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Critiques de René Grousset (34)
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L'épopée des Croisades

C'est souvent après une somme que l'on ose les courtes synthèses. Fait-on là le meilleur ?

En 1939, date fatidique, René Grousset, grand historien orientaliste de son temps, donna à un plus large public qu'aux lecteurs de son impressionnante Histoire des Croisades un beau résumé et une galerie de portraits en même temps qu'un récit chronologique des grandes étapes de la geste franque en Terre Sainte et plus largement au Moyen-Orient. Il l'intitula, pour faire beau et parce qu'il y fallait donner un peu de lyrisme en ces temps où la France commençait de douter d'elle-même : L'épopée des Croisades.

Grousset avança au même pas dans cette double description imbriquée l'une en l'autre :

-portraiturale avec des personnages clés comme le Pape Urbain II, choisi comme figure inaugurale, Pierre l'Ermite, aveuglément considéré comme une figure populaire et un saint homme, alors qu'il fut certainement plus un illuminé quelquefois bien inspiré (mais pas souvent), les trois grands seigneurs (Godefroy de Bouillon, Raymond de Saint-Gilles et Bohémond de Tarente plus les Tancrède et les Baudouin) comme réalisateurs de l'impossible devenu réalité (aller jusqu'à Antioche, Tripoli, Édesse et Jérusalem, et prendre ces villes et en faire les centres de principautés chrétiennes ou de royaumes latins), Baudoin de Boulogne et Baudoin II valorisés dans leur travail de création et de consolidation du royaume hiérosolymitain, les couples ennemis Foulque contre Zengi, Louis VII qui se fourvoya dans l'attaque contre Damas qui aurait pu être une cité musulmane alliée ou neutre, Baudoin III contre Nour ed-Din à l'apogée du royaume, Amaury 1er et le mirage égyptien, l'héroïque sursaut du roi lépreux Baudoin IV contre Saladin, la revanche de ce dernier sur le prétentieux et médiocre Guy de Lusignan, le triumvirat - regards en coin - formé par Conrad de Montferrat, Philippe Auguste et Richard Coeur de Lion pour empêcher Saladin de profiter de la reprise de Jérusalem pour rejeter tous les Francs à la mer et le coup d'arrêt donné à Saint-Jean-d'Acre, l'action d'Henri de Champagne et d'Amaury de Lusignan, les vertus chevaleresques de Jean de Brienne qui manqua la réalisation de son objectif égyptien de fort peu (par la faute du cardinal-légat Pélage), la croisade sans y croire et toute diplomatique de l'Empereur Frédéric II de Hohenstaufen qui permit à la Chrétienté de recouvrer brièvement Jérusalem, la rêverie de Thibaud de Champagne et de Philippe de Nanteuil, les expéditions pour l'honneur et pour la Croix du saint roi Louis IX (dont la canonisation sous Philippe IV le Bel donna aux Capétiens plus de prestige encore), enfin les derniers sursauts des derniers îlots de résistance des Croisés le long du littoral syro-libano-palestinien et l'abandon de leurs derniers points d'appui, tout est dit sur le mode de l'épopée, grâce à ceux qui l'ont faite ;

- chronologique, avec les moments-clés, les épisodes charnières, les succès provisoires, les efforts surhumains et désespérés et les drames, de 1095 (le prêche) à 1291 (la chute définitive de Saint-Jean-d'Acre), en passant par la prise (sanguinaire et violente) de Jérusalem en 1099, la perte d'Édesse en 1144, qui entraîna un nouvel appel à la croisade, la défaite de Guy de Lusignan à Hattin en 1187 qui amena Saladin à s'emparer de Jérusalem, etc.

L'épopée avait beau être belle, elle n'était que rêve pour deux siècles de bravoure et d'effusion de sang, de confrontation et de dialogues manqués mais fructueux sur d'autres plans entre l'Occident chrétien plein d'une jeune vigueur et plein de présomption et un Orient musulman à l'aise sur son propre terrain. L'épopée ne pouvait s'achever que sur la ruine d'une entreprise construite comme un château de sable. Et René Grousset fut l'un des derniers nostalgiques de ce passé maintenant heureusement bien dépassé et fort éloigné dans le temps. Cela malgré toutes les tentatives européennes, américaines et autres de s'immiscer dans les affaires moyen-orientales ou proche-orientales (où les intérêts énergétiques jouent un grand rôle, en Arabie, en Irak, au Koweït, en Iran, etc.)



François Sarindar
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L'épopée des Croisades

Répétitif et un peu obscur.



L'histoire des croisades, de 1095 à 1250 (à la louche).



L'auteur, spécialiste de la question et auteur notamment de Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem en plusieurs tomes, nous offre là, sur 300 pages un condensé.

Nous avons donc une succession de dates, de noms, de lieux, de faits d'armes plus ou moins obscurs, de motivations qui reviennent souvent (argent, pouvoir) sur une période pas si obscure puisque le narrateur fait très souvent référence aux écrits des chroniqueurs de l'époque.

