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Critiques de Raymond Queneau (558)
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Aux confins des ténèbres - Les fous littéraires..

Dans sa quête pour écrire une "encyclopédie des sciences inexactes", voici le résultat des recherches de Queneau à la Bibliothèque Nationale. On y retrouve toute une série de "fous littéraires" ayant eu l'ambition de révolutionner les connaissances contre l'avis des experts de leur époque. On y croise des quadrateur du cercle, des inventeurs de nouvelles méthodes d'étymologie, des révolutionnaires du système solaire ou de l'évolution des espèces.

Peut se lire en parallèle des "Les enfants du limon" qui fut une tentative d'écrire un roman à partir de toute cette matière. Certains personnages ont tellement plu à Queneau qu'on les retrouve dans les 2.
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Bâtons, Chiffres et Lettres

En recherche d'informations autour et sur l'utilisation de la lettre au sens non épistolaire mais calligraphique dans l’œuvre ou plutôt dans les œuvres d'art, j'ai sorti cet ouvrage des rayonnages sans a priori (un petit gain : l'illustration de la première de couverture qui est signée Hans Arp et utilise un i). En feuilletant je suis tombé sur la série des hommages dont un est consacré aux "fous littéraires" en voisinage curieux voir discutable avec Jacques Prevert, ceci dit. C'est ce texte qui m'a donné envie de laisser ici une trace pour les amateurs de science-fiction car il est question là d'un précurseur de la littérature d'imagination scientifique ou d'anticipation : Defontenay. Queneau fait un résumé et même une petite analyse du texte de Star ou Psi de Cassiopé...



(à suivre)
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Bâtons, Chiffres et Lettres

J'ai essayé, j'ai vraiment essayé. Mais rien à faire, je n'ai pas réussi à prendre ce train-là. Pourtant le thème, enfin les thèmes, m'intéressaient vraiment : la place du langage oral dans la littérature écrite et les hautes sphères de la langue (aucune ; ils défendent une langue jugée morte et figée), la volonté du réformer l'orthographe, afin qu'elle s'adapte à ce nouveau langage. Tout ce qu'il applique dans ses romans. Quand au reste, je ne sais pas, j'ai abandonné peu après la page 100. Je crois que je préfère les romans de Queneau à son essai... Une histoire de style, je suppose...
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Cent mille milliards de poèmes

S’il fallait choisir un livre pour une île déserte, cent mille milliards de poèmes se doit de figurer dans les premiers choix. Rendez-vous compte ! Près de deux cents millions d’année de lecture en lisant vingt-quatre heures sur vingt-quatre selon Raymond Queneau. Neuf vies de chat n’y suffiraient pas !



Comment l’auteur oulipien a-t-il pu réaliser ce tour de force ? En faisant du lecteur un co-auteur. En effet Queneau a composé dix sonnets parfaitement réguliers dont chaque vers est inscrit sur une bandelette. En soulevant telle ou telle vers (bandelette), vous composez un sonnet unique parmi les cent mille milliards de combinaison possibles. Si vous choisissez le premier vers du dixième sonnet puis laissez les autres vers du premier par exemple, cela représente un des multiples sonnets possibles parmi tout ceux contenus en puissance dans l’œuvre. Mais rassurez-vous, à défaut d’essayer toutes les combinaisons possibles, lire la totalité des 140 vers prendra à peu près dix minutes. Le mécanisme est relativement simple malgré la difficulté apparente à l’expliquer.



Le marbre pour l’acide est une friandise

lorsque le marbrier astique nos tombeaux

des êtres indécis vous parlent sans franchise

on espère toujours être de vrais normaux



On vous fait devenir une orde marchandise

on prépare la route aux pensers sépulcraux

l’un et l’autre ont raison non la foule imprécise

l’enfant pur aux yeux bleus aime les berlingots



Le brave a beau crier ah cré nom saperlotte

le lâche peut arguer de sa mine pâlotte

même s’il prend son sel au celte c’est son bien



On a bu du pinard à toutes les époques

on transporte et le marbre et débris et défroques

si l’Europe le veut l’Europe ou son destin



Voici le genre de poème surréaliste que l’on peut obtenir.



