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Critiques de Thierry Metz (39)
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Terre

Tout au long des poèmes, on suit l'errance du poète en mettant nos pas dans les siens « dans l'argile encore fraîche qui m'a lié au chemin ». Ainsi on découvre son univers dans une nature évoquant la vie et la mort

« Quelques pas hors de moi

Jusqu'à toucher la haie »



Le cheminement mène à l'écriture

« Alors j'écris/dans le bois/ avec ce cri d'oiseau »

L'écriture peut être une forme de résistance, c'est aussi un lien pour aller vers l'autre

« J'écris comme si je résistais/ comme un petit serpent. »



Le poète s'interroge aussi sur le rôle de la langue, il questionne aussi bien les mots que la vie

« En quelle langue aura été ce que nous avons écouté ? »

Il parle de son écriture, mise au service de la poésie, un corps à corps éperdu avec la parole, labourée, retournée dans cette urgence de dire l'instant présent.

« Quant à mon écriture : c'est une roue qui passe, une brouette de terre. le reste est dans ma main. Avec la sueur. »



C'est une poésie élégiaque et intimiste, avec une richesse d'expression parfois mystérieuse.

L'écriture est épurée, dans une langue dépouillée de tout artifice. Même si je n'ai pas toujours saisi le sens du poème, je me suis laissée bercer par le rythme, comme si je marchais aux côtés du poète.



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Lettres à la bien-aimée

Lettres à la bien-aimée, ce sont des lettres où les mots sont ramassés dans le nid que forment deux mains collées l'une à l'autre. Ce sont des lettres d'amour et qui ont mal. Ce sont des nids de chagrin.

Ce sont des lettres comme on porte l'eau à sa bouche.

Thierry Metz est un poète maçon. Ou bien peut-être c'est l'inverse. C'est la main d'un maçon qui écrit ces lettres. Les mains d'un manoeuvre le jour sur les chantiers, là-bas dans le sud de la France. Je dis là-bas parce que pour moi le sud c'est toujours là-bas.

J'imagine ces lettres écrites le soir après le travail sur un cahier blanc. Il y a une petite table dressée là sous les combles d'une chambre étroite dont la lucarne unique donne sur le ciel et la lune.

Ces mots sont du miel à nos lèvres.

« Croiser ta voix c'est entendre, au loin, un ruisseau.

C'est aller y chercher de l'eau, t'en donner. Et seulement du bout des doigts, connaître la soif. »

Le coeur de Thierry Metz s'est peut-être arrêté de battre le 20 mai 1988, le jour où son fils Vincent, huit ans, est tué par une voiture. Thierry Metz ne s'en remettra jamais.

La bien-aimée, c'est la mère de l'enfant, celle qu'il aime par-dessus tout. Comment écrire des lettres d'amour après cela ? Comment ne pas les écrire ? Comment les écrire autrement ?

Comment tenir debout parmi le vent et les naufrages, dans ce corps qui penche vers le vide ? Comment tenir debout parmi les mots d'amour et les sanglots à peine couverts par le bruit du ciel et de la terre ?

« N'être pas sans ce que tu fais.

Me plonger où tu es.

Entrer en toi par tes gestes. Par ceux qui désignent la lune. »

Ce sont les mots d'un taiseux qui vont au coeur, à l'essentiel. Ce sont des lettres épurées. Ce sont des mots de l'urgence, griffonnés le soir après le travail, les doigts harassés de fatigue et de doute.

Ces mots sont comme le bruit d'un ruisseau, nous y entrons pieds nus, sans faire de bruit pour ne pas les affoler. Nous tournons les pages avec le soleil entre les doigts.

Parfois l'évocation de l'enfant revient dans ce dialogue. Il est toujours présent, toujours là dans les pages qui bruissent.

« Je sais que tu penses au petit, à sa mort.

Qu'il n'y a plus que quelques gestes. Dans un grenier de chagrin. »

Ce cahier d'écolier, était-il un appui, une délivrance, un chemin, un abord, un ami, une fenêtre, une main tendue vers le ciel par-dessus la lucarne, une façon d'aimer, une façon de le dire, une façon d'oublier la douleur au creux du ventre, un geste pour soulager la main fatiguée après le travail de manoeuvre, soulager le coeur qui a mal, un puits sans fond où tomber encore un peu plus chaque soir, une caresse sur la joue de la bien-aimée, une façon d'être seul avec elle contre la fatalité, les jours sans l'enfant qui n'est plus là, d'autres jours à construire, survivre malgré cela, était-ce un appui au bord du vide pour ne plus tomber...?

On sent bien que ces mots viennent habiter le silence d'un homme, le silence du soir, porter un peu de clarté, habiter la lumière.

Il y a une forme d'urgence dans la voix de ce poète.