Nous ne pouvons enlever à l'auteur, son érudition, son expertise, sa précision sur le sujet. Indéniablement, mais nous, pauvre lecteur qui découvrons, des centaines de personnages aussi vite oubliés, des dates qui les suivent de près sauf à tous situer au siècle près et des situations qui se suivent et se ressemblent, sans fin.... sans fin.... sans fin.



Allez soyons honnête, j'ai apprécié ma lecture pendant 50 pages environ et j'ai subi le reste. J'en garde quoi ? Un ou deux noms de lieu (Antioche, Edesse), un ou deux noms de personnes (Baudoin, Saladin), une période. Mais, on m'avait promis, une épopée. Alors où se sont donc cachés l’héroïque et le sublime dans le texte de Grousset ? Entre les lignes certainement.
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Le conquérant du monde : Vie de Gengis-Khan

René Grousset avait le chic pour brosser un portrait enlevé et ce livre, Le conquérant du monde : vie de Gengis-Khan nous emmène à la suite du créateur du grand empire mongol, suivant une autre trajectoire que celle d'Alexandre le Grand, mais pas moins héroïque et pas moins légendaire.

Né dans la Grande Mongolie, au début de la seconde moitié du XIIème siècle, le jeune Temüjin, d'origine turco-mongole, réussit à fédérer diverses tribus nomades d'Asie orientale et d'Asie centrale avec lesquelles il bâtit un grand ensemble rassemblant sous son autorité les populations de la Chine septentrionale, de la Sogdiane et de la Mongolie.

C'est avec force et talent que René Grousset nous peint ce personnage fougueux et ambitieux, devant qui les obstacles semblent s'envoler comme par magie.

On le suit avec ses guerriers et leurs chevaux agiles à travers la steppe, décrite par l'auteur avec un tel bonheur qu'on aurait presque l'impression de nous trouver sur les lieux et de mener avec Gengis-Khan cette vie en selle toute tendue vers un horizon qui semble sans cesse reculer sous les sabots de ses chevaux. C'est romanesque et naturel, pour ne pas dire sauvage à souhait. On est épaté par la connaissance que l'auteur semble avoir de cette histoire venue de l'autre bout du monde, des paysages et des mœurs qu'il décrit.

C'est à une construction d'empire, patiente et continue, que l'on assiste, que poursuivra Kubilaï-Khan à qui un certain Marco Polo rendra une visite devenue mémorable.

On s'essoufflerait presque dans cette lecture entraînante, qui ne semble même pas pouvoir s'achever avec la mort de Gengis-Khan en 1227, mais se poursuivre avec des extensions territoriales maximales posthumes, grâce aux successeur de celui que les chroniqueurs perses appelèrent le Conquérant du monde.

L'auteur s'est parfaitement documenté mais son récit tient aussi bien du roman que de l'Histoire, tant il s'enthousiasme pour cette épopée, ferveur qu'il réussit à transmettre à ses lecteurs.

Cette littérature, pour passionnante qu'elle soit, mérite aujourd'hui de figurer un peu au second plan, avec notre manière actuelle de traiter la matière historique.



François Sarindar
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Histoire des croisades et du royaume franc ..

L'histoire des croisades s'étale sur une période environ 200 ans, et peu d'ouvrages peuvent prétendre être aussi exhaustifs que ces trois volumes écrits par René Grousset.

Les principales sources citées sont toutes contemporaines, notamment Guillaume de Tyr et Albert d'Aix ou encore des textes anonymes (extraits en vieux français, il faut parfois s'accrocher).

Vous croyez connaître cette partie de l'histoire de France ? attendez-vous à en découvrir beaucoup.

De l'appel de Clermont par le pape Urbain II à la chute de Saint Jean d'Acre (dans le tome 3) vous apprendrez bien des choses et notamment comment à peine reconquise, la terre sainte aurait pu être aussitôt reperdue sans l'abnégation de Godefroy de Bouillon et Baudouin premier, car une fois la croisade "terminée", les croisés n'avaient qu'une envie, rentrer chez eux !

Seule une poignée de chevaliers, conscients de la fragilité de cette reconquête se sacrifièrent en restant pour tenter de la conserver.

Vous apprendrez aussi les dissensions entre les grecs et les premiers croisés au début la croisade, faits assez peu connus qui seront lourds de conséquences à travers les siècles, les croisés n'ayant que peu apprécié le chantage qui leur fût imposé...

C'est une histoire tellement riche et méconnue qu'elle se lit comme une saga, sauf que là tout est vrai, et vous verrez que la réalité historique peut largement dépasser la fiction parfois.

Je ne parle ici que du tome un, car l'auteur a fort justement scindé son oeuvre en trois volumes qui correspondent vraiment à trois phases assez distinctes.

Templiers, Hospitaliers, vraie croix, temple de Jérusalem, autant de sujet abordés historiquement parlant.

Une lecture qui m'a passionné !
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Histoire de l'Arménie



L'académicien et historien, René Grousset (1885-1952), ne m'en voudra sûrement pas si j'ajoute quelques paragraphes à son excellente "Histoire de l'Arménie", car des événements récents ont bouleversé les données dans cette République du Caucase et sont passés presque inaperçus dans la presse. Apparemment les journalistes préfèrent les drames et la violence aux bonnes nouvelles et la "révolution de velours" en Arménie est incontestablement une nouvelle exceptionnellement bonne.



