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Critiques de Stéphane Servant (1165)
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Cinq minutes et des sablés

Un album plein de charme sur la mort ou plutôt sur la vieillesse et la solitude ainsi que les petites choses du quotidien indispensables à la vie (la cuisine, le rire, le jeu, la musique, la danse…). Lu à des classes de CP et CM1, les élèves ont apprécié le fil rouge sous forme de ritournelle qui se répète tout au long de l’histoire « Cinq minutes de plus ou cinq minutes de moins, quelle importance ? ». Cette petite phrase anodine permet à la grand-mère de repousser un peu plus chaque fois l’heure de sa mort. Les illustrations très colorées et vivantes et la légèreté du texte dédramatisent le propos : même madame la mort semble de bonne compagnie ! Les élèves ont d’ailleurs décrit ce livre comme étant « drôle ». Petit plus : la recette des sablés au gingembre à la fin de l’album.

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Le machin

Le Machin, si ce n'est pas le titre qui vous attire, ce sera peut-être les illustrations réalisées par de magnifiques assemblages de tissus.

Une histoire rigolote sur les manières différentes de voir les choses.

Une histoire de machin qui est bonnet, cape, jupe, écharpe ou couverture selon l'animal qui se l'approprie. Mais également une histoire de bouderie, la forêt est bien pratique pour ça.

Voilà une belle histoire, rigolote et très facile à animer pour une lecture publique.

N'hésitez pas à découvrir ce qu'est "Le Machin"
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Chat par-ci / Chat par-là

Très sympa, belle écriture. On y croit à cette histoire , à ses belles rencontres.
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Boucle d'ours

un garçon qui se déguise en fille? Pfff!!! Quelle idée!

Un conte détourné loin du sexisme et des préjugés. C'est drôle.

A ne pas louper!
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Le machin

Un véritable trésor d'humour! Plus je le lis plus je l'aime. Un bonheur pour la lecture à voix haute.
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Guadalquivir

Frédéric, petite frappe, vient d'intégrer la meute, bande de voyous très radicaux. Après avoir passé l'épreuve d'initiation : tracer une croix gammée et mettre le feu aux caves, il doit maintenant faire ses preuves. Il en aura bientôt l'occasion, une bande rivale vient de provoquer la Meute qui ne compte pas se laisser faire.

Avec ses nouveaux compagnons, Frédéric à l'impression de retrouver cette famille qu'il a perdu il a bien longtemps avec la mort de son père. Une mort, qu'il a bien du mal à accepter. Frédéric est guidé par la haine, une haine qui va le conduire à commettre bien trop d'erreurs.



Dans la vie du jeune homme il y a aussi Pépita, sa grand-mère espagnole, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Une grand-mère qui va en quelque sorte lui rendre sa liberté sur les rives du Guadalquivir.



Alors que le jeune homme est sur le point de rejoindre la Meute pour une expédition dans la clan ennemi, il est interrompu par un coup de fil de Pépita. Cette dernière vient de s'enfuir de l'hôpital et souhaite que son petit-fils la rejoigne à la gare direction Madrid.

Commence alors pour les deux fugitifs, une course contre la montre sur les bords du fleuve espagnol. Ils doivent à tout prit rejoindre le village de Pépita avant que la maladie et la police ne les devancent.



Une très belle relation va se créer entre la grand-mère à la mémoire qui flanche et le petit-fils perdu. Dans leur grande aventure, ils vont croiser la route de Kenza et son père des clandestins marocains, qui tentent de se reconstruire en Espagne. Le destin de ces quatre personnages va alors basculer et prendre des directions bien différentes de ce qu'ils avaient envisagés.



Pour son premier roman, Stéphane Servant frappe fort et offre aux lecteurs une histoire coup de poing. Ses personnages sont attachants, fragiles et vrais. Le roman ne tombe jamais dans le pathos même lorsqu'il s'agit d'aborder la grande histoire : la guerre civile espagnole.

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Sirius

Quelle belle aventure que celle d'Avril, de Kid et de Sirius dans un monde pourtant apocalyptique. Survivre au passé funeste de l'humanité,  à son propre passé souvent douloureux et parfois inavouable. Faire des rencontres, bonnes ou mauvaises. Mais toujours croire en un avenir meilleur pour continuer de trouver la force d'aller plus loin, plus haut. C'est habilement écrit,  rempli de peur et de courage, d'égoïsme et de générosité,  mais aussi et surtout de la haine et de l'amour suffisamment forts pour que l'histoire puisse se construire.
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Monstres

Les foires aux monstres m’ont toujours fascinée. Je n’ai donc pas résisté longtemps à cet ouvrage, surtout dans une si magnifique édition : couverture cartonnée, dorures, illustrations incroyables à l’intérieur… J’avais aussi déjà eu la chance de lire La Maison en Thé de Nicolas Zouliamis qui avait été un coup de cœur à l’époque et c’est toujours avec grand plaisir que je parcoure son travail!