On sent bien que quelque chose ne s'éteindra jamais.

Je ne sais pas ce que Thierry Metz voulait faire de ces lettres. On voudrait parfois naïvement penser que l'écriture peut sauver un homme en détresse.

J'ai été ébloui par les mots de ce poète et j'ai encore du mal à m'en remettre. On ne sort pas indemne de ce récit poétique, des autres récits aussi qu'il a écrit avant après.

J'espère vous donner envie de le lire.

Thierry Metz s'est absenté de la vie un 16 avril 1997.
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Le journal d'un manoeuvre

Le journal d'un manoeuvre, ou plutôt le journal d'un poète qui maçonne les mots avec un ciment magique. Ses mots survolent le chantier, les hommes, comme des petits oiseaux de papier.



Dans sa brouette il y met des rires, des silences, des gestes, des ordres, des parpaings, des nuages, des poignées de main, des instants, des regards. Et il en sort des arcs-en-ciel, des cerfs-volants, des rouges-gorges, des graines, comme autant de soifs d'hommes.



Il donne la voix à ceux qui n'ont pas les mots, à ceux qui ploient sous le poids de la pioche, à ceux qui creusent sans rien trouver au bout de leurs pelles. Il regarde là-haut sur l'échafaudage, rassemble les mots pour en faire un livre. Pour dire. Sans tricher. Des mots bruts, des phrases courtes. Peu pour dire beaucoup.



Son langage fait fleurir les roses sur le chantier au milieu des orties. Sa voix est cerf-volant, elle plane, malgré la pioche, la pelle, et les chaussures de sécurité. Malgré les ordres qui le rattachent au labeur, à l'absence par les gestes répétés.



Un poète incroyable, pourtant, si peu connu. Et comme m'a dit ma fille (12 ans), qui m'a lu quelques passages à haute voix : « il devrait ». Oui, il devrait l'être. On devrait l'écouter ce poète qui construit des mots pour faire de nos instants des miracles. On devrait le lire sur le grand chantier du monde depuis le manœuvre jusqu'à l'architecte. On devrait parfois poser la pioche, la pelle, ou lever les yeux des plans, pour se demander ce que l'on cherche, ce que l'on veut. Vraiment.



« le chef ne fait que dire le chantier. Rien d'autre.

Si on l'écoute : où est le monde ? qu'est-ce qu'on fait ?

Comment savoir ?

On parle de rien ici.

C'est comme ça tous les jours. »



J'essaierai de faire lire cette pépite à mon mari qui travaille sur les chantiers. Quand il sera en congés. C'est pas gagné. On peut toujours essayer. Je ne comprends pas toujours pourquoi chacun de nous n'est pas sensible à des mots si vrais, si simples, si beaux. Il y a parfois un petit effort à faire, il faut se laisser glisser dans cet univers d'images, oublier ce qui nous entoure, nos façons de penser terre à terre, mais en échange, tellement à récolter.



À lire et à relire, car il s'en cachent des petits trésors dans ce journal.



Une pensée aussi pour cet homme trop tôt disparu et dont la plume aurait pu nous enchanter encore longtemps.





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L'homme qui penche

L'homme qui penche, c'est un recueil de petits textes, d'un auteur qui m'est cher Thierry Metz.

L'auteur ne s'est jamais remis de la mort accidentel de son fils, il a mis fin à ses jours. Il nous laisse ces textes comme des empreintes dans la glaise. Nos doigts ont mal quand on effleure la douleur des mots de Thierry Metz.

L'homme qui nous écrit, le fait depuis un hôpital psychiatrique. Il lutte contre la souffrance qui l'assaille. Il questionne un homme, l'autre que lui-même, celui justement qui penche.

C'est un homme qui ne pleure jamais, il ne dit jamais qu'il a mal. C'est simplement un homme qui penche, vers le vertige. Vers nos vertiges.

Qu'est-ce qu'un vertige ? Qu'est-ce qu'un homme qui penche ? Pourquoi penche-t-il ? Et vers quoi penche-t-il ?

L'homme qui penche est le journal d'un homme qui passa deux séjours volontaires en hôpital psychiatriques, ultimes tentatives d'un homme qui voulait se redresser.

Ici quatre-vingt dix textes parfois très courts, parfois à peine deux ou trois lignes, pas plus, nous livrent la pensée d'un homme qui a mal et pose des mots pour se sauver.

Il pose des mots sur des pages, des mots presque silencieux.

Il pose un regard sur lui, sur les autres.

Se taire, parfois.

Il voudrait parler aux autres, il sait nous parler. Avec peu de mots, rassemblés dans une poignée de main.

Attendre, c'est permettre que quelqu'un vienne... Qu'un arbre le suive dans un parc... C'est faire silence avec les mots, avec les feuilles tombées dans un jardin...

