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Citations de René Daumal (312)


René Daumal
Je suis mort parce que je n'ai pas le désir
Je n'ai pas le désir parce que je crois posséder
Je crois posséder parce que je n'essaie pas de donner
Essayant de donner on voit qu'on n'a rien
Voyant qu'on a rien on essaie de se donner
Essayant de se donner on voit qu'on n'est rien
Voyant qu'on n'est rien on désire devenir
Désirant devenir on vit
(Cité par Jacques Lacarrière dans Marie d'Egypte)
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René Daumal
Quand les pieds ne veulent plus vous porter, on monte avec sa tête. Et c'est vrai. Ce n'est peut-être pas dans l'ordre naturel des choses, mais ne vaut-il pas mieux marcher avec la tête que de penser avec les pieds comme il arrive souvent.
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Il y a des paroles qui n'arrivent pas à destination et qui se forment en boules errantes , gonflées de danger, comme la foudre parfois quand elle n'a pas trouvé sa cible.
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Ses mains ont été tranchées pour qu'il ne puisse y cacher son visage.
Après s'être jeté la tête contre les murs, puis avoir éclaté du rire inévitable de la folie, il parvient à ce suprême renoncement : ne pas se tuer.

http://wp.me/p5DYAB-1oB
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René Daumal
Cet oiseau ne reviendra plus
qui se détache de ta face,
né de ta peau, déplié dans l'espace.
il bat des feuillets d'air comme un enfant éperdu
claque des mains devant le corps de son père étendu
le crane brisé contre un mur.
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- Cet endroit, monsieur, n'a que trois portes de sortie, dit un des costauds. La folie et la mort.
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Le langage poétique est fait pour communiquer des états ; les mots y sont des vases ou des clefs.
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A la pointe active de la science vole un oiseau de feu dont le nom est Doute. C'est le héros qui renie ses œuvres, s'en déleste pour monter plus haut.
Dans les bas-fonds où ses déchets s'accumulent, vit le Basilic dont le regard change tout en pierres mortes.
Sous son oeil, les nombres meurent et deviennent algèbre ; la raison meurt et devient syllogismes ; l'homme touché par son regard devient un cadavre rigide tout semblable à l’Écorché des écoles de médecine.

http://wp.me/p5DYAB-1i1
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Encore une fois, ne médisons pas de ces gens qui, découragés par les difficultés de l’ascension, se sont installé sur le rivage et en basse montagne et s’y sont fait leur petite vie ; leurs enfants, au moins, grâce à eux, grâce aux premiers efforts qu’ils ont fait pour venir jusqu’ici, n’ont pas ce voyage à faire. Ils naissent sur le rivage même du Mont Analogue, moins soumis aux néfastes influences des cultures dégénérées qui fleurissent nos continents, en contact avec les hommes de la montagne, et prêts, si le désir en eux se lève et si l’intelligence s’éveille, à entreprendre le grand voyage à partir du lieu où leurs parents l’ont abandonné.
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Il y a un sommet où la douleur vole de ses propres ailes, ainsi il y a une certaine intensité de la pensée où les mots n’ont plus part. Les mots conviennent à une certaine précision de la pensée, comme les larmes à un certain degré de la douleur.
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Je suis mort parce que je n’ai pas le désir,
Je n’ai pas le désir parce que je crois posséder,
Je crois posséder parce que je n’essaye pas de donner ;
Essayant de donner, on voit qu’on n’a rien,
Voyant qu’on n’a rien, on essaye de se donner,
Essayant de se donner, on voit qu’on n’est rien,
Voyant qu’on n’est rien, on désire devenir,
Désirant devenir, on vit.

René Daumal, mai 1943
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Alors que la philosophie enseigne comment l'homme prétend penser, la beuverie montre comment il pense.
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D’autres jouaient à se laisser tomber la tête la première d’en haut d’une échelle, et celui qui, tombant de la plus grande hauteur, arrivait à se relever dans les dix secondes, recevait le titre de champion et beaucoup d’applaudissements.
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René Daumal
Je vais faire un poème sur la guerre. Ce ne sera peut-être pas un vrai poème, mais ce sera une vrai guerre.
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"Tel homme s’éveille, le matin, dans son lit. A peine levé, il est déjà de nouveau endormi ; en se livrant à tous les automatismes qui font que son corps peut s'habiller, sortir, marcher, aller à son travail, s'agiter selon la règle quotidienne, manger, bavarder, lire un journal – car c’est en général le corps seul qui se charge de tout cela –, ce faisant il dort. Pour s’éveiller il faudrait qu’il pensât : toute cette agitation est hors de moi. Il lui faudrait un acte de réflexion. Mais si cet acte déclenche en lui de nouveaux automatismes, ceux de la mémoire, du raisonnement , sa voix pourra continuer à prétendre qu’il réfléchit toujours; mais il s’est encore endormi. Il peut ainsi passer des journées entières sans s’éveiller un seul instant. Songe seulement à cela au milieu d'une foule, et tu te verras environné d'un peuple de somnambules."
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René Daumal
Il suffit d'un mot



