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Critiques de Steve Sem-Sandberg (76)
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Lettres de pluie



“Ce n’est pas parce qu’on a des souvenirs d’un lieu qu’on s’y reconnaît forcément.”



A la mort de Johannes, Andreas retourne sur la petite île au large de la Suède, où il passa son enfance avec sa sœur Minna. Johannes, c’est l’homme qui dût s’occuper d’eux, à la disparition de leurs parents, un couple d’américains, carrément volatilisés d’un jour à l’autre....un traumatisme, qui poussera l’aînée des enfants abandonnés à la garde d’un ivrogne assez spécial , à s’imaginer que leurs vrais parents essaient de les délivrer en entrant secrètement en contact avec elle la nuit. “Ils communiquent grâce à un code qu'ils frappent en lettres de pluie contre les tuiles du toit et le rebord en tôle des fenêtres.” Lettres de pluie, « Tap-Tap-Tap..... ». Quelle belle image et quel beau titre pour ce roman sombre plein de mystères !

Je ne vous en dirais pas plus, car ce roman se déploie lentement, entre passé et présent, révélant peu à peu beaucoup de choses auxquelles on ne s’attend pas . La prose langoureuse s’étire pour mieux se relancer, et révéler soudain au détour d’une phrase, une vérité (?) sur cette île et ses habitants, où “le mensonge est profondément enraciné “. Une histoire nébuleuse liée à l’occupation nazie de la Suède, où Johannes, son patron Kauffman, le grand propriétaire terrien de l’île et le père d’Andreas et de Minna y sont intrinsèquement liés par des choses pas jolies, jolies.....

Un roman bien ficelé, bien écrit, à l’intrigue complexe. Ce qu’il raconte a sans aucun doute un fond de vérité que je vous invite à découvrir.



Je remercie les éditions Robert Laffont et NetGalleyFrance pour l’envoie de ce livre.

#LettresDePluie#NetGalleyFrance
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Lettres de pluie

Que sont devenus les parents de Minna et Andreas, disparus dans les années soixante? Sur la petite île suédoise, ceux qui savent ne parlent pas. C’est à occasion du décès de Johannes, l’homme à qui les enfants avaient été confiés le jour de la disparition et qui les a élevés, qu’Andreas revient sur sur les lieux de son enfance tourmentée, entre les questions sur ses parents et les souffrances d’un enfant exposé à la vindicte, en raison des soupçons qui pèsent sur leur tuteur, accusé de collaboration pendant la guerre.



Cette quête des origines, et le mystère qui entoure les années d’enfance sont superbement racontés. La construction est si habile, qu’elle se fait oublier, et c’est peu à peu que la lumière se fait, à la fois chez le lecteur et chez le jeune homme à la recherche de ses origines.



Les personnages sont très forts et l’histoire se construit autour de leurs épreuves, révélées graduellement, jusqu’aux révélations finales.



Avec une belle écriture, sensible et émouvante, ce roman est l’occasion de se replonger dans l’histoire de la seconde guerre mondiale, au coeur des particularismes qu’elle a pu engendrer.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Les Élus

La littérature nous a démontré que dans une histoire, il y en a toujours plusieurs.

Dans les Elus, même si le thème n’est pas nouveau, Steve Sem-Sandberg enrichit son récit des descriptions d’une grande sensibilité.

Il nous livre un récit insoutenable sur les traitements et les expériences barbares pratiqués sur des enfants sous l’Allemagne nazie.



Les nazis ont organisé un véritable laboratoire pour étudier et éradiquer les tares jugées inadmissibles dans le nouveau Reich, qui rêve de créer la race parfaite et qui doit pour ce faire exterminer les « maladies « qui constituent une entrave à la naissance de la race pure. L’eugénisme prône l’amélioration du patrimoine génétique de l’espèce humaine. Son objectif est de prévenir la reproduction des humains considérés comme inférieurs et socialement indésirables (les criminels, handicapés physiques ou mentaux, homosexuels, sourds et aveugles de naissance, alcooliques sévères etc.) ou racialement « impurs » Juifs, Tziganes, Noirs ou Slaves.



Dans ce récit les victimes « les Elus » ce sont des enfants. Au départ ils sont admis dans un hôpital pour se faire soigner des maladies plus ou moins bénignes.

Certains enfants sont attachés dans leurs lits, abrutis par la morphine ils subissent des mauvais traitements et des tortures. Ils deviennent des précieux matériaux pour la recherche. Ils font partie du programme d’euthanasie des nazis. Ils ne quitteront jamais l’hôpital.



Parfois l’atmosphère est si tendue que la langue devient dense, le réalisme épais et tranchant, le lecteur fasciné par l’horreur, oppressé et captivé retient son souffle.



Cette lecture est un véritable marathon dans l’indicible, dans l’impensable ; sans arrêt ni ravitaillement on avale les pages d’une seule traite, au bord de la nausée.

On en ressort émotionnellement essoré et ému par le parcours de ces Elus dont le destin nous touche en plein cœur.