Attendre aussi le silence d'une autre manière...

Le dimanche est le jour des visites. Triste...

Alors, écrire peut-être... Faire et défaire, tant mieux. Cueillir un coquelicot sur un talus.

Le monde est sous nos pieds, il est à la dérive, nous dit Thierry Metz. Le savons-nous ? Et quand bien même, qu'en ferons-nous ?
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Le journal d'un manoeuvre

Il n'est pas facile de parler de ce livre : Le journal d'un manœuvre. Je ne sais pas vraiment par quel bout le prendre et comment vous en parler. Je l'ai adoré, comme d'autres livres de Thierry Metz. J'y reviens de temps à autre.

C'est une chronique sur quelques jours, quelques semaines, de juin à septembre, le temps d'un chantier, une construction, le temps du gros œuvre... Un immeuble ici s'élèvera bientôt vers le ciel.

C'est en effet un journal tenu au quotidien, qui traduit le réel d'un homme qui s'exprime avec sobriété, la langue vise à l'épure.

Ce texte est intense. Il frémit.

Thierry Metz éclaire la vie ordinaire, ces jours qui se succèdent et pourraient paraître d'une médiocrité accablante. Mais les mots de Thierry Metz, sa poésie, ont une lumière folle, qui vient chercher l'indicible, les gestes, ce qu'il y a aussi autour des gestes, après et plus loin.

Il nous parle de la vie sur les chantiers, le travail, le soir dans la chambre, la fatigue, la douleur, ce qu'il reste après lorsque l'âme remonte comme le bruit d'une pierre jetée au fonds d'un puits.

Les corps parlent aussi dans ces chroniques quotidiennes.

Les corps

Broyés

Harassés

Criblés.

Les phrases vont à l'essentiel.

L'exercice de ce métier de manoeuvre est dur. Il faut dresser l'échafaudage, manier la pelle et la pioche sous le soleil infernal, faire couler le béton ; les mots viennent après, le soir, dans la fatigue, lorsque le corps ne répond plus. C'est souvent là que les mots viennent sur la page.

Ces chroniques sont comme des respirations de l'âme qui viennent apaiser le corps rincé...

Ici les mots ressemblent à des fracas d'ailes.

Il y a aussi l'amitié qui naît sur les chantiers. Manuel, Antoine, Ahmed... et les autres...

Parfois les mains se reposent autour d'une bière ou d'un café.

Parfois, il suffit d'un pas de côté pour le quotidien s'émerveille. La vie et sa manière de l'approcher, tout n'est qu'une question d'angle.

De temps en temps, un oiseau se pose sur le fil de la page. C'est magique.

C'est une poésie faite de lumières et de bruits. Une radio au loin diffuse de la musique dans ce jour d'été.

Le manœuvre, c'est souvent celui qui aide les autres sur les chantiers. Il est indispensable.

Le journal d'un manœuvre est un journal où s'engouffre la vie et ses respirations.

Parfois nous voudrions convoquer les mots de Thierry Metz pour enchanter notre quotidien, dire ce qui est merveilleux ici et là. Peut-être que nos jours manque-t-il de respirations ? Mais voilà, les mots de Thierry Metz se sont tus, se sont éteints à jamais avec lui, ou peut-être survivent-ils encore malgré tout. Je voudrais le croire.
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Le journal d'un manoeuvre

De connaître la fin tragique de l'auteur a quelque peu modifié ma lecture. Une empathie s'est créé en lisant la dédicace apposée sur la page de garde.

Livre étonnant, banal, récit d'un ouvrier travaillant sur un chantier, qui devient par de soudaines fulgurances une folie poétique qui nous entraine aux confins de l'abstraction.

Thierry Metz a su me surprendre avec cet objet littéraire non identifié (OLNI) sans pour autant m'enthousiasmer totalement.

Il sera nécessaire que je lise d'autres ouvrages pour affermir mon jugement.



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Le journal d'un manoeuvre

J’ai découvert l’existence de ce livre et de cet auteur en lisant l’extraordinaire récit de Joseph Ponthus « A la ligne. Feuillets d’usine , qui le cite. .

Et, coïncidence, mais comme dirait Bach à propos d’un de ces morceaux « à clef » de l’Offrande Musicale, « Qui cherche trouve », il était quelque jours après dans mon Emmaüs voisin.



Et alors, moi qui m’attendais à un récit prosaïque de la vie d’un ouvrier de chantier, quelle surprise, je ne m’attendais pas à ça!



Un journal oui, au jour le jour, oui, mais qui transforme une réalité plutôt banale, la construction d’un immeuble, en un vrai récit non pas épique, mais poétique.



