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Citations de Saša Stanišic (50)


Nous nous étions fait une promesse d’histoires, maman, avait acquiescé le fils d’un air résolu en fermant les yeux comme pour faire de la magie sans baguette ni chapeau, une promesse toute simple : ne jamais arrêter de raconter.
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Grand-père Slavko est mort en 9 secondes 86, son cœur a couru au coude à coude avec Carl Lewis – le cœur s’est arrêté pendant que Carl fonçait comme un fou. Grand-père cherchait à reprendre son souffle, Carl levait les bras en l’air, avant de se jeter sur les épaules un drapeau américain.
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Ils sont plus nombreux à s'en aller morts qu'à naître. Nous entendons les anciens s'esseuler. Nous regardons les jeunes forger leur manque de projet. Ou leur projet de départ. Au printemps, nous avons perdu la fréquence horaire de la ligne 419. Les gens disent : encore quelques générations, ça ne peut pas durer plus longtemps. Notre point de vue : ça va s'arranger. Ça s'est toujours plus ou moins arrangé. La peste et la guerre, les épidémies et les famines, la vie et la mort, nous avons survécu à tout. Ça va s'arranger, d'une manière ou d'une autre.
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La réponse m'arrive ,étouffée,d'ailleurs,est-ce seulement une réponse : Aleksandar.Qui est à l'appareil? M'a voix ,sifflante,revient en écho : Qui est à l'appareil? Je suis obligé de m'asseoir,j'ai mangé et bu énormément et par deux fois ,je n'en peux plus ,je me laisse tomber à terre,je suis allongé,au coeur d'une pluie douce et murmurant de voix ,des millions de fois où ? J'ai mal au coeur,je n'en peux plus,au -dessus de moi,à peut -être un ou deux mètres--les nuages .La pluie m'emplit la bouche ,les voix sont des mouches à mon oreille .Je réponds : Oui,je suis là.Aleksander?demande la voix de femme ,et c'est un fleuve qui me baigne,j'ai trouvé ma Drina à moi,ma Drina de pluie ,et je dis: Je suis là, je suis là.( Page 376).
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Où l’on voit un cœur faire la course avec le champion du monde du cent mètres, que pèse une vie d’araignée, pourquoi celui qui n’était que tristesse écrit au fleuve cruel, les compétences du camarade suprême de l’inachevé en matière de magie
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Il y a eu une fête, il y a eu une bagarre, un coup a été tiré, c’est peut-être toujours comme ça quand quelqu’un part pour l’armée, on n’y est pas encore vraiment, et voilà que la guerre arrive déjà ici. Il y a le souci de voir Miki envoyé là où on ne tire pas seulement sur les tas de fumier, il y a des adieux douloureux, il y a des larmes pour Miki et une gifle aussi, insolent gamin ! La gifle, c’est parce que le soldat de demain a dit : Kamenko a quand même raison, nous ne devons pas accepter tout et n’importe quoi, il est temps pour nous de faire face aux Oustachis et aux Moudjahidin […] Il y a être avec les siens et ne pas l’être. D’un seul coup, la véranda ressemble à la cour de l’école, où Vukoje Ver-de-Terre m’avait demandé : T’es quoi, en fait, toi ?
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Le chapeau et la baguette possèdent un pouvoir magique. En portant le chapeau et en brandissant ta baguette, tu seras le plus puissant magicien du possible et de l’impossible dans l’ensemble des États non alignés. Ton pouvoir aura une portée révolutionnaire particulière tant qu’il s’exercera en conformité avec les idées de Tito et en accord avec les statuts du Parti communiste yougoslave.
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Pour l’inauguration des nouveaux cabinets, on a fait une fête. […] L’arrière-grand-père avait eu l’honneur d’être le premier. […] Nous avons été quelques-uns à l’accompagner en tapant des mains. Ambiance parfaite devant les cabinets d’intérieur, un public de seize spectateurs, un orchestre de cinq musiciens, un temps idéal pour la circonstance.
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Tante Typhon vit quatre fois plus fort que les gens normaux, court huit fois plus vite et parle quatorze fois plus rapidement que tout le monde.
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De quoi t’as envie ? demande plus tard ma mère, quand tout le monde est parti et que je suis déjà couché. Elle me qualifie de son «camarade en chef des pêcheurs ». Elle sait combien j’aime le mot « camarade en chef ». Il faut parler avec douceur aux vainqueurs fatigués.

Je voudrais que tout reste bien pour toujours, voilà ma réponse.