Ce livre se dévore d’une traite, déjà parce que l’histoire est prenante, mais aussi parce que toute une partie de la narration passe par les dessins plutôt que par les mots, ce qui en fait un ouvrage plutôt court. Otto habite au milieu de nulle part, où rien d’intéressant n’arrive jamais. Quand le cirque d’Erêves arrive sur la place du village avec ses jongleurs, acrobates, cracheurs de feu, …, les enfants et les adultes sont émerveillés. Ils trépignent aussi d’impatience car le clou du spectacle est le monstre le plus horrible qu’il leur ait été donné de voir. Ce dernier va parvenir à s’enfuir : commence alors une chasse au monstre…



Otto, notre héros, ne se sent pas à sa place parmi ses camarades. Alors qu’ils aiment la violence et la méchanceté, lui n’est que douceur et gentillesse. Il voit le monde pour sa beauté et veut la préserver plutôt que l’anéantir. Il se fait harceler à cause de cette différence, mais on se rend compte au fil des pages que cette différence est une richesse qui va lui permettre d’affronter les épreuves et renforcer son courage dans les moments difficiles.



J’ai adoré les illustrations de ce roman. En noir et blanc, elles retranscrivent une ambiance sombre, profonde, empreinte de solitude et de tristesse. Comme mentionné plus haut, une partie de la narration passe uniquement par les images. Des souvenirs d’un autre temps en pleine page, mais avec un fond un peu différent, comme noyés de larmes ou par une pluie maussade, qui donne un ton mélancolique au tout. Une véritable pépite pour les yeux !



Je me suis assez rapidement douté de la nature de l’histoire que j’allais lire entre ses pages, mais la belle édition et les illustrations ont fait que j’ai tout de même passer un très bon moment de lecture avec ce roman.



Une édition magnifique pour une histoire toute mignonne, bien qu’assez prévisible, agrémentée de somptueuses illustrations noir et blanc tout au long des pages. Une lecture pour le plaisir des yeux !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Monstres

Ce roman illustré et graphique est une petite pépite. Les graphismes en noir et blanc et au format numérique sont somptueux et accompagnent parfaitement le récit.



J’ai beaucoup aimé l’histoire et l’effet de surprise lorsqu’on découvre le Monstre à l’intérieur de la cage. Otto est différent des autres enfants, il est sensible et a de l’empathie. Victime de moqueries, il va suivre son intuition. C’est l’histoire d’une rencontre, d’une amitié. Certains passages sont touchants et l’ambiance est très réussie à mon goût.



En arrière plan, l’univers du cirque, toujours aussi fascinant et un peu cruel. J’aime ces petites touches de magie, de poésie et d’onirisme distillées et j'ai suivi avec plaisir cette histoire fantastique rythmée par le chant du monstre, une série d’images sans texte et une jolie porte-ouverte pour l’imaginaire. Ce n’est pas un livre qui fait peur.



Une très belle découverte ! Allez-vous craquer ?
Lien : https://lelivroblog.fr/2023/..
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Miettes  (humour décalé)

Il est super ce livre ! Vraiment sympa, ah j'aimerais le voir au théâtre. Je m'interroge quand même sur la durée de la pièce, je compte donc le relire à haute voix, pour calculer le temps qu'il faudrait ! Vous tentez avec moi et on compare nos estimations ?
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Le nid

Album d'une énorme tendresse, il annonce les rencontres, les beaux jours et l'attente. Je ne pouvais que tomber par hasard sur cet album que je lis avec mon nouveau-né dans mes bras et je laisserai son papa être lui-même surpris par la poésie et les illustrations si douces. Emue par cette petite pépite adorable !
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Purée de cochons

Dans la grande famille des contes détournés, il existe une catégorie qui offre aux victimes la possibilité de se venger de leur bourreau.

Ici, ce sont les trois petits cochons qui se payent la tête du loup. Il veut réaliser une purée de cochons ? Qu'à cela ne tienne, ils revisitent la recette. Car le loup ne sait pas lire, et cela va lui occasionner bien du tracas !

Jusqu'à ce que la mère-grand entre en scène, et alors... rire bien qui rira le dernier.

Les allusions sont variées (contes, mais aussi fables et même "Le roman de Renart"), et la chute amusante. Un album à croquer.
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Miettes  (humour décalé)

C'est la fête de fin d'année au lycée et le narrateur monte sur scène pour présenter son One man show à l'"humour décalé".

Il y a de quoi être surpris car il est plutôt timide, effacé, très souvent raillé à cause de son corps fluet et ses allures peu viriles.

Et pourtant, après quelques blagues qui tombent à plat, c'est un véritable coup de gueule qu'il pousse haut et fort, avec courage et détermination !

Un coup de gueule contre les clichés sur le genre, contre l'obsession des gens à vouloir à tout prix mettre les autres dans des cases bien étanches, contre l'intolérance et surtout contre les violences faites aux personnes comme lui qui ne se reconnaissent justement dans aucune de ces cases, qui les traversent ces cases.

