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Citations de Robert McLiam Wilson (287)


Elle se promenait et achetait des jupes depuis si longtemps qu'elle en avait oublié de déjeuner. (...) Elle s'arrêta à la porte pour laisser passer un beau jeune homme à l'air canaille, en costume vert. (...) Elle se retourna pour lui dire merci et cessa d'exister.
La plus grande partie d'un des présentoirs en verre explosa vers elle.Bien que fragmentés avant d'atteindre Rosemary, les morceaux de verre et de métal furent bien assez gros pour la tuer sur le coup.
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Page 88 : Allons bon, quoi encore ? On s'approche de toi. Bordel de merde ! Une rencontre. Un dialogue, une conversation. Achtung ! Clapoteux et sanglotant, le clodo de l'enfer se pointe vers toi. Dans ses yeux brillants, tu discernes l'envie diabolique des morts. Sa bouche se tord en un discours informe. Une puanteur infecte l'entoure, des paroles d'une horreur sans nom dégoulinent de la plaie qui lui tient lieu de bouche. Tu as la chair de poule, tes ongles crissent, tes couilles se rétractent. Non, pas ça !
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Il me semblait que leur pauvreté leur paraissait pire le matin. Il leur était plus facile de rêver ou de délirer le soir, quand l'optimisme ou la gnôle pouvait vous rendre agressif; mais dans la lueur blême du matin, elles devaient sembler indéracinables, cette pauvreté, cette honte.
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Les poseurs de bombes savaient que ce n’était pas de leur faute. C’était de la faute de leurs ennemis, les oppresseurs qui refusaient de faire ce que les autres voulaient qu’ils fassent. Ils avaient demandé à ce qu’on les écoute. Ils n’avais pas réussi. Ils avaient menacé d’utiliser la violence si on ne les écoutait pas. Quand cela non plus n’avait pas réussi, ils furent contraints, à leur grande répugnance, d’accomplir tous ces actes violents. De toute évidence ce n’était pas de leur faute. C’était la politique de la cour de récréation
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"Le plus beau concept de l'univers cognitif est l'incertitude dans les calculs stellaires produite par le facteur impondérable de la vitesse avec laquelle ces corps s'éloignent de nous et la vitesse avec laquelle nous nous éloignons d'eux. Toute mesure concernant les corps célestes lointains est sujette à caution à cause de la distance, de la vitesse et du temps. Les mathématiques sont fonction de l'endroit où nous sommes. Calculés ailleurs, les résultats seraient différents. Il n'y a pas d'absolu. C'est tellement énorme. C'est tellement politique. En dernier ressort, l'acte même de l'observation est vain, déclara Donal.
- C'est peut-être pour ça que Jake ne comprend pas pourquoi il ne trouve pas de copine", suggéra Septic.
Personne n'a ri. J'ai levé la main, armé mon revolver invisible et fait sauter la cervelle invisible de Septic.
La serveuse combattante de la liberté m'a apporté mon café. J'ai regardé le plancher.
"Tu manges rien ? demanda Slat.
- J’ai pas faim.
- Qu’est-ce qu'elle a dit ? a demandé Septic tandis que la serveuse s'éloignait en marmonnant une lave épaisse de sombres consonnes. Quelqu'un sait-il ce qu'elle a dit ? "
Sans Chuckie, il n'y avait que des catholiques à notre table, mais aucun de nous n'avait compris un traître mot.
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Une chose avait frappé Chuckie : ce conflit politique, qui avait marqué toute sa vie adulte, se résumait à un mensonge. Il s'agissait en fait d'une guerre entre une armée qui disait qu'elle ne voulait pas se battre, et un groupe de révolutionnaires qui affirmaient qu'ils ne voulaient pas se battre non plus. Ca n'avait rien à voir avec l'impérialisme, l'autodétermination ni le socialisme révolutionnaire. Et puis ces armées ne s'entre-tuaient pas souvent. D'habitude, elles se contentaient de tuer les malheureux citoyens qui se trouvaient disponibles pour le massacre.
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Quand ma peau a touché la sienne, j'ai compris que je ne me suiciderais pas ce mois-ci, que la vie était une sacrée belle marchandise lorsqu'elle incluait une fille comme Mary. Et quand elle m'a touché, elle touché ma fibre intime. Elle m'a touché jusqu'au coeur.
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Les gens se trompaient complètement sur le temps. Le temps n'est pas de l'argent. Le temps, c'est de la vitesse.
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Tout en conduisant sous le ciel pâle, je me vautrais dans la sentimentalité. Et, brièvement, j'ai pris plaisir à faire ce que je faisais. Conduire avant ma dure journée de boulot. Avec mes gros godillots, ma chemise d'artisan et mon pantalon rêche, je me sentais digne, je me sentais méritant, je me sentais très 1930. (p.89)
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Madame Lurgan rêvait à la soirée glaciale du mardi 2 novembre 1964 quand, âgée de vingt ans et vêtue d’une robe à pois outrageusement courte, elle avait parcouru cent soixante-dix mètres en pleurant et en agitant bras et jambes, sur le toit de la grosse voiture noire qui ramenait les Beatles du cinéma ABC sur Fisherwick Avenue jusqu’au moment où, par pur bonté d’âme, ils avaient fait arrêter ladite voiture et elle-même était tombée sur le macadam, lequel s’était révélé infiniment plus dur qu’on aurait pu le croire.
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Vingt minutes plus tard, Manfred était allongé dans son lit. Les couvertures venaient à peine de se réchauffer et maintenant la douleur était taraudante plutôt qu'insupportable. Il se sentait rompu, mais bien. Ses pensées étaient épaisses et lentes. Il savait que dehors la nuit squelettique égrenait ses vaines lueurs : violettes, vertes et autres exploits chimiques. Il ferma les yeux, reconnaissant de ces ténèbres privées.
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La richesse sert, bien sûr à mesurer la distance qui sépare de la pauvreté. Il s'agit de savoir à quel point vous n'êtes pas pauvre.
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Qui donc a écrit que toute expérience - et surtout la souffrance - est d'une valeur incalculable? Quelqu'un a bien dit ça. D'ailleurs, je crois que c'est moi
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J'ai allumé une autre cigarette et grommelé. Je prenais mon petit déj au Rab's Rotten Café - le Café Pourri de Rab, je jure qu'il s'appelait ainsi -, un rade de Sandy Row ouvert de bonne heure. C'était l'un des endroits qui avaient fait de Chuckie ce qu'il était, si bien qu'il s'agissait peut-être d'une mauvaise idée.
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A mon trentième anniversaire j'ai vécu
360 mois
1 560 semaines
10 950 jours
262 800 heures
15 768 000 minutes
94 608 000 secondes

