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Citations de Robert McLiam Wilson (286)


Certains avaient appris un respect nouveau pour la fragilité de la chair, d'autres croyaient avoir appris quelque chose sur la cruauté humaine, mais ils partageaient tous un même savoir.
Tous avaient appris que la révolution entraîne l'effusion de sang, l'effusion de tous nos liquides humains.
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Il y avait trois versions fondamentales de l'historie irlandaise : la républicaine, la loyaliste, la britannique. Toutes étaient glauques, toutes surestimaient le rôle d'Oliver Cromwell, le vioque à la coupe de cheveux foireuse. J'avais pour ma part une quatrième version à ajouter , la Version Simple : pendant huit siècles, pendant quatre siècles, comme vous voudrez, c'était simplement tout un tas d’irlandais qui tuaient tout un tas d'autres irlandais.
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Peut être qu'un jour une autre femme, une autre présence endormie me redonnera cette émotion et que je penserai ne l'avoir jamais vécue. Je ne sais pas et je m'en moque. Le monde est vaste et il y a place pour toute sorte de fins et un nombre infini de commencements.
Je m'en moque parce sue ceci me suffit.
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[...] les villes sont des carrefours d'histoires. Les hommes et les femmes qui y vivent sont des récits, infiniment complexes et intrigants.Le plus banal d'entre eux constitue un récit plus palpitant que les meilleures et les plus volumineuses créations de Tolstoï. Il est impossible de rendre toute la grandeur et toute la beauté de la moindre heure de la moindre journée du moindre citoyen de Belfast. Dans les villes, les récits s'imbriquent et s'imbriquent . Les histoires se croisent. Elles se heurtent, convergent et se transforment. Elles forment une Babel en prose.
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La tragédie était que les protestants (écossais) d'Irlande du Nord se prenaient pour des Britanniques. Les catholiques (irlandais) d'Irlande du Nord se prenaient pour des citoyens de l'Eire ( de vrais Irlandais). Et le plus comique, c'était que toute différence autrefois marquée avait disparu depuis longtemps et qu’aujourd’hui les membres des deux tribus rivales se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. Le monde extérieur le remarquait et s'étonnait, mais les habitants de la région restaient aveugles.
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Ma première nuit à Londres, je l’ai passée à Nutfriars, le foyer de l’Armée du Salut. Plutôt horrible. Quatre-vingts personnes dans un dortoir. C’était répugnant. Une puanteur terrible. Au moins cinquante pour cent des gens présents étaient d’anciens pensionnaires d’hôpitaux psychiatriques jetés à la rue par les changements de la législation relative au traitement des maladies mentales. Peu importait leur état psychique, tous étaient traités de la même manière – c'est-à-dire mal. La nourriture était atroce. Je veux dire, vraiment atroce. L’endroit était crasseux. Des cafards partout. Tout bien pesé, il valait mieux dormir dehors. Au moins on conservait un peu de dignité et on risquait moins de se faire agresser par quelqu’un de très perturbé. Bref, le lendemain matin, j’ai pris mes cliques et mes claques. J’ai essayé de trouver un autre endroit pour dormir, mais en vain. Je suis allé à Lincoln’s Inn parce que c’était un endroit célèbre pour dormir à la belle étoile.
[…] C’était la fin de l’automne, presque l’hiver. Il faisait très froid et je crois que la température constitue le plus grand choc culturel qui soit. Il y avait beaucoup de gens – près de deux cents personnes certaines nuits. Parfois d’authentiques alcooliques mais pas seulement.
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Vous avez vu les drapeaux , les inscriptions sur les murs et les fleurs sur le pavé. Voici une ville où les gens sont prêts à tuer pour quelques bouts de chiffon colorés. Telle sont les habitudes de deux populations dotées de différences nationales et religieuses remontant à quatre ou huit siècles.
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Belfast - un simple fouillis de rues et quelques grotesques collines, un simple murmure de Dieu
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La lumière avait la couleur du thé, trop infusé
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C'est le problème quand on ment. Si on ne vous croit pas, vous vous méprisez; et si on vous croit, vous méprisez l'autre.