Car si le narrateur est en miettes face à ces violences, il est aussi composé des miettes de tous les déclassés, les artistes, les forts en thème, les dénigrés, les attentionnés, les émotifs, les curieux, les étranges, les passionnés... Et pourquoi ne pourrait-on pas être soi tout simplement, sans être harcelé, jugé, violenté ?

Un cri du coeur que chacun devrait entendre, porté par la plume sensible, déterminée et puissante de Stéphane Servant.

Un vrai coup de coeur.
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Sirius

Ce livre, qui n’aurait pas forcément attiré mon attention autrement, faisait l’objet d’un Book club et d’une lecture commune sur plusieurs challenges, si bien que je me suis lancée dans les deux. Et je dois bien dire que, pour la première fois, moi qui aime beaucoup les lectures communes (même si elles ne constituent qu’une petite part de mes lectures au total), je ne l’ai pas vraiment bien vécue. C’est que, au fil des pages, j’ai été saisie d’un malaise de plus en plus grand face à l’intrigue ; or, parallèlement, la majorité des co-lecteurs encensaient de plus en plus ce même livre ! et, partant, le sentiment d’être « seule contre tous » a enflé en conséquence.

Suis-je tout simplement trop émotive / sensible / susceptible ? – trois synonymes, mais tous légèrement différents, tous possibles à vrai dire… quoi qu’il en soit, cette LC est devenue difficile pour moi car, quel que soit le bout d’avis que l’on donne sur la plateforme de partage, on craint d’avance la façon dont il va être reçu. C’est là le problème des mots, surtout à l’écrit : leur force de pouvoir dire tant de choses, mais leur faiblesse du fait que chacun les entend avec ce qu’il est, ce qu’il ressent à un moment précis – et quand le ressenti est à ce point différent, voire opposé à la majorité, malgré toute la bienveillance dont cette majorité tente généralement de faire preuve, on se sent bien isolée et on en perd même toute envie de poursuivre la lecture…. Ainsi, j’ai choisi de m’éloigner de cette LC alors que j’étais aux 59% de ma lecture, pour continuer « toute seule », plus sereinement.



Oh ! je n’ai pas trouvé que du mauvais, dans ce livre, bien au contraire ! Il n’en reste pas moins que, maintenant que j’ai tourné la dernière page, c’est un sentiment de consternation qui domine.

D’abord, l’une des choses que j’entends le plus fréquemment est que Stéphane Servant a une écriture magnifique, qu’il faut absolument le lire – et beaucoup comparent avec l’un ou l’autre de ses autres livres, mais pour moi c’est le premier livre de sa plume que je lis… et je ne suis pas certaine que j’en lirai jamais un autre ! Certes, l’écriture est belle, elle a quelque chose de poétique et/ou onirique, je le reconnais tout à fait. Il « montre » les choses bien davantage qu’il ne les « décrit », et c’est prenant car c’est précisément là tout l’art d’un écrivain – c’est aussi ce qu’on m’a toujours enseigné en atelier d’écriture, encore faut-il y parvenir, et clairement Stéphane Servant le fait bien. Mais soyons sérieux : cette écriture n’est pas non plus éblouissante ! J’ai déjà rencontré des livres qui m’ont emportée rien que par leur écriture, or ce n’est pas le cas ici ; pour moi la magie n’a pas opéré, même si je la sens bien un peu. Peut-être est-ce tout simplement trop « jeunesse » à mon goût ? Mais oui, je peux comprendre qu’une telle écriture charme et accroche, comme un certain joueur de pipeau attire tous les enfants du village, qui vont le suivre jusqu’à la rivière, hypnotisés, tandis que moi, (trop ?) adulte, je reste en arrière… mais au moins je ne finirai pas noyée !

Je précise tout de suite : je ne pense pas un seul instant que l’auteur ait eu une démarche revancharde comme le précité joueur de pipeau. Cependant, il envoûte un peu de la même manière, et si ses intentions à lui sont positives, elles n’en sont pas moins discutables.



On est donc sur les routes en compagnie d’Avril, une ado à qui on donnerait autour de 15-16 ans mais sans aucune certitude, les âges n’étant jamais précisés ; accompagnée de son peut-être petit frère, Kid, à qui mes calculs donnent à peu près 6 ans (Avril l’ayant « sauvé » alors qu’il était encore au berceau, donc bébé, mais ça pouvait être aussi bien 6 que 18 mois, or l’histoire se passe 5 ans plus tard), mais ce n’est jamais certain. Depuis une guerre qui a tout détruit autour d’eux, et dont les résidus restent une menace, comme ces bombes non explosées que l’on peut encore croiser çà et là, et un risque nucléaire constant, sans même parler de secousses sismiques devenues régulières (mais qui ne semblent pas dramatiques cela dit), ils vivent dans un arbre aménagé, sur leurs maigres rations, et vont parfois jusque chez Madame Mô, une ancienne domestique, âgée, qui vit désormais seule dans ce qu’il reste de la maison de ses anciens patrons. On est dans un monde post-apocalyptique, les premières pages décrivent les choses de façon assez glaçante et réaliste, avec aussi une attention écologique pas très poussée à ce moment-là, mais on la sent venir et grandir de plus en plus – ce n’est pas seulement la guerre qui a conduit le monde à ce désastre apocalyptique, mais aussi l’inconscience des hommes, leur surexploitation des ressources, leur non-respect de leur environnement.

