Citations de Stéphanie Janicot (208)
Une vie, au fond, c’est presque rien, une succession de petites habitudes qui, par définition, reviennent chaque jour, rassurantes et usantes. La seule chose qui différencie l’homme de l’animal, c’est ses vêtements.
Avec l’âge, on prend de la hauteur, on entrevoit les possibilités que l’on a laissées filer sous prétexte qu’on estimait qu’il était déjà trop tard. Mais trop tard, à moins de dix-neuf ans, cela n’existe pas. Beaucoup de jeunes persistent dans leurs erreurs par manque de distance et de discernement. C’est pour cette raison que les adultes peuvent parfois leur être utiles, parce que leur vision, plus large, peut leur ouvrir des voies qu’ils n’envisagent pas par eux-mêmes.
Voler, c’était l’autre rêve de son enfance. Voler au-dessus de tout et de tout le monde, se déplacer sans contrainte, voir le monde de haut. Peut-être pouvait-elle les transformer en ailes, ses sacs-poubelle. Les gens se cachent, se réfugient, ils ont peur mais, finalement, où est le pire ? Mourir écrasé sous sa maison ou envolé par le vent ?
D'une certaine façon l'amour, la passion se mesurent à l'effort accompli pour les conserver.
Elle voit bien que sa vie ressemble à une mauvaise soirée. De celles que l'on devrait quitter au bout d'une heure si une petite voix ne vous soufflait pas que quelque chose pourrait arriver. On reste pour voir. Jusqu'au bout de l'ennui. Jusqu'à ce qu'il ne reste plus personne. Il faut alors bien admettre que plus rien ne pourra arriver et se décider enfin à partir. Elle est dans cette phase du petit matin où elle croit que rien d'excitant ne peut plus se produire.
A prescrire sans attendre !
Un livre, drôle, qui fait du bien !
Elle se sent une attirance pour le néant. Il serait si doux de s’abandonner plutôt que de chercher sans trêve à remonter à contre-courant comme elle le fait.
Les trahisons, les déceptions vous prennent aussi par-dessous, par surprise.
Certes sa vie est un peu ennuyeuse, à chacun sa pierre.
Comment est-il possible que je ne fasse plus partie des jeunes ? Ce qui m'intrigue le plus, c'est ce sentiment durable d'avoir toujours vingt ans. Est-il le même à soixante, à quatre-vingts ans ? Voilà un sujet qui m'intéresserait davantage. Les vieux d'aujourd'hui, se sont-ils vus vieillir ? Quel âge ont-ils dans leur tête ?
Nous passons notre temps à chercher des solutions aux problèmes que nous avons nous-mêmes créées.
Toutes les initiatives sortant de l’ordinaire suscitent des réactions pour les freiner voire les détruire, c’est une loi imparable de l’évolution humaine.
…elle propose de la chaleur humaine. Qu’y a t il de plus important sur cette terre que de nous réunir avec nos semblables?
Il restait donc une attente qui valait la peine d’être vécue, et un semblant d’avenir à espérer.
Alors, cesse de lutter. C’est souvent le meilleur moyen pour ne pas souffrir dans cette vie. Prends les choses telle qu’elles viennent.
En écoutant Katell me conter les grandes lignes de la vie d'Alexandra, j'ai commencé à m'interroger sur mes vies manquées. Non pas dans le sens de vies ratées, bien au contraire, plutôt dans celui de vies auxquelles j'avais échappé, ce que j'aurais pu devenir si j'avais suivi, à chaque carrefour, la trajectoire la plus évidente.
Depuis l'enfance, je n'avais connu qu'une perpétuelle insatisfaction, m'obligeant à écrire sans cesse pour vivre en parallèle d'autres vies que la mienne. Je me trouvais si insipide.
- Tout le monde subit la vie. La différence ne se situe que dans l'apparence, entre ceux qui se posent en victimes et ceux qui font semblant d'être les investigateurs de leur destin.
[...]Les femmes, les gardiennes de la terre. Les hommes, eux, s’étaient approprié le monde, on voyait ce qu’ils en avaient fait, un vaste dépotoir surpeuplé de gamins fabriqués à leur gloire. En désespoir de cause, ils nous ont appelées à la rescousse, pas tant pour nous confier le pouvoir, surtout pas, mais pour tenter de colmater les brèches. Et nous, gentiment tombions dans le panneau. Mangeons bio, vegan, protégeons la nature, comme si nos petites mains et petits estomacs pouvaient changer quoi que ce soit à l’appétit féroce des mastodontes de la prédation.
- N’est ce pas le principal, être content de sa vie ? N’est ce pas vers quoi la sagesse voudrait nous faire tendre ? A quoi cela sert-il d’être constamment insatisfait ?
- A s’améliorer, à prétendre à plus, à ne pas se laisser marcher sur les pieds.