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Critiques de René Réouven (50)
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Bouvard, Pécuchet et les Savants fous

Fin du XIXe siècle, Bouvard nonagénaire, lit le Horla de Maupassant et en comprend le sens caché. Il se détermine dès lors à raconter l’expérience qu’il fit avec son ami Pécuchet de l’exploration des sciences occultes et des événements dramatiques qui s’ensuivirent, à cause des obsessions de Frédéric Moreau, des séances de spiritisme d’Allan Kardec et de la machine à explorer le temps de l’anglais James Horlan.

C’est un vrai régal que de déguster l’érudition et l’humour de Reouven qui, par la synthèse d’éléments romanesques issus d’œuvres diverses, apporte, d’un seul coup, une solution à de grands mystères comme la bête du Gévaudan ou le mystère du Masque de cire. Pour apprécier toutes les subtilités du textes, il faut toutefois une culture littéraire suffisante : connaître Maupassant, Flaubert et Welles, par exemple !
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Crimes Apocryphes, tome 1

René Réouven a rassemblé dans ces deux recueils (Crimes apocryphes 1 et 2) des romans et des nouvelles concernant essentiellement le XIX°s (et un peu le XX°s) en revenant notamment sur des faits divers restés non élucidés.

Je me suis régalée à lire ces deux énormes pavés et je n'attends qu'une chose: un Crimes apocryphes tome 3...

Que rajouter?

Monsieur Réouven a, de plus, une très belle plume.



Le bénéfice de cette lecture est donc triple:

-des enquêtes policières et fantastiques géniales

-une très grande satisfaction littéraire

-un intérêt historique certain car René Réouven, contrairement à Alexandre Dumas, ne viole pas l'Histoire pour lui faire de beaux enfants, il préfère lui demander son consentement...
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Dictionnaire des assassins : D'Abimelech à Zu..

René Reouven (aliasRené Sussan, né en 1925) l'auteur de ce dictionnaire est aussi romancier spécialisé dans le policier.

Un spécialiste de la fiction donc, ce qui ne l'a pas obligé à s'inventer des rencontres avec des assassins célèbres (comprendra qui voudra), mais l'a amené à se documenter sur ceux-ci.



L'édition que je possède est celle de 1986, "revue et augmentée" par rapport à la précédente, mais j'ignore s'il en existe une édition plus récente.



Dans ce dictionnaire, Réouven s'est attaché à nous présenter les assassins hommes et femmes,( il n'y a pas de féminin à "assassin", mais il y un a un à meurtrier, ne pavoisez pas mesdames !) depuis les temps antiques, jusqu'aux années 1970.



Nous retrouvons donc, aussi bien des assassins très célèbres, tels que Landru ou le docteur Petiot, criminels de droit commun ayant défrayé la chronique en leur temps, que des personnages historiques comme Néron ou Charlotte Corday (qui figure en couverture du livre).



Il existe nombre de livres consacrés aux assassins en général et aux tueurs en série en particulier, l'avantage de celui-ci, et qu'il ne cherche pas le sensationnalisme et la surenchère ; un assassin célèbre pouvant n'avoir fait qu'une seule victime et entrer dans l'histoire comme Booth, l'assassin de Lincoln.



En plus d'une érudition certaine, l'auteur sait faire preuve d'un humour de bon aloi, ce qui permet un recul par rapport au côté inévitablement macabre d'une telle énumération de crimes.











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Dictionnaire des assassins : D'Abimelech à Zu..

REPOSANT !



Un choix réussi de meurtriers en tout genre...



.On y cotoie des voyous, des gangsters, des tueurs politiques, des fous, des allumés et quelques originaux...Excellent en cas d'insomnie.



Les choix de René Réouven se distinguent d'un très lassant catalogue répertoriant des tueurs en série, leurs dingueries de psychopathe, les monomanies sadiques délirantes...Il agrémente son chapelet de monstres historiques, d'outlaws, d'obsédés du règlement de compte (Claude Marchimont dont la fiche permet de croiser d'authentiques braves coeurs impavides face à la Veuve Couteau)...



Bref apaisant comme une tasse de thé et des sandwiches au saumon-concombre après une longue marche campagnarde par temps humide....!
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Elémentaire, mon cher Holmes

Sous le pseudonyme d'Albert Davidson, René Reouven (encore lui !) frappe fort. Ce roman paru en 1982, première incursion de l'auteur dans l'univers holmésien, n'est ni tout fait un pastiche, ni tout à fait une parodie, et reste à ce jour unique et inclassable. Le parti pris est ici d'évacuer les personnages de fiction (exit donc Sherlock Holmes, le Dr Watson, Mme Hudson et autres professeurs Moriarty) au profit de personnages cette fois bien réels : l'écrivain Robert Louis Stevenson, l'écrivain Arthur Conan Doyle, et ses différentes sources d'inspiration : son secrétaire Alfred Wood (ayant inspiré Watson), son ami le Dr Joseph Bell (ayant inspiré Holmes), son chauffeur Jules Bonnot, etc.

