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EAN : 9782908799361
81 pages
Opales (01/09/2003)
4.46/5   13 notes
Résumé :
Balade poétique et spirituelle écrite en été 1994.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Tout au long des poèmes, on suit l'errance du poète en mettant nos pas dans les siens « dans l'argile encore fraîche qui m'a lié au chemin ». Ainsi on découvre son univers dans une nature évoquant la vie et la mort
« Quelques pas hors de moi
Jusqu'à toucher la haie »

Le cheminement mène à l'écriture
« Alors j'écris/dans le bois/ avec ce cri d'oiseau »
L'écriture peut être une forme de résistance, c'est aussi un lien pour aller vers l'autre
« J'écris comme si je résistais/ comme un petit serpent. »

Le poète s'interroge aussi sur le rôle de la langue, il questionne aussi bien les mots que la vie
« En quelle langue aura été ce que nous avons écouté ? »
Il parle de son écriture, mise au service de la poésie, un corps à corps éperdu avec la parole, labourée, retournée dans cette urgence de dire l'instant présent.
« Quant à mon écriture : c'est une roue qui passe, une brouette de terre. le reste est dans ma main. Avec la sueur. »

C'est une poésie élégiaque et intimiste, avec une richesse d'expression parfois mystérieuse.
L'écriture est épurée, dans une langue dépouillée de tout artifice. Même si je n'ai pas toujours saisi le sens du poème, je me suis laissée bercer par le rythme, comme si je marchais aux côtés du poète.

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Nous suivons l'errance créatrice du poète autour d'une balade poétique et spirituelle.
La nature, la mort, le silence, le rien et le tout.
A chaque ligne, nous ressentons l'urgence et la nécessité de Thierry Metz d'écrire l'instant présent.
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critiques presse (1)
Telerama
08 janvier 2022
L’auteur du Journal d’un manœuvre y déploie une langue organique, toujours un peu mystique, se décrivant comme un semeur traçant « un chemin au croisement de nos voix ».
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
je suis tombé
dans mes pas
jusqu’à les suivre.
Jusqu’à ne plus dormir.
Les mères étaient trop loin
et je n’avais qu’une torche
à peine pour me conduire
assez pour passer sous chaque mot.
Et seul, me consumer.
Puis j’ai fait un signe
d’au-revoir.
Il n’y en a eu qu’un pour me dire :
Oui,
tu peux sortir de la maison
nous n’avons plus de visage.




Mais moi je suis sorti avec mon visage. Je continue mon métier dans les feuilles. Sur les talus. Dans les fossés. Près des eaux. Je nettoie les bords.

Je ne fais pas une enquête. J’essaye seulement de retrouver l’assiette et le verre, le soir, sur la table.

Je n’ai rien à signaler que ce que je fais, parmi l’herbe et la ronce.

Quant à mon écriture : c’est une roue qui passe, une brouette de terre. Le reste est dans ma main. Avec la sueur.

Ici il y a plus de 36 chemins. Qui vont nulle part.

Et j’y vais à coup de faux et de trinque.





Le livre est livré au jour, à lui-même. Moi, dehors : j’éclaircis, je cingle l’ortie comme on frappe sur les eaux ; quelque chose alors est rendu au possible, au probable : une aile, une branche, un sourire. Mais comment ne pas faillir hors de ces rares instants, si simples et pourtant toujours remués ? Que vient faire ce que je suis là-dedans ?

Je ne sais pas mais je m’accorde un répit. En attendant la mêlée. Sur une souche. J’ai rassemblé mes gestes comme si c’étaient des chiens, des bâtards. Mais je suis prudent avec eux car c’est partout la faim.

Puis vient le soir, la petite heure. Le carnet est vite dépecé. Le verre de vin est bon. Le feu. Les mille et un petits gestes qui font qu’on ne fait rien.

Qu’on ne fait rien. Que le souffle ou la main n’est admis.

Enfin c’est le sommeil, le drap déplié, le château.

Tout sert d’appui autour de ce qui est à rêver, dans l’oubli. Tout sert dans ce convoi, tiré par des oiseaux. C’est le jour, c’est le ciel, c’est le bonjour d’un passant qui a servi d’appât.

Mais je ne dors pas,
je cherche le soleil.

Je me suis pris les mains dans ce que je disais.
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          Petit pays de paroles
  
  
  
  
   Petit pays de paroles, sans encre ; un pur village de ronces parmi les
                                      serpents qui se réveillent.
Entre le nuage et la gâchée de chaux.
         L'eau
         l'huile
         de chaque mot
non loin de la mort.

                  Ici,
    peu de jour sans oiseau, sans le visage retrouvé de chaque homme,
d'entre les platanes, recueilli comme du sel, au bord du cumul.
   C'est ainsi.
   C'est la table.
   Trois planches avant la mort.

  Oui, c'est comme ça, avec ou sans écriture, tout, tout ce jour, toute cette
nuit amassée, enroulée comme un câble. Et le reste qui ne sera qu'une
histoire mouillée de silence, réservée au passant. La nuit.

  Sinon, bien sûr, il y a une autre histoire, une autre poésie (qui n'aura
jamais manqué d'aplat dans le livre), mais depuis longtemps j'ai dû m'en
séparer, m'en dispenser, pour aller chercher du petit bois dans un fossé
          Non, pas une fleur, Mais un taillis. Pas d'écrin
          mais de l'herbe. Seul souci. Habitable. Pouvoir
          loger une âme dans le corps de l'érable ou du
          cytise.
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     Alors j'écris



     Alors j'écris
           dans le bois
           avec ce cri d'oiseau :
           Où êtes-vous monsieur ,
           Où êtes-vous ?
J'écris comme si je résistais
comme un petit serpent       mais
           ce sera le seul geste
           de consolation.
Et que voulait le passant ?
Passer.
           S'abriter en lui-même.
           Retrouver l'aile.
           Mais dans les herbes
           que l'on fauchait.
   Où n'être que solitaire ? où se retrouver quand tout
        aura brûlé dans nos paroles ?
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Je soigne cet instant



     Je soigne cet instant comme une souffrance, dans
un visage.

     Comme un refus.

    Que j'emporte, que je cache.

    Dans un fil, dans une corde. Que j'accroche à ce
que j'écris.

     Et je retrouve le pré.

     L'autre linge. Ce silence dans le drap que mon
corps aura creusé, comme dans une rivière. Dans la
craie. Le linge mouillé du ciel.
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Je ne cesse, moi, de sillonner , de
bouger l'enclume.
Et dès que je suis seul
comme ici
je m'étoile.
Je couve.
Je découvre une voix
qui n'a pas dormi.
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Terre – Thierry Metz lu par Lionel Mazari
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