AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Sylvain Prudhomme (472)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'Enfant dans le taxi

Le contraire du corps des soldats qui ces derniers mois emplissaient d'un coup la ferme de leurs vociférations ivres, abattaient trois ou quatre poules, les dévoraient mi-crues en la reluquant de loin, des mots gras plein la bouche, des ricanements lubriques jusqu'au fond des pupilles, repartaient aussi vite qu'ils pouvaient, avec leur terreur d'hommes en pleine décampade, leur brutalité de vivants dont la fin est proche et qui le savent, et qui désespérés de se savoir foutus envient tout ce qui autour d'eux va vivre, voudraient faire la peau à chaque être dont le coeur va continuer de battre, le blesser, l'abîmer, lui faire payer l'insolence de sa santé.
Commenter  J’apprécie          20
Par les routes

Sacha écrivain proche de la quarantaine quitte Paris pour s’installer dans une petite ville du sud est de la France où il ne connaît personne (un très vague cousin)



Le hasard va faire qu’il va re croiser son ami de jeunesse, ami totalement perdu de vue ! « L’auto-stoppeur », il ne l’appellera que comme cela. En effet du temps de leur amitié fusionnelle, l’unique occupation de celui ci était de parcourir les routes en auto-stop ( à l’heure du covoiturage, il préfère le pouce levé et le hasard )

« l’auto-stoppeur » est mariée avec Marie, traductrice de l’italien et leur petit garçon Augustin.

Ils sont amoureux, ils ont une vie douce !

Le désir de parcourir les routes n’a pas quitté l’auto-stoppeur , alors a 40 ans de temps en temps il disparaît, un jour, deux jours, plus, il part aux hasard des routes, des rencontres, il n’a pas d’itinéraire …



Sacha retrouve cette amitié qu’il avait perdu, il va devenir l’ami intime de ce foyer, parfois rendre service en gardant Augustin, pour dépanner Marie quand son auto-stoppeur de mari est sur les routes…les circonstances le rapproche de Marie.



Vous êtes entrain de vous dire trio amoureux en perspective…non …



C’est un roman de rencontres ,sur le hasard de celles ci et l’infini possibilité de celles ci, l’infini possibilité des vies, de nos vies…sur comment faire renaitre nos vies ! la liberté de chacun, la richesse de chacun



« autant de vies potentielles qui n’existeraient que le temps( parfois) d’un après-midi » …la dispersion vaincue. (l’histoire ) de l’éternel éparpillement des existences conjurées » »infatigablement, il amassait. A travers lui des liens se nouaient, des vies se trouvaient rapprochées »



Roman où il est question du temps, du moment, du moment présent

Une histoire de paysages, de traversée du temps ,d’un pays. Évoque le temps suspendu de la province à travers ses routes, ses villages, ses clochers, ses coins reculés, les gens qui y habitent.

Hommage à la grande richesse de la France, belle évocation de tous ses noms de villages et de villes : amusants, drôles, poétiques, évocateurs,infiniment riches et curieux !!! parfois aux associations amusantes



Belle écriture fluide, sans lyrisme et nostalgie inutile .



ATTENTION ce Roman est bien plus riche qu’il n’en a l’air. Très Belle découverte

Commenter  J’apprécie          00
L'Enfant dans le taxi

J’ai trouvé dans cette histoire une similitude avec des écrits de Patrick Modiano : La nostalgie et la quête d’identité en particulier.

L’histoire est celle de Simon, un homme d’une quarantaine d’année, en instance de divorce, deux enfants.

A l’occasion de l’enterrement de son grand-père, il apprend que celui-ci a eu un enfant en 1945 avec une allemande. Il a abandonné cet enfant puis s’est marié et a eu quatre enfants.

Entre imagination et « fait réels », j’ai aimé suivre le cheminement d’un homme qui se pose des questions sur la famille, celle de son grand-père et la sienne.
Commenter  J’apprécie          70
L'Enfant dans le taxi

Que d’interrogations en refermant ce roman ! Je tourne et vire, je sens mon esprit qui d’ordinaire à la fin d’une lecture s’apaise et reste encore un peu flotter autour des personnages juste quittés, je le sens partir dans tous les sens.

Y a-t-il une part autobiographique dans ce roman, pourquoi me touche-t-il autant alors que le sujet ne m’est pas familié ? Ah je sais, c’est l’extrême sensibilité du personnage principal.

Mais sa sensibilité, il la doit à sa situation actuelle : séparation, décès de son grand-père, découverte d’un oncle caché ou est-ce un trait de son caractère ?

