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Critiques de Stéphane Servant (1168)
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Félines

L’an dernier, j’avais lu mon plus gros coup de cœur de 2018, Sirius, de Stéphane Servant. Je dois dire que ce n’est pas sans appréhension que j’ai commencé son dernier, Félines. J’avais évidemment peur que ce soit moins bien, et finalement, ça a été… Encore meilleur (parce que plus récent ou vraiment meilleur ?) !



En fait, je ne sais pas par quoi commencer. Félines se présente comme le témoignage de Louise, touchée par une mutation comme de nombreuses autres adolescentes : son corps se couvre de poil, ses dents s’affinent, ses sens s’aiguisent. Elle est devenue une « Obscure », comme on les appelle dans les médias. Lorsque de plus en plus de jeunes femmes se transforment, le monde se scinde en deux : les « Bi », qui n’ont pas de problème avec la mutation et soutiennent les Félines, et les membres de la Ligue et leurs adeptes, qui pensent que la mutation est une maladie qui doit être éradiquée. Louise raconte donc la première Féline qu’elle voit, la transformation des filles qui l’entourent, sa propre transformation, et la transformation du monde autour d’elle.



On peut voir ce roman comme une belle histoire divertissante. La plume de Stéphane Servant est passée maîtresse dans l’art de conter les états d’âme, les événements et les corps. Le récit et son développement sont parfaitement rythmés, l’absence de réels chapitres m’a obligée de mon plein gré (blagounette) à dévorer les pages. La fin du roman est parfaitement pertinente.



Mais bien sûr, comme c’était le cas avec Sirius, on peut voir beaucoup plus dans ce roman qu’une belle histoire divertissante. Stéphane Servant dénonce le climat misogyne, xénophobe, de notre monde actuel. Les Félines sont fortes, différentes ; elles seront persécutées pour ce qu’elles sont, tout autour du globe… Y compris en France, où l’aventure de Louise se déroule. Mais elles sauront aussi se défendre, s’affirmer ; elles devront prendre position face à la haine. Ce roman parle de toutes les grandes causes sociales d’aujourd’hui. Celle des femmes, celle des personnes immigrées, celle de toutes les populations persécutées. Certaines scènes nous rappellent des moments bien sombres de l’Histoire de l’Humanité ou nous projettent dans des cauchemars bien contemporains, dans notre pays ou d’autres.



A nouveau, l’auteur nous propose de voir le pire de l’Humain et le meilleur. La cruauté, la haine, mais aussi la bienveillance, la résilience. C’était ma conclusion pou la chronique de Sirius, mais en vérité elle irait tout aussi bien avec Félines : « Ce roman profondément humain représente tout ce en quoi je crois. » (oui, je m’auto-cite). La solidarité, l’animalité, l’appropriation de soi, le respect de tout Autre. Je suis à nouveau sous le choc de ce que je viens de lire. Un vrai cri d’espoir !



Je ne sais quoi dire de plus, c’est excellent, lisez Félines !
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Boucle d'ours

Une variation très amusante autour de Boucle d'Or.

Petit-Ours veut aller au carnaval déguisé en Boucle d'Ours, bouclettes et jupette en avant. Mais papa Ours est carrément en désaccord. Pourquoi pas en chevalier courageux ou en ogre féroce ? Petit-Ours ne veut pas en démordre et trouvera un allié inattendu. La fin est hilarante.

Toutes les pages nous font sourire et je verrais bien une adaptation en pièces de théâtre ou en marionnettes.Un joli moment pour l'égalité des sexes.
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Félines

Un girl-power du genre soyeux... mais aussi avec des babines retroussées et des griffes acérées.

Il serait peut-être temps d'arrêter de les harceler, les brimer, les dominer ?

Et reconnaître enfin que les filles s'épanouissent LIBRES !
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Sirius

J'ai acheté ce livre pour le CDI du collège où je travaille. Il m'avait été conseillé par une collègue.



Ne l'ayant pas lu, j'avoue un peu honteusement m'être fiée à la très jolie couverture de Patrick Connan !



Puis, je l'ai lu... Et là, j'ai remercié ma collègue !