Tout commence par l'écriture étrange et cauchemardesque d'un roman maléfique que Stevenson aurait dû détruire, à la demande de sa femme, aussitôt après l'avoir écrit. Mais l'a-t-il réellement fait ? La seconde version que nous connaissons aujourd'hui de ce roman ne serait donc qu'une version expurgée et rendue inoffensive ?

Par un enchaînement d'une rigueur implacable, nous découvrons le parcours de ce roman maudit et sa sinistre influence sur les trois plus impressionnants tueurs en série de la fin du XIXe siècle (bien réels également). Au passage, nous apprenons des détails insoupçonnés sur l'un des personnages de ce récit, omniprésent, qui fut à la genèse de Sherlock Holmes.

Un véritable tour de force littéraire et historique, servi - ce qui ne gâte rien - par une écriture brillante ciselée au scalpel !
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Elémentaire, mon cher Holmes

Ces derniers temps, lorsque je passe à côté d’un roman, je ne fais pas les choses à moitié !



Vous noterez un abandon de plus dû au fait que mes yeux lisaient les mots sans que mon cerveau les décrypte car il avait tout déconnecté, le sagouin.



Râlant, car au vu du 4ème de couverture, ce roman qui oscille entre le pastiche et la parodie avait tout pour me plaire, même si je me doutais que Holmes y jouait un rôle secondaire, voire même aucun puisque l’auteur nous parle plus des personnes réelles dont s’inspira Conan Doyle pour créer Holmes (Dr Joseph Bell) & Watson (Alfred Wood, le secrétaire de ACD).



Dès le départ, ça n’a pas collé entre le roman et moi… Encore une fois, c’est bête parce que le prologue concernait un certain Robert qui, après un cauchemar horrible, écrivait un roman maléfique. Vous l’aurez compris, c’était Robert Louis Stevenson.



Bon, je me suis dit que la suite serait plus alléchante car j’allais me trouver avec 3 tueurs en série : Séverin Klosowski (il a empoisonné les trois femmes avec qui il avait vécu comme mari); le docteur Thomas Neill Cream (empoisonneur) et monsieur Symeson.



Raté ! Je me suis faite ch*** durant ma lecture, sautant des pages, passant des paragraphes entiers, passant à l’autre nouvelle, le tout sans jamais trouver mon plaisir ou prendre mon pied durant la lecture.



Je m’étais dit qu’Albert Davidson n’était pas un bon écrivain, qu’il n’avait pas réussi à me captiver, à cuisiner son récit de manière à ce que je le dévore en peu de temps.



Pas de bol, Albert Davidson est un des nombreux pseudo de René Réouven, auteur que j’apprécie !



Allez, et un pastiche de plus qui ne m’a pas emballé ! Qui dit mieux ?? D’autres prétendants ?



Ce roman a de la chance qu’il fasse partie de ma collection "Sherlock Holmes", sinon, il aurait terminé sa vie comme cale de meuble ou dans un vide-grenier !


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Faites-les taire

Assister en direct à un meurtre, cela peut entraîner de multiples et fâcheuses conséquences pour les témoins.



La première étant bien évidemment que le tueur recherche les dit témoins pour les effacer à leur tour du monde des vivants. Une seule solution : la protection de la police, à condition bien sûr que les voyeurs involontaires daignent établir auprès des forces de l’ordre un rapport circonstancié et précis de ce qu’ils ont vu.



Parmi ces témoins une petite fille et une jeune femme. La jeune femme se présenté à la police (spontanément ?) au bout de quelques jours de réflexion quant à la petite fille elle reste introuvable.



François-Frédéric Lachouan qui vit une peine de cœur, sa petite amie Véronique vient de le quitter, n’attend plus rien de la vie. Aussi quand son ami Pupenier, inspecteur de police, lui propose une mission à haut risque, il accepte.



Cela lui changera les idées. Il doit convoyer et protéger la jeune femme dans une ville sur la Côte d’Azur. Le ou les tueurs lui colleront peut-être au train et les flics n’auront plus qu’à cueillir tout ce beau monde.







L’occasion rêvée pour René Reouven d’écrire un roman humoristique à l’intrigue jubilatoire, pleine de rebondissements parfois désopilants.



Abandonnant le mythe holmésien, René Reouven renoue avec son personnage de Lachouan, fonctionnaire à l’Education Nationale, redoutable bretteur dialectique et caustique.



Lachouan qui a déjà eu les honneurs de deux enquêtes, dont Un tueur en Sorbonne, prend goût à ses aventures extraprofessionnelles et envisage de s’établir comme détective privé.



Un bel avenir prometteur sous la plume talentueuse, acérée, joyeusement féroce et précise de René Reouven.






Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Histoires secrètes de Sherlock Holmes

inégal mais indispensable à toute bibliothèque Holmesienne qui se respecte...
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Histoires secrètes de Sherlock Holmes

1 132 pages, les récits apocryphes de René Reouven réunis en seul tome : les amateurs peuvent remercier les éditons Denöel, pour cette idée remarquable. Ce pavé regroupe trois romans et onze nouvelles. Voilà de quoi occuper un bon moment, d’autant que la qualité est au rendez-vous.



Le découpage retenu n’est pas très judicieux. Les écrits ne sont pas classés de manière chronologique, mais en deux ensembles : d’abord les histoires qui s’inspirent d’une référence glissée dans le Canon puis les autres… s’il manque de lisibilité, le classement n’entraîne toutefois pas de mauvaise surprise pour le lecteur. Les adeptes pourront également regretter une préface trop courte qui fait l’éloge de l’auteur et ne revient que sur ses œuvres les plus marquantes. Dommage, car les explications sont judicieuses et apportent quelque-chose à l’œuvre.



Force est de constater que les écrits de René Reouven sont travaillés et habilement mis en scène. Si l’on excepte La plus grande machination du siècle (qui apporte au demeurant un éclairage insolite sur Le dernier problème) puis les participations anecdotiques de Mycroft dans Le cormoran, l’auteur se consacre à Sherlock et à Watson. Autrement dit, nous avons une approche fidèle de l’esprit du Canon, qui ne s’encombre guère de personnages qui ont pu être repris par des trop nombreux continuateurs moins inspirés.



L’auteur parvient à apporter sa touche personnelle, du neuf (les voyages sont ici nombreux), en variant les points de vue (Sherlock prend plusieurs fois la plume) et les situations. Tout cela est inspiré et dynamique tout en restant sérieux : du grand art, du très grand art !



L’assassin du boulevard reste sans doute le meilleur roman : voici Sherlock plongé dans l’univers de Messieurs les ronds de Cuir de Georges Courteline. Confronté à l’administration, le voici qu’il éprouvera une peur comparable à celle qui fut la sienne devant le chien des Baskerville !



Élémentaire mon cher Holmes est long et ne fait pas intervenir Sherlock et pour cause, quoique en y réfléchissant bien... ! L’histoire est complexe car elle permet de croiser Stevenson, l’ombre d’Arthur Conan Doyle, Jack l’éventreur dans une intrigue complexe et hautement immersive. Les récits enchâssés et la diversité des points de vue sont aussi remarquables que l’intrigue est prenante. Bravo !



Le détective volé laissera l’occasion au grand détective de croiser son destin avec celui de Poe. Les amateurs de littérature policière seront comblés malgré un paradoxe temporel résolu d’une manière qui pourrait presque laisser croire à un pastiche, presque…. La lettre volée est le prétexte pour revenir sur un complot dans une époque peu mise en avant dans ce type de littérature (la Monarchie de Juillet), permettant notamment la participation de Vidocq. L’enquête sur la mort de Poe est plus classique bien qu’elle révèle de belles surprises. Ce roman se révèle donc être lui aussi une belle réussite.



Le bestiaire regroupe plusieurs nouvelles : une histoire d’espionnage (Le cormoran), une enquête lié aux Baskerville (le ver) prolongée par la sangsue et conclue par Les singuliers de Grice Patterson dans l’île d’Uffa. Si l’épilogue est un brin décevant, il offre à Sherlock une confrontation avec un ennemi aussi redoutable que nouveau, s’inspirant de la littérature de H. G. Wells. La référence au rat de Sumatra connaîtra ici une explication convaincante d’autant qu’elle sert d’introduction aux trois autres nouvelles…



Les passe-temps de Sherlock se révèlent forcément intéressants : des recherches historiques sur l’origine de Shakespeare (la tragédie des Addleton), une enquête sur fond de religion et d’antisémitisme qui se transforme en message de tolérance (la mort subtile du cardinal Tosca), ainsi qu’une intrigue sur fond de littérature approchant Nerval et Goethe (la persécution spéciale).



Seules deux nouvelles se révèlent moins passionnantes que les autres. La première est courte et prévisible (Le drame ténébreux qui se déroule entre les frères Atkinson de Trincomalee) et la seconde, introduction aux histoires secrètes, n’est qu’une traque à la fraude à l’assurance, bien menée mais cousue de fil blanc.



Comment passer à côté d’un tel trésor ? Un coffre qui regroupe autant de joyaux… Sans vraiment l’avouer, l’auteur parvient à nous faire croire que toutes ses histoires sont directement issues de la malle qui intrigue tant les holmesiens. Si le style d’Arthur Conan Doyle n’est pas toujours appliqué à la lettre, l’esprit de l’œuvre est ici sublimé par des références à l’histoire, à la littérature et… à Paris !
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Histoires secrètes de Sherlock Holmes

Le cycle de Sherlock Holmes de René REOUVEN ce n'est pas moins de 3 romans et 2 recueils de nouvelles, auxquels sont adjointes 3 nouvelles éparses. Ces histoires sont structurées en deux parties, en premier lieu « Celles que Watson a évoquées sans les raconter », en second lieu « Celles que Watson n'a jamais osé évoquer ». Nous reprenons cette structure dans cette chronique, en partant du principe que les personnages de Holmes et Watson sont connus de tout un chacun (au besoin la documentation est abondante sur Internet) ; par ailleurs, les histoires originales étant libres de droit, on peut les lire en ligne et/ou les télécharger à volonté, par exemple sur Ebooks libres et gratuits ; c'est à la production de ce groupe que je fais référence quand je cite une des histoires originales (quand il s'agit d'une nouvelle je cite également le recueil dans lequel elle est incluse).