Et pourquoi certains personnages ont des prénoms et d’autres uniquement des initiales? C’est ceux qu’il aime qui ont des initiales ? Ah non ses fils s’appellent Tom et Victor. Alors pourquoi sa femme et cet oncle inconnu se nomment ils A. et M. ? Parce qu’ils lui échappent peut être.

Mais cet M, cet enfant désormais grand-père, né d’un soldat français et d’une jeune allemande, il existe ? Comment a-t-il vécu, sa mère s’est faite tondre elle aussi après la guerre, comme les françaises accusées de collaboration horizontales ?



Ce roman, c’est celui d’un secret de famille qui éclate à la mort de celui qui n’arrivait pas à l’assumer. C’est celui d’un amour furtif et interdit qui se soldera par un enfant alors que la guerre se termine et que la France et l’Allemagne repartent chacune chez elles.



L’auteur a un style. Il incruste les dialogues, il fait de longues phrases faites de réflexions de son personnage, il propose des chapitres quasiment sans ponctuation que l’on termine essoufflé.



Je ne sais pas si j’ai aimé, mais j’ai ressenti des choses en lisant l’enfant dans le taxi.

Et c’est à mon sens le plus beau compliment que l’on puisse faire en littérature. Veni Ressenti Vici.

Commenter  J’apprécie          50
Par les routes

Je ne suis pas déçue par ma première rencontre avec l'auteur. L'écriture est fluide, l'histoire originale. Elle a le mérite de nous faire découvrir la France, via ses axes routiers. Et de nous faire réfléchir sur les relations qui se nouent entre les automobilistes et les auto-stoppeurs qu'ils accueillent dans l'espace exigu de leur habitacle. En revanche, je ne me suis pas attachée aux personnages, trop égoïstes à mon goût, chacun à leur façon. Sans vouloir dévoiler un trop grand pan de l'histoire, je m'interroge : comment peut-on être à ce point épris de liberté, avoir tant besoin de tisser des liens éphémères, au point de dénouer ceux que l'on a pris le temps de construire sur la durée ? Ce choix a un prix, que l'un des personnages est prêt à payer. C'est sans doute ce qui rend ce roman doux-amer.
Commenter  J’apprécie          00
Par les routes

Le narrateur, Sasha, retrouve des années après un vieil ami toujours nommé par ce nom: l’autostoppeur.

Sasha est célibataire sans enfant, l’autostoppeur a une femme et un fils. Et pourtant… si Sacha est devenu casanier malgré son célibat, l’autostoppeur est toujours dans la fougue de sa jeunesse, quittant régulièrement son foyer pour faire du stop, voyager à travers la France en nomade, faire des rencontres fortuites comme un collectionneur insatiable.



L’autosoppeur est un personnage énigmatique et libre. On l’admire sans réussir à le cerner. Il cherche sa place, quitte à compromettre son bonheur. Ce roman déroutant, qui se lit comme une fable, pose question sur nos aspirations profondes.



"Le monde se divise en deux parties, ceux qui partent et ceux qui restent », comme le dit si justement Sylvain Prudhomme, qui écrit une ode délicate à la liberté et à l’amitié. C’est une belle lecture inspirante et intimiste que je ne peux que recommander.
Commenter  J’apprécie          30
L'Enfant dans le taxi

Superbe récit d’une histoire familiale qui commence par le début, un amour ancien puis continue par la fin, un décès avant de continuer par le milieu. Le conteur vit sa propre histoire en parallèle, elle aussi en pièces composées et décomposées. L’histoire et la géographie européennes sont en filigrane de ce récit conte avec beaucoup de délicatesse, une fine observation des douleurs enfouies et beaucoup d’humanité. L’écriture est belle et fluide, et l’encrier de Sylvain Prudhomme devait contenir beaucoup de sensibilité ou de poésie de l’âme, ou des deux. À lire et relire.
Commenter  J’apprécie          30
L'Enfant dans le taxi

Sylvain Prudhomme L'enfant dans le taxi

Les éditions de Minuit



Je ne sais plus pourquoi j'ai arrêté de lire Sylvain Prudhomme. J'avais aimé « Légende » mais « Sur les routes » m'avait laissée sur le bord de l'histoire. La déception peut-être ! le bookclub de Catherine m'a permis de renouer avec cet écrivain du sensible à l'écriture fine et mélancolique, dont la petite musique des mots, en principe, m'emporte, dès les premières notes.

