AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Tecia Werbowski (32)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le Mur entre nous

Un court roman comme je les aime !

C’est par la voix de sa protagoniste principale, Iréna Gołebiowska, que nous est contée à la première personne la trame du roman.

Jusqu’à ses dix-huit ans, elle a vécu heureuse avec ses parents Marysia et Stanislaw Gołebiowski. Le jour de son bal de fin d’études, elle reçoit par la poste sa robe de bal offerte par Zofia Lass, une sorte de tante qu’elle voyait de temps en temps quand elle était enfant. Zofia Lass est l’auteur d’un livre à succès, Le Mur entre nous, traduit dans le monde entier. Stanislaw et Marysia lui annoncent qu’ils ne sont que ses parents adoptifs, ses parents naturels, Klara et Hendrik Sternchuss, juifs, sont morts à la guerre et sa mère, voulant sauver la vie de sa fille les leur a confié. Dans un sac Iréna trouve une lettre de sa mère ainsi qu’un manuscrit. Iréna comprend alors que Zofia Loss a publié celui-ci sous son propre nom.

Iréna lui voue alors une haine féroce et rêve de se venger...



Le roman nous fait passer de Montréal à Varsovie et Prague. J’ai aimé la visite que l’auteure m’a fait partager dans cette dernière ville, ses allusions à la Pologne sous l’ère communiste et sa description de l’hiver canadien.

Ce récit est court mais dense, tout est relaté par de brèves phrases sans fioritures, l’essentiel est dit et avec une telle puissance !

Iréna nous fait découvrir sa psychologie, son désir de vengeance, son obsession à retrouver Zofia Lass, ses états d’âme.

Roman sur la vengeance bien entendu, mais aussi sur un secret de famille, un plagiat, il m’a captivé de bout en bout.

Tecia Werbowski admirait Nina Berberova, elle réussit ici à nous donner un récit de la même trempe que ceux de son idole.



Commenter  J’apprécie          650
Prague Memories

Tecia Werbowski, née en 1941 à Lwów en Pologne - l'actuelle Lviv en Ukraine - a écrit une dizaine de romans, de nombreux essais et plusieurs recueils de nouvelles.

Ensemble avec Irena Tomaszewski, elle est l'auteure de l'important document historique "Nom de code : Zegota" paru en 1994 en Français.

Zegota a été une organisation clandestine polonaise pour la sauvegarde des Juifs des camps de la mort.

Cet ouvrage figure comme numéro 24 des 106 titres sur ma liste "Hommage aux héroïnes de guerre".



Le présent recueil "Mémoires pragoises" est bien entendu nettement moins ambitieux, mais offre par contre deux nouvelles émouvantes plein d'un mélancolique charme rétro.

Deux histoires construites autour de deux protagonistes féminins Alena et Lena de Prague.



Le 3 avril 1998, Miroslav Pešek, le jeune homme à tout faire du consulat tchèque à New York, est envoyé à la petite ville frontalière avec le Canada de Plattsburgh pour assurer la traduction des déclarations d'Alena Gazda, soupçonnée d'avoir tué son employeuse, l'octogénaire Clara Berg...



Détrompez-vous, il ne s'agit pas d'une banale histoire policière, mais le récit d'une confrontation psychologique entre 2 femmes appartenant à 2 mondes bien différents et une comparaison originale entre les villes de New York et Prague.

Il y a d'une part une soirée à l'exclusif Hotel Carlyle pour un show de Woody Allen et d'autre part beaucoup de nostalgie pour la capitale tchèque qu'Alena n'a quitté que... physiquement.



Dans la seconde nouvelle Lena Lewicki, qui habite au Canada, nous raconte le sort de sa famille qui a vécu à Prague de 1949 à 1952 et de 1957 à 1962.



J'ignore dans quelle mesure cette nouvelle est autobiographique pour Tecia Werbowski, mais toujours est-il que l'auteure et Lena Lewicki sont nées la même année dans la même partie du globe.



Les 2 dames évoquent en tout cas Prague avec une nostalgie enthousiaste, si je peux m'exprimer ainsi.