Nomme si tu peux ton ombre, ta peur
et mesure-lui le tour de sa tête,
le tour de ton monde et si tu peux,
prononce-le, le mot des catastrophes,
si tu oses rompre ce silence
tissé de rires muets - si tu oses
sans complices casser la boule,
déchirer la trame,
tout seul, tout seul, et plante là tes yeux
et viens aveugle vers la nuit
viens vers ta mort qui ne te voit pas,
seul si tu oses rompre la nuit
pavée de prunelles mortes,
sans complices si tu oses
seul venir nu vers la mère des morts -
dans le cœur de son cœur ta prunelle repose -
écoute-la t’appeler : mon enfant,
écoute-la t’appeler par ton nom.


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Les gens ne cherchent pas à comprendre, à résoudre les énigmes proposées par le sphinx, ils se complaisent dans le mystère, dans ce flou, le résultat est qu’ils sont mangés par le sphinx.
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JOUR, Ô SCANDALE !

Un siècle s'est-il écoulé
depuis ce dernier sourire
qui flotta devant mes yeux,
depuis ce soupir
qui me noya dans un vertige creux ?

Ô brume et boule et nuit femelle,
le temps que j'ouvre la bouche,
disparue...Ô soleil vide,
lumière imbécile, non, tu n'éclaires rien;
où se cache-t-elle,
où rôde l'ombre de ses mains ?

Ciel menteur, avec tes pierres aériennes,
tu me dis :" C'est impossible",
tu ne sais dire que cela,
ô ciel, robe des suicidés.

Mais où flottent les mains d'ombre ?
N'est-ce pas, n'est-ce pas que le jour est menteur ?
Ah ! vous ne croyez pas , vous non plus, au soleil ?

Hélas ! bleu et blanc et vert sur les collines,
l'espace crie et rit de ma solitude.
La véritable nuit est dans le cœur des fleurs,
des grandes fleurs noires qui ne s'ouvrent pas.

Assassin d'or et de verre bleu,
tu me l'as dérobée le temps que je m'éveille,
il n"y a rien de plus que des couleurs,
des formes et des sons, un monde sans détours.

Mais mon œil en s'ouvrant est devenu aveugle,
d'un coup de paupière, ô mon océan,
toi qui noyais les rires du soleil,
adieu; oh ! pourquoi ce ciel inutile ?

Je ne crois plus à la lumière,
il ne reste rien, des îles éparpillées
s'en vont mourir dans les gouffres,
mais je ne sais plus me perdre,
et je pleure dans le faux jour.

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Nous avons complètement refait les vieux systèmes pédagogiques.
Quatre équipes d'instructeurs s'occupent respectivement de l'éducation physique, de l'éducation artistique, de l'éducation scientifique et de l'éducation religieuse.
Les premiers ont rendu au corps sa place et ses droits.
Un quart de la journée de l'enfant est consacrée à l'étude des traités de gymnastiques des manuels de tous les sports et des Mémoires des grands champions, rédigés en vers mnémoniques et accompagnés de nombreuses illustrations.
Ainsi l'enfant le plus malingre, au bout de deux ans, sans fatigue et sans perte de temps, sait tout ce qui est à savoir sur la culture physique.

http://wp.me/p5DYAB-1uW
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L'Homme vint et dit :
"c'est une femme qui revient de la fontaine avec une carafe d'eau limpide."
L'Assoiffé lui cria d'aller raconter ses balivernes ailleurs ?
L'Amoureux voulut lui sauter à la gorge,
mais l'Opticien le retint en ricanant et en disant : "Tu vois bien c'est un pauvre fou"

http://wp.me/p5DYAB-1q1
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