Sylvain Prudhomme

Conseillé par Olivier

En Algérie, Bahi conduit son camion, se souvient et raconte...

Le personnage principal est-il Bahi ou son camion? Car dans cette histoire les camions jouent un rôle très important. Bahi à la fois sympathique et ambigu est un vrai personnage de roman. Là encore, comme dans ses autres romans, l'auteur sait créer une atmosphère et le camion qui roule nous emmène dans l'Algérie de la colonisation, dans celle d'aujourd'hui aussi, avec ses problématiques. Les contextes politiques et historiques sont particulièrement intéressants, teintés d'humour, parfois.

Si la construction du roman (une seule phrase sur 250 pages!) a pu en rebuter certaines, ce livre mérite vraiment d'être lu. laissez- vous porter par les cahots du camion , fiez-vous à votre intuition et vous ferez un magnifique voyage.

On est en Guinée Bissau, la veille du deuxième tour des élections présidentielles. Couto, musicien vieillissant, est en compagnie de sa maîtresse lorsqu'il apprend que Dulce , son premier amour, l'ancienne chanteuse du groupe mythique "Super Mama Djombo," est décédée. Toute la journée, Couto va déambuler dans le village, rencontrer des amis, parler de la disparue. Couto se souvient et déambule dans sa mémoire comme il déambule dans le village.

C'est un livre mélancolique et nostalgique, riche d'émotions et de sensations. L'auteur a beaucoup de talent pour créer une atmosphère, décrire l'Afrique et ses touffeurs. Il possède un sens très aigu de la description.

C'est un roman sur la musique et sur l'Histoire. L'aspect documentaire est très fourni et donne une vision pessimiste d'un pays africain avec ses rêves de démocratie toujours déçus. C'est un livre envoûtant à l'écriture presque musicale rythmée par l'incursion de mots créoles. Même si l'on a du mal parfois à démêler le présent du passé ce roman a été très aimé par les lectrices de notre groupe.

Guinée-Bissau, 2012. Couto vient d’apprendre la mort de Dulce, la femme qu’il a aimée autrefois. Ensemble ils ont chanté au sein du groupe le Mama Djombo ; ils ont brillé sur scène il y a trente ans, le public les adulait. Alors que le climat politique est en train de changer et qu’un coup d’état se prépare dans l’ombre, Couto déambule dans la ville, au rythme des rencontres et des souvenirs fugaces qui refont surface.



Des mots en créole parsèment le texte, où les dialogues ne se distinguent pas du reste du texte, ils se fondent l’un dans l’autre, ce qui peut au début perturber le lecteur. Un roman à l’écriture déroutante, auquel je n’ai pas accroché, mais qui ne m’a pas pour autant déplu. J’ai aimé l’atmosphère et la fin très émouvante. Un texte dénué de pathos, où la douleur est présente, mais en demi-teinte, avec pudeur.
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(Lecture partagée du 13 juin 2017)



Dans La Crau, désert de pierres aux portes d’Arles, Matt, pour les besoins d’un film s’intéresse à la vie de deux frères aujourd’hui disparus.



On s’installe très rapidement dans le livre, on a l’impression de feuilleter un album de photos. Ce sont des retours en arrière, dans les années 80, années de fêtes mais aussi « années sida », c’est aussi une amitié virile d’aujourd’hui.

Les personnages sont très intéressants, attachants voire attirants. Le destin de ces deux frères si différents nous émeut.

On trouve de belles descriptions de la Crau, de l’estive. C’est un livre bien écrit dont la construction est intéressante.

C’est un livre nostalgique, un livre de mémoire sans suspense qui dégage une sorte de tristesse larvée.



Lecture recommandée.

J'avais fait la connaissance de Sylvain Prudhomme avant d'avoir lu Les Grands lors d'une rencontre où il m'a proposé une nouvelle sur les tresseuses africaines de Paris. Cet auteur est extrêmement sympathique, souriant (et beau, ce qui ne gâte rien) Les Grands m'ont un peu déçue comme chaque fois qu'il s'agit d'un groupe de musique que je ne connais pas...

