Citations de Stéphanie Benson (73)
Katz suivit Kato avec l’impression que le jeune homme avait subitement grandi. Sa présence dans le vide du réel semblait briller. Quelque chose se passe, se dit-il, et une vague d’optimisme déferla sur son cœur pour le réchauffer tout entier. Quelque chose est en train de changer. Ou plutôt de ne pas changer. Les grandes transformations voulues par Milton ne se concrétisaient pas. Les humains n’étaient pas une masse de matière indifférenciée. Chaque humain portait en lui le pouvoir de dire non, le pouvoir de contribuer à un avenir où chacun avait sa place, et certains avaient commencé à s’en servir.
Il y a une sorte d’équilibre dans le vide du réel. La violence d’un tremblement de terre provoque la douceur d’une pluie d’été de l’autre côté de la planète. C’est ce que le dragon appelle l’harmonie. Mais la violence d’un humain contre un autre humain n’a pas de force contraire. L’entraide est un principe de survie pour l’humain, le meurtre est une réaction destructive pure. Du coup, les forces du réel doivent déployer d’énormes quantités d’énergie pour ramener l’harmonie qui permet à l’existence de tenir. Milton pousse les réserves du monde en zone rouge. Le tuer ne ferait que rajouter de la destruction à la destruction, et le monde explosera.
— Maître Fun construit un nouveau monde, dit-il patiemment, ayant déjà expliqué la situation un millier de fois. Il élimine ses adversaires ; tous ceux qui ne pensant pas comme lui ne voudront pas de ce monde. Puis, avec ceux qui restent, ses alliés, il construit le monde idéal. L’utopie.
— Je ne pense pas comme lui, affirma Toshima-san. Et pourtant, je suis toujours là. Même vous, vous ne pensez pas comme lui.
— Je ne pense pas du tout, affirma Kato. Je dois empêcher mon cerveau de penser à ma place, et empêcher Fun d’entrer dans mon cerveau.
Le groupe de tête s’est auto-éliminé, les grandes villes d’Europe ne sont plus que décombres, il va nous le prouver lui-même. C’est le moment. Il va arriver, se montrer et, d’une manière ou d’une autre, installer un nouveau pouvoir. Un pouvoir mondial. Avec lui-même à la tête.
Le désordre est en route, affirma Thel d’une voix de prêtre. Le désordre est la seule solution à la décadence, la seule arme à utiliser pour façonner un monde prêt à nous accueillir bras ouverts. Le désordre, messieurs, est notre justification.
Un règne de terreur et de jouissance, les humains divisés en deux sortes: les puissants et les fourmis. Les puissants doivent disposer d’une armée soumise et productive pour que les centres de plaisir, les points érogènes de la planète, puissent jouir pour l’éternité.
C’est ici, seul dans la première cabane, que Seatiel, le premier-né des quatre, pense avec des mots et parle avec l’esprit.
il y avait, d'abord, le voisin. Il connaissait à présent ses habitudes par cœur, il l'accompagnait dans ses promenade, guettant le jour où il se déciderait à lui présenter Marie. L'homme avait vaguement le souvenir d'avoir laissé un message quelque part pour le voisin, mais il ne pensait pas avoir reçu de réponse. Peut-être le moment était-il venu d'établir un contact physique...
Ensuite ils marchaient. Les chameaux, les hommes, les femmes. La plupart du temps, les enfants aussi. Parfois l’un d’entre eux était perché sur un chameau, histoire de varier les plaisirs, mais en général ils marchaient.