Alors bien sûr, on peut se lasser assez vite de ce non-sens, mais le concept, l’idée prévaut sur l’œuvre. Il s’agit de littérature expérimentale et Queneau bouscule nos habitudes de lecture en proposant un livre interactif. Il est amusant de penser qu’aucun lecteur ne pourra jamais lire toutes les combinaisons possibles et que vous êtes peut-être le premier à lire ce poème composé en partie par vous-même. Vous n’aurez pas deux livres comme celui-ci dans votre bibliothèque. Notons par ailleurs la qualité de l’édition réalisée sur du papier épais et préfacée par François le Lionnais. Une œuvre oulipienne originale (mais n'est-ce pas là un pléonasme ?) recommandée à un public averti !



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Cent mille milliards de poèmes

Je kiffe ma race ! Quel bel objet !
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Cent mille milliards de poèmes

Attention ! Chef d'oeuvre poético-mathématique !
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Cent mille milliards de poèmes

Ce livre n’est pas un recueil de poésies, et les poèmes qu’il contient ne sont pas poétiques au sens habituel. C’est un jeu d’écriture d’une rare élégance, comme un codage informatique ou une équation mathématique peuvent être élégants quand ils sont courts, originaux et efficaces. Dix sonnets, dont les quatorze lignes sont méticuleusement découpées, suffisent à produire cent mille milliards de poèmes, comme démontré par Queneau dans la préface.

À la satisfaction de composer son propre poème, s’ajoute le plaisir tactile que procure l’objet lui-même : on ouvre l’éventail de petits papiers, on choisit une première ligne, on la maintient avec un doigt tout en explorant les possibilités de la deuxième ligne, et ainsi de suite ; et à la fin on se retrouve avec un poème complet maintenu des deux mains, les doigts dans des positions alambiquées, comme dans un jeu d’enfant.

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Cent mille milliards de poèmes

Ecrire un livre impossible à lire/ livre de sable sans commencement ni fin /orateur disert dans le désert des signes / grains de folie d'une sage entreprise / milliards de gouttes d'eau / milliards d' eclats de lumière / parasol sous le parapluie ...
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Cent mille milliards de poèmes

Il faut un petit moment pour entrer dedans, mais, ensuite, on ne peut plus le lâcher...
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Cent mille milliards de poèmes

Beau livre objet, les pages sont découpées en bandelettes selon chaque vers. Ce qui permet par un jeu de pliage d'obtenir les potentiels cent mille milliards de poèmes. J'avoue ne pas m'y être lancé. Quelques années plus tard Gallimard a édité un CD qui permettait grâce au numérique de s'amuser à composer des poèmes selon l'humeur ou le hasard sur un PC ou un MAc. Que pensez-vous qu'il arrivât ? Le livre est toujours lisible, le CDrom plus.

Queneau était impliqué dans l'Oulipo qui travaillait sur la "fabrique de littérature".

Attention une page Facebook reprenant cette appellation n'est qu'une page de jeux de mots alors que l'Oulipo posait vraiment la question de la création littéraire.
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Cent mille milliards de poèmes

Les mathématiques et les chiffres ne sont pas mon fort, j’ai un faible pour les mots.

Cependant il semblerait que 10 pages (sous forme de sonnets) puissance 14 alexandrins, égal = 100 000 000 000 000 de poèmes ; et qu’il faille, selon Raymond Queneau, 200 millions d’années pour les lire ( !?!). Personnellement j’en doute (une vieille habitude chez moi) alors vous ne m’en voudrez pas j’espère, mais je n’ai pas vérifié le calcul. Néanmoins j’ai noté l’ouvrage comme étant lu dans Babélio. Ensuite je l’ai rendu à ma Bibliothèque afin que d’autres lecteurs finissent le travail ... Comment ? Ce ne sera pas possible ? Mais si bien sûr, si chacun y mets du sien, on peut y arriver.

