L'émission "Le coup de coeur des libraires est diffusée sur les Ondes de Sud Radio, chaque vendredi matin à 10h45. Valérie Expert vous donne rendez-vous avec votre libraire Gérard Collard pour vous faire découvrir leurs passions du moment !
Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici !
Super hôteSuper hôte de Kate Russo et Severine Weiss aux éditions Quai Voltaire
https://www.lagriffenoire.com/1083301-romans-super-hote.html
Pachinko de Min Jin Lee et Laura Bourgeois aux éditions Charleston
https://www.lagriffenoire.com/1068382-feel-good-pachinko.html
Une toute petite minute de Laurence Peyrin aux éditions Calmann-Lévy
https://www.lagriffenoire.com/1078755-romans-une-toute-petite-minute.html
Cul-de-sac de Douglas Kennedy et Catherine Cheval aux éditions Folio Policier
La Chasse de Gabriel Bergmoser et Charles Recoursé aux éditions Sonatine
https://www.lagriffenoire.com/1076227-romans-la-chasse.html
le Carnaval des ombres de R.J. Ellory et Fabrice Pointeau aux éditions Sonatine
https://www.lagriffenoire.com/1084894-romans-le-carnaval-des-ombres.html
La Maison aux miroirs de Cristina Caboni et Marie Causse aux éditions Presses de la Cité
https://www.lagriffenoire.com/1077795-feel-good-la-maison-aux-miroirs.html
La Loi des hommes de Wendall Utroi aux éditions Slatkine & Cie
https://www.lagriffenoire.com/1054948-divers-polar-la-loi-des-hommes.html
Petite de Edward Carey et Jean-Luc Piningre aux éditions Cherche Midi
https://www.lagriffenoire.com/1077404-litterature-anglophone-petite.html
La Sauvagine de Sophie Brocas aux éditions Mialet Barrault
https://www.lagriffenoire.com/1074119-romans-la-sauvagine.html
le baiser de Sophie Brocas aux éditions J'ai Lu
https://www.lagriffenoire.com/1032573-poche-le-baiser.html
PTDR : Pour une Thérapie du Rire de Julie Mamou-Mani aux éditions Jouvence
https://www.lagriffenoire.com/1082066-romans-ptdr---pour-une-therapie-du-rire.html
Cannibale de Danielle Thiéry aux éditions Syros
https://www.lagriffenoire.com/1056017-romans-cannibale.html
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-J'ai passé ma vie à fuir
-Mais à fuir quoi au juste ?
-L'amour, l'engagement, l'abandon. Avec ton arrière-grand-mère, je pense que les choses se sont passées ainsi. Elle m'aimait trop. Elle comptait trop sur moi. elle m'idéalisait. (...)
Ce n'était pas moi qu'elle aimait mais l'image de héros qu'elle s'était fabriquée. Elle m'avait mis en prison. je m'en suis échappé. (p.153)
J’ai eu trois maris. Au début, tout est merveilleux. Ils te cajolent, sont drôles et ils t’emmènent danser sans soupirer. Et puis tu te rends compte avec les années que ce que tu prenais pour de l’attention, de la délicatesse, est en fait de l’indécision, de la passivité. Ils attendent tout de toi : que tu entreprennes, que tu décides, que tu assumes, que tu sois forte à leur place. Ils disent oui à tout et attendent que cela se passe.
Mon arrière grand-mère avait été une jeune femme, avec des désirs et des tourments. Elle avait eu une vie de femme. Elle avait souffert en tant que femme. Elle avait espéré comme une femme. Jamais je n'avais envisagé ainsi cette vieille dame. (p.62)
C'est incroyable comme les tempêtes intérieures transforment l'apparence physique en quelques instants à peine. (p.111)
Que me laisse-t-elle au juste, mon arrière-grand-mère ? Une empreinte de douceur. Des souvenirs de vacances. Des jeux, un potager, un chien aveugle. La prévenance surannée d'une vieille personne pour une petite fille. L'apprentissage joyeux des choses du quotidien. (p.17)
-Peut-être pourrais-tu considérer les choses sous un autre jour. Personne n'appartient à personne. Chacun s'appartient à soi. Or, qui peut nous obliger à aimer l'autre ? Et que faire lorsque le lien a disparu ? Rester par devoir ? Par convention sociale ? (p. 173)
Comment décider du sort de ces montagnes de livres, de bibelots accumulés en quatre-vingt-dix ans de vie ? Comment juger de ce qu'il faut trier, jeter, laisser en place, emporter ? Moi qui pensais Mamie Alice éternelle, inoxydable, indestructible, il me semble déplacé d'avoir aujourd'hui à décider du sort des traces de sa vie. (p.39)
Vivre ! C'est drôle, maman vit au quotidien avec la mort. Chercheuse au CNRS, paléontologue, elle passe sa vie à faire parler les preuves léguées par les défunts. Elle consacre son énergie à remonter le fil de l'histoire, à tourner à l'envers les pages du grand livre de la vie pour percer le secret des origines. (p.20)
(...) toute ma vie, l'amour m'a fait peur. L'amour, c'était trop beau, trop grand, trop fragile pour moi. Au fond , je crois que j'étais plus à l'aise avec les femmes difficiles. De me sentir en danger, d'être obligé de les conquérier, de vivre dans l'incertitude devait bizarrement me rassurer. Cela demande moins d'efforts que de comprendre l'autre, de le respecter, dans les bons comme dans les mauvais moments de sa vie, d'apprendre la patience et d'accepter les transformations de l'amour. Et puis, c'est moins risqué. (p.154)
Elle vit dans le long bloc un poème résolument moderne, une déclaration d’amour à la vie, à l’ardeur, à l’union. Elle fut frappée par cette sculpture naïve, presque enfantine, ou brute dans son rendu, qui vous pénétrait instantanément du sentiment de la passion absolue. On était loin des visages éplorés, des drapés, des tourelles, des ferronneries. On était dans un ailleurs, celui des êtres liés par l’indicible des sentiments. Camille prit le temps d’observer chaque détail. C’était un bloc carré, trois fois plus haut que large. Un bloc de calcaire gris un peu grossier parsemé d’éclats noirs. Les amants y étaient pris entiers. Nus. Enlacés étroitement. Fondus l’un d’en l’autre.