J'ai commencé par lire « Les orages », recueil de nouvelles, photographies de l'instant, du point de bascule, de l'instant précis où la pleine conscience vient mettre un coup de projecteur sur ce qui a été, ce qui est et ce qui ne sera plus. Je n'ai pas aimé toutes les nouvelles de la même façon, certaines ne m'ont pas touchée mais d'autres m'ont faite frémir, craindre, m'ont émue, La petite lumière où j'ai craint le pire, l'histoire d'Awa et de sa destinée sclérosée, liée, immuable.

Dans la foulée, j'ai lu « L'enfant dans le taxi ». Roman superbe, concentré d'émotions et de pudeur. C'est l'histoire d'un secret de famille et cela ne pouvait que me plaire...

Un jour Malusci a aimé une femme. Circonstance exceptionnelle, moment hors du temps, parenthèse forcée dans sa vie de soldat, pulsion de vie ou de sursis. C'était en Allemagne, au bord du lac de Constance, c'était la guerre, c'était la vie qui continuait.

Aujourd'hui Malusci, le patriarche, s'est éteint. Sa nombreuse famille est rassemblée autour de son épouse Imma pour les funérailles. Simon son petit-fils, apprend au détour d'une conversation, l'existence de M un fils illégitime que le grand père aurait eu dans sa jeunesse, « son erreur de jeunesse » dira Imma.

Simon est à une période charnière de sa vie, il se sépare de son épouse, voudrait préserver ses garçons et cette histoire vient faire écho à ses sentiments nouveaux d'abandon, de reconnaissance, il entreprend alors de rencontrer M à travers les souvenirs de ceux qui l'ont rencontré.

Je veux ajouter qu'à la fin du livre, une petite lumière s'est allumée au bord d'un lac, au bord d'une vie et j'ai eu l'impression que la lecture de « Les orages » m'avait préparée à cela.

Commenter  J’apprécie          40
L'Enfant dans le taxi

Soldat d’occupation français affecté en Allemagne, Malusci rencontre une jeune inconnue allemande au bord du lac de Constance avec qui il va, sans le savoir, avoir un enfant, né après la Seconde Guerre mondiale.

Mais ce n’est qu’une fois ce patriarche décédé que Simon, le narrateur, découvre l’existence du premier enfant de son grand-père.

Cet enfant n’a pas eu le droit à une place parmi les siens dans une famille sous le jouc de l’omerta « puisque depuis toujours dans l’ordre des familles, le crime c’est de parler jamais de se taire ». Et même lorsqu’à 15 ans, il prend un taxi depuis l’Allemagne pour tenter de retrouver son père revenu d’Algérie et installé près de Toulouse, ce dernier refuse de le rencontrer.

Ce roman qui prend sa source dans la recherche obsédante mais déçue de ses origines, est plus centré sur la famille de Malusci elle-même que sur la quête d’identité du jeune allemand. Je me suis peu intéressée au vécu des personnages que j’ai trouvé assez ordinaire, leur vie de couple, les rapports dans la fratrie, la toute puissance du patriarche, car rien n’est très approfondi. Et j’aurais préféré que l’accent soit mis sur la recherche du père de cet enfant de la guerre qui passe, selon moi, bien trop en second plan.

Au final il m’aura manqué un ancrage historique plus solide, des caractères plus contrastés et un présent plus connecté au réel pour apprécier ce roman qui ne me laissera pas un souvenir marquant.

Mais déçue de ne pas avoir retrouvé l’étincelle du superbe Par les routes, je garde en mémoire cette puissance imaginative qu’a Sylvain Prudhomme pour nous entraîner dans une réalité toute symbolique, et je lirai certainement son prochain roman.

Commenter  J’apprécie          70
L'Enfant dans le taxi

Je découvre l’auteur avec ce titre énigmatique : qui est cet enfant, et pourquoi est-il dans un taxi ?



Il m’a fallu attendre longtemps au cours de ma lecture pour avoir la réponse. Et j’aurais aimé demander : que ressent-il ?



J’ai aimé la plume de l’auteur, parfois très classique, parfois sans points et avec accumulations.



J’ai aimé que ce roman me parle de séparations : celle du narrateur avec sa femme ; celle lors du décès du grand-père.



J’ai aimé que certains personnages tissent des liens secrets : entre le fameux garçon et certains membres de la famille de son père.



Mais j’ai été agacé de lire sans cesse que les silences dans les familles font des dégâts et en même temps lire de constant éclats de rire, même quand la situation n’est pas drôle. Peut-on remplacer le silence par du rire forcé ? N’est-ce pas plutôt un symptôme ?