Lena adore cependant également Montréal et trouve particulièrement palpitant de sauter ("hopping") entre 2 continents : "c'est comme être marié et avoir un amant en même temps".



Pourtant il s'agit d'années mouvementées pour le diplomate polonais Stanislas Lewicki, attaché culturel à Prague, son épouse Zina, une doctoresse d'origine russe, et leur fille Lena.



Je vous laisse découvrir les souvenirs de Lena, qui, outre intéressant du point de vue historique, sont hautement littéraires avec des citations poétiques d'Aristide Bruant, du poète polonais Antoni Slominski (1895-1976) et de l'auteur-compositeur canadien Leonard Cohen (1934-2016).

Commenter  J’apprécie          460
Hôtel Polski

Pendant la Deuxième guerre mondiale, alors que le ghetto de Varsovie se fait vider, le soldat allemand Joachim Riegel aide la juive Anna à s’enfuir. Une génération plus tard, la fille de cette dernière, Éva reçoit une lettre de la part d’un certain Heinrich Riegel. Ce nom ne lui dit rien, et pour cause : sa mère lui a caché son passé, c’est à peine si la jeune sait qu’elle a des origines juives. Ainsi, cette main tendue par cet Allemand est une occasion pour Éva d’en découvrir davantage sur sa mère mais également sur elle-même. En effet, si elle a fondé sa propre famille, elle ressent régulièrement le besoin d’être seule. Donc, elle décide de partir à l’aventure et de rejoindre ce Heinrich Riegel à l’hôtel Polski. Ce même hôtel qui a joué un rôle essentiel dans l’histoire de leurs parents… En tant que lecteurs, nous avons donc droit à deux histoires dont les trames s’entremêlent admirablement, bien tissées par les mains douces et adroites de l’auteure Tecia Werbowski. Elle a le don de provoquer chez les lecteurs compassion et empathie pour ses personnages criant de vérité.



Souvent, je reste sur ma faim avec les nouvelles. Mais, cette fois-ci, ça va. Werbowski a amené ses personnages là où ils devaient aller (littéralement, bien sur, car la Pologne n’est pas la porte à côté, mais surtout psychologiquement). Ils ont fait le tour, point à la ligne. Tecia Werbowski ne s’enfarge pas dans les péripéties sans fin ni dans les descriptions. Elles sont minimalistes mais suffisantes. L’art de dire beaucoup en peu de mots… Elle donne toute leur importance aux personnages, aux émotions qu’ils vivent et qui les traversent. L’hôtel Polski, c’est la réponse à beaucoup de questions d’Éva. Pour Heinrich aussi, cette rencontre est toute aussi cruciale : elle lui permet de faire la paix avec le passé, celui de tous les Allemands. Eux aussi, ils ont souffert de la guerre, et pas tous étaient des nazis sanguinaires. C’est d’autant plus admirable que Werboski est d’origine polonaise. Depuis quelques semaines, je découvre cette auteure à travers nouvelles et Hôtel Polski me ravit autant que les autres. Je continuerai donc mon exploration et je vous encourage à en faire de même.
Commenter  J’apprécie          432
L'Oblomova

Oblomov est un personnage important de la littérature russe, aussi fort que Faust en Allemagne et Don Quichotte en Espagne. Il est l’archétype même de l’oisiveté, aucune force n’a de prise sur sa paresse, son inertie, vivant dans l’insouciance, indifférent même à l’amour, atteint seulement par un vague sentiment de nostalgie lié à l’enfance. L’auteure polonaise-canadienne Tecia Werbowski a décidé de lui rendre hommage avec L’Oblomova, ce pastiche, cette courte nouvelle dans laquelle Maria Ney, qui fait preuve du même penchant naturel à la nonchalence, à la paresse – peut-être même à la déprime ? –, se voit traitée d’Oblamova par son mari. Elle n’est pas malheureuse, seulement indifférente à tout. Rien ne peut la pousser à quoique ce soit. Elle préfère provoquer un accident risquant de la paralyser plutôt que travailler. Mais ce n’est pas une mauvaise personne. Devenue veuve, elle s’entoure de deux chats et passe ses journées à regarder par la fenêtre, à lire négligemment, à se languir. « Nous dormons, nous nous reposons de ce que nous ne faisons pas, Minou, Blum et moi. » (p. 21)