Vous l’avez compris, ce bouquin est un objet fabuleux****, pour qui aime les exercices Oulipiens, car même si le doute est permis, la poésie est possible, infiniment possible. Je vous note ici l’un de mes poèmes préférés - sur cent mille milliards, ne l’oubliez pas ! Et bin oui, quand même ! - Qu’assez peu de lecteurs ont eu le privilège de lire et auquel j’ai donc activement (et modestement) participé :

Le marbre pour l’acide est une friandise

se faire il pourrait bien que ce soit des jumeaux

il se penche et alors à sa grande surprise

il ne trouve aussi sec qu’un sac de vieux fayots



L’un et l’autre a raison non la foule insoumise

le vulgaire s’entête à vouloir des vers beaux

d’une étrusque inscription la pierre était incise

à tous n’est pas donné d’aimer les chocs verbaux



Le brave a beau crier ah cré nom saperlotte

comme à Chandernagor le manant sent la crotte

les croque-morts sont là pour se mettre au turbin



Cela considérant ô lecteur tu suffoques

on s’excuse il n’y a ni baleine ni phoques

toute chose pourtant doit avoir une fin



Ça manque peut-être un peu de ponctuation, non ? Allez, salut ;-)

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Cent mille milliards de poèmes

Co-fondateur de l'Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle, groupe littéraire fondé en 1960) Raymond Queneau est un adepte de la littérature expérimentale.

Il a publié en 1961, un livre animé qui permet de combiner des vers de façon à composer des poèmes respectant la forme du sonnet : deux quatrains suivis de deux tercets, soit quatorze vers. Il est composé de dix feuilles, chacune séparée en quatorze bandes horizontales, chaque bande portant sur son recto un vers. le lecteur peut donc, en tournant les bandes horizontales comme des pages, choisir pour chaque vers une des dix versions proposées par Queneau. Au total, il permet de composer à volonté cent mille milliards de sonnets.

Le résultat est assez extraordinaire et je crois que je vais emmener ce livre-objet sur mon île déserte car avec je ne risque pas de m'ennuyer.



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Cent mille milliards de poèmes

Génialissime........
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Cent mille milliards de poèmes

Ce livre est conçu à la manière de ses albums pour enfant où les personnages sont scindées en 3 parties (tête, corps et jambes) que l'on peut mélanger en tournant les volets de la page. Il existe en allemand un ouvrage appelé Kro-gu-fant où en plus de changer les parties des animaux on change aussi leur nom en changeant les syllabes avec les parties du corps.

Ici Raymond Queneau a appliqué ce principe au sonnet : 14 vers donc 14 volets, et pour chacun de ces vers 10 phrases différentes.

Cela donne, pour respecter les règles d'un sonnet : 40 vers en -ise, autant en -eau, 20 en -otte, en -in et en -oque.

Le résultat est nécessairement un poème surréaliste et typiquement oulipien.

Le plaisir de la manipulation de l'ouvrage ajoute un côté régressif à la lecture, ce qui n'est pas négligeable.

Pour mon propre plaisir et pour donner un aperçu du résultat :

" Le roi de la pampa retourne sa chemise

Pour du fin fond du nez exciter les arceaux

La découverte alors voilà qui traumatise

Il ne trouve aussi sec qu'un sac de vieux fayots



Souvenez-vous amis de ces îles de Frise

Le vulgaire s'entête à vouloir des vers beaux

Nous regrettions un peu ce tas de marchandise

Lorsque pour nous distraire y plantions nos tréteaux



Le brave a beau crier ah cré nom saperlotte

On sale le requin on fume à l'échalotte

Lorsqu'on revient au port en essuyant un grain



Cela considérant ô lecteur tu suffoques

On mettait sans façons ses plus infectes loques

Le mammifère est roi nous sommes son cousin"

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Cent mille milliards de poèmes

Un merveilleux chef d'oeuvres pour les passionnés de poésie ! Vous avez un large de choix !

Cependant je trouve un peu énervant de tirer sur les petites banderoles pour passer à un autre vers.

Mais je pense que ce petit bijou est idéal pour ramener sur une île déserte vous avez une éternité ! 🤣
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Cent mille milliards de poèmes

D'autres ont commenté mieux que moi cet étrange ouvrage de "littérature combinatoire" et donné des exemples. On s'y référera.