Ce livre est une pépite ! Tout y est : suspens, drame, amour.

La relation mystérieuse entre Avril et Kid m'a beaucoup plu. On sent un amour inconditionnel et dénué de toute ambiguïté.

Chaque personnage présenté dans ce livre est le fruit complexe du Bien et du Mal, des bonnes et des mauvaises actions qu'il a commises et qui l' ont fait pencher d'un côté ou de l'autre de la balance (sans pour autant être trop binaire !).

Evidemment, ce livre se présente comme un avertissement écolo mais le message passe bien et n'est pas trop "lourd" !
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Sirius

Dans ce roman post-apocalyptique, nous suivions le voyage d’Avril et de son petit frère Kid à travers leur monde détruit par la folie des hommes. C’est un roman qui m’a avant tout fait réfléchir sur beaucoup de thèmes. Notamment sur l’écologie bien entendu, la place des animaux et le rôle destructeur des hommes, mais aussi sur l’importance de bien s’informer et de ne pas se laisser embrigader, sujet plutôt d’actualité. J’ai adoré la poésie dégagée par ce roman, la place laissé aux animaux et à la nature ainsi que les personnages qui m’ont beaucoup plu. Ce roman est une petite merveille qu’il faut lire et faire lire ! Je ne sais pas encore s’il s’agit d’un coup de cœur mais je suis sûre du fait que ce roman fut une merveilleuse lecture riche en émotion et en réflexions. J’ai découvert Stéphane Servant avec cette lecture et j’espère le retrouver très bientôt. Je vous le conseille donc vivement !
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Cavale

Superbe album tant par les illustrations que par l'histoire. Les personnages sont ici emblématiques : FIN, CAVALE, MONTAGNE et MAINTENANT… Un rebus direz-vous ?



Si je remets dans l'ordre nous avons Cavale qui court pour fuir FIN. S'arrêter signifie t-il trouver sa fin ? Montagne aussi a peur de FIN. Elle préfère être immobile.



Quand Cavale heurte Montagne, c'est le choc ! Cela remet en question la fuite de l'un, l'immobilisme de l'autre.



Cavale fait découvrir le mouvement à Montagne. Mais inévitablement, Cavale s'épuise car il la porte. Leur arrêt lui permet alors de goûter la lenteur.



De fait, Montagne propose de cacher Cavale dans ses entrailles. Peu à peu, naît une union et un rejeton. Ils l'appellent Maintenant. Celui-ci n'a pas peur de FIN. Il veut profiter de l'instant présent et apprend à ses parents à faire de même.



FIN qui les cherchait n'a plus de pouvoir sur eux. Ils ont compris qu'il faut profiter de la vie, de l'instant présent sans penser à la vraie fin.



Un superbe ouvrage.

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Sirius

Dans un monde post-apocalyptique, Avril et son petit frère Kid luttent pour leur survie dans la forêt. Suite à un virus, le monde est devenu stérile, aucun homme, aucun animal, aucune plante de se reproduit plus. Comment continuer à vivre quand on n'a plus d'espoir ?

Alors Avril invente cet espoir. Depuis 5 ans, elle explique qu'il seront sauvé par leur chien "Sirius" qui les emmènera rejoindre leurs parents dans la forêt. Petit-à-petit, le lecteur comprendre que tout cela a été imaginé par Avril qui ne savait pas quoi dire à Kid.

Un jour, leur cabane dans un arbre est prise d'assaut par les "Étoiles Noires", un groupuscule qui cherche à détruire tous les humains. Avril et Kid doivent fuir, les voilà parti pour un road trip vers la Montagne, où ils pensent trouver une vie meilleure. Mais Avril cache de nombreux secrets et la route sera pleine d'embûches.



Sirius est un roman passionnant, prenant, lu très rapidement malgré les presque 500 pages. On est happé par le road trip d'Avril et Kid, on a hâte de savoir comment va se passer le voyage et surtout ce qui les attend à la montagne. On a envie de connaître les secrets d'Avril et de ce monde qui nous semble complètement fou.