Celles que Watson a évoquées sans les raconter



Les amateurs savent que le canon est constitué de soixante enquêtes de Sherlock Holmes rapportées par le docteur Watson, lequel accompagne le détective à peu près en toutes circonstances. Ils savent aussi que dans le fil de ces histoires Watson a été amené à évoquer d'autres affaires sans pour autant en donner le détail. C'est à elles que René REOUVEN s'intéresse ici.



L'Assassin du boulevard (1985) est un roman qui fait très clairement référence à « la traque et l'arrestation de Huret, l'assassin du Boulevard - une prouesse qui valut à Holmes une lettre autographe de remerciement du Président français et la Légion d'honneur » (Le pince-nez en or, in Le retour de Sherlock Holmes). Indirectement REOUVEN utilise aussi ce qui est évoqué dans L'interprète grec (Les mémoires de Sherlock Holmes) quant à l'ascendance française du détective. Il exploite surtout les divers indices laissés ça et là par DOYLE entre la « mort » de Holmes mise en scène dans Le dernier problème (Les mémoires de Sherlock Holmes) et sa réapparition dans La maison vide (Le retour de Sherlock Holmes). Pour l'occasion il fait du détective le narrateur principal dans le cadre d'une intrigue au sein des milieux anarchistes français du début des années 1890. Celle-ci est remarquablement construite, telle une mécanique de précision dans laquelle les références historiques sont tout aussi riches que les références holmésiennes. On y appréciera également la finesse de l'humour de REOUVEN dans sa peinture de l'administration publique de l'époque.



Premier recueil de nouvelles dans le recueil, Le Bestiaire de Sherlock Holmes (1987) exploite le fait qu'au fil des aventures de Sherlock Holmes, DOYLE a constitué un véritable bestiaire. On pense bien sûr au fort connu Chien des Baskerville, mais d'autres espèces, autres que canines, ont été évoquées au fil des aventures du détective. Il en est ainsi du cormoran qui est associé à une histoire de politicien et de phare dans La pensionnaire volée (Les archives de Sherlock Holmes), et qui se veut une histoire d'espionnage en pleine Première Guerre mondiale sous la plume de REOUVEN. Cité dans Le vampire du Sussex (Les archives de Sherlock Holmes), le rat géant de Sumatra sème la terreur dans les bas-fonds londoniens en 1887. Quant au « ver mystérieux que la science ignorait », il est cité dans Le problème du pont de Thor (Les archives de Sherlock Holmes), s'avère tout aussi géant que le rat suscité et a des effets étonnants sur la personnalité d'un homme connu pour sa propension à s'emporter à la moindre contrariété. Enfin, la sangsue citée dans Le pince-nez en or (Le retour de Sherlock Holmes) se caractérise aussi par son gigantisme et par la mort particulièrement horrible d'un banquier américain.

On l'aura peut-être compris, Le rat, Le ver et La sangsue ont une véritable unité en mettant en scène des espèces à la taille démesurée ; elles trouvent leur origine dans les agissements d'un certain Docteur Moreau, ce que Holmes démontre en se faisant narrateur le temps de ces trois nouvelles. C'est d'ailleurs synthétisé par l'affaire de la Compagnie de Hollande et de Sumatra, évoquée par Watson dans Les Propriétaires de Reigate (Les mémoires de Sherlock Holmes), laquelle est l'objet du bref épilogue de ce recueil, brillant exercice de style où se mêlent imagination fertile, faits historiques et connaissance pointue des littératures de l'imaginaire du XIXème siècle.



Les Passe-temps de Sherlock Holmes (1989) réunit trois nouvelles qui ont pour point commun d'être des intrigues historiques ayant des échos dans le présent des années 1894-1895. Citée dans Le pince-nez en or (Le retour de Sherlock Holmes), La tragédie des Addleton trouve son origine au XVIème siècle, dans l'ascendance d'un certain William Shakespeare, et dans la réalité de son talent. La mort subite du cardinal Tosca est évoquée dans Peter le Noir (Le retour de Sherlock Holmes) et va conduire Holmes à dévoiler l'identité cachée d'un pape ayant vécu au Xème siècle, ce qui s'avère tout simplement insupportable pour certains courants conservateurs de l'Eglise Catholique. La persécution spéciale enfin conduit Holmes à se référer à l'oeuvre de Goethe et à la mort de Gérard de Nerval dans le cadre d'une enquête pour le compte de la famille d'un magnat du tabac ; initialement elle est évoquée par Watson dans La cycliste solitaire (Le retour de Sherlock Holmes). Moins structuré que le précédent recueil, et donc moins abouti, Les passe-temps de Sherlock Holmes démontre néanmoins, s'il en est encore besoin, que René REOUVEN a des connaissances historiques pointues et qu'il sait les utiliser dans des intrigues policières aussi fouillées que divertissantes.