Et puis un jour, Avril et Kid croisent la route d’une bande d’Étoiles noires, qu’on comprend vite être un groupe d’extrémistes religieux, composé lui aussi d’enfants tout juste ados, soit dit en passant. Ils sont à la recherche d’Avril, que leur chef, un certain Darius complètement fanatisé, semble aimer autant que détester. Dès lors, il ne leur reste plus qu’à fuir, et aller vers « la Montagne »…



L’intrigue est donc leur road-movie à travers les décombres d’une vie d’avant, une vie faite à l’image de l’homme conquérant maître du monde tel qu’on en a un trop grand nombre actuellement. C’est un monde apocalyptique assez réaliste, mais à mes yeux presque trop « doux » par rapport à la réalité, hélas. Eh oui : la réalité a tragiquement rejoint la fiction. Certaines de ces images post-apocalyptiques d’un monde de demain bien que non daté, eh bien, elles se sont tristement illustrées cet été : en Belgique et en Allemagne, pour les rivières qui charrient maisons, voitures et leurs propriétaires morts, au milieu des boues et autres déchets, probablement toxiques ; ou en Grèce … et même en Suède ou en Sibérie ! pour les forêts qui disparaissent dans des flammes incontrôlables. Ce monde post-apo, ce n’est donc pas un monde de demain, il est déjà là ! Et, comme vous pouvez (peut-être) imaginer, j’ai été bien plus bouleversée par les images que la télévision belge passait en boucle, de ces drames vécus à quelques kilomètres de chez moi, que par ce récit où deux enfants pas très nets évoluent, mais dont le côté poétique semble presque « plat » par rapport à la réalité vraie que des presque-voisins ont vécue hier…

Cela dit, si un tel livre peut aider à conscientiser les jeunes (et moins jeunes) au drame que la Terre est en train de vivre, dans la mesure où certains d’entre eux n’ont peut-être pas cette prise de conscience dans leur milieu familial (qui est le premier que l’on côtoie), alors j’ai envie de dire : oui, lisez-le, partagez-le dans les écoles ! Mais pour moi donc, ce n’est que de la répétition de choses connues depuis longtemps (c’est depuis les années 1980 que certains scientifiques tentent de nous alerter sur les conséquences des bouleversements climatiques, pour ne citer que cette problématique-là !) et qui par ailleurs n’offre pas vraiment de solution – si seulement il y en a une…



Malheureusement, j’ai aussi trouvé ce récit très « orienté », car sous le couvert d’une belle écriture, j’ai quand même eu la forte impression d’entendre ici un discours prônant le véganisme, ou peut-être l’antispécisme, qui sont les deux facettes d’une même façon de voir les choses. Je n’utilise pas ces mots à la légère ; mots qui ne sont jamais cités dans le livre hein, ce n’est pas ça que je dis ! En réalité, j’ai été relire les définitions qu’en donne Wikipédia. Ça vaut ce que ça vaut, mais je vous invite à les consulter (comme moi le 26 août), pour que mes propos puissent être compris avant d’être interprétés : https://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9ganisme et https://fr.wikipedia.org/wiki/Antisp%C3%A9cisme.

Or, de telles théories me hérissent d’emblée, à cause de leur capacité quasi-systématique à culpabiliser plus ou moins explicitement tout qui pense autrement. Pour la petite histoire, je dois vous relater cet épisode avec une collègue végane. De sa bouche, j’ai eu droit, à plusieurs reprises, à un véritable discours moralisateur, sur le bien-être animal (que je plussoie), sur les bienfaits du véganisme (que je ne partage pas), et j’en passe. À chaque fois, j’avais l’impression d’entendre un sermon dans une église où j’aurais été entraînée malgré moi, qui essayait de convertir la malheureuse (ou méchante ?) « flexitarienne » que je suis. Et puis un jour, j’étais sans doute d’humeur maussade pour une quelconque raison extérieure ce jour-là, ce énième discours m’avait irritée, si bien que je lui avais répondu sèchement : « Non, pas flexitarienne, je suis omnivore, tout simplement, comme l’espère humaine et comme les cochons ! » Elle l’avait mal pris (comment autrement ?), et rassurez-vous : nous avons ensuite pris le temps de nous excuser mutuellement… Toutefois le mal était fait, et a renforcé mon sentiment de me trouver face à une espèce de nouvelle « religion » dès lors qu’il s’agit de ces sujets-là, auxquels on adhère et alors tout va bien, ou bien on n’y adhère pas (tout à fait) et on représente « le mal ». Or, ce roman délivre bien un peu un message du même acabit.

