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Citations de Stefan Wul (198)


[A propos des Zarkassiens] Ils ont une grande imagination et un psychisme d'une force incroyable, expliqua Laurent. Il suffit que l'un d'eux ait vu bouger une herbe. S'il s'est mis dans la tête qu'il s'agissait d'un esprit, il a involontairement communiqué sa conviction aux autres. Et c'est la force de cette conviction collective qui agite les herbes. Ils créent eux-même le phénomène, mais ils n'en savent rien.
-Et si nous foncions là-dedans pour leur prouver qu'il n'y a rien à craindre ?
-Nous tomberions morts sur place. Il ne faut pas plaisanter avec ça. Ils seraient tellement convaincus de notre mort immédiate qu'elle se produirait.
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[nouvelle "Le Loup botté"]
Quel temps perdu de ruminer tout cela pour en tirer une nouvelle de SF. Je fais décidément fausse route. La lycanthropie est trop connoté folklore pour distiller autre chose que du fantastique. Alors que la bonne science-fiction doit au moins faire semblant de rester cartésienne… Bien sûr, il y a eut la new wave, l’héroic fantasy… Mais les genres bâtards sont comme les organismes hybrides ! Les uns s’étiolent sans descendance et les autres passent de mode.
Pour complaire au fandom, il faudrait que j’imagine mon buveur de sang comme un loup-cervier d’Arcturus en rupture d’ovni, ou comme cyborg Centaure en manque de protéines animales.
Sans chercher si loin, pourquoi ne pas justifier le mythe et le rendre crédible en manipulant la génétique ? Une astucieuse exploitation des lois de Mendel pourrait renouveler le thème du vampire ou de Frankenstein.
Trop pénible effort pour un gratteur de papier, qui n’a jamais pu retenir les chassés-croisés différenciant un hétéro d’un homozygote ! La paresse me conseille de potasser les doctes ouvrages de la bibliothèque. Je préfère une songerie vagabonde autour de sinistre hétérozigomar qui, à cette heure, fait la nique à toute la maréchaussée de Haute-Normandie.
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Les moyens prodigieux que la science moderne met à la disposition de l’industrie afrançaise pourraient accroître considérablement nos heures de loisirs. L’Afrançais moyen ne travaille que trois heures par jour cinq jours par semaine. Si l’automation et la photosynthèse alimentaire étaient poussées à fond, chaque citoyen n’aurait plus à travailler – les chiffres ne mentent pas et la marge d’erreur est faible – que deux mois ! […] Un programme révolutionnaire de conversion est prêt depuis soixante-dix ans. Il suffirait presque de presser un bouton pour déclencher son exécution, qui serait achevée en huit jours. Mais ce bouton est marqué « danger ». Car, imaginez les dangers terribles courus par notre civilisation. Outre le fait qu’un homme n’exerçant son métier que deux par mois, deviendrait rapidement inhabile, faute d’entraînement, faute d’entraînement, les loisirs forcés se transformerait rapidement en supplice générateur de paresse…
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H sur deux po, c’est le spin
Heinsenberg est un vieux sot
Delta t égale zéro
Et donc pas d’incertitude
Avec cette promptitude
Mais l’homme toujours lambine.
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[nouvelle "Échec au plan 3"]
Tout sujet vieilli ou accidentellement diminué constituait une charge pour les autres et devait disparaître. […] Appliquant cette farouche morale d’efficacité, l’exécuteur avait ordonné la destruction immédiate des inutiles. Il n’était pas question d’atterrie sans d’extrêmes précautions, sans mettre toutes les chances du bon côté. Première condition : éliminer les poids morts.
