moins connu qui est dans l'arène : Carmady. le gars officie à Los Angeles. Il boit ; il a toujours une flasque sur lui dont il offre généreusement le contenu à autrui si cela peut lui permettre de glaner une info. Mais il fait gaffe à rester clair dans sa tête. C'est un vrai détective comme je l'attendais, avec son langage qui use de l'analogie jusqu'à la moëlle. C'est marrant et ça maintient l'attention. Ses interlocuteurs jouent des parties de tennis de bons mots avec lui ; parfois les mots piquent plus que les coups de poing et les balles.



Bref, Carmady se retrouve embarqué dans une histoire sans l'avoir cherché. Un brin de curiosité mal placé et le voilà chopé par une main plus large qu'un gant de baseball par un géant de deux mètres et des poussières qui l'emmène dans un bar qui ne sert que les Noirs. le géant étant plutôt genre irlandais, ça ne le fait pas et… bon, ça cogne.

Et c'est le début de la recherche de la « fille » du titre, une fille que recherche justement le géant, qui bien sûr sort de prison. D'indice en indice apporté par tout un tas de zigues bien singuliers, l'enquête progresse. Jusqu'à la conclusion moyennement morale, même si les vrais enfoirés finissent mal.



Eh ben ça m'a bien plu. C'est efficace et drôle à lire. Ça colle vraiment bien aux histoires que j'ai vues à la télé.

A refaire.

Commenter  J’apprécie          375
Philip Marlowe : The Long Goodbye (Sur un a..

Sur un air de navaja... sincèrement le titre anglais est bien mieux « The long goodbye » car il colle parfaitement à l'histoire. Ce roman fut récompensé en 1955 du prix Edgard Allan Poe et porté à l'écran en 1973 par Altman sous le titre français « Le Privé ».

Pour commencer, il faut s'assoir avec un Gimlet à la main, assez frais de préférence. Et, bien installé dans le fauteuil de cuir usé du bar de l'hôtel, ouvrir un roman quand le soir tombe et que la salle est encore assez vide de monde. J'attends un compagnon de route qui tarde. Alors j'ouvre The long goodbye.

« La première fois que je vis Terry Lennox, il était fin saoul dans une Rolls Royce Silver Wraith devant la terrasse des Dancers. Le gardien du parc à voitures avait sorti la Rolls et maintenait la portière ouverte ; car le pied gauche de Terry Lennox pendait à l'extérieur comme si son propriétaire en avait oublié l'existence. »

Merde, ça commence fort. L'ambiance me prend tout de suite, la Rolls, le bar, et la bibine, manque plus que la belle blonde aux longs cheveux, un sourire vague sur les lèvres et j'y suis !

Enfin Marlowe arrive, en retard comme d'habitude. Regarde, je commençais un bouquin d'enfer, lui dis-je en l'invitant à me rejoindre dans ce coin du bar, lumière tamisée propice à la confidence.

Il me répond qu'il connait déjà la fin et commande un Gimlet pour m'accompagner.

On discute de choses et d'autres mais je vois qu'il a un truc qui le chagrine. Je lui demande cash ce qui ne tourne pas rond, ça ce voit quand un mec est dans les embrouilles.

Mais Marlowe préfère le silence. Une fois qu'il a mis les pièces du puzzle en ordre, il se tait. L'amitié c'est ça aussi, le respect du silence.

Alors, je continue ma lecture et il reste. De toute manière, dans cinq Gimlet, on sera gris lui et moi, et le reste, on pourra s'en foutre. Les créatures de rêve aux jambes interminables et aux yeux violets, les petits caïds du coin, les richards qui annoncent la couleur aux flics dont une partie est pourrie... tout ça nous passera dessus.

Avec mon pote, on n'a rien à se dire de plus qu'on ne sache déjà sur cette société.