J’ai détesté l’ambivalence du grand-père à la fois patriarche que personne ne contrarie mais qui fuit devant son fils illégitime.



Quel courage a eu ce garçon de se lancer sur les routes en pleine incertitude.



Et bien sûr, j’ai aimé le dernier mot.



L’image que je retiendrai :



Celle de la mer au bord de laquelle vit la famille légitime, et celle du lac au bord duquel vit le fils illégitime.
Lien : https://alexmotamots.fr/lenf..
Commenter  J’apprécie          60
L'Enfant dans le taxi

Une belle histoire sur le poids des secrets de famille, les liens de sang, le parcours des uns et des autres à la recherche de son propre salut. Le style de l’écriture est simple, à la hauteur de cette histoire qui nous ramène à nos propres réalités familiales.
Commenter  J’apprécie          00
L'Enfant dans le taxi

A l’occasion d’une table ronde, J’ai entendu l’auteur parler de son livre que je n’avais pas lu. J’avais découvert son écriture avec « Par les routes » et elle m’avait séduite. Une écriture tourbillonnante, faite de phrases souvent longues qui suivent le cheminement d’une pensée, une certaine douceur de plume, un choix formel de ne pas marquer les dialogues selon les conventions typographiques habituelles. J’ai trouvé que l’expression orale de l’auteur ressemblait à son écriture. Il y avait comme des volutes dans sa voix, une sorte de démarrage lent puis un emballement, des montées de son, dans les aigus à la fin de ses phrases, qui restent souvent en suspens. J’ai compris , à l’écouter, que dans ce livre, le narrateur était son jumeau et que l’histoire s’ancrait dans sa double réalité : une séparation d’avec la mère de ses enfants avec toute la tristesse qu’elle charrie et dans le même temps le dévoilement d’un secret de famille ou plutôt d’un évènement su par certains, mais totalement tabou jusqu'à la mort du patriarche.

Le narrateur, Simon, va peu à peu s’identifier au fils « caché » ou plutôt « abandonné » de son grand-père qu’il a eu avec une allemande au sortir de la deuxième guerre mondiale. Il entraîne son lecteur à ses côtés, dans l’enquête qu’il mène et dans les questions existentielles que cela suscite en lui.

Je suis toujours admirative de ceux qui réussissent à transformer une histoire intime et singulière en « objet » littéraire, sans pathos, sans exhibitionnisme. Ici le propos parait simple et tant couler de source que cela masque le travail sûrement considérable qui a été nécessaire pour créer cette magie !

Si vous ne connaissez pas cet auteur, alors je vous encourage vraiment à le découvrir !



Commenter  J’apprécie          102
L'Enfant dans le taxi

Au même moment où son grand-père quitte ce monde, Simon redonne vie à une ancienne histoire d'amour de son grand-père, débutée il y a bien des années, au bord du lac de Constance. De cette histoire, est né un fils. Le narrateur investigue le passé à la recherche de ce fils oublié. Cette quête devient, pourrait-on dire obsessionnelle, mais en faisant lumière sur un passé enterré par le poids du silence, l'ombre gagne sa propre vie sentimentale.
Commenter  J’apprécie          30
L'Enfant dans le taxi

Magnifique roman, magistralement écrit.

L'histoire est peut-être simple comme le disent certains lecteurs, mais tout de même, elle est prenante.

Un enfant abandonné qui va à la recherche de son père.

Et le petit cousin qui lui va à la recherche de cet enfant devenu un vieil homme. C'est poignant et je ne peux que le recommander. J'ai été happée par l'écriture de Sylvain Prudhomme.
Commenter  J’apprécie          50
L'Enfant dans le taxi

Un roman touchant, tout en sincérité et en sensibilité, basé sur l'histoire d'un véritable secret de famille découvert par Sylvain Prudhomme. C’est l’histoire de Simon, écrivain et père de deux jeunes enfants en train de se séparer de leur mère, qui apprend à l’enterrement de son grand-père que celui-ci a eu un enfant avec une Allemande à la fin de la 2nde guerre mondiale. Entre sa séparation amoureuse et la découverte de ce secret de famille, tous les repères de Simon semblent s’effriter. Malgré les réticences familiales, il ne peut s’empêcher d’enquêter sur ce mystérieux oncle allemand qui vivrait près du lac de Constance.
Lien : https://www.marionjoceran.fr..
Commenter  J’apprécie          40
L'Enfant dans le taxi

Une histoire d'amour comme il y en a eu pendant la guerre. Un secret familial plus ou moins bien caché pendant trois générations. Et un jour la reconnaissance fait suite à la surprise pour le petit fils.

