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Citations de Stefan Wul (198)


Château de sucre, tu fonderas
Ton glucose se répandra C six, H douze, O six
Chantons de profundis.
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Toute science était dangereuse. Et quoiqu’il eût pensé différemment naguère, il fallait avouer qu’il était aussi dangereux de toucher à la cellule qu’à l’atome. Sur ce point, la Haute-Prudence avait raison.
Mais Joachim en voulait à la Haute-Prudence d’avoir péché par excès de zèle. Si l’Inspecteur-Prêtre ne l’avait pas tracassé à propos de grenouilles, il aurait pu pousser plus loin ses travaux et ne se serait pas trouvé désarmé devant les jumelles. La Haute-Prudence aurait dû s’appeler la Sainte-Frousse.
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Driss Bouira ne répondit pas directement. De souche paysanne, il était originaire de l’Erg Oriental, om les gens parlaient peu. Le paysage monotone des anciens ergs transformés en terres de cultures influait, disait-on, sur le caractère des habitants. Les Ergiens, n’avait pas le sens de l’humour, mais compensait cette lacune par leur sérieux et leur sens du devoir. On retrouvait le même type d’hommes sûrs et solides un peu partout dans le Sahara. Race pétrie de divers sangs eurafricains, ils étaient le socle de la nation, le contrepoids raisonnable de défauts sympathiques : légèreté française, passion arabe, indolence noire.
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Stefan Wul
A dix-huit ans, j’ai fui le domicile paternel en serrant sur mon cœur une guitare (celle-ci n’était pas encore la mode) et un exemplaire d’"Ainsi parla Zarathoustra". Je comptais éblouir les foules avec des chansons pensées. Cette expérience a duré huit jours pendant lesquels je lavais les verres dans une brasserie du Quartier latin. A mon retour, on [Henri, son père] m’a fermement laissé entendre que je devais apprendre un métier. J’ai choisi la dentisterie parce que j’imaginais ces études faciles. Erreur ! Et j’avais mis le doigt dans un engrenage conformiste dont j’espère m’arracher un jour…
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-Si tu te pèles encore devant moi, je te botte le derrière !
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L'énigmatique peut avoir l'apparence de l'absurde et de l'incohérent, mais seulement l'apparence, car toute énigme suppose, par définition, une clé qui la rende explicable, même si cette clé ne se déniche pas facilement [...] Mais le faux énigmatique, autrement dit l'absurde intégral et l'incohérent absolu, dont la clé n'existe pas, le faux symbole qui ne symbolise strictement rien, ont une seule chance de se faire pardonner, c'est de draper leur vide sous une forme impeccable.
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- Le Vieux dort, murmura l'enfant. Quand le Vieux ne dormira plus, l'enfant noir lui dira que la tribu attend le Vieux.
Il quêta du regard l'approbation des dieux.
- Easy Shave, disait un jeune dieu imberbe.
- L'enfant noir est l'ami des dieux ! osa proclamer l'enfant.
Il s'approcha respectueusement d'une affiche, la toucha. Puis, s'enhardissant, il alla toucher toutes les autres, une à une. Aucune ne s'en offusqua.
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Lorrain ferma les yeux et souffla dans l'harmonica. Les premières mesures de la Toccata en ré mineur de Bach planèrent sur le village. L'effet en fut saisissant. Les Horbs se figèrent en une immobilité de pierre. Lorrain put penser qu'il avait eu une idée de génie. Il reprit son souffle après le point d'orgue mais les choses se gâtèrent dès qu'il entama l'allegro. Des huées de trombone et de sifflets saluèrent la musique divine et Lorrain fut lancé sans ménagement de mains en mains jusqu'à son trou d'herbes, non sans avoir reçu force horions au passage. Chacun reprit ses occupations sans s'occuper du terrien tandis qu'il se demandait quelle injure ou quelle obscénité horb Jean-Sébastien Bach avait bien pu forger sans le savoir quelques siècles auparavant.
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Les gens sont pourris, je serai plus pourris qu’eux tous. Ils sont âpres, ambitieux, fourbes. Je serai plus âpre, plus ambitieux et plus fourbe que tous les autres. Si tu savais ce que j’entends dans l’esprit des gens ! Si tu savais combien les hommes… Bon sang, Marje ! Je me taillerai un royaume. Je leur tondrai la laine sur le dos.
