AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Robert Brasillach (46)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Poèmes de Fresnes

De Gaulle écrira dans le tome 3 de ses mémoires en faisant référence à Robert Brasillach :



- Les écrivains, du fait de leur vocation de connaître et d'exprimer l'homme, s'étaient trouvés au premierchef sollicités par cette guerre où se heurtaient doctrines et passions. Il faut dire que la plupart et, souvent, les plus grands d'entre eux avaient pris le parti de la France, parfois d'une manière magnifique.

Mais d'autres s'étaient, hélas! rangés dans le camp opposé avec toute la puissance de leurs idées et de leur style. Contre ceux-ci déferlait, à présent, une vague d'indignation. D'autant plus qu'on voyait trop bien vers quels crimes et vers quels châtiments leurs éloquentes excitations avaient poussé de pauvres crédules. Les Cours de justice condamnèrent à mort plusieurs écrivains notoires. S'ils n'avaient pas servi

directement et passionnément l'ennemi, je commuais leur peine, par principe. Dans un cas contraire - le seul –, je ne me sentis pas le droit de gracier. Car, dans les lettres, comme en tout, le talent est un titre de responsabilité. »



Pourtant que fut un Brasillach face à un De Gaulle, celui des tortures, des tentatives d'assassinats et de meurtres ?



Celui de la censure, de la dictature militaire ou

surtout celui des 100/200 Algériens noyés par balles dans la Seine et des 12 000 autres innocents raflées et torturées puis détenus dans des camps improvisés ?



Ce de Gaulle, le vrai, ne fut, pour tous ces crimes abjectes, ni innocenté ni mis en accusation.



Que pèse un Brasillach face à un De Gaulle ?

rien.



Que pèse la France entière révoltée en mai 68 contre la dictature militaire ?

Rien.



La France est encore Gaulliste c'est à dire criminelle,injuste et dictatoriale...





De Gaulle inspire Macron quand il parade devant les militaires et François Hollande - le noble grand et juste - à rendu hommage au grand duc des malles sanglantes républicaines si bien caricaturés par Gébé



Pourtant à regarder le visage de Brasillach je vois une bonhomie, une tendresse, une gentillesse et une douceur enfantine ... en même temps que des yeux intelligents et malades car trop lucides, ayant

trop vus et entourés d'un halo noir de malédiction de melencholie et de tristesse...



tout le monde savait l'homosexualité de Brasillach le"damné tendre masochiste homosexuel " d'ont parlait affectueusement Céline dans une lettre.



Tout le monde savait que cette homosexualité était considérée comme une circonstance aggravante pour une certaine gauche stalinienne et pour les tribunaux

épurateurs et aussi pour Sartre le maintenant

poussiéreux et ringard créateur de truismes et de clichés sur " l'homosexuel et le désir de collaboration " ...



De nos jours les militants LGBT sérieux commencent tout juste, à gauche, à se rendre compte de la responsabilité de cette gauche dans l'homohobie paranoïaque et malveillante du XXème siècle ...



L'avocat de Brasillach convaincu que la demande de

clémence de plumes comme Camus. Mauriac , Paulhan, Valéry qui réclamaient la grâce De Robert c'était quand même de la compassion et une certaine élite humaniste " mon général ", c'est quand même pas de la merde leur point de vue " mon général " ...



Cet avocat racontera la gorge encore nouée de

chagrin le visage rempli de mépris de ce De Gaulle qui le toise en lui soufflant les nuées de son cigare à la figure...



Quand je vois le visage de Brasillach je vois un

innocent, quand je vois celui de de Gaulle je vois un con !



Attendant la mort dans sa cellule ce "damné tendre masochiste " Robert Brasillach n'a-t-il pas écrit avant la mort dans ses poèmes de Fresnes :



Mon pays m'a fait mal par ses routes trop pleines,



Par ses enfants jetés sous les aigles de sang,



Par ses soldats tirant dans les déroutes vaines,



Et par le ciel de juin sous le soleil brûlant.





Mon pays m'a fait mal sous les sombres années,



Par les serments jurés que l'on ne tenait pas,



Par son harassement et par sa destinée,



Et par les lourds fardeaux qui pesaient sur ses pas.



 



Mon pays m'a fait mal par tous ses doubles jeux,



Par l'océan ouvert aux noirs vaisseaux chargés,



Par ses marins tombés pour apaiser les dieux,



Par ses liens tranchés d'un ciseau trop léger.





