Citations de Tess Gerritsen (498)
Un violeur ne disparaît jamais de votre vie. Tant que vous vivez, vous êtes sa propriété.
Le mal ne meurt pas. Il ne meurt jamais. Il prend seulement un nouveau visage, un nouveau nom.
Combattre la peur. Laisser la fureur croître. Lui montrer que, quoi qu'il fasse, tu ne peux pas être vaincue.
Même dans la mort.
La maternité ne vous fortifie pas, elle vous rend vulnérable.
Avec son cou de taureau et ses airs belliqueux, on aurait dit un troll pris dans le halo du réverbère.
Un inconnu sans visage est parfois la seule personne à laquelle on peut parler
Pas très malin de sa part : la colère et le désir sont un cocktail explosif chez un homme.
Tandis que la gosse, impassible, brandit toujours son arme dérisoire, les deux types s’élancent. Je m’apprête à bondir, mais elle me devance. Son pied vient frapper l’un d’eux au sternum. Un geste inélégant, mais efficace : les mains pressées sur la poitrine, l’agresseur peine à reprendre son souffle. Avant que son complice ne réagisse, la fille fait volte-face et lui plante l’ouvre-boîte dans la tempe. Il recule en hurlant.
La situation devient fichtrement intéressante.
Le Rat brisait des branches dans sa fuite, dispersait la neige dans son sillage, tel un cerf affolé. Maura s’efforçait de suivre l’allure qu’il lui imposait, toutefois un doute subsistait dans son esprit : et si, en lui emboîtant le pas, elle laissait passer sa chance d’être secourue…
La détonation d’un fusil mit fin à son dilemme. Un éclat de tronc vola à quelques centimètres de sa tête. Stimulée par la peur, elle accéléra.
Les aboiements se rapprochaient. Il y eut une deuxième détonation. Là encore, la balle la frôla. Puis un juron retentit, et la balle suivante manqua complètement sa cible.
— Pour ne pas oublier.
— Oublier quoi ?
— Regardez-le, docteur Isles. Il me ressemble, n’est-ce pas ?
— C’est saisissant.
— En fait, nous pourrions être frères. C’est pourquoi il est accroché ici, pour me rappeler que le mal a des traits humains, peut-être même des traits plaisants. Vous pourriez croiser cet homme, le voir vous sourire, sans imaginer ce qu’il pense de vous. Vous pouvez étudier un visage aussi longtemps que vous voudrez, sans jamais voir ce qu’il y a derrière le masque.
Il se pencha en avant. Avec le reflet des flammes sur ses cheveux, il paraissait coiffé d’un casque d’argent.
— Ils nous ressemblent, docteur Isles.
— « Ils » ? À vous entendre, on dirait une espèce à part.
Il n’y avait pas une âme sur la piazzetta. Toutefois, au moment où elle allait s’écarter de sa fenêtre, elle perçut un mouvement dans l’ombre d’un porche. Elle se figea, scrutant l’endroit.
Je n’arrive pas à le voir. Et lui, il me voit ?
Puis l’intrus sortit de sa cachette, traversa la place au petit trot et disparut.
Ce n’était qu’un chien.
Elle s’éloigna de la fenêtre en riant. Toutes les ombres ne cachaient pas un monstre.
Mais certaines, si. Des ombres vous suivent, vous menacent, où que vous alliez.
Il s’approche d’une fille qui se tient immobile, les bras repliés devant la poitrine. Elle a gardé sa culotte. Elle tressaille au moment où il tire sur l’élastique et la lui arrache.
Les quatre Américains se mettent à nous tourner autour comme des loups, en nous dévorant des yeux. Anja tremble si fort que j’entends ses dents claquer.
— Celle-là, je vais lui offrir un petit galop d’essai…
La fille choisie lâche un cri lorsque l’homme la sort brutalement de la ligne. Il ne se donne même pas la peine de dissimuler son agression. Il lui plaque le visage contre le capot d’une des camionnettes, ouvre sa braguette et s’enfonce en elle. Elle hurle.