La première partie des Histoires secrètes de Sherlock Holmes s'achève sur deux nouvelles éparses. C'est d'abord Le drame ténébreux qui se déroula entre les frères Atkinson de Trincomalee (1989), un drame familial conduisant à une usurpation d'identité entre frères jumeaux ; si elle est amusante, elle se montre un peu trop facile par rapport au reste de la production pour être véritablement impérissable ; elle trouve sa source dans Un scandale en Bohême (Les aventures de Sherlock Holmes) et Watson y laisse la parole à Holmes. C'est ensuite les Histoires secrètes de 1887 (1992) qui conte l'histoire d'une vaste escroquerie à l'assurance sous le couvert d'une société philanthropique ; elle est citée dans Les cinq pépins d'orange (Les aventures de Sherlock Holmes) et est surtout notable pour croiser pour la première fois les routes du détective et du colonel Moran, associé du Professeur Moriarty, les deux étant traditionnellement considérés comme les pires ennemis de Holmes.



Celles que Watson n'a jamais osé évoquer



La démarche adoptée par René REOUVEN dans la seconde partie des Histoires secrètes de Sherlock Holmes est fondamentalement différente de celle qui a présidé à la première. Ici il n'y a pas de références explicites ou sibyllines à rechercher dans le canon ; l'auteur préfère s'adonner à un exercice de style dans lequel la mise en scène s'articule avant tout autour de personnages historiques bien réels qui auraient influencés Arthur Conan DOYLE dans la composition de son cycle de Sherlock Holmes.



C'est tout particulièrement vrai du roman Élémentaire, mon cher Holmes (1982). Pour sa première incursion dans l'univers holmésien, REOUVEN avait tout simplement décidé d'évacuer les personnages imaginaires au profit d'hommes bien réels, à commencer par Robert Louis STEVENSON qui, dans le prologue, se voit contraint par sa femme de détruire un manuscrit qu'elle juge trop malsain ; si le doute subsiste sur la réalité de cette destruction, toujours est-il que la seconde version de ce manuscrit donne lieu peu de temps après à la publication de L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde. S'en suit une structure tripartite où REOUVEN met en scène et explique à sa façon trois affaires de tueurs en série bien connues des années 1888 à 1892, et qui sont depuis entrées dans l'imaginaire collectif. Le point commun entre les trois c'est bien sûr un étrange manuscrit dont la lecture conduirait à la folie meurtrière ; mais c'est aussi la mise en scène de protagonistes ayant un lien plus ou moins direct avec l'univers holmésien. C'est par exemples Arthur Conan DOYLE lui-même, ses sources d'inspiration tels le docteur Joseph Bell (son ami ayant inspiré le personnage de Holmes), Alfred Wood (son secrétaire qui aurait inspiré le personnage de Watson), ou encore un certain Jules Bonnot (son chauffeur qui lui permet d'établir un nouveau lien avec les milieux anarchistes français de l'époque).

La mécanique ainsi développée par René REOUVEN est brillante. Ses références historiques, littéraires et holmésiennes sont innombrables et érudites tout en venant servir un imaginaire extrêmement divertissant. Incontestablement, avec ce roman, on est en présence du meilleur des Histoires secrètes de Sherlock Holmes.



On ne peut pas en dire autant à propos du Détective volé (1988), second roman de cette partie. Dans celui-ci REOUVEN fait voyager dans le temps les personnages de Holmes et Watson grâce à un nouvel emprunt à Herbert George WELLS. Ils sont d'abord envoyés dans le Paris de 1834 par leur auteur (car ils ont conscience d'être des personnages de fiction), pour enquêter sur l'identité réelle du chevalier Dupin, personnage créé par Edgar Allan POE, et source d'inspiration avouée de DOYLE pour le personnage de Holmes ; pour cela ils travailleront en collaboration avec un certain Vidocq et éclaireront de leur esprit analytique les enjeux politiques de La lettre volée, l'une des trois nouvelles dans lesquelles POE a mis en scène Dupin. Dans la seconde partie du roman ils se retrouvent à Baltimore en 1849 pour enquêter sur la mort suspecte de POE lui-même ; ce faisant ils y trouvent les clés de l'affaire Mary Rogers qui inspira l'auteur américain pour son Mystère de Marie Roget, autre nouvelle de la trilogie « Dupin ». Le roman s'achève alors sur un paradoxe temporel certes astucieux, mais qui rend vraiment artificielle cette rencontre entre personnages de fiction. Surtout il vient souligner le caractère décousu de ce roman et finalement le fait qu'il n'est vraiment pas convaincant, en dépit de la richesse de ses références.