Je n’ai pas lu Oblomov, de l’auteur russe Ivan Gontcharov, et je le regrette un peu : ça aurait peut-être aiguisé ma lecture, j’aurais pu anticiper ou voir des rapprochements entre les deux personnages. Ceci dit, les brèves cyberrecherches que j’ai effectuées me portent à croire que Maria Ney est effectivement le penchant féminin moderne de l’original. D’un côté, je trouve un peu regrettable que Werbowski n’en ai tiré qu’une nouvelle mais, d’un autre côté, sans doute me serais-je lassé de suivre trop longtemps les déambulations d’une vieille fille à la recherche d’un bonheur ennuyeux qu’elle ne pourchasse pas activement. Rien qu’à penser à ses causeries insipides avec ses voisins grisâtres, ses échanges platoniques avec sa femme de ménages. Ne lui reste que ses chats (qui semblent revenir d’une nouvelle à l’autre de l’auteure) et ses souvenirs… Et l’ennui que, moi aussi, j’ai presque ressentie par moments. Mais bon, c’est un peu le propos, n’est-ce pas ?
Commenter  J’apprécie          400
Prague, hier et toujours

Lena passe son temps entre Montréal, sa ville d’adoption, et Prague, où elle a vécu dans sa jeunesse. Plusieurs souvenirs l’assaillent. Son père Stanislaw Lewicki y était attaché d’ambassade dans les années 1950 pour le compte de la Pologne. Sa mère Eufrozyna et sa grand-mère Anna font également partie de cette jeunesse dorée. La servante Maria qui préparait les sandwichs les plus artistiques et délicieux. Les réceptions à l’ambassade de France, les soupers entre amis, la culture, la musique, etc. Et puis Victor, l’ami du père…



Les souvenirs s’y mélangent. C’est un peu la recette de l’auteure Tecia Werbowski et, avec cette nouvelle « Prague, hier et toujours », elle n’y déroge pas. Oui, ces souvenirs de jeunesse, mais aussi ceux des autres, des adultes qui l’entourent. Stanislaw et Victor ont beaucoup en commun. Ils sont polonais, ils ont vécu la Seconde guerre mondiale et y ont survécu. Ils ont aussi aimé tous les deux Eufrozyna…



Toujours pendant les années 1950, Lewicki fut soupçonné de vouloir traverser à l’Ouest. N’est-il pas proche de l’ambassadeur français ? N’a-t-il pas trouvé une dame pour enseigner la langue de Molière à sa fille ? Si les soupçons sont écartés, finalement, les doutes persistent. Des deux côtés, d’ailleurs. Le père restera cantonné à des postes sans importance et la famille de Lena se demande qui a pu mettre la puce aux oreilles des autorités soviétiques. Surement un proche, tant certains détails étaient précis.



Avec les années, Lena prend de l’âge, perd ses parents, fait des études et se trouve du travail dans le théâtre des marionnettes. Puis elle déménage à Vienne et à Montréal. Beaucoup plus tard, lorsqu’elle retourne à Prague – après tout, on ne peut l’ignorer, il faut y retourner, encore et toujours ! –, elle retrouve Victor, les deux ont beaucoup à se dire, à rattrapper, des souvenirs à se raconter.



Tecia Werbowski maitrise l’art de la nouvelle. Quand on a terminé ses petits bijoux littéraires, souvent de moins de cent pages, on se sent bien. Brièvement, on se dit qu’on aurait souhaité en savoir plus, qu’on aurait continué cette lecture, mais aussitôt on se ressaisit. Après tout, l’auteure a bouclé la boucle, a fait le tour de son histoire. Qu’y aurait-il de plus à ajouter ? Et puis je me dis que plusieurs autres écrivains devraient suivre son exemple et aller à l’essentiel. Concision, beauté, lyrisme, évanescence, voyages…
Commenter  J’apprécie          390
Entre Espoir et Nostalgie

Tecia Werbowski, à travers ses romans, nous ramène sans cesse à ses lieux communs : Prague, souvenirs du passé (principalement le communisme) et personnage féminin d’un certain âge. Toutefois, elle sait se renouveler, innocer. En d’autres mots, on a souvent l’impression de relire la même histoire, mais différente à chaque fois.