Trinquons aux meilleurs écrivains qui nous font passer du bon temps ! Le reste peut attendre.
Commenter  J’apprécie          365
Philip Marlowe : Le Grand Sommeil

Cette lecture fut ma première rencontre avec Philip Marlowe, détective privé, pilier du roman noir américain. Tant qu’à faire, autant commencer par sa première apparition pour faire sa connaissance. C’est un ancien flic, très sûr de lui et de son charisme, peu porté sur une utilisation à outrance des armes à feu. L’honorable et très vieux général Sternwood l’a embauché pour retrouver l'auteur du chantage dont il fait l'objet et surtout comprendre l’objet de ce chantage. Car ce que le vieux général ignore, c'est que ses deux filles, Vivian et Carmen, petites filles riches gâtées, grandies dans le luxe et l'abondance sont devenues deux jeunes femmes dépourvues du moindre sens moral. Cette enquête va révéler bien plus qu'un simple chantage et partir dans tous les sens. Philip Marlowe a à peine le temps de commencer ses investigations qu’il se retrouve avec un, puis deux, puis trois meurtres sur les bras. Et ça ne s’arrête pas là ! L’intrigue est passablement complexe, à tiroirs et avec bien des rebondissements et des quiproquos non sans conséquences mortelles. Le texte a plutôt bien vieilli, avec le charme vintage des détails sur la Californie des années 1930. Le personnage de Philip Marlowe correspond au prototype du détective des romans noirs américains mais son cynisme, sa nonchalance désabusée et sa désinvolture m’ont semblé plus fins que dans mes souvenirs cinématographiques. Par contre quelle vision, noire et sombre, désabusée, de la société américaine des années trente, gangrenée par la corruption ! C’est une écriture rythmée, nerveuse, toute en mouvement, à en donner un peu le tournis au lecteur entre deux descriptions de bagarre, de personnages hauts en couleur ou d’atmosphère. Une lecture fort agréable, même si ce n’est pas mon genre de thriller préféré.
Commenter  J’apprécie          353
Philip Marlowe : La Dame du lac

En littérature comme chez les Inconnus, il y a le bon et le mauvais classique. La différence ? Le bon ne prend pas une ride malgré les années.



Ouvrir quatre-vingts ans après sa sortie La Dame dans le lac de Raymond Chandler – dans une nouvelle traduction de Nicolas Richard – c’est être frappé par le côté impeccable de l’œuvre, perfection du noir classique.



Dans les pas de Philip Marlowe, privé mythique qui en a inspiré tant d’autres, on passe en revue les codes du genre : une épouse disparue ; un cadavre de femmes dans un lac ; une affaire qui resurgit du passé ; quelques flics corrompus ; un peu d’alcool et de castagne ; un panier de crabes rempli de menteurs.



Sillonnant la Californie de L.A. à Puma Point, Marlowe, caustique et détaché, entre immédiatement dans les habits du héros empathique et atypique qui plane au-dessus d’une société vénale et individualiste.



C’est simple - et si apparemment simple qu’on imagine le travail fourni pour y parvenir – magnifiquement écrit dans les phases quasi-poétiques où la tension retombe, et sans jamais chercher l’inutile surenchère de style ou d’action qui plombent tant de polars contemporains.



Pour les adeptes du noir et de « la noire », on se précipite !

Commenter  J’apprécie          357
Philip Marlowe : Le Grand Sommeil

Prétendre apprécier les romans policiers et n'avoir jamais lu "The Big Sleep", une honte. Je l'avoue. Mais maintenant, j'ai tout compris ! Tout est dans le style, le rythme, le cynisme du narrateur, Philip Marlowe. Non, en lisant, je n'ai pas eu l'impression d'entendre parler Humphrey Bogart ni de me perdre dans le regard de Laureen Bacall. J'ai dû voir le film, certes, il y a longtemps.

Mais ce qui surprend, au-delà de certains détails délicieusement "datés" comme les marques de voitures, c'est l'écriture acérée, pleine de mouvement, la description imagée et précise des bagarres, les notations d'ambiance...On voit les volutes de fumée, on palpe le halo de pluie autour des personnages....

Il est vrai que la traduction est subtile et parfaitement adaptée. Boris Vian, touche-à-tout de génie, devrait être donné en exemple à tous les traducteurs. J'ai lu quelque part qu'on lui reproche l'usage intensif du passé simple...N'oublions pas que le roman a été écrit en 1939 et publié en français en 1948... Mais c'est une objection mineure. Et même, j'irais jusqu'à prétendre que tout cela donne un charme fou, entre le contraste des situations louches, le noir du décor et la pureté du texte.