Si dans l'ensemble j'ai beaucoup aimé à la fois le scénario de base et le récit, j'ai toutefois été assez déçue par la fin et par les révélations. Je m'attendais à quelque chose de plus surprenant alors qu'en fait on comprend tout assez facilement tout au long de la lecture. C'est toutefois un roman que j'ai beaucoup aimé et que je recommande.
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Sirius

J'ai été déçue par cette lecture. Vu la couverture et le résumé, ainsi que les bonnes critiques générales, au final, très déçue.

Peut-être parce que je ne m'attendais pas du tout à ce genre d'histoire... de la post-apo, du survival, dans ma tête ça racontait quelque chose de plus intense, de la tension, des difficultés à se nourrir, et sans doute pas beaucoup d'espoir. Or, Sirius est rempli d'espoir, doublé d'une dimension assez philosophique sur pas mal de sujets d'actualités comme le rapport de l'Homme à la Nature, les avancées technologiques, et la considération de l'Homme à l'Animal... (j'ai parfois pensé à un traité pour le végétarisme sur certains passages...mais c'est une autre histoire.)



Il y a certes une vague traque, mais qui au final je trouve, n'a que bien peu d'intérêt, le "méchant" n'apparaît pas assez pour être une vraie menace... Toute l'histoire, quand on y pense, est basée sur cette quête de la Montagne. Pourquoi ?



Les rencontres des différents personnages sont assez peu convaincantes : on se doute assez vite que beaucoup d'entres elles vont mal se passer -environnement hostile oblige- et cela loupe rarement. (Bonjour mr le fermier, mamie gâteau, et l'adorable troupe du Ponts ! )

Une grande impression de lenteur se dégage à la lecture (peut être pour jouer sur le temps et la longue marche des 2 personnages mais vraiment... non) ; je n'ai pas adhéré non plus à Kid (comme beaucoup des critiques que j'ai pu lire ! ). C'est assez contraignant de lire ses répliques, avec des fautes faites exprès - c'est un enfant, de + qui vit en pleine nature, et qui a pour amis des animaux... mais ça pique les yeux, désolé.

De plus, Kid aurait pu être un personnage intéressant : il semble qu'il ait un grand lien avec les animaux, qui sont tous liés à des étoiles, des constellations, il arrive à "lire" en eux, il se fait aider... mais pourquoi lui ? Comment a t'il été choisi ? est-il complètement humain ? il semble être très malin, et avoir un grand savoir, mais malheureusement, Kid reste enfantin tant par ses paroles, que ses actes et bien souvent les ennuis arrivent à cause de lui.



Pour terminer, parce qu'il le faut, Sirius laisse une impression étrange : ses personnages, les différentes relations humaines/ animales/ astrales (?), ces chapitres numérotés à rebours laisse supposer qu'il y aura une fin, dure, et sans retour, mais Surprise : une renaissance aussi, et donc un espoir dans cet environnement froid et dangereux.

L'univers post-apo sert plutôt une envie de réflexion sur la place de l'Homme par rapport à ce qui l'entoure, à Dieu, et surtout sur ces actes et ses considérations : comme si un futur comme celui ci était possible, une sorte de grand nettoyage des espèces vivantes avant que les derniers chapitres apportent une dimension ultra philosophique sur ce point, et une belle image de recommencement, d'apprentissage, et de vie à nouveau.

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Sirius

J'ai mis un peu de temps à apprécier ce livre, mais j'ai fini par me faire happer par l'histoire. Je trouve chouette que l'on propose aux enfants des réflexions sur l'écologie, les désastres créés par l'homme, les relations que les hommes peuvent avoir entre eux et avec les animaux. Un livre qui invite à réfléchir et à se reconnecter à l'essentiel.
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Sirius

Ah la plume de Stéphane Servant, c'est toujours un plaisir de la retrouver... Il se lance cette fois dans un road-trip post-apocalyptique aussi fort qu'aventureux.

Avril est une grande ado, elle erre dans un monde ravagé aux côtés de Kid, son frérot, ils doivent retrouver la Montagne. Afin de survivre, d'échapper à Darius, leader fanatique des Étoiles Noires, il faut avancer, faire confiance au Conteur, voir les vestiges d'une humanité terrible et dévastatrice.