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Les dépossédés

Ce qui frappe avec ce témoignage romancé c’est l’incroyable travail de documentation fait par Sem-Sandberg. Une plongée effarante dans le ghetto de Lodz ou son responsable juif Mordechaï Chaïm Rumkowski va croire qu’en collaborant avec les dignitaires nazis, il protégera ces habitants. L’auteur suédois raconte la survie au jour le jour avec une moult de détails aussi terribles que malheureusement vrai. Rumkowski qui s’imagine être l’homme providentiel est un pathétique pantin manipulé par les bourreaux. La noirceur de l’âme et l’héroïsme humain s’entrecroisent avec son lot terrifiant d’inacceptable et d ‘actes de bravoure. Le quotidien de ces habitants est remarquablement décrit par l’écriture juste de Sem-Sandberg, sans souci de sensationnel (l’horreur suffit à lui-même). Une lecture éprouvante qui m’interroge (de quel côté de la ligne, je me positionnerai), facile de répondre à notre époque, mais en 1940 ? Salaud ou héros ? Un témoignage supplémentaire essentiel pour ne jamais oublier. JAMAIS.
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Les Élus

Alerte livre remarquable et peu connu !

Un sujet qui obsède notre temps : la barbarie nazie ; un angle assez peu connu : l'euthanasie des êtres "dégénérés", celle des enfants et des adolescents. Un thème tabou qui traverse la fin du XIXème siècle et le XXème siècle, voire le XXIème dans toute l'Europe : l'eugénisme. Thème qui fait écho à un autre excellent roman, mais moins abouti il me semble : la Salle de Bal, d'Anna Hope. Si les pays européens, en particulier l'Angleterre, la France et l'Allemagne, et sans doute d'autres, ont poussé très loin la théorie eugéniste, voire l'enfermement des personnes jugées inaptes à la vie sociale, seuls les nazis, je pense, ont été jusqu'à l'euthanasie programmée des sujets "dégénérés".

Programmée...C'est là l'excellence du roman. On ne sait pas, on ne sait rien. On est dans plusieurs têtes : d'abord, des adolescents issus de milieu très défavorisés et entrés plus ou moins en délinquance. Ils se retrouvent au Neuhof, un hôpital de Vienne devenu un centre pédiatrique pour les enfants et adolescents handicapés mentaux, du léger au très lourd, et les adolescents associaux, à rééduquer. Les docteurs, psychiatres, doivent évaluer s'ils sont insérables dans la nouvelle société du reich. Sinon, c'est soit le camp de travail, soit le service handicapés mentaux...Ces jeunes, qu'aujourd'hui on qualifierait pour certains de violents, pour d'autres d'enfants traumatisés issus d'un milieu très difficile, nous apparaissent complètement dénués, soumis à des tortures psychologiques qui ne font que les enfoncer plus profondément dans leurs problèmes. Ils ne comprennent rien à ce qui leur arrive, ils dérivent, s'enfoncent dans leurs névroses, et le lecteur avec eux est perdu : que veut-on d'eux ? Pourquoi sont-ils là ? Un double discours constamment pervers leur explique qu'on doit les soigner, tandis qu'on les empêche constamment d'avancer...L'écriture qui permet une telle subtilité est remarquable. C'est un livre sur des adolescents à problème où aucune de leurs problématiques classiques n'est traitées (quête identitaire, soif de liberté, affirmation de soi etc...), car ils n'existent plus, ils ne sont plus rien, ils sont des choses à casser, des détritus.

On est aussi dans la tête de plusieurs infirmières travaillant au Neuhof, dont celles du bâtiment 15, où l'on place les enfants au stade terminal...Là aussi, rien n'est très clair pour la lectrice : que se passe-t-il exactement ? Quels sont les ordres ? D'où viennent-ils ? Le chef de service autrichien est renvoyé puis remplacé par un homme de Berlin, pourquoi ? C'est que l'écriture prodigieuse réussit à mimer le déni dans l'esprit de l'infirmière. Elle refuse de se dire, et donc de nous dire, ce qu'elle fait. Elle travaille avec les enfants, elle soulage la douleur, elle fait une injection très forte de morphine...Elle obéit aux ordres...Lesquels exactement ? Comme pour la solution finale, rien n'est écrit clairement, toutes les "ressources humaines" sont les rouages volontairement aveugles d'une machine infernale, et elles se mentent à eux-mêmes. Car elles aussi ne sont plus que des objets dont on a confisqué facilement (c'est ça qui est si effrayant) la pensée et le sens moral.

La fin du livre, la fin de la guerre, apportent des précisions. On y voit plus clair au fur et à mesure que certains tentent de comprendre. Mais de là à ce que justice soit faite...

Tout est fondé sur l'histoire vraie du Neuhof, de ses vrais "doktors", de ses vraies "schwester" et de vrais patients, dont un miraculé, Friedrich Zawrel (1929-2015), alias Adrian Ziegler dans le livre, qui témoigna longuement de son calvaire lorsqu'on lui permis enfin d'ouvrir la bouche (vers les années 1990...!!!)

