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Citations de Rosa Montero (677)


Et elle dit: comment sera mon heure, qui me prendra la main, quelle pluie tombera derrière quelle fenêtre, qu'aurais-je fait de ma vie à ce moment-là. Mais aussi elle pensa: toi, tu es en train de mourir et moi je suis vivante. Et elle sentit un soulagement élémentaire et primaire.
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À un certain âge, envisager de faire l’amour avec quelqu’un exigeait une planification et une intendance aussi rigoureuses que la campagne d’Afrique du général Montgomery.
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être vieux, c’est avoir un passé irrémédiable et ne plus avoir le temps de le rectifier.
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À son âge, chaque jour était un gâchis. À son âge, elle entrait désormais dans le temps des chiens : sept ans pour une année humaine.
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Chair perfide, ennemie intime qui faisait de vous la prisonnière de sa défaite.
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Trop de colère c’est comme trop d’alcool, cela produit une intoxication qui vous fait perdre la lucidité et le discernement.
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... Je pense que, quand nous [les femmes] croyons tomber amoureuse de quelqu'un, nous énumérons aussitôt, comme origine de notre enthousiasme, un mirage de vertus sans fin que nous supposons appartenir à cette personne (ilestintelligentilestbeauilestgentil), alors que ce qui nous a fascinée et la seule chose que nous savons véritablement de lui (ou peut-être d'elle : je ne sais pas si c'est pareil dans les relations homosexuelles), c'est qu'il a des yeux d'une couleur admirable, des dents très blanches entre des lèvres comme des fruits, des épaules puissantes et un cou qui donne envie de le mordre. Parce que nous sommes prisonnières de notre romantisme pernicieux, d'une idéalisation exagérée qui nous fait rechercher dans l'être aimé le summum de toutes les merveilles. Et même quand la réalité nous montre et nous remontre encore que ce n'est pas le cas (par exemple quand nous tombons amoureuses d'un type dur et grossier), nous nous disons que cette apparence est fausse, que tout au fond de lui notre homme est très doux et que, pour laisser sortir sa tendresse naturelle, il a simplement besoin de se sentir plus sûr de lui, plus aimé, mieux accompagné. En somme, nous nous persuadons que nous allons pouvoir le changer, grâce à la baguette magique de notre affection. Nous délivrerons et nous libérerons notre véritable bien-aimé, qui est prisonnier à l'intérieur de ses traumatismes émotionnels. Nous le sauverons de lui-même.
Nous les femmes, nous avons ce fichu syndrome de la rédemption.
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Il souriait en disant cela, mais il était glacial. C'était l'une de ces personnes qui utilisaient l'amabilité comme s'il s'agissait d'une forme voilée de menace. Quelque chose d'assez commun chez les diplomates.
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Quelques mètres avant la porte, elle croisa une jeune humaine qui pleurait et l'effleura au passage avec le vent chaud de sa peine. Chacun traînait son petit bagage, comme disait Yiannis.
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Comme le disait souvent Yiannis, c'est fou ce que les gens brillent par leur mesquinerie dès que les choses commencent à se gâter.
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C'était ça l'amour, en vérité : avoir quelqu'un avec qui partager ses bizarreries.
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Qu'elle était faible, mensongère et infidèle, la mémoire des humains. Yiannis savait qu'au cours de ces quarante-neuf années écoulées la moindre cellule de son corps s'était renouvelée. Il ne restait pas même une miette organique originelle de ce Yiannis qu'il avait un jour été, rien à l'exception de ce souffle qui traversait ses cellules et le temps, et qui était sa mémoire, ce fil désincarné qui tissait son identité. Mais si ce fil se rompait lui aussi, s'il n'était pas capable de se souvenir de lui-même dans une pleine continuité, qu'est-ce qui différenciait son passé d'un rêve ? Cesser de se rappeler détruit le monde.
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Les reps devaient peut-être endurer des conditions pires, mais pour une raison ou pour une autre, la détective ne supportait pas de se sentir appartenir à une communauté de victimes. Elle préférait penser que l'injustice était démocratique et flanquait ses formidables beignes à tout le monde.
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Ce qui un jour a existé ne peut pas revenir aux limbes de la non-existence. Ce qui est inventé ne peut pas être désinventé. Ce que nous avons appris ne peut pas cesser d'être su. Nous sommes une nouvelle espèce et, comme tous les êtres vivants, nous aspirons à continuer de vivre.
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Manger avec quelqu'un quand on a faim prédispose à la complicité et à la convivialité.
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C'est ce qu'il y a de meilleur dans la vengeance : lorsqu'elle arrive, tout l'enfer est déjà traversé.
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Natvel n'était pas androgyne mais polymorphe. Sa sexualité était en perpétuel changement, dans une alternance glissante d'apparences. Oui, bien sur que Natvel était un mutant, bien sur que ce manque de fixation du genre était un désordre provoqué par les soubresauts de la téléportation.
(traduction libre depuis le texte original)
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Jiménez a vu bien des collègues prendre leur retraite, avec les dîners de départ, les hommages accompagnés des éternelles montres offertes en cadeau, et tout cela lui avait toujours fait l'effet d'une chose étrangère et vécue dans la joie de ne pas être dans le rôle principal. Qui est la même joie que celle de ne pas être le mort dans un enterrement. Mais maintenant c'est son tour, aussi incroyable que cela soit. Tu vas commencer une nouvelle vie, on lui dira. Et de quelle vie de merde il s'agit ? De la foutue vieillesse. Une pente descendante jusqu'à la mort. [p. 225]
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Je ne sais pas su tu as déjà perdu une personne aimée et très proche. Quand un mort s’en va, il emporte son monde avec lui. Le sens de son monde. Ses vêtements cessent d’avoir une utilité. Ce manteau qui lui allait tellement bien et qui lui plaisait tellement, n’est plus qu’une fripe absurdement accrochée à un cintre. Ses objets deviennent muets : plus personne ne sait maintenant ce que signifiait cette tasse en porcelaine dans laquelle elle buvait toujours son thé, à quel moment elle l’avait acheté ni ce qu’elle lui rappelait. Ou cette petite pierre polie qu’elle avait toujours à côté de l’ordinateur : sur quelle montagne l’avait-elle prise, dans quelle rivière, pourquoi. Les choses se vident de leur histoire et de leur essence et se transforment en déchets. Les morts ne partent jamais seuls : ils emportent un morceau de l’univers. [p. 215]
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Sauf dans les opéras et les mélodrames, la mort n'est pas une apothéose.
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