Dans « Entre espoir et nostolgie », on retrouve Maya Ney, qui a fait quelques apparitions dans d’autres romans de Tecia Werbowski. Est-ce un double de l’auteure ? Dans tous les cas, cette fois-ci, elle est mariée à un Québécois un peu solitaire, qui la laisse passer de longues périodes loin de lui, à Prague, la ville où elle a grandi. Là, elle fait des rencontres, des hommes et des femmes, qui racontent chacun leur histoire. Ils sont les victimes des racontards, des dénonciations, de leur succès, etc. Bref, des dérives du système communiste. Ceci dit, tous parlent avec nostalgie de ce passé révolu. Maya convainc son mari de venir s’installer à Prague mais, après quelques années, et des hordes de touristes qui modifient le paysage, ils ne retrouvent plus la ville qu’ils ont aimée.



« Entre espoir et nostalgie » est une ode à Prague, à ses souvenirs de jeunesse qu’on qu’on regarde avec nostalgie et qu’on espère retrouver. Mais on ne peut jamais vraiment revenir en arrière. Tecia Werbowski réussit toujours à partager son amour pour cette belle et merveilleuse ville, au grand plaisir de ses lecteurs.
Commenter  J’apprécie          320
Chambre 26

Tecia Werbowski s’est spécialisée dans les nouvelles, les récits psychologiques où l’introspection règne en maitre et dans lesquels elle partage son amour pour Prague. Dans son dernier ouvrage, Chambre 26, elle s’est essayée au roman policier. Je devrais plutôt écrire à la nouvelle policière, car la plaquette ne compte que 69 pages. C’est un vrai pied de nez à tous ces auteurs contemporains qui éprouvent de la difficulté à ficeler une bonne enquête en moins de cinq cents pages. Ils ont oublié que leurs premiers maitres étaient Edgar Allan Poe et Arthur Conan Doyle, des géants de la nouvelle !



Dans Chambre 26, un homme est retrouvé mort sans identification dans un hôtel parisien. Comme c’est embêtant ! Le jeune inspecteur Patrick Vernier, même s’il est relativement nouveau dans le métier, possède un flair hors pair. Il questionne tout de suite la personne (la touriste Maya Ney, un double de l'auteure?) qui lui fournit les renseignements qu’il lui faut. Quelle chance ! Sa piste le mène au consultat tchèque de la ville, puis à celui de Montréal. Et il la remonte jusqu’à Prague (évidemment) et Vienne où l’histoire se complexifie et où il est question de crimes commis à l’époque communiste et à une usurpation d’identité. Je ne vous en dis pas plus.



Cette plaquette, Chambre 26, se lit d’une traite. C’est sans prétention (à mon humble avis), juste assez divertissant. C’est aussi une occasion de revisiter Paris d’autres villes et c’est toujours agréable. Seul point négatif : encore et toujours le thème récurrent du passé trouble (nazis ou soviétique, une vraie hantise). Mais bon, ce ne serait pas du Werbowski dans le cas contraire…
Commenter  J’apprécie          320
Chambre 26

69 pages pour vous faire voyager de Paris à Londres , de Prague à Vienne mais aussi dans les souvenirs des protagonistes de cette histoire policière à rebondissements avec un final quelque peu abrupte.

Un petit clin d'œil de l'auteur à Philip Kerr en citant Herr Ghunter dans une réplique, si je ne me trompe pas.

lecture fluide, agréable et rapide .
Commenter  J’apprécie          190
Le Mur entre nous