Un livre essentiel, d'une qualité magnifique, subtile et barbare, qui rend à la perversité ultime tout son aspect rampant, tous ses masques de fausse humanité, tout son discours mensonger, double, désorientant, prenant au piège les faibles et les presque forts, un livre qui provoque l'effroi, la terreur, la pitié, et qui nous dit que le mot "euthanasie" doit être manié par des esprits absolument purs et absolument sages.
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Les Élus

On entre dans ce récit comme dans un long tunnel, une chape de plomb autour du corps et on avance douloureusement, souvent plein d'effroi, mais l'idée de repartir en arrière ne nous vient pas en tête. Impossible, il faut aller jusqu'au bout de cet enfer que nous ne faisons que parcourir des yeux. Pour ceux qui l'ont vécu. Pour ces enfants qui sont passés entre les murs du Spiegelgrund.



En janvier 1941, Adrian Ziegler , 11 ans, franchit les grilles du Spiegelgrund. Situé en plein coeur de Vienne, cette clinique spéciale est destinée à accueillir des enfants présentant des troubles psychiatriques ou neurologiques graves, doublée d'une maison de correction pour jeunes délinquants . "C'est le dernier échelon, le degré le plus bas, le lieu où atterrissaient les damnés". Il y restera trois ans et demi.



Derrière cette façade rassurante où médecins et infirmières promettaient à des parents désemparés que désormais leurs enfants étaient entre de bonnes mains, se dressait en fait un établissement où l'équipe médicale assassinait systématiquement les jeunes patients, répondant aux objectifs de la politique eugénique nazie : "Lutter contre les individus malsains et non viables afin d'offrir aux individus sains un nouvel espace vital".

L'Autriche, depuis 1938, est en effet annexée par l'Allemagne et fait partie du 3ème Reich. En cela, elle répond elle aussi aux exigences du programme nazi d'euthanasie des handicapés et "asociaux" qui précéda d'environ deux ans le génocide des Juifs. Son but était d'éliminer ce que les eugénistes et leurs partisans considéraient comme « vie indigne d'être vécue » : les personnes atteintes de handicaps psychiatriques, neurologiques ou physiques qui, croyaient-ils, représentaient un fardeau génétique et financier pour la société et l'État allemands. A ceux-ci s'ajoutèrent ensuite toute personne simplement née de parents alcooliques ou criminels, des jeunes vagabonds, des orphelins. Un décret signé de la main d'Hitler officialise ce programme, dit Opération T4.



Steve Sem-Sandberg nous dévoile dans ce récit de plus de 600 pages absolument envoûtant et éprouvant, dense et précis à la fois, la tragédie assez méconnue de cette clinique autrichienne. Il raconte à travers plusieurs voix, notamment celle d'Adrian et celle d'une infirmière, comment de 1941 à 1945 ont été internés dans cet hôpital psychiatrique des enfants handicapés et de jeunes délinquants dans des conditions inhumaines et barbares. Affamés, bourrés de calmants, utilisés comme cobayes, torturés,... certains s'en sortiront comme Adrian, le Tatar, ou Hannes, le petit chauve... D'autres auront moins de chance et connaîtront l'entresol du pavillon 15, là où l'on administre la dernière piqûre d'une longue agonie.



L'habileté de l'auteur tient dans sa façon de mêler personnages fictifs et réels (les bourreaux), donnant à son récit la qualité et le sérieux d'une enquête historique liés à l'émotion procurée par les éléments romanesques. La chronologie discordante n'entache en rien ce roman qui par certains aspects me rappelle "Les bienveillantes" : l'auteur dépeint avec force le psychisme de ses personnages, pénétrant et fouillant des âmes chahutées par la folie des temps.

C'est tout simplement puissant et bouleversant.



Le docteur Gross, le "Mengele autrichien", un des principaux médecins exécutant, est mort en 2005, à 91 ans, après une belle carrière de médecin psychiatrique, soutenu par le corps scientifique et politique autrichiens. Bien après la guerre, il continuait à travailler sur les cerveaux de ses victimes, conservés dans du formol. "Il n'y a pas de justice, il n'y a même pas de condamnation".



789 enfants handicapés ont été tués par le régime hitlérien dans cette clinique nazie autrichienne. Selon une estimation prudente, on compterait environ 5000 enfants allemands handicapés morts dans le cadre du programme d'« euthanasie » pendant la guerre.



Pour eux, pour les Adrian et Hannes, spoliés d'une justice non advenue ; pour tous les Julius, Jockerl, Pelikan et Felix, morts dans l'anonymat le plus complet, lisez ce livre. Pour enfin leur dire : non, vous n'êtes pas oubliés.



Un grand merci à Steve Sem-Sandberg, dont la ferveur du style et le sérieux des informations, offre un hommage magnifique et inoubliable à ces enfants.

"Je m'incline devant la souffrance et la mort de ces enfants. Cette terre est plus légère maintenant que nous les laissons y reposer".