Et le recueil de s'achever sur une nouvelle composée de deux lettres adressées au rédacteur en chef du Strand Magazine, l'éditeur d'Arthur Conan DOYLE. Signées d'une part de James Moriarty, d'autre part de Sébastian Moran, elles révèlent que La Plus grande machination du siècle (1990) ne serait pas forcément de leur fait, démystifiant ainsi les « plus grands ennemis » de Sherlock Holmes, et l'intéressé lui-même...Ce récit épistolaire vient conclure le cycle de Sherlock Holmes selon REOUVEN à la manière d'un clin d'oeil. Ce n'est pas forcément impérissable mais c'est plein d'humour et finalement parfaitement adapté à son rôle d'épilogue aux Histoires secrètes de Sherlock Holmes de René REOUVEN.



Au final ces Histoires secrètes de Sherlock Holmes sont d'une lecture extrêmement plaisante. Elles sont à la fois érudites, divertissantes et pleines d'humour. L'écriture de REOUVEN est parfaitement ciselée et dans de nombreux textes les connaisseurs de l'oeuvre originale de DOYLE s'y croiront réellement. A ce titre les histoires que « Watson a évoquées sans les raconter » sont bluffantes, en particulier les nouvelles composant Le bestiaire de Sherlock Holmes. Quant à « Celles que Watson n'a jamais osé évoquer », elles sont l'occasion d'un imaginaire bien plus personnel de la part de l'auteur, lequel confine à l'excellence avec son roman Élémentaire, mon cher Holmes. C'est d'ailleurs ce texte qui marquait sa première incursion dans l'univers holmésien et qui lui valut le Prix mystère de la critique en 1983 (sous le pseudonyme Albert DAVIDSON). Comme on le sait c'est également la première incursion de René REOUVEN dans ma bibliothèque personnelle, mais ce n'est probablement pas la dernière.
Lien : http://philemont.over-blog.n..
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Histoires secrètes de Sherlock Holmes

Le jour où j'ai découvert ces "histoires secrètes" j'ai réellement eu l'impression que ces "untold stories" auraient pu naître sous la plume de Conan Doyle lui-même. Pour moi c'est vraiment le plus beau compliment quel'on puisse faire à un pastiche de Sherlock Holmes !

Ce livre je l'ai dévoré, re-lu et il figure en bonne place dans ma petite collection de livres holmésiens !

A conseiller à tous ceux qui ont un jour été frustré de ne pas pouvoir en apprendre davantage sur le rat de sumatra, l'affaire du cormoran et du politicien et tant d'autres histoires que Conan Doyle ne nous a jamais dévoilé.
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Histoires secrètes de Sherlock Holmes

JE viens vous parler du recueil de l'ensemble des écrits "holmésiens" de l'excellent écrivain René Reouven, "Histoires secrètes de Sherlock Holmes" 1100 pages de pur bonheur tant l'homme est passionné et respectueux de l’œuvre originelle. Loin de se contenter d'utiliser le personnage de Sherlock Holmes ou même de le faire revivre, il l'explique, le décortique, le manipule, le déplace, dans le temps et dans l'espace, l'amplifie, utilisant toutes les petites phrases en suspens dont Sir Arthur Conan Doyle a saupoudré ses histoires. Un petit mot dans une nouvelle du canon et Reouven en fait toute une histoire.



Mieux encore, Reouven utilise le paradoxe littéraire pour faire raconter à Watson des histoires que Sir Arthur Conan Doyle aurait poussé les détectives à avoir, les déplaçant dans le temps et dans l'espace afin de leur faire rencontrer Vidocq, le docteur Jekyll et Jack l'éventreur ou expliquer la mort d'Edgar Alan Poe. Plus fort encore, Reouven explique et justifie les paradoxes de l’œuvre de Doyle. Vous vouliez savoir pourquoi le Docteur Watson est blessé à l'épaule dans la toute première nouvelle et par la suite c'est une balle dans la jambe qui lui vaut une pension ? Reouven vous l'expliquera.



Pour finir, le recueil se termine par une double lettre écrite au magazine publiant à l'époque les œuvres de Doyle par le Professeur Moriarty, enfin, celui qui se fit passer pour le Professeur Moriarty et expliquer la fausse mort de Sherlock Holmes.



Puis, quand on lit et qu'on écrit, parfois, on est aigri, c'est pour la rime en "i". On découvre alors ses lacunes, on jalouse le talent ou plutôt on l'envie. Et, parfois, on comprend ou pense comprendre les tics littéraires qui nous animent.



Ainsi, décrire des lieux ou des personnages, voilà qui n'est pas mon fort et, à la lecture de Reouven, j'envie le talent qu'il avait pour l'art de la description.