L'intrigue est compliquée à souhait, mais ce n'est pas là l'intérêt principal du récit. Les personnages principaux sont campés dès les deux premiers chapitres : le vieux et riche général Sternwood, ses deux filles nées tardivement. Vivian a épousé un ancien de l'IRA, ex-bottleger, qui s'est volatilisé deux mois auparavant, ce qui chagrine le vieux beau-père mais pas forcément l'épouse. Carmen est totalement déjantée : elle se jette à la tête de tous les hommes, se drogue, pose pour des photos de charme. Il y a aussi le maître-chanteur Geiger, le chauffeur de la famille, un truand tenancier de maison de jeux et ses sbires, son ex-femme dont Philip Marlowe est bien près de tomber amoureux, le jeune amant de Geiger...sans compter les policiers du comté qui se tirent dans les pattes et s'agacent de voir intervenir le privé Marlowe.

En lisant ce roman dense et foisonnant d'intrigues entrelacées, on voit comment ce petit livre, le premier écrit par Raymond Chandler, a suscité de vocations. Me viennent à l'esprit le personnage de Nestor Burma de Léo Malet et plus récemment le héros tout bosselé d'Hugh Laurie dans "Tout est sous contrôle". Et quelques films aussi comme l'irrésistible parodie de Carl Reiner "Les cadavres ne portent pas de costard" avec Steve Martin...



Le grand sommeil, celui dont on ne se réveille jamais, c'est donc le classique absolu. A lire absolument.
Commenter  J’apprécie          340
Philip Marlowe : Le Grand Sommeil

Philip Marlowe est détective privé.

Il est convoqué par le (vieux) général Sternwood pour élucider une sombre affaire de maître chanteur. Le général a deux filles, plutôt jolies, Carmen et Vivian qui tirent la vie par les deux bouts, l'une Vivian plus que l'autre. Carmen est mariée, son mari, gros balèze irlandais, a disparu au grand dam du général qui l'aimait bien et avec lequel il aimait discuter.

Au passage Carmen demande à Marlowe de retrouver son mari.



Voilà l'intrigue, le point de départ. pour l'instant c'est clair mais cela va devenir, compliqué, très compliqué.

Dans mon manuel des 100 meilleurs polars américains celui-ci est placé à la 18eme place et quand on sait le nombre de polars que publient les américains, on peut supposer que c'est du tout bon!

Certes il y a de la matière : couses poursuites, nouvelles pistes, descentes dans les cercles de jeu, balles qui sifflent un peu partout même aux oreilles du lecteur (ce qui est gênant quand on lit), sans oublier les deux soeurs manipulatrices manipulées. Bref du grand n'importe quoi plutôt que du grand sommeil!

Alors Marlow est typique du privé décontracté, solitaire, cérébral, mélancolique, gouailleur, fonceur et spirituel et, pour finir, cultivé citant Proust entre autres.

Mais globalement, a peu près à la moitié du livre, tout dérape, demi tour à 180° et là, pardon, mais où sommes-nous? perdu le lecteur, moi, de quoi s'agit-il, les pages ont-elles muté ? Est-ce une blague ? Un tour de passe passe ?

Et bien, non, c'est toujours la même histoire mais alors très compliquée, comme déjà dit plus haut.

A oublier très vite...

Il paraît, mais est-ce vrai que lorsque H. Hawks, réalisateur du film éponyme, demanda à Chandler qui, finalement, était l'assassin, ce dernier répondit qu'il ne le savait pas non plus...




Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          335
Les enquêtes de Philip Marlowe

(critique du roman "Charade pour écroulés" réédité dans une version révisée sous son titre original "Playback" dans le recueil Quarto des "enquêtes de Philip Marlowe")





Philip Marlowe est engagé par un avocat pour prendre une jeune femme en filature. Il repère Betty Mayfield dans une gare de Los Angeles où elle patiente entre deux trains. Marlowe la suit jusqu'à Esmeralda, une ville côtière du sud de la Californie. La filature de cette jolie rousse est si simple que le privé se demande pourquoi ce commanditaire anonyme a fait appel à ses services. Mais à son arrivée à l'hôtel, il remarque qu'il n'est pas seul sur les traces de Miss Mayfield. Tiens donc, qu'est-ce qui explique ces filatures multiples ? Quelle est la véritable identité de la jeune femme et que fuit-elle? Pour le savoir, Marlowe va outrepasser les termes de son contrat initial et braver de nombreux dangers.