C’est absolument merveilleux de lire ces pages du quotidien d’un dur labeur transcendées par la joie de faire, même si parfois, on sent la colère sous-jacente, par les échanges souvent pleins de gaité entre les ouvriers, ceux avec les promeneurs, ces moments de pause presque extatiques, ce silence qui accompagne les gestes du chantier, ces pages de la détente des samedi et dimanche, cette page amoureuse, sublime, consacrée à sa femme, tant de choses si belles, et puis surtout, par ces impressions sonores, visuelles, magnifiques.

J’en cite une, lors d’une page consacrée à la trêve du dimanche : « le soleil est si haut que l’arbre n’est plus qu’une ombre dans la mémoire de l’arbre. »

Et puis ces visions symboliques d’oiseaux, d’arcs-en-ciel, comme des vestiges de l’enfance, comme des ailes de liberté.



Je m’arrête car la beauté de ce livre n’a pas besoin de plus de commentaires.

Il est, pour moi, une merveille absolue qui a rempli mon cœur de bonheur.



J’ai lu avec tristesse que Metz s’est suicidé en 1997, à 40 ans. Étrange coïncidence avec la mort de Ponthus à 42 ans, d’un cancer.

Mais, en réalité, ils ne sont pas morts, leurs livres l’attestent.

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Sur un poème de Paul Celan

Ouvrage posthume de Thierry Metz , demandé à la Réserve de ma médiathèque...

Variations poétiques de l'écrivain à partir d'un poème de Paul Celan, accompagnées de deux encres originales de Jean Gilles Badaire. Ce bel ouvrage, imprimé à la main sur un lourd papier ivoire ...se trouve être le premier titre d'une collection à petit tirage, intitulée : "Le premier cent"...



Je me contente de transcrire le mot de l'éditeur, ainsi qu'un extrait des poèmes de Thierry Metz... qui prennent à la gorge, l'émotion à l'état brut... !

... d'autres mots me paraissant superflus ...



" J'ai achevé d'imprimer pendant l'année 1999, ces variations inédites à ce jour à partir du poème de Paul Celan, écrites par l'ami, comme un signe d'après départ, pour dire l'honneur, l'amitié, le bonheur aussi d'avoir à faire mémoire. "

.....

"Il reste où nous sommes un tas de pierres. ta voix

apportée là en riant avec des seaux de maçon

avec des brouettes



par ceux qui creusaient.



cela ne venait pas de loin

ce qui vint encore



Nous en parlons parfois, pour nous décrocher du poème

qui contient le cheval relâché de nos jours

Nous parlons maintenant avec du sable

ou des graviers. Mais rien de terrible.

L'ordinaire

demain et demain, continue

Balbutie."
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Poésies 1978 - 1997

Rassemblant des poèmes éparpillés dans une multitude de revues, "Poésies, 1978-1997", de Thierry Metz, est un de ces livres rares au sortir desquels on hésite à parler, comme si le silence qui les suit était un peu sacré.



Dès les premiers textes, écrits par un jeune homme de 22 ans, on est touché par la singularité de cette voix qui nous parle de choses et de gens que nous connaissons bien (un ciel d'orage, un vol d'oiseaux, le visage de l'épouse...), mais d'une manière telle que tout cela nous paraît à la fois proche et inconnu, étrange et familier. Ainsi, cette évocation d'un paysage écrasé de chaleur : "Espace/ Désert/ Lente rotation de l'heure/ dans la clairière de sable/ Une cigale grille sur le tambour d'argent..."



On le voit, rien ici d'anecdotique, mais une parole qui cherche au contraire à s'approcher au plus près de l'essentiel, et vise souvent à rétablir une sorte d'état d'innocence ou de pureté originelle : "Dire une clairière n'est possible/ que tôt le matin/ avant la fable/ quand le coq peut encore trier graines et hameçons."

Ce n'est pas un hasard si les premiers poèmes sont traversés par des images de paix et d'harmonie, au premier rang desquelles celles de la maison et de ses attributs (la table, la lampe, le repas...) : "Citadelle de l'été/la maison de l'homme/ s'ouvre aux délices de l'abeille/ Simple ruche qui devient chambre/ au coeur du jour..."

Quant au poète, "le compagnon limpide, l'oblique migrateur", il se tient légèrement à l'écart, devant la fenêtre ou sur le seuil, là où s'interpénètrent le dedans et le dehors, le cosmique et l'intime : "N'être ni dedans ni dehors mais se tenir là où tout se rencontre."



Hélas, à partir de l'année 1989, l'univers du poète se fissure : "Une cassure/ dans l'hiver/ qu'écrire et vivre/ ne sont qu'un visage/ contre une porte." Le lien avec le monde se perd et l'écriture devient dès lors un acte difficile et solitaire : "Écrire un poème/ c'est comme être seul/ dans une rue si étroite/ qu'on ne pourrait/ croiser que son ombre."