Certes, l’auteur a raison : l’homme exploite honteusement la terre et les animaux, il détruit la nature à tour de bras, le sait mais ne veut pas le voir –ça n’a rien d’une nouveauté, encore faut-il pouvoir l’entendre… Il dénonce bien évidemment, et à raison, des choix bien humains tels que l’agriculture intensive ou l’élevage de masse, dans l’irrespect le plus total, le plus inacceptable, de la terre et de ses habitants. Stéphane Servant n’est ni le premier ni le dernier à dénoncer ces actes de barbarie, mais sur le principe il a tout à fait raison !



Sur la forme, en revanche… Je pense tout simplement qu’il va trop loin, partant dans un extrême à l’oppose de celui qu’on connaît… mais je me méfie des extrêmes, et de la sorte son point de vue décrédibilise son message, finalement ! Pour ma part en tout cas, je ne crois pas un seul instant à une quelconque fable où tous les animaux, hommes inclus, seraient égaux et marcheraient ensemble vers un même but ! Soit dit en passant, cette vision a quelque chose de très noachique, assez déconcertant de la plume de quelqu’un qui, par ailleurs, avance un véritable plaidoyer antireligieux (en parlant ici de nos religions « traditionnelles »)…

Pour commencer, un « détail » en particulier me pose question : de tels courants de pensée, quoi qu’on en pense, sont assez typiques de notre monde occidental privilégié, ce qui me gêne beaucoup quand on parle d’écologie, de la Terre, du futur des hommes et des animaux… qui sont donc des valeurs universelles, qui sont censées concerner tous les hommes et tous les animaux. Rappelez-vous, aussi, ou sachez, pour ceux qui ne le savent pas, que je travaille depuis près de 16 ans désormais dans le domaine de l’aide humanitaire… sujet tellement sensible, revenu sur le devant de la scène ces derniers jours notamment à cause des événements en Afghanistan ; et pour moi, le sort de tous ces hommes, ces femmes, ces enfants ne peut être dissocié de ces autres problématiques universelles telles que le bien-être animal, le respect de la nature, etc. Tout est lié ! mais tant d’auteurs pro-bien-être animal pensent aux animaux en priorité, et ça, pour moi c’est insupportable – c’est du spécisme retourné contre l’humain…

Dès lors, c’est un peu « facile » (que ce soit voulu ou juste sans y penser) d’exclure d’une telle fable la moitié – si pas plus - de l’humanité et les animaux gênants !



Commençons par ces derniers : avez-vous remarqué comme le choix les animaux qui apparaissent tour à tour est opportun, d’une certaine façon ? Oh, bien sûr, l’auteur a bien veillé à bousculer le lecteur, je ne le nie pas : ce sont bel et bien des animaux qui peuvent surprendre, voire déranger, entre l’animal d’élevage/domestique (si, si : je connais plusieurs familles où un Sirius est choisi comme animal de compagnie !), l’animal de trait, l’animal dangereux ou le nuisible… Spontanément ils dégoûtent ou ils font peur, mais ça pourrait être bien plus terrible ; et puis bon, trois d’entre eux sont omnivores, le quatrième est herbivore, en quelque sorte ils restent « acceptables ». Imaginons la même histoire avec de purs carnassiers, par exemple respectivement un chat (pour la compagnie), un chien-loup (oui, oui, comme Croc-Blanc, qui a bien été chien de traîneau), un lion et un scorpion… ça aurait été tout de suite beaucoup plus compliqué à mettre en scène !

Bon, d’accord, je vais peut-être moi aussi trop loin, après tout c’est la liberté de l’auteur d’avoir choisi les animaux qu’il a choisis. Tournons-nous du côté des humains alors, et des décisions parfois extrêmes qu’il faut prendre dans certaines situations. Alors, comment iriez-vous expliquer, dans certains pays en guerre (et ils sont nombreux !), qu’il faut manger des plantes quand il n’y a plus rien et que de toute façon rien ne pousse, et qu’il ne faut surtout pas braconner ces animaux qu’on appelle aussi parfois « viande de brousse », car non, ce n’est pas bien ?! En effet, non, ce n’est pas bien. Pourtant, ça permet à peine de survivre… J’avais été tellement outrée, il y a quelques années, en voyant une émission que j’apprécie pourtant d’habitude ( « Le jardin extraordinaire », l’une des plus anciennes, et généralement très belles émissions de la 1re chaîne de télévision belge francophone) où les présentateurs, non seulement dénonçaient ce braconnage, avec raison certes, mais en plus accablaient celles et ceux qui le pratiquent, au lieu de fustiger les vrais responsables. Or, certaines scènes du livre m’ont fait repenser à ce reportage, et j’en suis restée ahurie. Stéphane Servant vit-il donc dans un monde de bisounours où tout le monde va bien, merci, et ne fait qu’exploiter les animaux sans réfléchir ? La faim n’est-elle pas un moteur autrement plus puissant que toutes les théories bien-pensantes ? Certes, la « faim dans le monde » ne sera pas résolue demain… mais je ne suis pas certaine que le point de vue prôné ici aide à la résoudre jamais. Honnêtement, Monsieur Servant, posez-vous la question : si demain vous crevez de faim, si votre mère, votre père ou votre enfant se meurt de faim sous vos yeux, allez-vous vous contenter de le/la regarder sans rien faire ; allez-vous ignorer une source de protéines qui se balade sous vos yeux sans y toucher parce que tué lé zanimos, lé pas bien ?...