Les autres hommes s’approchent et font leur choix. Soudain, Anja m’est arrachée. J’essaie de me raccrocher à elle, mais notre chauffeur me tord le poignet pour m’obliger à lâcher prise.
Rizzoli songea à sa propre enfance, à sa famille. Elle avait toujours su qui elle était. Il lui suffisait de regarder ses grands-parents, ses parents, pour voir son arbre généalogique gravé sur leurs visages. Elle était l’une d’entre eux, jusque dans son ADN, et même s’il leur arrivait de l’irriter ou de la gêner, elle savait qu’ils étaient siens.
Maura Isles, elle, ne s’était jamais reconnue dans les yeux d’un de ses grands-parents. Quand elle marchait dans la rue, scrutait-elle les visages des inconnus qu’elle croisait, à la recherche d’une ressemblance ? Un dessin de la bouche ou une courbe du nez familiers ? Rizzoli comprenait parfaitement ce désir de connaître ses origines. De savoir qu’on n’est pas une brindille abandonnée au gré du vent, mais une branche d’un arbre aux racines profondes.
Ce fut le coéquipier de Rizzoli, l’inspecteur Barry Frost, qui vit Maura le premier. Il détourna les yeux, les ramena soudain sur elle, le visage livide. Sans un mot, il tira sa collègue par la manche.
Rizzoli se figea, les lumières bleues des rampes lumineuses soulignant son expression incrédule. Comme en transe, elle s’avança vers Maura.
— Toubib ? murmura-t-elle. C’est toi ?
— Qui veux-tu que ce soit ? Pourquoi tout le monde me pose-t-il cette question ? Pourquoi me regardez-vous tous comme si j’étais un fantôme ?
— Parce que… commença Rizzoli.
Elle s’interrompit, fit de nouveau rebondir ses boucles désordonnées en secouant la tête.
— Bon Dieu ! Un moment, j’ai bien cru que tu en étais un.
Rizzoli n’avait pas besoin de confirmation. Elle se tourna vers le mur taché de sang et se rappela la position du corps de Yeager, elle se rappela la tasse brisée sur le parquet. Le point vert phosphorescent sur la carpette confirmait ce qu’elle avait redouté. Elle savait ce qui s’était passé aussi sûrement que si la scène s’était déroulée sous ses yeux.
J’inspecte leurs visages, je cherche mon frère de sang parmi eux. Mon pareil. Je ne le trouve pas, pas ici, même dans cette maison de monstres.
Mais il existe. Je sais que je ne suis pas le seul de mon espèce sur cette terre.
Quelque part, il y en a un autre. Et il m’attend.
— Il va la garder en vie pendant quelque temps, dit Zucker. Comme il a gardé en vie Nina Peyton une journée entière. Il maîtrise parfaitement la situation. Il peut prendre son temps.
Un frisson parcourut Rizzoli quand elle réfléchit à ce que signifiaient ces mots : « prendre son temps ». Elle se demanda combien le corps compte de terminaisons nerveuses et combien de souffrances il faut endurer avant que la mort ne vienne vous délivrer. Elle jeta un coup d’œil de l’autre côté de la salle de réunion et vit Moore laisser tomber sa tête dans ses mains. Il avait l’air malade, épuisé. Il était plus de minuit et tous les visages autour de la table étaient cireux et exprimaient le découragement.
Il ne s’agit pas d’une chasse à l’ours. Nous parlons d’êtres humains. D’hommes. D’hommes dont les familles dépensent toutes leurs économies pour payer des vauriens comme vous. Je les connais, ces familles. Certaines s’accrochent désespérément à cette dernière lueur d’espoir. Et vous savez aussi bien que moi que la plupart des soldats n’attendent pas dans des camps qu’on vienne les chercher. Ils sont morts.
Quiconque a un minimum de bon sens sait quand se battre et quand tourner casaque et fuir.
Mieux vaut ne pas prendre votre voiture, car une Volvo toute neuve constitue un défi, une incitation au vol.
Rien n'est immuable. Tout change.