Le livre est composé de dix pages découpées en quatorze languettes, chaque bande comportant un vers. Le lecteur peut, en tournant à sa guise les bandes horizontales comme des pages, choisir pour chaque vers une des dix versions proposées. Queneau s'est inspiré des livres pour enfants où l'on peut changer séparément la chapeau, le buste, le bas du corps et les chaussures. Les dix versions de chaque vers ont la même scansion et la même rime. Chaque sonnet ainsi assemblé est régulier dans sa forme. Il y a donc bien 10 exposant 14 (14 est le nombre de vers d'un sonnet), soit 100 000 000 000 000 poèmes potentiels. Queneau explique en préface: « En comptant 45 sec pour lire un sonnet et 15 sec pour changer les volets à 8 heures par jour, 200 jours par an, on a pour plus d’un million de siècles de lecture, et en lisant toute la journée 365 jours par an, pour 190 258 751 années.. sans tenir compte des années bissextiles et autres détails» . Bonne lecture donc! Si vous voulez "voir" cet étrange livre, il y a des vidéos:

https://www.youtube.com/watch?v=2NhFoSFNQMQ

https://www.youtube.com/watch?v=AgHBF2uh1pE

Et si vous voulez voir Raymond Queneau, c'est ici:

https://www.youtube.com/watch?v=VhUq7ocJTSQ







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Cent mille milliards de poèmes

Cent mille milliards de poèmes de Raymond Queneau est un livre particulier.

Afin de concevoir ces Cent mille milliard de poèmes, les feuilles de cet ouvrage sont découpées en tirets, ainsi chaque vers peut se tourner avec les autres pages.

Je ne connais pas le calcul mais, en faisant confiance à la sincérité de Raymond Queneau, ce système ingénieux nous offre Cent mille milliard de poèmes.

Impossible de tout lire, l'oeuvre d'art met plus de temps à se consommer que sa production en elle-même.

En ce qui concerne la cohérence des poèmes, elle est maintenue par le fait que le ton donné est surréaliste.

Chapeau Mr Queneau!
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Cent mille milliards de poèmes

interminable...
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Cette brume insensée où s'agitent les ombres

Raymond Queneau...que de souvenirs, souvenirs de mon bac de français mais aussi souvenirs de l'atelier d'écriture que je suivais lorsque j'étais à la fac et que notre professeurs nous faisait travailler à la manière du groupe cofondé par Queneau en personne et que vous connaissez tous, j'en suis sûre, puisqu'il s'agit d'OULIPO.

Queneau, cet inconditionnel amoureux des mots et se plaisant à jouer avec eux sans jamais sans lasser !

Et pourtant, il était également (et est encore) un très grand poète pouvant s'attarder sur des sujets bien plus profonds sur l'espèce humaine, la vie mais aussi la mort. Que de thèmes que nous connaissons tous bien et sur lesquels nous avons parfois du mal à trouver les mots pour les décrire. Raymond Queneau, lui, a su les trouver et ainsi, nous les faire partager. Même si nous pensons trop souvent le contraire, surtout dans nos moments d'angoisse, la vie est belle, il suffit juste de savoir où chercher et de prendre le temps de le faire !



Bien plus que de simples poème, fort bien choisis par Télérama pour cette réédition ici et qui nous amènent à nous poser, à notre tour, nos propres questions. A découvrir !
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Chêne et Chien - Petite cosmogonie portative ..

Ce recueil contient des poésies d’inspirations étonnamment différentes et que, a priori, je n’aurais pas attendues de cet auteur. "Chêne et chien" est une sorte d'autobiographie en vers, illustrant le pénible chemin suivi par le jeune Raymond Queneau, jusque et y compris sa psychanalyse. Malgré une volonté de ne pas sombrer dans le pathos, j’ai compris par quelles souffrances il est passé. Donc le ton est très loin d’être facétieux, le poète est plutôt dans la pesanteur et l’autodérision. C’est sincère, original et pas mal du tout.

La "Petite Cosmogonie portative", qui suit, est un poème presqu’épique décrivant le monde sous son aspect purement physique; il emprunte beaucoup à la Science – et non aux sentiments. J’ai trouvé que c’était beaucoup trop long. La dernière partie est un étonnant "Chant du styrène", dont le réalisateur Alain Resnais a tiré un court-métrage en 1958. Sachant que le styrène est un matériau de chimie organique, on comprendra qu’on reste dans la même veine.

Quoi qu’il en soit, j’ai ainsi découvert un Raymond Queneau qui semble n'avoir rien à voir avec "Zazie sans le métro" !

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