J’arrive là à un autre problème majeur de ce livre… et je suis presque soulagée : je ne sais pas trop ce que mes co-lecteurs en pensent, le sujet ayant été à peine évoqué avant que je m’écarte quelque peu du salon de partage, mais j’ai quand même lu ici ou là un certain nombre de critiques (très) négatives sur Kid. Pour ma part, je n’ai rien à redire de Kid en tant que personnage : c’est un enfant, plutôt bien décrit en tant que tel, avec sa spontanéité mêlée d’une part d’inconscience, sa joie de vivre qu’un rien éteint ou rallume, et aussi son étrangeté… Dans un premier temps, je me suis demandé si l’auteur voulait nous le présenter comme un enfant « simple » voire « simplet », nous sensibilisant à la thématique du handicap... Après tout, outre l’attachement à la terre et aux animaux, il aborde plusieurs autres sujets sociétaux, sur lesquels je ne m’attarderai pas dans ce commentaire, qui sera déjà bien assez long ainsi ! mais je pense notamment à la problématique des réfugiés aux portes de nos villes, ou les extrémismes religieux (que l’auteur ne semble pas distinguer des religions en tant que croyance modérée, on comprend qu’il ne voit les religions que par le prisme de l’extrémisme… mais comme dit plus haut, je ne vais pas approfondir ce sujet-là, qui n’est de toute façon pas central).

En parlant de personnage : j’ai aussi beaucoup aimé l’évolution d’Avril, son souci constant et infaillible envers Kid, quelles que soient ses motivations ; et le Conteur est juste « terrible » !

Bref, je digresse, mais donc : pourquoi pas le handicap ? Mais non, on comprend peu à peu que c’est autre chose… mais quoi ? Quoi qu’il en soit, ces traits de caractère de l’enfant ne m’ont pas dérangée en tant que tels, Kid était tout à fait bien typé dans son genre, pas de souci là-dessus.



Ce qui est beaucoup plus problématique à travers ce personnage de Kid, c’est le message improbable, et bien un peu contradictoire, que l’auteur a voulu faire passer (pour ce que j’en ai compris !), et plus encore, la façon dont il s’y est pris !

D’abord, on est d’accord sur le point que, à travers tout son livre, l’auteur tend à dire que les hommes et les animaux sont égaux… et pourtant il ne cesse de les distinguer lui-même ! Il y a plusieurs passages que j’ai trouvés ambigus en ce sens, et notamment ce bout de dialogue, pas trop spoilant je pense, qui m’a fait tiquer (parmi d’autres) : « - Oui, je ne sais pas comment c’est possible mais Kid comprend ce que vivent les animaux. Il entend leurs pensées. – C’est comme s’il était lui-même un animal, n’est-ce pas ? »

Pourtant, si un homme = un animal, c’est que l’homme est un animal, point-barre, ça ne peut pas être « comme si »! Il aurait été plus correct, plus réaliste, de dire que Kid a une sensibilité animale plus exacerbée que bien d’autres, par exemple, un réel don de communication. Après tout, même au sein de l’espèce humaine, certains sont plus doués que d’autres pour communiquer ! Mais ici la formulation est pour le moins maladroite… Oui, je joue sur les mots, mais je reste sur mon idée : soit l’homme (et particulièrement l’enfant Kid) devient peu à peu un animal, mais c’est contradictoire avec la théorie selon laquelle l’homme et les animaux sont tous égaux dès la naissance…



… soit il est un animal, certes humain, mais alors pourquoi ne peut-il pas conserver ses caractéristiques d’animal humain, dont un langage propre ?

C’est là probablement l’un des pires choix de l’auteur dans ce livre ! Il n’y a aucune raison que Kid régresse au point d’adopter le langage d’un tout petit enfant, voire pire. Certes, le débat existe : le langage est-il inné ou acquis chez l’être humain ? De ce que j’ai appris lors de mes études, et lu en regardant vite fait sur Internet, il est un peu des deux… Il est en partie inné, en tout cas l’être humain naît avec tous les attributs nécessaires pour que ce langage puisse se développer. Ensuite, pour peu que le petit d’homme soit suffisamment entouré, encouragé, motivé, ce langage s’acquiert sans aucun problème. Et même dans des conditions de non-scolarisation ! Prenons par exemple le cas de trop de petites filles, dans certains pays d’Afrique ou d’Asie du Sud (encore l’Afghanistan…), privées d’école parce que c’est trop cher et/ou trop loin et/ou parce qu’elles sont des filles, tout simplement : elles sont pourtant elles aussi tout à fait capable d’un langage articulé et cohérent ! Certes elles ne vont pas faire un discours philosophique sur l’être ou ne pas être demain matin, mais elles sont capables de s’exprimer et de se faire comprendre avec suffisamment d’aisance ! L’exemple extrême inverse serait celui de l’un ou l’autre « enfant sauvage » qui aurait grandi loin de toute attache humaine (on pense au célébrissime Mowgli), ou séquestré dans un environnement particulièrement nauséabond (il y a hélas aussi des cas recensés), où l’acquisition du langage n’a pas pu se développer, et devient quasi-impossible à partir de la puberté (si tant est que des enfants ainsi traités survivent jusque-là).