Tout commence par la marche à pied d'un certain bonhomme contestataire de la statue de Pouchkine dans le parc de Gyumri, la 2ème ville du pays, vers la capitale Erevan, soit 124 km. Le bonhomme de 43 ans s'appelle Nikol Pachinian et est depuis le 8 mai 2018 Premier ministre d'Arménie !



La raison de sa balade triomphale ? Son profond et honnête mécontentement du scandale politique à Erevan. L'ancien Président de la République, de 2008 au 2018, Serge Sarkissian (né en 1954) n'avait rien trouvé de mieux pour éviter la règle de la Constitution qui proscrit un 3ème mandat que d'avoir recours à la finesse Poutine-Medvedev et de simplement modifier la Constitution ! Ainsi Sarkissian fut, sans surprises, élu Premier ministre, le 17 avril dernier.



Nikol Pachinian, renvoyé de l'école de journalisme parce que considéré trop critique des pouvoirs en place, avait rejoint l'opposition, où d'un oeil critique il suivait les dossiers délicats, notamment le favoritisme et la corruption des affairistes gouvernementaux. Arrivé devant l'université d'Erevan, lorsqu'il s'adressait à un nombre croissant de curieux et de supporteurs, surtout parmi la jeunesse et que les forces de l'ordre observaient tranquillement sans intervenir pour autant, de nombreux adultes se joignirent aux jeunes, pour un rassemblement sans précédent. Il est vrai que notre Nikol avec sa bonne tronche sympathique, sa barbe, son T-shirt, sa casquette avec un seul mot écrit dessus "courage", s'était habilement gardé dans ses discours de s'attaquer à l'armée et à la police.



Coup de théâtre : Après exactement 6 jours comme Premier, devant l'enthousiasme populaire pour le barbu, Serge Sarkissian décidé de démissionner.



Il est, bien entendu, un peu tôt de tirer des conclusions sur le règne de Nikol Pachinian. Saura-t-il résister à la grande tentation de s'enrichir rapidement ? Réussira-t-il à se transformer de personnage charismatique en véritable homme d'État ? Je crois que ses antécédents personnels, loin du milieu du business, permettent un certain optimisme et je lui souhaite, en tout cas, un franc succès. Espérons le pour le peuple arménien qui a tant souffert, il y a un siècle, du génocide par les turcs ! Affaire à suivre...



Ce serait pas mal si dans une kyrielle de pays, comme en Pologne, en Hongrie, en Italie, en Turquie, en Russie et pourquoi pas aux États-Unis. .. un Pachinian surgit !



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Bilan de l'histoire

En 1946, au sortir de la seconde guerre mondiale, René Grousset nous offre son bilan de l'histoire, un ouvrage en forme de réflexion sur l'Histoire de l'Humanité dans sa globalité.

C'est un petit ouvrage, très dense, dont le propos est ambitieux et brillant.

Au vu des illusions de 1900, des espérances de 1918, l'amère constatation de l'éternel recommencement incite l'historien à un retour, un rapide bilan de l'Histoire qui serait comme l'examen de conscience de l'humanité.

Tout d'abord que représente l'Histoire de l'homme dans celle de la Terre ? Pour fabuleux qu'il nous apparaisse, notre passé n'est qu'un point dans le gouffre du temps planétaire.

Cependant, plus d'un million d'années nous sépare, tout de même, de notre plus ancien ancêtre hominien, à l'aube du quaternaire.

Le progrès humain aura été singulièrement lent.

De l'époque préhistorique avec son sorcier dansant et masqué de la grotte des Trois-frères à la libération de Paris, l'auteur dresse un panorama, plus destiné à la réflexion et à l'édification qu'à l'apprentissage de l'Histoire.

"Un jour, cette Histoire sera close, toute l'Histoire, parce que l'humanité aura vécu." Peu importe quelles en seront les raisons, réchauffement planétaire, "saharification" de la planète - comme imaginée dans le fameux livre de JH Rosny -, disparition des eaux ou de l'atmosphère, collision cosmique, la fin sera-t-elle vaine comme l'a pensé le grand philosophe Pascal ?

- "En regardant tout l'Univers muet et l'homme sans lumière, abandonné à lui-même et comme égaré dans ce recoin de l'Univers, sans savoir qui l'y a mis, ce qu'il y est venu faire, ce qu'il deviendra en mourant, incapable de toute connaissance, j'entre en effroi...." -

Même si certains aspect de ce développement peuvent paraître désuets, marqués par une certaine idée du colonialisme ou avoir un peu vieilli, la lecture de ce livre, qui se termine sur un hommage à Joseph Hackin reste, aujourd'hui, assez passionnante et parfois même édifiante.
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L'Empire des steppes