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Parc fermé demain - Désomisation
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Les oms avait oublié tout souci personnel. Les souffrances individuelles ne comptaient plus. Ils n’étaient qu’une seule âme tendue vers un seul but.
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Trois pas dans l’Aither
Et retour sur Terre
Jette la vertèbre
Et la noire algèbre
Le grelot promène
La bêtise humaine.
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- Il était fatal que le plus grand désert du monde devienne la plus grande nation. Il a fallu partir de rien, du néant ; la page blanche ! Il n’était pas question de superposer avec précaution une civilisation moderne à de vieilles et encombrantes structures. Nos ancêtres ne pouvaient que voir grand, très grand. Territoire surcultivé parce que surinsolarisé, surindustrialisé, parce que c’était le seul moyen de réussir quelque chose là où tout ne pouvait être qu’artificiel, l’Afrance…
- Si tu continues, tu vas chanter l’hymne national dans deux minutes, ricana Bruno, il n’y a pas plus chauvin qu’un Sénégalais ! C’est passé de mode mon vieux.
Puis, soudain très grave :
- le rêveur que tu fais a déjà oublié où il était et pourquoi il y est ! Il n’y a plus qu’un chauvinisme de mise, depuis six mois et pour toujours ; un chauvinisme à l’échelle de l’humanité tout entière. L’étranger pour nous, ce n’est plus l’Américain, le Russe ou le Chinois, c’est le Torpède.
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Car bientôt, rassemblant sa masse sur des points précis, la peur pourrait inventer des tortures secrètes, serrer les gorges, tordre les nerfs, cravacher des images de panique.
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Une politique peut paraître saine et probe tout en cachant d’abominables dessous. Elle peut aussi sentir la pourriture en masquant de nobles projets.
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Etre cul-de-jatte, passe encore, mais que peut faire un cul-de-jatte manchot !
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Le grand Max dormait dans sa cabine. Nu, son corps musclé s'affalait en travers de la couchette [...] C'était un assez beau forban, contrebandier à ses heures et grand coureur de mondes. Il appartenait un peu au folklore de la Lyre, comme un dieu de l'espace [...] Il allait de-ci de-là, disparaissait pendant des années, réapparaissait vieilli de quelques mois, toujours jeune, conservé par la vitesse de ses courses. Il riait au nez des officiels, châtiait un traître, séduisait une fille de roi, doublait ou triplait son capital par une combinaison sensationnelle et inattaquable...abandonnait secrètement la moitié de ses bénéfices à un pauvre bougre dont le visage lui plaisait. Bref, auréolé de légende, c'était un peu le brigand bien-aimé.
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Des gens couraient, ivres de liberté. D’autres plongeaient dans une rivière, avec de grands éclats de rire. L’air résonnait de cris joyeux. C’était vraiment l’Eden, le paradis terrestre. La Terre, certes, mais sans insectes désagréables, sans vase au fond des cours d’eau, sans animaux sales ou dangereux et sans orties au bord des chemins.
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Bienfaisant par certains côtés, le grande malheur précipitait l’union de toutes les nations en une vaste confédération mondiale.
Petit à petit, tout paraissait repartir. Durement stoppée par le coup de boutoir de la nature, l’humanité se remettait en route vers son destin. Mais un gros point noir obscurcissait l’horizon. Un point d’interrogation.
L’eau ne gelait pas. La glace, le givre, la neige, les frimas… étaient des mots à classer dans l’histoire ancienne. Gênant certaines industries, en favorisant d’autres, le phénomène, après son paroxysme, n’avait pas une importance extraordinaire.
L’inquiétant, c’est que les savants ne pouvaient rien expliquer.
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Courant sur sa lancée, le raz-de-marée grimpait à l’assaut des monts Zaccar, joignait presque un autre bras de courant remontant la vallée du Chélif, renonçait, refluait en se cassant les reins sur Djurjura.
Ailleurs, à des milliers de kilostads, il noyait au passage les basses plaines du Maroc et le Sahel tunisien, s’engouffrait dans les chotts, submergeait la Libye et l’Egypte, puis il dévastait le Sahara, le Sénégal.
Partout il courait à la rencontre d’une autre vague née de l’Antarctique et balayant l’Argentine, Madagascar, et l’Australie.
Les deux monstres se heurtèrent à l’équateur, s’étreignirent, se haussèrent en une gigantesque montagne liquide qui aplatit d’un coup Amazonie, Congo, Inde et Surinam…
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