Mais ce n’est pas le cas de Kid : il n’est pas abandonné, et si Avril n’a pas les compétences pédagogiques d’une institutrice par exemple, elle n’en est pas moins un autre être humain qui veille sur lui, qui lui parle (or c’est bien là le moteur principal !) et s’efforce sans cesse de le « tirer vers le haut » comme elle peut, notamment pour ce qui est du langage. On a de nombreuses scènes où elle corrige les erreurs de langage du petit avec u
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Sirius

« Sirius » de Stéphane Servant. On suit le périple de Kid et Avril au sein d’un monde post-apocalyptique plutôt effrayant. Au fur et à mesure de leur avancée vers leur but ultime, la Montagne, on découvre le lien de Kid avec les animaux et l’histoire de la fin du monde. L’écriture rend la lecture facile et l’auteur prend son temps pour expliquer l’univers qui s’agrémente au fur et à mesure d’un peu de fantastique. J’ai eu par contre du mal à m’attacher vraiment aux personnages, notamment à Kid, et j’ai perdu un peu de plaisir pendant ma lecture à cause de cela. Le roman soulève cependant des réflexions intéressantes sur la nature, l’écologie et la relation entre les hommes et les animaux. Le chemin parcouru et les épreuves rencontrées rendent le récit attractif, mais le fait qu’on sente l’arrivée du dénouement positif rend l’adversité un peu moins intense. Ressenti un peu mitigé, atténué par la fin pleine d’optimisme 🌍&#xNaN;
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Le Crafougna

Depuis que le Crafougna est arrivé, tout le monde crafougne dans la famille de ce petit garçon. Et ça commence franchement à l'embêter !



On parle émotion dans cet album qui oppose la joie de vivre à l'attitude ronchonne et procrastinatrice. L'histoire est claire et les dessins sont explicites. "Le Crafougna" rappelle un peu le principe du "monstre des couleurs" mais avec une seule couleur : le gris du Crafougna.
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Félines

Le genre : Toutes à poils



De Stéphane Servant, j’avais déjà lu le déroutant Sirius, que j’avais beaucoup aimé. Je ne savais pas tellement à quoi m’attendre avec Félines, histoire où des adolescentes se transforment en ... félines, comme l’indique justement le titre. Pourquoi pas ...

Les premières lignes du livre ont suffi pour éveiller tous mes sens en alerte type “attention, petite pépite”. Je termine en ayant reçu une très grosse claque. Tout commence par une mise en abyme : un faux écrivain remercie un faux éditeur d’avoir le courage de publier ce livre, politiquement incorrect, qui est le témoignage de Louise. Une pacte d’authenticité donc. Louise, une adolescente qui s’est transformée en Félines à la suite d’une mutation d’un de ses chromosomes, comme beaucoup de jeunes filles de son âge. Louise, dont le corps s’est couvert de poils. Louise, dont le corps, considéré comme anormal, dérange, et qui se retrouve traquée par ses concitoyens. Louise, qui va résister.

Au-delà de la simple narration, menée avec brio sans temps mort, ce livre porte en lui-même une telle quantité de thèmes forts qu’on ne peut qu’être qu’aspiré dans ce tourbillon. Toute l’authenticité revendiquée est là, dans ces thèmes développés. Si l’auteur se concentre sur la narration, il aborde avec une immense subtilité de nombreuses problématiques, si nombreuses que chaque lecteur peut un peu s’y projeter de façon différente, ce qui fait toute la réussite du roman.

Réflexion sur la place des filles et des femmes dans notre société, le diktat des corps lisses et glabres, épilés à la perfection. A cela les Félines opposent le fait d’assumer leurs poils, de se mettre à poils, dans toute la beauté de leur nature. Si Louise, notre héroïne, accepte si facilement son nouvel état, c’est que son corps, déjà abîmé par de nombreuses cicatrices suite à un accident de voiture, ne rentre plus dans les cases de la beauté imposée. Et pourtant, de son propre aveu, elle aussi a été cette jeune fille pour qui l’apparence comptait plus que tout, acceptant volontiers de jouer le jeu de la femme sexualisée (ce qui n’est pas sans conséquence).

Réflexion sur la différence. La société va traquer, enfermer, voire tenter de rééduquer et guérir ce qui est différent, ce qu’elle ne connaît pas, ces jeunes filles réduites au silence car considérées comme dangereuses. Elles mordent, elle griffent, leur sens sont davantage aiguisés. Elles ne se laissent plus faire.