Le soir de son bal de graduation, une jeune femme apprend qu’elle est une enfant adoptée. Sa mère biologique l’a confié à une famille en dehors du ghetto, pour la protéger, la sauver. Et sa mère est morte malheureusement. Pour héritage, elle a laissé un sac rempli d’elle, qui est resté caché dans le grenier de la famille adoptive. Il est grand temps de l’ouvrir, et de voir ce qu’il contient. La jeune femme trouvera un manuscrit écrit par sa mère. Le mur entre nous. Un best-seller. Vendu dans plusieurs langues, et même adapté au cinéma. Elle comprend donc que la meilleure amie de sa mère se l’est approprié au moment de la mort de cette dernière. L’obsession donc, de rencontrer cette femme, prendra forme à ce moment. Pour lui faire payer l’usurpation. Un très court récit, mais qui n’en est pas moins intense. Une histoire d’idées qui rongent, qui prennent toute la place, qui empêchent de vivre. Une histoire de vengeance qui obsède. Aucune phrase de trop, tout est bien dosé. Un livre qui se lit dans un souffle, avec impatience d’arriver à la rédemption, la délivrance. Une bonne lecture.
Commenter  J’apprécie          80
Le Mur entre nous

Ce livre est une nouvelle de 67 pages. Un récit bref, précis, sobre et captivant.

Une farce retorse que je qualifierais de tragicomique sans fioritures...

Des faits, des archives constituées avec l'obsession de la vengeance, une vie consumée par la haine et le ressentiment, jusqu'au passage à l'acte qui lui même s'avère être manqué mais volontaire...

Une fin étonnante mais qui pointe l'espoir, dans un grand éclat de rire...

Bref, ce texte ne m'a pas tout à fait bouleversée, mais je l'ai lu à toute vitesse avec grand plaisir.

J'ai suivi avec intérêt les circonvolutions étranges que prend la douleur pour s'exprimer dans la vie de cette héroïne-narratrice.

Elle raconte avec une grande économie et parcimonie de détails comment elle se découvre orpheline à l'âge de 18 ans, juive rescapée du ghetto de Varsovie dans lequel elle est née.

Dans le même temps, elle apprend que sa vieille tante éloignée a usurpé le talent d'écrivain de sa mère en publiant sous son nom le manuscrit que la défunte lui avait confié.

De ce jour, plus rien ne compte pour la jeune fille que cette usurpation, ce vol ultime par delà la mort.

Elle retrouvera le monstre, et elle vengera sa mère !

C'est bref, mais c'est assez fort !

des liens sur le blog :
Lien : http://sylvie-lectures.blogs..
Commenter  J’apprécie          80
Le Mur entre nous

Un livre lapidaire à la façon d'une Iréne Némirowski ou de Nina Berberova, le nombre de pages à finalement peu d'importance quand on sait aller à l'essentiel sans être pour autant pressé et brouillon. Une histoire forte et touchante, à la fois ordinaire de part le contexte historique et dramatique pour celle qui en hérite et n'aura jamais d'explication.
Commenter  J’apprécie          60
Ich bin Prager

Ne vous y trompez pas, ce livre est bien en français, ou du moins traduit du polonais au français. On se souvient du très beau "Hôtel Polski" du même auteur (l'histoire d'un amour impossible en temps de guerre). Ce bref récit est tout aussi romanesque et aussi bien écrit.



Un Anglais choisit d'aller vivre à Prague (d'où le titre) pendant les années soixante, fasciné par cette ville. Là-bas il va se lier aux dissidents et va vivre, davantage en témoin qu'en acteur (encore que…) les bouleversements historiques.



C'est par petites touches légères que l'auteur nous permet d'approcher à la fois la ville elle-même et le réseau d'étrangers qui y vivent.
Commenter  J’apprécie          60
Rêveries pragoises

Ce court roman commence par une petite annonce, passée par la narratrice, Tania "Guide pragoise, historienne de l'art connaissant plusieurs langues, écrivaine, conduira un petit groupe "sélect" dans divers coins de Tchéquie".



A sa grande surprise, elle est contactée par .. Alma Mahler qui souhaite visiter la ville de naissance de son mari, Gustav. Puis ce seront Lou Andréa Salomé, Nina Berberova et Irène Nemirovsky. L'auteure nous entraîne dans une rêverie pleine d'esprit, évocation d'une époque culturelle foisonnante, à jamais disparue.



