AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Ron Rash (747)


Ici, c'était pas un coin pour les gens qui avaient un foyer. Ici, c'était un coin pour les disparus.
Commenter  J’apprécie          00
Ce qui permettait de supporter la perte de quelqu'un qu'on aimait, ce n'était pas c qu'on se rappelait, mais ce qu'on oubliait
Commenter  J’apprécie          00
Parce qu’au fil des années où nous avions été mariés elle était devenue une partie de moi qui me soutenait tout autant que mes jambes. Même quand j’étais dans les champs et elle là-haut à la maison, mes pensées se portaient souventes fois vers elle. Je pensais à elle dans la maison, qui faisait la cuisine ou des conserves, en sachant qu’on avait beau travailler chacun de son côté on travaillait quand même l’un pour l’autre.
Commenter  J’apprécie          00
On était recrus par la journée de labeur mais c’était pas la bonne fatigue qu’on a lorsqu’on pense que son travail apporte du bon à quelqu’un d’autre à part soi.
Commenter  J’apprécie          00
J’avais choisi ma vie il y avait longtemps lorsque j’avais saisi une fourchette, l’avais saisie dans une maison que j’avais cru être solide et permanente comme tout sur cette terre.
Mais rien n’est solide, ni permanent. Nos existences sont élevées sur les fondations les plus précaires. Inutile de lire des manuels d’histoire pour le savoir. Il suffit de connaître l’histoire de sa propre existence.
Commenter  J’apprécie          00
J’ai jamais beaucoup aimé Wesley Davidson quand il était vivant, et c’était pas de le voir allongé mort à mes pieds qui changeait grand chose...
Vous feriez peut être ce que j’ai fait -jeter des pelletées de terre sur son corps sans même marmonner un petit bout de prière.
Commenter  J’apprécie          00
Il y avait eu du grabuge au nord du comté dans un bouiboui appelé La Frontière, et Bobby était passé chez nous parce qu'il ne tenait pas à y aller tout seul. (incipit)
Commenter  J’apprécie          00
Je suis passé devant des types assis sur des caisses de Cheenwine et de Double Coca. Avec leurs crânes chauves et leurs cous ridés, ils ressemblaient à des tortues d'eau se chauffant au soleil sur des souches.
Commenter  J’apprécie          00
J'ai relevé ls paupières,pensant qu'il me grondait,mais son regard furieux était braqué sur Bill,dont les yeux_et à ma connaissance ce fut la seule fois de toute notre enfance ou de notre adolescence_s'étaient emplis de larmes.
Commenter  J’apprécie          00
Depuis,j'ai donc assez d'argent pour acheter tout le vin et le whiskey dont je pourrais avoir envie.
Commenter  J’apprécie          00
Son propriétaire était un immigré cambodgien laconique demandant à être payé en liquide, les voisins des ivrognes grisonnants dont Leonard soupçonnait que les vies étaient des versions en avance rapide de la sienne.
Commenter  J’apprécie          00
"Tu sais qu'un lieu est hanté quand il te paraît plus réel que toi."
Commenter  J’apprécie          00
Elle se rendit compte qu'on pouvait avoir aussi faim de mots que de nourriture, parce que leur absence creusait le même vide au-dedans de vous, un vide qu'il fallait combler pour pouvoir affronter une nouvelle journée.
Commenter  J’apprécie          00
Rien que d'entendre de la musique, même le plus triste des airs, ça vous permet de savoir que vous êtes pas tout ce qu'il y a de plus seul au monde, que quelqu'un d'autre, comme vous, a connu quelque chose de semblable.
Commenter  J’apprécie          00
Elle était habituée à ne pas parler, ce qu'elle supportait plutôt bien. C'était de ne pas avoir quelqu'un avec qui partager le silence qui était affreux.
Commenter  J’apprécie          00
« Cela créerait un précédent. Cela exposerait la Tamassee à toutes sortes de dégradations. Si vous ouvrez de nouveaux sentiers pour cette opération, vous pouvez les ouvrir pour les 4 × 4. Si vous pouvez construire un barrage, vous pouvez construire des immeubles, une grande roue, un toboggan aquatique, et faire payer l’entrée. À quoi sert donc une loi qui n’est pas appliquée ? » Il a tourné la tête vers Phillips. « Mais cela n’arrivera pas. La tâche du Service des forêts est de faire appliquer cette loi, une loi que le garde forestier régional connaît aussi bien que n’importe qui.
Commenter  J’apprécie          00
« Êtes-vous en train de me dire que vous ne voudriez pas que je construise ce barrage s’il s’agissait de votre fille ? » a-t-il demandé.