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La petite Belfast était une ville si jolie. Nichée au creux de l'aisselle de Belbast Lough, tout près de la surface de la mer brumeuse, la ville était entourée de montagnes et cajolée par la mer. Quand on levait les yeux dans l'enfilade de la plupart des rue de Belfast, il y avait toujours une montagne ou une colline pour vous regarder.
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Peut être que cette mocheté de Clay ne s'était jamais regardé dans un miroir. Néanmoins, cela ne l'autorisait pas à déplorer d'un air supérieur le manque de beauté chez autrui.
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Toutes les histoires sont des histoires d'amour.
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Le chemin qui mène à la sympathie ou à l'empathie n'est pas de tout repos, mais c'est le seul que nous ayons. Pour comprendre les conséquences de nos actes, nous devons faire appel à notre imagination. Nous décidons qu'assommer quelqu'un avec une bouteille est une mauvaise idée, parce que nous nous mettons à la place de ce type et comprenons que, si on devait nous assommer avec une bouteille, bon dieu, ça ferait un mal de chien ! On échange les rôles.
Si vous faites ça — si vous pouvez faire ça — alors la violence devient pour vous une hypothèse de moins en moins probable. Vous collez le canon de votre arme contre le crâne d'un type. Si vous pouvez vous représenter ce que votre balle fera à ce crâne, alors il vous est littéralement impossible d'appuyer sur la détente.
J'avais joyeusement tabassé des gens parce que je n'avais pas d'imagination.
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Jeunes, vieux ou d'âge moyen, tous ces gens semblaient ressentir la même chose que moi. C'est à dire un accablement général, absolu. Ils vivaient au pays de la pauvreté, sous le climat de la pauvreté. Ils la mangeaient, ils dormaient avec, ils la respiraient.
............................ils avaient commis le crime de désirer ce qu'ils ne pouvaient avoir .........Je n'avais frappé personne depuis que j'avais repris du service dans la récup. C'était inutile. Jamais je n'en aurais besoin. ils étaient déjà battus, ces gens-là. Je ne pouvais plus leur assener le moindre coup.
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Tout le chapitre 11 !!!!!!
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Tandis que Jenny gâchait son été en tentatives inutiles pour rencontrer Chaplin, le jeune Flynn essayait de son côté des démarches désespérées, toujours déçues. Il passa son été en vains efforts pour serrer dans ses bras le jeune corps odorant de Jenny. Et à l'automne, il quitta l'Irlande, amoureux évincé et malheureux. IL alla en Amérique, adopta le prénom de Errol et, en quelques années, devint une vedette de cinéma. Jenny en conçut ensuite une amertume durable.
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La première fois que Manfred frappa Emma , il eut le sentiment du début de quelque chose . Pour lui comme pour elle , ce fut comme si tous les deux tâtaient l'eau . Ils comprirent alors qu'il y avait plus à infliger et à supporter . Un nouveau secret s'ouvrit entre eux .
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Page 186 : Leicester Square. Ce lieu est d'une excentricité monstrueuse. Partout, les cinémas avancent leurs formes anguleuses et des affiches géantes agressent l'oeil. Le minuscule rectangle d'herbe et d'arbres est délimité par des piquets au centre de ce capharnaüm, tel un patient attendant son lavement sur le trottoir. Des centaines d'étourneaux se réunissent au milieu des airs dans un tumulte tapageur ; les arbres filiformes ainsi que les bancs sont partout enduits de leur omniprésence noire et virevoltante. Il y a de la merde d'oiseau dans tout le secteur. Cette place est toute mouchetée d'excréments d'oiseaux britanniques et de culture yankee. Je crois que je préfère la contribution des volatiles.
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Pareils attentats à la bombe, pareils assassinats n’impliquent pas vraiment les gens impliqués. Les morts et les blessés constituent un sous-produit dénué de sens. Les victimes résultent du hasard, ce sont des obscurs. Personne ne s’intéresse à elles. Et certainement pas les poseurs de bombes. Car c’est nous qu’ils visent.
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