Ces dames ont des caractères bien trempés, en faire un groupe harmonieux n'est pas gagné d'avance, des comptes se règlent, le passé est revu à l'aune de leurs déceptions et de leurs destins aux unes et aux autres. En filigrane se profilent les portraits des hommes qu'elles ont aimé, qui les ont souvent éclipsées, malgré leur talent.



Si vous n'avez pas encore fait connaissance de l'écriture de Tecia Werbowski, n'hésitez pas. Ses romans sont courts, mais l'écriture est d'une finesse et d'une élégance que l'on n'oublie pas. Un certain charme un peu désuet s'en dégage.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
Commenter  J’apprécie          50
Le Mur entre nous

Iréna Golebiowska vit heureuse entre ses parents polonais Marysia et Stanislaw Golebiowski. Son enfance a été calme et choyée. Pour ses 18 ans, ses parents décident de lui révéler la vérité, à savoir qu'elle a été adoptée. Sa mère naturelle l'a confiée à ce couple de braves gens pendant la guerre. C'était une juive du ghetto de Versovie, Klara Sternschuss. Son père a été fusillé en tant que résistant.



Bouleversée, Iréna se retrouve en possession d'un petit sac laissé par sa mère, jamais ouvert jusqu'à présent. Elle y trouve un manuscrit qui va transformer sa vie. Il relate l'histoire de Klara qui la supplie de lui pardonner de l'avoir abandonnée. La garder aurait été la vouer à la mort.



Seulement, Iréna a déjà lu cette histoire. Une vague tante, Zofia Lass, vue de rares fois pendant son enfance, a écrit un livre semblable point par point au récit de Klara. Il s'avère que c'était sa meilleure amie et qu'elle s'est appropriée son manuscrit, qui est devenu un best-seller.



Dès lors, Iréna ne pensera plus qu'à se venger de cette femme qui a trahi sa mère. La vie passe, elle est dentiste et a émigré au Canada, mais elle ne perd jamais de vue son objectif.



J'ai lu ce court roman d'une traite, curieuse de savoir si Iréna allait atteindre son but et comment. Ce n'est pas une personne sympathique, sa vie est terne, elle est passive, se contente de peu, mais elle est dévorée par la rancoeur contre Zofia et le désir de rendre justice à sa mère.



69 pages élégantes, subtiles, à l'écriture ciselée, sans un mot de trop. Un coup de coeur.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
Commenter  J’apprécie          50
Franz Schubert Express, Prague-Vienne : Sui..

Éloge aux trains et à toutes les rencontres fortuites que l'on peut y faire. Tecia Werbowski, polonaise émigrée au Canada et résidant à Montréal, est une fervente des voyages en chemin de fer et c'est le trajet entre Prague et Vienne, deux soeurs culturelles comme elle le dit si bien, qui est au coeur de cet ouvrage. Le Franz Schubert Express et le Gustav Mahler Express, tous deux bien nommés, donneront l'occasion à la narratrice, de converser avec une Viennoise, veuve récente au caractère acrimonieux et avec un couple anachronique et bizarre. L'occasion aussi de flâner dans les cafés, une institution très présente dans les deux villes et de partir à la découverte de Simmering, le XIe arrondissement de Vienne dont l'auteure donne une description enchanteresse. Ah, rêvasser aux terrasses des cafés dans des lieux chargés d'histoire...
Commenter  J’apprécie          50
Rêveries pragoises

À la suite de sa petite annonce, le téléphone sonne, elle reçoit un appel d'Alma Malher. Elle souhaite visiter la ville de naissance du grand Gustav Malher qui fut son mari. Puis, elle rentre en contact avec Lou Andréas Salomé, Nina Berberova et Irène Nemirosky. Ces dames dont les personnalités sont fortes voir opposé vont passer un moment ensemble, elles feront connaissances, et elles se confient aussi. C'est un magnifique rêve que fait là, la narratrice car il est doux et brumeux.