Luke a rendu les photocopies à sa voisine. Il a ôté ses lunettes et les a remises dans la poche de sa chemise. « Je n’ai pas de fille, a-t-il dit, d’une voix qui n’était plus belliqueuse mais presque tendre. Pourtant, si j’en avais une, qu’elle était morte et que je savais que rien ne lui rendrait la vie, je ne vois pas de meilleur endroit que la Tamassee où je voudrais que son corps repose. Je voudrais qu’elle soit là où elle ferait partie de quelque chose de pur, de bon, d’immuable, ce qui nous reste de plus proche du paradis. Dites-moi où, sur cette planète, il y a un endroit plus beau et plus serein. Indiquez-moi un lieu plus sacré, monsieur Brennon, parce que je n’en connais pas. »
Brennon n’avait pas prévu cette réponse. Il a ouvert la bouche comme s’il voulait dire quelque chose, mais rien n’en est sorti. Pendant quelques instants, personne n’a parlé. On aurait cru que nous étions tous en attente, que Luke nous avait emmenés dans ce bel endroit tranquille où gisait en suspension Ruth Kowalsky.
Commenter  J’apprécie          00
L’après-midi où Luke était passé à la maison pour la première fois, papa et moi nous étions blessés à qui mieux mieux pendant que maman gisait, à l’agonie, dans la pièce voisine. Nous avions énoncé toutes les pensées haineuses et malveillantes que nous avions l’un pour l’autre dans le cœur. Avions épuisé en l’espace de quelques minutes des années de ces pensées.
Et pourtant nos cœurs n’étaient toujours pas vides. C’était comme si nous avions mal calculé tout ce que nous pouvions nous dire et qu’il nous restait encore assez de rancœur pour protéger ce qui se trouvait au plus profond, ce qui ne pouvait s’exprimer que par des paroles de réconciliation et de pardon – des paroles pour reconnaître que nous étions liés par le sang et la famille, et même, malgré notre volonté qu’il en soit autrement, par l’amour. Des paroles si effrayantes que nous fermions hermétiquement la bouche, n’osions pas une seule syllabe de ce langage-là. Parce que nous comprenions tous deux que, une fois que l’on ouvre la bouche pour prononcer ces mots-là, on ouvre aussi son cœur. On l’ouvre aussi grand qu’une porte de grange, on démonte les gonds, et du coup n’importe quoi peut en sortir ou y entrer. Y a-t-il quoi que ce soit de plus effrayant ?
Pour Ben il en avait été de même. Pendant toutes ces années, pas une seule fois il n’avait exprimé sa souffrance, que ce soit la souffrance due à une nouvelle greffe de peau ou celle causée par la cruauté d’un camarade de classe. C’est peut-être ce qui arrive quand les gens grandissent quelque part où les montagnes les encerclent, retiennent tout replié vers l’intérieur, créent une zone tampon entre eux et le reste du monde. Combien de temps faut-il pour que ce paysage se trouve intériorisé, se transmette de génération en génération, tout comme le groupe sanguin ou la couleur des yeux ?
Ce dimanche après-midi nous n’avions donc prononcé que les paroles avec lesquelles nous étions à notre aise, et pareil dans les jours et les mois qui avaient suivi, au point que maintenant, sept ans plus tard, tout autre langage était devenu irrémédiablement étranger, intraduisible.
Commenter  J’apprécie          00
Je suis retournée dans mon box et j’ai fixé du regard l’écran vide. Dans les box voisins, on n’entendait que le bruit de doigts tapant sur des claviers, d’une souris cliquetant comme une manette de télégraphe. Dix personnes dans la salle, et pas une seule qui parlait. C’était à croire que la parole humaine était tombée en désuétude, tout comme les signaux de fumée. Je me suis demandé comment les journalistes d’autrefois auraient réagi à cet environnement muet. Seraient-ils parvenus à travailler sans le va-et-vient tonitruant des compositeurs typographes et des paquetiers, le grondement des presses en arrière-plan, l’odeur et la salissure de l’encre.
Commenter  J’apprécie          00
Les aiguilles de la pendule avançaient comme si elles avaient été couvertes de résine de tabac. (p.69)
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ron Rash Voir plus

Quiz Voir plus

Auteurs classiques de la SF pour les pas si nuls

Qui a écrit la série des robots ?

Jules Verne
Isaac Asimov
Karel Capek
Arthur C Clarke

10 questions
1729 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fiction , sfffCréer un quiz sur cet auteur

{* *}