Dans les derniers poèmes, le verbe se fait plus sombre ("Que savoir d'un jour/ qu'il se perd parmi les oiseaux/ et nous/ puisqu'il faut mourir/ déjà mort.") tandis que le motif de l'enfant mort remplace celui de la maison : "Seul l'enfant qui allait mourir/ savait que du choeur des mots/surgirait le jardin..." Cela fait écho à un drame personnel, qui plongera le poète dans la désespoir et l'alcoolisme, avant de le conduire au suicide.



"Poésies, 1978-1997" est un livre magnifique, que je ne saurais trop vous recommander.



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Le journal d'un manoeuvre

"16 juin, l'agence de travail temporaire m'a trouvé un emploi dans une coopérative ouvrière. Huit heures par jour. Salaire minimum.

Après les abattoirs, l'usine, je retourne dans le bâtiment."



Ainsi s'ouvre "le journal d'un manoeuvre" de Thierry Metz.

Un journal, une rubrique, une chronique... un diaire dans lequel l'auteur réussit à faire cohabiter l'absurde médiocrité monochrome du labeur ingrat d'un chantier et l'improbable luminescence arc-en-ciel de la poésie qui transcende cet univers fruste gouverné par la répétivité chosifiante...



Lorsqu'on lit les premiers mots de Thierry Metz : "abattoirs", on ne peut s'empêcher de penser à Joseph Ponthus (leurs "liens" sont étonnants...) ou à Upton Sinclair... "l'usine" rappelle, elle, Claire Etcherelli, Robert Linhart etc ; nous savons dès lors qu'il y a une consanguinité, une parentèle sociale, politique, littéraire qui coulent dans ces veines qui ont irrigué les plus belles plumes de la littérature dite prolétarienne.



Le chantier, la pelle, la pioche, la terre, l'homme taupe qui creuse, fouille, ravitaille. La pierre, du sable et des sacs... des pelles et des pelles de sable. La brouette. "De la terre, des décombres, des pierres, des ordres, des morceaux de craie, des attentes, des fatigues...". Les seaux, les parpaings. La ferraille, les piliers, les linteaux, des griffes, des pinces coupantes, des cisailles. La tractopelle, les charpentes, les poutrelles, le grillage, l'échafaudage, les barres, les montants, les garde-corps, les planches, les planchers. La gamelle, le pain, le vin... beaucoup de vin... le soir, "des enclumes au bout des bras". Les besognes. Un sale boulot. Pour si peu d'argent : "on campe autour de ça : l'argent. Bouton d'or qui vide la ruche. Et la consume." le bruit : "du bruit toute la journée. On ne sait pas ce qui se passe. Quelqu'un fait des gestes : il gagne son pain. C'est tout." le marteau-piqueur : "toute la matinée. On n'entend plus rien. Même plus le bruit". Rien à penser. Des mots qui s'imposent ; "la parole ici ne pèse pas lourd."La grue. Et/mais les mains...qui "s'étoilent"...



Et contrastés... il y a l'oiseau (un mot qui revient presque à toutes les pages... presque...), les oiseaux : les pigeons, les rouges-gorges, le coq, les hirondelles. L'eau, le feu, l'arc-en-ciel (omniprésent ou presque...), la terre, le ciel, l'arbre, les feuilles, le soleil, la pluie, le puits, la source, l'aile... "l'aile que l'ange envie dans sa ténèbre." Un cahier emprunté à ses gosses. Une plume. Ce journal.



Plus qu'un classique de la littérature prolétarienne, le journal de Thierry Metz est un magnifique recueil poétique, qu'il faut lire, relire et lire encore... comme toute belle poésie qui se respecte... Joseph Ponthus avait compris la "dimension", le talent de son frère en écriture et en humanités.

Dommage que ces deux belles âmes rebelles s'en soient allé éclairer d'autres espaces...



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Carnet d'Orphée et autres poèmes

Entrer dans la poésie de Thierry Metz est toujours pour moi un moment particulier. Après les lectures des Lettres à la Bien-aimée, de L'Homme qui penche et de le Journal d'un manoeuvre, je retrouve son écriture si singulière au travers du Carnet d'Orphée.



Les poèmes qui composent ce court recueil font partie des derniers qu'ait écrits Thierry Metz. Rassemblés dans un agenda de poche qu'il avait confié en 1996 à son épouse, sa Bien-Aimée, ces textes courts ont une saveur toute personnelle.



Dès la première page, au creux des mots, entre les lignes et jusque dans les blancs des pages, on perçoit le trouble, l'empreinte de cet événement tragique survenu en 1988, de cet accident terrible qui emporta Vincent 8 ans, le deuxième des trois fils de Thierry Metz, fauché sous ses yeux par une voiture sur la route qui bordait la maison familiale. C'était près d'Agen.