Un très jolie roman, une lecture fort agréable

Ce court roman, encore, est une petite merveille et l'on retrouve le ton, la plume de Teci Werbowski de son l'Oblomova qui n'est pas la même que pour Ich bin Prager
Lien : http://livresdemalice.blogsp..
Commenter  J’apprécie          50
L'Oblomova

Oblomova c'est la version féminine de Oblomov, le héros d'un roman de Gontcharov que Tecia Werbowski aime beaucoup. L'héroïne, Maya Ney passe ses journées à ne rien faire... veuve d'un homme riche en fait elle regarde l'hiver canadien par sa fenêtre, regarde ses chats. Tout l'ennuie, les tâches quotidiennes, les gens, régler les factures... C'est un petit récit d'une soixantaine de pages. L'écriture est jolie dans sa sobriété. L'auteure rend très bien son sujet: la fatigue chronique. Aussi c'est un récit qui honore les chats. Ceux et celles qui aiment les chats seront spécialement touchés par cette histoire.

Dans ce récit Tecia Werbowski, évoque Berberova, elle lui doit beaucoup car c'est elle qui l'a incité à écrire.
Lien : http://livresdemalice.blogsp..
Commenter  J’apprécie          40
Hôtel Polski

Un jour, Eva reçoit une lettre qui vient d'Allemagne. Elle découvre que sa mère était juive polonaise. Elle a vécu une histoire d'amour avec un allemand Joachim durant la seconde guerre mondiale en Pologne en 1943. Il lui a sauvé la vie, ils se sont rencontrés à l'hôtel Polski. Dans un hôtel de Varsovie, Eva et Heinrich, les enfants , vont se rencontrer et ils vont se poser des questions concernant leurs parents. Ce récit a la forme d'une nouvelle dramatique. Le ton est doux-amer, ironique et un rien cynique. La forme fait penser aux poupées russes imbriquées les unes dans les autres. Un livre sur la notion du temps entre hier et aujourd'hui.

Commenter  J’apprécie          30
Le Mur entre nous

Ce livre a été adapté au théâtre, il fut à la fiche pendant cinq ans à Prague. C'est le premier roman de Tecia Werbowski, elle reprend un thème qui appartient à Nina Berberova : l'histoire d'une vengeance obsessionnelle. Iréna Golebiowska ou Estera Sternchus est une femme de quarante-huit ans, d'origine polonaise. Aujourd'hui elle vie seul à Montréal dans un pays neuf. Elle a quitté la Pologne à la mort de ses parents d'adoption. Son histoire personnelle appartient à la grande Histoire de la Seconde Guerre mondiale. Son pays d'origine est la Pologne, enfant du ghetto de Varsovie. Zofia Lass, une odieuse femme, s'est emparée du manuscrit de sa mère " Le mur entre nous" qui deviendra un best-seller . Elles se sont connues dans le ghetto, et elles furent amies. Iréna va tout faire pour ce venger, elle ira à Prague pour la rencontrer et l'affronter.En fermant ce livre j'ai eu le souffle coupé, livre court donc qui se lit d'une traite. Un véritable coup de cœur pour ce court récit poignant, le ton est d'une grande justesse avec une économie de peu de mots, une écriture nerveuse et sobre. Bravo !
Lien : http://livresdemalice.blogsp..
Commenter  J’apprécie          30
Le Mur entre nous

Iréna Golebiowska, juive polonais émigrée au Québec, vit une existence morne et banale. Elle ressasse inlassablement le bonheur passé, celui de son enfance, protégée qu'elle était entre Marysia et Stanislaw Golebiowski - ses parents -, et leurs chiens. Une enfance calme et tellement heureuse qu'Iréna aurait souhaité qu'elle ne s'arrête jamais. A tel point que devenue adulte, elle en est venue à détester les gens heureux. En fait, Iréna est un être difficilement supportable, intolérante, isolée. Car Iréna est seule. Elle vit presque à la limite de la folie. Que s'est-il donc passé dans sa vie pour qu'Iréna vive ainsi dans une névrose permanente, pour qu'elle s'enferme dans une ronde infernale faite de haine, de ressentiment, de violence inassouvis ?
Lien : http://dunlivrelautredenanne..
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Tecia Werbowski (76)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz sur le foot

Quel est le seul joueur à avoir gagné 3 coupes du mondes

Lionel Messi
Diego Maradona
Pelé
Johan Cruyff

10 questions
759 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}