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Nous portons tous le deuil d’au moins un quart de l’humanité. Plusieurs siècles d’efforts et de réalisations ont été anéantis en quelques heures. Pour l’Afrance seule, on estime que le nombre des victimes s’élèves à près de deux cents millions. Il n’y aurait donc plus que cinq cent quatre-vingts millions d’Afrançais vivants. Et notre pays a été relativement épargné en comparaison de nations comme l’Amérique du Nord et surtout la Russibérie. Dans ces pays, plus rapprochés que nous du pôle Nord, l’effet de surprise a été total. Et si l’on songe que la Russibérie n’a pratiquement pas de hauteurs dépassant les quatre cents stads, on imagine pour cette nation une catastrophe inouïe.
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- On dit que Paris est la tête de l’Afrance, demanda-t-elle, qu’est donc In Salah ?
- In Salah en est le cœur, déclara Bruno, pour autant qu’une comparaison anatomique puisse s’appliquer à une ville… ou une nation.
- Ce n’est pas de l’anatomie, mais de la poésie.
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- La Science, dit-il à haute voix, n’est pas si mauvaise. Sans la Science, Vénus n’aurait jamais été habitable. Ce sont des savants qui ont régularisé son climat autrefois.
Quoique très en colère, il eut l’impression de blasphémer, tandis qu’une voix intérieure lui disait : sans la Science et les savants, la Terre serait toujours habitable et l’Homme n’aurait pas eu besoin d’émigrer.
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Il devinait le travail de son équipe, voyait chaque visage en sueur : Joelina, le Malgache ; Aïach, le Berbère ; Marchi, le Corse ; Quellenc, le Breton au mauvais caractère ; Pardelier, le Parisien râleur…Il avait l’impression d’être la tête d’une bonne tonne de chair, de muscles, de sueur humaine, d’une tonne de peur, d’une de hâte fébrile…
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L'un de ses bras paraissait d'un rose fané. L'autre brillait d'une peau neuve et brune, luisante comme l'écorce d'un fruit.
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Les mots, tu sais ce sont des notes de musique. C'est joli,mais ça t'entraîne dans le vague.
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Il en est de l'écriture comme de la marche. Et Paul Valéry nous dit à ce propos : "Personne ne pourrait apprendre à marcher, si pour marcher il fallait se représenter et posséder à l'état d'idées claires tous les éléments du moindre pas."
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Prends garde ô voyageur et demeure à distance
Nous ne sommes pas seuls dans cette amphore immense
Où les dieux font tourner des globes de couleur
Il existe partout d'autres races qui pensent
Et qui sont à l'affût de nos longues errances
Pour châtier nos moindres erreurs
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-Comment s'appelle votre robot ?
-Lionel, dit Lorrain se levant à son tour, Lionel 1613 A.C. [...]
-Il vous ressemble beaucoup ?
-Assez, oui [...]
-Il est vrai que vous êtes jeune, soupira le Résident. Vous verrez, plus tard, quand vous aurez une ride, puis une autre, quand vos cheveux grisonneront, quand vous vous empâterez progressivement. Votre robot vous deviendra de plus en plus cher, de plus en plus précieux : la parfaite image de votre jeunesse. Là, vous vous attacherez à lui, terriblement.
-Mais j'aime Lionel comme un frère, protesta Lorrain.
-Oui, oui, dit le petit homme. Mais en vieillissant, vous l'aimerez comme un fils.
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Je n'aime pas les évolués. Je préfère les vrais sauvages, comme Zinn. Les évolués s'habillent à la terrienne, prennent de grands airs et affectent de mépriser leur ancienne civilisation. Car ils ont eu jadis une civilisation brillante, basée sur la magie et l'empirisme. Ils ne veulent plus en entendre parler et c'est dommage. Ils ne sont pas doués pour la science et s'épuisent à nous imiter.
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Du verre, du verre à l’infini. Des aiguilles de verre, de la mousse de verre, des effilochures de verre qui flottaient ça et là comme des fils de la vierge ou des flocons de neige.
L’étrangeté du paysage était due à la fusion du silicate de soude sous les pluies d’orage. Il le savait. Rebelles à cette fusion, les silicates de chaux s’étaient dégagés de leur gangue et dressaient partout leurs pointes menaçantes, diversement colorées suivant les oxydes qu’elles contenaient : rouges, bleues, jaune laiteux, violettes…
Des irisations, des halos et des spectres ondoyaient un peu partout, feux changeants de lumière décomposée.
