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EAN : 9782940133857
Les Deux-Siciles (01/11/2011)
5/5   4 notes
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Entrer dans la poésie de Thierry Metz est toujours pour moi un moment particulier. Après les lectures des Lettres à la Bien-aimée, de L'Homme qui penche et de le Journal d'un manoeuvre, je retrouve son écriture si singulière au travers du Carnet d'Orphée.

Les poèmes qui composent ce court recueil font partie des derniers qu'ait écrits Thierry Metz. Rassemblés dans un agenda de poche qu'il avait confié en 1996 à son épouse, sa Bien-Aimée, ces textes courts ont une saveur toute personnelle.

Dès la première page, au creux des mots, entre les lignes et jusque dans les blancs des pages, on perçoit le trouble, l'empreinte de cet événement tragique survenu en 1988, de cet accident terrible qui emporta Vincent 8 ans, le deuxième des trois fils de Thierry Metz, fauché sous ses yeux par une voiture sur la route qui bordait la maison familiale. C'était près d'Agen.

De ce drame, Thierry Metz ne s'en remettra jamais. Toujours chez lui, il y aura cette recherche qui l'habitera, jusqu'à sa disparition : comment inscrire sa présence au monde autrement que par le mouvement induit par l'écriture ?  Comment inscrire sa présence au monde dans le regard d'un père devenu un errant ?

« Je n'ai que ce trajet à bâtir.
Retrouver la mère et l'enfant.
En mourir peut-être. »

Exil sans mouvement, sans destination « c'est l'inatteignable qui m'est le plus proche » disait Thierry Metz de lui, comme une tentative sans fin de relier dans l'écriture présent et ce qui ne reviendra plus, de confondre la réalité, de la ramener dans l'épaisseur du désir, loin de l'inconcevable, du bouleversement de toute une vie.

« le vrai travail peut-être est de simplifier. de dire le moins possible mais d'écouter beaucoup. Ne rien emporter le matin, ne pas s'alourdir. Être graine pour revenir feuillage le soir.»

L'écriture de Thierry Metz est comme une terre d'abandon, riche de sa lumière et de ses ombres, du vent et des saveurs d'un temps passé qui n'en finit pas de parvenir jusqu'à lui. Une sensibilité plutôt que le pathos, le dépouillement plutôt que l'encombrement, chaque mot pris dans l'instant : « Habiter. Là où je ne resterai pas. Quelques pas hors de moi. »

Dans ce très beau recueil, poèmes à une et à plusieurs voix, poèmes de l'homme au singulier et de la famille recomposée dans les mots et les images, en eux la femme aimée et puis l'enfant, déjà si loin et pourtant tellement proche. Une poésie faite de blessures, une poésie troublante, devenue essentielle.

« Dans le pain : ta voix
(et le sang changé en vin)
La mère espérant que tu reviennes,
que tu reviennes avec l'eau,
espérant que tu la réveilles
pour lui donner ton nom et ta mort,
que tu la réveilles avec ce rouge-gorge
qu'elle gardait comme une aile. »


Thierry Metz mit fin à ses jours le 16 avril 1997 . Il avait 41 ans.

.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Un peu de jour
pris
par la fenêtre
le monde et quelque chose
comme un instant de verdure
de renoncement
tout le livre ouvert maintenant
et l'oiseau
mais ce qui fut jardin
en un temps
hors des limites
comme est la mort
un temps de clôture
pour que puisse entrer
une autre idée de l'oiseau sur le sol
un peu de ciel.

.
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Orphée dans la Marne, avec de plus en plus de choses, avec de moins en moins d'êtres, séparé non par ce qu'on a mais par ce qu'on est.

L'Orphée de tous ces instants, en recherche, en quête... qui n'a peut-être plus envie de se retourner. L'ayant devant lui, le visage qui s'efface.


Aller, c'est aller avec la mère. C'est l'approcher autant de la voix que du corps.

Mais son fils est mort et je dois aller.

Pourquoi cette autre noce ?


Trop certaine aura été cette langue qui n'est, peut-être, que le prototype d'une autre.

Mais il y a heureusement aussi ce qui en exprime l'œuvre. Et c'est cette condition qui permet d'aller et, peut-être, de revenir.


Je n'emporte rien puisque tout tient dans l'intime et immense espace du regard.


Des instants de ciel sans les pas.
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Terre – Thierry Metz lu par Lionel Mazari
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