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Les dépossédés

Lire "Les dépossédés" de Steve Sem-Sandberg c'est basculer dans une autre dimension où l'horreur et la faim ont pris le pouvoir, où l'individu a perdu le sens de son humanité, où il n'est plus rien, c'est lire et vivre en direct l'histoire du ghetto de Lodz.



"Publié en 2009 en Suède où il rencontra un grand succès après avoir créé l'évènement à Francfort, lauréat du prix August-Strindberg (l'équivalent suédois du Goncourt), "Les Dépossédés" de Steve Sem-Sandberg est un roman exceptionnel" (Laffont)



Steve Sem-Sandberg s'est inspiré des archives officielles comme celles interdites et cachées du ghetto de Lodz (je sais qu'elles n'ont pas été détruites). La forme romanesque du livre permet au lecteur d'aller jusqu'au bout du tragique. Personnellement, je n'ai pas lâché ma lecture sauf à certains moments où le récit se faisant trop intense émotionnellement, je devais évacuer ma révolte en allant fumer une cigarette. Mais je reprenais ma lecture un peu comme un défi lancé à moi-même, je devais affronter L Histoire! Steve Sem-Sandberg l'avait écrit dans ce but!



Le ghetto de Lodz ne devait être qu' un ghetto de transition au départ mais il a duré jusqu'en 1944 ce qui en fait sa singularité et un sujet d'interrogations pour les historiens.

Le ghetto était dirigé, sous contrôle allemand, par un président, Mordechai Chaïm Rumkowski, ou le "Roi Haïm", personnage qui soulève beaucoup de débats aujourd'hui tant sa collaboration avec les autorités allemandes ne fait plus aucun doute.

Rumkowski était persuadé que si les juifs se rendaient indispensables à l'effort de guerre allemand, ils seraient épargnés.

C'était un homme assoiffé de pouvoir, caractériel, pédophile, pervers, doué d'un grand sens de l'organisation, sachant très bien exploité son entourage, et bénéficiant d'une certaine aura au sein du ghetto, j'imagine du fait de l'affaiblissement du raisonnement des juifs du ghetto affamés et épuisés comme de leur déshumanisation, ils avaient besoin d'un référent, de croire encore un peu en quelqu'un. Il avait le pouvoir absolu et tout membre qui refusait de se soumettre à ses ordres devait être dénoncé. Même parmi les surveillants et contremaîtres juifs, nombreux se sont montrés durs dans leurs relations avec les ouvriers.



Rumkowski ira jusqu'à l'opération du "Wielka Szpera" ( action menée par les allemands) du 5 au 9 septembre 1942 où il demandera aux parents (sauf aux personnes bien placées!!!!!!!) d'abandonner aux allemands les enfants de moins de dix ans, les personnes malades, les orphelins, les personnes âgées de plus de 60 ans, au prétexte de les déplacer afin d'organiser le ghetto en camp de travail. Un représentant de la Gestapo aidé des policiers juifs du ghetto rentrera dans chaque habitation et choisira les personnes jugées inaptes au travail!



Or, Chelmno existait et il est probable que Rumkowski ait été au courant du sort réservé à tous ces déportés.





Ce livre m'a assaillie de questions. Mais c'est un livre à lire absolument pour ne pas oublier, ce roman démontre bien comment fonctionne une micro société d'êtres humains liés les uns aux autres par le même destin : on y retrouve tous les travers de l'être humain., ceux qui veulent une reconnaissance coûte que coûte, ceux qui baissent la tête de peur des représailles. Je pensais qu'en période de détresse, de grande souffrance, il existerait un minimum de solidarité! Non, chacun jouait sa partition, sa survie, même si les informations sur les déportations ne parvenaient pas dans le ghetto, il y a eu des exactions dans le ghetto, il aurait pu y avoir une résistance comme à Varsovie, d'autant que le ghetto rassemblait un grand nombre de juifs de longue tradition de lutte ouvrière: je n'ai rien ressenti de tel, et les allemands ont bien su tirer profit de cette soumission.



Ah oui, et les rabbins continuaient de prier!!!!!



Je vous conseille pour les amis (es) intéressé (es) un article du Professeur Israel GUTMAN, historien, sur le site de Yad Vashem "La singularité du ghetto de Lodz" extrêmement détaillé et donnant beaucoup de précisions sur cette absence de résistance.



Bon, à présent, je vais lire un livre plus lumineux !



A signaler : beaucoup de mots allemands (j'avais mon dictionnaire près de moi) et pour les mots en yiddish, il y a un lexique en fin de livre.







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Les Élus

J’ai eu du mal à m’imprégner à la lecture.

Souvent je m’arrêtais et revenais en arrière parce que mon esprit s’était volatilisé ailleurs.

Peut-être parce que la monstruosité et plus facile à survoler. Que les maux de ses enfants sont dures à attendre.

Alors pour ne pas oublier, lisons ses atrocités, pour que cela ne se reproduise plus.



