Citations de Rolande Causse (35)
La bibliothèque
Sur des planches fatiguées,
Les livres muets reposent
Dans une attente blanche.
Suspendus, les milliards de mots
Et les histoires du temps jadis
Guettent deux perles myosotis.
Entre la colline aux jaunes éclatants
Et le brouillard épais de nos tourments,
Cueille au panier de la nuit
Ces gestes tendres et précis.
Demain
Une chanson vermeille
Courra
Au doigt du soleil.
TRÉSORS
Dans ma poche, il y a
un caillou très doux
couleur de lune
Dans ma poche, il y a
une grosse gomme grise
et un rêve infini
Dans ma poche, il y a
un carnet rouge
un cri rauque
et une bille bleue
Dans ma poche, il y a
un renard roux
qui fait le fou
Dans ma poche, il y a
un papier froissé
et un souvenir ailé
Dans ma poche, il y a
un taille-crayon marron
et une illumination
Mon ami, quand on veut on peut. Il existe toujours une petite porte de sortie mais il faut la chercher.
Autonomie, sens des responsabilités, compréhension de l'autre, paroles chaleureuses, sont ses devises. Des principes de fraternité et d'égalité en droits et en devoirs, donc en obligations réciproques, vont régir l'établissement.
Robert jeune. - Comme tous les enfants cachés, tu as cherché à savoir.
Robert adulte. - Mais il n'y a pas de lieu, pas de cimetière, pas de tombe.
Robert jeune. - Juste quelques paroles transmises, ô combien importantes.
Robert adulte. - Et le passage par Drancy. le train, la lettre écrite par maman.
Plus de dix mille juifs ont été capturés :
ici, Ita-Rose fait allusion à la grande rafle du Vel' d'Hiv' (Vélodrome d'Hiver).
Les 16 et 17 juillet 1942, une vague massive d'arrestations a eu lieu. A Paris, 13 152 juifs de tous les âges ont été arrêtés à leur domicile, y compris femmes et enfants (4 415 enfants). 8 160 seront parqués dans le Vélodrome durant trois jours, dans des conditions effrayantes. Les autres, sans famille, seront déportés immédiatement.
[en fin d'ouvrage, dans les notes au nombre de 10]
Cours mettre ta plus jolie robe, Tourterelle. Je coupe des fleurs dans le jardin. Reviens rapidement.
Dans ses poèmes, le rire côtoie les larmes. Lorca se révèle, comme Arthur Rimbaud, un poète "voyant". Un écrivain qui sait enchanter, mais aussi murmurer la douleur.
C'était le jeudi 6 avril 1944
Des hommes entrèrent
Ombres maléfiques
Léa, la monitrice, comprit
Trois hommes sans regard cernèrent les enfants
Déjà assis devant leur bol fumant.
Silence
PEUR
Au camps de Rivesaltes, les nombreux internés sont de différents pays, avec une majorité de familles espagnoles. Léon explique à Alex qu'en Espagne il y a eu une guerre civile* entre les républicains et les généraux fascistes. Après des combats terribles, le général Franco a triomphé. Un vrai dictateur. Des milliers de famille ont dû fuir et franchir la frontière. Se réfugiant en France, ces Espagnols croyaient être bien accueillis. Mais le gouvernement a construit des camps où ils sont enfermés comme eux.
[* renvoie aux notes en fin d'ouvrage]
D'avoir trop voulu
Trois compères ont tout perdu
En magie aussi, sagesse est vertu
[p25]
Abandon
Un landau dépouillé
Fer rouillé
De balles criblé
Lointain berceau
Blanc cocon
Pour un nourrisson
L'objet hurle l'horreur
LES ÉTOILES DE LA RUE DES ROSIERS
Juin 1942. Ita-Rose entre dans la pièce et jette
un paquet sur la table.
" Je suis scandalisée par ces bouts de chiffon qui
m'ont coûté douze tickets ! "
Elle ressort avec ses petites filles, Mina, Claudine
et Monique. Léon, son aîné, âgé de treize ans,
aligne sur la table des étoiles de coton jaune
sur lesquelles est écrit le mot juif. [juif écrit en gras et italiques]
" Quelle honte ! ", dit-il.
Dans les premiers mois de leur arrivée à Kaboul, les taliban se promenaient avec un centimètre dans la poche pour contrôler, instrument de mesure à l'appui, la longueur réglementaire de la barbe.
Les médecins ne devant pas voir le corps d'une femme, les habitantes de Kaboul n'avaient plus de possibilités d'être soignées.
Comme le vent dans les arbres,
comme une musique douce et lointaine,
comme une pensée inachevée,
les trois points laissent la phrase en jeu,
en souffle, en attente d'une suite de sens...
Soirée
Air suave,
Lumière de miel,
Poussière d'ivoire,
Partage inspiré.
Profonde pensée et rêve au coin du feu : une supplique murmurée dans l'intimité... Un songe du passé, du bonheur oublié.... ou un apaisement éphémère...
Paul Claudel écrira : "[...] la sculpture, comme les autres arts, se retire dans cette chambre solitaire où le poète abrite ses rêves interdits. Camille Claudel est le premier ouvrier de cette sculpture intérieure;"
N'est point enviable
Le sort des insatiables
Si elle les juge coupables
Dame Nature est redoutable
[p40]