Un magnifique roman (pas que pour ado) un peu (beaucoup) inspiré par La Route de McCarthy mais avec une vraie fraicheur, un vrai espoir, une vraie conscience écologique, un vrai humanisme et une vraie aventure!
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Purée de cochons

un ouvrage drôle qui montre l'utilité de la lecture et que l'on peut être manipulé à ses dépens sans ces connaissances de base. S'instruire, c'est développer son esprit critique et la possibilité de faire ses choix en toute conscience.

Un chouette message avec de belles illustrations
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Souviens-toi de la lune

J'ai adoré ce roman de Stéphane Servant de par le genre auquel appartient ce récit: le fantastique mais aussi la thématique traitée habilement par l'écrivain.

En effet, le décor est tout de suite planté : une ville fantôme au Mississipi bordée par les bayous et les alligators comme animaux de compagnie. Un mobil-home et un père cul-de-jatte en guise de famille. le tout baignant dans une atmosphère moite et le grésillement des insectes au-dessus des marécages avec à la clé un ouragan qui s'annonce. Tous les ingrédients sont bien présents pour plonger le lecteur dans une histoire noire et attiser sa curiosité. le cadre correspond parfaitement et sans excès. L'atmosphère est de plus en plus inquiétante à chaque page et est en grande partie la clé du succès de ce roman.

D'autre part, l'écriture est bien le thème principal de cette oeuvre qui décortique les méandres de l'âme humaine. A travers la Chose c'est la métamorphose du subconscient humain, c'est l'essence même de l'être, ce qui fait ce que nous sommes, ce qui nous pousse à agir. C'est surtout le côté obscur de notre âme, celui qu'il n'est pas bon de réveiller.

« La Chose, c'est ton envie d'ailleurs, ton désir de liberté, ton rêve d'adulte. La Chose, c'est tes peurs d'enfant, tes frustrations du quotidien, tes craintes du lendemain. La Chose, c'est ce qui fait de toi un être unique. Et c'est aussi ton visage perdu au milieu de la foule, anodin, semblable à tous les autres. La Chose n'a pas de formes, pas de frontières. Toujours elle te parlera dans la langue que tu parles. Et elle prendra l'apparence de tes fantasmes. Chez certains, elle sommeillera toute leur vie. Elle en guidera d'autres vers la liberté, la passion, le génie ou la folie. Comme mon père. Comme toi. Et maintenant tu as un choix à faire. David, la Chose, c'est toi. Uniquement toi. »

Il s'agit donc d'une part d'ombre de nous même qu'il faut maîtriser car sans cela la folie ou la mort nous attendent au bout du chemin. Serait-ce à dire que l'écriture est une catharsis dangereuse autant pour l'écrivain que pour le lecteur ? Y aurait-il des limites à ne pas franchir lorsque les mots s'emparent de notre esprit et nous guident vers un ailleurs ? L'écriture serait-elle pernicieuse et révélatrice de tous les dangers ? L'imagination emprisonne comme elle libère et emmène sur des terres inconnues et infinies. Elle fini par s'emparer de nous à défaut de la maîtriser et nous rend fou. La Chose c'est l'excès, le trop plein de créativité, de gloire, de reconnaissance. L'écriture permet l'évasion ; de qui ? de quoi ? Et jusqu'à quel point ?

« Jason avait le pouvoir de rendre sa peinture vivante : ses tableaux étaient comme des portes, il avait le don de faire naître la plus belle des images. Et aussi celui de donner vie aux plus horribles des cauchemars. (…) Jason ne savait plus où il en était. Il prenait beaucoup de came pour calmer sa « Chose ».

Stéphane Servant use de l'intertextualité en évoquant Kafka et le Horla de Guy de Maupassant. En effet, tout au long du roman David se pose la question : et si j'étais fou ? Cette évocation rappelle la fin tragique du célèbre écrivain, persuadé que le Horla était un être à part, alors qu'il n'était peut-être que sa Chose ?

Ces deux oeuvres magistrales et représentatives du genre fantastique sont l'écho d'une âme tourmentée, et révélatrices des frontières de l'inconscient.

Une lecture que je recommande vivement et sans attendre !