« Playback », (le titre adopté par la Série Noire est assez étrange : « Charade pour écroulés ») clôt le cycle des romans consacrés à Philp Marlowe. Il est en-deçà des livres précédents : il est plus court, l'intrigue est assez classique et certains passages sont plutôt flous. Un exemple : la secrétaire de l'avocat, Miss Vermilyea, disparaît complètement du récit après avoir succombé aux charmes de Marlowe. Mais un Chandler même en petite forme reste un auteur de grande qualité. le roman est plein d'esprit, les descriptions sont parfaitement travaillées et le mystère et la tension tiennent tout le long du récit. J'ai aimé accompagner ce privé mélancolique dans sa dernière traversée d'une Californie où cohabitent le vice et la vertu, la richesse et la misère.
Commenter  J’apprécie          330
Philip Marlowe : La Grande Fenêtre

Mrs Murdock est une riche veuve de Pasadena qui soigne son asthme en descendant chaque jour une bouteille de porto. Cette buveuse imbuvable engage Philip Marlowe pour une affaire en apparence banale. Elle soupçonne sa bru de lui avoir dérobé une pièce d'or de collection. La jeune femme a quitté la résidence familiale quelques jours plus tôt, fuyant un mari soumis à une belle-mère tyrannique et avare. Le privé doit mettre la main sur la pièce et sur tout motif qui faciliterait le divorce. Mais l'enquête va rapidement se compliquer. Décidément, les riches Californiens sont de belles fripouilles : jalousie, chantage, assassinat, contrefaçon vont pimenter cette intrigue. Les frontières sont bien minces entre la bourgeoisie, la pègre et la racaille des bas-fonds. Marlowe va se frotter à des chanteuses et à des maîtres chanteurs et se créer – une nouvelle fois ! - des ennemis chez les policiers comme chez les gangsters. «La Grande fenêtre» a de nombreux atouts : style léché, descriptions travaillées, intrigue complexe, réparties mordantes, ironie amère, regard critique sur une société corrompue et une justice au service des plus riches, une ambiance sombre où règne la violence et l'argent. Une réussite qui à mes yeux, n'a pas pris une ride. Il faut croire que l'alcool - omniprésent dans le récit - conserve !
Commenter  J’apprécie          312
Un mordu (L'homme qui aimait les chiens)

Encore une petite lecture rapide en cette fin d’année ! Et encore une lecture bien agréable ! Dans « un mordu », j’ai trouvé tout ce que je venais y chercher. Quand on s’attaque à un récit d’un des auteurs qui ont façonné le genre en définissant ses codes, ses canons, il ne faut pas espérer être surpris, il ne faut pas s’attendre à un récit innovant. « Un mordu » est un récit noir tout ce qu’il y a de plus classiques, il respecte à la lettre les codes du genre et c’est ça qui est bien. Ceux qui aiment les enquêtes implacables et bien ficelées n’y trouveront évidemment pas leur compte. Chez Chandler, l’enquête on s’en fout un peu, ce n’est pas le plus important, l’enquête est un prétexte. Ce qui compte avant tout c’est l’ambiance. Et pour ça, Chandler est très fort. Toutes les figures croisées dans ce récit sont des archétypes vus et revus dans le noir, du privé nonchalant aux bad guys patibulaires en passant par les femmes létales, et j’adore ces codes, je ne m’en lasse pas. Comme d’habitude, Chandler fait preuve d’un sens de la formule irrésistible. Quelques exemples : « son sourire était aussi figé que du poisson congelé », « il ouvrit la bouche si grand que j’eus peur de voir tomber sa mâchoire sur ses genoux », « il ferma la bouche avec toute la résolution d’une pelle à vapeur ». C’est drôle, imagé, ça claque. J’adore ce style hard-boiled, je trouve même qu’il y a là une forme de poésie, virile certes mais poésie quand même.