Le livre fait également la part belle à de très joli personnages secondaires : le petit frère de Louise, qui ne voit aucun problème dans la transformation de sa sœur, pas encore formaté. Tom, l’ami de Louise, garçon impossible à enfermer dans une case précise..

Message de résistance également, car les Félines ne vont évidemment pas se laisser faire. Par ailleurs, le roman n’est pas manichéen, et les Félines comptent dans leurs rangs de nombreux hommes (tout comme les opposants aux Félines comptent des femmes). Chacun résiste à sa manière, par rapport à son vécu : manifestations, gestes extrêmes, certaines se cachent simplement. Tout sonne juste.

Quant à l’écriture, c’est la cerise sur le gâteau, fluide, précise, cherchant le mot juste : “T’aimes les Félines ? T’es Bi ?”

Félines, c’est le livre que j’aurais aimé lire quand j’avais 15 ans. A mettre en toutes les mains, filles et garçons, adolescents ou adultes parce que comme le dit Louise : “C'est à ça que servent les livres. À ouvrir les yeux des hommes, et, avec un peu de chance, leur cœur.”

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Sirius

Déconcertant est le premier mot qui me vient à l'esprit pour évoquer ce roman. Bien qu'il s'agisse d'un roman post-apocalyptique, "Sirius" ne ressemble à aucun autre livre du même genre. Son écriture a quelque chose de poétique, contemplatif, que j'ai rarement trouvé dans un roman de science-fiction. La plume de l'auteur a le pouvoir de nous bercer, nous apaiser, et l'instant d'après, celui de nous angoisser par sa force évocatrice.



Finalement, je dois reconnaître que j'ai plus apprécié l'écriture que l'intrigue. Celle-ci est prenante au début, mystérieuse, mais en dépit des rebondissements qui surviennent par la suite, j'ai fini par me lasser. Je crois que le nombre très restreint de personnages explique aussi cette impression. Les deux personnages principaux n'ont aucune interaction ou presque avec d'autres personnages, ce qui fait qu'on se lasse un peu d’eux.
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Sirius

Un sans faute !

Ce livre est parfait, pas de fausse note, une justesse sur tous les points ...



Bien sûr c'est un livre pour adolescents, même jeunes, puisque je l'ai emprunté à mon fils de 11 ans qui en a gagné la lecture grâce aux magasins Cultura. Mais s'il est accessible à cet âge, le vocabulaire est tout de même très riche, les phrases bien tournées et le message d'une grande valeur.



L'histoire tourne autour d'un jeune enfant et de sa soeur dans une société post-apocalyptique qui pourrait être très proche de la nôtre. La grande soeur n'a pas d'âge, peut être entre 15 et 20 ans, il est facile de s'y identifier. Elle porte ses mauvais choix passés comme un fardeau mais va de l'avant courageusement. Son "frèrot" est touchant, et plus on avance dans la lecture, plus on s'attache à lui, à ses relations particulières avec les animaux qu'il rencontre.



Le grand coeur des personnages de cette histoire face à la noirceur qui a conduit à la perte de l'humanité est parfaitement dosé. Pas de mièvrerie, simplement de l'optimisme auquel il fait bon croire. La grande place accordée aux animaux, à leur vie, à leur respect, à leur savoir, ne pouvait que toucher plus encore la vegan que je suis.



Une seule envie, le relire pour en noter les meilleurs passages et surtout découvrir de nouveaux livres de cet auteur pour voir si tous ses écrits sont de cette qualité !



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Le masque

Petit frère trouve un masque. Un masque tout simple qui lui permet de devenir ce qu'il veut, de faire ce qu'il veut. Et il va en profiter pour faire des choses pas très gentilles, pour essayer de dominer les autres, pour exprimer toute sa colère.

Le texte n'est pas simple pour de jeunes enfants. A mon avis ils passent complètement à côté s'ils n'ont pas au moins 8 ans. Etre caché, non reconnaissable est-ce une excuse pour faire de mauvaises choses? Pour exprimer toute la colère, la violence qu'il y a en soi.

Comme souvent avec Servant, pour moi il y a plusieurs niveaux de lecture en fonction de l'âge. Il y a le simple, ce n'est pas parce qu'on joue qu'on peut faire n'importe quoi, il faut rester gentil. Et il y a une version plus adulte : un pseudo, un avatar est-il une excuse pour déverser sa haine ? En tout cas c'est une des idées qui m'est venue à l'esprit à la lecture.

Et niveau illustrations, j'aime toujours autant celles d'Ilya Green, toutes en douceur, en émotions, en rondeur. J'aime beaucoup le soin apporté aux motifs des vêtements des enfants. Et j'aime beaucoup la pâtisserie derrière sa grille ! Le mélange de couleurs et de crayonné gris fait merveille.

Un bel album dans lequel chacun peut voir le message à son niveau, je pense.
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