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Dans combien de temps je serai grand ?

"Dis, dans combien de temps je serai grand ?" demande l'enfant.

Vaste question, souvent récurrente chez les petits... Ce très joli album propose de belles réponses : le temps de "recevoir cent kilos de bisous", de "compter les mille flocons qui volent dans le ciel de l'hiver", de "faire cent millions de rêves"...

J'aime beaucoup les illustrations de Sandra Poirot Cherif, douces, légères et poétiques.

Un livre à lire avec les enfants dès 4 ans et autour duquel on peut discuter du temps qui passe, de la notion de "grand"... On peut même s'amuser à imaginer avec l'enfant d'autres réponses possibles à la question du titre.
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La langue des bêtes

Quand j’ai commencé le premier chapitre, j’ai été surprise par l’écriture, qui ne ressemble à aucune autre. On y découvre l’environnement, la nature du puits aux anges à travers une écriture très agréable, très poétique. On s’habitue rapidement à cette écriture, qui nous embarque dans un autre monde. Nous y découvrons l’histoire de Petite, qui vit avec sa famille : son papa, un ogre craint par les gens du village, qui eux sont décrits comme des sauvages ; la maman, une ancienne funambule, mais aussi un clown, un marionnettiste et sa marionnette, un lion, …

Petite a toujours vécu entourée des histoires que lui raconte sa famille, une ancienne troupe de cirque et nous ne savons nous même pas bien dans le roman où est la frontière entre histoire racontée et vie réelle de Petite. Nous poursuivons la lecture avec un rythme effréné, avec l’envie de partager l’histoire de Petite, qui vit dans ce cirque oublié, entourée d’animaux morts qu’elle déterre et récupère les os qui après être assemblés créés de nouveaux animaux. Ce quotidien est ensuite bouleversé lorsqu’une autoroute se construit sur le terrain du puits aux anges.

On s’attache au personnage de Petite et celle-ci nous fait passer par plein de sentiments lors des différentes épreuves qu’elle traverse.

Un très beau roman sur la famille, la relation homme/animal, …
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Cinq minutes et des sablés

Dernier album en date de Stéphane Servant, Cinq minutes et des sablés sort des sentiers battus pour nous parler d’un sujet peu abordé dans les livres jeunesses : la vieillesse et la solitude qui l’accompagne.



Une grand-mère vivant seule s’ennuie tellement de la vie qu’elle attend la Mort avec impatience. Quand cette dernière finit enfin par lui rendre visite, la vieille dame est si ravie qu’elle lui fait grand accueil, lui proposant au passage sablés et café. La Mort n’étant pas pressée accepte volontiers cette petite pause. S’en suit alors l’arrivée de tout un tas de visiteurs attirés par l’odeur des biscuits, puis par le bruit, etc. Grâce à eux, la petite vieille va se souvenir que pour aimer la vie et l’attirer, il faut aussi songer à y participer plutôt que de rester seule dans son coin.



Charmante histoire donc, puisque pour une fois l’isolement des personnes âgées est abordé sous un nouvel angle. Stéphane Servant rappelle avec douceur que nos doux vieillards s’isolent parfois tout seul en refusant, inconsciemment, de participer à la vie de la communauté parce que les enfants font trop de bruits, parce que les animaux sont salissants, parce qu’ils n’ont plus l’âge de danser, etc.



Son propos est adorablement bien servi par le trait frais et coloré de Irène Bonacina. La Mort quoique très pâle possède un côté vieille dame dynamique et élégante, la petite grand-mère a un côté très doux tout en couleur et rondeur qui renforce la tendresse de l’histoire. Les planches sont très épurées et accompagnent le texte à la perfection.



À lire sans modération !
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Le Coeur des louves

A travers l'histoire de Tina, Catherine et Célia, « Le coeur des louves » offre un magnifique portrait de femmes, du lendemain de la seconde guerre mondiale à nos jours.