Extrait :



Le mutisme mensonger protège les criminels. C’est pourquoi nous venons, ici et devant vous, vous rappeler que l’injustice n’est pas encore réparée, que les auteurs des faits n’ont pas encore été punis et qu’ils sont, en raison d’une perte de mémoire consciente, tombés dans l’un de ces oublis légitimés par les autorités. Il n’y a pas de justice, il n’y a même pas de condamnation. 



Bonne lecture !
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Les dépossédés

Témoignage sous forme de roman sur le ghetto de Lodz , surtout sur le responsable juif du ghetto Mordechaï Chaïm Rumkowski .

Est-il naïf , espérait-il se sauver lui même et sa famille , sans doute était-il dans l'impossibilité de croire à la réalité de ' La solution finale ' puis après quand il s'est rendu compte de l'horrible réalité , il a sans doute été dépassé par les évènements , pris dans un engrenage implacable .

A sa décharge , il faut dire qu'il ne s'en n'est pas sorti , lui et sa famille ont été partie des derniers juifs à être déportés et ils furent gazés dès leur arrivée , de toute façon , il aurait dû rendre des comptes pour ses actions .

A-t-il réellement cru qu'on pouvait discuter avec les allemands , a-t-il pensé que survivre quelque temps était préférable à mourir tout de suite , à un moment , on a l'impression qu'il croit que les allemands vont gagner la guerre et qu'ils devront bien trouver un accord pour vivre ensemble .

Ce livre pose pleins de questions pertinentes , il permet de réfléchir à ce que fait l'homme dans des situations extrêmes .

Chacun peut se faire sa propre opinion sur ce trouble personnage .

Livre très bien documenté , très complet , on partage le quotidien des habitants du Ghetto , on voit que certains se débrouillent mieux que d'autres , rusent , se compromettent , rares sont ceux qui parviennent à rester dignes .
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Les Élus

Les élus, ce sont ces enfants, présentant des handicaps physiques, intellectuels qui furent écartés, éliminés par le régime Nazi, afin de préserver la pureté de la race. Autant vous dire immédiatement qu'on ne sort pas indemne de cette longue descente dans le bas-fond de l'enfer.

Le cadre de l'histoire est le Spiegelgrund, hospice viennois, dans lequel les gamins sont isolés, dans des pavillons différents selon leur degré de handicap ou de dangerosité. Des gamins qui arrivent là placés par le régime quand ils sont petits délinquants ou placés par leurs parents dans l'espoir d'un traitement, d'une guérison. Le Spiegelgrund est à la fois un "hôpital" et un centre de redressement, une maison de correction. Des parents qui ne pourront plus les voir, malgré leurs demandes répétées, malgré le siège de l'établissement, et des gamins qui les attendent

L'auteur nous permet de suivre quelques uns de ces gamins, dont Adrian, né d'un père gitan alcoolique et d'une mère qui ne s'occupe pas de ses enfants. Une gamin qui passera d'un bâtiment à l'autre au fil de ses incartades, de ses évasions...Un gamin qui nous raconte son histoire.

D'autres et ils sont nombreux ne pourront jamais raconter leur histoire. Euthanasiés à la demande de Berlin, ils seront autopsiés, leurs organes seront mis dans bocaux, afin de "faire progresser la science", des gamins "qu'il faut les considérer comme des sortes d'abcès vivants et le «traitement» prescrit par Berlin, n'est qu'une simple mesure hygiénique, un processus de désinfection naturelle." Tous subiront des violences s'ils mouillent le lit.

On se lie d'affection avec ces gamins, attachés, enfermés, sujets d'expériences médicales, punis par des injections de souffre...et j'en passe.

Rien de cela n'aurait pu se faire sans ces médecins, sans ces infirmières, qui obéissaient à des ordres, en toute bonne conscience pour le bien de la race ...Ainsi à l'issue de la guerre, ils ont pu dire :"On obéissait à des ordres", ou "Je ne savais pas". Certains ont pu même exercer, donner des conférences jusqu'à la fin de leur vie

Ecrit comme un reportage, "Les élus" est un roman mettant en scène des personnages imaginaires, des enfants handicapés et du personnel médical, synthèse de ces bourreaux jugés, emprisonnés ou exécutés et parfois non inquiétés à la l'issue de la Guerre. le livre nous permet de les suivre depuis 1941, jusqu'à l'arrivée des russes ou des américains....et même après. Des gamins devenus des hommes, mal dans leur peau, dont la réinsertion sera difficile, dont on prendre toujours en compte les emprisonnements passés

Livre révoltant, du fait des traitements subis par ces gamins sur ordre du régime, mais aussi parce qu'aucun médecin ou infirmière n'a refusé ces gestes de violence et de mort; révoltant du fait du système de défense adopté devant les tribunaux à l'issue de la guerre, par ces médecins et infirmières de l'horreur - se déclarant non coupables - révoltant parce que devant le nombre de ces salauds, certains ont pu passer au travers des mailles de la justice, devenir des personnalités reconnues...qui ont malgré tout pris comme vérité les conclusions de leurs anciens collègues nazis, une fois la guerre terminée.