De ce drame, Thierry Metz ne s'en remettra jamais. Toujours chez lui, il y aura cette recherche qui l'habitera, jusqu'à sa disparition : comment inscrire sa présence au monde autrement que par le mouvement induit par l'écriture ?  Comment inscrire sa présence au monde dans le regard d'un père devenu un errant ?



« Je n'ai que ce trajet à bâtir.

Retrouver la mère et l'enfant.

En mourir peut-être. »



Exil sans mouvement, sans destination « c'est l'inatteignable qui m'est le plus proche » disait Thierry Metz de lui, comme une tentative sans fin de relier dans l'écriture présent et ce qui ne reviendra plus, de confondre la réalité, de la ramener dans l'épaisseur du désir, loin de l'inconcevable, du bouleversement de toute une vie.



« le vrai travail peut-être est de simplifier. de dire le moins possible mais d'écouter beaucoup. Ne rien emporter le matin, ne pas s'alourdir. Être graine pour revenir feuillage le soir.»



L'écriture de Thierry Metz est comme une terre d'abandon, riche de sa lumière et de ses ombres, du vent et des saveurs d'un temps passé qui n'en finit pas de parvenir jusqu'à lui. Une sensibilité plutôt que le pathos, le dépouillement plutôt que l'encombrement, chaque mot pris dans l'instant : « Habiter. Là où je ne resterai pas. Quelques pas hors de moi. »



Dans ce très beau recueil, poèmes à une et à plusieurs voix, poèmes de l'homme au singulier et de la famille recomposée dans les mots et les images, en eux la femme aimée et puis l'enfant, déjà si loin et pourtant tellement proche. Une poésie faite de blessures, une poésie troublante, devenue essentielle.



« Dans le pain : ta voix

(et le sang changé en vin)

La mère espérant que tu reviennes,

que tu reviennes avec l'eau,

espérant que tu la réveilles

pour lui donner ton nom et ta mort,

que tu la réveilles avec ce rouge-gorge

qu'elle gardait comme une aile. »





Thierry Metz mit fin à ses jours le 16 avril 1997 . Il avait 41 ans.



.
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Terre

Nous suivons l'errance créatrice du poète autour d'une balade poétique et spirituelle.

La nature, la mort, le silence, le rien et le tout.

A chaque ligne, nous ressentons l'urgence et la nécessité de Thierry Metz d'écrire l'instant présent.
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L'homme qui penche

 

 

Dans cet hôpital psychiatrique de

Cadillac en Gironde la mort rôde.



Thierry Metz fait constat d'une

souffrance qu'il découvre partout.



Il est amer et surtout impuissant.



Il porte un regard acéré sur

ces quelques humains égarés là,

et dont bien entendu il fait parti.



Son corps-maison, son corps-prison

penche, se redresse, puis retombe.



Quelques lignes lumineuses

ressortent de cet esprit tourmenté,

lucide et poétique.







Ainsi :



" 24.

Un homme marche dans les feuilles , non loin

du pavillon. Il se déplace si lentement, avec

tant de précautions qu'il ne s'aperçoit pas

qu'un arbre le suit.





" 23.

Je n'ai que ce blanc enfoui de la page pour

enfouir la lumière – pour la retrouver.

Et puis quelque chose d'autre, qui n'est plus

sous la garde de ce mot.

Captation de ce qu'il faut ravir et écrire sur

le territoire déjà vécu, déjà écrit. Je n'ai pour

l'instant que mon regard pour y accéder.





" 25.

Je n'ai apporté qu'un seul livre : Douzième

poésie verticale, de Roberto Juarroz. De la

lumière. Un passage. Et toutes les possibilités

de l'exil, du fatal. Tout ce que l'être peut

exprimer c'est qu'il ne peut rester. Mais qu'il

demeure en état de penser d'une manière ou

d'une autre et à n'importe quelle heure.

Curieusement, l'hôpital psychiatrique est une

demeure comme une autre, mais qui passe

d'une main à l'autre, différemment pour cha-

cun, modifié parce qu'on y dit, ce qu'on y

fait.



« On arrive toujours,

mais ailleurs.



Tout arrive

mais à l'envers. »



Tendre le bras, l'élever, c'est cueillir ce fruit

haut placé – c'est arriver avant les oiseaux.

Avant les étoiles.





" 26.

Lenteur, confusion parfois, dues au traitement

que je reçois. J'en ai conscience comme un

plongeur ou un alpiniste. Et j'en ai besoin.