Le récit débute avec Célia lorsque, de nos jours, la jeune fille s'installe à la fin de l'été dans la maison de sa grand-mère décédée, Tina. Sa mère Catherine, écrivaine, doit la rejoindre dans quelques semaines. Célia redécouvre le village où elle passait autrefois ses vacances d'été. Perdu au fond de la vallée, entouré de forêts et et montagnes, le village n'a pas changé, ni ses habitants vivant toujours au rythme de la scierie. Il n'y a pas grand-chose à faire là-bas et Célia arpente de nouveau les sentiers forestiers où sa grand-mère la menait, à la recherche de plantes. Au gré de ses souvenirs, Célia se remémore les moments passés avec cette femme, rude et secrète, que les habitants craignaient et considéraient un peu comme une sorcière. Entre réalité et superstitions, entre secrets et mensonges, Célia va devoir dénouer de nombreux fils pour comprendre tout ce qui lie sa grand-mère à ce village et y trouver sa propre place.



Deux récits s'alternent pour donner corps à l'histoire de Tina et de Célia : d'un côté le carnet rédigé par Tina à la première personne, d'un autre le récit à la troisième personne concernant la vie actuelle de Célia. C'est à la lecture du premier que de nombreux secrets se dévoilent, plongeant le lecteur dans une atmosphère qui n'est pas sans rappeler celle dépeinte par Philippe Claudel dans « Les âmes grises » ou encore « Le rapport de Brodeck ». Des secrets bien gardés, des drames, des personnages rudes et repliés sur eux-mêmes, un fond historique… le tout mêlé dans ce roman à des contes superstitieux. L'histoire de Tina et Célia (celle de Catherine, la mère, est finalement plus en retrait) met en avant les multiples blessures et traumatismes des femmes, lorsque les hommes décident d'en faire leur proie. Pour autant Célia, tout comme sa grand-mère à son époque, ne veut pas être une victime. A la violence des hommes, à leurs abus physiques et moraux, la volonté et la pugnacité des femmes sont les plus fortes.



Stéphane Servant nous offre ici un roman très brillant, foisonnant et envoûtant. Le style très poétique et les chapitres consacrés aux louves plongent le lecteur dans un monde où la nature et le monde animal sont mis en exergue. On sent les plantes, on court avec les louves. Un seul bémol : le récit aurait pour ma part gagné en concision. Quelques lenteurs au début, puis trop de longueurs dans certains chapitres, et puis aussi peut-être une trop grande accumulation de secrets… Mais cela reste vraiment un point négligeable face au talent de conteur de Stéphane Servant. Un auteur à suivre.
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Cheval océan

Angela avait promis à sa grand-mère d’aller jusqu’à l’océan. Quittant les tours de son quartier misérable, elle rejoint après un loin voyage cette mer indomptable du Portugal qui, espère-telle, l’engloutira bientôt définitivement. Car Angela traîne avec elle un fardeau impossible à porter, un fardeau pour lequel elle voudrait « meurtrir [son] corps pour effacer la meurtrissure. Déchirer le silence blanc dans un vacarme assourdissant. Défier la mort pour souffler les infimes braises de vie. »



L’histoire douloureuse d’Angela, déroulée à la première personne, vous saisit à la gorge dès la première ligne et vous poursuit bien après le point final. La confession secoue par sa sincérité et son humanité, sans pleurnicherie. Le ton est juste, poignant. Les mots sont durs mais lucides, rien n’est forcé, c’est ce qui rend le texte si touchant. Cette gamine, on a envie de la prendre dans nos bras et de lui dire que tout va bien se passer. La rassurer pour ne pas la laisser céder devant une situation à première vue inextricable. Heureusement, elle montre une vraie force de caractère et la dernière phrase, pleine d’espoir, lui ouvre une porte vers l’avenir : « L’océan est la preuve que ma vie s’étend bien au-delà de l’horizon. »




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Le Coeur des louves

Un peu déçue par ce roman de Stéphane Servant dont j'avais pourtant adoré Guadalquivir. Il se déroule dans l'atmosphère d'un village d'antan - voire hors du temps - entre "la densité des montagnes" et "le silence des pierres" auxquels s'oppose le monde "grotesque et factice" du lycée. L'intrigue, qui peine à démarrer, libère ça et là des bribes d'informations sur l'héroïne dont on comprend qu'elle gère tout chez elle depuis le divorce de ses parents, s'efforçant d'empêcher sa mère de sombrer définitivement. Ce n'est qu'à la page 67 que l'on apprend son prénom, de la bouche de son amie d'enfance Alice, la seule à ne pas la considérer comme une "étrangère". Alice qui comme Célia subit "les errances" de ses parents, en l'occurrence l'ivrognerie de son père.