Mon pays m'a fait mal par tous ses exilés,



Par ses cachots trop pleins, par ses enfants perdus,



Ses prisonniers parqués entre les barbelés,



Et tous ceux qui sont loin et qu'on ne connaît plus.





Mon pays m'a fait mal par ses villes en flammes,



Mal sous ses ennemis et mal sous ses alliés,



Mon pays m'a fait mal dans son corps et son âme,



Sous les carcans de fer dont il était lié.





Mon pays m'a fait mal par toute sa jeunesse



Sous des draps étrangers jetée aux quatre vents,



Perdant son jeune sang pour tenir les promesses



Dont ceux qui les faisaient restaient insouciants,





Mon pays m'a fait mal par ses fosses creusées



Par ses fusils levés à l'épaule des frères,



Et par ceux qui comptaient dans leurs mains méprisées



Le prix des reniements au plus juste salaire.





Mon pays m'a fait mal par ses fables d'esclave,



Par ses bourreaux d'hier et par ceux d'aujourd'hui,



Mon pays m'a fait mal par le sang qui le lave,



Mon pays me fait mal. Quand sera-t-il guéri?





18 novembre 1944.
Commenter  J’apprécie          30
Poèmes de Fresnes

Poèmes extrêmement touchants d'un homme qui sait peu ou prou qu'il n'en a plus pour longtemps. Je note la belle métrique qui donne une agréable musicalité aux poésies. Malgré l'historique funeste de l'homme, son courage face au destin est à souligner. Je conseille à tous ceux qui s'intéressent au sujet de Brasillach la lecture de la plage de Scheveningen, de Paul Gadenne, où il tente de décrypter le mode de raisonnement de Brasillach, qui est retranscrit dans un personnage appelé Hersent. Cet ouvrage est d'ailleurs formidablement écrit.
Commenter  J’apprécie          32
Corneille

A-t-on le droit de lire ou relire Brasillach aujourd’hui ? Certains veillent à ce qu’il ne soit pas republié, c’est évident, les bien-pensants ont la dent dure. L’écrivain maudit s’est trompé de camp durant la 2° guerre mondiale, il a dirigé un temps la revue Je suis partout, média en première ligne de toutes les collaborations du moment. En 1944, jugé trop modéré, il devra laisser sa place à Pierre Antoine Cousteau, le frère du commandant, mais cette éviction ne le sauvera pas au moment de l’épuration. Ayant refusé de quitter Paris et faire route vers Sigmaringen, jugé et condamné à mort le même jour, le général de Gaulle ne le graciera pas et il sera fusillé au fort de Montrouge, cela malgré une pétition signée par les plus grands écrivains de l’époque dont Albert Camus.

Néanmoins, il s’agit d’un normalien brillant, grand défenseur des lettres françaises. Il publia cet ouvrage sur la vie de Corneille, retraçant une période historique particulièrement instable. Il nous fait partager certains passages des œuvres du dramaturge. Les pièces sont citées sans exhaustivité, dans le détail où il explique les messages de l’auteur qui souvent ont une signification dans le parcours de Corneille.

Il fait publier l’ouvrage en 1938, période très tourmentée dans laquelle il voit des similitudes avec les évènements du milieu du XVII°, la dictature de Richelieu, la Fronde et la remise en cause de la monarchie.

Pierre Corneille apparaît comme un rocher salvateur pour ce naufragé des années troubles de Notre avant-guerre. Corneille, le loyaliste, fidèle à la fois au cardinal et au roi, l’homme qui durant toute sa vie célèbrera l’avènement du héros dans la tradition occidentale, l’homme qui fait passer le devoir devant la passion, souvent au péril de sa vie.

Brasillach souligne bien la rencontre avec Jean-Baptiste Poquelin et rend compte de la nature de leur relation. Les troupes de théâtres se livrant à l’époque, une concurrence endiablée pour parvenir à faire reconnaître l’art de la scène auprès des puissants.

Au final, il les enterrera tous, amis comme ennemis et durant trois règnes, sauf son concurrent le plus sévère, Jean Racine, l’homme de Port-Royal.

Commenter  J’apprécie          10
Comme le temps passe

Avec "Comme le temps passe" plus encore qu'avec "Les sept couleurs" on peut penser que Brasillach était arrivé à une certaine forme d'aboutissement .