Bref, vous l'aurez compris, Sherlock Holmes et moi c'est une histoire qui dure.
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Histoires secrètes de Sherlock Holmes

Ce bouquin est un véritable pavé de plus de 1000 pages et j' ai tout lu, donc c'est déjà une belle prouesse de m'avoir tenue en haleine sans me perdre.

C'est très bien écrit, il y a des clins d'œil sympas à Conan Doyle comme à d'autres auteurs et personnages célèbres (Edgar Allan Poe, Vidocq, Jack l' Eventreur...). Et ce n'est pas toujours Watson qui raconte ! On découvre ici un Sherlock narrateur et presque humain !

Ceci étant dit, je l' ai trouvé un peu inégal. Certaines histoires m'ont un peu perdue, une autre m'a franchement laissé perplexe tant je n' y ai vu aucun sens, mais certaines sont vraiment bien ! J' ai notamment eu un coup de cœur pour l'une d'elles, très sombre, et sans véritablement Sherlock Holmes et Watson paradoxalement.

En somme, j' ai passé un (long) bon moment en la compagnie de Sherlock et Watson.

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Histoires secrètes de Sherlock Holmes

Une chose est sure c'est que René Reouven maîtrise son sujet.

Pour avoir lu des "vrais" Sherlock Holmes de Conan Doyle, je me suis quasiment retrouvée dans les textes originaux.

L'auteur reprend des histoires écrites par Conan Doyle pour en créer d'autres, et franchement tout colle au mieux.



J'ai vraiment adorée les descriptions londoniennes ou parisiennes, très détaillées et qui nous plonge directement dans ses lieux et dans cette époque.

J'ai également beaucoup apprécié les touches d'humour qui ponctuent le texte et qui font souvent monter le sourire aux lèvres.

Sans parler des autres personnages connus que l'on retrouve dans les différents récits tels que Poe (j'ai adoré les nouvelles entourant cet auteur), ou Wells avec son docteur Moreau.



Pour tous les fans de Sherlock Holmes je conseillerais les yeux fermés cet énorme pavé de 1000 pages : c'est un vrai régal.



Un grand merci à Davalian et à sa critique.. sans lui je serais passée à côté de ce recueil ;)
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Histoires secrètes de Sherlock Holmes

j'ai beaucoup aimé, les intrigues, le style. Le roman nous plonge dans le Londre de la fin du XIXè siècle, découvrant des aventures insolites jusqu'ici restées dans l'ombre. On y retrouve l'esprit des enquêtes de Sherlok Holmes classiques mais plus riche au niveau du style. Un régal pour les amateurs.
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Histoires secrètes de Sherlock Holmes

René Réouven complète avec talent les blancs que Conan Doyle -ou ce cher docteur Watson - a laissés entre les aventures de mon détective préféré ...Ces aventures apocryphes n'ont rien à envier aux originales.
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L'assassin du boulevard

L'assassin du boulevard est une adaptation de Sherlock Holmes écrite par René Reouven. L'action se situe pendant les 3 années qui ont suivi la disparition de notre héros aux chutes de Reichenbach et se base sur des allusions données par Conan Doyle dans ses livres pour expliquer cette absence.



Sherlock Holmes se cache en France (pendant une période de rébellion anarchique), ne désirant que se reposer. Il en profite pour rendre visite à sa cousine Irène qu'il n'a jamais vue. Celle-ci au fil du temps lui relate les mésaventures du frère de son fiancé, Eugène Meunier accusé d'être un anarchiste ayant mis des bombes dans Paris. Très vite, le flair de Sherlock se met en action et il sent que cette affaire possède une part de mystère et un lien avec son ennemi juré Moriarty, mort.





Globalement un peu brouillon comme enquête entre les différents personnages qu'incarne Sherlock, les protagonistes … on s'y perd un peu. Le récit est tiré par les cheveux à mon sens : une caricature de l'administration avec des fonctionnaires fous, fainéants ou encore occupés à folâtrer dans les jupons . Je vous avoue que la fin m'a laissée dubitative de par son côté brutale et expéditive : en gros, je n'ai pas trop compris le rapport entre l'enquête et cette fin.





Par contre, j'adore dans ce genre de reprise le fait que l'auteur plonge le personnage « fictionnaire » de Sherlock au milieu d'un cadre historique réel et de protagonistes ayant réellement existé.
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L'assassin du boulevard

Tous les joyeux personnages de "Messieurs les ronds-de-cuir" de Georges Courteline se retrouvent dans ce roman et accueillent le cousin anglais d'Irène Quibolle, Sherrinford, le fils de Julienne Vernet, descendant de la famille des peintres Vernet. On l'aura compris, Sherrinford n'est autre que Sherlock Holmes, voyageant incognito pendant le grand hiatus, en 1893.

René Réouven réussit ici haut la main une excellente parodie d'une très grande cohérence. Messieurs les ronds-de-cuir parut, pour la première fois, en feuilleton, au cours des années 1891-1892, puis sous forme de livre, en 1893. A cette époque, les attentats anarchistes faisaient rage à Paris (dont ceux perpétrés par Ravachol, boulevard Saint-Germain), avec une violence crescendo qui aboutira en 1994 à l'assassinat par l'anarchiste italien Caserio, de Sadi Carnot, le président de la république française.