"Les élus" a obtenu le Prix Médicis Etranger 2016. Un prix mérité.


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Lettres de pluie

Dans les années 60, un couple d'américains laisse pour quelques heures à Joannes, un voisin, ses deux petits enfants, Minna et Andreas.

Mais ils ne reviendront jamais.

L'histoire se passe sur une petite île norvégienne.

Microcosme de haines, de rancœurs datant de la 2ème guerre mondiale.

Bien des années plus tard, quand Joannes meurt, Andréas revient sur l'île et découvre enfin des vérités sur ses parents, sur de lourds secrets de guerre.

Les allers-retours incessants dans le temps sont parfaitement intégrés au récit.

L'ambiance est souvent malsaine, certains personnages plus qu'antipathiques, et pourtant cette histoire nous entraîne vers des dénouements imprévisibles.

J'ai eu une grande empathie pour Andreas, sa candeur d'enfant tellement attaché à sa sœur, sa solitude d'homme adulte, la conviction qu'il met dans ses recherches.
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Lettres de pluie

Enfants Minna et Andreas ont été confiés par leurs parents à Johannes , ils devaient venir les reprendre quelques heures plus tard et ne sont jamais revenus .

Devenu adulte , Andreas revient sur l’île de son enfance , il veut connaître la vérité .

Mais sa quête va s’avérer difficile , les rancœurs sont tenaces , les cicatrices , les suspicions de la seconde guerre mondiale ne sont pas effacées .

Quel est le rôle exact de Kaufmann ce riche propriétaire terrien , de Johannes , du régisseur Carsten , pourquoi Minna et Johannes n’apparaissent ensemble pas sur les photos d’enfance ?

La vérité est complexe , qui la détient ?

Lettres de pluie qui donne son nom au roman , c’est ce qu’imagine Minna enfant , elle pense que c’est le moyen qu’a trouvé ses parents pour communiquer avec elle , un code en lettres de pluie qu’ils utilisent la nuit .

Minna et Andreas seront marqués à jamais par cette enfance , par cette quête de vérité qui n’en finit jamais

Un très beau roman qui garde une grande part de mystère , pour cette raison le coup de cœur annoncé aux premières pages ne s’est pas concrétisé .

Merci à NetGalley et aux éditions Robert Laffont .



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Les Élus

J'ai eu l'occasion de lire de nombreux livres sur le nazisme et sur toutes leurs horreurs.Ce livre est pour moi le plus dur,le plus difficile;peut-être parce qu'il s'agit d'enfants et de handicap.J'ai eu beaucoup de mal mais à la fois beaucoup d'envie car ce livre est écrit avec beaucoup de respect.

Je le conseille vivement.





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Les Élus

A Vienne, en Autriche, pendant la Seconde Guerre Mondiale, des enfants porteurs de handicap ou issus de familles défavorisées socialement, sont placés au Spiegelgrund, un hôpital. Mais là-bas, loin de leur offrir les soins dont ils ont besoin et un peu de réconfort, ces enfants sont victimes d'expérimentations médicales odieuses, de mauvais traitements, de sévices divers et quand les médecins estiment que ces enfants ne sont pas "récupérables", ils leur donnent la mort. Felix Keuschnig, Jacob Nausedas parmi d'autres, sont ainsi tués, Julius Becker se donne la mort lui-même avec une paire de ciseaux, quant à Adrian Ziegler, il fait trois tentatives de fugue mais est rattrapé par ses bourreaux. Le procès du Spiegelgrand après la guerre punira-t-il enfin les tortionnaires ?



Il y a longtemps que j'avais noté la parution des Elus en librairie et que je souhaitais l'acquérir car je lis beaucoup de romans sur la Seconde Guerre Mondiale et celui-ci, sur le programme T4 mis en place par les Nazis, m'effrayait et m'attirait tout à la fois. Aussi, quand Masse Critique de Babelio et les Editions 10/18 m'ont permis de le découvrir, j'ai été ravie.

Ce roman sur une partie de la doctrine nazie autour de la pureté raciale et du sort réservé aux personnes différentes m'a beaucoup plu, même s'il est très glauque et plein de monstruosités, qui ont existé, il faut le savoir. J'ai fait des recherches complémentaires et appris que près de 800 enfants étaient morts au Spiegelgrund dans d'horribles conditions ; j'avais besoin sans doute de ces confirmations historiques pour y croire totalement tant l'horreur de la chose me paraissait inimaginable.

Ce roman n'est pas construit sur un mode ordinaire, on a des tranches de vie de différents personnages, enfants ou infirmières du Spiegelgrund, et pas une histoire véritablement suivie. Au début, ce procédé m'a surprise mais finalement, on rentre bien dans l'histoire quand même.

J'ai aussi été surprise car on assiste souvent aux délires hallucinatoires d'Adrian, rendant le récit parfois surréaliste mais c'est pour mieux nous faire pénétrer à l'intérieur de la tête d'Adrian. D'ailleurs, je me suis attachée à ce jeune garçon, fil conducteur de l'histoire, il m'a beaucoup touchée.