Tout ce qui fait le charme de ses romans précédents , l'amour éternel mais difficile , la jeunesse et surtout sa perte se trouve ici magnifié . Il y fait d'ailleurs allusion à la fin de son récit en citant quelques personnages de ses premiers écrits. L'histoire est d'une simplicité inouïe et pourtant on ne s'ennuie pas une seule seconde à suivre Florence et René .

Il écrira encore trois romans dont " Six heures à perdre" qui bien que souvent oublié est pour moi le meilleur de ce qu'il a écrit.

Alors oui on pourra dire que l'écriture est datée et quelque peu démodée mais quel roman écrit dans les années 30 ne l'est pas ?

Ce n'est peut-être pas un chef-d'oeuvre de la littérature mais c'est un livre indispensable pour comprendre ou essayer de comprendre cette époque pleine de contradiction.

Et puis non lire Brasillach ne fera pas de vous un fasciste pas plus que lire "L'Équipe" fera de vous un sportif accompli .
Commenter  J’apprécie          80
Le Marchand d'oiseaux

Troisième roman de Brasillach "Le marchand d'oiseaux" nous entraine à nouveau dans ce Paris de l'avant-guerre qu'il adorait . Nous suivons ainsi la vie de petites gens besogneuses et d'étudiants rêveurs et hors du monde entre le Quartier latin, le parc de Montsouris et la Cité universitaire.

Comme toujours chez Brasillach l'histoire est simple et vaut surtout par son ambiance , ses petits détails qui rendent Isabelle , Laurent , le père la Frite ou la vieille épicière Marie Lepeticorps , solitaire et grognonne si vivants et si attachants .Et puis le portrait acerbe de ces dames de charité qui mettent le nez partout et rarement à bon escient est tellement réaliste qu'on ne peut s'empêcher de mettre un nom de notre entourage sur ces personnages.

Un roman tendre et plein d'humanité bien loin des écrits incendiaires de "Je suis partout" et qui lui vaudront d'être fusillé en 1945.
Commenter  J’apprécie          30
Six heures à perdre

Excellent roman dans lequel un officier en permission effectue une enquête sur une jeune femme au passé intriguant. C'est raconté avec maestria, dans un style brillant et avec une grande sensibilité. L'histoire que l'on découvre peu à peu est d'une rare horreur.
Commenter  J’apprécie          00
Le voleur d'étincelles

Avec ce premier roman Brasillach entre directement dans la cour des grands et démontre qu'il a un talent fou .

Tout ce qui va faire sa renommée en tant qu'écrivain se trouve dans ce récit . L'amour inassouvi, la nostalgie de l'enfance, la mythisation de la jeunesse et les descriptions de paysage extrêmement réaliste sans être pesant .

Certes les premières pages sont un peu brouillonnes mais très vite le talent de narrateur de Brasillach éclate.

Bien sûr on retrouve ici et là quelques longueurs propres à l'époque mais dans l'ensemble ce roman a très bien vieilli .
Commenter  J’apprécie          40
Comme le temps passe

J'ai tout apprécié dans ce livre, l'enfance presque sauvage à Majorque, la participation aux débuts d'un cinéma balbutiant, l'histoire d'amour, avec, au cours d'un voyage dans le Sud de l'Espagne, l'une des plus belles scènes érotiques qu'il m'ait été donné de lire, la séparation des amants et puis, les retrouvailles inévitables après la Grande Guerre. Le style est très riche.
Commenter  J’apprécie          70
La conquérante

Comment un auteur aussi sensible a-t-il pu sombrer dans les affres de la collaboration? Son roman, publié en 1942 décrit l'aventure de Mlle Lenoir, une orpheline au Maroc alors sous protectorat français, ses entreprises et ses amours. Bien écrit et assez palpitant, les relations sentimentales y sont traitées avec profondeur.
Commenter  J’apprécie          10
Lettres à une provinciale

J'apprécie beaucoup le Brasillach auteur de romans comme "Le temps passe" ou "L'enfant de la nuit" ,petits bijoux de tendresses et de poésie et je me demande toujours comment un tel auteur sensible a pu écrire des textes si agressifs , si haineux comme ceux qui composent ce "Lettre à une provinciale" . Paru entre 1936 et 1937 dans le journal "Je suis partout" Brasillach sous forme de lettres fictives à une jeune fille de la province donne son avis sur les événements politiques et culturels du Paris de l’époque. Celui du Front Populaire . Brasillach dans une écriture parfaite crache son fiel et attaque tour à tour les parlementaires , les Juifs ou la gauche . Certains textes sont toujours 85 ans après leurs rédactions toujours aussi nauséabonds , d'autres par contre peuvent être mis en parallèle avec notre époque où finalement en politique certaines habitudes ont la vie dure . Textes à lire parce que entre les lignes ils décrivent la situation politique et économique de la France quelques années avant la guerre.
Commenter  J’apprécie          20
L'Enfant de la nuit