J'espérais en savoir plus sur la Guinée-Bissau en pleine ébullition mais il est surtout question de Couto, guitariste d'un groupe qui a eu son moment de gloire dans les années 70 et là, on est en 2012. Couto apprend la mort de Dulce, chanteuse du groupe et son premier amour ; leur histoire et celle du groupe défilent dans ses souvenirs. On a l'impression qu'ils vivent tous dans le passé, indifférents au coup d'état qui se prépare...

« Guinée-Bissau, 2012. Guitariste d’un groupe fameux de la fin des années 1970, Couto vit désormais d’expédients. Alors qu’un coup d’État se prépare, il apprend la mort de Dulce, la chanteuse du groupe, qui fut aussi son premier amour. Le soir tombe sur la capitale, les rues bruissent, Couto marche, va de bar en terrasse, d’un ami à l’autre. Dans ses pensées trente ans défilent, souvenirs d’une femme aimée, de la guérilla contre les Portugais, mais aussi des années fastes d’un groupe qui joua aux quatre coins du monde une musique neuve, portée par l’élan et la fierté d’un pays. Au cœur de la ville où hommes et femmes continuent de s’affairer, indifférents aux premiers coups de feu qui éclatent, Couto et d’autres anciens du groupe ont rendez-vous : c’est soir de concert au Chiringuitó. » (synopsis éditeur).



Couto est un personnage inventé. C’est avec lui que le lecteur va découvrir le parcours d’un groupe de musiciens qui a bel et bien existé (Le Mama Djombo) et les événements qu’a traversés la Guinée-Bissau depuis les années 1970 (dictature, coup d’état, nouvelle dictature, soulèvement de la jeunesse bissau-guinéenne…). Toute une histoire, tout un récit. Enrichissant.



Mais la découverte tient avant tout de ce premier contact avec une plume, celle de Sylvain Prudhomme. Atypique. Une écriture qui claque, qui vibre, qui ne lâche rien puis, dans une même phrase, une écriture qui s’adoucit, caresse, réconforte. Une écriture tonique que l’on entendrait presque respirer. Une écriture qui colle à la semelle de son personnage, Couto, un homme d’âge mûr qui a déjà bien roulé sa bosse. Avec lui, on observe le cœur des événements : le passé d’une nation qui a conduit nombre d’hommes à fuir le pays, le bouillonnement qu’elle vit dans les années 2010. Il est aussi question de musique, de passion, d’un groupe qui rencontre son public, d’un groupe qui se laisse porter par le succès, éternelle surprise d’entendre une salle pleine à craquer scander le nom de chaque musicien. Et puis la gloire s’en est allée comme elle est venue ; elle n’a laissé aucune amertume. Ce qui a été vécu l’a été pleinement, sans regrets… ils ont engrangés les souvenirs pour des décennies. « Les Grands », c’est ainsi que la nouvelle vague de musiciens locaux appellent respectueusement cette génération d’artistes qui a prouvé que tout était possible, que la musique de Guinée-Bissau n’a pas de frontières.
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Le choc entre la Provence de Bosco et la France de Giscard a été terrible. Légende est le récit entomologique de ce fracas.
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Flamboyance et autodestruction d'une jeunesse intensément auscultées dans Légende par un écrivain qui a su imposer tant sa sensibilité aux lieux, aux généalogies, aux liens entre les êtres.
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De sa plume vivante, entêtante, Sylvain Prudhomme déploie l'histoire de ces écorchés vifs comme s'ouvre une fleur, avec délicatesse et émotion.
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J'étais très contente de recevoir le dernier livre de Sylvain Prudhomme dont j'avais déjà lu et apprécié quelques romans. Merci à Gallimard et Babelio pour cet envoi masse critique.



Je dois toutefois reconnaitre que j'ai été un peu déçue, quelque chose n'a pas pris dans cette odyssée des années 80 du sud de la France. Le propos m'intéressait pourtant et je pense qu'habitant lui-même dans le sud-est, il y avait une véritable envie de proposer un voyage "sur place" de la part de l'auteur. Mais je n'ai pas retrouvé l'émotion que j'avais pu avoir avec les Grands ou Là, avait dit Bahi.



Le texte est bien écrit, certaines phrases recherchées au niveau du style mais cela n'a malheureusement pas suffit pour en faire un coup de coeur, dommage.

Une déambulation lente et mélancolique dans l histoire de la guinée bissau portée par la musique des "Super Mama Bjombo".

Un roman sur la tristesse heureuse du temps qui passe

Une belle découverte