J'ai uriné environ 74 460 fois
éjaculé environ 10 500 fois
dormi pendant environ 98 550 heures (11 ans et 3 mois)
fumé environ 11 750 cigarettes
mangé environ 32 000 repas
bu environ 17 520 litres de liquides (dont 8 000 environ contenaient de l'alcool)
marché environ 30 440 kilomètres
bandé pendant environ 186 150 minutes
eu environ 5,4 mètres de cheveux
baisé environ 175 fois
gagné environ pas un seul sou, putain.
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Il existe des choses si belles qu'elles vous font oublier la vieillesse et la mort. Il existe des choses si belles que la vieillesse et la mort en deviennent de bonnes idées ...
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J ai découvert l 'auteur dans l 'excellente emission d'Arte : "L 'Europe des écrivains" voici l 'extrait avec Robert McLiam Wilson :
http://www.youtube.com/watch?v=2jmI2K7c1m4
L 'emission complete chez Arte VOD:
http://www.arte.tv/guide/fr/047401-000/l-europe-des-ecrivains
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Magnifique livre, passionnant du début à la fin, histoire de jeunes irlandais, fous et attachant comme des... irlandais
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Matt et Mamie m’avait adopté quand j’avais quinze ans. Quand toutes les hor­reurs s’étaient pas­sées avec mes vrais parents et que les flics m’avaient mis le grap­pin des­sus avec les assis­tantes sociales. Après quelques semaines de salles d’audience et de foyers divers, on m’avait traîné jusqu’à la mai­son de Matt et Mamie.

Des années plus tard, ils m’ont dit qu’à mon arri­vée j’étais un vrai enfant-loup. Violent, ren­fermé, le truc clas­sique. Les divers repré­sen­tants de tous les ser­vices offi­ciels avaient recom­mandé de me pla­cer en ins­ti­tu­tion, mais un esprit opti­miste et huma­niste avait pensé que j’étais indé­nia­ble­ment humain. Et ce même esprit avait aussi pensé à Matt et Mamie.

Ils n’avaient pas besoin de me le rap­pe­ler. Je n’avais jamais oublié mon pre­mier jour chez eux. Ils habi­taient Antrim Road à l’époque. Ils n’étaient pas riche – plu­tôt d’une bour­geoi­sie cos­sue –, mais leur mai­son, leurs biens étaient pour moi inima­gi­nables. Comme à aucun prix je ne vou­lais pas­ser ma soi­rée à répondre à leurs ques­tions bien­veillantes, ils m’ont accom­pa­gné dans ma chambre.

Ç’avait été un tel gâchis, mon enfance, ma jeu­nesse, tout y avait été si affreux – le truc de la pau­vreté, le truc de l’Irlande – et j’avais sur­vécu à toutes ces épreuves comme un cow-boy en contre­pla­qué. En fin de compte, j’avais encaissé tous les coups et, mal­gré les plaies et les bosses, j’étais aujourd’hui debout. Mais ce soir-là j’ai pleur, pleuré à en mou­rir. J’ai san­gloté en silence jusqu’à ce que ma tête soit brû­lante et sur le point d’éclater et que mon nez coule comme deux fon­taines jumelles.

Et tout ça seule­ment à cause de mon dessus-de-lit. Mamie avait étendu un dessus-de-lit vert et brodé sur mes cou­ver­tures. Je ne savais abso­lu­ment pas en quoi il était, mais son poids et sa tex­ture étaient ceux de la pros­pé­rité même. Ce n’était qu’un bout de tissu mais il a été trop pour moi, ce dessus-de-lit. Je n’avais jamais vu un vert pareil. Je n’arrivais pas à com­prendre que cette femme que je ne connais­sais pas ait posé ce machin sur le lit pour mon confort, mon plai­sir. J’ai frotté des­sus mon nez brû­lant et mor­veux, et j’ai dormi tout habillé.

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Alors pourquoi avions -nous fait ça ? Aucun de nous n'avait bu autant depuis des années. Nous n'avions pas été aussi infantiles , insupportables et virils depuis des années. Pourquoi? Je ne sais pas pour les autres , mais c'était très simple dans mon cas.
C'était parce que je savais que Mary n'appellerait pas. C'était parce que je ne voulais pas être là quand le téléphone ne sonnerait pas.
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