"L'empire des steppes" est un très grand livre d'histoire, datant de 1951 et irremplacé à ce jour. Son auteur, René Grousset (1885-1952), était à la fois un grand historien, un spécialiste des arts orientaux et de l'art des steppes (il fut conservateur au musée Cernuschi) et un linguiste : il pouvait embrasser ainsi par sa culture immense l'immensité de l'espace évoqué dans son livre, l'Asie, et du temps historique concerné, de la fin de l'empire romain au XVIII°s chinois. L'ouvrage nous permet d'aborder synthétiquement l'histoire de quatre grands espaces de civilisation et de culture sédentaires : la Chine, l'Asie Centrale (ou Turkestan), l'Iran et l'Europe orientale, envahis, détruits, intégrés de force dans un état dirigé par les nomades, puis, en fin de compte, assimilant ces mêmes nomades, jusqu'à la prochaine vague d'invasion de leurs frères encore sauvages, venus des steppes et recommençant le processus. Des Huns aux Mongols, en passant par les Turcs, c'est toujours le même cycle d'invasions, de destructions, puis d'assimilation des vainqueurs, et le récit qu'en fait René Grousset se rapproche finalement beaucoup de cette nouvelle forme d'histoire nommée aujourd'hui "histoire globale", sans l'idéologie mortifère qu'elle véhicule. Il faut noter que les empires successifs, des Huns, des Turcs, des Mongols, sont réunis par René Grousset sous le même singulier, "l'empire des steppes", car il existe vraiment, comprend-on, une identité nomade unique dans ses manifestations, ses stratégies et son mode de vie, ainsi que dans l'évolution politique des états fondés par ces multiples tribus aux limites flottantes. Il y a donc, au fond, un seul empire des steppes, face aux multiples civilisations sédentaires que les nomades détruisirent. On sait d'ailleurs, en ce qui concerne les Germains par exemple, que leurs identités tribales et nationales leur furent assignées par les historiens romano-byzantins, qui créaient des nations barbares à partir d'une réalité bien plus mouvante et variable (cf "Des Goths à la nation gothique").

*

René Grousset a une plume de poète épique : toute cette science et cette connaissance approfondie du sujet ne se traduisent pas en jargon peu lisible, qui caractérise de nombreux historiens ou sociologues contemporains au savoir et au talent beaucoup plus limités. Son style, la perfection de sa langue, le souffle qu'on y ressent, ne sont pas des enjolivements de l'affreuse réalité de ce millénaire de massacres, mais véritablement la poésie de la guerre, le choc des volontés opposées, l'excès des passions déchaînées, la tragédie d'un destin implacable, l'énergie des grands hommes, bref ce que nous lisons et apprécions dans l'épopée depuis Homère. Il n'y a pas jusqu'à ce procédé propre à la poésie antique, la puissance évocatoire des énumérations de noms propres, qui ne rattache la prose de Grousset à l'Iliade ou à la Pharsale. Cela ne va pas sans lourdeur d'ailleurs, car l'auteur, écrivant en 1950, emploie la transcription des noms chinois, turcs et mongols selon les règles de l'Ecole Française d'Extrême-Orient, qui les rend méconnaissables quand on a l'habitude de l'histoire chinoise écrite aujourd'hui. L'absence d'index final, de conclusion, et la mauvaise qualité des rares reproductions d'art feront préférer une autre édition que celle de poche pour l'étude. Mais ce n'est qu'un détail, vite oublié dans le torrent de noms de personnes, de toponymes sibériens, d'événements en cascade qui emportent le lecteur amateur.

*

Donc "L'empire des steppes" est un livre d'histoire à l'ancienne, datant de l'époque où l'écriture historique faisait partie des belles-lettres, et où, parmi les neuf Muses, l'une d'elles présidait à la poésie du passé.
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Histoire des croisades et du royaume franc ..

Laissez-moi quelques lignes, je range juste le heaume et le butin. Ce premier tome de l'Histoire des Croisades nous prend et nous emmène pendant plus de 30 ans dans une des aventures orientales les plus évocatrices et pourtant mystérieuses de l'Histoire médiévale du bassin méditerranéen. On a bien l'impression de fouler le sol du Levant avec ce livre.



Le livre est dense, très détaillé et reprend chaque mouvement de troupe, chaque décision de tel sultan ou de tel comte, chaque trahison de tel émir ou de telle fille de roi. L'ouvrage a donc la particularité d'être à la fois impressionnant par la profusion et la qualité de ses sources (chroniqueurs chrétiens aussi bien qu'historiens musulmans) et étouffant par le niveau d'attention demandé à chaque précision du texte.



Alors, il est régulièrement reproché à René Grousset une lecture colonialiste des Croisades, prenant ces dernières comme une mission civilisatrice. Ce n'est pas totalement vrai et pas totalement faux. Certes, Grousset dépeint de manière idéalisée une conquête et l'établissement d'un pouvoir centralisé qui apporte de l'ordre dans une région pleine d'instabilités. Il n'y a qu'à voir le crédit qu'il donne à Baudouin II et à son travail de construction d'un Royaume de Jérusalem uni et pérenne (je commence à parler comme Grousset tiens...).