Certes Brasillach fut un fasciste convaincu et ses articles dans "Je suis partout" ont conduit des jeunes gens à combattre sur le front russe et y trouver la mort mais comme écraivain quel talent ! La chute de Mussolini et un voyage en Pologne lui feront prendre conscience de ses erreurs mais jusqu'au bout il resta fidèle à ses idées.

"L'enfant de la nuit" paru en 1934 est le deuxième roman du romancier . Instantané d'un Paris loin des grands boulevards et surtout de ses petites gens , ceux qui ne font pas la une de la presse et qui vivotent parfois plus qu'ils ne vivent . Le roman nous dévoile une galerie de personnages attachants pour la plupart avec entre autres un bibliothécaire qui choisit les lectures de ses clients et comme toujours chez Brasillach de superbes personnages féminins.

Lorsqu'il écrit ce roman Brasillach a 23 ans et pourtant sa maîtrise de la langue et de l'écriture est époustouflante .

On ne peut qu'être attristé devant un tel gâchis en pensant à ce qu'il aurait encore pu écrire.



Commenter  J’apprécie          40
Six heures à perdre

Je ne juge pas l'homme et ses idées mais uniquement son roman .

Paru en 1953 il est passé un peu inaperçu et depuis un peu tombé dans l'oubli et c'est dommage car il s'agit d'un excellent roman .

"Six heures à perdre" se passe en 1943 et nous suivons un lieutenant français libéré de son oflag de retour à Paris .Ainsi entre deux correspondances et pour être fidèle à la parole donnée à un camarade de captivité il va aller à la rencontre d'une jeune fille que celui-ci a connu lors d'une permission et dont il est amoureux. Jeune fille qui cache bien des secrets ...

Récit captivant car outre l'intrigue qui est bien menée Brasillach trace également le portrait du Paris et de la France de l'occupation sans que transparaissent ses idées et c'est ce qui remarquable . Il est d'une lucidité incroyable et même si on ressent bien qu'il n'est pas du côté de la résistance rien ne laisse deviner de son engagement dans la collaboration.

Brasillach a eu une courte carrière extrêmement riche et ce "Six heures à perdre" est bien talentueux et prometteur d'une carrière brillante stoppée en février 45.
Commenter  J’apprécie          20
Journal d'un homme occupé

Je ne partage certes pas les idées et les convictions de Brasillach mais force m'est de reconnaitre son courage face à ses juges où au contraire d'un Rebatet par exemple il n'a pas renié ses engagements ni imploré la piété et son immense talent littéraire .

Ceci dit "Journal d'un homme occupé" couvre les année d'occupation et est composé est un ensemble d'aticles écrits pour "Je suis partout" jusqu'en 43 puis dans "Révolution nationale" après sa rupture avec l'équipe de "je suis partout" . Paru en 1955 ces écrits nous replongent dans le Paris de la collaboration .

Lucide , conscient que sa vie sera terminée à la libération Brasillach n'est jamais amer et ne regrette rien ou pas grand chose de ses prises de position .

Livre qui complète " Notre avant-guerre" même si il n'est pas aussi puissant .
Commenter  J’apprécie          40
Notre avant guerre

Dans ce récit autobiographique Brasillach au contraire de Rebatet ne met pas nécessairement le fascisme et son antisémitisme en avant . Il y fait quelques allusions mais cela ne suinte pas la haine que l'on retrouvera plus tard dans ses articles de presse écrits sous l'occupation.

On le suit donc de la fin de son adolescence jusqu'au début de sa vie d'homme . Il y est beaucoup question d'art , de littérature et de cinéma . On découvre le Paris bourgeois de l'entre-deux guerres . Brasillach avait comme Rebatet dont il parle un peu dans son récit un énorme talent d'écrivain qu'un idéal dévoyé a envoyé au tapis .

Certes le style est parfois grandiloquent et un peu démodé mais on ne s'ennuie guère à la lecture de ce récit.