J'ai particulièrement apprécié les derniers chapitres du roman après la Libération, quand les Russes découvrent ce qu'il se produisait dans cet "hôpital", et le procès des Docteurs Illing, Hübsch, Türk qui fait froid dans le dos.

Je relirai Les Elus avec plaisir je pense car c'est un livre très fort et qui laisse une trace inoubliable.
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Lettres de pluie

Lettres de pluie Steve Sem-Sandberg chez Robert Laffont août 2019

#LettresDePluie #NetGalleyFrance

Norvège , en automne il pleut quand Andreas Lehman franchit le pont qui relie le continent à l'île. Ses pas le dirigent vers la Villa Jaune. Johannes est décédé, c'est Mme Sorensen leur voisine qui le lui a annoncé. Il revient vers ce qui a été sa maison, vers ce qui a été son passé , a fait son présent et construira son avenir . Un chemin truffé de ronces et d'épines l'attend, ceux qui savent se sont toujours tus parleront ils enfin ou seule la haine et le désespoir s'exprimeront- ils?

Un roman oppressant, une atmosphère délétère assortie à ces journées d'automne pluvieuses, grises et froides. Une écriture en harmonie. L'histoire se met en place lentement, très lentement, les évènements finiront par s'emboiter les uns aux autres. Une lecture en demi-teinte pour moi je n'ai pas réussi à pénétrer dans l'univers d'Andreas.

Un grand merci aux éditions Robert Laffont pour ce partage.
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Les dépossédés

Dans ce terrible roman, l'auteur nous convie à une plongée en apnée dans le ghetto polonais de Lodz, de son établissement en 1940 à sa liquidation en août 1944. Se basant sur une importante documentation (entre autres, La Chronique du ghetto qui fut miraculeusement épargnée, et de très nombreuses autres sources), il reconstitue le gouvernement du ghetto, la vie quotidienne dans celui-ci et les grands événements qui marquèrent sa brève et tragique histoire. Ce fut un ghetto remarquablement productif, comptant des centaines de milliers de personnes et des milliers d'ateliers et d'usines à ses débuts. Se détache la figure ambigüe et détestable de son Président, Mordechai Chaim Runkowski, qui crut pouvoir pactiser avec le diable et collabora avec l'administration nazie en s'efforçant de convaincre ses gouvernés que leur contribution à l'effort de guerre les sauverait, jusqu'au point où il leur demanda de livrer vieillards et enfants. Inutile de vous préciser que ce récit n'offre que peu de répit au lecteur alors que l'on s'enfonce un peu plus chaque jour dans la faim, l'horreur et le désespoir, car parmi les personnages courageux et résilients que l'auteur a construits à partir des archives susmentionnées, pratiquement aucun ne survécut pour raconter le ghetto de vive voix.
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Lettres de pluie

Lorsque Andreas revient sur le l’île suédoise de son enfance, il est en quête de réponses. En effet, dans les années 60, alors qu’Andreas et sa sœur Minna sont confiés à Johannes, leurs parents disparaissent mystérieusement et sans explications. Dès lors, le frère et la sœur seront élevés par Johannes. Que s’est-il donc passé ?



C’est ici un très beau roman au titre évocateur. S’il m’a globalement plu, il m’aura cependant manqué certaines petites choses pour un faire une excellente lecture. La construction du roman est classique, mais efficace. Les chapitres entre le présent et le passé s’alternent et le fil de l’intrigue se déroule peu à peu, de manière langoureuse, trop parfois. J’aurais souhaité davantage de rythme à ce roman qui a parfois tourné en rond.



Je n’ai pas toujours trouvé l’espace temps clairement défini, et une indication temporelle en début de chaque chapitre aurait été la bienvenue. Quelques digressions ont également parfois coupé mon rythme de lecture. C’est un roman au style pointu, et qui demande une certaine concentration.



Ce qui m’a indubitablement séduite dans ce récit, ce sont avant tout les personnages qui sont si bien dépeints et si bien dessinés que cela les rend très attachants. Ils ne sont pas linéaires et l’on peut suivre une réelle évolution dans leur manière d’être. L’auteur les a très bien travaillés et c’est sans aucun doute là où réside la force de ce roman.



L’intrigue est bien menée mais je n’ai pas toujours eu un sentiment de clarté et d’unité. Parfois, l’auteur s’est arrêté sur certains détails, et d’autres fois il en a survolé d’autres que j’aurais aimé plus approfondis. Malgré tout, j’ai beaucoup aimé cette recherche d’Andreas, cette nécessité de faire la lumière sur ce qu’il s’est réellement passé pour pouvoir avancer.



La plume est très belle. Le roman est découpé en petits chapitres, ce qui devrait en principe octroyer un bon rythme à l’histoire, mais je dois avouer que ce ne fut malgré tout pas vraiment le cas. Par contre, les émotions sont bien rendues.



