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Citations de Rosa Montero (677)


Il y avait peu de gens qui, comme Yiannis, se passaient complètement des innombrables traitements que le marché offrait contre la vieillesse, depuis la chirurgie plastique ou bionique jusqu’aux rayons gamma ou à la thérapie cellulaire. Certains les refusaient par pur immobilisme, parce que c’étaient des rétrogrades récalcitrants, nostalgiques d’un passé lumineux qui n’avait jamais existé, mais la plupart de ceux qui n’utilisaient pas ces thérapies ne pouvaient tout simplement pas se les payer. Comme, en général, les gens préféraient se faire un traitement avant de se payer de l’air propre, avoir des rides était devenu l’indice clair d’une pauvreté extrême.
Le cas de Yiannis, toutefois, était un peu différent. Il n’était pas pauvre et ce n’était pas non plus un réactionnaire, bien qu’il fût un tantinet vieux jeu, un anachronique gentleman du XXIe siècle. S’il n’utilisait pas de thérapie rajeunissante, c’était surtout pour une raison esthétique : les ravages de la vieillesse ne lui plaisaient pas, mais les retouches faciales lui paraissaient plus laides encore.
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Il était déprimé par cette heure du petit matin, sale, délavée, où la nuit mourait et le jour nouveau ne pointait pas encore. Cette heure si nue qu’il n’y avait pas moyen de déguiser l’absurdité du monde.
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Ils se dévisagent en silence pendant un temps trop long, inapproprié aux usages sociaux. Maria, consciente que son absence de mémoire la rend vulnérable, s’efforce de marcher sur les œufs, d’y regarder à deux fois avant d’agir, sonde l’écran noir de son crane pour voir si elle parvient à y pêcher une forme de réminiscence. Quant à Erik Zapori, il adore tout simplement mettre mal à l’aise.
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Logiquement, on ne l’avait pas mise là pour qu’elle survive ! Alors pourquoi on ne la pas tuée tout de suite ? Quelqu’un s’est donné beaucoup de mal pour faire souffrir cette fille, mettre en scène son agonie, et par là, envoyer un message à quelqu’un. A qui ?
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Mira, a mi edad he llegado al convencimiento de que la gente no se divide entre ricos y pobres, negros y blancos, derechas e izquierdas, hombres y mujeres, viejos y jóvenes, moros y cristianos -dice al fin-: No. En lo que se divide de verdad la humanidad es buena y mala gente.
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Il n'était pas agressif mais émouvant, avec son air innocent d'ivrogne. Pendant qu'elle attendait son tour, Soledad observa les patineuses : en réalité elles n'étaient pas belles, loin de là ; elles étaient plutôt informes et présentaient l'apparence maussade des adolescentes qui n'arrivent pas à s'aimer. Mais pour l'ivrogne, c'étaient des houris. Elle regarda l'homme avec plus d'attention, aussi frêle qu'un gnome, au sourire enfantin et absurdement galant, et elle pensa : il cherche l'amour. Pauvre, laid, vieux, édenté et alcoolique, il cherche l'amour comme tout le monde.
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Vous connaissez la célèbre phrase de John Lennon : la vie, c’est ce qui se passe pendant que nous sommes occupés à autre chose. Et c’est vrai que nous perdons notre temps à nous soucier d’âneries, que nous nous abrutissons et nous nous obstinons bêtement, que nous avons tendance à croire que la vie authentique est sur le point d’arriver.
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Enfin voyons, tous les héros meurent, c’est juste qu’ils le font en dehors des pages du livre !
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Selon une tradition gitane, quand vous allez à une festivité sociale, un mariage, un baptême, vous ne devez pas souhaiter des vœux de bonheur, mais de “mauvais débuts”. Car, avec une sagesse millénaire forgée par des conditions de vie difficiles, ils savent que le malheur est inévitable dans l’existence. Et ils préfèrent donc souhaiter que la part de douleur vienne en premier, pour qu’ainsi la fin soit heureuse.
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Sauf dans les opéras et les mélodrames, la mort n’est pas une apothéose.
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La proximité de la mort vous emplit parfois d’une sérénité curieuse, presque visionnaire.
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Quand nous mourons, nous emportons un morceau du monde.
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La peine est pure et elle est sacrée, a dit une nonagénaire à l’écrivain Paul Theroux, et c’est une phrase qui est restée gravée au fer rouge dans ma mémoire. C’est vrai : la peine est pure et sacrée, et jusque dans la mort il peut y avoir de la beauté, si nous savons la vivre.
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“Mourir est une partie de la vie, pas de la mort : il faut vivre la mort”, dit la docteure Iona Heath avec une simplicité éblouissante. Les êtres humains ne savent pas quoi faire avec la mort. Grande impensable inflexible cruelle horrible. Alors, comme nous ne savons pas quoi en faire, nous avons fabriqué des tumulus, des dolmens, des nécropoles mégalithiques, des mastabas, des pyramides, des sarcophages, des panthéons, des tombeaux collectifs, des tombes individuelles, des sépulcres, des monuments mémoriaux, des stèles, des cryptes, des niches, des ossuaires, des cimetières solennels. Le temps, l’argent, l’effort et l’espace qu’on a investis à construire pour les morts auraient pas mal pu améliorer la vie des vivants. Encore que, en y réfléchissant bien, quelle importance ? Ces vivants n’étaient que des projets de cadavres.
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...mais, on le sait, la passion est la passion, et elle a toujours provoqué les folies les plus grandes et les plus impensables même chez les personnes les plus posées.
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Les relations soudées par la douleur sont parfois plus persistantes que celles qui sont fondées sur l’amour.
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Les êtres humains se défendent de la douleur insensée en l’ornant de la sagesse de la beauté.
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Est-ce si dur à comprendre que, lorsque vous avez perdu un être cher, son impossible absence est une chose qui ne vous rentre pas dans la tête ?
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Beaucoup de femmes craignent que leurs besoins émotionnels puissent leur ôter de l’indépendance.
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D’ailleurs, j’ai découvert avec le temps que la normalité n’existe pas, qu’elle ne vient pas du mot “normal” comme synonyme du plus commun, du plus abondant, du plus habituel, mais de “norme”, de régulation et de prescription. La normalité est un cadre conventionnel qui homogénéise les humains, comme des brebis enfermées dans un enclos. Mais, si vous regardez d’assez près, nous sommes tous différents. Qui ne s’est pas senti un monstre à un moment donné ?
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