Pourtant, il n'en diminue ni la valeur des adversaires musulmans, ni les fractures profondes qui existent entre les chrétiens. Il évoque souvent l'esprit chevaleresque des émirs munqidhites ou les capacités militaires des maîtres d'Alep ou du Diyarbakir. L'ouvrage reconnaît évidemment la grande instabilité régnant entre les différentes institutions du pouvoir au Moyen-Orient musulman. Et c'est impressionnant le nombre de coups fourrés, de "je-te-tape-amicalement-dans-le-dos-mais-avec-un-couteau". Ce tome 1, l'anarchie musulmane, n'ignore pas non plus les divisions au sein de la communauté levantine. Les jeux de pouvoirs, les conflits personnels offrent cette vision particulièrement fragmentée dans ce premier tome. Les prochains annoncent une autre dimension.



Le livre n'est pas exempt de petits défauts également : des redites parfois un peu lourdes, un découpage chronothématique parfois désordonné. Attention à l'édition que vous achèterez aussi : la mienne comporte une carte du Royaume de Jérusalem totalement floue. Et les cartes sont capitales pour s'y retrouver !



Les personnages sont hauts en couleur (oui, ce n'est pas une fiction, mais il faut le souligner). Aucun d'eux n'est entièrement fade, sauf ceux que les chroniqueurs contemporaines s'entendent pour ne pas apprécier. On ne peut qu'admirer la bravoure de certains et regretter la profonde absence de sens de l'État d'autres. (René, sors de ce corps !)



Bref, si vous aimez la médiévale, les Croisades, le Moyen-Orient si souvent fantasmé, cet ouvrage est un ouvrage de référence. Il faut savoir le lire avec du recul et un peu de connoissance de l'ancien français : y'a pas mal de témoignages directs des contemporains en ancien français.



Si vous avez découvert les Croisades en voyant Orlando Bloom manger avec Eva Green sur une terrasse à Ibelin (sans serveur parisien pour leur casser les pieds donc) et toussa toussa, ce livre est aussi pour vous, à condition de vous accrocher. Ou lisez la version courte d'abord.



Allez au lit, demain, c'est rezzou.
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L'épopée des Croisades

Bien que décédé en 1952, René Grousset reste le référent français de l’époque des croisades. Son recueil écrit en 1936 est une excellente œuvre de compréhension sur cette période majeure du Moyen Age.



J’ai lu récemment l’Histoire moderne des croisades de Jonathan Philips. L’épopée des croisades de Grousset vient admirablement compléter la vision anglo-saxonne de Philips.



Grousset oriente son regard sur le royaume franc pour en expliquer le fonctionnement politique et ainsi comprendre son apogée et sa chute. Même s’il s’appuie sur le rythme imposé par la levée des neuf croisades, il montre les relations familiales et les difficultés de gouvernance de la noblesse locale. Car, les dirigeants descendants des croisés qui prirent Jérusalem nés en Palestine et au Liban vont devoir défendre la Terre sainte, qui est aussi dorénavant la leur, face aux musulmans et éviter l’intrusion des rois et empereurs européens qui cherchent à faire de ce territoire un champ de batailles permettant de se faire valoir.



Grosset insiste sur le fait que le temps du royaume de Jérusalem n’est pas qu’un affrontement inter-religieux. Ce sont aussi des affrontements intra-musulmans et intra-chrétiens pour la prise du pouvoir ou l’extension des possessions. C’est également des moments de paix pendant lesquels les uns et les autres vont partager, échanger, parfois s’apprécier. Les relations ne sont pas toujours belliqueuses.



Pendant toute ma lecture, je n’ai cessé de faire un parallèle avec la situation actuelle dans la même région. Un état juif, cette fois-ci, planté dans une terre d’Islam. Des périodes de combats et de massacres, d’un côté comme de l’autre, des traités de paix et des alliances pour contrer une influence. Des Turcs au comportement byzantin et des Occidentaux qui interviennent pour séparer les belligérants et maintenir un statu quo qui n’entraine pas l’embrasement de la région.



Une autre époque mais pour laquelle la similitude peut être troublante. Doit-on comprendre la situation au Proche orient à la lumière de l’histoire des croisades, je ne l’écrirai pas mais cela peut aider.
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Sur les traces du Bouddha

Entre le III° et le VIII°s, de nombreux moines bouddhistes chinois firent le long voyage de l'Inde, par voie de terre à travers l'Asie Centrale et l'Himalaya, ou de mer quand la voie terrestre était bloquée. Ils partaient vers ce qui était pour eux une Terre Sainte, les lieux où le Bouddha était né, avait médité, trouvé l'Illumination, et était mort. Mais ce pèlerinage était aussi une quête de livres sanskrits contenant la doctrine et la discipline bouddhiques. Ils les recopiaient ou les rapportaient, et les traduisaient en chinois. Ils laissaient aussi le récit de leur voyage, qui souvent, au fil des siècles, enrichissait l'imagination des romanciers et des librettistes d'opéra. L'un de ces voyageurs, Faxian, est publié dans la collection des Classiques asiatiques des Belles-Lettres ("Mémoire sur les pays bouddhiques").