Alice est celle qui va encourager Célia à se libérer, se libérer du fardeau de sa mère qui tente désespérément de combler la fêlure de son cœur en accumulant les rencontres sans lendemain, et surtout se libérer de la culpabilité de lui avoir révélé les infidélités de son père - cause de leur séparation. Et donc Alice entraîne Célia dans son petit délire nocturne : après l'avoir droguée dans l'intimité de sa grotte, la jeune fille lui fait enfiler une peau de loup sur son corps nu pour courir et chasser sous le clair de lune !.. Et là on hésite entre trouver la scène très onirique et métaphorique - l'auteur ayant tout au long du livre une écriture imagée très riche - et s'écrouler de rire devant le délire de deux camées, d'autant plus que la taille de la typographie danse sur un texte entre poésie et incantation... Bref, on voit Célia peu à peu lâcher son "manteau de silence écarlate" de Petit Chaperon rouge pour enfiler celui plus sauvage et sexy de louve des bois..!



Alors bien sûr le comportement des fillettes, dans ce village ancestral où rien n'a jamais changé, où "les gens n'aiment pas qu'on suive une autre route que celle qui a été tracée par les anciens", fait écho à celui de leurs aïeuls avant elles. La grand-mère de Tina notamment connaissait parfaitement les plantes dont elle se servait à la fois pour cuisiner et pour soigner, art qu'elle a transmis au frère d'Alice, Andréas, lui-même devenu fabricant artisanal de papier (et rouleur de joints, c'est pratique quand on est son propre fournisseur d'herbes et de feuilles). La vieille femme, considérée comme la "sorcière" du village était à la fois admirée et crainte, pour tous ces secrets qu'elle connaissait sur ces hommes et ces femmes qui venaient la consulter... Célia va en déterrer quelques-uns, car sa famille et celle d'Alice se sont croisées plusieurs fois au fil des générations... Le récit est d'ailleurs entrecoupé de sauts dans le temps qui nous projettent dans le quotidien de la fameuse Tina, à une époque où un mystérieux assassin (un loup ? un homme ?) tuait sauvagement des fillettes...



Toute cette immersion dans le passé fait comprendre à Célia qu'ici dans la montagne "les gens n'oublient jamais" et pardonnent encore moins... Que les actes des anciens pèsent sur les générations suivantes... Et aussi que "les bêtes les plus terrifiantes ne viennent pas la nuit. Elles n'ont ni griffes ni crocs. Elles vont sur deux jambes et elles ont tout de l'apparence d'un homme." Tout cela ne peut qu'engendrer la haine et la folie... Un roman initiatique à l'idée originale mais qui souffre trop de longueurs. Et les va-et-vient entre présent et passé avec des récits s’enchâssant les uns dans les autres, augmentant en fréquence et en durée plus on avance dans l'histoire, finissent par lasser.
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Cheval océan

Stéphane Servant avec ce texte dans cette collection exceptionnelle (des textes aussi courts qu'intenses), nous montre une fois encore son talent. Angela va aller au devant de cette mer dont sa grand mère lui a tant parlé. sa douleur et sa colère nous accompagne pendant ce voyage. Elle va enfin pouvoir la hurler.



Un magnifique texte.
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Le Coeur des louves

Catherine, écrivaine renommée, divorcée, ne parle plus avec sa mère depuis des années, d'ailleurs elle ne lui a jamais vraiment parlé.

Célia, adolescente, perdue entre une mère obsessive et la disparition de son père.

Un village, perdu dans les montagnes.

Un journal, des révélations sur l'ambiance sombre qui emprisonne ce village.

Des légendes, des loups.

Des coeurs qui se font et se défont.

Une amitié.



Un texte qui est une véritable prose.

Un sujet délicat.

Très dur et très beau à la fois.
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