Je me débarrasse d'une ivresse par une autre,

d'une mort par une autre mort, du vide par

le vide. Ma voix contredite ne passe, pour

l'instant, que par ces voies contrariées

d'éclipses.





" 39.

Les jardiniers sont revenus ramasser les

feuilles. Je les regardais derrière une vitre.

Je ne voyais que ce que la vie a de proche,

d'inexorable et partiellement accessible –

avant de m'allonger sur le bûcher, d'en être

le mort.





" 47.

L'endurance (la vie ?) n'est plus autre chose,

peut-être, que de maintenir nos visages dans

le jour, enfouis dans les heures.

Mais nous ne sommes là que par instants.

Fugitivement. Du regard. Seulement du regard.





" 59.

Eux.

Simplement.

Derrière ce haut mur et cette grille, malades

et médecins. Eux réciproques. Au commen-

cement.





" 70.

Je ne sais pas si ma place est ici. Ni ailleurs.

Avec parfois quelque chose d'autre qui m'en-

traîne à écrire. Les gens ont souvent les yeux

et les oreilles inversées ou sans existence. Ce

que je vois n'est jamais complet. Silence et

mots sont nos bûchers.





" 71.

Que dire de soi ?

Le brasier ?

L'abreuvoir ?

Et mourir ?



Non : qu'on regarde nos mains.





" 76.

Venant de l'un, allant vers l'autre, ne s'arrê-

tant nulle part.

Etant ici.

Puis s'en détachant.

L'abeille peut-être ou une rose donnée à une

étoile.





" 78.

Sophie.

Une jeune femme.

40 kilos.

Elle titube et tremble toute la journée, allant

de sa chambre au fumoir, la nuque raide, les

joues creuses, morte sans le savoir.





"86.

Maintenant, dans la chambre aux murs jaunes,

il n'y a plus de bruit, du vacarme, du lan-

gage manqué. Je ne regarde plus, je n'écoute

plus ‒ je vais simplement me cacher au centre

de ce qui se passe.





" 87.

Aucun baiser le soir. Aucune tendresse. Le

lit. Les comprimés. L'avant-goût de pourrir

sur un tas de feuilles mortes.

Il y avait pourtant de quoi faire.

Il était une fois…

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Tout ce pourquoi est de sel

En fouinant à ma médiathèque...cherchant des textes de Thomas Vinau, qui parmi ces "76 clochards célestes ou presque"...auxquels il rend hommage, se trouve cet écrivain précieux, rare, disparu prématurément tragiquement,

dont j'ai lu avec passion, il y un long moment "Journal d'un manoeuvre".

Je veux nommer "Thierry Metz"...



Belle surprise en découvrant cette publication, fruit de la réunion, d'une rencontre de notre auteur avec un autre artiste, Marc Feld... que je découvre parallèlement.



Peu avant de disparaître, Thierry Metz s'est rendu dans l'atelier de Marc

Feld; en parcourant les peintures de Marc F. , Thierry Metz les appréhende,les saisit avec ses mots à lui, sa poésie personnelle....





"Le vrai demeure introuvable si ce n'est qu'il

cherche des outils en nous.

Quelque chose a plus voir avec ce qu'il faut

abandonner parce que le monde n'est qu'une

recherche et que nous n'avons que le temps.

L'oeuvre seule passe par la terre- par le vide.

C'est toujours le dénuement.

Et chaque fois un recommencement.

Vers ce qu'on ne sait pas. (p. 50)"





Un ouvrage pour les yeux , le coeur ,l'ouïe... et l'amour de la poésie....

Se laisser happer par l'univers pictural de Marc Feld... et l'épure des mots de Thierry Metz....

Le nom de la collection est fort appropriée : "L'un dans l'autre":

Ici les toiles de Marc Feld s'enchevêtrent avec les mots délicatement

choisis...pour chaque oeuvre, avec soin et parcimonie...par l'écrivain-ami....



"Revenir. Là.

Gravement. Jusqu'au souffle.

Et puis regarder. L'accompagnement.

De la terre." (p.8)

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Le journal d'un manoeuvre

Le manœuvre sur un chantier, c’est l’arpète, le grouillot. Celui qui est constamment au service des différents corps de métier, qui pousse la brouette, manie la pioche, la pelle et le marteau-piqueur.





