Citations de Stéphanie Janicot (208)
La douleur n'était pas inhérente au fait d'aimer mais au fait de ne pas l'être en retour.
La vengeance dévore celui qui cherche à l’assouvir bien plus sûrement que la cible qui le poursuit.
On a longtemps cru que les écrivains aimaient les chats pour accompagner leur solitude créatrice, il semblerait que ce soit le contraire. Les chats recherchent ce flow qui les apaise. Or nous tendons à aimer ceux qui nous aiment.
C’est souvent comme ça avec les gosses. On croit qu’ils comprennent rien et ne font pas attention, mais ce qu’ils perçoivent, c’est comme l’humidité, ça leur rentre sous la peau.
J'appartenais à mon époque et non à ces siècles passés où la femme n'était qu'un accessoire de l'homme pour porter ses enfants, tenir son foyer et adoucir ses soirées.
La sorcellerie n’est pas autre chose que ça, une image projetée avec une intention si forte qu’elle devient réalité. Les mots, lors des rituels, servent à ancrer les images, à leur donner corps.
Il en va de même pour l’écrivain. Pour écrire de la fiction, il faut voir. Voir soi-même, donner à voir aux lecteurs.
Comment avait-on pu nous déshumaniser au point de croire qu'en nous fabriquant en laboratoire, nous appartiendrions corps et âme à l’État sans chercher à disposer de nos vies ?
J'ai fini par penser que c'était une bonne chose de ne pas avoir à se soucier de séduire, de savoir se faire respecter par soi-même et non par le biais de l'apparence comme c'était le cas aux siècles passés. Plus de jugements hâtifs, de première impression, dictés par l'illusion et la projection de nos désirs.
On vit une époque où les moyens de communications n'ont jamais été aussi nombreux et où, bizarrement, les gens n'ont jamais été aussi seuls. Tous. Ou presque.
Bien des régimes totalitaires avaient vu le jour sur cette planète au cours des siècles précédents, qui s'étaient tous soldés par des échecs car l'on ne pouvait obliger un peuple à vivre selon des règles qu'il n'aurait pas intégrées au fond de sa conscience.
Grâce à la stérilisation, les Bleus étaient débarrassés des sautes d'humeur liées aux désordres hormonaux ; puis ils étaient formés pour éduquer les enfants de manière juste et neutre, devenant en théorie de bons parents ne projetant pas de désirs nocifs sur leur progéniture.
" C'est mal connaître le cœur des hommes. Les tuer n'empêche pas la survie de leur pensée."
"Il arrive, lors des moments d'importance, que l'on ait les yeux braqués au mauvais endroit. On attend l’événement dans la lumière, il se produit dans l'ombre."
Mes souvenirs d'enfance émergent d'une sorte de brume. Chacun d'eux est vivace, la vision que j'en ai plus précise et plus colorée que celle qui se détache des nombreuses années de mon interminable âge adulte. La sensation de flou vient de ce qu'alors je ne comprenais pas bien ce que je voyais.
Nos parents nous avaient tant fait croire que nous serions éternellement des enfants, le temps nous avait surpris. Nous vieillissions en marge sans parvenir à prendre des places d'adultes.
- Franchement, moi aussi, je traite les histoires de couples, sauf que les miens, ils ne sont pas dans les beaux quartiers à prendre des amants et des maîtresses, ou à se disputer des pensions à mille euros, ils se foutent sur la gueule quand ils sont bourrés et ils se trucident à coups de couteau ! Sérieusement, je n'ai pas l'impression de participer à la grande marche de la justice.
Cela m'éviterait l'endormissement, le plaisir qui naît de l'habitude. Car, je le soupçonnais déjà, elle l'avait prouvé dans le passé, la nature humaine s'adapte à toutes les situations et sait tirer profit de ce que l'adversité lui propose.
(…) nos prénoms, la plupart du temps, sont fruits du hasard et ne signifient rien pour nous, pas comme à ces époques où les parents biologiques projetaient tous leurs espoirs dans l'attribution d'un nom.
- Olivier, tu as gagné, j'accepte le divorce.
- Salope, tu vas le regretter !
C'est ce désespoir qui le touche mais il ne l'analyse pas, il le ressent.