Une belle découverte littéraire au style particulier et pointu et à l’intrigue délicate et parfois un peu ardue. Les personnages sont incontestablement la force de ce roman et les émotions sont bien rendues.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Les Élus

L’horreur de la seconde guerre mondiale et de l’idéologie eugéniste des nazis nous est racontée ici au travers de l’histoire de ces enfants du Spiegelgrund qui réunit des handicapés, des « débiles » et des inadaptés sociaux. En fait de handicap ou de débilité ce sont les traitements réservés à ces enfants qui les rendent à moitié fous et mourants. Laissés alités à contempler le vide et à pousser des cris d’angoisse et de douleurs, coupés de tout lien affectif et traités comme de petites choses monstrueuses. Et c’est évidemment la monstruosité des médecins et du personnel « soignant » qui nous est jetée en pleine face. Et c’est l’humanité de ces enfants, derrière leurs difformités, qui nous transperce le cœur.

La « mort miséricordieuse » cyniquement nommée par Hitler est prodiguée à ces enfants jugés irrécupérables et inaptes. Ils sont une charge pour la société, une tare pour la race aryenne. « L’euthanasie » est ici provoquée par manque de soins, par la malnutrition et les injections médicamenteuses. Parfois, la mort résulte d’expériences médicales douloureuses.

Ceux qui sont considérés comme inadaptés sociaux ou aux pathologies moins lourdes font aussi l’objet de sévices s’apparentant à de la torture. Les humiliations, les coups, le viol, la solitude et la misère affective, sont le quotidien de ces enfants.

Ce livre laisse un sentiment de dégoût, de colère et de révolte. Il m’a donné envie d’en savoir un peu plus sur l’opération Aktion T4 et sur les « euthanasies » (exécutions !) qui ont perduré jusqu’en 1945. Et la question « comment en est-on arrivé là » m’est venue en même temps que le sentiment de la monstruosité humaine qui me parait toujours plus sans limite. Un livre qui m’a laissé un sentiment de tristesse et un temps de recueillement à la dernière page tournée.

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Les Élus

J’adore lire des ouvrages qui tournent autour de la seconde guerre mondiale. À chaque fois, je suis émue par les récits, que ce soit en fiction ou en non-fiction. Dans l’optique de créer une race parfaite, les Nazis chassent. Ils chassent les malades, les criminels, les handicapés, les homosexuels. Ils veulent éradiquer le plus de « tares » possibles, comprenant dans le lot les Juifs, les Tziganes, les Noirs. Bref, tout ce qui ne correspond pas à l’idéal, au parfait, au propre. Dans ce roman, les chassés sont des enfants. L’idée, c’est d’enfermer dans un hôpital les enfants sourds, aveugles, handicapés, etc. Et de faire des expériences sur eux pour comprendre d’où viennent ces maladies, afin de les éradiquer, et de s’assurer de faire une race pure. L’eugénisme au détriment de la vie humaine. C’est triste, déchirant, émouvant, rageant, perturbant. Mais nécessaire. Nécessaire pour ne jamais reproduire. Pour le souvenir. Pour l’hommage à ces millions de victimes d’un idéal Nazi qui ne fait aucun sens. Un devoir de mémoire. Une lecture éprouvante.
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Les Élus

Pour ce roman, l’auteur est parti d’un fait réel. Pendant la seconde guerre mondiale, à Vienne, un hôpital psychiatrique est "reconditionné" pour l’accueil d’enfants handicapés. Il s’agit en fait, sous couvert de soins apportés aux enfants, d’euthanasie (et aussi d’expériences médicales sur ces « cobayes » sans défense).

On suit plus particulièrement le destin d’un jeune garçon qui survivra 3 ans dans cet hôpital : il n’est pas idiot ce gamin, juste un physique qui fait que tous le surnomme "le Tatar". Il a 11 ans à son entrée dans ce centre.

Il s’agit d’un roman où le sujet est très difficile et j’ai souvent été obligée de poser mon livre tant la détresse est prégnante.

Les trois quarts du livre sont présentés avec le regard de ces enfants principalement ceux du pavillon 15. Moins « malades » que les autres, ils ont une infime chance d’en réchapper. Ceux du pavillon 17, par contre, sont euthanasiés plus ou moins rapidement (pour les familles de ces enfants un laconique "décès pour cause de pneumonie" ou autre leur parviendra).

Battus, drogués, les enfants n’ont que peu d’espoir d’en sortir ; quand la survie est un combat quotidien, il reste peu de place à l’amitié.

Adrian a un père (alcoolique et qui bat sa femme), la mère a baissé les bras et préfère son petit frère (joli aryen aux yeux bleus).

Le récit des enfants est entrecoupés des réflexions de plusieurs l’infirmières qui assistent les médecins-bourreaux.

Enfin, la dernière partie raconte les suites de la guerre pour certains des protagonistes (dont Adrian et Anna Katschenka l’infirmière principale)



En conclusion : un roman très intéressant mais très difficile sur les faits évoqués (public sensible s’abstenir)
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