Et bien c’est quoi ? demande maman en s’asseyant sur le bord de mon lit.

C’est quand ce soir tu me prépares des sandwichs pour demain et que demain j’ai le droit d’aller pêcher et que tu ne te fais pas de souci parce que tu ne sais pas où je suis et que grand-père sera toujours vivant et que vous tous vous serez aussi toujours vivants et que les poissons ne cesseront pas de nager dans la rivière et qu’Osijek va arrêter de brûler et que l’an prochain l’Etoile rouge gagnera encore la Coupe d’Europe et que jamais grand-mère Katarina ne sera en panne de voisines et de café et que, en réalité, Nena Fatima entend tout même si elle n’entend rien, que les maisons font de la musique et qu’à partir de maintenant, immédiatement, personne n’aura à se casser la tête à propos de la Croatie et qu’il y a des petites cases pour y mettre des goûts de telle sorte que nous puissions les échanger les uns avec les autres et nous ne devons pas oublier comment on fait pour se serrer dans les bras les uns des autres et…

Les lèvres de ma mère tremblent. D’accord, dit-elle, et c’est la première fois depuis qu’il y a des premières fois en la matière qu’elle ne dit pas : Mais ne va pas trop loin.
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Je n'ai pas besoin d'inventer quoi que ce soit pour parler d'un autre monde et d'une autre époque. Cette nuit, j'ai entendu maman gémir dans son sommeil, elle s'est réveillée avec du sang séché sous le nez. Il y a des problèmes avec les voisins parce que nous sommes tout à côté d'eux et qu'ils n'aiment pas nous avoir si proches. Si on leur avait donné une guerre à eux aussi, ils auraient tout de suite tiré sur nous.
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Asija, je ne me souviens pas des bouleaux. J’ai l’impression qu’il existe un Aleksandar qui est resté à Višegrad  et à Veletovo et sur les rives de la Drina, et qu’un autre Aleksandar vit à Essen et se demande s’il va ou non aller jeter son bouchon dans la Ruhr. A Višegrad , près de ses images inachevées, il y a un Aleksandar ébauché mais pas fini. Ce n’est plus moi, désormais, le camarade en chef de l’Inachevé, c’est l’Inachevé qui est mon camarade en chef. Je ne dessine plus l’Inachevé, j’écris dans le livre de grand-mère des histoires du temps ou tout allait encore bien, pour que plus tard je ne puisse pas regretter d’avoir oublié. Si j’étais magicien du possible et de l’impossible, Asija, les souvenirs auraient le goût des glaces d’autrefois.
Tu te souviens de moi?
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Notez je vous prie que chez nous, c'est beau, mais moins qu'ailleurs.
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Nous sommes tristes. Nous n'avons plus de passeur. Le passeur est mort
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Sous un hêtre, à la lisière de l'antique forêt, immobile, tapie sur les feuilles mortes, la renarde. De l'endroit où la forêt rencontre les champs, blé, orge, colza, elle observe les maisons des hommes groupées entre les deux lacs sur une bande de terre si étroite qu'on croirait que les humains, dans leur irrépressible volonté de créer à leur profit les plus agréables endroits, avaient séparé en deux une pièce d'eau pour se donner, en profitant de deux rives à la fois, un lieu fertile qui les accueille, eux et leurs petits, et leurs chemins de terre, dont ils s'écartent rarement, et les cachettes pour leurs réserves de nourriture, pour leurs pierres et leurs métaux et pour la foule d'autres choses qu'ils accumulent.
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« Ils sont plus nombreux à s’en aller morts qu’à naître. Nous entendons les anciens s’esseuler. Nous regardons les jeunes forger leur manque de projet. Ou leur projet de départ. » (p. 15)
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Pour tout ce qui pousse, croît, périt en ce lieu, madame Kranz a déjà un jour trouvé une nuance.
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Nous sommes tristes. Nous n'avons plus de passeur. Le passeur est mort.
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Mon rêve s’arrête au moment où, dans mon rêve, je me rendors. Dans le rêve du rêve, je suis en train de tomber. Sans vraiment tomber. Je dis ça seulement parce que c’est ce que je devrais rêver. C’est ce qu’on rêve en général à mon âge.
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Mon rêve s’arrête au moment où, dans mon rêve, je me rendors. Dans le rêve du rêve, je suis en train de tomber. Sans vraiment tomber. Je dis ça seulement parce que c’est ce que je devrais rêver. C’est ce qu’on rêve en général à mon âge.
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