Une lecture nécessaire pour mieux appréhender l'esprit de l'époque et essayer de comprendre les motivations de ces gens qui ont vu dans le fascisme un avenir pour leur pays .
Commenter  J’apprécie          50
Les raisons d'un engagement

Robert Brasillach était l'une des têtes pensantes de la collaboration intellectuelle. Avant la guerre, Charles Maurras le doctrinaire monarchiste, antisémite avait confié à ce brillant romancier les pages littéraires de l'Action française. Brasillach se révéla rapidement être un redoutable journaliste polémique. Il dériva vers le fascisme et, après un voyage à Nuremberg ne cacha plus sa fascination pour le nazisme. Durant la guerre il dirigea de nombreux éditoriaux haineux de:Je suis partout, dont il était le rédacteur en chef depuis 1938. Toutefois il ne prit pas l'uniforme allemand et à partir de 1943, il se détourna de la Milice. Condamné à mort en janvier 1945, il fut exécuté le 6 février de la même année. Charles de Gaulle lui ayant refusé la grâce malgré l'intervention de très nombreux écrivains, au premier rang se trouvait François Mauriac.
Commenter  J’apprécie          32
Les poèmes de Fresnes

Un recueil de poèmes par Brasillach, écrit en prison alors qu'il attendait sa sentence pour faits de collusion avec l'ennemi. Ne se faisant aucune illusion sur son destin, il écrit alors ses derniers poèmes, pleins de tristesse mais beaux et les transmet en secret à son avocat.Un écrivain à redécouvrir, malgré les erreurs qui lui ont été reprochées ...
Commenter  J’apprécie          00
Histoire de la guerre d'Espagne

L'un des trois (sauf erreur de ma part si Moa a été traduit) seuls livres exisistant en français qui ne soit pas de la propagande républicaine.
Commenter  J’apprécie          10
La conquérante

Il y a quelques mois de cela, je tombai sur les dix lettres de B R A S I L L A C H chez un bouquiniste, d'où je repartis délesté de 3 euros contre La conquérante ; ce roman, écrit en 1942 et publié chez Plon l'année suivante, est le dernier de l'écrivain bien connu pour son antisémitisme et fusillé pour collaboration.



Visiblement, j'étais curieux de voir ce que valait, littérairement parlant, ce nom attaché à la polémique et au tragique.



Allons droit au but : j'ai apprécié la lecture de ce livre qui peint un Maroc d'une couleur délicate et surannée, sûrement orientaliste dirait un spécialiste ! Les descriptions sont assez précises, le cadre historique bien installé, et les considérations sur la technique (la disparition des voiliers) ou l'amour (de raison) parfois géniales. Tous les personnages sont hauts-en-couleur, héroïques, à l'exception d'un négociant juif… qui ne laisse aucune chance à un marchand français.



Autrement, en dehors des trois ou quatre phrases sur ce personnage sans importance, l'antisémitisme de Brasillach ne se devine qu'à une occasion, dans un paragraphe essentialiste absolument abject, où un personnage secondaire se souvient s'être dit à Amsterdam que les Juifs d'Afrique devaient être plus civilisés… mais devant le spectacle d'un quartier juif marocain, ce personnage se fait la réflexion que les Juifs sont tous définitivement aussi sales que fanatiques. A la limite, j'aurais aimé que l'auteur développât ce point, car la description du Mellah est par trop nébuleuse, et jure avec la précision habituelle du récit.



Si sa noirceur d'âme se lit que dans cette page, Brasillach aime le Maroc et l'Islam, et tente d'en restituer les lumières.



Il avait cinq ans lorsqu'en 1914 son père y mourut. Ce livre parle justement du Maroc des années 1912-1914, de Fès à Rabat, Casablanca et Marrakech, mais surtout à Camp-Barrault, une ville-relais probablement inventée, au croisement de Rabat, Casa et Meknès.







Le pitch



Barrault est le nom d'un jeune architecte sacrifié. C'était le mari de Brigitte, la jeune héroïne initialement attirée par un farouche soldat français, avait déjà perdu au Maroc son père. Brigitte, qui sait tirer au fusil quand il faut, accepte son destin. Seule son éducation la relie maintenant à la France. Du Maroc, elle aime les paysages et les habitants depuis qu'une prostituée de Fès lui a sauvé la vie en la cachant. Quand son mari est enlevé, elle va négocier directement auprès du chef berbère… mais sa blessure est trop grave. Tant pis, elle ne nourrit aucune haine contre les berbères et fait même inviter El Krim, le chef des Zemmours responsable de l'assaut, à de l'inauguration de Camp-Barrault. Le vieux chef, épaté par le courage de cette française, accepte et en profite pour faire l'aman (déposer les armes). Pourtant la France est en guerre contre l'Allemagne… Les Marocains pourraient en profiter, mais ils sont trop fiers pour attaquer un ennemi attaqué chez lui !