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Marje sortit du lit et marcha vers lui. Elle le prit aux épaules et l’embrassa sur les deux joues. Julius sentit émaner d’elle des bouffées de plaisir protecteur, quelque chose d’un peu maternel qui lui fit du bien et du mal en même temps.
Une fois déjà, Marje l’avait embrassé ainsi, il y avait plusieurs années. Mais, à cette époque, Marje était une fille magnifique. Une belle à la peau banche et aux cheveux de feu, au visage net, au corps souple et parfait, mince à la taille, aux longues jambes de déesse, aux épaules rondes. Et ce baiser l’avait troublé jusqu’au fond de l’âme. Il n’avait que quinze ans, et elle, combien ? Entre vingt et trente, peut-être. Pas plus. Et, à cette époque, il aurait voulu être un homme pour…
- Tu es devenu un homme, Julius.
- Oui, oui…, fit Julius les larmes aux yeux.
Oui, mais elle, pour lui, elle n’était plus une femme. Elle n’était déjà plus la femme qu’il avait connu. Elle était la caricature de l’ancienne Marje, plus courtes sur pattes, plus grosse de partout. Couperose, bajoues, et cette odeur subtile de sueur et de sommeil. Où était Marje la pure, Marje la belle, la divine, la rouquine de flamme et de marbre, la splendeur dont il rêvait la nuit ?
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Tout en parlant à Marje, il lisait en elle comme dans un livre ouvert.
… Un beau petit morveux, bon à rien. C’est toujours ce qu’il a été. Mais il m’amuse. Il est toujours amoureux de moi, c’est tordant, mais ça me plaît… Quand il aime, il doit…
Julius se tut, ahuri par la bassesse des pensées de Marje. Il tombait de haut. Trompé par son ancien physique de déesse de l’espace, il l’avait toujours doté d’une âme de cristal et de lumière, d’une âme belle comme son corps. Et il découvrait une âme de boue grise et de vanité imbécile, avec de bas désirs et des calculs mesquins.
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Je ne parle pas là des bathyscaphe qui mettent un point d’honneur quasi sportif à atteindre ici et là des fond de huit mille stads sans jamais rien nous apprendre d’utile, et ce tous les deux ou trois ans. Je parle des plateaux continentaux, qui sont pourris jusqu’à deux mille stads au moins, d’installations, de mines, de puits de pétrole, d’usines géothermiques et de bases sous-marine ! Imaginez que le peuple des Torpèdes se soit replié toujours plus loin, se soit adapté aux grandes profondeurs, où il est à peu près tranquille. Bref, imaginez qu’il ait entièrement transformé son mode de vie (un peu comme nous le faisons sur la Lune) afin de subsister dans un milieu pour lequel la nature ne l’avait pas fait. Condamné par notre invasion à ne vivre qu’en scaphandre, ou à l’intérieur de bases pressurisés à sa convenance, supposez qu’il ait poussé sa science au maximum en attendant l’heure d’une revanche implacable.
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[nouvelle "Droit de réponse"]
"Oublions dans sa tour l’esthète qui distille
Un suc alambiqué de fades arabesques
Pour abreuver notre âme aux flux illimités
Il nous faut aujourd’hui des titans survoltés
Des figures de hautes fresques
Des forgeons du style
Prends ta masse ô sculpteur de phrases gigantesques
Et dans l’or de ta forge
Martèle-nous des mots qui fassent rendre gorge
Au vieux langage afin d’en tirer les cris rouges
Les vomissements éblouis
Et les longs hurlements des lendemains qui bougent
Au ventre de la nuit"

Ceci est ma traduction de la plaquette de Klud, document de basse époque draag, exhumé sur la planète Ygam il y a dix ans par le professeur Van Fustel.
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