Tous ces éléments bien réels servent à la construction du récit, mêlant astucieusement les aventures au service des Dons et Legs, les événements historiques, et les citations attendues de Conan Doyle ("l'assassin du boulevard" !) sans oublier la participation des ennemis traditionnels de Sherlock Holmes - le professeur Moriarty et le colonel Moran - qui réapparaissent logiquement lors du retour de Holmes dans la "Maison vide".
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L'assassin du boulevard

René REOUVEN : L’assassin du boulevard.



Petit chef d’œuvre de la littérature policière, petit chef d’œuvre de la littérature tout court, L’assassin du boulevard est également un chef d’œuvre d’érudition et un modèle du genre dans le pastiche.



Ce roman narre une aventure de Sherlock Holmes relatée par lui-même, ce qui est rare, le détective n’ayant pris la plume que deux ou trois fois, laissant au docteur Watson le soin de raconter ses enquêtes.



Or cette aventure se déroule entre 1893 et 1894, levant le voile sur une partie des années d’ombre se déroulant entre sa disparition dans les chutes de Reichenbach, voir Le dernier problème dans Les mémoires de Sherlock Holmes, et sa réapparition dans La maison vide première des enquêtes relatées dans Le retour de Sherlock Holmes.



René Reouven, en véritable holmésologiste, comble les lacunes de Watson concernant les tribulations holmésiennes, certaines de ces enquêtes n’étant que simplement évoquées par le célèbre docteur.



Mais René Reouven ne se contente pas de mettre en scène Sherlock Holmes, il fait revivre pour la plus grande joie de ses lecteurs, et avec un souci d’exactitude qui l’honore des personnages réels et savoureux, parfois au destin tragique, que ce soit sous leur véritable patronyme ou sous un nom d’emprunt. Le tout donne au récit un air de véracité rendant le personnage de Sherlock Holmes un peu moins légendaire, un peu moins mythique.



A la lecture de roman on pourrait s’écrier, pastichant une phrase célèbre : Sherlock Holmes existe, je l’ai rencontré !


Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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L'assassin du boulevard

UN VOYAGE EN HOLMESIE....



La littérature holmésienne se divise en deux parties : le Canon (4 romans et 56 nouvelles)et les pastiches.



Les pastiches comprennent deux sous-unités : les totalement imaginés et les inspirés.



Les inspirés prennent pour base de départ un extrait tiré d'une nouvelle dans laquelle sont évoqués des mystères résolus par le Détective Consultant.



Ainsi trouve-t'on dans "Un scandale en Bohème" cette phrase : « Divers échos de son activité m’étaient parvenus par intervalles : notamment son voyage à Odessa où il avait été appelé pour le meurtre des Trepoff, la solution qu’il apporta au drame ténébreux qui se déroula entre les frères Atkinson de Trincomalee, enfin la mission qu’il réussit fort discrètement pour la famille royale de Hollande*. »



Un pasticheur entraîné dispose de trois sujet d'enquêtes imaginés par sir Arthur : l'assassinat Trepoff, le cas Atkinson, l'affaire de la Maison d'Orange.



René Réouven est un maître dans cet art faussaire consistant à forger un texte qui pourrait passer pour un original tant sa connaissance des oeuvres de S.H. est avérée.



Il nous concocte donc un enquête qui se situe entre la mort de Sherlock chutant avec Moriarty dans la chute de Reichenbach et la résurrection de Sherlock, qui revenant aux affaires, en profite pour régler ses comptes avec la bande du génie du Crime et faire la lumière sur les circonstances ayant présidé à la mort de l'Honorable Ronald Adair.



On est donc, pour l'essentiel, à Paris en 1894 dans une ville secouée par les attentats anarchistes qui s'enchaînent implacablement.



Sherlock Holmes missionné par un certain Oscar Meunier, artiste grenoblois, découvre très vite la patte criminelle dissimulée derrière cette floraison d'explosions.



Sa piste principale le mène vers la Direction des Dons et Legs , l'oriente vers le milieu des auteurs de la fin du XIXème siècle notamment spécialisés dans la consommation d'absinthe, découvre les liens tissés entre le milieu criminel et le milieu militant, entraîne le démantelement de la branche française du gang Moriarty.



La reconstitution est totalement réussie. L'idée d'utiliser les personnages de "Messieurs les Ronds de Cuir" de Georges Courteline est absolument géniale. La lecture offre un plaisir identique à celui que l'on tire des nouvelles ou des romans. La découverte des activités de S.H. pendant sa mort remplit une case désespérement vide. Bref un joli coup d'archet !.



A signaler : cet excellent polar ne se trouve plus que d'occasion.



*Extrait de: Arthur Conan Doyle. « Les Aventures de Sherlock Holmes. » Apple Books.
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