Commenter  J’apprécie          302
Philip Marlowe : Le Grand Sommeil

Le grand sommeil, le big sleep 1939, premier roman où apparait Le Privé Philip Marlowe, l'incontournable roman policier américain. Pour ne rien gâter il a été publié en France en 1948 avec un traducteur de talent un dénommé Boris Vian , je m' excuse du peu. Et bien figurez vous que je ne l'avais jamais ouvert , honte à moi, certes Humphrey et Laureen brillent encore dans ma mémoire mais cela ne m'excuse en rien ....

Alors que vous dire que vous ne savez déjà ? Hollywood, une très belle demeure, un vieux général pas loin de son dernier soupir, ses deux garces de filles , l'argent, le gendre disparu, les tentatives de chantage ,les ripoux, les flics, les flingues , les morts et au dessus de tout cela Marlowe , ah mon coeur bat plus vite , bon d'accord c'est un personnage de fiction et vraiment ses fréquentations ne sont pas très reluisantes mais il n'empêche ... Résumons un privé, pas n'importe lequel,une belle pépé, même 3, un vrai roman noir des années 40, un auteur de talent et un superbe traducteur , que du plaisir j'en redemande ....
Commenter  J’apprécie          302
Philip Marlowe : Adieu, ma jolie

Mais ? Voilà toute l'utilité de participer à des challenges...

Le challenge "Enquêteurs" vient de me faire découvrir un auteur qui en vaut la peine ! Je me demande encore comment ça se fait que je ne le connaissais pas, et que je n'en ai jamais vu dans la bibliothèque de mon père.

Bizarre autant qu'étrange !



Parce que quand même, quel style ! Je dirais même plus "quel staïle" ! Si ça a pris quelques rides avec des expressions un peu passées, ça ajoute au charme ! En plus, j'ai bien rigolé par moments, c'est juste savoureux, cet humour, parfois potache, parfois total décalé !



L'intrigue est intéressante, quoi qu'un brin touffue du fait de très nombreux personnages, de fausses pistes et de voies de garage diverses, mais c'est quand même un vrai plaisir à lire. Une bien agréable découverte !
Commenter  J’apprécie          272
Philip Marlowe : Le Grand Sommeil

Le vieux et riche général Sternwood a beau tituber aux portes de la mort, sa fierté est vaillante et son cœur frémit encore au souvenir de Regan, son gendre brutalement disparu, à défaut de battre pour ses deux incontrôlables pestes de filles dont le dévergondage de l’une n’a rien pour rattraper l’alcoolisme de l’autre. Aussi fait-il appel à Philip Marlowe pour démonter discrètement une sombre histoire de chantage à la vertu qu’un mystérieux libraire fait peser sur la plus délurée de ses filles, espérant secrètement que le détective privé saura par la même occasion lui ramener Regan. Lequel détective s’apercevra rapidement que l’affaire est plus complexe qu’elle n’y parait…

Complet croisé et feutre mou, phares de Cadillac luisant dans la nuit, intérieurs finement boisés et taules sordides, belles pépés vénales à l’œillade assassine et à la gorge avenante, claquement de .38 et Buick au fond de l’eau : rien ne manque et on ne va pas se mentir, ce genre de roman noir ultra-popularisé par Hollywood a beau ne pas être ma tasse de rye, je me suis régalée ! L’intrigue se déplie avec toute la complexité qu’on attend d’elle, Chandler sait vous poser une atmosphère comme pas deux, et j’avoue que cet affreux macho cynique de Marlowe apporte une note de charme irrésistible à l’ensemble. Et c’est drôle !

Coup de chapeau à la traduction de Boris Vian qui étonnement (et contrairement à de nombreuses plumes de l’époque, y compris la sienne), n’a presque pas vieilli.

A la tienne, Philip !

Commenter  J’apprécie          260




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Raymond Chandler Voir plus

Quiz Voir plus

Les titres des romans de Raymond Chandler

Quel est le titre correct ?

La Dame du lac
La Dame du vendredi
La Dame de Shanghai
La Dame de pique

8 questions
44 lecteurs ont répondu
Thème : Raymond ChandlerCréer un quiz sur cet auteur

{* *}