Un roman qui au fil de situations très détaillées, nous entraîne à la recherche d'une identité cachée et en même temps nous interroge sur le temps et son impact sur nos histoires d'amour.

A lire, parce que c'est agréable et que ça fait du bien.
Commenter  J’apprécie          70
L'Enfant dans le taxi

Je garde un souvenir très fort de ma rencontre avec le roman "Par les routes" de Sylvain Prudhomme. J'en attendais donc tout autant avec celui-ci.

Je ne peux pas dire que j'ai été déçu mais ce fut moins fort. Cela reste une histoire attachante, bien écrite et bien construite qui met en lumière des situations dramatiques bien plus nombreuses que l'on ne l'imagine.
Commenter  J’apprécie          50
L'Enfant dans le taxi

Les secrets de famille ont très largement été traités par différents arts, cinéma et littérature en tête. Ici, il s’agit d’un fils issu d’une relation durant la Grande Guerre. On suit un narrateur longtemps après les faits, tentant d’éclairer ce qui est encore un mystère pour lui. Lors de cette épopée minimaliste, on en apprend beaucoup sur un narrateur au couple en instance de divorce, mais dont la peine est loin d’être consommée. Ce voyage vers les origines est une paradoxale fuite en avant pour ce personnage mélancolique, en deuil. L’Enfant dans le Taxi traite des liens familiaux sur plusieurs tableaux. Ceux brouillés par le temps, ceux qui se délient au présent. La langue de Prudhomme se veut vraiment sensible, parfois à l’os, dénuée de toute ponctuation comme les questions s’enchaînent pour un personnage en manque de repères. Malgré un sujet qui appellerait les larmes en tout genre, et les fioritures, le style se veut toujours très subtil et fin. Jamais épais, le propos montre juste ce qu’il faut d’émotions, dans un ensemble qui se tient et dont on ne lâche jamais la lecture, non par suspense mais par le vouloir de creuser la psyché complexe d’un homme perdu.
Commenter  J’apprécie          10
Par les routes

Avis : Génial
Commenter  J’apprécie          00
L'Enfant dans le taxi

Le poids des non-dits au sein d'une famille

Le jour de l'enterrement de son grand père , Simon, le narrateur, apprend de la bouche d'un oncle par alliance que le défunt a depuis très longtemps un enfant caché : celui né de sa rencontre avec une jeune fille allemande alors qu'il était soldat des troupes françaises en Allemagne pendant la guerre. «Le «commandeur», «le patriarche» n'était pas irréprochable... . La famille le sait, mais on n'en parle pas . On a mis la faute sous le tapis «le crime c'est de parler, jamais de se taire.»



Cette nouvelle est pour lui une véritable «déflagration». «Je m'étais soudain retrouvé avec le bout d'un fil entre les doigts, l'extrémité d'une pelote sur laquelle j'avais aussitôt senti que je n'aurais qu'à tirer pour faire venir à moi le reste de l'histoire».

Simon se sent appelé à rechercher les traces de cet oncle caché duquel, sans le connaître, il se sent proche «J'ai pensé que j'étais le frère de M. dans l'ordre des condamnés au remodelage, à la fiction. Son frère dans l'ordre des intranquilles, des insatiables, des boiteux.»

Il est vrai que Simon vit alors une période difficile, il est en train de se séparer de sa compagne avec laquelle il a eu 2 enfants : une séparation faite dans la tristesse mais aussi dans la douceur .



Simon tentera alors de reconstituer grâce à des souvenirs lointains, des recherches sur Internet et des infos données par son oncle, le parcours de celui qu'il désignera , faute d'identité, par l'initiale M. Sa route route sera longue et chargée de surprises ….



L'ENFANT DANS LE TAXI, livre des hontes et des secrets est, outre une une enquête sur le fils caché, une observation et une réflexion sur le poids des non dits au sein d'un microcosme familial , et surtout aussi un roman à l'écriture tout en longues phrases denses, bouillonnantes, en cascades, qui transportent irrésistiblement le lecteur dans les flots de pensées du narrateur .
Commenter  J’apprécie          100




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Sylvain Prudhomme (2264)Voir plus

Quiz Voir plus

Les couples célèbres

Qui étaient "les amants du Flore" ?

Anaïs Nin et Henri Miller
Elsa Triolet et Aragon
Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre
Paul Verlaine et Arthur Rimbaud

9 questions
9422 lecteurs ont répondu
Thèmes : couple , roman d'amourCréer un quiz sur cet auteur

{* *}