A la fin des années 80, Thierry Metz, recruté comme manœuvre par une agence d’intérim, passe huit mois à « transformer une fabrique de chaussures en résidence de luxe ». Suite à ce chantier, il décide d’écrire un journal relatant cette expérience pendant la période où il perçoit des indemnités de chômage. Il décrit la fatigue, la répétition des gestes, les relations avec les autres ouvriers, les jours de repos, le soulagement quand s’en vient le vendredi (« La pioche est moins bavarde le vendredi. On sent dans les reins qu’on a porté du poids toute la semaine. On sent qu’on approche. Ce sont les derniers mètres avant la halte, avant de retrouver le livre d’images dans le poing fermé du dormeur ») et la dure réalité du lundi (« Le lundi est une eau froide, une pluie glacée. On s’y risque à petits pas comme des oiseaux traversant une flaque, en sautillant. Nos gestes, encore engourdis, ne déplacent pas plus d’une brindille à la fois »). Il parle du caractère abrutissant de son activité, insiste sur les silences dans lesquels il s’enferme pour mieux supporter la tâche (« Tout devient geste. On n’entend plus que nos pelles qui raclent l’inépuisable. Ici, après neuf heures, on ne pense plus à rien »). Le journal se compose de courts textes, parfois réalistes, à d’autres moments beaucoup plus poétiques.





C’est pas un scoop, j’aime quand la littérature salit ses mains auprès des sans grades, quand elle traîne avec les ouvriers et se place à hauteur d’homme. Ici, la forme ultra-courte et les phrases sèches donnent à l’écriture le coté « taciturne » qui convient parfaitement au propos. Pas un mot de trop pour traduire de l’intérieur le ressenti de celui qui aura vécu le chantier de A à Z, entre souffrance, incrédulité et lucidité.





Thierry Metz a multiplié les emplois manuels : bâtiment, entrepôts, abattoirs, terrassement, etc. Parallèlement, il a commencé à écrire des poèmes et a obtenu le prix Voronca en 1988. En 1996, rongé par l’alcoolisme, il décide de se soigner en demandant à être interné dans un asile psychiatrique. Il se suicide le 16 avril 1997, à 41 ans… Sa voix restera une voix à part, celle d’un ouvrier poète, d’un digne représentant de la littérature d’expression populaire, de cette « littérature prolétarienne » que j’aime tant.




Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Poésies 1978 - 1997

Il faudrait davantage avoir de temps pour découvrir tous ces poètes qui marchent en marge des sentiers balisés des grandes maisons d'édition et égrener lentement leurs rimes qui font tant de bien à nos âmes malmenées.



Merci à Lazlo23 de m'avoir fait découvrir Thierry Metz, qui est un de ces poètes.



Je partage son enthousiasme. Encore quelqu'un que je vous invite à courir lire si vous ne l'avez déjà fait.
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Le journal d'un manoeuvre

Ce livre est le témoignage d'une vie difficile subie. Thierry Metz est manœuvre sur un chantier, c'est-à-dire que son rôle est d'effectuer tous les travaux qui ne demandent pas de qualification, ses outils quotidiens sont là pelle et la pioche et quelquefois le marteau-piqueur.

Sa soupape est la poésie.

Son texte est amer, il livre à travers ses mot la difficulté de vivre son "boulot" où il se sent invisible, indispensable, mais invisible.

Une belle lecture forte et sensible.
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Le journal d'un manoeuvre

Un superbe livre sur les longues journées d'un manoeuvre pendant la construction d'un immeuble. Une écriture sobre et parfois ellipttique qui parle directement au coeur de chacun. Par la description des choses et des hommes Thierry Metz dit l'étrangeté et la difficulté de vivre comme un être vivant ici et maintenant. On sent que le poète a réussi à dire ce qu'il ressentait et on a le sentiment de comprendre tout ce qu'il dit alors que jamais personne n'a réussi à le dire de cette manière. Un point de vue inoubliable...
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Le journal d'un manoeuvre

J'ai lu ce livre en raison de l'hommage qui lui est rendu par Joseph Ponthus dans "À la ligne", et paradoxalement, j'ai préféré Ponthus. Pourquoi ? Je ne sais pas trop, peut-être parce l'écriture de Thierry Metz se rapproche plus d'une poésie en prose, parfois fort belle, mais souvent un peu difficile d'accès, plus difficile en tout cas pour moi que les feuillets de Joseph Ponthus. On ne peut nier toutefois qu'il y a dans ce textes quelques fulgurances qui, pour une raison ou pour une autre, nous touchent immédiatement : en quelques lignes finalement assez sobres on est bousculé par une clarté, une évidence conjuguées à une élégance exceptionnelle (voir la citation que j'en ai tirée, par exemple). le livre est très court, et comme souvent dans ce cas, je l'ai lu lentement, pour en apprécier quand je l'ai pu toute la saveur. Un livre dont je recommande la lecture, ne serait-ce que pour, comme pour moi, ce mélange de surprises et de perplexité.



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Le journal d'un manoeuvre

ce livre est très bon, je découvre cet auteur et après la lecture de ce livre je peux le dire . je vais continuer a le lire . ce livre est un petit recueil de la journée d'un manœuvre dans le bâtiment , ce livre fait une centaine de page et elle sont composés de petits textes
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