L'Asiathèque a eu la bonne idée de rééditer le livre de René Grousset consacré au pèlerin traducteur Hiuan-tsang (Xuanzhang, 602-664), publié pour la première fois en 1929. L'auteur a soin de ne pas livrer au public une traduction du récit de voyage de Xuanzhang : un texte ancien peut avoir quelque chose de déroutant, et nous découragerait, comme Faxian ou, plus près de nous, Ibn Battûta, le voyageur et pèlerin arabe. Donc René Grousset nous raconte lui-même ce voyage, en supposant que nous ne savons rien de la Chine des T'ang, ni de l'Inde, ni du bouddhisme. En cela il a raison, et il écrit son livre comme parlerait un guide de voyage compétent qui apprendrait à des touristes comment voir des paysages, des oeuvres d'art et des idées, car ils ne savent pas les déchiffrer eux-mêmes. Le regard s'éduque, et le regard de l'ignorant ne voit rien.



Enfin, René Grousset est de la vieille école, de la culture telle qu'elle était avant que ne tombe la nuit progressiste. Il sait évoquer admirablement l'épopée guerrière des débuts de la dynastie T'ang, il sait faire voir sa grandeur, comme il sait faire sentir la beauté plastique de l'art des cités indo-européennes de l'Asie Centrale, celui de l'Inde gangétique, ou du sud. Il parvient même à résumer la difficile métaphysique bouddhique du Grand Véhicule. Il ne se donne pas la peine de rappeler que la guerre, c'est mal, que les Indo-européens, ça n'existe pas, et que la religion est l'opium du peuple, sauf l'islam qui prêche la tolérance. C'est un vrai plaisir littéraire de lire un auteur qui ne nous prend pas pour des imbéciles et ne colporte pas des évidences vertueuses. René Grousset est le témoin d'une autre époque, comme en témoigne sa fiche Wikipédia, rédigée par deux flics historiens du Parti du Bien, indignés, forcément indignés.



C'est donc à un double voyage dans le passé que nous sommes conviés : dans notre culture européenne aujourd'hui éliminée, et dans l'Asie Centrale et l'Inde avant la conquête musulmane.
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L'épopée des Croisades

Seul un maître peut envisager de nous offrir en 300 pages l’épopée des croisades depuis 1095 au tournant de 1250. Et si cet ouvrage est brillant, c’est qu’à aucun moment le narrateur n’ostracise un camp par rapport aux autres et toujours réintègre ces évènements dans un contexte géopolitique qui ne s’arrête pas à Jérusalem.



Urbain II a vingt ans en 1064 lorsque les chevaliers français passent les Pyrénées pour donner la main à d’autres chrétiens pour bouter l’infidèle hors de l’Aragon. La Reconquista n’est-elle pas déjà une croisade ? 1089 Urbain II lance de nouveau les chevaliers du midi vers l’Espagne. Les intérêts terrestres se mêlent clairement à la volonté divine papale alors pourquoi l’Orient ?



Géopoliticien d’abord, c’est là tout l’art de René Grousset de remettre en perspective la situation d’alors avec une situation des plus complexes s’étendant sur plusieurs siècles mêlant Turcs Seljoukides, Kurdes, Arabes, Persans, Arméniens, Byzantins, Francs, Normands, Pisans, Gênois…et les personnalités qui parfois font autant l’histoire que les peuples tout entiers.



L’Islam a quatre cents ans. Sa source arabe et perse perd de sa combativité première. Depuis le IXème siècle les guerriers d’Asie centrale, frappent à la porte de l’Est. 969, Damas, Antioche, Galilée, l’empire byzantin reprend les terres à l’Islam. Logistique oblige, les ports libanais restés sous contrôle arabe l’empêchent avant de reprendre Jérusalem. 1005 les territoires sont repris par le Khalife du Caire. La persécution mal ressentie rendit visible les carences chrétiennes en ces terres.

1055, les Turcs Seljoukides entrent à Bagdad et se superposant à l’empire arabe devient la race impériale du monde musulman.

La conquête musulmane, après deux siècles d’arrêt, reprend son cours. Tout change. Tout recommence. L’épopée des croisades trouve sa source et sa motivation.

1071, le désastre de Malazgerd (Manzikert). Au cœur de l’Arménie, l’empereur byzantin Romain Diogène se mesure au Sultan turc Alp Arslan (le lion robuste). Race militaire, endurcie par des siècles de nomadisme dans les âpres solitudes de la Haute Asie, le Turc est rude. L’Arménie byzantine conquise paye le prix du sang. Les ¾ de l’Asie Mineure passe sous contrôle turc, suivent Jérusalem prise au Arabes et Antioche aux Byzantins. 20 ans plus tard, Melik-Châh (1072-1092), petit-fils des nomades sortis des profondeurs de l’Asie Centrale trempe, son sabre dans les eaux de la Méditerranée.

1095, première croisade à l’appel d’Urbain II. Les Francs prennent la relève des grecs défaits alors que le grand empire turc slejoukide perd de sa force avec la mort de Melik-Châh.