Une glorification des colons et des colonisés



On parcourt un pays qualifié de neuf ou adolescent, tout en apercevant les vestiges grandioses du royaume chérifien. Les Marocains semblent accepter fatalement la supériorité technique des conquistadors français. Le pays apparaît comme divisé par les tribus, et sa soumission à la France inévitable.



Les colonisés de Brasillach combattent surtout pour l'honneur, sans cruauté et sans haine. Le seul personnage cruel est un légionnaire né à Marseille ayant fait sa vie Maroc. Il n'y a quasiment pas de marocaines, en dehors de Moulay Hassen, la prostituée francophile (qui en même temps reste loyale aux siens) et la femme autochtone du légionnaire, sacrifiée par lui pour avoir montré son visage… le légionnaire avait expliqué à Brigitte avoir tout plaqué pour sa beauté !



Déjà l'urbanisation sans charme de Casablanca est décrite en contrepoint du patrimoine charmeur de Rabat, mais aussi la frénésie de la place Jemaa el-Fna à Marrakech, ses danseurs et ses serpents... ce qui ne manque pas d'étonner le lecteur actuel !



Brasillach apporte une caution historique à son roman en faisant parler Lyautey à partir d'extraits des Lettres du Tonkin et de Madagascar. Bien entendu, la glorification de la figure de Lyautey et de l’œuvre civilisatrice de la France serait ridicule aujourd'hui, mais on ne va pas rouvrir le procès Brasillach ici. Disons simplement que Lyautey a surtout organisé le Maroc de façon à rendre la colonie rentable pour la France…



Sur le plan historique, ce que j'ai aimé, par ailleurs, c'est l'évocation des personnages européens qui vécurent vers 1900 comme Isabelle Eberhart (un peu le modèle de la « conquérante ») et Caïd Sir Harry Maclean, deux européens devenus quelque peu maghrébins. L'évocation de ces destins ambigus peut pousser le lecteur à faire quelques recherches complémentaires… absolument passionnantes. Car l'histoire dépasse toujours la fiction.







Les écrivains, ces tarés !



Après pris quelque plaisir à lire ce livre où les colonisés sont honorés comme les colonisateurs, on est obligé d'admettre que Brasillach était un taré talentueux. Je n'ai pas tant aimé lire ce Brasillach pour le style, moins innovant que celui de Céline, que pour sa capacité à créer de véritables héros. Après 1800, très peu de personnages de fiction sont des héros ; ici, il y en a plein ! En somme, d'une manière, Brasillach est un anti-Céline.



Ce qui absolument incroyable enfin, c'est de se dire qu'on écrivait des livres sur toute sorte de sujets en France occupée, et qu'on en éditait beaucoup à Paris. Pourquoi pas, on trouvait bien le temps d'aller au théâtre… Anouilh, Aymé, Cocteau, Camus… et beaucoup d'autres, publiaient librement. Saint-John Perse était aux Etats-Unis, en se gardant bien d'aider les gaullistes ! Ah les grands écrivains !


Lien : https://blogs.mediapart.fr/e..
Commenter  J’apprécie          44
Anthologie de la poésie grecque

Une initiation à la poésie grecque et antique de premier ordre. Avec ce livre, on comprend la fascination de générations entières d'érudits et de poètes pour ce type de poésie. M. Brasillach peut avoir une réputation sulfureuse, il n'en demeure pas moins un poète et un pédagogue hors pair.
Commenter  J’apprécie          60
Notre avant guerre

Un témoignage particulièrement intéressant de cette période où, finalement, se sont construit intellectuellement et politiquement tous ceux qui ont participé à la collaboration. Et c'est avec ce genre de livre qu'on s'aperçoit que cette construction est ce qu'il y a de plus ordinaire, même chez les gens les mieux éduqués, les plus intelligents et les plus érudits.
Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Robert Brasillach (301)Voir plus

Quiz Voir plus

Quand les aliments portent des noms insolites ou pas...

Les cheveux d'ange se mangent-ils ?

Oui
Non

10 questions
215 lecteurs ont répondu
Thèmes : nourriture , fruits et légumes , fromages , manger , bizarreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}