Les avions n’existant pas encore, c’est à pied que Godefroid de Bouillon, Raymond Saint-Gilles, Bohémond de Tarente et autres barons se rendent en Syrie. il fallut bien traverser l’Europe, Constantinople et rencontrer les Turcs sur les plateaux de l’Anatolie.

1er Juillet 1097, la victoire de la chevalerie franque lors de la bataille de Dorylée (Eski-chéchir) trancha pour plus d’un siècle le rapport de force dans le proche Orient. Une force nouvelle s’était levée depuis la capture de l’empereur byzantin par les seljoukides en 1071 à Malazgerd. Les races guerrières de l’Ouest et de l’Asie, Francs et Turcs, apprirent à s’estimer et le chroniqueur de la Gesta Francorum nota : « A la vérité, ils reconnaissent de leur coté que nul, à part les Francs et eux-mêmes, n’a le droit de se dire chevalier. »



A propos des Poulains et des croisades suivantes.


L’on imagine les Croisades comme l’arrivée successives de contingents venus à la conquête d’un pays. Rien n’est plus faux. Conservons à la mémoire qu’après 20 ans de présence une génération née sur place s’est levée. Les mariages mixtes sont la règle. Ce sont les Poulains. Et le Royaume Francs est d’abord leur histoire.



Loin de nous l’idée de retracer ici l’ensemble de l’ouvrage. Il suffit de dire que l’histoire du royaume franc en Syrie ne fait que commencer. Il faudra le talent de René Grousset (1885 – 1952) de l’Académie française pour entrer dans les détails tout en conservant un fil romanesque, pour pointer les personnalités de chaque camp tout en conservant une vision géopolitique



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Histoire de la Chine

On n'écrit plus l'histoire aujourd'hui comme René Grousset, qui publia en 1942 cette Histoire générale de la Chine. La lecture de cet ouvrage permet de parcourir les trois mille ans de l'état chinois et les principales époques que l'historiographie définit : en cela, le livre est très instructif et très utile, car il donne une idée de l'horizon idéologique et des conceptions que la modernité va s'attacher à critiquer. A l'image du récit admis de l'histoire égyptienne, René Grousset privilégie les périodes où l'espace chinois est politiquement unifié sous l'autorité d'une dynastie unique, et se concentre moins sur les périodes intermédiaires, qu'il résume en invasions étrangères, famines et récessions. Quoique l'auteur fût conservateur des musées Guimet et Cernuschi (ce qui nous vaut des pages magnifiques sur les styles chinois anciens), la connaissance archéologique en son temps se limitait à la recherche du bel objet, non à la connaissance de la vie matérielle ancienne ; cette science était moins avancée en son temps qu'aujourd'hui : il suffit de se référer aux premières pages du livre de Michèle Pirazzoli-t'Serstevens et Marianne Bujard ("Les dynasties Qin et Han", les Belles-Lettres, 2017) pour mesurer le chemin parcouru depuis cette histoire politique et presque purement événementielle qu'écrit René Grousset. Son tableau de la géographie chinoise et des grandes scansions de l'histoire (invasions depuis la Sibérie et la Mongolie, colonisation du sud) est très intéressant et pertinent : la Chine est cet espace ouvert sur le Nord de l'Asie d'où déferleront, vague après vague, des barbares qui s'établissent, se sinisent et se font envahir à leur tour, ou renverser par les autochtones du sud. Restent le style de l'auteur, et les parallèles qu'il se permet entre tel grand personnage de l'histoire chinoise et les figures connues de la nôtre : plus personne n'oserait qualifier aujourd'hui de Trajan, de Justinien ou de Bonaparte un personnage historique non-Européen, ni comparer tel style, telle architecture asiatiques, au roman ou au gothique. René Grousset le fait, et grâce à ces analogies audacieuses, il éclaire remarquablement bien son sujet. Les aperçus qu'il brosse du confucianisme, du taoïsme et du bouddhisme chinois sont à la fois abordables et profonds : l'auteur fait montre ici d'une culture générale et d'une compétence philosophique absolument étourdissantes. Les historiens d'aujourd'hui, étroitement spécialisés, en savent plus, mais n'ont ni style, ni souci du lecteur curieux. On referme l'ouvrage de René Grousset avec la nostalgie d'une culture encore humaniste et d'un type de lecteur aujourd'hui disparu.
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L'épopée des Croisades

Je dois avouer que j'ai toujours eu un certain dédain pour les Croisades. J'ai toujours imaginé ces chevaliers rustres qui envahirent la Terre Sainte pour se battre contre les Musulmans. Mon intérêt s'est développé lorsque j'ai lu l'histoire de l'Empire Byzantin. J'ai vu qu'il me manquait un gros pan de l'histoire qui m'aurait permis de mieux comprendre l'histoire de cet empire.



J'ai donc énormément appris en lisant ce livre. J'ai découvert de grands personnages de l'histoire dont a peu ou pas appris leur vie fascinante dans les cours. Même en faisant un an d'histoire à l'université, je n'ai jamais rien appris sur le grand Saladin.



Le grand avantage de ce livre, c'est qu'il n'est vraiment pas très compliqué à lire. L'auteur reste toujours simple dans sa façon d'écrire et n'accroche pas sur les points plus obscur de l'histoire des Croisades. C'est le livre par excellence pour s'initier aux Croisades.
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Histoire de la Chine : Des origines à la seco..

Bon, autant se le dire; l'auteur ayant vécu entre 1885 et 1952, l'ouvrage date un peu et les découvertes et les ouvrages plus récents ont modifié en partie la lecture que nous avons aujourd'hui de l'histoire chinoise. Pour autant, cet ouvrage reste une source intéressante. Elle était pour l'époque l'un des rares ouvrages synthétique sur l'histoire de cette grande civilisation, rédigé sans arrière pensée idéologique. Vu la période d'histoire couverte, l'ouvrage est forcément très synthétique, mais permet d'avoir une bonne vision d'ensemble de l'histoire chinoise à titre d'initiation.
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L'épopée des Croisades

Un ouvrage passionnant comme toujours avec René Grousset. Une véritable épopée avec ses noms illustres, ses glorieux faits d'armes animé d'un authentique esprit chevaleresque tant chez les Latins que chez les musulmans, mais aussi quelques heures noires, de la plus funeste barbarie et intolérance religieuse au début et à  la fin de ce royaume franc de Jérusalem. Magistral.
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L'Empire des steppes

Heureux ceux qui n’ont pas encore lu René Grousset !



Ils vont découvrir un historien et un conteur exceptionnel.



René Grousset est un historien rare qui a marqué le 20ème siècle d’une empreinte définitive. Il nous a laissé une œuvre exceptionnelle dont je ne citerai que quelques monuments parmi tant d’autres: Figures de proue, Bilan de l’histoire, Histoire des Croisades et du Royaume franc de Jérusalem et son Empire des Steppes.



Dans cet « Empire des Steppes », René Grousset va embrasser près de 20 siècles de l’histoire de l’humanité, 20 siècles de l’histoire de l’Asie centrale, 20 siècles au cours desquels des peuples sortis de nulle part vont fondre sur des cités et des civilisations sans que personne ne puisse les arrêter.



Scythes, Huns, Turcs et Mongols sont les plus connus. Peuples nomades, archers à cheval, il faudra finalement la poudre et le fusil pour mettre fin à leurs grandes chevauchées à travers l’Asie et l’Europe.



Le moindre des talents de René Grousset n’est pas d’être capable d’embrasser une période historique aussi ample, il est aussi de nous entraîner dans les civilisations orientales dont il est un grand spécialiste. Avec Grousset, on découvre les conditions de vie, la culture et les arts de civilisations peu connues.



Mais l’histoire des peuples et des hommes qui les menèrent est également bien présente. A l’érudition de l’historien, René Grousset associe le talent et la plume du conteur.



Vous l’aurez compris, René Grousset est l’un de mes historiens favoris et j’envie désespérément tout homme ou femme qui va le lire pour l première fois. Moment rare.

Lire également son « Histoire de la Chine » aux éditions Payot.
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L'épopée des Croisades

Un livre d'histoire qui se lit comme un roman tant l'auteur nous fait plonger dans cette grande aventure, ces grands pèlerinages, qu'ont été les croisades. Quelle abnégation que celle de ces rois, de ces princes, qui 200 ans durant se sont battus pour défendre l'orient chrétien.

Dans un récit qui se veut le plus objectif possible, René GROUSSET nous fait vivre 200 ans de chevalerie: Pris dans la lecture ces 200 ans passent néanmoins très vite!
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L'épopée des Croisades

Pour les passionnés d'histoire un livre passionnant, tres bien documenté et ecrit sur cette periode charniere de l'histoire.Le recit se passe de 1095 ,la predication d'Urbain 2 a 1291 et la défaite de Saint Jean d'Acre soit deux siècles d'histoire. A noter que l'auteur a ecrit également une histoire des croisades en trois volumes dont cette oeuvre est le résumé.Ce livre est donc un excellent moyen de connaitre l'auteur et le sujet et voir si vous souhaitez vous plonger dans le recit détaillé.
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L'Empire des steppes

René Grousset fait remonter la présence indo-européenne dans les steppes eurasiatiques à l'existence des Cimmériens, des Sarmates et des Scythes. Pour lui les Cimmériens sont originaires de Thrace et les Scythes et Sarmates du Nord de l'Iran. Il est donc à contre-courant de ceux qui pensent, non sans raison, que l'origine même des Indo-européens se situe dans les steppes eurasiatiques, autour du Dniepr, de l'Ukraine, de la Volga notamment, aux environs de 4000 avant notre ère. Les ancêtres de tous les peuples indo-européens étaient déjà à cette époque, pasteurs semi-nomades, ils sont les premiers à domestiquer le cheval comme animal de trait (et non plus seulement pour la boucherie) : cet animal est donc dressé. Ils construisent aussi des kourganes. Les tombes à char resteront une des caractéristiques de diverses cultures indo-européennes sorties des steppes ultérieurement
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L'Empire des steppes

La somme majeure sur le sujet. Un récit très documenté, très riche, parfois même un peu trop, mais quelle épopée !
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